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mardi 4 août 2020

Le style du Saint Curé d'Ars




(Pour se préparer à la Fête du Saint Curé d'Ars)


Les saints ont leur style, et je crois qu'on en retrouvera le caractère dans cette lettre. Le Curé d'Ars portait avec lui, en tous lieux, la bonne odeur de Jésus-Christ. Qu'on en juge par ces lignes qu'un digne prêtre adressait à Mgr de Langalerie, à titre de document, peu de temps après la mort de M. Vianney :

« Il me faut remonter jusqu'à quarante ans pour retrouver l'époque où cet homme vénérable s'offre à mon souvenir pour la première fois.
C'était en 1820 ; j'avais une dizaine d'années. On nous exerçait, dans la cour du collège où je faisais mes études, à jeter des fleurs pour la procession de la Fête-Dieu, lorsque je vis apparaître un prêtre d'un extérieur très-simple, très-pauvre et très-humble, et un de mes camarades nous dit : « C'est le Curé d'Ars ; c'est un saint... Il ne vit que ‘de pommes de terre cuites à l'eau.’ » Je le regardai avec étonnement. Comme on lui adressa quelques paroles polies, il s'arrêta un instant, et souriant avec bonté, il dit : « Mes amis, quand vous jetterez des fleurs devant le très-saint Sacrement, cachez vos cœurs dans vos corbeilles, et envoyez-les, au milieu des roses, à Jésus-Christ. » Puis, sans faire aucune visite, il traversa la cour et se rendit à la chapelle de l'établissement, pour saluer dans son tabernacle le Maître de la maison. J'ai oublié à peu près tous les noms des condisciples que j'avais alors, et presque tout ce qui se passait sous mes yeux ; mais le mot de ce prêtre, sa visite au saint Sacrement, la parole de mon camarade, ne sont jamais sortis de mon esprit. J'étais surtout frappé (car j'étais fort gourmand) de la pensée de l'homme ne vivant que de pommes de terre. Je comprenais, sans m'en rendre compte, qu'il y avait là-dessous quelque chose de rare et de prodigieux ; et c'est probablement ce souvenir qui a empêché que les autres détails ne m'échappassent.
À dix ans de là, par un concours de circonstances dont le récit appartiendrait à l'histoire des miséricordes de Dieu sur mon âme, je me trouvais dans un grand séminaire. Alors la pensée du prêtre mortifié et dévot à la divine eucharistie me revint en mémoire. Durant cet intervalle, il avait beaucoup grandi dans l'opinion des peuples, et, quoique sa renommée ne fût pas à la hauteur où nous l'avons vue les quinze dernières années de sa vie, il se faisait déjà un mouvement merveilleux autour de sa personne. On commençait à accourir de toutes parts, les justes pour s'édifier, les pécheurs pour se décharger dans le sein de l'homme de Dieu de leurs péchés et de leurs remords. Les miracles de sa vie, austère au delà de ce qu'on peut dire, excitait au plus haut point l'admiration de tous. On ne comprenait pas même comment il pouvait vivre en accordant à son corps si peu de nourriture. Que n'ajoutait-on pas encore ? Et ces bruits, auxquels notre siècle n'était plus accoutumé, ont été confirmés plus tard. »


(Vie de J-B. Vianney, par Alfred Monnin)


Reportez-vous à Le Saint Curé d'Ars et les contradictions, Neuvaine au Saint Curé d'Ars pour notre tempsLa Providence d'Ars, ses humbles commencements, les miracles que Notre-Seigneur fit pour la soutenir, Le Saint Curé d'Ars et l'apostolat de la conversation, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Comment M. Vianney parlait des saints, Vie domestique de M. Vianney : Depuis sa naissance jusqu'à sa nomination à la cure d'Ars (1786-1818) (1/2), Vie domestique de M. Vianney : Depuis sa naissance jusqu'à sa nomination à la cure d'Ars (1786-1818) (2/2), De la vie Apostolique, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du bon Directeur, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du vrai Religieux, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie mixte, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'homme intérieur, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la conduite des âmes, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur les souffrances, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur l'abnégation et la souffrance, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Aimables reparties de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Foi de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Espérance de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur les joies de la vie intérieure, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Amour de M. Vianney pour les pauvres, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Humilité de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur l'abnégation et la souffrance, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur l'abnégation et la souffrance, L'Esprit du Saint Curé d'Ars, Le Saint Curé d'Ars dans ses homélies, Comment M. Vianney abolit les danses à Ars, Réflexions spirituelles du serviteur de Dieu, J. M. B. Vianney, le Saint Curé d'Ars, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Salut, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'amour de Dieu, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur les prérogatives de l'âme pure, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Saint-Esprit, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la Sainte Vierge, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la sanctification du dimanche, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la parole de Dieu, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la prière, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Saint Sacrifice de la Messe, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la présence réelle, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la communion, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le péché, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'orgueil, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'espérance, Les saints et le combat spirituel : Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney, le Curé d'Ars, Litanies du Saint Curé d'Ars, Litanies de Sainte Philomène, Sermon sur l'Enfer, par M. J.-M.-B. Vianney, et Sermon du Saint Curé d'Ars sur l'Enfer des Chrétiens.














lundi 16 mars 2020

Nous sommes des grands blessés




Il nous est loisible à présent de nous adonner à la connaissance de nos misères. Il y a d’abord celles qui dérivent en ligne directe du péché originel. Ce péché a laissé dans notre être de nature des BLESSURES profondes. Considérons-les l’une après l’autre. Plus nous les connaîtrons, plus nous aurons à cœur de leur appliquer les REMÈDES de l’ascèse chrétienne.

Continuons d’invoquer l’Esprit-Saint et son Épouse immaculée. En raison même de sa préservation du péché originel, Marie – bien plus profondément que nous – est capable de comprendre notre misère morale ; et toute sa maternelle compassion ne demande qu’à nous secourir.


Les BLESSURES du péché originel


Adam, dans l’état d’innocence, ne possédait pas seulement la grâce sanctifiante en son âme ; il jouissait encore, par surcroît, de privilèges magnifiques qui perfectionnaient sa nature et le rendaient plus apte à vivre avec sécurité et joie son rôle de chef du genre humain.

Ces privilèges – dons absolument gratuits – étaient la science infuse, qui le rapprochait des anges ; la maîtrise des passions, c’est-à-dire l’exemption de la concupiscence ou l’inclination au mal ; l’impassibilité, c’est-à-dire l’exclusion de la maladie et de toute souffrance ; l’immortalité, c’est-à-dire l’exemption de la mort corporelle. Le temps de l’épreuve écoulé, Adam devait passer sans heurt du paradis terrestre au paradis céleste. Mais, par sa désobéissance grave, il perdit d’un seul coup et la grâce sanctifiante et tous les privilèges que Dieu lui avait accordés.

Le sacrement de baptême nous rend la grâce sanctifiante avec le droit au bonheur du Ciel ; il ne nous restitue pas les dons préternaturels qui l’accompagnaient. Nous demeurons ainsi dans un état de déchéance, de disgrâce, d’appauvrissement, subissant dans notre nature ce qu’on appelle les blessures du péché originel : l’ignorance, la concupiscence, la souffrance et la mort.

Dans notre intelligence, l’ignorance a remplacé la science infuse. Le premier homme avait reçu de Dieu la révélation des vérités surnaturelles que comportait son état de justice, ainsi qu’un ensemble de connaissances sur les choses nécessaires à la vie, en raison de sa condition de chef et d’éducateur du genre humain. Cette science ayant été perdue, nous devons y remédier par la science acquise. Nous ignorons tout en venant au monde : notre intelligence est aussi nue qu’une plaque de marbre bien lisse où rien n’est gravé, ou qu’un panneau uni sur lequel il n’y a rien de peint. Tout devra commencer par nous venir des sens, et durant notre vie entière il nous faudra apprendre.

Un dur et continuel labeur s’impose, car l’ignorance, surtout celle des vérités importantes pour la direction de notre vie morale et de notre vie spirituelle, n’est pas facilement vaincue. C’est un fait que le plus grand nombre des baptisés se montre rétif à entretenir et développer en eux les enseignements du catéchisme ; On se contente de peu, on ne comprend pas qu’il ne faudrait jamais de déshabituer de l’étude des vérités révélées. Aussi, que de déficiences, que de lacunes, que d’erreurs dans les esprits en matière religieuse !

Même chez ceux qui se portent résolument vers la connaissance de Dieu et des choses divines, qui s’appliquent à réduire autant que possible l’ignorance native par l’intelligence des mystères de la foi et par les clartés provenant des dons du Saint-Esprit, une très grande part d’obscurité demeure. Ils n’avancent qu’à tâtons vers la pleine lumière réservée à la gloire, sachant bien qu’ils se livrent à l’étude d’une science sans fin, mais qui fait leur béatitude ici-bas. « Ô Seigneur, suppliait saint Augustin, que vos Écritures soient toujours mes chastes délices. Que je boive de vos eaux salutaires, depuis le commencement du Livre sacré où l’on voit la création du ciel et de la terre jusqu’à la fin où l’on contemple la consommation du Règne perpétuel de votre Cité sainte ». Saint Augustin était pourtant un grand génie. Que penser alors de nous-mêmes et de nos ignorances humiliantes.

