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mardi 1 novembre 2022

BONHEUR DES SAINTS DANS LE CIEL : Dans le ciel, les saints possèdent Dieu



IIIe Point.
Dans le ciel les saints possèdent Dieu. Il se donne, il se communique à eux, il devient leur bien, leur propriété, leur héritage, et ce Dieu de bonté en se donnant ainsi aux bien-aimés de son cœur, les fait entrer en participation de tous ses biens, de toutes ses perfections. Oui les saints sont riches des richesses de Dieu lui-même, saints de sa sainteté, sages de sa sagesse, justes de sa justice. Ils ne jugent plus par leurs idées, mais par celles de Dieu ; ils ne veulent plus et ne peuvent plus vouloir que ce qu'il veut. Enfin ils aiment par son cœur, ils vivent de sa vie, ils sont heureux de son propre bonheur, et ils lui sont tellement unis, tellement transformés en lui qu'ils sont, selon l'expression du grand apôtre, Dieux avec lui, parce que sa divine image se réfléchit en eux dans toute sa beauté comme l'image du soleil se réfléchit dans des eaux calmes et parfaitement pures.
Oh ! comme ces biens de la terre que les saints ont méprisés pour Dieu leur paraissent aujourd'hui peu de chose, que les sacrifices qu'ils ont faits pour acquérir les biens et le bonheur dont ils jouissent leur paraissent petits ! et quels regards de pitié et de mépris ne jetaient-ils pas sur toutes ces choses qui nous éblouissent et nous fascinent encore. Plaisirs, honneurs, richesses, gloire et grandeurs humaines, tout cela leur paraît bien vil, bien méprisable et souverainement indigne d'occuper des âmes créées pour le ciel, appelées à de si hautes destinées, à un bonheur si parfait, à la possession de Dieu lui-même. Quand donc, ô mon Dieu, jugerons-nous de toutes les choses d'ici-bas, comme vos saints en jugent ; dessillez nos yeux, Seigneur, afin que nous les méprisions comme ils les ont méprisées aux jours de leur vie mortelle et que comme eux nous ne soupirions plus qu'après la possession des biens éternels.
Ce qui complète le bonheur des élus, c'est la société des anges et des saints dont ils jouissent dans le ciel et avec lesquels ils vivent dans la plus douce et la plus fraternelle union. Tous se connaissent, tous s'aiment, tous sont unis par les liens d'une inaltérable charité. L'envie, la jalousie, la discorde ne pénètrent pas au ciel, et quoique tous les bienheureux ne jouissent pas du même degré de gloire et, qu'ainsi que les étoiles du ciel qui diffèrent entre elles de clarté, les uns soient plus élevés que les autres et jouissent d'une connaissance de Dieu proportionnée à l'amour qu'ils ont eu pour lui sur la terre et aux mérites qu'ils y ont acquis, chacun d'eux se trouve parfaitement satisfait de la part que Dieu lui a faite, chacun se réjouit du bonheur de ses frères comme du sien propre et voit sans envie la différence de gloire et d'élévation qui existe entre eux parce que tous s'oublient et ne se regardent plus eux-mêmes, mais Dieu seul qui se glorifie en chacun d'eux.
Si le plus grand bonheur de la terre consiste dans l'affection qu'ont entre eux les membres d'une même famille, dans l'union parfaite de leurs volontés et de leurs cœurs, quel ne doit pas être le bonheur de cette immense famille de Dieu, qui n'a qu'un cœur pour aimer le père commun, qu'une voix pour le louer et le bénir, et si une des plus vives afflictions de l'âme pieuse ici-bas est de voir le dépérissement de la foi dans les âmes et le Dieu qu'elle aime méconnu, outragé, blasphémé par l'impie, si la vue des iniquités, des scandales qui inondent le monde la fait si souvent soupirer après la fin de son exil ; quelle n'est donc pas la joie des bienheureux de se trouver dans un lieu où le péché n'entrera jamais, où Dieu sera éternellement loué, éternellement aimé, éternellement glorifié, où ce Jésus, objet de leur plus tendre amour, et qu'ils ont vu oublié, méprisé, abandonné sur la terre par les ingrats qu'il ne cessait de combler de ses grâces et de ses bienfaits reçoit enfin le juste tribut de la reconnaissance et de l'amour de tous les bienheureux qui tous jettent à ses pieds leurs couronnes et reconnaissent lui devoir leurs vertus, leurs mérites et leur gloire.
Enfin le corps même des saints participera un jour au bonheur dont leurs âmes sont déjà en possession, et jusque-là il semble que ce bonheur est en quelque sorte incomplet. Ces âmes bienheureuses soupirent après l'instant où elles se réuniront à ces anciens compagnons de leur exil, qui eux aussi ont mérité d'avoir part à leur gloire puisqu'ils ont eu part à leurs travaux et à leurs sacrifices. Il leur tarde de voir leur bien-aimé Sauveur avec leurs yeux de chair, de le louer avec ces langues qui tant de fois le louèrent ici bas, même au sein de l'affliction et de la douleur, et dont un grand nombre confessèrent son nom au milieu des plus cruels tourments. Dieu exaucera au dernier jour les vœux de ses serviteurs et de ses enfants, il accomplira ses promesses, et l'homme tout entier sera glorifié dans son âme et dans son corps : la bonté de Dieu le demande et sa justice l'exige en quelque sorte ; elle ne saurait souffrir que ces corps que les saints lui ont immolés pendant de longues années comme des hosties vivantes, qu'ils ont exténués par le jeûne, les veilles, le travail et toutes les austérités de la pénitence n'aient pas aussi leur part de gloire et de félicité. Ils l'auront donc, et au premier son de la trompette de l'ange ces corps reformés sur le modèle du corps glorieux de Jésus-Christ s'éveillant de leur sommeil séculaire et secouant la poussière de leur couche funèbre, ils seront en un instant réunis aux âmes bienheureuses dont ils furent autrefois la prison d'argile ; et brillants comme autant de soleils, ils s'élanceront radieux dans les plaines de l'immensité pour aller pleins de joie au-devant du souverain Juge et servir à la gloire de son triomphe.
Ces corps des saints revêtus alors pour toujours de la lumière de gloire comme d'un brillant vêtement dont l'éclat surpassera celui du soleil et des pierres les plus précieuses et resplendira des plus riantes couleurs, deviendront un nouvel ornement pour le ciel et leur vue augmentera la joie et la félicité des élus. Ces corps glorieux n'auront plus rien des infirmités des nôtres, ils n'auront plus la pesanteur de la matière et ne seront plus sujets aux besoins que nous éprouvons aujourd'hui. Impassibles et immortels, la maladie, les infirmités ne pourront plus les atteindre, l'âge ne pourra plus flétrir leur beauté et épuiser leurs forces, la mort ne pourra plus arrêter les battements de ces cœurs généreux qui palpiteront éternellement sous les douces étreintes de l'amour de Dieu, doués de subtilité et d'agilité comme celui de Jésus-Christ notre adorable chef ; ces corps devenus ses membres glorieux, pénétreront sans effort les corps les plus durs et se transporteront d'un lieu à un autre avec la promptitude de la pensée. Ils parcourront, sans se lasser, les vastes domaines de la création et verront sous leurs pieds ces mille millions de mondes que nous voyons aujourd'hui rouler avec tant d'harmonie sur nos têtes. Cette terre que nous habitons et que l'homme a souillée et souille encore de tant de crimes, purifiée elle aussi par le feu de la justice de Dieu, renouvelée et embellie par sa toute puissante bonté, deviendra encore un nouvel Éden que les élus parcourront avec délices, n'y retrouvant plus les douleurs du passé que par le souvenir qui leur rendra plus douces encore les joies inaltérables du présent.
Enfin, tous les sens des corps des saints jouiront chacun de la félicité qui leur est propre ; leur vue sera ravie par les merveilles de la maison du Seigneur et des splendeurs de cette Jérusalem céleste, dont saint Jean, dans ses mystérieuses révélations, nous raconte les beautés et les richesses. Leurs oreilles seront charmées par l'harmonie des concerts angéliques, leur goût satisfait par de divines suavités, leur odorat par le céleste arôme des suaves parfums qui s'exhaleront du corps adorable de Jésus, de celui de sa Mère immaculée et de ceux de tous les élus, comme d'une magnifique corbeille de fleurs ornant et embaumant à la fois les parvis éternels.
Que cette pensée du bonheur des saints que nous venons de méditer nous enflamme d'une sainte ardeur, d'une noble ambition et d'une généreuse émulation. Comme eux, nous sommes créés pour le ciel, l'heureuse patrie où ils sont arrivés est aussi notre patrie ; les joies dont ils jouissent nous sont promises, et il dépend de nous qu'elles nous soient un jour données. Élevons donc nos yeux vers ces demeures éternelles, où nous ont devancés nos frères dans la foi, nos parents, nos amis bien-aimés. Du sein de leur éternelle félicité, leurs regards s'abaissent vers nous, ils nous tendent les bras et nous montrent à côté de leurs trônes de gloire ceux qui nous sont destinés et qu'ils brûlent du désir de nous voir occuper. Élançons-nous donc courageusement sur leurs traces, suivons les exemples qu'ils nous ont laissés et disons avec saint Augustin : Pourquoi ne pourrais-je pas ce qu'ont pu tant de saints de mon état, de mon âge, et qui se sont sanctifiés dans la même position que moi. Ils n'étaient pas d'une autre nature que la mienne ; ils avaient les mêmes penchants à vaincre, les mêmes obstacles à surmonter, les mêmes épreuves et de bien plus grandes encore à supporter ; avec la grâce de Dieu, ils ont triomphé de toutes les difficultés et sont arrivés au terme. De moi-même je ne puis rien, mais Dieu m'offre sa grâce comme il la leur a offerte, et avec elle je pourrai ce qu'ils ont pu. Oui, soyons-en convaincus, pour gagner le ciel, il ne faut que le vouloir, mais le vouloir fortement, sincèrement, constamment, et par là même il faut vouloir les moyens qui peuvent nous y conduire, c'est-à-dire les vertus, les souffrances, les humiliations, les sacrifices, qui seuls peuvent assurer nos droits à cet héritage éternel. Lors donc que nous sentirons notre courage faiblir sous le poids de l'épreuve, la nature effrayée à la vue des sacrifices reculer et réclamer ses droits, rappelons-nous la magnifique récompense promise à quelques instants de peine, et ranimons notre courage en nous disant : Le ciel sera le prix de cette épreuve supportée avec résignation, de cette croix portée avec patience, de ce sacrifice accompli avec amour. Ainsi soit-il.


