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dimanche 23 août 2020

De la lumière divine

 


Il suffit de lire le psaume 118, pour y voir à chaque verset combien la lumière divine nous est nécessaire dans la conduite de la vie intérieure. Donnez-moi, dit David, l'entendement, afin que je comprenne vos commandements. Et encore : Donnez-moi l'entendement, et je vivrai.
Pour être bien pénétré de cette nécessité, il faut savoir, premièrement, que la raison humaine est étrangement obscurcie depuis le péché originel ; secondement, que la raison la plus éclairée ne suffit pas seule pour nous conduire dans les routes de la grâce, routes dont Dieu se réserve le secret. Comme son intention est que nous marchions toujours en esprit de foi, il ne nous éclaire qu'à mesure que nous avançons, et qu'autant qu'il est besoin. Il ne veut pas que nous voyions devant nous, ni même autour de nous ; mais il nous donne toujours assez de lumières, pour nous convaincre qu'il nous est impossible de nous égarer en le suivant, même au milieu des plus épaisses ténèbres.
La première chose donc que doit faire une âme qui veut être tout à fait à Dieu, est de renoncer à son propre esprit, à toutes les idées qu'elle pouvait avoir auparavant de la vertu et de la sainteté : persuadée que ces idées sont ou fausses ou très-imparfaites ; de ne point prétendre ni se conduire, ni se juger elle-même, ni s'établir juge de la manière dont on la conduit. Cette prétention aboutirait à la remplir de présomption et d'orgueil, à la retirer de l'obéissance, à l'égarer, et peut-être à la perdre : au lieu qu'il est impossible qu'une âme qui a renoncé à son propre esprit, qui écoute Dieu au dedans, et au dehors son directeur, à qui elle se soumet en tout ce qui n'est pas péché manifeste, coure aucun risque de tomber dans l'illusion. Dieu à qui elle se confie, est intéressé à ne jamais permettre rien de semblable ; et cela n'est jamais arrivé.
Ensuite elle doit demander humblement la lumière divine, priant Dieu à tout instant de l'éclairer ; n'entreprendre jamais rien de considérable sans le consulter, et sans prendre l'avis de celui que Dieu lui a donné pour guide. La lumière est d'ordinaire fort abondante au commencement. On la reçoit à l'oraison, à la communion ; l'on est surpris d'entendre les livres qui traitent des voies intérieures, et de voir clair dans des choses où l'on ne comprenait rien auparavant. Cette lumière est sûre et porte avec elle une évidence qui ne laisse aucun lieu au doute. On sent très-bien qu'elle est infuse, et qu'on ne la doit ni à sa pénétration naturelle, ni à son application et à ses efforts. De plus, elle est accompagnée d'une onction qui nourrit, qui élève, qui ravit l'âme, en même temps qu'elle l'éclaire. Comme cette lumière n'est pas le fruit de nos réflexions, il faut la recevoir passivement, sans se permettre de raisonner dessus, sans s'efforcer de la retenir et de la rappeler. Au moment qu'elle est donnée, elle fait son effet ; quand il sera besoin d'en faire usage, Dieu en renouvellera le souvenir, et il saura bien nous la remettre sous les yeux. Mais il ne veut pas qu'on se l'approprie, comme si c'était une science acquise, ni qu'on veuille l'avoir toujours à sa disposition. L'esprit de Dieu ne veut pas être gêné, ni demeurer dans la dépendance de la créature. Il faut donc le laisser aller et venir comme il lui plaît, et croire qu'il ne nous manquera jamais au besoin. On peut quelquefois écrire les lumières qu'on a reçues pour les communiquer au confesseur, quand elles roulent sur des objets particuliers ; mais les écrire pour s'en rafraîchir la mémoire, pour s'en aider même dans l'occasion, c'est ce qu'on ne doit pas faire, et ce qui marquerait une certaine défiance de Dieu. Cela peut avoir lieu lorsqu'on est extrêmement avancé, et que, par le conseil du directeur, on écrit plutôt pour l'avantage des autres, que pour le sien propre.
Il faut se donner de garde aussi, dans ces commencements où l'on est comme investi de lumières, d'en faire confidence à d'autres, sous prétexte de parler de Dieu, ou de s'en servir pour les conduire. C'est une tentation à laquelle il faut résister. Il faut une vocation spéciale de Dieu pour se mêler de diriger le prochain, lorsqu'on n'y est pas appelé par état. De plus, les lumières qui nous conviennent, pourraient ne pas convenir aux autres, parce que les voies sont différentes. Enfin, nous ne tarderions pas à nous épuiser, en nous communiquant ainsi au-dehors. Cela n'empêche pas cependant que, par des propos généraux, on ne puisse porter à Dieu les personnes en qui l'on voit des dispositions, selon les ouvertures qu'elles nous donnent.
L'usage de la lumière divine, tant pour soi que pour les autres, est extrêmement délicat, et suppose une grande mort à soi-même. Voilà pourquoi il ne faut pas s'ingérer d'abord à en faire le discernement, ni prendre pour des inspirations tout ce qui nous vient à l'esprit, sous l'apparence du bien. Satan, dit saint Paul, se transforme en ange de lumière ; il se mêle presque toujours dans les opérations divines, agissant sur l'imagination au moment où Dieu agit dans l'entendement et la volonté. On est donc fort exposé à se tromper sur tout ce qu'on appelle paroles intérieures, attrait, inspiration ; et il faut soumettre tout cela au jugement du confesseur, attendant sa décision pour en faire usage. Agir de son chef en ces rencontres, c'est tomber dans les pièges de l'ennemi.
Pour se disposer à la lumière divine, on doit, autant qu'il est possible, ne rien donner à l'imagination, ne point s'arrêter à son propre esprit, se défier extrêmement de ses réflexions et de son raisonnement. On ne saurait croire combien Dieu se communique peu aux personnes qui veulent toujours réfléchir, toujours raisonner. L'excellent usage de la raison dans les choses de Dieu, est de lui imposer silence devant lui, et de la tenir toujours dans un état d'anéantissement. C'est aux petits, aux enfants, aux simples, que Dieu se communique, loin d'avoir égard aux connaissances acquises, au profond savoir, aux lumières naturelles de l'esprit ; il veut qu'on mette tout cela à ses pieds dans le commerce qu'on a avec lui ; il veut qu'on renonce à tout ce qu'on peut avoir appris d'ailleurs, et qu'on reconnaisse humblement qu'on tient tout de lui. Tel était saint Augustin, le plus grand docteur de l'Église. Il consultait Dieu en tout avec une simplicité d'enfant. Tels ne sont pas bien des gens qui, avec un esprit très-inférieur au sien, s'établissent juges de la conduite de Dieu et de ses opérations dans les âmes. Ils ne veulent pas se persuader, d'après l'Évangile, que le premier pas qu'il faut faire pour comprendre les choses de Dieu, c'est de s'humilier, et d'avouer que de soi-même on est hors d'état d'y rien comprendre ; c'est de le prier, et de recourir à lui comme à la source des lumières.
S'il est vrai, comme le dit Isaïe, que les pensées de Dieu sont plus éloignées de celles des hommes, que les cieux ne le sont de la terre, comment pouvons-nous faire aucun fond sur nos lumières dans les choses spirituelles ? Comment notre esprit n'est-il pas continuellement abîmé devant Dieu ? Pourquoi n'ouvrons nous pas sans cesse, comme David, la bouche de notre cœur pour respirer et attirer en nous l'esprit de Dieu ? Qu'est-ce donc que l'adoration en esprit, sinon cet aveu pratique et continuel que Dieu seul est lumière et vérité, et que nous ne sommes que ténèbres et mensonge. C'est là, ce me semble, l'hommage de l'esprit ; c'est en même temps le moyen infaillible de ne jamais nous égarer.
Disons-lui donc : Donnez-moi l'entendement, afin que je comprenne vos commandements. Il m'est impossible de les bien pratiquer, si je ne les comprends, et je ne puis les comprendre si vous ne m'en donnez l'intelligence. Comment comprendrai-je ce que c'est que vous aimer de tout son esprit, de tout son cœur, de toute sa force ? Quel autre que vous, ô mon Dieu ! peut pénétrer toute l'étendue de ce précepte, et en communiquer l'intelligence à la créature ? Quel autre que vous encore peut me faire comprendre ce que c'est qu'aimer le prochain comme moi même ? Sais-je, puis-je savoir comment vous m'ordonnez de m'aimer moi-même ? Et si j'ignore comment je dois m'aimer, puis-je connaître quel est l'amour que je dois au prochain ? Toute votre loi cependant est renfermée dans ces deux préceptes. Il m'est donc évident, à moins que je ne veuille m'aveugler, que je n'entends rien à votre loi, que je n'y puis rien entendre, si vous ne m'éclairez.
Mais votre loi est la source de la vie, de la vraie vie, de la vie éternelle ; on ne parvient à cette vie, qu'en la pratiquant, et plus on la pratique parfaitement, plus on jouit de cette vie, qui n'est autre que la possession de vous-même. Donnez-moi donc l'intelligence, et je vivrai. Oui, donnez-moi de comprendre la nécessité de votre amour ; donnez-moi de comprendre comment, dans votre amour, est contenu l'amour que je me dois à moi-même, et celui que je dois au prochain. Donnez-moi cette lumière, et, secouru de votre grâce, je pratiquerai votre loi, je la pratiquerai dans sa plénitude, et je parviendrai à la plénitude de la vie. Ainsi soit-il.