Avec la science infuse, le péché originel nous a fait perdre également la maîtrise de nos passions. La volonté d’Adam innocent, spécialement fortifié par la grâce, maintenait facilement l’ordre parmi les tendances des facultés inférieures. « Telle était la puissance de l’image de Dieu en l’âme, écrit Bossuet, qu’elle tenait tout dans le respect ». Le corps était soumis à l’âme, comme l’âme était soumise à Dieu.

La grâce disparaissant, la maîtrise des passions disparut avec elle. Nos facultés sensitives réclament, impérieusement parfois, leur satisfactions. Nos sens extérieurs, nos regards, par exemple, se portent avec avidité vers ce qui flatte la curiosité ; nos oreilles écoutent avec empressement les nouvelles qui se présentent ; notre toucher recherche les sensations agréables, et cela bien souvent au-delà des limites permises par la loi morale. Il en est de même de nos sens intérieurs : l’imagination nous représente toutes sortes de scènes plus ou moins sensuelles ; la sensibilité convoite des jouissances inférieures ; Tous ces sujets révoltés essaient d’entraîner le consentement de la volonté. C’est la tyrannie de la CONCUPISCENCE, l’inclination violente vers le mal, l’attrait désordonné vers le plaisir défendu.

Assurément, la volonté peut résister ; mais elle-même se ressent de la désobéissance de notre premier père. Elle a peine à se soumettre à Dieu et à ses représentants sur la terre. Elle a des prétentions à l’indépendance : volontiers elle croit pouvoir se suffire ; Aussi, que d’efforts lui faut-il pour vaincre les obstacles qui s’opposent à la réalisation du bien. Que de faiblesse, que d’inconstance dans ces efforts ! Que de fois elle se laisse entraîner par le sentiment et les passions !

Saint Paul (Rom. VII, 19-25) a décrit, en termes frappants, cette déplorable faiblesse : « Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas… Car je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de la raison, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux homme que je suis. Qui me délivrera de ce corps de mort ?… (Voir Tanquerey, Précis de théologie ascétique et mystique, N° 74 et 75) ». C’est la lutte de la chair contre l’esprit. Tout fils d’Adam l’expérimente à vif dans son âme. La grâce baptismale, se développant dans une vie chrétienne vraiment vertueuse, corrige, atténue cette propension au péché ; elle ne la guérit jamais entièrement. La maîtrise d’eux-mêmes, presque sans défaillance, que nous admirons chez les saints, est le résultat de luttes héroïques et de patients efforts, soutenus par une grâce puissante.

Quant aux deux autres blessures du péché originel, la souffrance et la mort, elles demeurent inéluctables et implacables pour tous. Il nous faut manger notre pain à la sueur de notre front, exposés aux maladies et infirmités de touts sorte ; en attendant de retourner un jour à la terre dont nous avons été pris. Mais ici encore, avec la grâce rédemptrice mise à profit, nous pouvons sanctifier la souffrance et adoucir ce que la mort comporte d’effrayant et de cruel. Rappelons-nous ce que dit le Père de Montfort au sujet de la mort des fidèles esclaves de Marie : elle est douce et tranquille, la Vierge y assiste ordinairement pour les conduire elle-même dans les joies de l’éternité (VD, n° 200).

LES REMÈDES de l’ascèse chrétienne. Connaissant les blessures que nous portons en notre nature humaine, il nous faut non seulement croire au dogme du péché originel, mais en conséquence entretenir en nous d’une manière habituelle une grande humilité d’esprit. Cette humilité sera le premier remède à notre misère native : on ne conçoit pas des êtres déchus qui s’exaltent.

Sans doute, notre nature n’est pas corrompue en elle-même. Les expressions, souvent fortes, de la tradition chrétienne sur la déchéance originelle, doivent s’entendre de l’homme par rapport à sa condition première, non de la nature considérée en elle-même. Celle-ci, même après le péché, n’est pas intrinsèquement mauvaise ; elle garde son libre arbitre, elle est encore capable de quelque bien dans son ordre. Il reste cependant que nous sommes des êtres affaiblis, appauvris, dégradés, défigurés, privés de dons magnifiques : la nature était faite pour la grâce. Qui dit privation dit une chose qui manque, alors qu’elle devrait être ; et, par là même, c’est un mal, c’est un désordre qu’elle manque. C’est un désordre devant Dieu, c’est le désordre du péché originel entraînant toutes les suites que nous avons signalées (Voir Ecclesia (Boud et Gay, 1929), p. 119, 2e colonne). Bien que, personnellement, nous n’en soyons pas coupables, nous devons nous en humilier. C’est l’attitude qui nous convient : elle va nous aider maintenant à mieux connaître les tendances mauvaises qui prédominent en nous et s’opposent à l’acquisition des vertus. Elles sont la cause la plus fréquente de nos péchés actuels.

Ces tendances, appelées communément défauts dominants, ne sont pas autre chose que l’attache à soi-même, enracinée plus fortement dans l’une ou l’autre des trois grandes convoitises qui nous entraînent vers le mal : l’orgueil, la convoitise de la chair et celle des yeux. Il importe de bien les connaître, afin d’être à même de les mieux combattre (Voir Tanquerey, ouvrage cité, n° 818 et suivants).

L’orgueil nous entraîne vers un amour excessif de notre personne. Cet amour se manifeste de plusieurs manières : sous forme d’égoïsme, ou de vanité, ou de présomption, ou encore d’ambition avec désir de dominer.

Certaines natures offrent un égoïsme très accentué, toujours prêt à se montrer : soi d’abord. On ramène tout à soi, on ne se préoccupe et on ne s’inquiète que de soi, on s’enferme en soi comme si on se faisait son centre. On ne pense pas aux autres, on ne s’intéresse pas à eux, on ne sympathise pas. Ce défaut fait beaucoup souffrir l’entourage. Vous ne pouvez rien dire, ni une peine, ni une joie, ni évoquer un souvenir ou raconter vos impressions, sans qu’aussitôt votre interlocuteur, n’en tenant aucun compte, vous ramène à ce que lui-même a vu, connu, éprouvé : moi ceci, moi cela… C’est toujours le moi mis en avant.

D’autres natures sont vaniteuses : elles recherchent l’estime, l’approbation, la louange. La vantardise ne les gêne pas : on parle de soi avec avantage, de son intelligence, de ses capacités, de ses talents, de son savoir-faire ; et aussi de sa famille, de ses relations, de ses succès qui ont toujours dépassé les succès des autres. On aime encore attirer sur soi l’attention par certaines manières d’agir, de se vêtir, de paraître, par un faste qu’on déploie à l’occasion, ou par des singularités qu’on se permet. Maigres satisfactions qui privent l’âme de beaucoup de mérites.

D’autres présentent le défaut de présomption : c’est une confiance illimitée en soi-même, en ses facultés naturelles, en sa science, en sa force, et même en ses vertus. D’où la tendance à s’élever au-dessus des autres, à vouloir faire des choses qui vous dépassent ; et plus encore à vouloir toujours avoir raison, à ne pas reconnaître ses torts, à ne pas tenir compte des avertissements reçus ; à ne pas plier, ne pas céder ; bien plus, à tenir tête envers et contre tout. Et devant une résistance, on s’emporte, on se fâche, on monte parfois jusqu’à la colère qui vous fait perdre le contrôle de vos facultés. Ce défaut, nous l’avons vu, était celui de l’apôtre Simon-Pierre, le chef du collège apostolique. Faute de le reconnaître, il s’est exposé à la tentation sans précautions ni garanties, et il est tombé dans un triple péché grave. Ajoutons, à sa louange, qu’après avoir reconnu et pleuré ses reniements, il est devenu le plus humble de tous, comme l’a témoigné sa mort en croix.

L’ambition et le désir de dominer dérivent de la même source. On aime et on recherche les honneurs, les dignités. On veut arriver aux premières charges ; et pour cela, on se montre flatteur, louangeur, cherchant les bonnes grâces de ceux qui sont haut placés. Quand, en fait, on y parvient, on ne craint pas, pour s’y maintenir, d’éloigner les personnes qui vous gênent et l’on s’entoure d’autres qui vous adulent. L’envie ou la jalousie entre alors en jeu envers quiconque exerce un ascendant, capable de renverser votre situation élevée ou de rivaliser avec les qualités brillantes qu’on admire en soi. On éprouve de la peine en entendant louer les autres ; on s’efforce d’atténuer ces éloges par des critiques malignes.

Tel est le triste étalage du défaut d’orgueil. Comme on le voit, il s’oppose en tout premier lieu à l’esprit d’humilité.