PRIÈRE

Que la terre me paraît vile, ô mon Dieu, quand je regarde le ciel ! Que les jours de mon exil me paraissent longs, lorsque je pense à l'éternelle patrie où vous enivrez vos élus de bonheur et d'amour. Non, rien ici-bas, ô mon Dieu, ne peut plus satisfaire mon âme qui a soif de vous ; elle languit, elle se dessèche, se consume loin de vous, par l'ardeur de ses désirs. Toutes les jouissances terrestres ne lui semblent plus qu'amertume ; l'affection des créatures ne peut pas éteindre cette soif d'amour que vous seul pouvez étancher. C'est vous, c'est vous seul, ô mon Dieu, que mon âme désire ; c'est vous qu'elle appelle et la nuit et le jour ; c'est à vous qu'elle aspire comme à sa seule joie, à sa seule félicité, à son éternelle vie. C'est vous, vous seul enfin qu'elle veut voir, qu'elle veut aimer, qu'elle veut posséder.
Mais hélas ! je m'égare, ô mon Dieu, et dans ma présomption j'oublie ma misère, mon indignité, ma profonde indigence, et j'aspire à la récompense que vous accordez à vos fidèles serviteurs, sans avoir rien fait encore pour la mériter. Il n'en sera plus ainsi, ô mon Dieu ! aidé de votre grâce, je vais m'efforcer de me rendre moins indigne du bien auquel j'aspire ; je n'oublierai plus que le ciel doit être le prix de nos efforts et de nos sacrifices ; que nous devons, pour ainsi dire, le prendre d'assaut, et que ceux-là seuls qui auront vaillamment combattu seront couronnés. Je m'efforcerai donc de marcher avec tous vos saints sur les traces du chef des élus ; comme eux je veux le suivre avec courage dans la voie des humiliations, des souffrances et des sacrifices, puisque c'est la seule qui peut me conduire à la vie et à l'éternel bonheur. Ainsi soit-il.

(Méditations pour l'Octave de la Toussaint et pour tout le mois de Novembre)


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BONHEUR DES SAINTS DANS LE CIEL : Dans le Ciel, Dieu justifie sa providence aux yeux de ses élus, et étanche la soif d'amour qui dévorait le coeur des saints



