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lundi 21 juin 2021

Du troisième degré de l'Humilité : En quoi il consiste


Le troisième degré d'humilité est, lorsqu'ayant reçu de grands dons de Dieu, et que se voyant honoré et estimé, on ne s'en glorifie point et qu'on ne s'en attribue pas le mérite à soi-même ; mais qu'on rapporte tout à la source de tout bien, qui est Dieu. La Sainte Vierge a possédé l'humilité dans ce souverain degré de perfection : en effet, lorsqu'elle apprend qu'elle a été choisie pour être la mère de Dieu, elle se reconnaît, et se nomme elle-même la servante du Seigneur : quand Sainte Élisabeth l'appelle bienheureuse entre toutes les femmes, elle ne s'attribue en aucune manière la gloire des avantages qu'elle possède, mais elle la rapporte entièrement à Dieu ; et se renfermant dans les sentiments d'une humilité profonde ; elle lui rend grâces des faveurs qu'il a répandues sur elle : « Mon âme, dit-elle, glorifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu, qui est mon Sauveur, parce qu'il a regardé l'humilité de sa servante. »
Mais, dira-t-on peut-être, si c'est en cela que consiste l'humilité, nous sommes tous humbles ; car quel est celui qui ne reconnaisse et qui n'avoue que tout ce qu'il y a de bien en lui, vient de Dieu, et que de soi-même il n'est que péché et que misère ? Quel est celui qui ne convienne pas qu'il pourrait devenir le plus méchant de tous les hommes, si Dieu l'abandonnait un moment ? Votre perdition vient de vous-même, peuple d'Israël, dit le Seigneur, par son Prophète ; mais ce n'est qu'on moi que vous pouvez trouver du secours. C'est une vérité établie sur les principes de la foi, que nous n'avons de notre propre fonds que le péché, et que tout ce que nous avons d'ailleurs, nous le tenons de la seule libéralité de Dieu : ainsi il semble que nous ayions tous l'humilité dont nous parlons, puisque nous croyons tous une vérité si évidente, et dont les livres Saints sont remplis : Tout ce qui nous a été donné de bon et de parfait, dit l'Apôtre Saint Jacques, vient d'en-haut, et descend du Père des lumières. Saint Paul nous rappelle la même vérité dans presque toutes ses Épîtres : « Qu'avez-vous, dit-il, que vous n'ayiez pas reçu ? De nous-mêmes nous ne sommes pas capables de former aucune bonne pensée, comme venant de nous-mêmes ; mais si nous sommes capables de quelque chose, cela vient de Dieu.... C'est Dieu qui vous inspire vos bons desseins, et qui fait que vous les exécutez. » Sans Dieu, nous ne pouvons ni penser, ni dire, ni commencer, ni achever, ni vouloir, ni faire aucune chose que ce soit pour notre salut : il faut nécessairement que tout vienne de lui. On ne saurait donner une comparaison plus claire pour rendre cette vérité sensible, que celle dont se sert Jésus-Christ lui-même dans Saint Jean, « Comme le Sarment, dit-il, ne peut point porter de fruit de lui-même, s'il ne demeure attaché au cep de la vigne, aussi n'en pouvez-vous point porter, si vous ne demeurez attaché à moi... Je suis le cep de la vigne, et vous êtes le sarment : celui qui demeure uni avec moi et avec qui je suis uni, celui-là seul rapporte beaucoup de fruits ; car sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Nous sommes, dis-je, tous convaincus de cette vérité ; chacun de nous reconnaît que nous n'avons rien de nous-mêmes que le péché ; que tout ce qu'il y a de bien en nous vient de Dieu ; que nous ne pouvons nous en attribuer la gloire à nous-mêmes, et que c'est à Dieu seul quelle est due : Or, une vérité si claire et si évidente, demande une disposition d'esprit qui paraît si aisée à acquérir, pour tout homme qui croit, qu'il semble qu'on ne devait pas faire consister en cela le souverain degré de l'humilité.
Il est vrai que c'est une chose qui paraît d'abord aisée, soit à ne la considérer que superficiellement, soit à ne la regarder que dans la spéculation ; mais elle est très difficile au fond et dans la pratique ; il doit suffire, pour nous en convaincre, que c'est en cela que les Saints ont établi le souverain degré de l'humilité ; et qu'ils disent qu'il n'y a que les parfaits qui puissent y arriver. Car il faut une grande perfection lorsqu'on se voit comblé de grâces et que l'on considère les grandes choses qu'on exécute, pour en rapporter à Dieu la gloire qui lui appartient, sans en rien réserver pour soi-même, et sans en concevoir des sentiments de complaisance ou de vanité. Il faut une vertu bien éprouvée, mais bien difficile à acquérir, pour se voir respecté de tout le monde comme un Saint, sans que cette vue ou cette pensée puisse faire aucune impression dans le cœur.
Mais pour expliquer encore davantage en quoi consiste ce troisième degré d'humilité, et en donner une plus juste idée, nous rapporterons ce qu'en ont dit plusieurs saints Docteurs, afin que cette connaissance en rende la pratique plus aisée, qui est-ce que nous nous proposons en concluant cet article. Ces Saints Docteurs disent que ce dernier degré consiste à savoir distinguer ce que nous sommes par la miséricorde de Dieu, d'avec ce que nous sommes par la corruption de notre nature, pour rapporter ensuite à chacun ce qui lui appartient : à Dieu ce qui vient de lui, et à nous ce qui est purement de nous. En sorte que ce degré ne consiste pas précisément à connaître que nous ne pouvons, et ne méritons rien de nous-mêmes ; que tout ce qu'il y a de bien en nous, vient de Dieu ; et que c'est Dieu qui, selon son bon plaisir, nous donne la grâce de vouloir et d'achever ; car cette vérité étant fondée sur les principes de la foi, il ne faut qu'être Chrétien pour en être persuadé ; mais il consiste principalement à voir cette connaissance si profondément imprimée dans le cœur, qu'on se fasse une loi et un devoir de la mettre en pratique dans toutes les rencontres.
C'est ce que Saint Chrysostôme et Saint Bernard admiraient particulièrement dans les Apôtres, dans plusieurs autres grands Saints, qui, étant comblés des dons de Dieu, ressuscitaient les morts et opéraient chaque jour une infinité d'autres miracles, qui leur attiraient l'estime et l'admiration de tout le monde, et qui conservaient néanmoins au milieu de tous ces honneurs d'aussi grands sentiments de leur bassesse, que s'ils n'eussent été favorisés d'aucuns de ces dons surnaturels. Ce sont ceux qui en usent ainsi, dit Saint Bernard, qui accomplissent, comme ils doivent, ce précepte du Seigneur: « Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et qu'ils glorifient votre Père qui est dans le Ciel. » Ce sont ceux-là qui sont de vrais imitateurs de l'Apôtre et de vrais Prédicateurs Évangéliques, et qui ne se prêchent pas eux-mêmes, mais qui prêchent seulement Jésus-Christ. Enfin ce sont ceux-là qui sont les bons et fidèles serviteurs, qui ne cherchent point leur propre Intérêt, qui ne dérobent rien à Dieu, et ne s'attribuent rien à eux-mêmes ; mais qui lui rendent fidèlement toutes choses, et lui renvoient la gloire de tout.
Nous pouvons ajouter que ce degré consiste encore dans cet anéantissement de soi-même si recommandé par les Maîtres de la vie spirituelle ; dans cette connaissance de sa propre indignité et de son impuissance, que Saint Benoît et presque tous les Saints regardent comme le souverain degré de l'humilité chrétienne ; dans cette défiance continuelle de soi-même, et dans cette entière confiance en Dieu dont l'Écriture parle si souvent, et enfin dans ce véritable mépris de soi-même, que je voudrais que nous eussions aussi souvent dans le cœur que nous l'avons dans la bouche, et que nous donne une conviction aussi intime que celle que nous éprouvons du sentiment, que de nous-mêmes nous n'avons que le péché et la misère en partage ; que tout ce que nous avons, et que tout ce que nous faisons de bon, ce n'est pas de nous que nous l'avons ; et que nous le faisons ; mais que nous tenons tout de Dieu, et que nous lui en devons rapporter toute la gloire.

(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)


Reportez-vous à Comment faire son examen particulier sur la vertu de l'Humilité, Comment dans l'oraison nous pouvons nous exercer à la pratique du second degré d'Humilité, Pour acquérir la vertu de l'Humilité, il faut en pratiquer les Actes, Sans l'Humilité, on ne saurait avoir la paix intérieure, De quelle manière on peut s'élever au second degré de l'Humilité, Du second degré de l'Humilité, et en quoi il consiste, La connaissance de nous-mêmes ne doit pas nous faire perdre le courage, ni la confiance, Que la considération de ses péchés est un excellent moyen pour se connaître soi-même, et pour acquérir l'humilité, Du premier degré de l'Humilité, qui est d'avoir une humble opinion de soi-même, Principales Vertus dont l'Humilité est le fondement, Il n'y a point de Vertu solide sans l'Humilité : elle est le fondement de toutes les autres Vertus, Excellence et nécessité de l'Humilité, Prière pour demander l'humilité, Prière pour obtenir l'humilité, l'exemple de Saint Robert Bellarmin et de Saint Ignace, et comment acquérir cette vertu, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Humilité de M. Vianney, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Des vertus de Marie : l'humilité, De la merveilleuse humilité du séraphique saint François, Litanies de l'humilité, Méditation sur les effets de l'orgueil, Méditation sur l'humilité des Saints, Méditation sur la pratique de l'humilité Chrétienne, Méditation sur les avantages de l'humilité Chrétienne, La Crèche, Sur ces paroles : Vous avez tiré votre parfaite louange de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle. (Psaume 8), De deux sortes de Mortifications, De la nécessité de la Mortification : En quoi elle consiste, Sur Jésus-Christ, L'intérieur de Marie, De l'enfance spirituelle, et De la paix de l'âme.














lundi 13 mai 2019

Augustissimae Virginis Mariae, Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape Léon XIII, sur le Rosaire de Marie






Augustissimae Virginis Mariae


Lettre Encyclique de Notre Très Saint Père Léon XIII


Sur le Rosaire de Marie




À Nos Vénérables Frères les Patriarches, Primats, Archevêques, Évêques et autres Ordinaires en paix et en communion avec le Siège Apostolique.


LÉON XIII, PAPE


Vénérables Frères,

Salut et Bénédiction Apostolique.


Si l’on considère à quel degré éminent de dignité et de gloire Dieu a placé la très auguste Vierge Marie, on comprendra facilement combien il importe aux intérêts privés et publics d’entretenir assidûment son culte et de le répandre avec un zèle chaque jour plus ardent.
Dieu l’a choisie de toute éternité pour devenir la Mère du Verbe qui devait revêtir la nature humaine ; aussi, l’a-t-il tellement élevée au-dessus de tout ce qu’il devait y avoir de plus beau dans les trois ordres de la nature, de la grâce et de la gloire, que l’Église lui attribue avec raison ces paroles : Je suis sortie de la bouche du Très-Haut la première avant toute créature. (Eccli., xxiv, 5) Puis, dès que les siècles eurent commencé leurs cours, lorsque les auteurs du genre humain furent tombés dans le péché, souillant toute leur postérité de la même tache, Marie fut constituée le gage du rétablissement de la paix et du salut.

Le Fils unique de Dieu a prodigué à sa Très Sainte Mère des témoignages non équivoques de respect. Durant sa vie cachée, il l’a prise pour auxiliaire dans les deux premiers miracles qu’il accomplit alors : l’un, miracle de la grâce, qui, à la salutation de Marie, fit tressaillir en son sein l’enfant d’Élisabeth ; l’autre, miracle de la nature, qui changea l’eau en vin aux noces de Cana. Et, à la fin de sa vie publique, au moment d’établir le Nouveau Testament qu’il devait sceller de son sang divin, il confia Marie à l’apôtre bien-aimé par ces douces paroles : Voici votre Mère. (S. Jean, xix, 27)
Nous donc qui, quoique indigne, sommes ici-bas le Vicaire et le Représentant de Jésus-Christ Fils de Dieu, Nous ne cesserons jamais de poursuivre la glorification d’une telle Mère, tant que la lumière brillera pour nous. Cette période ne devant pas être longue, — le poids grandissant des années nous en avertit, — Nous ne pouvons Nous empêcher de redire à tous Nos fils en Jésus-Christ les dernières paroles que le divin Crucifié nous a laissées comme par testament : Voici votre Mère !
Et nous estimerons que Nos efforts ont pleinement abouti si, grâce à Nos exhortations, tous les fidèles n’ont désormais rien de plus à cœur, rien de plus cher que le culte de Marie, et si on peut appliquer à chaque chrétien ce que saint Jean a écrit de lui-même : Le disciple La reçut dans sa maison. (S. Jean, xix, 27.)