La convoitise de la chair nous porte à aimer le corps plus qu’il ne faut : c’est une tendance très prononcée à se rechercher dans les satisfactions qui l’affectent. Ceux en qui domine cette convoitise ont à lutter plus que d’autres contre la paresse, la gourmandise, et contre les affections sensibles. La paresse fait reculer devant tout effort corporel : le travail assidu, les corvées, les emplois qui réclament un courage persévérant. Par contre, elle se complaît dans ce qui favorise le repos du corps, son bien-être, comme le sommeil prolongé, les bains fréquents, l’usage des parfums, les vêtements légers, les promenades agréables, les visites sans raison. Cette paresse, si elle n’est combattue, expose à bien des tentations.

La gourmandise décèle un abus du plaisir légitime que Dieu a voulu attacher au manger et au boire : soit en prenant de la nourriture ou de la boisson sans besoin, en dehors des repas, pour le plaisir de se satisfaire ; soit en recherchant dans les repas ce qu’il y a de meilleur, les mets les mieux apprêtés, comme le font les gourmets ; soit en prenant une quantité trop grande d’aliments, au risque de compromettre sa santé (combien de maladies proviennent des excès de table !) ; soit encore en mangeant avec avidité, un peu comme les bêtes qui se précipitent sur ce qu’on leur donne. Que de fautes on commet ainsi contre la mortification.

Les affections ou amitiés sensibles, recherchées pour elles-mêmes, sans autre raison que la satisfaction du cœur, sont toujours dangereuses, car la limite est vite franchie, qui passe du sensible au sensuel, et du sensuel au charnel. On s’attache, on ne surveille pas son imagination, sa sensibilité, ses regards et surtout le sens du toucher. C’est le défaut dominant de certaines natures qui peuvent être très riches, mais qui sont en même temps très faibles. Il faut savoir y mettre ordre dès le commencement, sinon on court au-devant de chutes regrettables. Ces sortes d’affections ne sont permises qu’entre ceux qui ont la liberté et l’intention de s’unir dans l’état du mariage.

La convoitise des yeux incline à l’avarice, que nous entendons ici comme l’attache exagérée aux biens que l’on possède ou dont on peut disposer. On a tendance à garder jalousement son argent une fois acquis. On ne dépense qu’à regret, avec lésinerie. On refuse d’aider les siens, on ne donne rien ou presque rien aux pauvres, et aux bonnes œuvres. Au lieu d’économiser sagement, on capitalise outre mesure par peur de manquer et sans faire confiance au Père des Cieux qui veille sur nos besoins. Ainsi, petit à petit, les yeux se rivent à la terre, comme si on devait y demeurer toujours. Aimons donner, aimons faire l’aumône.

Tous ces défauts ne sont pas des péchés en eux-mêmes, mais ils nous font commettre quantité de fautes, fautes vénielles le plus souvent ; et dans la mesure où nous leur accordons satisfaction, ils se fortifient et deviennent de plus en plus exigeants. Ils peuvent alors nous entraîner aux péchés graves, et même se transformer en habitudes vicieuses tyrannisantes. C’est alors qu’aux suites du péché originel s’ajoutent les suites autrement accentuées des péchés personnels.

Le précepte évangélique du renoncement s’impose. Il nous faut, dit Montfort, « renoncer aux opérations des puissances de notre âme » (VD, n° 81). En ce qui concerne notre INTELLIGENCE, renoncer à ce mal qu’est l’ignorance religieuse. Appliquons-nous à connaître ce qui se rapporte à Dieu, notre fin dernière, et aux moyens de l’atteindre. Cette connaissance est primordiale : il serait déraisonnable de s’occuper des sciences humaines et de négliger celle du salut. Que de baptisés, très instruits dans telle ou telle branche du savoir humain, n’ont qu’une connaissance bien imparfaite des vérités chrétiennes.

Renoncer à cette vaine curiosité, qui recherche avant tout et d’une manière excessive les lectures qui plaisent, comme celles des romans, des journaux et de certaines revues à la mode où l’âme ne trouve rien qui puisse l’élever ou l’enrichir. On fait passer ainsi l’agréable avant l’utile et le nécessaire, on perd un temps précieux, on transforme ce qui devrait être moment de détente en une occupation creuse qui se prolonge et nuit grandement au bon emploi de la journée.

Renoncer aussi et surtout à cette particularité d’orgueil de l’esprit, qui prétend se suffire et s’incline difficilement devant les enseignements de la foi ou les directives du Magistère, comme aussi devant l’obéissance due aux Supérieurs. On raisonne, on critique, on tient à ses propres idées, on ne consulte pas l’autorité, on n’a confiance qu’en son jugement, on traite avec dédain les opinions des autres. On sème ainsi la division, au lieu d’entretenir la paix et la concorde.

En ce qui concerne la VOLONTÉ, qui est en nous la faculté maîtresse, la cause de nos mérites ou démérites, nous devons renoncer à suivre les exigences des facultés inférieures, afin de toujours soumettre parfaitement notre vouloir à celui de Dieu ; ce qui demande bien des sacrifices, en particulier le sacrifice de nos goûts, de nos caprices, de nos empressements naturels.

Renoncer à l’irréflexion qui nous fait suivre l’impulsion du moment, l’emportement ou encore la routine. On ne réfléchit pas avant d’agir, on ne se demande pas ce que Dieu réclame de nous.

Renoncer à la nonchalance, à l’indécision, au manque de ressort moral, toutes choses qui paralysent les forces de la volonté. Il importe d’acquérir, de développer les convictions de foi, qui stimulent notre vouloir et le déterminent à choisir ce qui est conforme au vouloir divin.

Renoncer à la peur de l’insuccès : elle est un manque de confiance, et par là même, elle diminue singulièrement nos forces. Il faut, au contraire, se souvenir qu’avec le secours de la grâce, on est sûr d’aboutir à de bons résultats.

Renoncer aussi à cette autre peur qu’est le respect humain : en craignant les critiques ou les railleries des autres, on s’appuie moins sur le jugement de Dieu, le seul qui compte : on affaiblit ainsi sa volonté.

Quant aux mauvais exemples, nous devons leur résister avec force, car ils nous entraînent d’autant plus facilement qu’ils correspondent à une propension de notre nature. Nous l’avons vu dans nos méditations des Jours préliminaires, c’est Notre-Seigneur que nous devons imiter, non pas le monde.

« Il faut de plus, nous dit Montfort, « renoncer aux opérations des sens de notre corps », c’est-à-dire qu’il nous faut voir comme si on ne voyait point, entendre comme si on n’entendait point, se servir des choses de ce monde comme si on ne s’en servait point » (VD, n° 81). C’est la doctrine de l’apôtre saint Paul dans sa première Épître aux Corinthiens (VII, 29-31).

Il va de soi que nous devons renoncer aux regards gravement coupables, ceux qui sont commandés par de mauvais désirs. Notre-Seigneur les réprouve énergiquement lorsqu’il dit : « Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il vaut mieux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps tout entier ne soit point jeté dans la géhenne » (Matth. V, 29). Ce qui ne veut pas dire qu’on doive se crever les yeux, mais qu’il faut savoir arracher son regard à la vue de personnes ou objets qui sont un sujet de scandale.

Mais nous devons encore renoncer aux regards simplement curieux : ils peuvent susciter des tentations ; ils sont toujours cause d’une foule de souvenirs et d’images qui dissipent l’âme, encombrent la mémoire et occasionnent la plupart de nos distractions dans la prière. Purifions nos regards en les reposant sur tout ce qui est de nature à élever notre âme et à nous faire bénir le Créateur.

En ce qui concerne les paroles contraires à la pureté ou à la charité, si nous ne pouvons éviter de les entendre, du moins ne les écoutons pas, ne leur prêtons pas une oreille attentive ; et surtout n’interrogeons pas pour entamer ou prolonger une conversation déjà mauvaise en soi. Il est bien rare que des conversations déshonnêtes ou contraires à la charité ne produisent pas des effets désastreux chez ceux qui les écoutent. Les premières allument des désirs mauvais et provoquent au péché ; les secondes entraînent à des bavardages qui nuisent à la réputation du prochain : on est tant porté à répéter ce qu’on a entendu. Aimons les entretiens qui sont lumière et bienveillance, en même temps que sage délassement.

Ainsi nous userons de ce monde comme n’en usant pas, sachant que tout y est passager, caduc, éphémère. C’est ce que saint Paul appelle mourir tous les jours ; Quotidie morior (I Cor. XV, 31). Jésus, recourant à une comparaison qui lui est familière, avait déjà dit : « Si le grain de froment ne tombe dans la terre pour y mourir, il reste seul, impuissant à se reproduire ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jean, XIV, 24). Si nous ne mourons à nous-mêmes, explique Montfort, et si nos dévotions les plus saintes ne nous portent à cette mort nécessaire et féconde, nous ne porterons point de fruit qui vaille pour la vie éternelle, nos dévotions nous deviendront inutiles, toutes nos œuvres de justice seront souillées par notre amour-propre et par notre volonté, ce qui fera que Dieu aura en abomination les plus grands sacrifices et les meilleures actions que nous puissions faire. À notre mort, nous nous trouverons les mains vides de vertus et de mérites ; nous n’aurons pas une étincelle du pur amour, qui n’est communiqué qu’aux âmes mortes à elles-mêmes, dont la vie est cachée avec Jésus-Christ en Dieu (VD, n° 81).