IIe Point. Les saints, dans le Ciel, ne sont pas seulement exempts de tous les maux de la vie présente, ils jouissent encore de la plénitude de tous les biens. Là, tous leurs désirs sont satisfaits, et le vide de leur âme, ce vide immense que nous éprouvons tous et que rien ne peut remplir ici-bas, est pour jamais comblé. Il l'est par Dieu lui-même, qui seul pouvait le remplir. Et Dieu, en se donnant à ses élus, leur donne tous les biens avec lui. Il leur communique son propre bonheur, sa paix, sa gloire, son amour, et les fait vivre de sa propre vie. Nul ne peut donc exprimer la félicité, les joies toujours renaissantes dont sont enivrés les bien-aimés du Père céleste. Ce n'est pas seulement la joie du Seigneur qui est entrée dans ces âmes bienheureuses ; quelque grandes qu'elles soient, leur capacité ne l'eût pas été assez pour la contenir. Ce sont elles qui sont entrées dans cette joie du Seigneur, qui sont plongées, submergées, abîmées dans cet océan sans rivages et sans fond, dont nul ne peut sonder les insondables abîmes. C'est là qu'elles vivent et qu'elles vivront éternellement, sans que la satiété puisse jamais les atteindre, sans qu'elles puissent se lasser d'une félicité qui leur semblera toujours nouvelle. Pour elles plus de passé, plus d'avenir, plus rien que le moment toujours présent de leur immuable éternité. Le moment a commencé pour elles au jour où elles sont entrées en possession de leur bonheur, et il ne doit plus finir. Là, où elles sont arrivées, la course fugitive du temps a cessé, le jour qui a lui pour elles n'aura pas de soir, pas de nuit. Au ciel, les heures ne succèdent pas aux heures les mois aux mois, les années aux années, les siècles aux siècles, tout cela passe, fuit comme un songe ; là-haut, rien ne passe, rien ne change, tout est stable, permanent, immuable comme Dieu lui-même.
Pendant leur séjour sur la terre, l'âme des saints était comme la nôtre dévorée du triple besoin de connaître, d'aimer et de posséder. Mais rien ici-bas ne put satisfaire aux aspirations de ces grandes âmes. Elles avaient soif de vérité, soif d'amour, soif de Dieu et ne trouvant dans les créatures que mensonge, vanité et néant, elles languissaient ici-bas comme des exilés languissent loin de leur patrie, et soupirant sans cesse après la fin de leur exil, elles étaient étrangères au milieu du monde, y vivaient comme n'y vivant pas puisque toutes leurs pensées, toutes leurs espérances, toutes leurs affections étaient fixées dans le ciel. Aujourd'hui leurs vœux sont accomplis et le triple besoin de leur cœur est satisfait.
En effet, la soif qu'avaient les saints de connaître Dieu est étanchée. Ils s'abreuvent aux sources de la lumière et de la vérité. Les voiles obscurs de la foi sont tombés pour eux, toutes les ombres qui obscurcissaient leur intelligence se sont dissipées aux brillants rayons du soleil de justice. Ils voient Dieu tel qu'il est et cette vision intuitive de Dieu les plonge dans un immortel ravissement, dans des extases d'admiration et d'amour qui se renouvellent et s'augmentent à chaque nouvelle beauté qu'ils découvrent en celui qui est seul la vérité, la vie, la beauté infinie. Je ne veux pas dire que les saints comprennent l'essence de Dieu, aucune créature quelque pure, quelque élevée en gloire qu'elle soit ne la comprendra jamais ; mais Dieu se montre à ses élus, ils le voient tel qu'il est, ils le connaissent, et cette connaissance est proportionnée au degré de sainteté qu'ils ont acquis sur la terre et à l'amour qu'ils ont eu pour lui.
Les saints comprennent le mystère de l'adorable Trinité devant lequel ils ont autrefois abaissé les lumières de leur faible raison et qu'ils ont adoré sans le comprendre. Ils voient comment Dieu le Père est le principe du Verbe et engendre éternellement ce Fils qui lui est égal en toutes choses ; ils voient également comment l'Esprit saint, amour du Père et du Fils procède de l'un et de l'autre et leur est égal en puissance, en grandeur et en sainteté. Ils comprennent enfin comment ces trois adorables personnes parfaitement distinctes l'une de l'autre ne forment pourtant qu'un seul et même Dieu. Ils connaissent de même tous les autres mystères qui ont été ici-bas l'exercice de leur foi et l'objet de leur contemplation et de leur amour. La charité de Dieu dans les divers mystères de l'Incarnation et de la Rédemption leur est révélée dans toute son étendue, ils sondent les profondeurs de cet incompréhensible amour d'un Dieu pour de misérables créatures et cette vue excite en eux des transports d'admiration et de reconnaissance qu'il n'est pas possible à une langue mortelle d'exprimer.
Dans le ciel Dieu justifie sa providence aux yeux de ses élus. Ils voient en lui pourquoi ses amis sont éprouvés sur la terre, pourquoi les croix, les afflictions les plus pesantes leur sont en quelque sorte réservées. Pourquoi il semble les abandonner si souvent à la méchanceté et à l'oppression de leurs persécuteurs et se montre sourd à leurs gémissements et à leurs prières. Pourquoi le juste languit dans la souffrance, dans les humiliations, dans l'indigence, tandis que tout prospère à l'impie, qu'il nage au sein de l'opulence, qu'il regorge des biens du monde et s'enivre de la vaine fumée de la gloire humaine. L'infinie sagesse qui a réglé cette distribution si inégale de biens et de maux est dévoilée aux yeux des bienheureux ; ils l'admirent, ils la bénissent avec amour et comprennent pourquoi Dieu a voulu cette inégalité qui fait si souvent blasphémer l'impie et murmurer l'âme peu affermie dans la foi.
Enfin les saints voient tout en Dieu, ils connaissent en lui tous les secrets de sa grâce, toutes les avances de sa miséricorde, toutes les inventions de son amour. Ils connaissent également tous les secrets de la nature, toutes les merveilles de la création et le dernier des élus en sait plus sur toutes ces choses que le savant qui a consumé sa vie dans l'étude des astres et des secrets de la nature. Oui les sciences n'ont plus ni obscurités, ni mystère pour les saints ; ils les connaissent toutes sans rien ignorer, ils connaissent clairement et distinctement les lois qui régissent tous les corps qui composent ce vaste univers et d'un coup d'œil ils embrassent tout ce qui s'est passé dans le monde depuis sa création. Ils voient de même dans la lumière de Dieu les besoins spirituels et temporels de ceux qui les invoquent, leurs afflictions, leurs épreuves, leurs tentations, les grâces qu'ils reçoivent et celles qui leur sont nécessaires pour correspondre aux desseins de Dieu sur eux et atteindre la fin pour laquelle il les a créés. Cette vue enflamme leur charité et les porte à se faire auprès du Seigneur les intercesseurs de ceux qui réclament leur assistance et les prient avec ferveur et confiance.
Les saints jouissent encore dans le ciel de la vue de la sainte humanité de Jésus, de ce Jésus qui fut sur la terre l'appui de leur espérance et le plus tendre objet de leur amour. Ils le voient non plus souffrant et rassasié d'opprobre comme aux jours de sa douloureuse passion, mais impassible, glorieux et immortel. Ah ! si un seul rayon de cette gloire inhérente à la divinité que le Sauveur laissa sur le Thabor éclater sur sa sainte humanité suffit pour jeter les apôtres dans une extase d'admiration et de ravissement et arracha à saint Pierre ce cri qui peint si bien le bonheur qui remplissait son âme : Seigneur il fait bon ici ; souffrez que j'y dresse trois tentes, une pour vous, une pour Moïse et l'autre pour Élie ! quel ne doit donc pas être le ravissement, la joie, le bonheur de ces âmes bienheureuses qui voient non pas un reflet de la gloire de l'Homme-Dieu, mais qui le voient dans tout l'éclat de sa gloire, couronné de toutes les splendeurs de la divinité, élevé au-dessus de tous les chœurs des anges et assis à la droite de son Père sur un trône éclatant de lumière, recevant sans cesse les hommages et les adorations de toute la cour céleste, l'éclairant comme un radieux soleil de sa divine lumière, et laissant tomber sur cette multitude d'élus, qui tous lui doivent leur bonheur et leur gloire, un éternel regard de bienveillance et d'amour. Ah ! c'est là un bonheur que notre cœur comprend. Voir Jésus, l'aimer, en être aimé, le posséder, être sûr que rien ne pourra plus jamais nous séparer de lui, ne plus le voir offensé, mais au contraire aimé, loué, béni par des millions d'esprits célestes et d'âmes bienheureuses. Cette félicité toute seule est déjà le ciel.
La vue de Marie leur douce et tendre mère augmente encore le bonheur des élus. Ils la voient assise sur un trône de gloire, tout à côté de celui de son Fils, revêtue de la lumière de ce soleil de justice qu'elle a donné au monde, portant dans ses mains le sceptre de la clémence et dominant de sa douce majesté l'auguste assemblée des saints, jouissant du bonheur de toutes ces âmes qui après Jésus lui doivent leur salut, comme une tendre mère jouit du bonheur de ses enfants.
Dans le ciel, la soif d'amour qui dévorait le cœur des saints est pleinement étanchée. Ici bas, ils se plaignaient avec douleur de l'impuissance où ils étaient d'aimer comme ils auraient voulu le faire l'objet divin qui seul leur paraissait aimable et cette parole : Nul ne sait s'il est digne d'amour ou de haine, les remplissait de crainte et les faisait languir dans les angoisses d'une sainte tristesse. Mais aujourd'hui plus de craintes, plus d'inquiétudes, l'incertitude a cessé, ils savent maintenant qu'ils étaient dignes d'amour, et que le Dieu si bon qui les a couronnés les aime et les aimera éternellement. Pour eux aussi l'impuissance a cessé, Dieu a étendu leurs facultés aimantes, et il a centuplé leur puissance d'aimer, dilaté sans mesure la capacité de ces âmes bienheureuses et à peine le Seigneur s'est-il découvert à elles que le feu du divin amour les a pénétrées tout entières, il s'est attaché à toutes leurs puissances, il les a transformées, identifiées en celui qu'elles aimaient ; et comme Dieu est amour, on peut dire aussi qu'elles sont devenues tout amour.
Ah ! si le sentiment de l'amour de Dieu nous rend déjà si heureux sur la terre, si une seule goutte de cet amour suffit pour adoucir les plus poignantes douleurs, pour remplir d'une sainte énergie et d'un invincible courage les âmes les plus faibles et les plus timides, qu'est-ce donc que l'amour du ciel, que Dieu ne verse plus goutte à goutte, mais qu'il fait entrer par torrents dans l'âme de ses élus. Ils ne boivent pas seulement à cette source de délices, ils se baignent, ils se plongent dans les vagues brûlantes de cet océan de la charité d'un Dieu, ils s'enfoncent, ils se perdent dans ses divines profondeurs et plus ils s'y enfoncent, plus les horizons qui s'ouvrent devant eux s'agrandissent ; sans cesse ils découvrent de nouvelles beautés, de nouvelles amabilités dans celui qu'ils aiment : aussi plus ils l'aiment, plus ils veulent l'aimer et cet acte d'amour béatifique commencé à leur entrée dans le ciel se continuera pendant toute l'éternité toujours plus ardent, plus intense et les remplissent toujours de nouvelles délices, de nouveaux ravissements, parce que cette éternité avec son interminable durée ne suffira pas à leur révéler tout ce qu'il y a de grandeurs, de beautés et de perfections en Dieu.

(Méditations pour l'Octave de la Toussaint et pour tout le mois de Novembre)


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lundi 31 octobre 2022

BONHEUR DES SAINTS DANS LE CIEL : Les saints bénissent Dieu des souffrances et des épreuves qu'ils ont eues à subir



L'œil de l'homme n'a point vu, son oreille n'a point entendu et son cœur ne saurait comprendre ce que Dieu réserve à ceux qu'il aime.