Aussi, vénérables Frères, à l’approche du mois d’octobre, Nous ne pouvons omettre de vous adresser une nouvelle exhortation aussi ardente que possible, afin que tous s’appliquent, par la récitation du Rosaire, à acquérir des mérites pour eux-mêmes et pour l’Église militante.
D’ailleurs, la divine Providence semble avoir permis, pour ranimer la piété languissante des fidèles, que ce genre de prière prît, à la fin de ce siècle, une extension merveilleuse : témoins les temples magnifiques et les célèbres sanctuaires voués au culte de la Mère de Dieu.
Cette divine Mère a reçu nos fleurs au mois de mai. Nous voudrions qu’un généreux élan de la piété universelle lui dédiât également octobre, le mois des fruits. Il convient, en effet, de consacrer ces deux saisons à Celle qui a dit d’elle-même : « Mes fleurs sont des fruits d’honneur et de vertu. » (Eccli., xxix, 23)

Les hommes sont naturellement portés à s’unir, à s’associer ; mais jamais peut-être ces liens de société n’ont été plus étroits ni recherchés avec une ardeur aussi vive et aussi générale qu’à notre époque. Personne n’aurait lieu de s’en plaindre, si ce penchant naturel, très noble en lui-même, n’était souvent détourné de son but et dirigé vers le mal. On voit en effet se réunir en groupes de genres divers des hommes impies qui joignent leurs efforts « contre le Seigneur et contre son Christ. » (Ps. II, 2) Toutefois, on peut constater – et cela Nous est très agréable – que, parmi les catholiques, on apprécie plus qu’autrefois les associations pieuses, qu’elles sont plus nombreuses dans l’Église, que les liens de la charité unissent, comme dans une demeure commune, et fusionnent pour ainsi dire tous les fidèles à tel point qu’ils peuvent être appelés et qu’ils semblent être vraiment des frères.

Au contraire, si l’on supprime la charité du Christ, personne ne peut se glorifier de ce nom, ni de cette union fraternelle. C’est ce que jadis Tertullien exposait vigoureusement en ces termes : « Nous sommes vos frères par droit de nature, parce que nous n’avons qu’une mère, quoique vous soyez à peine des hommes, parce que vous êtes de mauvais frères. Mais à combien plus juste titre ils sont appelés frères et regardés comme tels, ceux qui reconnaissent Dieu pour leur père commun, qui sont pénétrés du même esprit de sainteté, qui du sein de la même ignorance ont passé avec ravissement à la lumière de la même vérité. »

C’est sous des formes multiples que les catholiques ont coutume de constituer les sociétés très salutaires dont Nous parlons. Il y a les cercles, les caisses rurales, les réunions organisées les jours de fête pour reposer les esprits, les patronages pour la jeunesse, les confréries, et beaucoup d’autres associations formées dans des buts excellents. Assurément, toutes ces institutions – bien que, par leur titre, leur forme et leur fin particulière et prochaine, elles semblent de création récente – sont en réalité très anciennes. Il est certain, en effet, que l’on retrouve, à l’origine même du christianisme, des traces de pareilles associations. Mais, dans la suite, elles furent confirmées par des lois, distinguées par des insignes, gratifiés de privilèges, employées aux cérémonies du culte dans les temples, consacrées aux soins des âmes ou des corps ; elles reçurent des noms divers, suivant les époques. Leur nombre s’accrut tellement, dans le cours des siècles, qu’en Italie surtout il n’y a aucune région, aucune ville et presque aucune paroisse qui ne compte une ou plusieurs de ces sociétés.

Nous n’hésitons pas à attribuer, parmi ces associations, la place d’honneur à la confrérie dite du Très Saint Rosaire. En effet, si l’on considère son origine, elle brille entre toutes les institutions du même genre par son ancienneté, puisqu’elle a eu pour fondateur S. Dominique lui-même. Si l’on tient compte des privilèges, elle en a obtenu d’aussi nombreux qu’il est possible, grâce à la munificence de Nos prédécesseurs.
La forme et pour ainsi dire l’âme de cette institution, c’est le Rosaire de Marie, dont Nous avons longuement exposé ailleurs la vertu. Mais la puissance et l’efficacité du Rosaire, en tant qu’il constitue l’office propre de la confrérie à laquelle il a donné son nom, sont surtout considérables.
Nul n’ignore, en effet, combien il est nécessaire pour tous les hommes de prier, non que les décisions divines puissent être modifiées, mais parce que, comme l’a dit S. Grégoire, « les hommes, en demandant, méritent de recevoir ce qu’avant les siècles le Dieu tout-puissant a résolu de leur donner ». (Dialog. I, 8) S. Augustin, d’autre part, a dit : « Celui qui sait bien prier sait bien vivre. » (In Ps. CXVIII.) Mais les prières sont surtout puissantes pour obtenir le secours céleste lorsqu’elles sont faites publiquement, avec persévérance et union, par un grand nombre de fidèles, qui ne forment pour ainsi dire qu’un seul chœur de suppliants. C’est ce que montrent très clairement ces paroles des Actes des Apôtres, où il est dit que les disciples du Christ, attendant l’Esprit-Saint promis, « persévéraient unanimement dans la prière ». (Act. I, 14) Ceux qui emploieront cette manière de prier ne manqueront jamais d’en retirer de fruits. Or, c’est ce qui se produit pour les associés du Saint-Rosaire. En effet, de même que les prêtres, par la récitation de l’Office divin, supplient Dieu d’une façon publique, constante et, à cause de cela, très efficace ; ainsi, elle est publique d’une certaine manière, et incessante, et commune, la prière que font les associés en récitant le Rosaire, ou, comme l’ont appelé plusieurs Pontifes romains, le Psautier de la Vierge.

De ce que les prières publiques, comme Nous l’avons dit, sont préférables aux prières privées et ont une puissance d’impétration  plus grande, il est résulté que la confrérie du Saint-Rosaire a été nommée par les écrivains ecclésiastiques « la milice suppliante rassemblée par le Père Dominique sous les étendards de la divine Mère » de cette Mère que les saintes Lettres et l’histoire de l’Église saluent comme Celle qui a vaincu le démon et triomphé de toutes les erreurs. En effet, le Rosaire de Marie unit les fidèles qui pratiquent cette dévotion par un lien commun, semblable à celui qui existe entre des frères ou entre des soldats logés sous la même tente. Ainsi se trouve constituée une armée bien organisée et très puissante pour résister aux ennemis de l’intérieur ou du dehors. Les membres de cette pieuse association peuvent donc à juste titre s’appliquer ces paroles de saint Cyprien : « Nous avons une prière publique et commune ; et quand nous prions, ce n’est pas pour un seul, mais pour tout le peuple, parce que tous nous ne faisons qu’un. » (De orat. Domin.)
D’ailleurs, les annales de l’Église prouvent l’efficacité de semblables prières, en nous rappelant la défaite des troupes turques près des îles Echinades, ainsi que les victoires éclatantes remportées au siècle dernier sur le même peuple, à Temesvar en Hongrie et à Corfou. Grégoire XIII voulut perpétuer le souvenir du premier de ces triomphes, et il institua une fête en l’honneur de Marie victorieuse. Dans la suite, Notre Prédécesseur Clément XI donna à cette solennité le titre du Rosaire et décréta qu’elle serait célébrée chaque année dans l’Église universelle.
Mais parce que cette armée suppliante est « enrôlée sous l’étendard de la divine Marie », un nouveau mérite et un nouvel honneur rejaillissent sur elle. C’est pour cela surtout que, dans la récitation du Rosaire, on répète si souvent la Salutation angélique après l’Oraison dominicale. On pourrait croire, au premier abord, que cette répétition est incompatible en quelque sorte avec l’honneur dû à la divinité, et qu’elle nous porte à mettre dans le patronage de Marie une confiance plus grande qu’en la divine puissance. Mais tout au contraire : rien ne peut plus facilement toucher Dieu et nous le rendre plus propice.

En effet, la foi catholique nous enseigne que nous devons adresser nos prières, non seulement à Dieu, mais encore aux bienheureux habitants du ciel (Conc. Trid. sess XXV) ; bien que le mode de supplication doive différer, puisque nos prières s’adressent à Dieu comme au principe de tous les biens, et aux Saints comme à des intercesseurs auprès de Dieu. On peut, dit saint Thomas, adresser une prière à quelqu’un de deux façons : ou bien pour qu’il l’accomplisse par lui-même, ou bien pour qu’il en obtienne l’accomplissement. C’est de la première manière que nous prions Dieu, parce que toutes nos prières doivent avoir pour but d’obtenir la grâce et la gloire, que Dieu seul donne, selon qu’il est dit au psaume LXXXIII, verset 12e : « Le Seigneur donnera la grâce et la gloire. » Mais nous prions les anges et les Saints de la seconde manière, non point pour que Dieu connaisse par eux nos demandes, mais afin que, par leurs supplications et leurs mérites, nos prières puissent être exaucées. C’est pourquoi il est dit dans l’Apocalypse, chapitre VIII, verset 4e, que « la fumée des parfums composés des prières des saints s’éleva de la main de l’ange devant Dieu. » (S. Th. 2a 2ae, q. 83, a. 4)

Or, parmi tous les heureux habitants du ciel, qui donc oserait rivaliser avec l’auguste Mère de Dieu pour une grâce à obtenir ? Qui donc voit plus clairement, dans le Verbe éternel, les angoisses qui nous pressent, les besoins dont nous sommes assiégés ? Qui, plus qu’Elle, a reçu le pouvoir de toucher la Divinité ? Qui pourrait égaler les effusions de sa tendresse maternelle ? C’est précisément la raison pour laquelle, si nous ne prions pas les bienheureux comme nous prions Dieu, — « car nous demandons à la sainte Trinité d’avoir pitié de nous, et à tous les Saints, quels qu’ils soient, de prier pour nous (Ib.), — toutefois notre manière d’implorer la Vierge a quelque chose de commun avec le culte de Dieu, au point que l’Église supplie la Vierge par les mots mêmes dont elle se sert pour supplier Dieu : « Ayez pitié des pécheurs. » Les membres de la confrérie du saint Rosaire font donc une œuvre excellente en tressant de leurs salutations répétées et de leurs prières à Marie comme des guirlandes de roses. Si haute, en effet, est la grandeur de Marie, si puissante la faveur dont Elle jouit auprès de Dieu, que ne pas recourir à Elle dans ses besoins, c’est vouloir, sans ailes, s’élever dans les airs.

L’association dont Nous parlons a un autre mérite, que Nous ne devons point passer sous silence. Toutes les fois que, par la récitation du Rosaire de Marie, nous méditons les mystères de notre salut, nous imitons aussi parfaitement que possible l’office très saint confié jadis à la céleste milice des anges. Ce sont eux, qui ont révélé ces mystères successivement et en leur temps, qui y ont joué un grand rôle, qui ont rempli cette charge avec grand soin, dans une attitude tantôt joyeuse, tantôt affligée, tantôt triomphante. C’est Gabriel qui est envoyé vers la Vierge pour annoncer l’incarnation du Verbe éternel. Ce sont des anges, qui, dans la grotte de Bethléem, célèbrent la naissance du Sauveur. C’est un ange qui avertit Joseph de prendre la fuite et de se retirer en Égypte avec l’Enfant. Au jardin des oliviers, lorsque Jésus, accablé de douleur, répand une sueur de sang, c’est un ange qui, respectueusement, Le console. Lorsque, triomphant de la mort, Il est sorti du sépulcre, ce sont des anges qui l’annoncent aux saintes femmes. Des anges révèlent que Jésus est monté au ciel et proclament qu’Il en reviendra, environné des milices angéliques, auxquelles Il joindra les âmes des élus pour les emmener vers les chœurs célestes, au-dessus desquels a été exaltée la sainte Mère de Dieu.

C’est donc aux associés du Rosaire récitant cette pieuse prière que conviennent parfaitement ces paroles que l’apôtre saint Paul adressait aux nouveaux disciples du Christ : « Vous êtes montés sur la montagne de Sion ; vous êtes entrés dans la cité du Dieu vivant, dans la Jérusalem céleste, et beaucoup de milliers d’anges sont autour de vous. » (Héb., XII, 22) Quoi en effet de plus divin, quoi de plus suave que de contempler, que de prier en compagnie des anges ? Quelle espérance, quelle confiance on peut concevoir de jouir dans le ciel de la bienheureuse société des anges, lorsque, sur la terre, on les a déjà aidés, pour ainsi dire, à accomplir leur ministère !

C’est pour toutes ces raisons que les Pontifes romains ont toujours comblé des plus magnifiques éloges une association ainsi dévouée à Marie. Innocent VIII l’appelle « la très dévote confrérie » (Splendor paternae gloriae, 26 févr. 1491) ; Pie V célèbre ainsi ses bienfaits : « Les fidèles du Christ se trouvent soudain changés en d’autres hommes, les ténèbres de l’hérésie se dissipent, et la lumière de la foi catholique se révèle » (Consueverunt RR. PP., 17 sept. 1569) ; Sixte-Quint, observant combien cette institution a été salutaire à la religion, proclame qu’il lui est très dévoué. Beaucoup d’autres Pontifes, enfin, ou bien ont enrichi cette dévotion des plus abondantes et des plus magnifiques indulgences, ou bien l’ont prise sous leur protection particulière, soit en s’y associant, soit en lui accordant divers témoignages de leur bienveillance.

Excité par l’exemple de Nos prédécesseurs, Nous aussi, Vénérables Frères, Nous vous exhortons et vous encourageons avec ardeur, comme Nous l’avons déjà fait souvent, à entourer de votre meilleur dévouement cette milice sacrée, de telle sorte que, grâce à vos efforts, elle voie de jour en jour accourir sous ses drapeaux des effectifs plus nombreux. Que, par votre concours et par le concours des membres de votre clergé qui ont charge d’âmes, le peuple connaisse et apprécie comme il convient les avantages de cette confrérie et son utilité pour le salut éternel des hommes. Nous le demandons avec d’autant plus d’insistance que, tout dernièrement encore, on a vu refleurir une des formes les plus belles de la piété envers la très sainte Mère de Dieu au moyen du Rosaire, qu’on appelle le « Rosaire perpétuel ». Nous bénissons de grand cœur cette institution, et Nous souhaitons grandement que vous consacriez à la répandre votre zèle et votre activité.