(Extrait du Manuel des âmes intérieures)


Note : Les commençants, emplis du zèle de leur conversion, se donnent pour mission de convertir tout le monde (l'intention est très louable, bien que souvent mêlée d'amour-propre), mais la chute est souvent rude. Ils se répandent au-dehors dans une joie débordante, et s'épuisent par leurs tentatives infructueuses. Si vous êtes un nouveau converti, rentrez en vous-même, et ne faites aucune imprudence. Nous savons aussi d'expérience que le démon cherche toujours à contrer les inspirations divines, qu'il est capable même de vous murmurer des paroles de consolations, des pensées rassurantes, pour vous empêcher d'agir selon la volonté de Dieu. Prudence donc, gardez la prière et le recueillement pour discerner.


Reportez-vous à De l'enfance spirituelleVérités fondamentales touchant la vie intérieure, De la paix de l'âme, De la vie de l'âme, Du repos en Dieu, Sur l'Amour de Dieu, De la confiance en Dieu, De la prière continuelle, Dieu seul, Sur les réflexions dans l'oraison, De la pensée de l'éternité, Sur la pensée de la mort, Sur les paroles du Psaume LXXXll : Je suis devenu, en votre présence, comme une bête de somme, et je suis toujours avec vous, Marthe et Marie, De la pureté d'intention, Le prix d'une âme, De la Providence de Dieu sur ses enfants, De la générosité, De l'anéantissement, Du moi humain, Conduite à tenir à l'égard des tentations, De la violence qu'il faut se faire à soi-même, Des tentations, Du directeur, Du cœur humain, Du monde, Faiblesse et corruption du cœur humain, Aveuglement de l'homme, Remèdes à l'amour-propre, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'amour du prochain, De l'esprit de Foi, De la fidélité aux petites choses, Sur les trois mots qui furent dits à saint Arsène : Fuyez, taisez-vous, reposez-vous, De l'emploi du temps, Ce que Dieu nous demande, et ce qu'il faut demander à Dieu, Commerce : Image de la vie spirituelle, De la liberté des enfants de Dieu, Instruction sur la Grâce, Instruction sur la Prière, Sur la sainteté, De la Crainte de Dieu, Conduite de Dieu sur l'âme, Moyens d'acquérir l'amour de Dieu, Quels moyens prendrez-vous pour acquérir, conserver et augmenter en vous l'amour de Dieu ?, Litanies de l'amour de DieuSoupir d'amour vers Jésus, Prière de Sainte Gertrude, Élan d'amour, Prière, Acte d'amour parfait, de Sainte Thérèse d'Avila, Prière de Saint Augustin, pour demander l'amour divin, Motifs et marques de l'amour de Dieu, De l'amour parfait, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Se conformer en tout à la volonté de Dieu, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Instruction sur la Charité, Méditation sur l'excellence de la Charité, Prière pour demander la charité, De la force en soi-même et de la force en Dieu, De la consommation en la Grâce, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Sur la croix, De la Simplicité, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la véritable Sagesse, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Des Vertus, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'Union avec Jésus-Christ, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Le Paradis de la Terre, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la paix du cœur, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la véritable Sagesse, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Avis important pour ceux qui ont des peines d'esprit, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Sur la vie nouvelle en Jésus-Christ, De l'activité naturelle, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie parfaite, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la Mortification, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Des moyens de parvenir à la vraie et solide vertu, Idée de la vraie Vertu, De la vraie et solide dévotion, Degrés des vertus qu'on se propose d'acquérir, Pour bien faire l'oraison et pour en tirer le fruit qu'on a lieu d'en attendre, En quelque état que vous soyez, rendez respectable, par vos sentiments et votre conduite, votre titre de Chrétienne, En quoi consiste l'exercice de la présence de Dieu, De la doctrine de Jésus-Christ, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, et Des Conseils Évangéliques, par le R.-P. Jean-Joseph Surin.















mercredi 29 juillet 2020

Quel est le dessein de Satan contre l'Église, qui le veut déposséder ?


Saint Bruno délivrant une femme possédée du démon


I. Dans la possession, le diable combat contre un homme faible : et dans l'Exorcisme, l'Église en la vertu de Jésus-Christ, combat contre le diable et le veut déposséder.

II. Le diable qui emploie sa force contre l'homme, emploie sa fraude contre l'Église, essayant de tromper le plus fort, et de vaincre le plus faible.

III. Satan comparaît devant l'Église, comme un Criminel devant l'officier du Prince lequel il a offensé ; c'est pourquoi il se cache autant qu'il peut.

IV. Satan ne pouvant maintenir de force sa possession contre l'Église, et ne la voulant aussi abandonner, essaye d'empêcher qu'elle ne paraisse : ce qu'il peut faire aisément.

V. Mais Dieu met des limites à sa Ruse aussi bien qu'à sa Rage ; et lors n'en pouvant plus, il emprunte du monde, dont il est le Prince, la Force et la Calomnie.



Le duel de l'ennemi contre l'homme est suivi d'un combat public de l'Église contre l'ennemi, laquelle se sentant intéressée en l'outrage fait à un de ses membres, travaille par sa prudence à reconnaître l'adversaire qui le rend offensé, et à le vaincre par la force conférée à un des ordres de sa Milice. Ce parti est bien différent de celui que Satan combattait auparavant ; et aussi la manière et l'issue du combat est du tout dissemblable. Là il n'agissait qu'avec un faible ennemi bien inégal à sa condition : Et il agit ici avec un Corps armé de la force du Dieu des batailles. Là comme le plus fort, il est l'agresseur et même le possesseur : Ici comme le plus faible il est agressé par l'Église qui en fin le dépossède. Là comme victorieux il saisit et tourmente ce pauvre Esclave : Ici comme vaincu il est saisi et captivé lui-même. L'Église exerçant sur lui poenam talionis, et l'affligeant plaga occulta, poena manifesta, dit S. Cyprien, ainsi qu'il afflige le possédé d'un tourment manifeste dont le bourreau est occulte et invisible.