1er Point. l'Église, mère toujours tendre et compatissante, ouvre aujourd'hui le ciel à nos regards pour exciter notre émulation, encourager et soutenir notre faiblesse dans les épreuves incessantes de la vie présente, en nous montrant dans cet heureux séjour ceux de nos frères dans la foi qui ont combattu avant nous les combats du Seigneur, et qui, pleins d'une sainte ardeur, soutenus et aidés par la grâce, ont triomphé du monde, du démon et d'eux-mêmes, et reçu des mains du souverain rémunérateur de la vertu, la palme et l'immortelle couronne de la victoire. Élevons donc nos yeux et plus encore nos cœurs, vers cette heureuse patrie, où Dieu enivre de bonheur et couronne d'honneur et de gloire cette multitude de saints de tous rangs, de tous sexes, de tous âges, brillantes fleurs écloses sur notre terre au vivifiant soleil de sa grâce et de son amour et moissonnées par l'ange de la mort pour en orner les parvis éternels.
Qui pourrait énumérer le nombre de ces héros chrétiens ? Qui pourrait compter ces légions de martyrs, qui ont arrosé de leur sang et cueilli au milieu des plus affreux supplices les palmes glorieuses qu'ils tiennent entre leurs mains, ces troupes innombrables de vierges plus pures que les lis et qui se pressent avec amour sur les pas de l'Époux divin qu'elles ont préféré à tout et pour lequel elles ont renoncé à toutes les joies, à tous les bonheurs de la terre. Qui pourrait compter encore la multitude des confesseurs de la foi, des saints pénitents, des saintes veuves, de tous ceux qui se sont sanctifiés dans l'état du mariage ? Non, nulle langue ne saurait nous dire le nombre des élus du Seigneur, de ces pierres précieuses qui toutes ont été taillées et polies par le ciseau de la souffrance, et qu'il a choisies et recueillies dans tous les climats, sous tous les cieux du monde, pour servir à la construction de la Jérusalem céleste. Les yeux sont à la fois éblouis et charmés à la vue de ces innombrables légions de saints qui forment la cour du Roi des rois, et se pressent autour du trône de son éternité, jetant au pied de celui de l'Agneau les palmes et les couronnes qu'ils reconnaissent ne devoir qu'à ses mérites et non aux leurs.
Tous ces saints dont la gloire nous éblouit et fait palpiter nos codeurs d'une noble émulation, ne sont pas seulement cette foule de héros chrétiens auxquels l'Église décerne les honneurs dus à la sainteté, qu'elle propose à notre vénération, et qu'elle nous offre comme des modèles que nous devons imiter ; leur nombre est grand sans doute ; mais il est petit si on le compare à celui de nos frères dans la foi, dont la sainteté n'a été connue que de Dieu, qui se sont sanctifiés dans l'obscurité d'une vie humble et cachée, non par des actions d'éclat, mais par le fidèle accomplissement des devoirs de l'état où la Providence les avait placés ; par la perfection avec laquelle ils ont fait les actions les plus communes, les plus habituelles de la vie. Tous ceux-là aussi ont trouvé place dans le royaume de la gloire, et le Seigneur récompense aujourd'hui avec magnificence leurs vertus, leurs obscurs sacrifices, les souffrances et les mérites dont lui seul fut le témoin et que sa miséricorde consigne jour par jour, heure par heure dans ses registres éternels.
Qu'il est doux et consolant pour nos cœurs de pouvoir chercher et distinguer pour ainsi dire parmi cette multitude de bienheureux ces parents, ces amis tant aimés et si amèrement regrettés qui nous ont devancés dans cette éternité où nous les suivrons bientôt, et dont la foi, la piété, les vertus et la mort édifiante justifient l'espérance que nous avons de leur bonheur. Oui, aujourd'hui l'Église semble nous autoriser à chercher parmi les élus ceux que nous pleurons encore, ces êtres chéris dont nos cœurs gardent le souvenir avec un si tendre et si constant amour. Elle veut sécher nos larmes en nous montrant ce père, cette mère bien aimés, cette fille, ce fils, ce frère, cette sœur, cet ami, que nous avons vus avec tant de douleur lutter avec la mort et tomber sous ses coups, vivant maintenant dans le sein de Dieu d'une immortelle vie. Eux-mêmes semblent nous crier du haut du ciel : Pourquoi nous pleurer et nous regretter encore ? puisque nous avons échangé les misères de la vie du temps contre les joies et le bonheur sans fin de l'éternité. Pour nous maintenant plus de douleurs, plus de larmes, plus de souffrances, plus de mort ; mais une paix, une joie inaltérable, une félicité qu'aucun revers ne saurait altérer. Réjouissez-vous donc avec nous, et surtout imitez-nous, marchez généreusement sur nos traces, et bientôt, oui bientôt, nous serons réunis là où il n'y a plus ni absence, ni séparation.
Mais quel est donc ce bonheur dont jouissent nos frères bien-aimés dans le sein du Seigneur ? Hélas ! sur cette terre d'exil, si justement appelée la vallée des larmes, nous ne pouvons nous en former qu'une faible et imparfaite idée, et le grand Apôtre lui-même, après cet inénarrable ravissement, où il fit l'expérience des délices et des joies enivrantes du ciel, ne peut que nous dire, que l'œil de l'homme n'a pas vu, que son oreille n'a pas entendu, que son cœur ne saurait comprendre ce que Dieu réserve à ceux qu'il aime. La langue est impuissante à trouver des expressions qui puissent nous donner une idée d'une félicité qui dépassera toutes nos espérances et qui sera au-dessus de tout ce que l'imagination la plus riche et la plus féconde peut rêver de jouissances et de bonheur. En parlant du bonheur des saints dans le ciel, nous resterons toujours, quoi que nous puissions dire, bien au-dessous de la réalité et nous ressemblons à un aveugle qui n'ayant jamais joui de la lumière du soleil, voudrait faire comprendre à d'autres aveugles l'éclat et les splendeurs de cet astre dans une belle journée d'été. Et cependant, pour soutenir notre courage au milieu des misères de la vie présente, nous avons besoin de nous occuper du ciel : nous aimons à en parler, comme des exilés aiment à parler de leur patrie. Le ciel est pour nous la maison paternelle, son souvenir est doux à nos cœurs, il nous console et adoucit nos peines. Parlons donc du ciel à ceux qui le désirent et l'espèrent comme nous l'espérons nous-mêmes.
Dans le ciel les saints sont exempts pour jamais de toutes les douleurs, de toutes les épreuves qui empoisonnent notre existence et troublent les quelques joies que nous pouvons goûter ici-bas. Pour eux plus d'affliction, plus de larmes, plus de souffrances ; plus de maladies, plus de mort, plus de séparations douloureuses à appréhender et à voir se réaliser. Plus de péchés surtout à craindre, plus de tentations à subir, plus de sacrifices à faire, plus de ces doutes, de ces inquiétudes désolantes sur leur salut : leur sort est irrévocablement fixé ; ils sont entrés dans le port et rien ne pourra les rejeter sur la mer orageuse où tant de fois ils furent battus par la tempête. Le calme a succédé à l'orage, le repos au travail, la main du Seigneur a pour jamais essuyé toutes les larmes de ses serviteurs et de ses amis ; pour eux, les jours de l'épreuve sont passés pour ne plus revenir, et le souvenir de ces épreuves, de ces peines, de ces douleurs qui ont été si courtes et qui leur ont valu une si magnifique récompense ajoute encore à leur bonheur et le rend plus vif et plus intense.
Loin de se repentir d'avoir souffert sur la terre, les saints bénissent Dieu des souffrances et des épreuves qu'ils ont eues à subir ; ils l'en remercient comme de la plus précieuse des grâces qu'il leur ait accordées, et si le regret trouvait encore accès au ciel, ils regretteraient de n'avoir pas eu plus de souffrances à endurer, plus de sacrifices à accomplir, tant est grande la récompense que Dieu accorde à chacune de leurs douleurs. Oh ! comme les martyrs s'applaudissent d'avoir enduré tant de tourments, comme ils bénissent et la cruauté de leurs bourreaux, et ces instruments de supplice qui brisèrent leurs membres et mirent leur chair en lambeaux. Chacune de ces plaies reçues pour l'amour de Jésus-Christ leur vaut une joie nouvelle et augmentera après la résurrection la gloire dont leurs corps eux-mêmes seront environnés. Comme elles se réjouissent d'avoir tout sacrifié pour leur divin époux, ces vierges innocentes qui, après avoir renoncé pour lui à toutes les joies du monde, à toutes les espérances et les affections de la terre, lui immolèrent leurs corps par les saintes rigueurs et les austérités d'une effrayante pénitence. Comme elles s'applaudissent de ces sacrifices passagers dont l'accomplissement fit déjà leur bonheur aux jours de leur vie mortelle et que Jésus récompense aujourd'hui avec tant de libéralité et de magnificence. Comme ils bénissent aussi leur glorieuse indigence ces milliers de pauvres volontaires, qui ne voulurent que Jésus pour la part de leur héritage, et qui se dépouillèrent de tout pour courir sur ses traces avec plus d'agilité. Oh ! comme les privations, les humiliations de leur pauvreté passée leur paraissent peu de chose maintenant qu'ils sont payés avec tant d'usure par le bien souverain dont ils jouissent et qui est devenu leur éternelle propriété.
Il en est de même de ces parents, de ces amis que nous avons vus si souvent dans la douleur et dans les larmes ; de ces pauvres que nous avons peut-être secourus, de ces infirmes que nous avons visités, consolés, encouragés dans leurs souffrances. Tous aujourd'hui se réjouissent de leurs maux passés, tous bénissent avec amour la main divine qui s'appesantissait autrefois sur eux ; alors ils la trouvaient bien lourde, aujourd'hui ils reconnaissent que c'était dans sa miséricorde qu'elle les frappait, et tous s'écrient dans leurs transports de joie et de reconnaissance : Heureuses croix ! heureuses larmes, qui nous ont valu une telle récompense ! Soyez béni, Seigneur, pour toutes les afflictions, pour toutes les épreuves que vous nous avez envoyées ; soyez béni surtout pour ne nous avoir pas exaucés, alors que, pauvres aveugles, nous vous demandions avec larmes d'en être délivrés. Bénis soient éternellement votre sagesse, votre miséricorde et votre amour, qui nous ont fait arriver par la voie de la croix au séjour du bonheur éternel.