Nous concevons l’espoir très vif que les louanges et les prières du Rosaire seront très puissantes si, sortant des lèvres et du cœur d’une grande multitude, elles ne se taisent jamais, et si jour et nuit, dans les diverses régions du globe, successivement, le concert continu de voix qui prient s’harmonise avec la méditation des choses divines. Cette continuité de supplications et de louanges a été annoncée, il y a bien des siècles, par ces paroles divines adressées à Judith, dans le cantique d’Ozias : « Tu es bénie par le Dieu Très-Haut par-dessus toutes les femmes qui sont sur la terre… car Il a aujourd’hui tellement glorifié ton nom, que ta louange ne s’arrêtera plus sur les lèvres des hommes. » Et tout le peuple d’Israël acclamait ces paroles en s’écriant : « Qu’il en soit ainsi ! qu’il en soit ainsi ! »

En attendant, comme gage des bienfaits célestes, et comme témoignage de Notre paternelle bienveillance, Nous accordons affectueusement dans le Seigneur, Vénérables Frères, à vous, à votre clergé, à tout le peuple confié à votre foi et à votre vigilance, la Bénédiction apostolique.


Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 12 septembre 1897, la vingtième année de Notre pontificat
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LÉON XIII, PAPE.



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samedi 31 décembre 2016

Discours sur la visitation de Marie



Naissance de Jean-Baptiste (Murillo)



Extrait de "Les gloires de Marie" (Tome II) de Saint Alphonse de Liguori :


DISCOURS SUR LA VISITATION DE MARIE

Marie est la trésorière de toutes les grâces du ciel. Ainsi, celui qui désire des grâces doit recourir à Marie ; et celui qui recourt à Marie doit être fermement persuadé qu'il obtiendra les grâces qu'il désire.

Une famille se croit heureuse quand elle est visitée par un Prince du sang royal, soit à cause de l'honneur qu'elle en reçoit, soit à cause des avantages qu'elle en attend. Mais on doit appeler bien plus heureuse l'âme qui est visitée par la Reine de l'univers, par Marie, qui ne peut manquer de combler de biens et de grâces les âmes qu'elle daigne visiter. La maison d'Obédédom fut bénie, lorsqu'on y déposa L'Arche du Seigneur (1 Par. 13) ; comment ne recevrait-on pas des grâces et des bénédictions beaucoup plus précieuses, quand on est visité par cette Arche vivante de Dieu par la Mère du Sauveur ? Marie, dès qu'elle entra dans la maison de Jean-Baptiste, combla la famille de tous les dons du ciel, et c'est pour cette raison que la fête de la Visitation s'appelle communément la fête de Notre-Dame des grâces. Considérons d'abord que celui qui désire des grâces doit recourir à Marie ; et ensuite, que celui qui recourt à Marie doit être persuadé qu'il obtiendra les grâces qu'il désire.


1er Point.
Lorsque la Sainte Vierge eut appris de l'archange Gabriel que sa cousine Élisabeth était enceinte de six mois, éclairée intérieurement des lumières de l'Esprit-Saint, elle connut que le Verbe incarné et devenu son Fils voulait commencer à manifester au monde les richesses de sa miséricorde, en répandant ses premières grâces sur toute cette pieuse famille. À l'instant Marie quitta sa chère solitude, et partit pour aller voir Élisabeth. Comme la charité supporte tout, et qu'elle ne veut aucun retard, dit S. Ambroise, Marie, sans s'inquiéter de la fatigue d'un long et pénible voyage, se mit en chemin. Dès qu'elle fut arrivée chez sa cousine, elle la salua et la salua la première. Cette visite de la Vierge ne fut point comme celles des mondains, qui se réduisent d'ordinaire à des cérémonies et à de vaines protestations : la visite de Marie procura à cette maison un trésor de grâces. Dès l'entrée de la Vierge, et à sa première parole, Élisabeth fut remplie de l'Esprit-Saint, Jean-Baptiste fut délivré du péché originel, et sanctifié ; il le montra en tressaillant d'allégresse dans le sein de sa mère, comme le déclara Élisabeth. De sorte que, suivant la remarque de S. Bernardin de Buste, c'est en vertu de la salutation de Marie, que Jean reçut la grâce de l'Esprit-Saint qui le sanctifia. « La voix de Marie pénétrant dans Élisabeth par ses oreilles, descendit jusqu'à l'enfant, qui reçut le Saint-Esprit par la vertu de cette salutation. »

Puisque ces premiers fruits de la rédemption passèrent tous par Marie, et qu'elle fut le canal qui communiqua la grâce à Jean-Baptiste, l'Esprit-Saint a Élisabeth, le don de prophétie à Zacharie, et tant d'autres bénédictions à cette sainte famille, qui furent les premières grâces que nous sachions avoir été accordées sur la terre par le Verbe, après son incarnation, il est bien juste de croire que Dieu dès lors établit Marie cet aqueduc universel, comme l'appelle S. Bernard, par lequel devaient ensuite passer toutes les autres grâces que le Seigneur voudrait nous accorder, ainsi que nous l'avons dit au Chapitre V du premier Volume.

C'est donc avec raison que la Mère de Dieu est appelée le trésor, la trésorière et la dispensatrice des grâces divines ; c'est ainsi que l'appellent le vénérable Abbé de Celles, S. Pierre Damien, le bienheureux Albert le grand, S. Bernardin, S. Grégoire Thaumaturge, Richard de Saint-Laurent, et autres. S. Bonaventure, en parlant du champ dont il est dit dans l'Évangile qu'il renfermait un trésor, et qu'on devait l'acheter à tout prix (Matth. 13. 44) assure que « ce champ signifie Marie, dans laquelle est renfermé le trésor de Dieu, qui est Jésus-Christ, et avec Jésus-Christ la source de toutes les grâces. » « Toutes les grâces que le Seigneur veut nous accorder, il les a mises entre les mains de Marie, pour nous montrer que tout le bien que nous recevons, nous le recevons par son intercession. » Nous l'apprenons de Marie elle-même, qui dit : C'est en moi que sont toutes les grâces des vrais biens que vous pouvez désirer en votre vie. (Eccli. 24) Oui, ô notre Mère et notre espérance, nous le savons, lui disait S. Pierre Damien, « tous les trésors des divines miséricordes sont placés entre vos mains. » « Ô Marie , toutes les grâces que Dieu a résolu de faire aux hommes, il veut les faire passer par vous ,il vous en a confié tous les trésors. » « Il n'est donc aucune grâce qui nous parvienne sans votre secours. »
Le bienheureux Albert le Grand commente ainsi ces paroles de l'Ange, Vous avez trouvé grâce : (Luc. 1) « Ô Marie, ne craignez pas, car vous avez trouvé la grâce. “Vous ne l'avez point ravie, comme voulait le faire Lucifer : vous ne l'avez point perdue comme Adam : vous ne l'avez pas achetée, comme voulait l'acheter Simon le Magicien ; mais vous l'avez trouvée, parce que vous l'avez cherchée.” Vous avez trouvé a grâce incréée, qui est Dieu lui-même devenu votre fils, et avec elle vous avez trouvé et obtenu tous les biens créés. »
S. Pierre Chrysologue conclut que « la Mère de Dieu trouva cette grâce, pour procurer le salut à tous les hommes. » Et ailleurs il dit que « Marie trouva une grâce si abondante, qu'elle suffit pour sauver tous les hommes. » « Comme Dieu a créé le Soleil pour éclairer la terre, ainsi il a créé Marie pour dispenser par son moyen toutes les divines miséricordes. » « Dès que la Vierge fut faite Mère du Rédempteur, elle acquit une sorte de juridiction sur toutes les grâces. »

« Si donc nous voulons obtenir quelque grâce, nous devons recourir à Marie, qui ne peut manquer d'obtenir pour ses serviteurs tout ce qu'elle demande, puisqu'elle a trouvé la grâce divine, et qu'elle la trouve toujours ; » et c'est exactement le sentiment de S. Bernard. Adressons-nous donc à Marie, la trésorière et la dispensatrice des grâces, « puisque telle est la volonté suprême du Maître universel, que toutes les grâces s'accordent par l'entremise de Marie : » Qui dit tout, n'excepte rien. Mais, comme pour obtenir les grâces, il faut avoir la confiance, voyons maintenant combien nous devons être persuadés que nous les obtiendrons en recourant à Marie.


2e Point.
Pourquoi Jésus-Christ a-t-il remis entre les mains de sa Mère toutes les richesses des miséricordes qu'il nous destine, si ce n'est pour qu'elle en enrichisse les fidèles qui l'aiment, qui l'honorent et qui recourent à elle avec confiance ? « Les richesses sont avec moi, dit Marie, pour enrichir ceux qui m'aiment ; (Prov. 8. 21) » car l'Église applique ces paroles à Marie. « C'est uniquement pour notre usage, que ces richesses de vie éternelle se conservent dans le sein de la Vierge, où Dieu les a placées, pour enrichir les pauvres. » S. Bernard ajoute que « Marie a été donnée au monde comme un canal de miséricorde, pour que par elle les grâces du ciel descendissent sans interruption sur les hommes. »

Le même Saint cherche la raison pour laquelle l'Ange Gabriel ayant déjà trouve Marie pleine de grâce en la saluant, lui dit ensuite que l'Esprit-Saint allait descendre en elle, pour la remplir encore plus de grâces. Si elle était déjà pleine de grâce, que pouvait faire de plus la venue du divin Esprit ? « Marie, répond-il, était déjà pleine de grâce, il est vrai, mais le Saint-Esprit lui en donna une mesure surabondante, afin qu'elle pourvût à tous nos besoins. »

Bienheureux celui qui me trouve en recourant à moi (Prov. 8. 35), dit Marie ; il trouvera la vie, et la trouvera facilement ; car, ainsi qu'il est aisé de trouver et de puiser à une grande fontaine autant d'eau qu'on en désire, de même il est aisé de trouver des grâces et le salut éternel en recourant à Marie ! Il suffit de les lui demander pour les avoir. Avant la naissance de Marie, « on n'avait pas sur la terre cette grande abondance de grâces qu'on y voit de nos jours, parce qu'on n'y possédait pas Marie, qui en est l'admirable canal. » Mais à présent que nous avons cette Mère de miséricorde, quelles grâces pourrions-nous craindre de ne pas obtenir en recourant à elle ? « Je suis, dit-elle, la ville de refuge, pour tous ceux qui recourent à moi. Venez donc, mes chers enfants, et vous obtiendrez par moi les grâces plus abondamment que vous ne le pensez. »

Une servante de Dieu vit en Esprit la Mère du Sauveur sous la forme d'une fontaine, où plusieurs personnes puisaient beaucoup d'eau, symbole de la grâce, mais qu'arrivait-il ensuite ? Ceux qui portaient des vases entiers conservaient les grâces reçues, tandis" que ceux qui portaient des vases fêlés, c'est-à-dire des âmes chargées de péchés, recevaient bien les grâces, mais ils les perdaient presque aussitôt. Du reste il est certain que par l'entremise de Marie, les hommes même les plus ingrats et les pécheurs les plus misérables obtiennent tous les jours des grâces innombrables.

S. Augustin lui dit : « C'est par vous que nous, misérables, héritons de la miséricorde ; pécheurs, du pardon ; vils et rampants, de dons sublimes ; charnels, de grâces célestes ; mortels, de la vie ; voyageurs, de la patrie. »

Ranimons donc notre confiance de plus en plus, toutes les fois que nous recourons à Marie pour en obtenir des grâces ; et pour l'augmenter, rappelons-nous sans cesse les deux grandes qualités de cette Mère incomparable, savoir : le désir de faire du bien et le pouvoir qu'elle tient de son Fils d'obtenir tout ce qu'elle demande. Pour bien connaître le désir qu'éprouve Marie de nous être utile et propice, il suffit de considérer le mystère de la visite de Marie à Sainte Élisabeth.

La longueur d'un pénible voyage n'empêcha point Marie, toute faible et délicate qu'elle était, de se mettre aussitôt eu route ; elle y fut décidée par cet esprit de charité dont son cœur fut sans cesse embrasé, pour aller commencer dès lors son grand office de dispensatrice des grâces. Ce n'est pas que Marie allât pour s'assurer si ce que l'Ange lui avait dit de la grossesse d'Élisabeth était vrai ; non : mais toute ravie de pouvoir être utile à cette famille, transportée de joie dans la pensée du bien qu'elle allait faire aux autres, et tout occupée de ce ministère de charité, elle partit avec empressement, expression que l'Évangéliste n'emploie pas quand il parle du retour de Marie, après qu'elle eut rempli sa mission et rendu service à cette maison.
« Quel autre motif en effet pouvait engager la Mère de Dieu à faire ce voyage avec tant de célérité, si ce n'est le désir d'exercer sa charité envers cette famille ? »

Marie, en montant au ciel, n'a pas perdu cet esprit de charité envers les hommes : il a au contraire augmenté en elle, parce que là elle connaît mieux nos besoins, et compatit davantage à nos misères. « Marie éprouve un plus grand désir de nous secourir, que nous n'en avons d'être secourus ; » « c'est même l'offenser que de ne lui point demander des grâces, » « puis que l'inclination de Marie est de les distribuer à tout le monde, et qu'elle en enrichit abondamment ses fidèles serviteurs. »
« Trouver Marie , c'est trouver toute sorte de biens. Qui que ce soit peut la trouver, fût-il le plus grand pécheur du monde ; car elle est si bienfaisante, qu'elle ne rejette aucun de ceux qui ont recours à elle. » « Je vous invite tous à recourir à moi (c'est ainsi que Thomas a Kempis la fait parler), je vous attends tous : je vous désire tous, et je ne méprise jamais un pécheur, quelque désespéré qu'il soit, quand il implore mon secours. » Celui qui l'invoque la trouve toujours disposée à le secourir, et à lui obtenir par ses puissantes prières toutes les grâces qui conduisent au salut éternel.
J'ai dit, par ses puissantes prières, parce que le second motif qui doit augmenter notre confiance en Marie, c'est qu'elle obtient de Dieu tout ce qu'elle demande en faveur de ceux qui l'honorent. « Observez la grande vertu des paroles de Marie, puisqu'à sa voix la grâce de l'Esprit-Saint fut conférée à Élisabeth et à Jean son fils. »
« Le Sauveur aime que Marie le prie pour nous, parce que toutes les grâces qu'il accorde alors, il les accorde moins à nous, qu'à sa Mère. »
Jésus se fait en quelque sorte une obligation d'exaucer lotîtes les demandes de Marie, et de lui obéir à cet égard comme à sa véritable Mère ; « les prières de cette Mère ont une certaine autorité sur le cœur du Seigneur, et elle obtient le pardon aux plus grands pécheurs, quand ils l'invoquent. » Aux noces de Cana, Marie demanda à son Fils le vin qui manquait : et quoique le temps destiné aux miracles ne fût pas encore arrivé, le Sauveur, pour obéir à sa Mère, fit le miracle qu'elle demandait, en changeant l'eau en vin.