Or comme l'inégalité de l'homme au regard de Satan l'anime à employer sa force contre ce pauvre esclave : Ainsi son inégalité au regard de l'Église le réduit à user de sa fraude, essayant de tromper le plus fort et de vaincre le plus faible. Car c'est l'artifice des prudents, de changer d'avis et de moyens selon les diverses circonstances. C'est le stratagème des guerriers, d'employer la fraude ou la force, selon la différence des ennemis. Et c'est le conseil d'un cruel Tyran de joindre en la conduite des affaires, la peau de Renard à la peau de Lion. Satan ne l'omet pas en ce dessein si important, lui qui surpasse en Tyrannie tous les grands de la terre, dont il est le premier ; en Prudence tous les enfants du siècle, dont il est le Prince ; en Expérience tous les guerriers du monde, dont il est le plus ancien et le plus assidu, ayant commencé la guerre au Ciel avant la création de l'homme, et la continuant en la terre depuis cinq mille ans. Il change donc de dessein, selon le change qu'on lui donne en ce combat ; Il se résout à employer sa fraude contre le parti le plus fort, et à déployer sa rage contre le plus faible ; Et il prend la peau de Lion contre l'Énergumène, et la peau de Renard contre l'Église.

Et comme l'effet ordinaire de sa ruse est de se cacher en quelque manière à celui lequel il veut tromper ; ores en dissimulant la malignité de son intention, lorsqu'il contente l'esprit curieux duquel il est familier, ores en déguisant sa difformité, lorsqu'il converse avec l'âme pieuse, pour la séduire, ores en cachant sa misère et son tourment, lorsqu'il induit par plaisirs une âme faible à pécher. Ainsi le sujet de sa fraude en l'Énergumène, est de cacher à l'Église sa présence et son attentat ; d'autant qu'il comparaît devant elle comme un criminel devant l'Officier du Prince, lequel il a offensé. Car il a violé l'image et les armes de la Divinité, en outrageant l'homme auquel elles sont empreintes : Et Dieu a constitué l'Église avec autorité non seulement sur les hommes, mais aussi sur les diables. Devant elle donc Satan ne manifeste pas aisément son attentat, non plus que le criminel n'avoue son forfait sans contrainte.

Cette qualité en laquelle Satan comparaît devant l'Église, et la condition du crime duquel il est atteint, suffit à présumer que tandis qu'il n'est pas convaincu il a intention de faire des feintes pour la tromper, et non pas des effets correspondant à sa puissance pour l'assurer. Car l'injuste possesseur d'une place (tel que Satan est de l'homme) cité devant le Juge, se résout ou à prévenir son jugement, en cédant aux parties la possession ; ou à l'empêcher, en étouffant les preuves de son usurpation ; ou à résister à l'exécution de l'arrêt, en se maintenant de force contre l'autorité publique. Mais Satan est trop élevé pour abandonné la possession qu'il a prise d'une personnes, avant que la mort lui ait ôté, ou que le consentement du possédé ait échangé la possession du corps en celle de l'âme, ou que l'effort de l'exorcisme, l'ait chassé. Et il est aussi trop faible pour la maintenir de force, après qu'elle est reconnue : sa domination n'étant en rien comparable à l'Empire de l'Église qui a pour lieu l'univers, pour temps l'éternité, pour garde des légions d'Anges. Reste donc qu'il essaye d'empêcher que son usurpation ne soit manifeste comme il le peut aisément faire. Car tandis que l'Église dresse son enquête il est en son pouvoir de retirer sa présence de celui qu'il possède sans diminuer en rien le droit de sa possession : Lequel ne l'oblige pas à résider continument. Même il peut être présent dans l'Énergumène sans y être apparent, car son essence est spirituelle et sa résidence invisible. Que s'il veut par sa présence altérer le patient (ce qui lui est libre) il peut faire des accès nullement extraordinaire : car comme il peut par sa nature faire plus d'effort que la maladie, il peut aussi en faire moins par sa liberté. Ainsi s'est-il caché trois mois sous un mal épileptique en un Gentilhomme de marque que Fernel pensait. Ainsi se cachait-il plusieurs années en un Énergumène que garantit Parthenius selon Metaphraste. Ainsi se cachait-il anciennement sous le mal des Lunatiques, selon le jugement d'un grand homme de notre temps.

Vrai est que Dieu qui pose des bornes à sa rage quand il tourmente l'Énergumène, met aussi des limites à sa ruse quand il essaye de tromper l'Église, afin qu'il soit vaincu en sa force par la patience de l'un, et en sa fraude par la prudence de l'autre. Et lors ce Prince du siècle qui se voit découvert, a recours au crédit que cette qualité lui donne parmi le monde, duquel il emprunte la Force et la Calomnie comme deux bras pour combattre l'Église, et pour maintenir sa possession. L'Église qui n'a point d'armes contre la Force, a contre la Calomnie, de l'innocence en ses actions, de la vérité en ses paroles, de l'autorité en ses jugements pour se défendre.


Extrait de Traité des Énergumènes par l'Illustrissime et Révérendissime Cardinal De Berulle, Instituteur et premier Supérieur  Général de la Congrégation de l'Oratoire de Jésus.


Reportez-vous à Le démon entend les pensées - Témoignage, Quel est le Dessein de Satan envers celui qu'il possède, Quelles sont les causes dispositives et applicatives du malin esprit au corps de l'Énergumène ?, Quelle est la Qualité précise de cette vexation du malin esprit, Que la Misère est grande de l'homme possédé de Satan, qui livre un combat furieux à son Âme, et donne un tourment extrême à son Corps, Que cette sorte de Communication, en laquelle Satan s'incorpore dedans l'homme, est fréquente, même depuis le Mystère de l'incarnation, Que Satan communique avec l'homme depuis l'état du péché, et jusqu'où arrive cette communication, Les possessions démoniaques sont rares uniquement pour ceux qui ne combattent pas le démon, De la conduite qu'il faut tenir à l'égard des Énergumènes, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, SCIENCE EXPÉRIMENTALE DES CHOSES DE L'AUTRE VIE, Acquise par le Père Jean-Joseph Surin, Exorciste des Religieuses Ursulines de Loudun, Des opérations malignes, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (2/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (3/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (4/4), Réflexions sur la nature et les forces des Démons, et sur l'économie du Royaume des ténèbres, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'Amour du Père Surin pour tout ce que Notre-Seigneur a aimé, et premièrement de sa grande dévotion à la très-sainte Vierge, Du grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Les Possédés d'Illfut : Les victimes, Les Possédés d'Illfurt : Satan et les fêtes, bals et danses, Les Possédés d'Illfut : Les victimes, Les possédés d'Illfurt : Perte du Ciel et peines de l'Enfer, Miracles de Sainte Hildegarde, Pouvoir de Saint François de Sales : Délivrance de Françoise Favre, possédée du Démon, Pouvoir de Saint François de Sales : Délivrance d'Antonie Durand, possédée du Démon, Exemple de la grande puissance de Frère Junipère contre les démons, et Des fruits merveilleux des Confessions générales au Laus ; délivrance de plusieurs possédés par l'intercession de la très-Sainte Vierge.













samedi 15 février 2020

De l'Oraison qui convient à la voie extraordinaire, et Avis nécessaires à ceux qui sont dans cette voie, par le R.-P Jean-Joseph Surin


Extrait du CATÉCHISME SPIRITUEL DE LA PERFECTION CHRÉTIENNE, TOME I, Composé par le R. P. J. J. SURIN, de la Compagnie de Jésus :




De l'Oraison qui convient à la voie extraordinaire



Quelle est l'Oraison propre de cette voie ?