Ayons donc le courage, avec la grâce divine, de ne point reculer devant l’austère précepte du renoncement à soi : il est la condition première et indispensable de notre marche à la suite du divin Maître. Mais, comme la grâce divine ne nous est donnée que par Marie, les méditations qui vont suivre – tout en continuant de nous découvrir nos misères – nous montreront quel puissant secours est la Très Sainte Vierge, si nous savons mettre à profit son rôle providentiel de Médiatrice. Loin de nous appuyer sur nos seuls efforts personnels, nous aurons à cœur de recourir continuellement à son aide et intercession. Ainsi, nous entretiendrons et développerons en nous la vertu d’humilité ; et Marie nous sera très présente pour fortifier notre volonté dans la lutte contre nous-mêmes et contre les ennemis qui s’opposent à notre avancement spirituel.

(Père Dayet, Exercices préparatoires à la consécration de Saint Louis-Marie de Montfort)


Lorsque ce pernicieux esprit du monde gouverne une âme, toute conversion semble impossible, la foi étant rejetée de ses derniers refuges. S’il n’y avait dans cette âme que des œuvres de péché, la grâce divine pourrait en triompher encore, car le sang du Christ efface les fautes ; mais il n’y a pas de place pour le repentir, puisque le péché n’est plus l’offense de Dieu et que toute croyance au dogme de la vie future s’est évanouie. Le mondain subit alors cet esclavage de l’esprit qui est le plus effroyable, il vit sous la tyrannie de l’erreur et du mensonge et, dans cette servitude, il n’a plus de goût que pour les choses de la chair (Rom. VIII, 5). Ainsi, dit saint Augustin, « l’homme qui devrait être spirituel, même dans la chair, est devenu charnel même dans l’esprit (De Civitate Dei, lib. XIV, cap. XV) ». (Père Dayet)

Regardons en haut, bien au-dessus des hommes et de nous-mêmes ! Regardons l’adorable et aimable Jésus, la Sagesse éternelle et incarnée, qui nous a rachetés au prix de tout son sang. Rendons-lui grâces de ce qu’il s’est anéanti lui-même, en prenant la forme d’un esclave, pour nous tirer du cruel esclavage du démon. Demandons-lui, par sa sainte Mère, la contrition et le pardon de nos fautes, et offrons-nous généreusement à tous les renoncements qu’exige notre divine appartenance. (Père Dayet)

Voilà le travail de notre purification première. Et cette purification doit être radicale. La tendance la plus funeste pour l’âme serait de vouloir concilier entre elles les choses les plus inconciliables : accommoder Jésus-Christ avec le monde, et s’engager dans une voie de perfection tout en conservant quelque affection pour le siècle. Il n’y a pas d’accord possible. Le choix de l’âme doit être définitif, son élection doit être sans retour. (Père Dayet)

Nos œuvres surnaturelles et méritoires sont tellement le bien de Notre-seigneur, que « Jésus a donné sa malédiction au figuier infructueux (Matth., XXI, 19) et porté condamnation contre le serviteur inutile (Matth., XXV, 24-30) qui n’avait pas fait valoir son talent » (VD, n° 68). L’arbre était le bien du Maître, ainsi que l’esclave et le talent donné ; le Maître était donc en droit d’attendre des fruits de son arbre et des revenus du travail de son esclave. S’il ne les recueille ni ne les perçoit, il se trouve frustré en rigueur de justice, et c’est pourquoi il maudit et il condamne.
« Tout cela, ajoute saint Louis-Marie de Montfort, nous prouve que Jésus-Christ veut recevoir quelques fruits de nos chétives personnes, savoir nos bonnes œuvres, parce que ces bonnes œuvres lui appartiennent uniquement (notre coopération à la grâce étant elle-même le résultat d’une grâce) : creati in operibus bonis in christo Jesu, nous avons été créés pour faire des bonnes œuvres en Jésus-Christ ». Notre régénération est, en effet, une création nouvelle dans le Christ, dont le but est de nous faire produire les œuvres nouvelles que Dieu attend de nous et qui sont en nous le fruit de sa grâce. Ainsi « Jésus-Christ est l’unique principe et doit être l’unique fin de toutes nos bonnes œuvres » (VD, n° 68). Nous lui appartenons entièrement. (Père Dayet)



Reportez-vous à Sur la vaine curiosité, L'inimitié entre Satan et Marie, La terre se couvrit de ronces et d'épines, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le péché, Je comparerai mes péchés aux péchés d'Adam, et Grand Catéchisme historique, Leçon II : Du péché.














vendredi 11 octobre 2019

VIE CHRÉTIENNE : Repas, Récréations, Conversations et Visites


Extrait de "MORALE CHRÉTIENNE EN FORME DE MÉDITATIONS, ET VIE CHRÉTIENNE, Où l'on donne des Règles pour faire ses actions, remplir ses devoirs en Chrétien, et passer saintement les Dimanches et les Fêtes", Ed. 1811 :


Vitrail de la Visitation, Archiconfrérie N-D. des Victoires



VIE CHRÉTIENNE, Où l'on donne des règles pour faire en Chrétien toutes les actions de la vie, pour remplir dignement ses devoirs, soit généraux, soit particuliers.



DES REPAS


Les repas sont un soulagement nécessaire à la nature. La faim et la soif sont les deux grandes maladies de l'homme, le manger et le boire en sont le remède : n'en usez donc que comme d'un remède.
Pour prendre vos repas en chrétien, ne négligez point, en les commençant, la pieuse coutume de bénir les viandes ; mais que ce soit avec attention, avec foi et piété. Pensez, si vous n'êtes point de ceux à qui l'Apôtre ne permet pas de manger, parce qu'ils ne travaillent pas ; en ce cas, détestez votre oisiveté. Loin de regarder les viandes avec joie, gémissez plutôt d'être encore sujet aux nécessités humiliantes de nourrir votre corps comme les bêtes. Relevez cette action en la consacrant à Dieu, priez-le qu'en bénissant les viandes, il vous les rende profitables. Priez-le surtout qu'elles ne servent pas au démon pour vous tenter, et que l'appât du plaisir ne vous expose point à quelque péché.
Pendant vos repas, observez une tempérance exacte, convaincu que l'on ne doit user des aliments que comme des remèdes ; ne passez jamais les bornes de la nécessité autant que vous le pouvez connaître. Ne cherchez ni la délicatesse ni la somptuosité à la table. Ne mangez point avec avidité, ni hors du temps convenable. On en use ainsi pour les remèdes, et c'est toujours une faute de n'en pas user de même pour la nourriture : d'ailleurs un corps que l'on flatte, expose à bien des péchés. Accoutumez-vous à lui retrancher quelque chose de ce que vous pourriez lui accorder. Le retranchement de quelques mets agréables est un grand mérite devant Dieu.
Observez exactement l'abstinence et les jeûnes commandés par l'Église. En jeûnant, ne devancez pas l'heure du repas ; et que vos collations ne soient pas des soupers ; qu'elles soient légères. Souvenez-vous que Dieu jugera lui-même les excuses et les dispenses qu'on allègue pour ne pas observer les lois de l'Église.
L'ivrognerie est un crime honteux, indigne non seulement d'un Chrétien, mais d'un homme raisonnable. Un ivrogne est incapable de tout bien, capable de tous les maux, disposé à violer tout ce qu'il doit à Dieu et à son prochain ; il ruine également ses biens et sa réputation, sa santé et son âme. Vous ne sauriez avoir trop d'horreur et d'éloignement pour un vice si détestable.
En évitant l'intempérance pour vous, ne vous rendez pas coupable de celle des autres, soit en les excitant à des excès, et à violer les lois du jeûne ou de l'abstinence ; soit en ne les empêchant pas, autant que vous le devez. Le péché en ce point n'en est pas moins grief pour être plus commun.
L'intempérance n'est pas la seule faute que l'on commette dans les repas. Soyez en garde contre les médisances, les railleries, les bouffonneries, les mauvais contes, les paroles indécentes, les chansons dissolues, les louanges outrées, enfin contre tout ce qui peut blesser la pudeur, la piété, la charité, et tout ce qui autorise l'impudence, la Sensualité, etc. Élevez votre cœur à Dieu de temps en temps. Pensez à nourrir votre âme en nourrissant votre corps. Quelques lectures de piété vous seraient d'un grand avantage. Rappelez du moins quelques pensées édifiantes. Que les viandes que l'on sert, vous fassent souvenir du banquet céleste.
Qu'il est difficile d'observer ces règles dans les cabarets et dans les festins, surtout de mariage ? Évitez-les autant que vous le pourrez. Que la nécessité seule vous y conduise. N'y allez jamais qu'en tremblant. N'y allez point du tout, lorsqu'ils vous seraient une occasion de péché. Aller dans ces festins, où l'on fait gloire de violer toutes les lois de la modestie et de la tempérance chrétienne, c'est s'exposer au danger évident de souffrir avec le riche sensuel une faim et une soif éternelles.
Après le repas, soyez exact à rendre grâces à Dieu, et à examiner les manquements dans lesquels vous serez tombé, pour en gémir et les corriger. Demandez à Dieu la grâce de faire un saint usage des forces que vous venez de prendre.