(Méditations pour l'Octave de la Toussaint et pour tout le mois de Novembre)


Reportez-vous à BONHEUR DES SAINTS DANS LE CIEL : Dans le Ciel, Dieu justifie sa providence aux yeux de ses élus, et étanche la soif d'amour qui dévorait le cœur des saints, Sentiments qui doivent nous animer et résolutions à prendre le jour de la Toussaint, Sur l'institution de la fête de la Toussaint, Culte des Saints, Grandeur des Saints, Les Attributs de Dieu qui font la Béatitude des Saints dans le Ciel, Sur la sainteté, Prière à la Très Sainte TrinitéDu Mystère de la très Sainte TrinitéPensons souvent à notre destinationMéditation sur la Fête de tous les Saints : Vous devez être Saints, parce que moi-même je suis Saint, Instruction sur la Fête de tous les Saints, Le Jour de la Toussaint : Méditation sur le bonheur du ciel, 1re Méditation pour la Fête de Tous les Saints : Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des cieux est à eux, 2e Méditation pour la Fête de Tous les Saints : J’entendis dans le ciel comme la voix d'une grande multitude, 3e Méditation pour la Fête de Tous les Saints : Application des sens, et Méditation pour le Jour de la Commémoration des morts.











dimanche 13 février 2022

Comment saint François, cheminant avec Frère Léon, lui exposa les choses dans lesquelles consiste la joie parfaite



C'était pendant l'hiver ; un jour que saint François se rendait de Pérouse à Sainte-Marie-des-Anges par un froid très-rigoureux, il appela Frère Léon* qui se trouvait à quelques pas devant lui, et lui dit : « Ô Frère Léon ! plaise à Dieu que les Frères Mineurs donnent à toute la terre un grand exemple de sainteté ; néanmoins fais bien attention et note soigneusement que là n'est pas la joie parfaite. » Un peu plus loin, il reprit : « Ô Frère Léon ! quand les Frères rendraient la vue aux aveugles, chasseraient les démons, feraient parler les muets et ressusciteraient les morts de quatre jours, fais bien attention que là n'est pas la joie parfaite. » Et un peu plus loin encore : « Ô Frère Léon! dit-il, si les Frères Mineurs savaient toutes les langues et toutes les sciences, s'ils avaient le don de prophétie et celui du discernement des cœurs, fais bien attention que là n'est pas la joie parfaite. » Et un peu plus loin : « Ô Frère Léon ! chère petite brebis de Dieu, si les Frères Mineurs parlaient la langue des anges, s'ils connaissaient le cours des astres, la vertu des plantes, les secrets de la terre et la nature des oiseaux, des poissons, des hommes et de tous les animaux, des arbres, des pierres et de l'eau, fais bien attention que là n'est pas la joie parfaite. » Et un peu plus loin : « Ô Frère Léon ! quand les Frères Mineurs convertiraient, par leurs prédications, tous les peuples infidèles à la foi du Christ, fais bien attention que là n'est pas la joie parfaite. » Et il continua à parler ainsi l'espace de plusieurs milles. Enfin, Frère Léon, étonné, lui de manda : « Ô Père ! je t'en prie au nom de Dieu, dis-moi en quoi consiste la joie parfaite. » Saint François répondit : « Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, bien mouillés, bien crottés, transis de froid, mourants de faim, et que nous frapperons à la porte, le portier nous dira : « Qui êtes-vous ? » — Nous répondrons : « Nous sommes deux de vos frères. » — « Vous mentez, » dira-t-il ; « vous êtes deux vagabonds qui courez le monde et enlevez les aumônes aux véritables pauvres ; partez d'ici. » Et il refusera de nous ouvrir, et il nous laissera à la porte pendant la nuit, exposés à la neige, au froid et mourants de faim. Si nous souffrons ce traitement avec patience, sans trouble et sans murmure ; si même nous pensons humblement et charitablement que le portier nous connaît bien pour ce que nous sommes, et que c'est par la permission de Dieu qu'il parle ainsi contre nous, ô Frère Léon ! crois bien que c'est en cela que consiste la joie parfaite. Si nous continuons de frapper à la porte, et que le portier courroucé nous chasse comme des fainéants importuns, nous accable d'injures, de soufflets, et qu'il nous dise : « Partirez-vous d'ici, misérables filous ? allez à l'hôpital : il n'y a rien à manger ici pour vous. » Si nous supportons ces mauvais traitements avec joie et avec amour, ô Frère Léon ! crois-le bien, c'est en cela que consiste la joie parfaite. Si enfin, dans cette extrémité, la faim, le froid, la nuit nous contraignent de faire instance avec des larmes et des cris pour entrer dans le couvent, et que le portier, irrité, sorte avec un gros bâton noueux, nous tire par le capuchon, nous jette dans la neige et nous donne tant de coups qu'il nous couvre de plaies ; si nous supportons toutes ces choses avec joie, dans la pensée que nous devons participer aux souffrances de notre béni Seigneur Jésus-Christ, ô Frère Léon ! crois-le bien, c'est là que se trouve la joie parfaite. Et maintenant écoute la conclusion, Frère Léon : de tous les dons du Saint-Esprit que le Christ a daigné répandre sur ses serviteurs, le plus considérable est de se vaincre soi-même et de souffrir volontiers, pour l'amour de Jésus, les peines, les injures, les opprobres et les plus pressants besoins ; oui, car nous ne pouvons pas nous glorifier de tous les autres dons, puisqu'ils ne viennent pas de nous ; et l'Apôtre a dit : « Qu'avez-vous que vous n'ayez reçu de Dieu ? que si vous tenez tout de lui, pourquoi vous en glorifier, comme si tout venait de vous ? » Mais dans la croix de la tribulation et de l'affliction, nous pouvons nous glorifier juste ment : car, comme le dit encore l'Apôtre : « A Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose que dans la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »


* Frère Léon a quelque chose du caractère de saint Jean. Il était le confesseur, l'ami intime de saint François ; ils ne se quittaient pas, voyageaient ensemble, pleuraient ensemble : ils ont toujours vécu appuyés l'un sur l'autre. Saint François appelait très-amoureusement Léon la petite brebis de Dieu, la pecorella di Dio. Léon ne fut pas séparé de François, même dans la mort : son corps fut déposé au pied de l'autel de son ami, canonisé et glorifié ; Voyez M. Chavin de Malan, c. III.

(Les Fioretti)


Reportez-vous à Saint François d'Assise : Qu'il faut traiter le corps avec ménagement pour lui enlever tout prétexte à murmurer, Prière à Saint François d'Assise, pour demander le mépris du monde et un ardent amour pour Jésus-Christ, ou une grâce quelconque, Prière d'une âme qui veut se détacher des vaines affections, Paraphrase de l'Oraison Dominicale, par saint François d'Assise, Saint François d'Assise et le combat spirituel, Cantique des créatures ou Cantique de frère soleil, Méditation pour la Fête de Notre-Dame des Anges, Élan d'amour, Prière de Saint François d'Assise, Un saint Frère franciscain reconnaît, dans une étonnante vision, un de ses compagnons mort quelque temps auparavant, Doctrine et paroles remarquables du bienheureux Frère Égide, compagnon de Saint François d'Assise : Sur les Vices et les Vertus, la Crainte de Dieu, la Patience, l'Oisiveté, et le dégoût des choses temporelles, Doctrine et paroles remarquables du bienheureux Frère Égide, compagnon de Saint François d'Assise : Sur la Chasteté, les Tentations et l'Oraison, Comment un noble chevalier fut assuré de la mort et des sacrés et saints Stigmates de saint François, pour lequel il avait une grande dévotion, Exemple de la grande puissance de Frère Junipère contre les démons, Comment un saint Frère, après avoir lu, dans la légende de saint François, le chapitre des sacrés et saints Stigmates, pria Dieu avec tant de ferveur de lui faire connaître les paroles secrètes du Séraphin, que le Saint vint enfin les lui-même, La Couronne franciscaine, Comment saint François commanda à Frère Léon de laver une pierre, Auspicato Concessum, Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape Léon XIII, sur le Tiers-Ordre de Saint François, De la terrible vision que Frère Léon eut en songe, Comment saint François guérit un lépreux de l'âme et du corps ; parole que l'âme de ce lépreux lui adressa en montant au Ciel, Comment le Frère Pacifique fut ravi en extase et vit dans le ciel le trône de Lucifer réservé à Saint François, Comment Saint François voulait que le Serviteur de Dieu montrât toujours un visage joyeux, De la merveilleuse humilité du séraphique saint François, Méditation pour la Fête de Saint François d'Assise, Comment saint François commandait aux animaux et en était obéi, Sacra propediem du Pape Benoît XV, au sujet du septième centenaire de la fondation du Tiers-Ordre franciscain, L'esprit du Tiers-Ordre de Saint François d'Assise, Des trois grandes promesses faites par Notre-Seigneur à Saint-François, Récit des Stigmates de Saint François d'Assise, Vie de Saint François d'Assise, Litanies de Notre Saint Père Saint François (Petit manuel du Tiers-Ordre), Saint François et le Chapitre de la Saint-Michel, Rite expiatis, Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape Pie XI, à l'occasion du septième centenaire de la mort de Saint François d'Assise, et Litanie de Saint François d'Assise.