Si nous voulons des grâces, allons au trône de la grâce (Hébr. 4. 16), c'est Marie : et allons-y avec la ferme espérance d'être exaucés, puisque Marie obtient tout ce qu'elle demande à son fils. La Sainte Vierge a révélé à Sainte Mechtilde, que « l'Esprit-Saint, en la remplissant de toute sa douceur, l'avait rendue si agréable à Dieu, que quiconque demandait des grâces par son entremise, les obtenait. »
Saint Anselme pense que « quelquefois les grâces nous sont plutôt accordées en recourant à Marie, qu'en recourant au Sauveur lui-même : » ce n'est pas que Jésus-Christ ne soit la source et le maître de toutes les grâces, mais c'est que les prières de Marie étant celles d'une mère, elles ont plus de force que les nôtres. Ne nous éloignons donc jamais des pieds de cette dispensatrice des grâces, et disons-lui sans cesse : « Ô Mère de Dieu, ouvrez-nous la porte de votre cœur, qui est si compatissant ; priez pour nous, car vos prières procurent le salut à tous les hommes. » En, recourant à Marie, il vaudra mieux la prier de demander pour nous le6 grâces qu'elle tait être plus convenables à notre salut. Un bon Religieux se trouvant malade demandait à Marie la guérison. La Vierge lui apparut suivie de Ste Cécile et de Ste Catherine, et lui dit avec une très grande douceur : Que veux-tu, mon fils, que je fasse pour toi ? Une aussi belle offre embarrassa le malade et il ne savait que répondre.
Alors une de ces Saintes lui dit : Ne demande rien, remets-toi entièrement entre ses mains, parce que Marie saura te faire une grâce bien plus avantageuse pour toi que tout ce que tu pourrais lui demander. Le malade suivit ce conseil, et la Mère de Dieu lui obtint la grâce d'une parfaite guérison.
Si nous désirons être visités par cette Reine du Ciel, il sera très à propos que nous la visitions souvent nous-mêmes dans quelque Église qui lui soit dédiée. Les avantages de cette pratique sont prouvés par l'exemple qui suit.


Exemple


Deux Religieux s'acheminaient vers un sanctuaire de la Ste Vierge. Surpris de la nuit dans un grand bois, ils ne savaient plus que faire. Mais en s'avançant un peu plus, ils crurent voir une maison à travers l'obscurité. Ils cherchent la porte, frappent, et entendent à l'instant qu'on leur demande qui ils sont. Ils répondent qu'ils sont deux pauvres Religieux égarés, et qu'ils demandent à loger, pour n'être pas dévorés par les loups. On leur ouvre la porte, et ils voient venir deux Pages richement vêtus, qui les reçoivent avec beaucoup de politesse.
Les Religieux demandent : qui habite ce palais ? Les Pages répondent que c'est une Dame très pieuse.
Nous désirerions bien, répliquent-ils, la saluer, et la remercier de sa charité envers nous. Précisément, disent les Pages, c'est à elle que nous vous conduisons, car elle veut vous parler. Ils montent, ils trouvent les chambres toutes illuminées, bien meublées, et parfumées d'une odeur si agréable, qu'elle semblait celle du paradis. Ils entrent dans la chambre de la maîtresse du logis, voient une Dame majestueuse et d'une rare beauté, qui les accueillit avec une extrême bonté, et leur demande où ils vont. Ils répondent qu'ils se rendent à une Église de la Sainte Vierge. Quand vous partirez, reprend la Dame, je vous donnerai une lettre qui vous sera très utile. Les Religieux se sentaient embrasés de l'amour de Dieu, et goûtaient une joie intérieure qui leur avait été inconnue jusqu'alors.
Ils allèrent ensuite prendre du repos, autant que la joie le leur permit. Le matin, ils allèrent prendre congé de la Dame, et recevoir la lettre qu'elle leur remit en effet, et ils partirent. Mais sortis du palais, ils s'aperçurent que la lettre n'avait point d'adresse ; ils regardèrent de tous côtés, et ne virent plus la maison. Ils lurent la lettre, et reconnurent que c'était la sainte Vierge Marie qui leur écrivait, leur apprenait que c'était elle qu'ils avaient vue au château, et que, pour récompenser leur dévotion envers elle, elle les avait pourvus de maison et de rafraîchissements dans cette forêt ; elle les exhortait à continuer de la servir et de l'aimer, et leur promettait à cette condition de les secourir durant leur vie et à leur mort.


Prière


Vierge sainte et sans tache, puisque vous êtes la dispensatrice universelle de toutes les grâces de Dieu, vous êtes donc l'espérance de tout le monde, et la mienne. Je remercie sans cesse mon Seigneur et mon Dieu de m'avoir appris que vous êtes le moyen que je dois prendre pour obtenir les grâces et pour me sauver ; vous êtes le moyen, ô Mère de Dieu, puisque je sais que c'est d'abord par les mérites de Jésus-Christ, puis par votre intercession, que je me dois sauver. Ah ! ma Reine et ma Mère ! vous vous êtes hâtée de visiter et de sanctifier par votre visite la maison d'Élisabeth ; daignez aussi visiter, et visitez bientôt ma pauvre âme. Ne tardez pas, ô Marie ; vous avez mieux que moi combien elle est pauvre et accablée de maux, d'affections déréglées, de mauvaises habitudes et de péchés commis, maux contagieux qui la conduiraient à la mort éternelle. Vous pouvez l'enrichir, ô Mère de grâces, et la guérir de toutes ses infirmités. Visitez-moi donc durant ma vie et surtout à l'heure de ma mort, parce que c'est alors que votre assistance me sera plus nécessaire. Je ne demande pas que vous me visitiez sur la terre par votre présence visible, comme vous avez visité tant d'autres chrétiens vos serviteurs, qui n'étaient pas indignes ni ingrats comme je le suis. Je désire seulement vous voir un jour dans le ciel, pour vous y aimer davantage, et vous remercier de tout le tien que vous m'aurez fait. Maintenant il me suffit que vous me visitiez par votre miséricorde, et que vous priiez pour moi.
Priez donc, ô Marie, et recommandez-moi à votre divin Fils. Vous connaissez mieux que moi mes misères et mes besoins. Que vous dirai-je de plus ? Ayez pitié de moi. Je suis si misérable et si ignorant, que je ne sais pas même connaître ni demander les grâces qui me sont les plus nécessaires. Demandez-les vous-même pour moi, et obtenez-les-moi de votre Fils, ces grâces que vous savez être les plus utiles et les plus nécessaires au bien de mon âme. Je m'abandonne tout entier entre vos mains, et je prie seulement la Majesté divine de m'accorder par les mérites de mon Sauveur Jésus-Christ ce que vous lui demanderez pour moi. Demandez, donc pour moi, ô Vierge très sainte, ce que vous jugerez à propos. Vos prières ne sont jamais rejetées. Ce sont les prières d'une Mère à un Fils qui vous aime tant, et qui prend plaisir à nous accorder tout ce que vous lui demandez ; pour vous rendre ainsi plus d'honneur, et vous témoigner en même temps le grand amour qu'il a pour vous. Faisons donc ainsi, ô Marie : Je mets ma confiance en vous ; et vous, daignez vous charger de mon salut. Ainsi soit-il.






Lire "Les gloires de Marie" (Tome 1, Tome II).


Reportez-vous à Discours sur la Naissance de Marie, Discours sur la Purification de Marie, Discours sur l'Assomption de Marie, Discours sur les douleurs de Marie, De l'humilité de Marie, Méditation sur la dévotion envers Marie, La Sainte Vierge Marie, Mère de Miséricorde, La vraie dévotion à la Sainte Vierge Marie, Pratiques de dévotion envers Marie : L'Ave Maria, Et le Dragon persécuta la femme qui enfanta le fils, Inimitiés entre les enfants de Marie et les esclaves du Diable, Le Saint-Esprit dans le Nouveau Testament, première création : La Sainte Vierge Marie, Homélie prononcée par le Cardinal Pie dans la solennité du couronnement de Notre-Dame de Lourdes, Prière de Pie XII pour la Neuvaine à l'Immaculée Conception, Histoire de Notre-Dame de Genazzano, Le Chapelet ou "Petite couronne", Litanie de la Sainte Vierge Marie, Litanie du Cœur immaculé de Marie, Le Vœu de Louis XIII et la consécration de la France à la Sainte Vierge Marie, Cantique pour le Jour de l'Assomption, Munificentissimus Deus, sur la définition du dogme de l'Assomption, du Pape Pie XII, Litanie de Notre-Dame de la Délivrance, Litanie de Notre-Dame du Perpétuel Secours, La litanie de l'Humilité, Ineffabilis Deus sur le Dogme de l'Immaculée Conception, Dévotion au Très Saint Rosaire et Fabriquer un oratoire en l'honneur de Marie.















samedi 17 décembre 2016

Méditation pour le Dix-septième jour de Décembre



Extrait de "Esprit du R.P. AVRILLON pour passer saintement l'Avent et le Carême" :





LE DIX-SEPTIÈME JOUR DE DÉCEMBRE

Jour d'obéissance


PRATIQUE

Soyez obéissant aux ordres de Dieu, écoutez sa voix, il ne manquera pas de parler à votre cœur. Dès que vous verrez la lumière, marchez, sinon elle s'éteindra, et Dieu ne parlera plus. Prenez la divine Marie pour votre modèle, obéissez à l'inspiration comme elle.


MÉDITATION

Marie partit eu ce même temps, et s'en alla en diligence vers les montagnes de Judée, en une ville de la tribu de Juda. (Luc, I)


1er point. Marie nous montre une persévérance héroïque dans la pratique de l'obéissance ; elle vient d'obéir à Dieu dans le mystère de l'Incarnation, et ce même Dieu lui inspire d'aller visiter Élisabeth pour lui annoncer cette grande nouvelle, et pour porter l'auteur de la grâce à Jean-Baptiste ; elle obéit et se met en chemin.
Dieu a toujours récompensé l'obéissance d'une manière surprenante, c'est un sacrifice qui surpasse en mérite tous ceux de l'Ancien Testament ; dans ceux-là on n'immolait qu'une chair étrangère, et dans celui-ci on s'immole soi-même. Il ne suffit pas d'obéir une fois au Seigneur, mais il faut persévérer dans cette obéissance jusqu'à la mort, si nous voulons avoir la couronne qui nous est promise.


Marie s'en alla en diligence vers les montagnes de Judée. (Luc , I)


2e point. Ces paroles de l'Évangile nous marquent la promptitude et le courage de l'obéissance de Marie pour surmonter les difficultés qui s'y rencontrent. Dès qu'elle connaît la volonté de Dieu, elle se hâte, et son obéissance ne peut être retardée ni ralentie par la rapidité des montagnes, par la chaleur excessive de la saison, par la jeunesse de son âge, par la délicatesse de son tempérament, par la difficulté du voyage ; elle trouve dans l'obéissance des ressources à sa faiblesse : tant il est vrai que, quand on obéit avec promptitude et courage, on ne trouve rien de difficile.


SENTIMENTS

Ô vénérable et sainte obéissance, s'écrie saint Augustin , vous faites le salut de nos consciences, vous êtes la gardienne de nos vertus, vous nous fermez l'enfer et vous nous ouvrez le ciel (D. Aug. Serm. ad Off.). Je suis couvert de confusion, et pénétré de douleur, quand je pense à mes désobéissances ; ce seul nom de chrétien que je porte ne devrait-il pas m’engager à obéir, puisque Jésus-Christ mon modèle a été obéissant jusqu'à la mort de la croix.
Apprenez-moi donc, Seigneur, à vous obéir comme vous avez obéi vous-même : arrêtez mes révoltes, et pardonnez-les-moi : soumettez mon esprit, réveillez ma langueur, engagez ma volonté à suivre toujours la vôtre, et embrasez-moi d'une sainte ardeur pour vous être obéissant jusqu'au dernier soupir.


SENTENCES

Jésus s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix : c'est pourquoi Dieu l'a exalté, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom (Philip. 2).