Cf. Bénédicités et Grâces (prières avant et après le repas) dans votre Missel (avant 1958) ou Livre bleu (Livre de prières, de cantiques et d'exercices spirituels).


Prière avant le repas :

Mon Dieu, bénissez la nourriture que je vais prendre pour m'entretenir dans votre service. Que par votre bénédiction, cette nourriture soit salutaire à mon corps, et qu'elle ne soit pas nuisible à mon âme. Faites, ô mon Dieu, qu'en prenant mon repas, j'observe toutes les règles de la tempérance et de la modestie, de la charité et de la piété. Pendant que vous donnez le pain matériel à mon corps, ne refusez pas à mon âme le pain de votre grâce.


Prière après le repas :

Mon Dieu, je vous remercie de la nourriture que vous m'avez donnée, faites-moi la grâce d'en bien user. Vous m'avez donné la nourriture qui périt, donnez-moi celle qui demeure jusqu'à la vie éternelle. Que je sois toujours en état de dire comme votre Fils : Ma nourriture est de faire votre sainte volonté. (Joan. 4. 34)



DES RECRÉATIONS


Les Récréations semblent peu convenables à un Chrétien, dont la vie doit être une pénitence perpétuelle ; moins encore à un pécheur, qui ne mérite que l'enfer : cependant il y a des récréations permises, parce qu'il y en a de nécessaires. Le corps fatigué par de longs et pénibles travaux, a besoin de repos ; l'esprit épuisé par une forte application, a besoin de relâche.
Ne vous récréez jamais que par besoin, c'est le besoin seul qui rend la récréation permise. Elle ne doit interrompre le travail précédent que pour préparer à celui qui suit. C'est un remède, et le remède est pernicieux quand il est inutile. Employez peu de temps à vous récréer. La récréation longue passe les bornes de la nécessité ; ce n'est plus un délassement permis, c'est une oisiveté criminelle. Une vie de divertissement et de plaisir, est une vie antichrétienne et de réprouvé ; Souvenez-vous de cette maxime des Pères, qu'un pécheur doit se priver de plusieurs plaisirs permis, pour expier les criminels. N'employez jamais à la récréation le temps des divins Offices et de la Prière. Si le repos en Dieu ne vous suffit pas, du moins ne devons-nous pas lui préférer le repos que l'on cherche dans les divertissements du monde. Étrange erreur et trop ordinaire, de s'imaginer que les Dimanches et les Fêtes consacrées au culte du Seigneur, soient destinés à délasser le corps par des jeux et des amusements.
Évitez tous les divertissements défendus et dangereux. Nous n'avons que trop de penchant au péché, sans le fortifier par de telles récréations. Les jeux de hasard, les danses, les bals, les mascarades, ont été regardés par les Pères de l'Église, comme les pompes de Satan auxquelles nous avons renoncé au Baptême. Les veillées et les promenades, de la manière dont on s'y comporte ordinairement, ne conviennent point à des Chrétiens qui veulent se sauver. Regardez avec horreur tous ces jeux accompagnés de paroles ou de gestes qui réveillent des pensées impures, les débauches du carnaval, de la veille des Rois, de la Saint-Martin, etc.
Si vous jouez de l'argent à des jeux permis, que ce soit peu de chose : ne jouez jamais précisément pour gagner ; on ne doit jouer que pour se délasser. Ne vous emportez point dans la perte. N'insultez pas à ceux qui perdent. Ne vous récréez pas indifféremment avec toutes sortes de personnes. Les personnes attachées au jeu vous feront passer les bornes d'une récréation permise. Les personnes emportées vous causeront du chagrin au lieu de vous réjouir. Les personnes d'un sexe différent sont souvent pernicieuses, et toujours à craindre. Si des personnes déréglées, qui aiment les plaisirs contraires à la pudeur ou à la charité, ne vous nuisaient pas, ce serait un miracle auquel vous ne devez pas vous attendre. Le danger est plus grand dans la récréation que partout ailleurs, parce que l'on s'y observe moins.
Sanctifiez vos récréations. Offrez-les à Dieu, en commençant. Élevez dans la suite de temps en temps votre cœur à Dieu. Prêtez-vous seulement, et ne vous livrez pas au plaisir. Après la récréation, recueillez-vous pendant quelques moments, pour examiner, détester et corriger vos fautes.


Prière avant la récréation :

Mon Dieu, je ne vais prendre cette récréation que parce que je crois que vous me le permettez. C'est moins pour me satisfaire que pour me disposer à exécuter plus parfaitement dans la suite ce que vous exigez de moi. Ne permettez pas que je dise, que je fasse, ou que je souffre quoi que ce soit qui puisse vous déplaire.


Prière pendant la Récréation :

Mon Dieu, je suis devant vous. Que je ne dise, que je ne fasse rien d'indigne de vos yeux. Que je ne nuise pas à mon cœur, en soulageant mon esprit et mon corps. Ces moments sont à vous, Seigneur ; que je les emploie pour vous. Je veux mourir dans ces moments, comment les dois-je passer ?


Prière après la récréation :

Je me suis réjoui ; n'ai-je point causé de la joie aux ennemis de mon salut ? Ne vous ai-je point offensé, mon Dieu? N'ai-je rien fait de contraire à la gravité et à la modestie chrétienne ? Faites-moi connaître, ô mon Dieu ! faites-moi détester et expier mes fautes. Que les forces que je viens de réparer soient toutes employées à vous plaire.



DES CONVERSATIONS


La plus grande partie de la vie, pour plusieurs, se passe en conversant. On converse en travaillant, en prenant ses repas, en faisant voyage, en se récréant. De quelle conséquence n'est-il point pour un Chrétien, d'être Chrétien dans ses conversations, d'éviter les fautes innombrables qui s'y peuvent glisser, et de se comporter de sorte que l'on se procure, et aux autres, tous les avantages d'une conversation chrétienne.
Ne commencez aucune conversation sans y avoir bien pensé. Souvenez-vous de ce que disait agréablement un Saint (Saint Vincent) : On ne doit tirer des paroles de sa bouche, que comme on tire de l'argent de sa bourse ; l'en tire-t-on sans y penser ? Évitez avec soin la conversation des personnes dont les entretiens sont mauvais, celle des personnes d'un sexe différent. Ayez pour règle de ne converser, autant que la chose dépendra de tous, qu'avec des personnes à qui vous puissiez être utile, ou qui puissent l'être pour vous. Donnez-vous premièrement à J. C. conversant avec les hommes, et pensez quelles étaient ses conversations.
Prévoyez et prévenez les tentations différentes auxquelles la conversation expose. On est tenté de parler trop, et de se répandre ; d'entrer dans les passions des autres, et de les faire entrer dans les nôtres ; de s'engager à approuver nos défauts, ou d'approuver les leurs ; de dire ce que l'on doit taire, et de taire ce que l'on doit dire ; d'excuser le mal, et de blâmer le bien ; de donner pour douteux ce qui est certain, et pour certain ce qui est douteux ; de blesser la pureté, la piété, la charité, l'humilité, la vérité, ou de souffrir que d'autres les blessent ; de gâter les meilleures choses, en les disant mal ; d'autoriser les mauvaises, en ne s'y opposant pas avec assez de force et de sagesse, etc.
Dans le temps que vous conversez avec les hommes, ayez soin d'écouter Dieu ; soyez plus attentif à sa voix qu'à celle des personnes qui sont avec vous. Rentrez dans vous-même pour voir si vous ne vous laissez point aller à quelqu'une des fautes que l'on vient de marquer, ou à d'autres semblables. Parlez le moins que vous pourrez, sans faire peine à personne par un silence affecté. On doit parler comme l'on paye une dette ; ne payer qu'autant qu'il est nécessaire, et ne parler qu'à propos. Usez de l'autorité que vous donnent votre rang et votre âge, pour empêcher les mauvais discours ; si l'autorité vous manque, usez d'adresse pour les dissiper ; si cela ne réussit pas, marquez par vos manières l'éloignement que vous en avez, et retirez-vous au plus vite.
Que vos discours soient de Dieu et pour Dieu ; qu'ils soient tellement assaisonnés qu'il puissent porter à Dieu. Faites grande attention au caractère des personnes à qui vous parlez ; ménagez leur faiblesse, épargnez leur délicatesse, cherchez leurs intérêts. Que la charité soit le motif de vos entretiens, et que la prudence Chrétienne en soit la règle. Quelles étaient les conversations des Saints, de la sainte Vierge, de Jésus-Christ même ? Voilà notre modèle.
Après la conversation, ne manquez pas d'examiner les fautes que vous avez commises. Il sera difficile que vous n'en remarquiez beaucoup. Gémissez-en devant Dieu, et que la vue du passé vous rende circonspect pour l'avenir.