vendredi 15 octobre 2021

Saint Michel, porte-étendard de Dieu



Signifer, porte-signe, porte-étendard, tel est encore le titre que lui donne la liturgie ; on pourrait même ajouter que ce mot est une épithète inséparable du nom de Michel : signifer sanctus Michael ; Michael salutis signifer. — Quel est donc ce signe ou étendard ! — Notre-Seigneur annonçant à ses disciples son dernier avènement, leur dit : « Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, et à cette vue tous les peuples de la terre pousseront des cris déchirants (Saint Matth., XXIV). Ce signe est la Croix, disent les saints Pères (Saint Chrysostome, saint Jérôme, saint Bède, etc.) ; et cette Croix qui a été l'instrument de la Rédemption, sera le royal étendard que notre grand Dieu déploiera au grand jour de son triomphe. Saint Michel le portera à la tête des légions angéliques qui accompagneront dans ce jour terrible et solennel le Juge des vivants et des morts (Ekius, Barnabé saladin, etc.). Et cette Croix, s'écrie saint Chrysostome, plus brillante que le soleil, illuminera toute la terre des rayons de sa gloire (Homél., 66, sur saint Matth.). C'est à saint Michel qu'en a été confié la garde sur cette terre. Et à cela rien d'étonnant. Dieu a préposé des anges à la garde du monde matériel ; depuis l'hysope et le brin d'herbe de la vallée jusqu'à l'astre radieux du firmament qui roule avec tant de régularité et de majesté au-dessus de nos têtes à travers des espaces infinis, il a tout confié à leur vigilante protection. Les anges sont partout dans nos églises et dans nos demeures qu'ils préservent contre les attaques de l'esprit méchant. Dieu n'a donc pu faire moins pour la relique la plus précieuse de la terre. C'est saint Michel qu'il a chargé de veiller sur ce précieux dépôt.
Cette mission est très conforme à son caractère. Il a précipité Satan du ciel ; et c'est la Croix qui sur la terre anéantit l'orgueil de Satan. C'est avec cette arme incomparable que le puissant Archange poursuit son ennemi vaincu et retire ainsi les fruits précieux de sa glorieuse victoire ; aussi le représente-t-on transperçant le dragon avec une lance au bout de laquelle est un étendard blanc comme la neige avec une croix incarnadine au milieu.
Cet arbre, cet autel du salut, rougi du sang de l'Agneau, avait été l'objet d'un choix spécial de Dieu dès le commencement. Ce que nous disent les légendes concernant la nature et les différents usages de ce bois précieux jusqu'au jour où on en forma la croix du Sauveur, est-il authentique ? Quel que soit leur peu d'autorité, elles ne servent pas moins à constater le rôle attribué à saint Michel aux différentes époques de l'histoire.
Comme ce grand Archange dut laisser éclater son allégresse et sa reconnaissance pour le choix divin qui confiait à sa garde l'instrument de la rédemption ! — Mais qui dira surtout avec quel saint tremblement il en fit apparaître la lugubre vision au Rédempteur le jeudi saint au soir dans le jardin de Gethsémani ! (C'est ainsi que les peintres représentent l'Ange du jardin de l'agonie ; il tient d'une main la croix, et de l'autre, le calice à la vue duquel l'homme-Dieu s'écrie ; Transeat a me calix iste).
Qui exprimera les sentiments dont son cœur fut rempli, alors qu'il vit reposer sur les divines épaules du nouvel Isaac, le bois du sacrifice ! Nul ne saurait redire ce qui se passa dans son cœur lorsqu'il vit cet arbre arrosé par le sang qui rachetait le monde. Mettez, ardent séraphin, mettez dans nos cours glacés une étincelle de ces flammes d'amour dont vous brûliez alors à la vue de la charité incomparable de Dieu pour nous.
Ce ne fut pas sans une providence spéciale que ce monument inestimable de l'amour infini de notre Dieu fut enseveli, pendant près de trois siècles, au sein de la terre. Il fut ainsi préservé de la main sacrilège des innombrables tyrans qui travaillèrent avec rage à anéantir tout ce qui appartenait au christianisme.
Un jour enfin, en 312, il apparut radieux dans le ciel. C'était saint Michel qui déployait cet étendard et le donnait comme un gage de victoire au célèbre Constantin. In hoc signo vinces, vous vaincrez par ce signe, était-il écrit alentour. Paroles mémorables qui renferment un sens bien profond.
À partir de ce jour, la croix teinte du sang du Rédempteur ne devait plus rester ensevelie sous terre ; elle devait être présentée à la vénération des fidèles. Saint Michel alors suscita sainte Hélène. Il lui révéla qu'elle devait retrouver cette croix dont l'image avait conduit au triomphe son fils Constantin (À Rome, Constantin se fit ériger une statue qui le représentait tenant à la main une lance terminée par un travers en forme de croix. Au bas de la statue étaient inscrites ces paroles : « Par ce signe salutaire, qui est la vraie marque de la force, j'ai délivré votre ville du joug de la tyrannie, et rétabli le sénat et le peuple romain dans leur dignité première et dans leur ancienne splendeur » (Eusébe, Vie de Constantin , liv. I, ch. XLVIII))
L'Église célèbre la mémoire de cette heureuse Invention le 3 mai. Trois siècles plus tard, cette même relique tomba au pouvoir de Chosroès, roi de Perse ; mais l'Archange la préserva de la destruction. Bientôt même il suscita un empereur chrétien, Héraclius, qui la reporta triomphalement à Jérusalem. « Comme il s'approchait de cette ville en grande pompe, un ange ferma les portes de la cité pour lui en interdire l'entrée ; et comme Héraclius en était très étonné, une voix du ciel se fit entendre qui disait que le Roi des rois n'était pas entré ainsi équipé à Jérusalem quand il y était venu afin de souffrir pour tous les hommes, mais bien avec humilité et monté sur une ânesse. Reconnaissant aussitôt son orgueil, l'empereur descendit de cheval, et s'humilia profondément; alors les portes s'ouvrirent d'elles-mêmes devant lui (Durand, Rational, liv. VII, ch. XXIX). » L'Église institua, en mémoire de ce fait, la fête de l'Exaltation de la sainte Croix, qu'elle célèbre le 14 septembre.
Ce fut pour délivrer de la possession des Turcs, cette croix si chère à toute âme chrétienne, que l'Europe catholique organisa les Croisades, œuvre de foi, que saint Michel protégea comme nous le dirons plus tard, mais dont le complet succès fut empêché par les crimes de ceux qui les entreprirent.
Aujourd'hui, après dix-huit siècles écoulés au milieu de révolutions sans nombre, la croix du Rédempteur est encore à la place où elle fut plantée le vendredi saint, alors qu'elle portait dans ses bras le salut du monde. Arbre béni, miraculeusement conservé au milieu d'un peuple ennemi du nom chrétien. « Ô croix ! ô arbre triomphal, vrai salut du monde, je te salue ! entre tous les bois, nul ne t'égale pour la feuille, la fleur et le fruit. — Les rois croient-ils ! l'ennemi cède : avec une croix, guidé par le Christ, un seul homme met en fuite des milliers d'hommes (O Crux ! lignum triumphale, Mundi vera salus, vale : Inter ligna nullum tale, Fronde, flore, germine. Règes credunt, hostes cedunt : Sola cruce, Christo duce, Unus fugat millia. Adam de Saint-Victor, prose pour l'exaltation de la sainte Croix). » Aussi la croix est l'étendard que saint Michel déploie devant les armées chrétiennes, et en même temps l'arme incomparable qu'il leur donne afin de les faire triompher. Tel il apparut aux armées portugaises alors qu'elles combattaient les Maures devant Alcazar en 1217, tel il apparaît aux âmes qui ont à supporter de rudes assauts du démon.
Un auteur (Miekow, Litanies de la sainte Vierge, t. IV, p. 705) raconte que sainte Marie-Madeleine révéla à une sainte religieuse, que tant qu'elle vécut au désert dans une solitude horrible et au milieu de rochers affreux, elle joignit à la contemplation la plus élevée de la divinité, la considération des mystères de la vie et de la Passion du Christ, ce qui lui mérita la protection miraculeuse de saint Michel contre les démons. Dans une visite que lui fit ce prince de la cour céleste, celui-ci planta à l'entrée de la caverne qui lui servait de demeure, une croix mystique, à la vue de laquelle l'esprit tentateur se retira rempli d'épouvante.
Vous viendrez à notre secours, glorieux porte-étendard de notre Dieu, quand nos âmes attiédies auront oublié leur Rédempteur ; vous déploierez à nos yeux, cette croix divine, acte authentique d'un immense amour. Explicat victor crucem, Michael salutis signifer.