C'est la contemplation.


Qu'est-ce que la contemplation ?

Nous l'avons expliqué ailleurs en détail par rapport à l'état dont nous parlons, il suffit de dire que c'est un don de Dieu qui nous facilite l'entretien que nous avons avec lui. Cette facilité est en effet le grand moyen de réussir dans ce saint exercice, qui sans cela serait très-pénible.


N'y a-t-il pas plus d'une sorte de contemplation ?

Il y en a de trois sortes, qui répondent aux trois différons degrés que nous avons distingués dans le chapitre précédent.


Quelle est la première sorte de contemplation ?

C'est un doux repos au milieu duquel l'âme envisage Dieu avec amour, et jouit tranquillement de sa présence, usant peu du raisonnement, et n'employant presque point son industrie; mais suivant l'attrait de la grâce, et se laissant conduire au mouvement du Saint-Esprit, qui lui donne une sainte liberté de s'entretenir familièrement avec Dieu.


Quelle est la seconde sorte de contemplation ?

C'est lorsque l'âme ayant perdu la facilité à se servir de ses puissances, de vient comme immobile dans son repos ; c'est ce qu'on appelle Oraison de silence, parce que l'âme y reçoit l'inspiration divine sans faire autre chose que d'écouter ce qui est dit à son cœur.


Quelle est la troisième sorte de contemplation ?

C'est celle où l'âme ayant recouvré la facilité à se servir de ses puissances, mais d'une manière plus relevée et plus parfaite, reçoit de la part de Dieu des lumières et des impressions claires et distinctes. Voici ce qu'on peut dire de ces trois degrés de contemplation. Dans le premier, la grâce qui remplit l'âme, et qui l'établit dans un grand calme, la meut doucement vers Dieu, afin qu'elle lui parle, qu'elle s'offre à lui, qu'elle lui fasse ses demandes, etc. Dans le second degré, les puissances sont comme liées, et n'ont aucune facilité à produire des actes : l'opération de la grâce pénètre l'âme, et l'attache à Dieu par un regard simple, avec une idée générale et confuse, et sans connaissance distincte. C'est comme une forte impression de la présence du Saint-Esprit qui fixe l'âme, et qui la rend comme immobile. L'âme dans cette espèce d'immobilité éprouve des effets différents. Quelquefois elle se sent pressée, et souffre d'étranges peines qui marquent une opération plus noble dans laquelle elle se purifie, et se dispose à une grande perfection. Quelquefois aussi elle ne sent que douceur et consolation. Dans le troisième degré, l'âme a des notions particulières et des connaissances distinctes qui sont l'effet d'une communication plus intime et mieux marquée arec son Époux céleste.


Quels avis sont nécessaires aux âmes favorisées de cette manière d'Oraison ?

Il y en a trois principaux. Le premier est de se conduire avec grande simplicité, sans raisonner sur leur état, ni s'informer si leur oraison est extraordinaire et sublime, ou si elle est commune et ordinaire, parce que telles réflexions nuisent beaucoup, et retardent l'exécution des desseins de Dieu. Leur unique soin doit être de se laisser conduire à Notre-Seigneur, lui parlant familièrement, ou se tenant en silence devant lui selon l'attrait présent qu'il leur donne.


Quel est le second avis ?

C'est de se donner bien de garde, lorsqu'elles sont en oraison, de troubler par leur activité le repos dont elles jouissent ; ce serait interrompre l'ouvrage du Saint-Esprit, au lieu qu'elles doivent être souples à ses impressions.


Quel est le troisième ?

C'est de prendre garde qu'en voulant éviter un défaut elles ne tombent dans un autre, qui serait l'oisiveté. Le don de contemplation n'est pas tellement permanent, que Dieu ne le retire quelquefois pour éprouver les âmes saintes, et alors elles doivent employer leur industrie pour ne pas donner entrée aux illusions de Satan, à la vanité, et à l'amour-propre ; comme il arrive à quelques personnes, lorsque sous prétexte de ne point troubler leur repos, et de laisser agir le S. Esprit, elles demeurent dans l'inaction, et laissent agir la nature et le démon.


Par quels moyens une âme peut-elle arriver à ce degré d'Oraison ?

Nous l'avons déjà dit ; l'homme ne peut pas y arriver par son industrie ; mais il peut prendre certains moyens pour s'y disposer. Le premier est un soin constant et assidu de se vaincre soi-même, et de se mortifier en toutes choses. Le second est une attention continuelle à éviter les égarements des sens pour suivre l'attrait de la grâce, qui porte au recueillement. Le troisième est d'accoutumer l'esprit à n'envisager en toutes choses que le bien universel ; et autant que la prudence le permet, de ne point considérer les différences particulières des objets qui se présentent. Par exemple, dans les repas user des viandes qui conviennent à la nourriture, sans regarder si elles sont bien ou mal apprêtées, ou si elles sont servies à propos ; en faisant voyage, ne pas s'arrêter à considérer dans les ouvrages de l'art et de la nature qu'on rencontre sur son chemin, ce qu'ils ont de singulier, de rare et de curieux qui les distingue, mais se comporter en voyageur qui pense au terme, et qui ne voit les choses qu'en gros et en passant. Il faut en user ainsi dans les autres rencontres de la vie, s'attacher toujours aux motifs généraux qui sont les plus relevés, et prendre garde que les vues particulières et les idées distinctes ne fassent trop d'impressions sur l'esprit et sur le cœur. Mais ce n'est pas en donnant à son esprit une élévation forcée qu'on peut réussir dans ce saint exercice ; il faut s'y prendre avec douceur, en s'accoutumant peu à peu à détourner son attention des biens terrestres, pour la donner aux choses de Dieu.


Ne serait-il pas plus utile et plus méritoire aux personnes d'Oraison, de produire des actes marqués, que de demeurer dans le repos de la contemplation, où il n'y a rien de précis, et de distinct ?

Quoique l'âme dans le repos de la contemplation, paraisse ne rien faire, et que souvent même elle ne s'aperçoive pas de son action ; elle y fait pourtant beaucoup. Tous les actes distincts qu'elle pourrait produire par son industrie aidée de la grâce, quoique très-agréables à Dieu, n'approcheraient pas de l'excellence et du mérite de ce saint repos, qui est un don du Saint-Esprit. Ce n'est à la vérité qu'une vue très-simple, jointe à une humble disposition d'un cœur attaché, soumis à Dieu, et anéanti en sa présence ; mais c'est justement cette vue simple de l'esprit, et cette humble disposition du cœur, qui semblent ne rien exprimer, et qui sont pourtant capables de tout obtenir de Dieu. C'est ce que Notre-Seigneur a fait connaître plus d'une fois à sainte Gertrude lorsqu'en lui accordant des grâces dont elle ne croyait pas avoir formé la demande, il l'assurait qu'elle les avait suffisamment demandées, quoiqu'elles ne les eût pas prévues distinctement. Aussi est-il certain que cette idée générale de Dieu, laquelle est communiquée aux âmes humbles dans la contemplation, leur domine comme par infusion une lumière qui renferme la connaissance de beaucoup de vérités, dont elles sont véritablement instruites, quoiqu'elles ne s'en aperçoivent qu'à mesure que cette connaissance se développe dans les occasions où elles ont besoin d'être éclairées. C'est ainsi que l'explique saint Denis, et il ajoute que c'est l'Oraison propre de plusieurs Saints. Et voilà pourquoi la contemplation est beaucoup plus excellente que l'Oraison commune, parce que les divers actes qui composent celle-ci sont d'un ordre fort inférieur au saint repos où le Saint-Esprit met une âme.
Il ne faut pas conclure de là, que les personnes que Dieu appelle à cette sorte d'Oraison, puissent se préférer aux autres, parce qu'elles sont dans un état plus relevé : elles ne doivent envisager que la volonté de Dieu dans une si grande faveur ; et s'il leur était permis de choisir, c'est la voie la plus commune qu'elles devraient préférer. Elles doivent être persuadées que ceux qui suivent avec simplicité le train commun de la piété chrétienne, et qui pratiquent l'Oraison ordinaire, leur sont préférables s'ils sont plus humbles qu'elles. Et en effet leur humilité les éleva bien plus que le plus haut degré de la contemplation la plus sublime. Les dons extraordinaires de Dieu, sont des secours pour avancer dans la vertu ; il faut les recevoir comme tels, et surtout se bien donner de gardé d'y chercher sa propre satisfaction.


