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samedi 31 juillet 2021

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, DEUXIÈME PARTIE, Leçon XXIII : Neuvième article du Symbole, l'Église


ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE

DEUXIÈME PARTIE

Contenant l'histoire et l'explication de la Religion

depuis la Naissance du Messie jusqu'à son Ascension


XXIIIe LEÇON

DE NOTRE UNION AVEC NOTRE-SEIGNEUR,

LE NOUVEL ADAM, PAR LA FOI.

NEUVIÈME ARTICLE DU SYMBOLE.

L'ÉGLISE




Q. Quel est le neuvième article du Symbole ?
R. Voici le neuvième article du Symbole : Je crois l'Église catholique, la communion des Saints. Les Apôtres ont placé cet article après avoir parlé du Saint-Esprit, parce que l'Église est le grand moyen de notre sanctification et la marque toujours subsistante de l'immense charité de Dieu pour nous.

Q. Pourquoi dites-vous : Je crois l'Église, et non pas les Églises ?
R. Nous disons : Je crois l'Église, et non pas les Églises, parce qu'il n'y a qu'une seule véritable Église, et nous confessons qu'elle vient de Dieu, qu'elle est sainte et immortelle.

Q. Qu'est-ce que l'Église ?
R. L'Église est l'assemblée de tous les Fidèles, gouvernée par notre Saint-Père le Pape.

Q. Qu'entendez-vous par les Fidèles ?
R. On entend par les Fidèles ceux qui sont baptisés, qui ont la foi et qui reconnaissent l'autorité souveraine de notre Saint-Père le Pape et celle des pasteurs légitimes.

Q. Nommez ceux qui ne sont pas membres de l'Église ?
R. Les infidèles, les hérétiques, les schismatiques, les excommuniés, les apostats, ne sont pas membres de l'Église.

Q. Pourquoi cela ?
R. Les infidèles ne sont pas membres de l'Église, parce qu'ils ne sont pas baptisés ; les hérétiques, parce qu'ils n'ont pas la foi ; les schismatiques, parce qu'ils ne reconnaissent pas l'autorité du Souverain Pontife ; les excommuniés, parce qu'ils se sont fait exclure de l'Église, et les apostats, parce qu'ils l'ont quittée pour embrasser une secte étrangère.

Q. Les pécheurs sont-ils membres de l'Église ?
R. Les pécheurs sont membres de l'Église : car Notre-Seigneur a comparé l'Église à une aire où la paille est mêlée avec le bon grain ; mais les pécheurs sont des membres morts.

Q. Quel est le chef de l'Église ?
R. Le chef invisible de l'Église, c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ ; et le chef visible, c'est notre Saint-Père le Pape, successeur de saint Pierre à qui Notre-Seigneur a dit : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, pais mes agneaux, pais mes brebis.

Q. Quel pouvoir Notre-Seigneur a-t-il donné à saint Pierre et à ses successeurs ?
R. Notre-Seigneur a donné à saint Pierre et à ses successeurs le plein pouvoir d'enseigner infailliblement l'Église et de la gouverner.

Q. Quels sont ceux que le Saint-Esprit a établis pour gouverner l'Église sous l'autorité de notre Saint-Père le Pape ?
R. Ceux que Notre-Seigneur a établis pour gouverner l'Église sous l'autorité de notre Saint-Père le Pape sont les évêques, successeurs des Apôtres.

Q. De combien de manières peut-on appartenir à l'Église ?
R. On peut appartenir à l'Église de deux manières : quant à l'âme par la foi, l'espérance et la charité, et, quant au corps, par la profession extérieure de la foi.

Q. Que signifient ces paroles : hors l'Église point de salut ?
R. Ces paroles ; hors l'Église point de salut, signifient qu'il n'y a point de salut pour celui qui, connaissant la vraie Église, refuse d'y entrer, ou qui la quitte pour embrasser une secte étrangère.


Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, je prierai souvent pour l'Église.


Deuxième Partie : Leçon I : État du monde à la venue du Messie, Leçon II : Naissance du Messie, Leçon III : Vie cachée de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon IV : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon V : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VI : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon VIII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon IX : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon X : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XI : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XII : Passion de Notre-Seigneur, Leçon XIII : Passion de Notre-Seigneur, Suite, Leçon XIV : Sépulture et Résurrection de Notre-Seigneur, Leçon XV : Vie glorieuse de Notre-Seigneur, Leçon XVI : Notre-Seigneur Réparateur du monde, Leçon XVII : Notre-Seigneur, Nouvel Adam, Leçon XVIII : Union de notre esprit avec Notre-Seigneur, le nouvel Adam, par la Foi, premier et deuxième articles du Symbole, Leçon XIX : Troisième, quatrième et cinquième articles du Symbole, Leçon XX : Le Purgatoire, Leçon XXI : Sixième et septième articles du Symbole, Leçon XXII : Huitième article du Symbole, Leçon XXIV : Neuvième article du Symbole.