Prière avant la Conversation :

Seigneur, mettez une sûre garde à ma bouche, et une porte à mes lèvres. Vous seul avez plein pouvoir pour réprimer la langue ; gouvernez la mienne. Environnez mes oreilles d'épines, ô mon Dieu, de peur que je ne les ouvre aux mauvais discours. Que mes entretiens soient de vous, avec vous et pour vous.


Prière pendant la Conversation :

Parlez-moi, Seigneur, pendant que je parle aux hommes. Que je ne taise pas ce que je dois dire, et que je ne dise point ce que je devrais taire. Que les discours séduisants des pécheurs ne me nuisent pas. Que je n'écoute pas inutilement les discours édifiants de vos serviteurs. Que je vous parle et que je vous écoute dans le fond de mon cœur, comme la sainte Vierge et les Saints conversant avec les hommes. Divin Jésus, faites-moi la grâce de converser comme vous.


Prière après la Conversation :

Pardonnez-moi, mon Dieu, les fautes que je viens de commettre en parlant à des hommes semblables à moi. Quand sera-ce que je ne m'entretiendrai plus que dé vous et avec vous ! Faites que toutes les fois que je converserai avec quelque personne, ce soit comme devant vous, en Jésus-Christ votre Fils.



DES VISITES


Un Chrétien ne doit point employer en visites inutiles, moins encore en Visites dangereuses, un temps qui ne lui est accordé que pour gagner le Ciel. La nécessité, l'utilité, la bienséance, ou la charité doivent être le principe de toutes nos visites. N'en faire aucune et n'en point recevoir que par l'un de ces motifs. Des visites qui se font par simple oisiveté, ne peuvent pas être innocentes, puisqu'une parole oiseuse est un péché. Que penser des visites dont le motif est mauvais ?
Les visites des personnes dont la vie n'est pas solidement Chrétienne, sont très dangereuses ; les maladies du cœur se communiquent plus aisément que celles du corps. On n'est pas sans danger avec des personnes d'un sexe différent, lors même qu'elles ne sont pas déréglées. Que ces visites soient courtes et rares.
Prenez pour modèle dans vos visites, celle que la sainte Vierge rendit à sainte Élisabeth. Que l'Esprit de Dieu vous y conduise. Portez-y J. C., procurez-y sa gloire, rapportez-le. Observez avec soin ce que l'on vient de dire des conversations.


Prière avant les Visites :

Conduisez mes pas, Seigneur, et servez-moi de guide. C'est pour obéira vos ordres que j'entreprends cette visite ; que je la continue dans la vue de vous plaire et sous vos yeux. Que tout s'y passe dans votre esprit, et pour votre gloire.


Prière après les Visites :

Ne vous ai-je point oublié, mon Dieu, en parlant à vos créatures ? n'aurais-je point nui aux autres, au lieu de leur être utile ; ou ne me serais-je point nui à moi-même, au lieu de m'édifier ? Vivifiez-moi par votre grâce, ô mon Dieu ! purifiez-moi, sanctifiez-moi, afin qu'à l'avenir je sois partout et toujours la bonne odeur de Jésus-Christ.



Reportez-vous à De la conversation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Moyens pour persévérer dans la sobriété et dans l'abstinence, Des amitiés, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la nourriture du corps, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, VIE CHRÉTIENNE : Conduite pour sanctifier les Dimanches et Fêtes de l'année, VIE CHRÉTIENNE : Travail et Négoce, VIE CHRÉTIENNE : La prière du Matin, la Bonne Pensée, la Méditation, et la Lecture Spirituelle, VIE CHRÉTIENNE : Le coucher, VIE CHRÉTIENNE : Entrer dans l'esprit des différentes Solennités, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers la Passion de Jésus-Christ, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers la Mère de Dieu, Petits exercices de piété, Méditation sur les règles que l'on doit suivre dans l'usage des divertissements permis, Méditation sur les divertissements du monde, Méditation sur la passion du jeu, Méditation sur l'Autorité, Doctrine et paroles remarquables du bienheureux Frère Égide, compagnon de Saint François d'Assise : Sur les bonnes et les mauvaises Paroles, Méditation sur la différence des devoirs, Instruction sur le Carême, Méditation sur le Carême : Jésus ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite, Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin, Méditation sur les péchés de la langue, Méditation sur le soin qu'un Chrétien doit avoir de la réputation du prochain, Méditation sur les discours immodestes, Méditation sur la Médisance, Méditation sur les discours impies, Qu'il ne sorte aucun mauvais discours de votre bouche, Méditation sur la curiosité, Méditation sur les moyens d'éviter les jugements téméraires, Méditation sur la fausseté des jugements téméraires, Méditation sur les prétextes qu'on emploie pour justifier le jugement téméraire, Méditation sur les jugements téméraires, par le défaut d'équité, Méditation sur les jugements téméraires, par le défaut de connaissance, Méditation sur les jugements téméraires, par défaut d'autorité, Méditation sur les défauts qui rendent un jugement téméraire, Méditation sur les bornes que l'on doit mettre à la défiance et aux soupçons, Méditation sur les soupçons, Méditation sur la défiance, Méditation sur la défense de juger le prochain, Deuxième moyen propre à secourir les âmes du Purgatoire : Prières, jeûnes, aumônes..., Des autres Commandements de l'Église, Des maladies de l'âme, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Les voies du salut, Méditation sur l'application aux devoirs de son état, Méditation sur la fidélité que la Religion nous inspire à l'égard des devoirs de notre état, Méditation sur le mérite attaché à la pratique des devoirs de son état, Méditation sur le motif qui doit nous conduire dans la pratique des devoirs de notre état, Méditation sur les dangers propres de chaque état, Méditation sur les vertus qu'on exerce en pratiquant les devoirs de son état, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la sanctification du dimanche, Méditation sur les prétendus avantages de la naissance, Méditation sur la dévotion des Grands, Méditation sur l'ambition, Méditation sur l'usage qu'un Chrétien doit faire de ses talents, Rerum novarum, du Pape Léon XIII, sur la doctrine sociale de l’Église, Méditation sur la vaine gloire, Méditation sur la gloire de Dieu, Méditation sur la gloire du monde, et Méditation sur les dangers du monde.














mardi 5 février 2019

PETITS EXERCICES DE PIÉTÉ


Prières tirées de "Délices des pèlerins de la Louvesc ou Exercices de Dévotion qui se font à la Louvesc, et des réflexions spirituelles de J.M.B. Vianney, Curé d'Ars" :





AVANT LE TRAVAIL

Divin Jésus, vous vous êtes assujetti au travail et à la souffrance, pour expier mes péchés, animez-moi de cet esprit de pénitence. Acceptez mon travail et mes fatigues pour l'expiation de mes péchés ; ou bien : C'est pour l'amour de vous, ô mon Dieu, que je veux faire toutes mes actions.


OBSERVATIONS POUR LE REPAS

Ne manquez jamais de demander à Dieu, la bénédiction de vos repas, dites :

Mon Dieu, bénissez-moi ainsi que la nourriture que je vais prendre, et faites-moi la grâce d'en user pour votre plus grande gloire et mon salut.

Ô Jésus, soyez la nourriture de mon âme et la vie de mon corps.

Si vous vous trouvez tenté de manger avec avidité, il faut vous arrêter tout court, élever votre cœur à Dieu, et gémir devant lui de ce que vous êtes si facile à répandre votre cœur en affections terrestres. Représentez-vous Jésus-Christ, mangeant avec ses disciples, prenez-le pour modèle. Faites attention à ce que l'âme ne se livre point à la sensualité. On peut s'élever à Dieu en disant :

Mon adorable Sauveur, vous avez été abreuvé de fiel et de vinaigre ; oh ! ne permettez pas que je me laisse aller à l'intempérance.

Pendant les conversations, redoubler d'attention, maintenir son cœur en la présence de Dieu et dire :

Ô Jésus, qui avez bien voulu converser avec les hommes sur la terre, animez-moi des sentiments que vous aviez dans vos conversations.
Seigneur, mettez une sentinelle à mon cœur et une garde à ma bouche, afin que je ne dise rien qui puisse vous déplaire. Oh ! quand sera-ce, mon Dieu, que je ne parlerai plus que de vous et avec vous !


DANS L'AFFLICTION

Vous le voulez ainsi, mon Dieu, vous le permettez, et bien ! je le veux aussi ; je vous adore et me soumets. Mon père, que votre volonté soit faite, et non la mienne.


DANS LES TENTATIONS

Jésus, mon Dieu, venez à mon secours, sauvez-moi, je vais périr.
Jésus fils de David, ayez pitié de moi.


SAINTE CATHERINE DE SIENNE S'ÉCRIAIT EN FACE DE LA TENTATION

Je me confie en notre Seigneur Jésus-Christ et non en moi-même.


DÈS QUE VOUS AUREZ OFFENSÉ DIEU, ÉCRIEZ-VOUS :

Hélas ! mon Dieu, encore une nouvelle faute, ne vous lassez pas de me supporter, ô mon Dieu infiniment bon. Je me repens et je vous offre en expiation de cette faute la pénitence que Jésus-Christ a faite.
Mon Dieu, soyez-moi propice, parce que je suis un pécheur. Ou bien mettant la main sur son cœur : Pardonnez-moi, Seigneur, je me repens de vous avoir offensé.