À quoi peut-on comparer le repos de la contemplation pour en faire comprendre l'excellence ?

On peut le comparer à une pièce d'or dont la valeur renferme éminemment, et surpasse même celle de plusieurs deniers : ce repos paraît n'être qu'un seul acte, et encore fort confus et peu sensible ; et il est vrai pourtant que plusieurs actes très-distincts et très marqués ne le valent pas.


Sur quoi est fondé ce que vous dites du repos de la contemplation ?

Sur l'autorité des Saints qui l'ont expérimenté, et qui en ont fait mention en divers endroits de leurs ouvrages. Saint Bernard, saint Bonaventure, Hugues et Richard de saint Victor, et le saint évêque de Genève, ont souvent parlé de ce repos. Ce dernier en particulier a dit dans quelqu'endroit de ses écrits, qu'il voulait demeurer en la présence de Dieu sans pensée, et sans aucun acte ni d'entendement, ni de volonté. Ce n'est pas qu'il voulût être oisif dans son Oraison ; mais c'est qu'il voulait nous faire comprendre la douceur et l'excellence du repos dont il jouissait.


Que peut-on conseiller aux personnes qui ne sachant pas s'entretenir avec Dieu, par raisonnement et par réflexion, se voyait par là hors d'état d'user de la méditation, qui est l'oraison ordinaire ?

Si ces personnes trouvent accès à ce doux repos dont nous venons de parler, il leur faut conseiller de s'y arrêter. Il y a toujours certaines vérités connues pour lesquelles on a du goût, comme sont celles dont le Livre de l'Imitation de Jésus-Christ est plein. Il y a des Mystères de la Religion dont on se souvient toujours avec plaisir, et dont le seul souvenir touche : Ceux qui ne peuvent pas méditer doivent recourir à ces vérités et à ces Mystères, s'occuper du goût qu'ils y trouvent, et pour ainsi dire, s'en rassasier dans l'oraison, et ne point se faire un scrupule d'abandonner le sujet de la méditation qu'ils s'étaient proposé.
Ce conseil est du P. Louis Dupont, dans son Introduction : il approuve encore cette conduite lorsqu'il parle avec éloge du repos de la contemplation, dans la vie du P. Balthazard Alvarez, qu'il a écrite. On raconte du B. Louis de Gonzague, qu'il s'entretenait un jour de sa manière d'oraison avec le Cardinal Bellarmin son Directeur, et que ce saint et ce savant homme après l'avoir ouï, lui dit qu'il entrait dans l'obscurité divine ; in divinam caliginem, désignant par ces paroles l'idée générale et indistincte. Il ajoute que cette manière de prier ne l'éloignait point de l'esprit de sa Vocation, et qu'il n'en serait pas moins propre à procurer le salut du prochain.
Sainte Thérèse dit dans sa vie, qu'elle a écrite elle-même, que son oraison se passait en silence ; ce qui ayant donné lieu à plusieurs personnes de soupçonner qu'il y avait de l'illusion, elle consulta le P. Borgia, et que ce grand homme (alors Jésuite, auparavant Duc de Gandie, et depuis mis au nombre des Saints,) l'assura que c'était là une opération de Dieu ; qu'elle n'était point dans l'illusion, et qu'il était lui-même dans la même voie d'oraison.


D'où vient donc que saint Ignace dans son Livre des Exercices assigne des sujets de méditation, plus propres à exercer les puissances de l'âme, qu'à les conduire au repos de la contemplation ?

Il en a usé ainsi fort sagement pour s'accommoder à la portée du commun des hommes ; cette manière de prier étant la voie ordinaire qui convient au grand nombre, et la plus propre à accoutumer les esprits à l'exercice de l'oraison. Mais le même Saint veut qu'on revienne aux mêmes sujets sur lesquels on a déjà médité, et que ces sortes de répétitions se fassent par le goût des Mystères et des vertus; et il y ajoute, ce qu'il appelle l'application des sens, qui est une véritable contemplation. Aussi voyons-nous que tous les Saints de son Ordre, dont les sentiments sont venus jusqu'à nous, ont suivi la manière de faire oraison dont nous parlons dans ce Chapitre, et que les Docteurs du même Ordre, comme Suarez, Alvarez de Paz, et plusieurs autres l'ont approuvée, et ont jugé qu'elle n'avait rien que de conforme à l'esprit de leur Vocation. Le P. Claude Aquaviva, Général de la même Compagnie, rend le même témoignage dans une de ses Lettres adressée à tous les Sujets de cette Compagnie. Suarez ajoute que le Sermon du Prédicateur est un acte de contemplatif.
Tous ces docteurs disent que la contemplation consiste dans un doux repos et dans un simple regard, c'est-à-dire, comme nous le lisons nous-mêmes, dans une notion très-simple du souverain bien. Et en effet, Dieu qui est infiniment parfait, parce qu'il est parfaitement simple, ne donne pas lieu à la multiplicité des connaissances. Saint François passa toute une nuit en entretien avec Dieu, disant toujours la même parole, qui ne pouvait produire que la même idée. Sainte Thérèse expliquant la manière de son oraison à S. François de Borgia, lui disait qu'elle était devant Dieu sans pensée.
Ces sentiments et ces expériences des Saints, prouvent que le repos dont nous parlons, qui consiste en un simple regard, leur est fort ordinaire, et que c'est le moyen le plus efficace dont Dieu se sert pour les unir à lui. Il arrive bien quelquefois, lorsqu'on est en contemplation, que Dieu suggère à l'âme des paroles qu'elle lui adresse, et qu'il lui fait produire divers actes et connaître diverses choses : mais c'est sans troubler son repos, qui fait le fond de son oraison, et qui est comme un doux sommeil, par lequel l'esprit est fixé en Dieu. Au reste, cette manière de prier ne convient pas tellement à la vie contemplative, qu'elle ne soit souvent le partage de ceux qui s'adonnent à la vie active. Dieu se plaît à en favoriser les simples et les ignorants. Les savants qui y parviennent la préfèrent à leurs raisonnements ; ils la regardent comme le terme de leurs désirs, et un bien mille fois plus grand que tout ce qu'ils pourraient acquérir par leur industrie.


Comment l'âme qui est dans le saint repos, peut-elle être sans action, puisque Dieu lui parle, et que sa parole est si pénétrante et si efficace ?