Première Partie :
Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du Messie, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, Melchisédech, Leçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie, Leçon XXV : Le Messie promis et figuré, Jacob, Sixième Figure du Messie, Leçon XXVI : Le Messie promis et figuré, Joseph, Septième Figure du Messie, Leçon XXVII : L'Agneau pascal, Huitième Figure du Messie, Leçon XXVIII : La Manne, Neuvième Figure du Messie, Leçon XXIX : Les sacrifices et le serpent d'airain, Dixième et onzième Figure du Messie, Leçon XXX : Moïse, Douzième Figure du Messie, Leçon XXXI : Josué, Treizième Figure du Messie, Leçon XXXII : Gédéon, quatorzième Figure du Messie, Leçon XXXIII : Samson, Quinzième Figure du Messie, Leçon XXXIV : Sixième Promesse du Messie, Leçon XXXV : David, Seizième Figure du Messie, Leçon XXXVI : Salomon, Dix-septième Figure du Messie, Leçon XXXVII : Jonas, Dix-huitième Figure du Messie, Leçon XXXVIII : Le Messie prédit, Prophéties de David, Leçon XXXIX : Le Messie prédit, Prophéties d'Isaïe, Leçon XL : Le Messie prédit, Prophéties d'Osée, de Michée, de Joël et de Jérémie, Leçon XLI : Le Messie prédit, Prophéties d'Ézéchiel, Leçon XLII : Le Messie prédit, Prophéties de Daniel, Leçon XLIII : Le Messie prédit, Prophéties d'Aggée, de Zacharie et de Malachie, Leçon XLIV : Résumé général et application des promesses, des figures et des prophéties, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon XLV : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Leçon XLVI : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Histoire de Judith, Leçon XLVII : Le Messie préparé, Histoire de Tobie, Leçon XLVIII : Le Messie préparé, Monarchie des Perses, Histoire d'Esther, Leçon XLIX : Le Messie préparé, Monarchie des Grecs et des Romains, Leçon L : Le Messie préparé, Histoire des Machabées, Leçon LI : Unité de la Religion et de l’Église.













mardi 8 juin 2021

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, DEUXIÈME PARTIE, Leçon I : État du monde à la venue du Messie


ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE

DEUXIÈME PARTIE

Contenant l'histoire et l'explication de la Religion

depuis la Naissance du Messie jusqu'à son Ascension



PREMIÈRE LEÇON

ÉTAT DU MONDE À LA VENUE DU MESSIE



Q. Quel était l'état des nations à la venue du Messie ?
R. Suivant la prophétie de Daniel, l'empire romain avait assujetti tous les peuples à ses lois. César-Auguste régnait en paix sur le monde ; mais toutes les nations étaient plongées dans les ténèbres de l'idolâtrie.

Q. Quel était l'état des Juifs à la venue du Messie ?
R. La vérité, qui était expirante chez les nations païennes, menaçait aussi de se perdre chez les Juifs ; il y avait en Judée quatre sectes principales qui l'altéraient et lui ôtaient son empire sur les esprits.

Q. Quelles étaient ces différentes sectes ?
R. Ces différentes sectes étaient les Pharisiens, les Saducéens, les Esséniens et les Hérodiens.

Q. Qui étaient les Pharisiens ?
R. Les Pharisiens étaient des sectaires qui avaient ajouté à la loi de Moïse une foule de traditions superstitieuses et de pratiques ridicules : ils étaient orgueilleux, avares, ambitieux, hypocrites et ennemis jurés de Notre-Seigneur.

Q. Qui étaient les Saducéens ?
R. Les Saducéens étaient des incrédules qui niaient la tradition des anciens, l'immortalité de l'âme et la résurrection des corps. Moins nombreux que les Pharisiens, ils avaient cependant beaucoup d'influence, parce qu'ils étaient les premiers de la nation.

Q. Qui étaient les Esséniens ?
R. Les Esséniens étaient d'autres sectaires qui rejetaient toutes les traditions, niaient la résurrection des corps et la spiritualité de l'âme : ils vivaient loin des villes, et se livraient à des grandes austérités.

Q. Qui étaient les Hérodiens ?
R. Les Hérodiens étaient des hommes attachés à la cour d'Hérode, qui professaient une morale très dangereuse.