QUAND VOUS VOYEZ OFFENSER DIEU

Mon Dieu, je vous demande pardon pour cette personne ; je vous prie de lui faire la grâce de se reconnaître, et à moi de ne plus vous offenser.


SI VOUS RECEVEZ QUELQUE OFFENSE

Mon Dieu, pardonnez-moi comme je lui pardonne.


EN SORTANT DE LA MAISON

Réglez mes pas, Seigneur, afin que je n'en fasse point dans l'iniquité.


EN MARCHANT

Divin Jésus, j'unis tous mes pas à ceux que vous avez faits pour moi, pendant votre vie mortelle, et en montant au Calvaire.


À LA VUE DU SOLEIL

Ô Jésus, soleil de justice, éclairez mon esprit de votre vive lumière.


À LA VUE DE LA CAMPAGNE

Hélas ! mon Dieu, serai-je toujours un arbre stérile ? Ne porterai-je jamais des fruits de pénitence et de charité ?


LORSQU'IL PLEUT

Jésus mon Sauveur, faites couler votre grâce dans mon cœur. Donnez-moi cette eau vive qui rejaillit jusqu'à la vie éternelle.
Ah ! quand les larmes que vous avez versées pour mes péchés en arracheront-elles d'efficaces de mon cœur ?


DEVANT LE FEU

Ô cœur de Jésus ! feu sacré qui brûlez toujours et ne vous éteignez jamais, embrasez-moi de votre amour.
Ah ! mon Sauveur, délivrez-moi du feu éternel que j'ai mérité par mes péchés.


À LA VUE DU CRUCIFIX

À quel excès vous m'avez aimé, mon Sauveur ! Oh ! que le péché vous a fait souffrir !
Jésus crucifié pour mon salut, sauvez-moi.


EN BAISANT LE CRUCIFIX

Ô douce croix recevez-moi, c'est par vous que mon Jésus m'a racheté, que par vous il me reçoive dans le ciel.


PASSANT DEVANT UNE CROIX ET FAISANT LE SIGNE DE LA CROIX

Je vous salue, auguste croix qui avez porté le Roi des rois. Je vous salue, Marie, qui avez porté le fruit de vie ; ou bien : Nous vous adorons, ô mon Sauveur, et nous vous bénissons, parce que vous nous avez rachetés, par votre sainte Croix.


À LA VUE DE QUELQUE IMAGE

Saints et Saintes qui régnez avec Jésus-Christ ; quand vous serai-je uni dans l'éternité ! Priez pour moi.


QUAND ON APPREND LA MORT DE QUELQU'UN

Mon Dieu faites-lui miséricorde par les mérites de Jésus-Christ.

Un De profundis, ou un Pater et Ave, pour le repos de son âme.

Quand vous apercevez un cimetière, priez Dieu pour ceux qui y reposent et dont les âmes sont en purgatoire.

Pater, Ave, ou un De profundis.


EN PRENANT UN LIVRE POUR FAIRE UNE LECTURE SPIRITUELLE

Parlez, Seigneur, votre serviteur vous écoute.


EN LE QUITTANT

Faites croître dans mon âme, ô mon Dieu ! la divine semence que vous venez d'y jeter. Je vous le demande au nom et par le sacré cœur de Jésus.


POUR LA PROPAGATION DE LA FOI

Ô mon Dieu daignez éclairer du flambeau de la foi tant de peuples qui sont assis à l'ombre de la mort : soyez la force des nouveaux chrétiens qui souffrent le martyre pour la sainte cause de votre Évangile et éclairez leurs persécuteurs.
Sauvez-nous Seigneur, nous périssons.
Ô Jésus, ne nous enlevez pas le céleste flambeau de la foi.


ENFIN, ADRESSEZ-VOUS QUELQUEFOIS PENDANT LE JOUR A VOTRE ANGE GARDIEN

Ô mon ange, mon cœur ne suffit pas pour vous aimer, il est trop petit. Je voudrais en avoir des millions, aussi grands que tout le monde, pour vous aimer de toute l'étendue de mes affections.


COURTE PRIÈRE POUR RÉSISTER, AUX MAUVAISES PENSÉES

Dieu tout-puissant et tout miséricordieux exaucez nos prières, et délivrez nos cœurs des pensées mauvaises dont nos esprits sont tourmentés, afin que nous puissions, en y résistant, devenir un temple digne de la demeure du Saint-Esprit. Brûlez, Seigneur, du feu sacré de votre esprit, nos âmes et nos corps, afin que nous soyons en état de vous servir avec un cœur pur et un corps chaste.


Nota.
Il n'y a aucun instant, ni le jour, ni la nuit, où dans l'univers, une multitude d'âmes pieuses n'adressent à Dieu de ferventes supplications ; c'est pourquoi il sera très-utile d'unir par la pensée vos prières aux leurs, surtout dans ces moments où l'âme, accablée d'angoisses et enveloppée de ténèbres et de tristesse, n'aperçoit plus aucune espèce de consolation. Vous offrirez ainsi à la divinité un concert de louanges, dont les moindres voix seront accueillies avec miséricorde, à cause de cette union de prières qui plait à Dieu, comme il l'a déclaré lui-même par ces paroles : « Toutes les fois que deux ou trois personnes seront assemblées en mon nom, je serai au milieu d'elles. » On pourra donc, dans ces moments de tristesse, réciter, avec fruit un Pater et un Ave, ou tout autre prière que la dévotion suggérera.




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samedi 26 janvier 2019

De la vie Purgative, par le R.-P. Jean-Joseph Surin



Extrait du Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, Tome I, par le R.P. Jean-Joseph Surin :


Saint Dominique en pénitence



De la vie purgative



Qu'est-ce que la vie purgative ?

C'est un état où l'âme travaille à se purifier de ses péchés et à en détruire les causes, en exterminant ses vices et ses mauvaises habitudes jusques dans leurs sources et leurs principes.

Quelle est la fin qu'on se propose dans la vie purgative ?

D'effacer et d'expier toutes les taches de son âme, de se corriger efficacement en changeant de mœurs et de conduite.

Comment expie-t-on ses péchés ?

Par la Contrition, la Confession et la Satisfaction.

Quels effets doit produire la Contrition qui convient à la vie purgative ?

Elle en doit produire trois. Le premier est un regret constant et presque continuel dont on soit pénétré au souvenir de ses péchés, sans se lasser de les pleurer, pour se laver de plus en plus et pour nettoyer entièrement sa conscience. Le second est le soin de détester les fautes passées, non seulement en général, mais encore en particulier à mesure qu'elles se présentent. Ce soin, qui se tourne en habitude, produit à la longue un parfait éloignement de tout mal. Le troisième est la parfaite conversion du cœur qui se laisse attirer à Dieu par amour, et qui s'affermit dans la résolution de se consacrer à son service.

Quelles conditions doit avoir la parfaite conversion du cœur ?

Elle doit être sincère, entière et fervente.

En quoi consiste la sincérité ?

Dans la droiture du cœur, laquelle ne souffre nul déguisement, nul mélange d'imperfection dans les motifs qu'on se propose ; c'est par cette droiture qu'on se dispose à la pureté d'intention dont on a besoin toute sa vie.

Qu'est-ce qu'une conversion entière ?

C'est celle qui n'admet point de partage, point de restriction, point de réserve dans la douleur et dans le bon propos, qui nous fait pratiquer généreusement tout le bien que Dieu demande de nous, et fuir avec soin ce qui peut lui déplaire.

En quoi consiste la ferveur de la conversion ?

Dans une certaine ardeur spirituelle qui rend l'âme attentive à tout, généreuse à entreprendre, et ferme à la vue des obstacles, sans que rien puisse l'abattre, ni la retarder dans la poursuite du bien. C'est la disposition qu'on remarque dans les personnes vivement touchées du regret de leurs péchés ; elles marchent avec précaution ; elles sont toujours sur leurs gardes pour ne point se relâcher ; elles ne laissent échapper aucune occasion de plaire à Dieu et de répondre à la grâce.

À quelles marques particulières se fait connaître cette ferveur ?

À ces trois, qui sont, une application constante à l'Oraison, et à tout ce qui peut contribuer au fruit de ce saint exercice ; le courage à se mortifier et à profiter de toutes les occasions qui s'en présentent ; la persévérance à s'occuper dans des actions de charité et d'humilité chrétienne ; comme sont la visite des Pauvres, des Hôpitaux, et les autres œuvres de miséricorde.

Quel soin doivent apporter à la Confession ceux qui entrent dans la vie purgative ?

Outre la Confession générale qui se fait d'ordinaire au commencement de la conversion, il faut que l'on consacre au moins une semaine aune recherche plus exacte de ses péchés; que chaque jour on prenne à tâche d'examiner en détail une partie de sa vie, qu'on aille ensuite s'accuser de toutes les fautes qu'on aura remarquées, et qu'on reçoive l'absolution chaque jour, ou du moins à la fin de la semaine, selon que le Confesseur le jugera à propos. On ne saurait croire combien cette conduite est avantageuse ; l'âme par ce moyen rentre en elle-même, elle se connaît à fond, et se purifie des moindres taches.