C'est parce que dans la contemplation Dieu parle au milieu d'une paix intime et profonde, et que pour dire beaucoup, il n'a pas besoin de recourir au bruit et à la multitude des paroles. C'est ce souffle d'un petit vent ou Élie dit qu'était le Seigneur, pour se faire entendre à lui. Lorsqu'on entend ce souffle divin, on éprouve la vérité de ce qu'a dit l'Auteur du Livre de l'Imitation de J. C. : Celui à qui le Verbe Éternel parle, est bientôt au-dessus des vaines opinions des hommes, et on s'écrie avec le même Auteur : Que tous les savants se taisent en votre présence, ô mon Dieu, parlez-moi vous seul. L'âme de son côté dit beaucoup, sans beaucoup parler, ou plutôt, c'est son silence qui parle, et qui dit à Dieu toutes choses. Au reste ce serait une erreur de croire que le repos de la contemplation exclue toute action de l'âme ; ce n'est que les opérations discursives, et les actes marqués qui sont supprimés, pour faire place à des actes si simples, si subtils et si imperceptibles, que l'âme même souvent ne les sent pas, quoiqu'en effet elle les produise.


Puisque le repos de la contemplation amortit la vivacité de la nature, en faisant cesser ses opérations, n est-il pas à craindre qu'il n'amortisse aussi la vigueur de l'âme, et que les personnes habituées à ce repos, ne soient pas moins propres à l'action et aux fonctions de leur charge ?

Il arrive au contraire que l'âme en devient plus forte et plus courageuse, et que plus la paix dont elle jouit au-dedans est grande, plus son action est ardente et vigoureuse au-dehors. On remarque que les Saints accoutumés à la contemplation, ont plus travaillé au-dehors pour la gloire de Dieu, que les autres, qui n'ont pas été favorisés de ce don. On raconte de saint Xavier, que dans un de ses voyages sur mer, étant sorti du vaisseau avec plusieurs autres, quand il fallut se rembarquer, il fut trouvé hors de lui même, absorbé dans la contemplation ; c'est dans ce doux repos qu'il prenait de nouvelles forces, pour se soutenir dans ses travaux. Et cela est aisé à comprendre ; ce repos étant fondé sur l'amour, dont il est l'effet et la cause tout ensemble ; plus il est grand, plus il y a d'amour ; et à mesure que l'amour de Dieu augmente, le zèle de sa gloire et le désir de s'employer à son service augmentent aussi. Il semble même que ce repos convienne particulièrement à ceux qui travaillent beaucoup pour Dieu ; c'est pour eux comme un port tranquille, où ils se délassent de leurs fatigues ; et on peut leur appliquer ces paroles de l'Apocalypse : Dès maintenant, dit l'Esprit, ils se reposeront de leurs travaux. C'est là que dans une douce mort, ils oublient toutes les choses de la terre, et participent au bonheur de ceux dont il est écrit : Heureux sont les morts qui demeurent dans le Seigneur.


Qui sont ceux qui peuvent prétendre à ce doux repos ?

Nous avons déjà remarqué plus d'une fois, qu'il n'y a point de méthode pour y parvenir : c'est ordinairement la récompense des travaux passés. Souvent aussi Dieu le donne dès le commence ment à ceux qui ont le cœur droit, et qui, à beaucoup de candeur, joignent une grande humilité. L'homme de son côté peut s'y disposer par la droiture d'intention, par un soin continuel de chercher Dieu en toutes choses, et par un grand détachement des biens et des plaisirs de la vie. Ce qui est certain, c'est que la contemplation étant la véritable sagesse, elle ne saurait se trouver dans la région de ceux qui vivent dans les délices (Job).


Avis nécessaires à ceux qui sont dans la voie
extraordinaire, ou surnaturelle



Quels avis faut-il donner aux personnes qui marchent dans la voie que nous venons de décrire dans les deux Chapitres précédents ?

Ces avis sont différents, selon les différents degrés que nous avons distingués dans cette voie.


Quels sont les avis nécessaires à ceux qui sont dans le premier degré, où l'âme attirée au saint repos, a la facilité de se servir de ses puissances, pour suivre les mouvements que lui donne le Saint-Esprit ?

Voici les deux plus important. Le premier est qu'on ne doit point se détourner de cette voie de repos, ni rien faire qui en puisse troubler la douceur. Agir de son propre mouvement, et multiplier ses pratiques, ce serait s'embrouiller : il n'y a qu'à recevoir et à suivre les mouvements de la grâce. Cet avis est d'autant plus nécessaire aux personnes qui marchent dans cette voie, qu'elles ont ordinairement beaucoup de contradictions à soutenir de la part de bien des gens, et même de quelques Directeurs, qui traitent leur état d'illusion et de pure oisiveté. C'est pour cela qu'il ne faut jamais oublier ce que nous avons déjà solidement établi : Que le simple regard de la contemplation, est préférable à la multitude des actes, et à tout ce qu'on pourrait faire par son industrie ; que ce n'est pas seulement une oraison très-relevée, mais encore une excellente règle de conduite, à cause de la lumière divine qui accompagne toujours ce regard, et qui applique saintement les âmes au bien que Dieu demande d'elles.
Le second avis nécessaire aux personnes dont nous parlons, est d'éviter avec soin l'extrémité opposée, qui serait de se mettre d'elles-mêmes dans cet état de repos, avant que Dieu les y attirât. L'amour des choses extraordinaires, en a précipité plusieurs dans les fausses dévotions, qui se glissent facilement dans cette voie.


Comment est-ce qu'on donne entrée aux fausses dévotions ?

L'imprudence des directeurs y contribue quelquefois autant que l'amour-propre des personnes qu'ils dirigent. Ils ont lu des Livres où l'on traite de ces voies sublimes, de mort mystique, d'inaction, d'abandonnement, de perte de soi-même ; ils ont vu quelques âmes que Dieu conduisait par ces sortes de voies ; frappés de ces belles idées, et voyant dans les personnes qu'ils dirigent, quelques attraits de la grâce, ils se bâtent de leur faire prendre l'essor, et de les conduire, comme si elles étaient en effet parvenues à ces états relevés. D'où il arrive que ces personnes, pleines d'estime pour elles-mêmes, et d'une grande idée de leur état, affectent une dévotion sublime, qui n'est que dans leur esprit : et pour soutenir cette fausse élévation, elles ont recours à des raisonnements subtils et à quelques goûts forcés qui les amusent. Mais toute cette dévotion n'est que chimère, orgueil, vaine complaisance, ou pour le moins inutilité.


Quels avis sont nécessaires aux personnes qui sont arrivées au second degré, que nous avons appelé une mort mystique ?

Ces avis doivent être réglés sur les différentes épreuves par où l'on passe quand on est dans ce degré. Ces épreuves, comme nous l'avons déjà dit, sont l'aridité, l'impuissance et la peine.


Comment doit-on se comporter dans l'aridité ?

Le soin principal doit être de ne point se relâcher de ses exercices spirituels, de ne rien retrancher de ce qu'on avait coutume de pratiquer, et de se soutenir par la foi. Cette aridité, qui est fort contraire aux inclinations des sens, augmente la vigueur de l'esprit : l'âme accoutumée à se passer des goûts sensibles, et à ne se conduire que par les lumières de la foi, en sort plus généreuse, et les vertus en deviennent plus solides.


De quelle manière doit-on se conduire dans l'état d'impuissance, où l'âme n'a pas l'usage ordinaire de ses facultés pour agir intérieurement, et pour former de bons désirs ?