(Saint Michel Archange, Protecteur de l’Église et de la France, Sa lutte avec Lucifer dans le passé, le présent et l'avenir, ses apparitions et son culte, Abbé Eugène Soyer, 1879)


Reportez-vous à Le Dragon, persécuteur de l'Église, Saint Michel, l'Ange de l'Eucharistie, Satan domine sur toutes les nations par l'idolâtrie, Saint Michel le combat par l'intermédiaire de Moïse, Saint Michel, ange protecteur de l'Église, Sur la terre comme dans le ciel, saint Michel vient avec ses anges combattre Lucifer et ses légions perverses, et prendre soin des élus, Saint Michel, premier des anges, Michael ? sens de ce mot, titre de gloire pour celui qui l'a prononcé, Les Anges dans l'épreuve, Le combat de Saint Michel contre Satan continue sur terre, Quelles sont les plus célèbres apparitions des Anges dans l'Ancien Testament ?, De l'amour que les Saints Anges portent aux hommes, L'Ange à la garde duquel nous sommes confiés, Quels sont les plus excellents parmi les chœurs des Anges ?, Les saints Anges sont-ils bien nombreux ?, Sous quels traits les saintes Écritures nous représentent-elles les saints Anges ?, Prière à saint Michel Archange, Du culte et de la vénération qui est due à l'Archange Saint Michel, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Neuvaine à Saint MichelDu combat des bons Anges contre les mauvaisMéditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Pieuses invocations à l'Ange Gardien, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Chapelet à Saint Michel Archange, Litanie de Saint Gabriel Archange, Prière à Saint Gabriel Archange, Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Prière à Saint Raphaël Archange, Litanie de Saint Raphaël Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Lecture du livre de Tobie (12, 7-15) : S'il est bon de tenir cachés les secrets des rois, c'est un honneur que de faire connaître et proclamer les œuvres de Dieu, Méditation pour le 3 Septembre, Saint Raphaël conduisant le jeune Tobie, Manière dont les Anges Gardiens s'acquittent de leurs fonctions envers les hommes, Les Saints Anges, fidèles Gardiens des Temples, Les saints Anges Gardiens montrent le chemin du salut, Apprenez de votre bon Ange la science du salut, De la Dévotion aux saints Anges et de l'esprit d'une Association en leur honneur, C'est en tout temps qu'on a invoqué dans l'Église les Anges et les Martyrs, De l'Excellence de la nature Angélique, La  grâce des hommes, quoique inférieure à celle des Anges, a des avantages qui la relèvent infiniment, De la principale occupation des Anges, qui est de louer Dieu, et de leur Nombre, Saint Raphaël, Modèle de l'Ange gardien préposé à la garde de chaque hommeConfiance de Saint Jean-François Régis en la protection de son Ange gardienDu grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers les saints Anges, saint Joseph et les autres Saints ; Voyage de piétéSermon du Saint Curé d'Ars pour la Fête des Saints Anges Gardiens : Les anges de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Méditation pour le 2 septembre, Sur les Saints Anges GardiensDes exercices de piété, par le R.-P. 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lundi 9 août 2021

Le Saint Curé d'Ars et les contradictions



Une autre fois il disait : « Les contradictions nous mettent au pied de la croix, et la croix à la porte du ciel. Pour y arriver il faut qu'on nous marche dessus, que nous soyons vilipendés, méprisés, broyés... Il n'y a d'heureux dans ce monde que ceux qui ont le calme de l'âme, au milieu des peines de la vie : ils goûtent la joie des enfants de Dieu... Toutes les peines sont douces quand on souffre en union avec Notre-Seigneur... Souffrit ! qu'importe ? Ce n'est qu'un moment. Si nous pouvions aller passer huit jours dans le ciel, nous comprendrions le prix de ce moment de souffrance. Nous ne trouverions pas de croix assez lourde, pas d'épreuve assez amère... La croix est le don que Dieu a fait à ses amis.
Que c'est beau de s'offrir tous les matins en sacrifice au bon Dieu, et de tout accepter en expiation de ses péchés !... Il faut demander l'amour des croix : alors elles deviennent douces. J'en ai fait l'expérience pendant quatre ou cinq ans. J'ai été bien calomnié, bien contredit, bien bousculé. Oh ! j'avais des croix... j'en avais presque plus que je n'en pouvais porter ! Je me mis à demander l'amour des croix... alors je fus heureux. Je me dis : Vraiment, il n'y a de bonheur que là... Il ne faut jamais regarder d'où viennent les croix : elles viennent de Dieu. C'est toujours Dieu qui nous donne ce moyen de lui prouver notre amour. »
Avec de pareils sentiments, on conçoit que notre Saint restât calme au milieu des orages. Les passions, quoi qu'on fasse, ont une pesanteur qui ne peut monter jusqu'aux sommets lumineux où plane une sainte âme. La sagesse humaine la plus sublime n'a pu inspirer à l'homme que de la patience et une froide sérénité ; mais le Saint-Esprit, par la force de sa grâce, l'élève jusqu'au contentement dans les douleurs. M. Vianney acceptait les siennes avec une joie pieuse. Il lui en restait un doux sentiment de repos, dans la pensée qu'elles étaient le signe avant-coureur de la grâce divine et le prélude de ces croix qu'il révérait comme les marques les plus assurées de la grandeur des dons auxquels Dieu nous prépare : « Oh ! quand le jour du jugement viendra, disait-il, que nous serons heureux de nos malheurs, fiers de nos humiliations, et riches de nos sacrifices ! »
Ces épreuves lui étaient encore bonnes et précieuses à un autre point de vue. Elles le délivraient de la crainte qu'il avait d'être hypocrite, quand il se voyait, lui si faible et si misérable, l'objet des empressements de la foule : « Au moins, se disait-il, je ne trompe pas tout le monde. Il y en a qui me mettent à ma place et m'apprécient à ma juste valeur. Combien je leur ai d'obligation ! car ce sont eux qui m'aident à me connaître. »