Ni l'occupation à une action sainte, ni le repos d'une éminente contemplation, ni l'effusion des larmes de pénitence, ne peuvent dispenser de l'obéissance (D. Bern. in Serm.).


RÉFLEXIONS

Dieu est un être indépendant par sa divine nature ; sa volonté est le premier mobile de toutes les volontés créées ; il est non seulement libre par lui-même, mais il est encore l'auteur et le principe de toute liberté.
C'est par un acte de cette divine volonté que le Fils de Dieu s'est fait homme et a sacrifié sa liberté en s'assujettissant à toutes les misères de l'humanité, excepté au péché. Heureuse et sublime servitude ! précieux et avantageux esclavage ! qui nous délivre du honteux esclavage du péché et nous procure la vraie liberté des enfants de Dieu !


O SAPIENTlA

Ô Sagesse divine, sagesse éternelle, sagesse incréée du Très-Haut, qui savez atteindre d'un terme à l'autre avec force, pour surmonter tous les obstacles, et qui disposez tout avec une douceur ineffable, pour gagner les cœurs les plus farouches et les plus rebelles, venez nous instruire, venez nous apprendre les voies de la prudence, et nous conduire sûrement dans le chemin du salut.


HOMMAGE AU CŒUR ADORABLE DE JÉSUS

Cœur adorable de mon Jésus, unique objet de toutes mes richesses et de tous mes désirs, et dans lequel il s'est passé tant de mystères d'amour, vous brûlez d'un amour incompréhensible pour votre père céleste ; et vous lui rendez une infinité d'hommages et d'adorations d'un mérite infini : je m'y unis de tout mon cœur pour le temps et l'éternité.







Reportez-vous à Méditation pour le premier Lundi de l'Avent : Jour de confiance, Méditation pour le Premier Mardi de l'Avent : Jour de vigilance, Méditation pour le Premier Mercredi de l'Avent : Jour de fidélité, Méditation pour le Premier Jeudi de l'Avent : Jour de ferveur, Méditation pour le deuxième Jeudi de l'Avent : la vertu de patience, Méditation pour le premier Vendredi de l'Avent, Méditation pour le deuxième Mercredi de l'Avent, Méditation pour le troisième Mardi de l'Avent : l'esprit de prière, Méditation pour le troisième Mercredi de l'Avent, Méditation pour le troisième Jeudi de l'Avent : la modestie, Méditation pour le seizième jour de décembre, Méditation pour le dix-huitième jour de décembre, Méditation pour le dix-neuvième jour de décembre, Méditation pour le vingtième jour de décembre, Méditation pour le Vingt-et-unième Jour de Décembre, Méditation pour le vingt-deuxième jour de décembre, Méditation sur l’Épiphanie, Méditation pour la veille de Noël, Discours sur la Visitation de Marie, Méditation sur la Nativité, Méditation pour le premier dimanche de Carême et L'institution du Carême et la manière dont les premiers chrétiens le passaient.













vendredi 16 décembre 2016

Méditation pour le Seizième jour de Décembre



Extrait de "Esprit du R.P. AVRILLON pour passer saintement l'Avent et le Carême" :





LE SEIZIÈME JOUR DE DÉCEMBRE

Jour de reconnaissance


PRATIQUE

Aujourd'hui, honorez le premier moment du séjour du Verbe incarné dans le chaste sein de Marie ; consacrez votre journée à l'Incarnation du Verbe ; occupez-vous de tendres réflexions sur ce profond mystère. Remerciez ce Dieu de gloire et de bonté, qui a bien voulu se faire homme pour nous sauver ; unissons notre reconnaissance à celle de la Vierge, et multiplions-en souvent les actes pendant la journée.


MÉDITATION

Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu'il a regardé la bassesse de sa servante. (Luc, I)


1er point. Sainte Élisabeth, à l'arrivée de Marie, avait senti l'auteur de la grâce que cette divine mère portait dans son chaste sein, par le tressaillement de Jean-Baptiste ; elle s'écria pat un mouvement du Saint-Esprit : Soyez bénie entre toutes les femmes ! Et d'où me vient un si grand bonheur que la mère de mon Dieu me vienne visiter ? Cet éloge si pur, qui élevait Marie au-dessus de toutes les créatures mortelles, fit sortir de sa bouche ce cantique sublime de Magnificat, qu'on peut appeler une action de grâces continuelle. Tout abîmée dans la voie de sa bassesse, elle renvoie à Dieu toutes les louanges qu'on lui donne ; elle ne publie la grandeur et la puissance de Dieu que pour mieux insinuer sa bassesse et son néant : c'est un combat entre la grandeur et l'humilité, entre les bienfaits et la reconnaissance, où la grâce décide ; on la traite de mère de Dieu, elle ne se regarde et ne veut être regardée que comme sa servante ; elle proteste avec action de grâces que c'est Dieu qui a tout fait en elle, et elle public la sainteté de son nom, l'étendue de sa puissance et la grandeur de ses miséricordes.

2e point. Telle fut la reconnaissance de Marie ; elle s'humilie et s'avoue redevable à la puissance et à la bonté de Dieu de ce qu'il avait opéré en elle ; tout son esprit est appliqué à reconnaître ses divines miséricordes ; tout son cœur est pénétré de la plus vive reconnaissance ; toute sa voix le publie dans l'admirable cantique d'actions de grâces, et elle va exprimer sa reconnaissance par ses bonnes œuvres en servant humblement sa cousine pendant trois mois.
Imitons ce grand modèle de reconnaissance ; rendons de continuelles actions de grâces à Dieu de ses bienfaits, avec la même humilité : c'est le moyen de nous acquitter envers ce souverain bienfaiteur, et de mériter de nouvelles grâces de sa libéralité, qui ne met point de bornes à ses faveurs à l'égard des cœurs reconnaissants.


SENTIMENTS

Que je sens ici mon impuissance et ma faiblesse, ô mon divin Sauveur, et l'extrême besoin que j'ai de votre secours pour vous rendre les actions de grâces que je vous dois. Je vous dois l'être et la vie ; et cette vie entière je devrais la consacrer à la reconnaissance. Seigneur, ne donnez de fidélité à ma mémoire que pour se rappeler vos bienfaits, de vivacité à mon esprit que pour y penser, de tendresse à mon cœur que pour les sentir, et de force à ma voix que pour les publier.
Ô mon Sauveur, chargez-vous vous-même de ma reconnaissance, afin que je puisse dire comme le prophète : Mon Seigneur rendra grâces pour moi (Ps. 137). Rendez-vous grâces à vous-même des faveurs dont je vous suis redevable ; vous m'avez donné votre chair, votre sang, votre Passion, votre mort et tous vos mérites : je vous les offre, Seigneur, à vous-même en actions de grâces ; pourriez-vous ne les pas accepter ?


SENTENCES

Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu'il m'a faits (Ps. 115) ?

Heureux est celui qui recueille arec application toutes les grâces qu'il a reçues ; qui se les remet devant les yeux, et qui en rend de continuelles actions de grâces à Dieu (D. Bern. serm. 10 in Cant.).



RÉFLEXIONS

La gloire appartient à Dieu seul. Les anges la chantent dans le ciel, les hommes la reconnaissent sur la terre ; les cieux même, quoique insensibles, l'annoncent et la publient (Ps. 18). Voilà cependant le Verbe divin qui éclipse et sacrifie cette gloire dans le mystère de l'Incarnation, et y substitue le mépris, l'humiliation et l'infamie, parce qu'il nous aime, qu'il veut que nous l'aimions et que nous marchions sur ses traces. Jésus-Christ a trouvé la gloire dans cette infamie, dit saint Augustin ; il tire sa grandeur de sa bassesse, son humilité fait son élévation, et ses opprobres font sa gloire et la nôtre.


HOMMAGE À L'ESPRIT DE JÉSUS ENFANT

Esprit divin de mon Jésus, je vous rends mes plus tendres et mes plus respectueux hommages. Ô profondeur, ô sublimité, ô abîme de sagesse et de science renfermés dans un corps d'enfant, je vous adore !
Ô source de lumière, guérissez mon ignorance, dissipez mes ténèbres, éclairez mon âme, embrasez-la de vos divines ardeurs et faites que je vous aime de tout mon cœur dans le temps et dans l'éternité.


ORAISON JACULATOIRE

Levez-vous, Jérusalem, recevez la lumière ; car voilà qu'elle vient, et que la gloire du Seigneur se lève sur vous (Isaïe 60) !






Conseil : Si vous possédez une Bible commentée (ou missel commenté), nous vous recommandons la plus grande prudence face à certains commentaires modernistes et erronés, selon l'édition, la date et l'auteur de ceux-ci.






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jeudi 17 décembre 2015

Quelques passages prophétiques et références sur l'Esprit-Saint dans la Bible



Le serpent d'Airain (Charles Le Brun)



La venue de Jean le Baptiste



Isaïe 40, 3-5


Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu.
Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée !
Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé. »

Malachie 3, 1-4


Voici que j’envoie mon messager pour qu’il prépare le chemin devant moi ; et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez. Le messager de l’Alliance que vous désirez, le voici qui vient, – dit le Seigneur de l’univers.
Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera ? Car il est pareil au feu du fondeur, pareil à la lessive des blanchisseurs.
Il s’installera pour fondre et purifier : il purifiera les fils de Lévi, il les affinera comme l’or et l’argent ; ainsi pourront-ils, aux yeux du Seigneur, présenter l’offrande en toute justice.
Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem sera bien accueillie du Seigneur, comme il en fut aux jours anciens, dans les années d’autrefois.

Malachie 3, 23-24


Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable.
Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères, pour que je ne vienne pas frapper d’anathème le pays !

Luc 1, 5-17


Il y avait, au temps d’Hérode le Grand, roi de Judée, un prêtre du groupe d’Abia, nommé Zacharie. Sa femme aussi était descendante d’Aaron ; elle s’appelait Élisabeth.
Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur de façon irréprochable.
Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile et, de plus, ils étaient l’un et l’autre avancés en âge.
Or, tandis que Zacharie, durant la période attribuée aux prêtres de son groupe, assurait le service du culte devant Dieu, il fut désigné par le sort, suivant l’usage des prêtres, pour aller offrir l’encens dans le sanctuaire du Seigneur.
Toute la multitude du peuple était en prière au dehors, à l’heure de l’offrande de l’encens.
L’ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l’autel de l’encens.
À sa vue, Zacharie fut bouleversé et la crainte le saisit.
L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée : ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean.
Tu seras dans la joie et l’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance,
car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ; il fera revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; il marchera devant, en présence du Seigneur, avec l’esprit et la puissance du prophète Élie, pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants, ramener les rebelles à la sagesse des justes, et préparer au Seigneur un peuple bien disposé. »



Jésus-Christ annoncé dans l'Ancien Testament



Isaïe 7, 14


C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).

Isaïe 4, 2-3


Ce jour-là, le Germe que fera grandir le Seigneur sera l’honneur et la gloire des rescapés d’Israël, le Fruit de la terre sera leur fierté et leur splendeur.
Alors, ceux qui seront restés dans Sion, les survivants de Jérusalem, seront appelés saints : tous seront inscrits à Jérusalem pour y vivre.

Isaïe 9, 5


Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».


Zacharie 3, 8-10


Écoute donc, Josué, grand prêtre, toi et tes compagnons qui siègent devant toi, écoute, car ces hommes sont un signe : voici que je fais venir mon serviteur le « Germe » ; voici la pierre que je dépose devant Josué : sur cette seule pierre il y a des yeux au nombre de sept ; voici que je grave moi-même son inscription – oracle du Seigneur de l’univers – et j’ôterai la faute de ce pays, en un seul jour.
Ce jour-là – oracle du Seigneur de l’univers –, vous vous inviterez l’un l’autre sous la vigne et sous le figuier.

Zacharie 6, 12


Voici un homme dont le nom est « Germe » ; de lui, quelque chose va germer, car il reconstruira le Temple du Seigneur.

Michée 5, 1


Et toi, Bethléem Éphrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois.

Isaïe 9, 9


Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse.

Isaïe 11, 1-9


Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur – qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs.
Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. Du bâton de sa parole, il frappera le pays ; du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant.
La justice est la ceinture de ses hanches ; la fidélité est la ceinture de ses reins.
Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira.
La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.
Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main.
Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer.

Isaïe 42, 1-7


Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois.
Ainsi parle Dieu, le Seigneur, qui crée les cieux et les déploie, qui affermit la terre et ce qu’elle produit ; il donne le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux qui la parcourent :
Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations : tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres.

Isaïe 49, 6


Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre.

Isaïe 61, 1-2


L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur, et un jour de vengeance pour notre Dieu, consoler tous ceux qui sont en deuil...

Psaume 117, 22-26


La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle :
c'est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut ! Donne, Seigneur, donne la victoire !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !

Jérémie 30, 21-22


Jacob aura pour maître l’un des siens, un chef qui sera issu de lui. Je lui permettrai d’approcher et il aura accès auprès de moi. Qui donc, en effet, a jamais osé de lui-même s’approcher de moi ? – oracle du Seigneur. Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu.

Psaume 22




L'Annonciation et la Visitation


Saint Gabriel


Luc 1, 26-55


Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »



L’Épiphanie annoncée dans l'Ancien Testament



Isaïe 60, 1-6


Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.