Ce n'est pas assez qu'elle souffre avec patience cet état de privation et de perte ; il faut encore qu'elle s'abstienne de faire de grands efforts pour en sortir ; parce qu'il lui est avantageux d'être pour un temps dans cette impuissance. Au reste, on ne doit point être surpris que Dieu traite ainsi les âmes qui sont fideles ; c'est par un effet de son amour qu'il en use de la sorte, afin, de leur communiquer un bien infiniment plus parfait. Il se comporte en cela comme un bon père, qui ôterait des mains de son fils une viande grossière, et ordonnerait qu'on en cherchât une plus délicate. Cet enfant souffrirait la faim pendant quelque temps ; mais l'attente d'une meilleure nourriture le consolerait. Après tout, en cet état il n'y a point d'autre parti à prendre que celui de la patience, à moins qu'on ne veuille se tourmenter en vain pour faire ce qui est alors comme impossible.


Comment doit-on se comporter quand on est dans la troisième épreuve qui est la peine ?

Comme c'est une épreuve très-rude comme le démon par ses tentations travaille sans cesse à la rendre encore plus rude, et qu'elle est presque toujours accompagnée de trouble et de ténèbres intérieures, l'âme qui souffre cette peine doit, 1. prendre beaucoup sur elle-même pour la supporter avec résignation. 2. Être continuellement en garde contre la tentation pour repousser vigoureusement le mal auquel elle se sent portée. 3. Faire choix d'un directeur éclairé, et lui être fort soumise ; parce qu'étant faible et dans l'obscurité, elle ne peut tirer que de l'oraison et de l'obéissance les lumières et la force dont elle a besoin pour résister à de si rudes attaques.


Que doit-on conseiller aux âmes qui sont dans le troisième degré, que nous avons comparé à une espèce de résurrection et de vie nouvelle ?

Comme cet état est abondant en lumière et en puissants secours, on y surmonte aisément les plus grandes difficultés, et on n'a guère besoin d'avis quand on y est parvenu ; mais on en a grand besoin pour y arriver et pour s'y établir. Ce passage est dangereux ; il s'agit de passer de l'obscurité à la lumière ; c'est le temps où Satan se transfigure pour séduire les âmes. Si elles ne sont sur leurs gardes et qu'elles n'aient pas un bon guide, elles prennent le faux jour qui vient du malin esprit, pour la véritable lumière qui vient de Dieu.


Quel est ce faux jour ?

C'est une de ces illusions dont les personnes avancées dans la vertu ne sont pas exemptes. Nous en avons parlé dans le dernier chapitre de la première partie. Maintenant il suffit de dire que cette illusion s'introduit à la faveur des consolations spirituelles que Dieu rend à l'âme après qu'elle a passé par les épreuves. Le retour de ces consolations qui se font sentir à la partie inférieure, est un de ces temps dangereux, où il est aisé au démon de faire donner les âmes dans le piège. Comme elles ne font que sortir des ténèbres où elles ont été longtemps plongées, et pendant lesquelles le malin esprit a dressé ses embûches ; il leur et très-difficile de distinguer la véritable lumière de la fausse. Il faut donc que ces âmes encore à demi aveugles aient recours à trois guides sûrs, qui sont la foi, l'humilité et l'obéissance, sans quoi elles ne sauraient se défendre de ce que l'Écriture appelle les artifices secrets de l'esprit de ténèbres. (Ps. 90, 6)


Quelle est l'illusion la plus dangereuse et la plus difficile à guérir dans la vie spirituelle ?

C'est lorsque le démon vient à bout de persuader aux âmes que tout ce qu'il leur suggère vient immédiatement de Jésus-Christ ou de la sainte Vierge, ou de quelqu'autre Saint. Ce sont quelquefois des personnes vertueuses et accoutumées aux visites de Notre-Seigneur, et qui néanmoins ne peuvent pas reconnaître la tromperie. Elles n'ont pas le moindre doute que ce ne soit J. C. qui leur parle en certains temps, quoique les choses qu'elles entendent soient dans la suite justement condamnées de tout le monde. N'a-t-on pas vu à Rouen un prêtre connu pour un homme de bien, lequel disant la Messe et tenant J. C. entre ses mains, croyait entendre des paroles et recevoir des conseils qui aboutirent enfin à un grand désordre ? Ne sait-on pas que sainte Catherine de Bologne, après avoir pratiqué la vertu pendant longtemps et reçu de très-grandes faveurs du ciel, fut durant trois ans trompée par le démon qui lui paraissait tantôt sous la forme de J. C., et tantôt sous celle de la sainte Vierge ?
Cela arrive aux âmes qui ne sont pas encore parfaitement éclairées, quoique solidement vertueuses : car celles qui sont dans la claire lumière, il n'est pas à craindre, dit sainte Thérèse, qu'elles se trompent ainsi ; elles n'ont nulle peine à distinguer les fausses visites des véritables.


Comment peut-on se garantir de ses illusions ?

Il n'y a qu'un moyen, qui est de s'attacher à la foi et de se conduire par l'obéissance, comme fit sainte Catherine de Bologne, qui mérita par sa soumission de découvrir les artifices de Satan, et d'être délivrées de ses peines.


Reportez-vous à On satisfait à la plainte de ceux qui éprouvent des sécheresses dans l'oraison, Des qualités qui sont propres dans la voie extraordinaire, par le R.-P. Jean-Joseph SurinDe la voie surnaturelle ou extraordinaire, par le R.-P. Jean-Joseph SurinAvis important pour ceux qui ont des peines d'esprit, par le R.-P. Jean-Joseph SurinRéponse à quelques doutes touchant l'Oraison, par le R.P. Jean-Joseph Surin, De l'Oraison et de la Contemplation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la contemplation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'avancement de l'âme et des principaux moyens qui peuvent le procurer, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie parfaite, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du bon Directeur, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Instruction pour les personnes qui entrent dans la voie d'Oraison, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Que les âmes lâches fassent tous leurs efforts pour acquérir la bonne volonté qui leur manque, Simple et courte méthode d'oraison mentale, De l'Oraison, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la Pénitence et de l'Oraison, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Pour bien faire l'oraison et pour en tirer le fruit qu'on a lieu d'en attendre, Du Recueillement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du vrai Religieux, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Ce qui s'est observé dans un Ordre Religieux durant le premier siècle depuis son établissement, doit être regardé comme meilleur que tout ce qu'on peut inventer dans la suite, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie mixte, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Des amitiés, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la conversation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Des Vertus, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'étude des Lettres, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Réflexions sur la nature et les forces des Démons, et sur l'économie du Royaume des ténèbres, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Des exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Quels sont les devoirs de piété dont il faut s'acquitter envers les Saints ?, Des exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Quels exercices de piété prescrivez-vous à l'honneur des Anges ?, Des exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Comment faut-il s'occuper des souffrances de Jésus-Christ ?, Des exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Comment faut-il s'exercer en ce qui regarde la Doctrine de Jésus-Christ ?, De la vie intérieure, et de la familiarité avec Jésus-Christ, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Jésus condamné à mort, Pilate lave ses mains, De la Mortification, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'amour du Père Surin pour la pauvreté, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, De la présence de Dieu, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'homme intérieur, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du renouvellement de l'esprit, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'activité naturelle, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Prière pour demander la grâce de connaître et d'accomplir la volonté de Dieu, Seigneur, que vous plaît-il que je fasse ?, Des Habits, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la nourriture du corps, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin (1), Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin (2), De la vie illuminative, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de la mémoire, par Le R.-P. Jean-Joseph Surin, De quelques moyens de bien faire l'oraison mentale, Degrés des vertus qu'on se propose d'acquérir, Combien sont mal fondées les plaintes de ceux qui se disent incapables de méditer, En quoi consiste l'exercice de la présence de Dieu, Les voies du salut, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, De l'amour étonnant du Père Surin pour l'abjection, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, De l'amour admirable du Père Surin pour les souffrances, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, De l'imagination de l'homme, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de l'entendement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de la colère, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie Purgative, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, En quoi consiste la perfection chrétienne : pour l'acquérir il faut combattre, et pour sortir victorieux de ce combat, quatre choses sont nécessaires, De la sècheresse dans l'oraison, Du devoir des Veuves, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Ce qu'est l'oraison mentale, par le R.P. D. Laurent Scupoli, Clerc Régulier Théatin, Méditation sur la nécessité des progrès dans la vertu, De la Réduction des Hérétiques, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de l'Amour, de la Haine, du Désir et de l'Aversion, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De quelques moyens de bien faire l'oraison mentale, Pour la direction et la progression spirituelles : Quel chrétien êtes-vous ?, Le souvenir de nos péchés est un moyen propre pour nous aider à supporter avec résignation, toutes les afflictions que Dieu nous envoie, Avis pour la lecture spirituelle, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (2/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (3/4), et Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (4/4).
