Et qu'on n'aille pas croire que ce fût là une simple formule de langage ! Non, pour être humble il n'est pas nécessaire, comme quelques personnes se l'imaginent, de se croire ridiculement moins d'esprit,  moins de savoir et moins de vertu qu'on n'en a ; il suffit de ne pas s'en accorder plus qu'on n'en possède, de reconnaître de qui on les tient, de se voir tel qu'on est devant Dieu, avec le peu qu'on a de bon et tout ce qu'on a de mauvais. L'humilité est avant tout la vérité.
C'est donc sincèrement que M. le Curé d'Ars prenait plaisir à entendre ses contradicteurs parler de lui comme il en pensait ; c'est de tout son cœur qu'il chérissait la conformité de leur opinion à son égard avec ses propres jugements. Il avait ce caractère de la vraie charité qui faisait dire à un saint : « Je connais que j'aime mon frère, s'il m'offense et que je ne l'en aime pas moins. »
En parlant d'une personne qui l'aurait fait mourir à petit feu, si son cœur avait été moins affermi dans la patience, il disait : « Combien je lui ai de reconnaissance ! je n'aurais pas su sans elle que j'aimais un peu le bon Dieu. »
Un jour, on lui remit une missive dans laquelle se lisait cette phrase : « Monsieur le Curé, quand on a aussi peu de théologie que vous, on ne devrait jamais entrer dans un confessionnal... » Le reste était à l'avenant. Cet homme qui ne trouva jamais le temps de répondre à aucune des lettres qui lui arrivaient tous les jours plus nombreuses, et qui faisaient incessamment appel à ses conseils, à son expérience, à sa sainteté, crut qu'il ne pouvait pas se dispenser de témoigner la joie et la reconnaissance qu'il éprouvait d'être traité enfin d'une manière conforme à ses mérites. Il prit immédiatement la plume et il écrivit : « Que j'ai de raisons de vous aimer ! mon très-cher et très-vénéré confrère, » — c'était un confrère ; il a réparé sa faute, en venant à quelque temps de là tomber aux pieds du Saint ; « VOUS ÊTES LE SEUL QUI M'AYEZ BIEN CONNU. Puisque vous êtes si bon et si charitable que de daigner vous intéresser à ma pauvre âme, aidez-moi donc à obtenir la grâce que je demande depuis si longtemps, afin qu'étant remplacé dans un poste que je ne suis pas digne d'occuper, à cause de mon ignorance, je puisse me retirer dans un petit coin pour y pleurer ma pauvre vie... Que de pénitences à faire ! que de larmes à répandre !... »
On reste muet d'admiration en présence d'une humilité si profonde et si vraie. L'ironie qui se venge n'aurait pu trouver des traits plus sanglants. Mais l'ironie, c'est l'amour-propre qui se révolte, tandis que le juste qui connait son néant et s'accuse avec cette touchante sincérité, c'est le triomphe de la grâce et le sublime de la vertu. Pauvre bon Curé d'Ars ! il est là tout entier ! Quelle louange égalera jamais ces simples lignes écrites sous la dictée de son cœur et du Saint-Esprit. Oh ! comme elles montrent bien à quel degré il portait, dans toutes les inspirations de son âme, le caractère, le sceau, le génie de la sainteté !
Vers le même temps, il se tint, dans une cure importante, une réunion d'ecclésiastiques, au sein de laquelle, après mûre délibération sur tous les griefs qu'on pensait avoir contre lui, il fut résolu, d'un commun accord, qu'on informerait le nouvel évêque de Belley des entreprises maladroites et du zèle intempestif d'un de ses curés, à qui son ignorance et son incapacité auraient dû inspirer une conduite plus prudente et plus discrète. Un des membres de la conférence crut devoir prévenir M. Vianney dans une lettre officieuse, véritable réquisitoire rempli des plaintes les plus dures et des récriminations les plus amères.
Comme ce n'était pas la première fois qu'on le menaçait de la disgrâce et des censures de son évêque, et que, d'ailleurs, il ne trouvait rien en lui-même qui ne fût digne des dernières rigueurs, le pauvre saint homme ne douta plus qu'on ne vint un jour le chasser honteusement de sa cure : « Je m'attendais d'un moment à l'autre, disait-il, à être mis à la porte à coups de bâton, interdit et condamné à finir mes jours dans les prisons. Il me semblait que tout le monde aurait dû me faire les cornes, pour avoir osé demeurer si longtemps dans une paroisse où je ne pouvais être qu'un obstacle au bien. » Une de ces pièces accusatrices tomba un jour entre ses mains ; il l'envoya à ses supérieurs, après l'avoir lui-même apostillée : « Cette fois, dit-il, ils sont bien sûrs de réussir, puisqu'ils ont ma signature. »
Cependant que ferait l'évêque en présence de ces dénonciations répétées ?
Le siège de Belley venait d'être relevé par un récent décret, et la couronne de saint Anthelme reposait sur la tête d'un prélat dans lequel on voyait revivre avec admiration les vertus et les talents de ses plus illustres prédécesseurs. C'est la première fois, depuis le commencement de notre histoire, que nous rencontrons cette chère et imposante figure : pourrions-nous passer devant elle, sans offrir à la mémoire du pontife vénéré le tribut de notre admiration et de notre reconnaissance filiales ? Ô monseigneur Devie ! ceux de nous qui vous ont connu, qui vous ont aimé, que vous avez sacrés d'une double onction, oignant leurs mains de l'huile sainte, et leur cœur de l'incorruptible arôme de vos aimables vertus, ce clergé de Belley, que vous avez fait à votre image et qui vous doit tout, ne me le pardonneraient pas !
C'était l'esprit de Mgr Camus et l'âme de saint François de Sales. On aurait difficilement trouvé plus de tact et de bonté unis à plus de finesse et de pénétration. Il excellait à connaître les hommes et plus encore à les manier. Tout ce qu'il disait, pour arriver à ses lèvres, avait passé par son cœur, et on sortait de chez lui plus content des reproches qu'on en avait reçus, qu'on ne l'aurait été souvent des compliments de bien d'autres. Administrateur consommé, pasteur infatigable, il animait de sa présence fréquente, de sa direction soutenue et de ses lumineux écrits, toutes les parties de son diocèse. Il maîtrisait les préventions, en ne les attaquant pas de front, en se montrant avec elles indulgent et généreux, en leur indiquant avec ménagement les dangers et les précipices, en leur laissant en apparence un peu de liberté. Il avait appris, d'une longue et sagace expérience, que désintéresser l'amour-propre, c'est délivrer la raison de son plus redoutable adversaire. Il a été l'ami, le bienfaiteur, le conseiller de beaucoup de ses prêtres, le maître et le modèle de tous. Choisi de Dieu pour relever la gloire de sa petite Église, après de longues années d'humiliation et de veuvage, nul ne porta sur les ruines du sanctuaire et sur celles des âmes une main plus douce, plus ferme et plus heureuse. Cette main n'a laissé de blessure à aucun, si ce n'est celles que la charité guérit parce que c'est elle qui les fait.
Tel était Mgr Devie, l'homme le moins disposé à se laisser prendre à de faux rapports et à d'iniques soupçons. Il n'eut pas plus tôt vu M. Vianney qu'il l'aima : il aima sa simplicité, sa mortification, sa pauvreté. Pauvre lui-même, comprenant la vie parfaite comme l'ont toujours comprise et pratiquée les saints, parvenu au plus haut degré d'union avec Dieu, doué d'une angélique ferveur dont il conserva, par un rare privilège, jusque sous les glaces de l'âge, le pur et inextinguible foyer, il aima surtout sa piété ; il ne jugea pas qu'elle fût exagérée, il n'y vit rien de bizarre ni de ridicule. En toute rencontre, il se déclara pour lui et prit sa défense avec éclat : « Je vous souhaite, Messieurs, dit-il un jour, dans une réunion nombreuse d'ecclésiastiques, d'un ton qui ferma la bouche aux railleurs, je vous souhaite un peu de cette folie dont vous vous moquez : elle ne nuira pas à votre sagesse. » Dans une autre circonstance, Mgr Devie parla encore du Curé d'Ars en termes empreints de la plus profonde vénération. La solennelle gravité avec laquelle il appuyait sur chacune de ses paroles fit juger qu'il y avait une leçon pour quelques-uns des ses auditeurs. Il termina par ces mots, dits d'un ton presque sévère : « Oui, Messieurs, c'est un saint, un saint que nous devons admirer et prendre pour modèle. »
Restait la question du zèle et de la science. Avant de l'avoir approfondie par lui-même, Mgr Devie l'avait fait examiner par d'autres : ses grands vicaires étaient venus à Ars ; ils avaient suivi de près le bon Curé ; ils l'avaient vu à l'œuvre, ils l'avaient interrogé. Trop humble pour justifier sa conduite, il s'était contenté de la leur exposer avec toute la candeur et la simplicité dont il était capable, les priant ensuite de lui permettre de résigner ses fonctions et de déposer un fardeau trop lourd pour ses faibles épaules : « Je voudrais, répétait-il, me cacher dans un trou pour pleurer mes pauvres péchés. » C'était toujours son refrain : il aurait craint en disant un mot de plus de se rendre indigne d'être méprisé pour Jésus-Christ ; il lui paraissait plus sage de s'abandonner à tout ce que la bonté de Dieu permettrait qu'il lui arrivât.
Plus tard, Mgr Devie l'engagea à soumettre au conseil de l'évêché les cas difficiles qu'il rencontrerait dans le cours de son apostolat, à quoi le bon Curé s'astreignit volontiers. « Il nous en a envoyé plus de deux cents, ajoutait le savant prélat, et, sauf dans deux circonstances, où je n'aurais pas tout à fait pensé comme lui, ses décisions ont toujours été justes et sa pratique irréprochable. »
On parlait une fois devant l'Évêque du peu de science et d'autorité de M. Vianney en matière de casuistique : « Je ne sais pas s'il est instruit, reprit-il vivement, mais il est ÉCLAIRÉ. »
Mgr Devie aima donc le Curé d'Ars ; il sut l'apprécier, il ne partagea en aucune façon les idées fausses qui avaient cours à son sujet. Toutefois, par une disposition particulière de la Providence, il ne fit jamais rien pour encourager les œuvres de son zèle, et il fit, sans le vouloir, plusieurs choses pour les entraver. « On n'a jamais compris le pèlerinage d'Ars, disait M. Vianney à quelqu'un que nous ne nommerons pas. Vous, vous le comprenez un peu... On ne saura qu'au jour du jugement le bien qui se fait ici dans les âmes. » De la bouche d'un homme aussi vrai et aussi modeste, cet aveu a son poids, il est précieux à recueillir.
De son côté, M. le Curé fit voir en plusieurs rencontres la singulière estime qu'il avait pour son Évêque, et notamment une fois, lorsque après la mort de Mgr Devie, ayant hérité d'un de ses rochets, qu'il ne porta jamais par respect pour cette sainte relique, il voulut que M. le supérieur des missionnaires s'en revêtît pour présider une cérémonie ; il dit en le lui offrant : « Je suis étonné que Mgr Devie ne fasse pas des miracles. »
Nous trouvons encore dans une lettre quelques détails sur une visite que l'Évêque de Belley fit à Ars, en 1838 : « Le bon Curé, y est-il dit, n'a pas paru à dîner... Monseigneur a déclaré qu'il ne voulait plus le contrarier, et qu'il lui laissait toute sa sainte liberté. Il est toujours plus pénétré d'admiration pour lui, il n'en parle qu'avec une profonde estime. C'est un sentiment réciproque dans ces deux grandes âmes, car le curé d'Ars nous a affirmé, deux dimanches de suite, que notre Évêque était un saint. Nous sommes un diocèse privilégié... »
À ce propos, nous aimons à nous rappeler un mot d'une personne, dont nous aurons souvent occasion de citer le témoignage. Lorsqu'elle voyait Mgr Devie traverser la petite église d'Ars, appuyé sur l'épaule du saint Curé, elle ne pouvait contenir son émotion, et se disait en regardant ce groupe vénérable : « Comme c'est bien là l'Évêque du Curé d'Ars ! »

(Vie de J.-M.-B. Vianney par Alfred Monnin)


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