 

Psaume 71


Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice.
Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux !
Montagnes, portez au peuple la paix, collines, portez-lui la justice !
Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur !
Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération !
Qu'il descende comme la pluie sur les regains, une pluie qui pénètre la terre.
En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu'à la fin des lunes !
Qu'il domine de la mer à la mer, et du Fleuve jusqu'au bout de la terre !
Des peuplades s'inclineront devant lui, ses ennemis lècheront la poussière.
Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande. Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.
Il les rachète à l'oppression, à la violence ; leur sang est d'un grand prix à ses yeux.
Qu'il vive ! On lui donnera l'or de Saba. On priera sans relâche pour lui ; tous les jours, on le bénira.
Que la terre jusqu'au sommet des montagnes soit un champ de blé : et ses épis onduleront comme la forêt du Liban ! Que la ville devienne florissante comme l'herbe sur la terre !
Que son nom dure toujours ; sous le soleil, que subsiste son nom ! En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ; que tous les pays le disent bienheureux !
Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, lui seul fait des merveilles !
Béni soit à jamais son nom glorieux, toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen ! Amen !

 



Préfiguration du sacrifice de Jésus-Christ



Genèse 22, 7-13


Isaac dit à son père Abraham : « Mon père ! – Eh bien, mon fils ? » Isaac reprit : « Voilà le feu et le bois, mais où est l’agneau pour l’holocauste ? »
Abraham répondit : « Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon fils. » Et ils s’en allaient tous les deux ensemble.
Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué. Abraham y bâtit l’autel et disposa le bois ; puis il lia son fils Isaac et le mit sur l’autel, par-dessus le bois.
Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils.
Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit : « Abraham ! Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! »
L’ange lui dit : « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. »
Abraham leva les yeux et vit un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils.

Nombres 21, 4-9


Ils quittèrent Hor-la-Montagne par la route de la mer des Roseaux en contournant le pays d’Édom. Mais en chemin, le peuple perdit courage.
Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! »
Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël.
Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! »
Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie ! 

Exode 12


Dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année.
Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison.
Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger.
Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau.
Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil.
On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera.
On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères.
Vous n’en mangerez aucun morceau qui soit à moitié cuit ou qui soit bouilli ; tout sera rôti au feu, y compris la tête, les jarrets et les entrailles.
Vous n’en garderez rien pour le lendemain ; ce qui resterait pour le lendemain, vous le détruirez en le brûlant.
Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur.
Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur.
Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte.
Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez.
Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, vous ferez disparaître le levain de vos maisons. Et celui qui mangera du pain levé, entre le premier et le septième jour, celui-là sera retranché du peuple d’Israël.
Le premier jour, vous tiendrez une assemblée sainte ; vous ferez de même le septième jour. Ces jours-là, on ne fera aucun travail, sauf pour préparer le repas de chacun ; on ne fera rien d’autre.
Vous observerez la fête des Pains sans levain car, en ce jour même, j’ai fait sortir vos armées du pays d’Égypte. D’âge en âge, vous observerez ce jour. C’est un décret perpétuel.
Le premier mois, du quatorzième jour au soir jusqu’au vingt et unième jour au soir, vous mangerez du pain sans levain.
Pendant sept jours, on ne trouvera pas de levain dans vos maisons. Et celui qui mangera du pain levé – qu’il soit immigré ou israélite originaire du pays – celui-là sera retranché de la communauté d’Israël.
Vous ne mangerez aucun pain levé. Où que vous habitiez, vous mangerez des pains sans levain. »
Moïse convoqua tous les anciens d’Israël et leur dit : « Prenez un agneau par clan et immolez-le pour la Pâque.
Puis vous prendrez un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang que vous aurez recueilli dans un récipient, et vous étendrez le sang sur le linteau et les deux montants de la porte. Que nul d’entre vous ne sorte de sa maison avant le matin.
Ainsi, lorsque le Seigneur traversera l’Égypte pour la frapper, et qu’il verra le sang sur le linteau et les deux montants, il passera cette maison sans permettre à l’Exterminateur d’y entrer pour la frapper.
Vous observerez cette parole comme un décret perpétuel pour vous et vos fils.
Quand vous serez entrés dans le pays que le Seigneur vous donnera comme il l’a dit, vous conserverez ce rite.
Et quand vos fils vous demanderont : “Que signifie pour vous ce rite ?”
vous répondrez : “C’est le sacrifice de la Pâque en l’honneur du Seigneur : il a passé les maisons des fils d’Israël en Égypte ; lorsqu’il a frappé l’Égypte, il a épargné nos maisons !” » Alors, le peuple s’inclina et se prosterna.
Puis, les fils d’Israël s’en allèrent et firent comme le Seigneur l’avait ordonné à Moïse et Aaron.
Au milieu de la nuit, le Seigneur frappa tous les premiers-nés de l’Égypte, du premier-né de Pharaon qui siège sur le trône, jusqu’au premier-né du captif dans sa prison, et tous les premiers-nés du bétail.
Cette nuit-là, Pharaon se leva, ainsi que tous ses serviteurs et tous les Égyptiens ; et une immense clameur s’éleva en Égypte, car il n’y avait pas une seule maison sans un mort.
Pharaon convoqua Moïse et Aaron en pleine nuit, et leur dit : « Levez-vous ! Sortez du milieu de mon peuple, vous et les fils d’Israël. Allez ! Servez le Seigneur comme vous l’avez demandé.
Même votre bétail, le petit et le gros, prenez-le comme vous l’avez demandé, et partez ! Appelez sur moi la bénédiction ! »
Les Égyptiens pressèrent le peuple d’Israël de quitter le pays au plus vite, car ils se disaient : « Nous allons tous mourir ! »
Le peuple emporta la pâte avant qu’elle n’ait levé : ils enveloppèrent les pétrins dans leurs manteaux et les mirent sur leurs épaules.
Les fils d’Israël avaient agi selon la parole de Moïse : ils avaient demandé aux Égyptiens des objets d’argent, des objets d’or et des manteaux.
Le Seigneur fit que son peuple trouve grâce aux yeux des Égyptiens : ils cédèrent à leur demande. Ainsi les fils d’Israël dépouillèrent-ils les Égyptiens.
Les fils d’Israël partirent de la ville de Ramsès en direction de Souccoth, au nombre d’environ six cent mille sans compter les enfants.
Une multitude disparate les accompagnait, ainsi qu’un immense troupeau de moutons et de bœufs.
Ils firent cuire des galettes sans levain avec la pâte qu’ils avaient emportée d’Égypte et qui n’avait pas levé ; en effet, ils avaient été chassés d’Égypte sans avoir eu le temps de faire des provisions.
Le séjour des fils d’Israël en Égypte avait duré quatre cent trente ans.
Et c’est au bout de quatre cent trente ans, c’est en ce jour même que toutes les armées du Seigneur sortirent du pays d’Égypte.
Ce fut une nuit de veille pour le Seigneur, quand il fit sortir d’Égypte les fils d’Israël ; ce doit être pour eux, de génération en génération, une nuit de veille en l’honneur du Seigneur.
Le Seigneur dit à Moïse et Aaron : « Voici le rituel pour la Pâque : aucun étranger n’en mangera.
Tout esclave acquis à prix d’argent, tu le circonciras, et alors il pourra en manger.
Ni l’hôte, ni le salarié n’en mangeront.
On la mangera dans une seule maison. Tu ne sortiras de cette maison aucun morceau de viande. Vous ne briserez aucun de ses os.
Toute la communauté d’Israël observera ce rituel.
Si un immigré qui réside chez toi veut célébrer la Pâque pour le Seigneur, tous les hommes de sa maison devront être circoncis. Alors il pourra s’approcher pour célébrer ; il sera considéré comme un israélite originaire du pays. Mais celui qui n’aura pas été circoncis n’en mangera pas.
La loi sera la même pour l’israélite de souche et pour l’immigré qui réside chez vous. »
Tous les fils d’Israël firent comme le Seigneur l’avait ordonné à Moïse et Aaron. Ils firent ainsi.
C’est en ce jour même que le Seigneur fit sortir du pays d’Égypte les fils d’Israël rangés comme une armée.



Jésus-christ, Sagesse personnifiée



Proverbes 8, 23-31


Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre.
Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources jaillissantes.
Avant que les montagnes ne soient fixées, avant les collines, je fus enfantée, avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace, les éléments primitifs du monde.
Quand il établissait les cieux, j’étais là, quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme, qu’il amassait les nuages dans les hauteurs et maîtrisait les sources de l’abîme, quand il imposait à la mer ses limites, si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre, quand il établissait les fondements de la terre.
Et moi, je grandissais à ses côtés. Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment, jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes.



Les souffrances et la mort du Christ dans l'Ancien Testament



Daniel 9, 21-27


Je parlais encore dans ma prière quand Gabriel – l’être que j’avais vu au commencement de la vision – s’approcha de moi d’un vol rapide à l’heure de l’offrande du soir.
Il m’instruisit, me parlant en ces termes : « Daniel, je suis sorti maintenant pour ouvrir ton intelligence.
Dès le début de ta supplication, une parole a surgi, et je suis venu te l’annoncer, car toi, tu es aimé de Dieu. Comprends la parole et cherche à comprendre l’apparition.
Soixante-dix semaines ont été fixées à ton peuple et à ta ville sainte, pour faire cesser la perversité et mettre un terme au péché, pour expier la faute et amener la justice éternelle, pour accomplir vision et prophétie, et consacrer le Saint des saints.
Sache et comprends ! Depuis l’instant où fut donné l’ordre de rebâtir Jérusalem jusqu’à l’avènement d’un messie, un chef, il y aura sept semaines. Pendant soixante-deux semaines, on rebâtira les places et les remparts, mais ce sera dans la détresse des temps.
Et après les soixante-deux semaines, un messie sera supprimé. Le peuple d’un chef à venir détruira la ville et le Lieu saint. Puis, dans un déferlement, sa fin viendra. Jusqu’à la fin de la guerre, les dévastations décidées auront lieu.
Durant une semaine, ce chef renforcera l’alliance avec une multitude ; pendant la moitié de la semaine, il fera cesser le sacrifice et l’offrande, et sur une aile du Temple il y aura l’Abomination de la désolation, jusqu’à ce que l’extermination décidée fonde sur l’auteur de cette désolation. »

Psaume 21


Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis.
Mon Dieu, j'appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; même la nuit, je n'ai pas de repos.
Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d'Israël !
C'est en toi que nos pères espéraient, ils espéraient et tu les délivrais.
Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ; en toi ils espéraient et n'étaient pas déçus.
Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple.
Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : « Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre ! Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! »
C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère, qui m'a mis en sûreté entre ses bras.
A toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.
Ne sois pas loin : l'angoisse est proche, je n'ai personne pour m'aider.
Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m'encerclent.
Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi.
Je suis comme l'eau qui se répand, tous mes membres se disloquent. Mon cœur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles.
Ma vigueur a séché comme l'argile, ma langue colle à mon palais. Tu me mènes à la poussière de la mort.
Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; je peux compter tous mes os. Ces gens me voient, ils me regardent.
Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide !
Préserve ma vie de l'épée, arrache-moi aux griffes du chien ; sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles. Tu m'as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur, glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob, vous tous, redoutez-le, descendants d'Israël.
Car il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ; il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte.
Tu seras ma louange dans la grande assemblée ; devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.
Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « A vous, toujours, la vie et la joie ! »
La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui : « Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! »
Tous ceux qui festoyaient s'inclinent ; promis à la mort, ils plient en sa présence.
Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir.
On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre !

Isaïe 50, 6


J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.

Isaïe 52, 13


Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élèvera, il sera exalté ! 

Isaïe 53


Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.
Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.

Zacharie 12, 10


Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication. Ils regarderont vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils feront une lamentation sur lui, comme on se lamente sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement, comme on pleure sur un premier-né.



Jésus-Christ annonçant sa mort



Matthieu 5, 17-18


« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise.

Matthieu 17, 22-23


Comme ils étaient réunis en Galilée, Jésus leur dit : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. » Et ils furent profondément attristés.

Marc 14, 7-9


Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous le voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.
Ce qu’elle pouvait faire, elle l’a fait. D’avance elle a parfumé mon corps pour mon ensevelissement.
Amen, je vous le dis : partout où l’Évangile sera proclamé – dans le monde entier –, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. »

Jean 5, 39


Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle ; or, ce sont les Écritures qui me rendent témoignage...

Jean 12, 31-33


Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »
Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

Jean 18, 31-32


Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. »
Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.

Luc 24, 38-48


Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. 




La Nouvelle Alliance



Jérémie 31, 31-34


Voici venir des jours – oracle du Seigneur –, où je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle.
Ce ne sera pas comme l’Alliance que j’ai conclue avec leurs pères, le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte : mon alliance, c’est eux qui l’ont rompue, alors que moi, j’étais leur maître – oracle du Seigneur.
Mais voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël quand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.
Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés.

Ézéchiel 36, 25-27


Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai.
Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles.



L'Esprit-Saint



Sagesse 1, 5


L’Esprit saint, éducateur des hommes, fuit l’hypocrisie, il se détourne des projets sans intelligence, quand survient l’injustice, il la confond.

Genèse 2, 7


Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant.

Jean 20, 22


Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Genèse 41, 38


Pharaon leur dit : « Trouverons-nous un homme comme celui-ci, qui a l’esprit de Dieu en lui ? »

Nombres 11, 16-17


Le Seigneur dit alors à Moïse : « Rassemble-moi soixante-dix hommes parmi les anciens d’Israël, connus par toi comme des anciens et des scribes du peuple. Tu les amèneras à la tente de la Rencontre, où ils se présenteront avec toi.
Là, je descendrai pour te parler, et je prendrai une part de l’esprit qui est sur toi pour le mettre sur eux. Ainsi ils porteront avec toi le fardeau de ce peuple, et tu ne seras plus seul à le porter.