vendredi 3 janvier 2020

Réagir prudemment devant « L'Agitateur »




Comment réagir quand le démon crée l'agitation ?
Tout d'abord, en sortir si vous y participiez.
Et ne pas y entrer si vous n'y étiez pas.
L'agitation est l'arène du démon, et elle est constituée trop souvent de manipulateurs de l'information. Vous ne réussirez pas ou très rarement à y trouver la vérité.
La vérité sera dans la retraite et le silence.
Il vous faut sortir de l'arène du démon pour que votre saint Ange puisse dans le recueillement vous indiquer le chemin.
Si vous cédez aux appels de l'Agitateur et participez aux agitations qu'il a inspirées, reprenez-vous et sortez de l'arène !
L'arène de l'agitateur est là pour :
— Renforcer les égarés dans l'erreur,
— Éloigner les justes du recueillement et de la vérité.
Tout le monde crie, mais plus personne n'écoute son bon Ange.
Tout le monde y va de ses dires, tout le monde croit le dernier qui a parlé...
mais qui va à la source ? qui cherche vraiment la vérité ?
Retirez-vous et écoutez.
Vous n'avez qu'une chose à demander, et à demander chaque jour à Notre-Seigneur Jésus-Christ :
— Seigneur Jésus, montrez-moi la vérité et gravez-la en mon cœur, par le Précieux sang qui a coulé de votre côté, même si cela me fait souffrir, même si je dois me remettre en question, même si cela m'amène à prendre des décisions qui aujourd'hui me semblent difficiles à prendre. Tout ce que je veux, parce que je vous aime par-dessus moi-même, par-dessus tout, c'est la vérité.

Et la vérité vous sera donnée.

La retraite, le silence, et la prière sont vos armes. Utilisez-les pour répondre aux désordres provoqués par le démon. Vous pourrez ainsi discerner.

Catholiques, vous avez le Magistère de l'Église pour vous diriger (jusqu'à Pie XII inclus) ! Cherchez et vous trouverez !



Reportez-vous à Qu'il faut s'abstenir de toutes paroles de raillerie, et éviter toute contestation avec le prochainLes saints Anges montrent le chemin du salutSur les trois mots qui furent dits à saint Arsène : Fuyez, taisez-vous, reposez-vousSur la vérité, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du Silence, par Saint Vincent Ferrier, De la doctrine de la véritéNeuvaine à Saint Pie X pour obtenir la vérité en toutes situations, Du Recueillement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Cum ex apostolatus officio, Bulle du Pape Paul IV, Celui qui est saint ne peut être en dissentiment avec le Pape, Ad apostolorum principis, Lettre encyclique du Pape Pie XII, au sujet des épreuves de l’Église de Chine, Litanies de Saint Pie X, Consolations pour les fidèles en temps de persécutions, de schismes et d’hérésie, Haerent animo, Exhortation apostolique du Pape Pie X, au Clergé catholique, Dei Filius, Première constitution dogmatique du Concile Vatican I, sur la foi catholique, Pastor Aeternus, Seconde constitution dogmatique du Concile Vatican I, sur l'infaillibilité pontificale et la primauté du Pape, Saint Pie X, côté mystique d'une élection papale, Litanie de Saint Pie X, Mit brennender sorge, du Pape Pie XI, sur la condamnation du nazisme, Diuturnum Illud du Pape Léon XIII, sur l'origine du pouvoir civil, Divini Redemptoris du Pape Pie XI sur le communisme athée, E supremi du Pape Pie X, Acerbo nimis du Pape Pie X, Editae saepe Dei du Pape Pie X, Vehementer nos du Pape Pie X, Notre charge apostolique du Pape Pie X, Pascendi du Pape Pie X, Décret Lamentabili du Pape Pie X, Il fermo proposito, du Pape Pie X, sur l'Action catholique ou Action des catholiques, Ex Quo Nono, du Pape Pie X, sur la question du retour des Églises à l'unité catholique, Vi ringrazio du Pape Pie X, Le progrès religieux, Médiator Dei du Pape Pie XII, sur la sainte liturgie, Lettre encyclique Humani generis du Pape Pie XII, Aeterni Patris du Pape Léon XIII, Testem benevolentiae du Pape Léon XIII, Mortalium animos du Pape Pie XI, Quanta cura du Pape Pie IX, Syllabus du Pape Pie IX, Bulle de Sixte-Quint sur la création des cardinaux, Qui pluribus du Pape Pie IX, Quamquam pluries du Pape Léon XIII, Quo primum tempore du Pape Pie V, sur la célébration du Saint Sacrifice de la Messe, Sapientiae Christianae du Pape Léon XIII, Prière pour la conversion des francs-maçons et Lettre encyclique du Pape Léon XIII, Vacantis Apostolicae sedis, Constitution apostolique du Pape Pie XII, sur la vacance du Siège Apostolique et l'élection du Pontife Romain, Apostolicae curae, Lettre apostolique de Sa Sainteté le Pape Léon XIII, sur les ordinations anglicanes, Divino afflante spiritu, Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape Pie XII, sur les Études bibliques, Unigenitus, Bulle de Sa Sainteté le Pape Clément XI, condamnant l'hérésie janséniste, In eminenti du Pape Clément XII, première condamnation de la franc-maçonnerie, Bulle Providas romanorum du Pape Benoît XIV, Ecclesiam a Jesu Christo du Pape Pie VII, Traditi humilitati nostrae du Pape Pie VIII, Qui pluribus du Pape Pie IX, Quo graviora du Pape Léon XII, Quod apostolici Muneris du Pape Léon XIII, Mirari vos du Pape Grégoire XVI, Libertas Praestantissimum du Pape Léon XIII, Diuturnum Illud du Pape Léon XIII, sur l'origine du pouvoir civil, Mortalium animos du Pape Pie XI, Nostis et nobiscum du Pape Pie IX, Quod aliquantum du Pape Pie VI au sujet de la constitution civile du clergé, Spiritus Paraclitus, Lettre encyclique du Pape Benoît XV, Immortale Dei, Lettre encyclique du Pape Léon XIII, Rerum novarum, Lettre encyclique du Pape Léon XIII, sur la doctrine sociale de l’Église, Bulle Exsurge Domine du Pape Léon X, Multiplices inter, Allocution consistoriale du Pape Pie IX, Satis cognitum, Lettre encyclique du Pape Léon XIII, sur l'unité de l’Église, et Miranda prorsus, Lettre encyclique du Pape Pie XII, sur le cinéma, la radio et la télévision.