Quelles règles donnez-vous pour la Satisfaction ?

Je dis qu'on doit destiner un temps considérable aux austérités de la pénitence. On a vu des personnes ferventes, qui, pour satisfaire à Dieu, ont déterminé en particulier le nombre et la qualité des peines à quoi elles doivent se condamner pour chacun des péchés de leur vie. C'est en s'acquittant fidèlement de toutes ces saintes pratiques qu'on acquiert la pureté et le repos de la conscience.

Comment accomplit-on le second devoir de la vie purgative, qui consiste à se corriger en changeant de mœurs et de conduite ?

Par ces trois moyens. Le premier est une attention générale à s éloigner de tout ce qui est mal. Le second est le combat des vices qu'on attaque en particulier, et l'un après l'autre. Le troisième est de détruire les causes des vices et les principes du mal.

Quels soins demande cette attention générale à se défendre du vice et à s'éloigner de tout mal ?

1. Former dès le matin la résolution de résister avec courage à tout ce que Dieu nous fera connaître intérieurement n'être pas conforme à la vertu et aux desseins qu'il a sur nous. 2. Mettre cette résolution en pratique pendant le jour, en veillant continuellement sur soi-même pour ne pas tomber par surprise, faute d'avoir prévu l'occasion, ou par lâcheté pour ne s'être pas préparé à combattre. 3. examiner exactement sa conscience pour reconnaître les fautes qu'on a commises, et pour les détester sincèrement.

Quelle méthode donnez-vous pour combattre les vices en particulier ?

La même que la précédente, avec cette différence, que la résolution qu'on fait le matin, doit tomber particulièrement sur le vice qu'on entreprend de détruire ; par exemple, sur le mensonge, ou sur la médisance : que ce même vice doit être le principal objet de notre attention pendant le jour, et la matière de l'examen de conscience qu'on doit faire à cette fin.

Combien de fois, et de quelle manière faut-il s'examiner là dessus ?

Il faut le faire pour le moins deux fois le jour ; avant le repas du matin, ou un peu après, et le soir avant que d'aller prendre son sommeil. Il suffit d'employer à cet examen particulier, une partie du temps destiné à l'examen général de la conscience ; insistant principalement sur le vice qu'on a résolu de combattre, remarquant en détail les fautes commises en ce genre, en de mandant pardon à Dieu, et se disposant par de saintes résolutions à recommencer le combat.

De quelle autre industrie peut-on se servir pour s'assurer la victoire d'un vice ?

Il ne faut pas se contenter de remarquer ses chutes, il faut se punir soi-même, et s'imposer quelque pénitence pour chaque faute un peu considérable où l'on s'est laissé aller. Il y a des personnes qui se condamnent à baiser la terre, à châtier leur corps, à s'humilier, en demandant pardon de leurs fautes à ceux qui s'en sont scandalisés, ou qui en ont été offensés.

Quels sont les vices qu'il faut combattre les premiers ?

Ceux qui paraissent aux yeux des hommes ; comme l'immodestie, le luxe des habits, etc. il est très-important de se corriger d'abord de ces défauts extérieurs, parce qu'ils édifient mal le prochain, et parce qu'on ne saurait composer l'extérieur, qu'on ne travaille en même temps à la composition de l'intérieur. Il faut ensuite modérer l'usage de tout ce qui regarde le corps, du manger, du sommeil, et des autres besoins de la vie, prenant pour règle et pour maxime, de ne point passer les bornes du nécessaire.

Quels sont les vices les plus difficiles à corriger ?

Il y en a trois ; l'intempérance dans le manger, la vanité, et la paresse.

Comment corrige-t-on le premier de ces trois vices ?

Premièrement, en évitant toute sorte d'excès, et en retranchant peu à peu de la nourriture, jusqu'à ce que l'ont connaisse par expérience ce qui suffît pour fournir à la nécessité. Secondement, en maîtrisant son appétit, de telle sorte, qu'on ne consulte plus le goût, mais uniquement la raison dans le choix des viandes. En troisième lieu, il faut user dune grande modération au boire, parce que l'intempérance en ce genre est très-nuisible.

Que faut-il faire pour corriger la vanité ?

Fuir les louanges et les applaudissements. Chercher la simplicité et la modestie dans les habits, et dans tout ce qui sert à parer le corps. Bannir de ses entretiens et de ses manières tout ce qui tient du compliment, tout ce qui sent l'affectation et la politesse trop recherchée.

En quoi et comment faut -il vaincre la paresse ?
1. En ce qui regarde le sommeil, qu'il faut régler sur le besoin, n'y donnant que le temps nécessaire pour conserver et pour réparer les forces. 2. En surmontant une certaine lâcheté naturelle qui appesantit le corps et l'esprit, surtout après le repas ; les personnes sujettes à ce vice, font toutes choses avec nonchalance ; elles ne peuvent rien souffrir ; elles cherchent leurs aises partout. On combat cette lâcheté par la ferveur, qui donne de l'activité et de la vigueur à l'âme, la met au-dessus de ses irrésolutions, et ne lui permet pas d'hésiter dans les occasions de se vaincre ; par exemple, lorsqu'il est question de se lever le matin, ou de s'acquitter de fonctions de sa charge. 3. Ce qui sert encore beaucoup à se défaire du vice dont nous parlons ; c'est de se défendre de l'oisiveté, et de n'être jamais sans quelque occupation, ou de l'esprit ou du corps, excepté le temps qu'il faut nécessairement destiner au repos.

Quel est le troisième moyen que nous avons dit être nécessaire pour le parfait amendement de la vie ?

C'est d'attaquer les vices jusques dans leur source, et de les détruire jusqu'à la racine.

Quelles sont les racines de nos vices ?

Il y en a deux principales, et plus profondes que les autres. On peut appeler la première, violence ou passion, et la seconde, ruse ou duplicité, selon si ce qui est écrit: Mon Dieu, vous haïssez les hommes violents et artificieux. Ôtez ces deux malheureux principes, vous ôtez en même temps tous les vices, qui ne sont tels, que parce qu'ils sont opposés ou à la modération, ou à la sincérité.

Comment pouvons-nous arracher de notre âme, ces deux racines du mal ?

Par la mortification on se rend maître de tous les mouvements de son cœur, et on remédie à la passion et à la violence. On bannit la duplicité de son âme, en s'étudiant à la simplicité chrétienne, et en procédant à l'égard de tout le monde d'une manière pleine de candeur et de sincérité.

N'y a-t-il pas dans l'homme quelque autre principe qui le porte au mal ?

Il y en a un; c'est la concupiscence, qui se divise comme en trois branches ; la convoitise des plaisirs, celle des richesses, et celle de la gloire. On oppose à la première, le jeûne, la pénitence, l'oraison, l'amour de Dieu : à la seconde, la pauvreté évangélique, l'aumône, le renoncement intérieur à toutes les choses de la terre ; à la troisième, l'humilité, qui cherche les ministères les plus bas, et qui inspire le mépris des honneurs, des charges, des dignités, et de tout ce qui flatte l'orgueil et la vanité des hommes.

Ne reconnaissez-vous point d'autre source à nos péchés ?

On peut mettre de ce nombre les sept vices qu'on appelle capitaux. Mais la cause la plus universelle de tout le mal que nous faisons, c'est l'amour-propre, d'où naissent les inclinations déréglées, qui se réduisent aux trois convoitises dont nous venons de parler ; les passions que nous avons appris à combattre dans le Chapitre de la mortification, et les mauvaises habitudes qui se forment par les actes réitérés que produisent les passions.

Quel soin faut-il apporter pour combattre l'amour-propre ?

Il faut lui retrancher tout ce qui le nourrit, tout ce qui le flatte ; détourner de son esprit toutes les pensées qui peuvent produire quelque vaine complaisance en soi-même : ne parler jamais de soi, ni de sa naissance, ni des autres avantages qu'on rappelle avec plaisir dans son esprit, ou qui peuvent faire honneur aux yeux des hommes. On voit des gens servilement attentifs à conserver leur santé, qui n'osent rien entreprendre, de peur de l'exposer, qui sont toujours après à consulter sur leurs maladies, et qui mettent toute leur confiance dans les remèdes ; rien ne marque mieux l'amour-propre. Pour le détruire, il faut se désoccuper, de soi-même, se réduire au nécessaire en tout ce qui regarde la conservation de la vie, s'employer de toutes ses forces au service de Dieu, se refuser les satisfactions naturelles qui se présentent, et chercher avec ardeur les occasions de souffrir.

Dans quel ordre faut-il travailler à l'amendement de sa vie ?

Il faut d'abord s'appliquer à se bien connaître soi-même : cette connaissance absolument nécessaire pour travailler avec fruit à exterminer ses vices, s'acquiert par l'attention qu'on apporte à observer les mouvements de son cœur, et par le secours des lumières que Dieu ne manque point: de donner à ceux qui les lui demandent dans l'Oraison.




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