Isaïe 11, 1-3


Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur – qui lui inspirera la crainte du Seigneur.

Ézéchiel 3, 12-14


Alors l’esprit me souleva et j’entendis derrière moi le bruit d’une grande clameur : « Bénie soit la gloire du Seigneur depuis son lieu ! »
Puis j’entendis le bruit que faisaient les ailes des Vivants, battant l’une contre l’autre, et le bruit des roues à côté d’eux, et le bruit d’une grande clameur.
Alors l’esprit me souleva, il me saisit ; j’allais, plein d’amertume et l’esprit enfiévré ; la main du Seigneur pesait durement sur moi.

Zacharie 4, 6


Alors il reprit et me dit : Voici la parole que le Seigneur adresse à Zorobabel : « Ni par la bravoure ni par la force, mais par mon Esprit seulement ! » – déclare le Seigneur de l’univers.

Ézéchiel 36, 24-28


Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre.
Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai.
Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles.
Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu.

Ézéchiel 37, 5


Ainsi parle le Seigneur Dieu à ces ossements : Je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez.

Isaïe 42, 1-7


Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit.

Psaume 50


Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute, j'étais pécheur dès le sein de ma mère.
Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m'apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.
Fais que j'entende les chants et la fête : ils danseront, les os que tu broyais.
Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice.
Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.
Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas, tu n'acceptes pas d'holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.
Alors tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur ton autel.

Actes des Apôtres 1-2


CHER THÉOPHILE, dans mon premier livre, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis.
C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu.
Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche : alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. »
Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »
Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.
Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux.
Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »
Alors, ils retournèrent à Jérusalem depuis le lieu-dit « mont des Oliviers » qui en est proche, – la distance de marche ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat.
À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c’était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.
Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.
En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes, et il déclara : « Frères, il fallait que l’Écriture s’accomplisse. En effet, par la bouche de David, l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas, qui en est venu à servir de guide aux gens qui ont arrêté Jésus : ce Judas était l’un de nous et avait reçu sa part de notre ministère ; puis, avec le salaire de l’injustice, il acheta un domaine ; il tomba la tête la première, son ventre éclata, et toutes ses entrailles se répandirent.
Tous les habitants de Jérusalem en furent informés, si bien que ce domaine fut appelé dans leur propre dialecte Hakeldama, c’est-à-dire Domaine-du-Sang.
Car il est écrit au livre des Psaumes : Que son domaine devienne un désert, et que personne n’y habite, et encore : Qu’un autre prenne sa charge.
Or, il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis le commencement, lors du baptême donné par Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de sa résurrection. »
On en présenta deux : Joseph appelé Barsabbas, puis surnommé Justus, et Matthias.
Ensuite, on fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel des deux tu as choisi pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la sienne. »
On tira au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut donc associé par suffrage aux onze Apôtres.


Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
Ils étaient tous dans la stupéfaction et la perplexité, se disant l’un à l’autre : « Qu’est-ce que cela signifie ? »
D’autres se moquaient et disaient : « Ils sont pleins de vin doux ! »
Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles.
Non, ces gens-là ne sont pas ivres comme vous le supposez, car c’est seulement la troisième heure du jour.
Mais ce qui arrive a été annoncé par le prophète Joël :
Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai mon Esprit sur toute créature : vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos anciens auront des songes.
Même sur mes serviteurs et sur mes servantes, je répandrai mon Esprit en ces jours-là, et ils prophétiseront.
Je ferai des prodiges en haut dans le ciel, et des signes en bas sur la terre : du sang, du feu, un nuage de fumée.
Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune sera changée en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et manifeste.
Alors, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.
Hommes d’Israël, écoutez les paroles que voici. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.
Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies.
Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir.
En effet, c’est de lui que parle David dans le psaume : Je voyais le Seigneur devant moi sans relâche : il est à ma droite, je suis inébranlable.
C’est pourquoi mon cœur est en fête, et ma langue exulte de joie ; ma chair elle-même reposera dans l’espérance : tu ne peux m’abandonner au séjour des morts ni laisser ton fidèle voir la corruption.
Tu m’as appris des chemins de vie, tu me rempliras d’allégresse par ta présence.
Frères, il est permis de vous dire avec assurance, au sujet du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son tombeau est encore aujourd’hui chez nous.
Comme il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un homme issu de lui.
Il a vu d’avance la résurrection du Christ, dont il a parlé ainsi : Il n’a pas été abandonné à la mort, et sa chair n’a pas vu la corruption.
Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins.
Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez.
David, en effet, n’est pas monté au ciel, bien qu’il dise lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite, jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.”
Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. »
Les auditeurs furent touchés au cœur ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? »
Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit.
Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. »
Par bien d’autres paroles encore, Pierre les adjurait et les exhortait en disant : « Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés. »
Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés. Ce jour-là, environ trois mille personnes se joignirent à eux.
Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.
La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres.
Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun.
Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés.



La repentance d'Israël



Ézéchiel 37


La main du Seigneur se posa sur moi, par son esprit il m’emporta et me déposa au milieu d’une vallée ; elle était pleine d’ossements.
Il me fit circuler parmi eux ; le sol de la vallée en était couvert, et ils étaient tout à fait desséchés.
Alors le Seigneur me dit : « Fils d’homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? » Je lui répondis : « Seigneur Dieu, c’est toi qui le sais ! »
Il me dit alors : « Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur : Ainsi parle le Seigneur Dieu à ces ossements : Je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez.
Je vais mettre sur vous des nerfs, vous couvrir de chair, et vous revêtir de peau ; je vous donnerai l’esprit, et vous vivrez. Alors vous saurez que Je suis le Seigneur. »
Je prophétisai, comme j’en avais reçu l’ordre. Pendant que je prophétisais, il y eut un bruit, puis une violente secousse, et les ossements se rapprochèrent les uns des autres.
Je vis qu’ils se couvraient de nerfs, la chair repoussait, la peau les recouvrait, mais il n’y avait pas d’esprit en eux.
Le Seigneur me dit alors : « Adresse une prophétie à l’esprit, prophétise, fils d’homme. Dis à l’esprit : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Viens des quatre vents, esprit ! Souffle sur ces morts, et qu’ils vivent ! »
Je prophétisai, comme il m’en avait donné l’ordre, et l’esprit entra en eux ; ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds : c’était une armée immense !
Puis le Seigneur me dit : « Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Car ils disent : “Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus !”
C’est pourquoi, prophétise. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël.
Vous saurez que Je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple !
Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre. Alors vous saurez que Je suis le Seigneur : j’ai parlé et je le ferai – oracle du Seigneur. »
La parole du Seigneur me fut adressée :
« Fils d’homme, prends un morceau de bois, écris dessus : “Juda et les fils d’Israël qui lui sont rattachés.” Prends un autre morceau de bois, écris dessus : “Joseph, bois d’Éphraïm, et toute la maison d’Israël qui lui est rattachée.”
Rapproche ces morceaux pour faire un seul morceau de bois ; ils ne feront plus qu’un dans ta main.
Lorsque les fils de ton peuple te demanderont : “Explique-nous donc ce que tu fais”, tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais prendre le morceau de bois qui représente Joseph, et les tribus d’Israël qui lui sont rattachées ; je vais le joindre au bois qui représente Juda. Je les réunirai ; ils n’en feront plus qu’un seul dans ma main.
Et les morceaux de bois sur lesquels tu auras écrit seront dans ta main, sous leurs yeux.
Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais prendre les fils d’Israël parmi les nations où ils sont allés. Je les rassemblerai de partout et les ramènerai sur leur terre.
J’en ferai une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël. Ils n’auront tous qu’un seul roi ; ils ne formeront plus deux nations ; ils ne seront plus divisés en deux royaumes.
Ils ne se rendront plus impurs avec leurs idoles immondes et leurs horreurs, avec toutes leurs révoltes. Je les sauverai en les retirant de tous les lieux où ils habitent et où ils ont péché, je les purifierai. Alors ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu.
Mon serviteur David régnera sur eux ; ils n’auront tous qu’un seul berger ; ils marcheront selon mes ordonnances, ils garderont mes décrets et les mettront en pratique.
Ils habiteront le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob, le pays que leurs pères ont habité. Ils l’habiteront, eux-mêmes et leurs fils, et les fils de leurs fils pour toujours. David, mon serviteur, sera leur prince pour toujours.
Je conclurai avec eux une alliance de paix, une alliance éternelle. Je les rétablirai, je les multiplierai, je mettrai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours.
Ma demeure sera chez eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur, celui qui sanctifie Israël, lorsque mon sanctuaire sera au milieu d’eux pour toujours. »

Zacharie 12


Proclamation. Parole du Seigneur adressée à Israël. Oracle du Seigneur qui a déployé les cieux et fondé la terre, qui a formé un souffle au-dedans de l’homme : Voici que moi je vais faire de Jérusalem une coupe de vertige pour tous les peuples d’alentour. De même en sera-t-il de Juda lors du siège de Jérusalem.
Il arrivera, en ce jour-là, que je ferai de Jérusalem, face à tous les peuples, une pierre impossible à soulever. Quiconque voudra la soulever se blessera grièvement. Contre elle vont se coaliser toutes les nations de la terre.
Ce jour-là – oracle du Seigneur –, je frapperai d’affolement tous les chevaux, et de folie leurs cavaliers. J’ouvrirai les yeux sur la maison de Juda. Je rendrai aveugles tous les chevaux des peuples.
Alors les chefs de Juda diront en leur cœur : « Pour les habitants de Jérusalem, la force est dans le Seigneur de l’univers, leur Dieu. »
Ce jour-là, je ferai des chefs de Juda un brasier allumé sous du bois, une torche allumée dans des gerbes. Ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d’alentour. Et Jérusalem demeurera habitée au même lieu, à Jérusalem.
Le Seigneur sauvera d’abord les tentes de Juda, pour que la fierté de la maison de David et la fierté de l’habitant de Jérusalem ne s’exaltent pas aux dépens de Juda.
Ce jour-là, le Seigneur protégera les habitants de Jérusalem ; le plus chancelant d’entre eux, ce jour-là, sera comme David, et la maison de David sera comme Dieu, comme l’ange du Seigneur qui se tient devant eux.
Il arrivera, en ce jour-là, que je m’appliquerai à détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem.
Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication. Ils regarderont vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils feront une lamentation sur lui, comme on se lamente sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement, comme on pleure sur un premier-né.
Ce jour-là, il y aura grande lamentation dans Jérusalem, comme il y a une lamentation à Hadad-Rimmone, dans la plaine de Meguiddo.
Et tout le pays se lamentera, clan par clan : le clan de la maison de David à part, et leurs femmes à part ; le clan de la maison de Natane à part, et leurs femmes à part ; le clan de la maison de Lévi à part, et leurs femmes à part ; le clan de la maison de Shiméï à part, et leurs femmes à part ; et tous les clans, ceux qui restent, clan par clan à part, et leurs femmes à part.



Les derniers jours



Matthieu 24-25


Jésus était sorti du Temple et s’en allait, lorsque ses disciples s’approchèrent pour lui faire remarquer les constructions du Temple.
Alors, prenant la parole, il leur dit : « Vous voyez tout cela, n’est-ce pas ? Amen, je vous le dis : il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit. »
Puis, comme il s’était assis au mont des Oliviers, les disciples s’approchèrent de lui à l’écart pour lui demander : « Dis-nous quand cela arrivera, et quel sera le signe de ta venue et de la fin du monde. »
Jésus leur répondit : « Prenez garde que personne ne vous égare.
Car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi le Christ” ; alors ils égareront bien des gens.
Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerre. Faites attention ! ne vous laissez pas effrayer, car il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin.
On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume ; il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre.
Or tout cela n’est que le commencement des douleurs de l’enfantement.
Alors, vous serez livrés à la détresse, on vous tuera, vous serez détestés de toutes les nations à cause de mon nom.
Alors ce sera pour beaucoup une occasion de chute ; ils se livreront les uns les autres, se détesteront les uns les autres.
Beaucoup de faux prophètes se lèveront, et ils égareront bien des gens.
À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira.
Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Et cet Évangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier ; il y aura là un témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin.
Lorsque vous verrez l’Abomination de la désolation, installée dans le Lieu saint comme l’a dit le prophète Daniel – que le lecteur comprenne ! – alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans les montagnes ; celui qui sera sur sa terrasse, qu’il ne descende pas pour emporter ce qu’il y a dans sa maison ; celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière pour emporter son manteau.
Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là !
Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un jour de sabbat.
Alors, en effet, il y aura une grande détresse, telle qu’il n’y en a jamais eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et telle qu’il n’y en aura jamais plus.
Et si le nombre de ces jours-là n’était pas abrégé, personne n’aurait la vie sauve ; mais à cause des élus, ces jours-là seront abrégés.
Alors si quelqu’un vous dit : “Voilà le Messie ! Il est là !” ou bien encore : “Il est là !”, n’en croyez rien.
Il surgira des faux messies et des faux prophètes, ils produiront des signes grandioses et des prodiges, au point d’égarer, si c’était possible, même les élus.
Voilà : je vous l’ai dit à l’avance.
Si l’on vous dit : “Le voilà dans le désert”, ne sortez pas. Si l’on vous dit : “Le voilà dans le fond de la maison”, n’en croyez rien.
En effet, comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du Fils de l’homme.
Selon le proverbe : Là où se trouve le cadavre, là se rassembleront les vautours.
Aussitôt après la détresse de ces jours-là, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme ; alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine et verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel, avec puissance et grande gloire.
Il enverra ses anges avec une trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre coins du monde, d’une extrémité des cieux jusqu’à l’autre.
Laissez-vous instruire par la parabole du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que ses feuilles sortent, vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez tout cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, pas même le Fils, mais seulement le Père, et lui seul.
Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée.
Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.
Que dire du serviteur fidèle et sensé à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison, pour leur donner la nourriture en temps voulu ?
Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Amen, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens.
Mais si ce mauvais serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde”, et s’il se met à frapper ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des hypocrites ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.


« Alors, le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux.
Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile.
Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.”
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe.
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.”
Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.”
Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !”
Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.
« C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.”
Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.”
Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !”
« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”
Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?”
Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”
Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Marc 13


Comme Jésus sortait du Temple, un de ses disciples lui dit : « Maître, regarde : quelles belles pierres ! quelles constructions ! »
Mais Jésus lui dit : « Tu vois ces grandes constructions ? Il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit. »
Et comme il s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à l’écart : « Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe donné lorsque tout cela va se terminer. »
Alors Jésus se mit à leur dire : « Prenez garde que personne ne vous égare.
Beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, et ils égareront bien des gens.
Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerre, ne vous laissez pas effrayer ; il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin.
Car on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines ; c’est le commencement des douleurs de l’enfantement.
Vous, soyez sur vos gardes ; on vous livrera aux tribunaux et aux synagogues ; on vous frappera, on vous traduira devant des gouverneurs et des rois à cause de moi ; ce sera pour eux un témoignage.
Mais il faut d’abord que l’Évangile soit proclamé à toutes les nations.
Et lorsqu’on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d’avance pour savoir ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint.
Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Lorsque vous verrez l’Abomination de la désolation installée là où elle ne doit pas être – que le lecteur comprenne ! – alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans les montagnes ; celui qui sera sur sa terrasse, qu’il n’en descende pas et n’entre pas pour emporter quelque chose de sa maison ; celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière pour emporter son manteau.
Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là !
Priez pour que cela n’arrive pas en hiver, car en ces jours-là il y aura une détresse telle qu’il n’y en a jamais eu depuis le commencement de la création, quand Dieu créa le monde, jusqu’à maintenant, et telle qu’il n’y en aura jamais plus.
Et si le Seigneur n’abrégeait pas le nombre des jours, personne n’aurait la vie sauve ; mais à cause des élus, de ceux qu’il a choisis, il a abrégé ces jours-là.
Alors si quelqu’un vous dit : “Voilà le Messie ! Il est ici ! Voilà ! Il est là-bas !”, ne le croyez pas.
Il surgira des faux messies et des faux prophètes qui feront des signes et des prodiges afin d’égarer, si c’était possible, les élus.
Quant à vous, prenez garde : je vous ai tout dit à l’avance.
En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire.
Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.
Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.
Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment.
C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Luc 21


Levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor.
Il vit aussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie.
Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres.
Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux !
Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »
Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel.
Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom.
Cela vous amènera à rendre témoignage.
Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense.
C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer.
Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous.
Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom.
Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.
C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.
Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, alors sachez que sa dévastation approche.
Alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans les montagnes ; ceux qui seront à l’intérieur de la ville, qu’ils s’en éloignent ; ceux qui seront à la campagne, qu’ils ne rentrent pas en ville, car ce seront des jours où justice sera faite pour que soit accomplie toute l’Écriture.
Quel malheur pour les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là, car il y aura un grand désarroi dans le pays, une grande colère contre ce peuple.
Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés en captivité dans toutes les nations ; Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens, jusqu’à ce que leur temps soit accompli.
Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots.
Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »
Et il leur dit cette parabole : « Voyez le figuier et tous les autres arbres.
Regardez-les : dès qu’ils bourgeonnent, vous savez que l’été est tout proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
Il passait ses journées dans le Temple à enseigner ; mais ses nuits, il sortait les passer en plein air, à l’endroit appelé mont des Oliviers.
Et tout le peuple, dès l’aurore, venait à lui dans le Temple pour l’écouter.



Le temps de l'apostasie et l'impie



2e Lettre de Saint Paul aux Thessalonissiens 2, 1-12


Frères, nous avons une demande à vous faire à propos de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui : si l'on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer.
Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière. Car il faut que vienne d’abord l’apostasie, et que se révèle l’Homme de l’impiété, le fils de perdition, celui qui s’oppose, et qui s’élève contre tout ce que l’on nomme Dieu ou que l’on vénère, et qui va jusqu’à siéger dans le temple de Dieu en se faisant passer lui-même pour Dieu.
Ne vous souvenez-vous pas que je vous en ai parlé quand j’étais encore chez vous ?
Maintenant vous savez ce qui le retient, de sorte qu’il ne se révélera qu’au temps fixé pour lui.
Car le mystère d’iniquité est déjà à l’œuvre ; il suffit que soit écarté celui qui le retient à présent.
Alors sera révélé l’Impie, que le Seigneur Jésus supprimera par le souffle de sa bouche et fera disparaître par la manifestation de sa venue.
La venue de l’Impie, elle, se fera par la force de Satan avec une grande puissance, des signes et des prodiges trompeurs, avec toute la séduction du mal, pour ceux qui se perdent du fait qu’ils n’ont pas accueilli l’amour de la vérité, ce qui les aurait sauvés.
C’est pourquoi Dieu leur envoie une force d’égarement qui les fait croire au mensonge ; ainsi seront jugés tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui se sont complus dans le mal.



Le retour glorieux de Jésus-Christ



Apocalypse 19, 11-21


Puis j’ai vu le ciel ouvert, et voici un cheval blanc : celui qui le monte s’appelle Fidèle et Vrai, il juge et fait la guerre avec justice.
Ses yeux sont comme une flamme ardente, il a sur la tête plusieurs diadèmes, il porte un nom écrit que nul ne connaît, sauf lui-même.
Le vêtement qui l’enveloppe est trempé de sang, et on lui donne ce nom : « le Verbe de Dieu ».
Les armées du ciel le suivaient sur des chevaux blancs, elles étaient vêtues de lin fin, d’un blanc pur.
De sa bouche sort un glaive acéré, pour en frapper les nations ; lui-même les conduira avec un sceptre de fer, lui-même foulera la cuve du vin de la fureur, la colère de Dieu, Souverain de l’univers ; sur son vêtement et sur sa cuisse, il porte un nom écrit : « Roi des rois et Seigneur des seigneurs ».
Puis j’ai vu un ange debout dans le soleil ; il cria d’une voix forte à tous les oiseaux qui volent en plein ciel : « Venez, rassemblez-vous pour le grand repas de Dieu, pour manger la chair des rois, celle des chefs d’armée, celle des puissants, celle des chevaux et de ceux qui les montent, celle de tous les hommes, libres ou esclaves, des petits et des grands. »
Et j’ai vu la Bête, les rois de la terre, et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre au cavalier et à son armée.
La Bête fut capturée, et avec elle le faux prophète, lui qui, en produisant des signes devant elle, avait égaré ceux qui portent la marque de la Bête et se prosternent devant son image. Ils furent jetés vivants, tous les deux, dans l’étang de feu embrasé de soufre.
Les autres furent tués par le glaive du cavalier, le glaive qui sort de sa bouche, et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs chairs.



Le règne millénaire de Jésus-Christ



Isaïe 11, 1-10


Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur – qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs.
Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. Du bâton de sa parole, il frappera le pays ; du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant.
La justice est la ceinture de ses hanches ; la fidélité est la ceinture de ses reins.
Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira.
La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.
Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main.
Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure.

Apocalypse 20, 4-6


Puis j’ai vu des trônes : à ceux qui vinrent y siéger fut donné le pouvoir de juger. Et j’ai vu les âmes de ceux qui ont été décapités à cause du témoignage pour Jésus, et à cause de la parole de Dieu, eux qui ne se sont pas prosternés devant la Bête et son image, et qui n’ont pas reçu sa marque sur le front ou sur la main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans.
Le reste des morts ne revint pas à la vie tant que les mille ans ne furent pas arrivés à leur terme. Telle est la première résurrection.
Heureux et saints, ceux qui ont part à la première résurrection ! Sur eux, la seconde mort n’a pas de pouvoir : ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et régneront avec lui pendant les mille ans.



Le jugement dernier



Apocalypse 20, 11-15


Puis j’ai vu un grand trône blanc et celui qui siégeait sur ce trône. Devant sa face, le ciel et la terre s’enfuirent : nulle place pour eux !
J’ai vu aussi les morts, les grands et les petits, debout devant le Trône. On ouvrit des livres, puis un autre encore : le livre de la vie. D’après ce qui était écrit dans les livres, les morts furent jugés selon leurs actes.
La mer rendit les morts qu’elle retenait ; la Mort et le séjour des morts rendirent aussi ceux qu’ils retenaient, et ils furent jugés, chacun selon ses actes.
Puis la Mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu – l’étang de feu, c’est la seconde mort.
Et si quelqu’un ne se trouvait pas inscrit dans le livre de la vie, il était précipité dans l’étang de feu.



Un nouveau ciel et une nouvelle terre



Apocalypse 21 et 22


Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus.
Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari.
Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. »
Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il dit : « Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. »
Puis il me dit : « C’est fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement.
Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et lui sera mon fils.
Quant aux lâches, perfides, êtres abominables, meurtriers, débauchés, sorciers, idolâtres et tous les menteurs, la part qui leur revient, c’est l’étang embrasé de feu et de soufre, qui est la seconde mort. »
Alors arriva l’un des sept anges aux sept coupes remplies des sept derniers fléaux, et il me parla ainsi : « Viens, je te montrerai la Femme, l’Épouse de l’Agneau. »
En esprit, il m’emporta sur une grande et haute montagne ; il me montra la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu : elle avait en elle la gloire de Dieu ; son éclat était celui d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cristallin.
Elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ; des noms y étaient inscrits : ceux des douze tribus des fils d’Israël.
Il y avait trois portes à l’orient, trois au nord, trois au midi, et trois à l’occident.
La muraille de la ville reposait sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau.
Celui qui me parlait tenait un roseau d’or comme mesure, pour mesurer la ville, ses portes, et sa muraille.
La ville a la forme d’un carré : sa longueur est égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau : douze mille stades ; sa longueur, sa largeur et sa hauteur sont égales.
Puis il mesura sa muraille : cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme et mesure d’ange.
Le matériau de la muraille est de jaspe, et la ville est d’or pur, d’une pureté transparente.
Les fondations de la muraille de la ville sont ornées de toutes sortes de pierres précieuses. La première fondation est de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine, la quatrième d’émeraude, la cinquième de sardoine, la sixième de cornaline, la septième de chrysolithe, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième d’hyacinthe, la douzième d’améthyste.
Les douze portes sont douze perles, chaque porte faite d’une seule perle ; la place de la ville est d’or pur d’une parfaite transparence.
Dans la ville, je n’ai pas vu de sanctuaire, car son sanctuaire, c’est le Seigneur Dieu, Souverain de l’univers, et l’Agneau.
La ville n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine : son luminaire, c’est l’Agneau.
Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y porteront leur gloire.
Jour après jour, jamais les portes ne seront fermées, car il n’y aura plus de nuit.
On apportera dans la ville la gloire et le faste des nations.
Rien de souillé n’y entrera jamais, ni personne qui pratique abomination ou mensonge, mais seulement ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.


Puis l’ange me montra l’eau de la vie : un fleuve resplendissant comme du cristal, qui jaillit du trône de Dieu et de l’Agneau.
Au milieu de la place de la ville, entre les deux bras du fleuve, il y a un arbre de vie qui donne des fruits douze fois : chaque mois il produit son fruit ; et les feuilles de cet arbre sont un remède pour les nations.
Toute malédiction aura disparu. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville, et les serviteurs de Dieu lui rendront un culte ; ils verront sa face, et son nom sera sur leur front.
La nuit aura disparu, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera ; ils régneront pour les siècles des siècles.
Puis l’ange me dit : « Ces paroles sont dignes de foi et vraies : le Seigneur, le Dieu qui inspire les prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit bientôt advenir.
Voici que je viens sans tarder. Heureux celui qui garde les paroles de ce livre de prophétie. »
C’est moi, Jean, qui entendais et voyais ces choses. Et après avoir entendu et vu, je me jetai aux pieds de l’ange qui me montrait cela, pour me prosterner devant lui.
Il me dit : « Non, ne fais pas cela ! Je suis un serviteur comme toi, comme tes frères les prophètes et ceux qui gardent les paroles de ce livre. Prosterne-toi devant Dieu ! »
Puis il me dit : « Ne mets pas les scellés sur les paroles de ce livre de prophétie. Le temps est proche, en effet.
Que celui qui fait le mal fasse encore le mal, et que l’homme sali se salisse encore ; que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore.
Voici que je viens sans tarder, et j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait.
Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie et, par les portes, ils entreront dans la ville.
Dehors les chiens, les sorciers, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge !
Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous apporter ce témoignage au sujet des Églises. Moi, je suis le rejeton, le descendant de David, l’étoile resplendissante du matin. »
L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement.
Et moi, devant tout homme qui écoute les paroles de ce livre de prophétie, je l’atteste : si quelqu’un y fait des surcharges, Dieu le chargera des fléaux qui sont décrits dans ce livre ; et si quelqu’un enlève des paroles à ce livre de prophétie, Dieu lui enlèvera sa part : il n’aura plus accès à l’arbre de la vie ni à la Ville sainte, qui sont décrits dans ce livre.
Et celui qui donne ce témoignage déclare : « Oui, je viens sans tarder. » – Amen ! Viens, Seigneur Jésus !
Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous !





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