Q. Comment se divisait la Palestine à la venue du Messie ?
R. À la venue du Messie, la Palestine se divisait en trois parties : la Samarie, dont les habitants s'appelaient Samaritains. C'étaient des idolâtres convertis à la religion judaïque, mais à laquelle ils mêlaient beaucoup d'erreurs.

Q. Quelles étaient ces erreurs ?
R. 1° Ils n'admettaient de toute l'Écriture sainte que les cinq livres de Moïse ; 2° ils rejetaient la tradition des docteurs juifs ; 3° ils soutenaient qu'il fallait adorer Dieu sur le mont Garizim et non point à Jérusalem : les Juifs les avaient en horreur.

Q. Quelle était la seconde partie de la Palestine ?
R. La seconde partie de la Palestine était la Galilée, dont les habitants s'appelaient Galiléens. C'étaient des Israélites des dix tribus qui, après le retour de la captivité de Ninive, avaient rebâti une partie des villes de l'ancien royaume d'Israël : ils pratiquaient la même religion que les Juifs.

Q. Quelle était la troisième ?
R. La troisième était la Judée proprement dite, dont Jérusalem était la capitale. Cette partie de la Palestine était occupée par les tribus de Juda et de Benjamin, qui, au retour de la captivité de Babylone, avaient rebâti Jérusalem et le temple.

Q. De qui dépendaient les Juifs à la naissance du Messie ?
R. À la naissance du Messie, les Juifs dépendaient des Romains, qui leur avaient imposé un tribut et ôté le droit de faire exécuter à mort les criminels : c'était le signe que la souveraine puissance était sortie de leurs mains et que le Messie était proche.

 
Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, je mettrai le plus grand soin à étudier cette seconde partie du Catéchisme.


Deuxième Partie : Leçon II : Naissance du Messie.

Première Partie : Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du Messie, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, Melchisédech, Leçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie, Leçon XXV : Le Messie promis et figuré, Jacob, Sixième Figure du Messie, Leçon XXVI : Le Messie promis et figuré, Joseph, Septième Figure du Messie, Leçon XXVII : L'Agneau pascal, Huitième Figure du Messie, Leçon XXVIII : La Manne, Neuvième Figure du Messie, Leçon XXIX : Les sacrifices et le serpent d'airain, Dixième et onzième Figure du Messie, Leçon XXX : Moïse, Douzième Figure du Messie, Leçon XXXI : Josué, Treizième Figure du Messie, Leçon XXXII : Gédéon, quatorzième Figure du Messie, Leçon XXXIII : Samson, Quinzième Figure du Messie, Leçon XXXIV : Sixième Promesse du Messie, Leçon XXXV : David, Seizième Figure du Messie, Leçon XXXVI : Salomon, Dix-septième Figure du Messie, Leçon XXXVII : Jonas, Dix-huitième Figure du Messie, Leçon XXXVIII : Le Messie prédit, Prophéties de David, Leçon XXXIX : Le Messie prédit, Prophéties d'Isaïe, Leçon XL : Le Messie prédit, Prophéties d'Osée, de Michée, de Joël et de Jérémie, Leçon XLI : Le Messie prédit, Prophéties d'Ézéchiel, Leçon XLII : Le Messie prédit, Prophéties de Daniel, Leçon XLIII : Le Messie prédit, Prophéties d'Aggée, de Zacharie et de Malachie, Leçon XLIV : Résumé général et application des promesses, des figures et des prophéties, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon XLV : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Leçon XLVI : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Histoire de Judith, Leçon XLVII : Le Messie préparé, Histoire de Tobie, Leçon XLVIII : Le Messie préparé, Monarchie des Perses, Histoire d'Esther, Leçon XLIX : Le Messie préparé, Monarchie des Grecs et des Romains, Leçon L : Le Messie préparé, Histoire des Machabées, Leçon LI : Unité de la Religion et de l’Église.













lundi 11 novembre 2019

Méditation pour le Lundi suivant le vingt-deuxième Dimanche d'après la Pentecôte : Défiez-vous de vous-même et ne croyez pas à toutes sortes d'esprits



Extrait de "La Couronne de l'année chrétienne et méditations sur les principales et plus importantes vérités de l’Évangile de Jésus-Christ" :




Les Pharisiens envoyèrent à Jésus-Christ quelques-uns de leurs Disciples, avec des Hérodiens. (S. Matth., chap. 22)

1. Considérez que les mauvais Docteurs ont des disciples aussi bien que les bons ; les faux Prophètes trouvent des personnes qui les écoutent, et qui les suivent, et il n'y a point eu d'hérésie si absurde et si extravagante, qui n'ait trouvé des Sectateurs.
Reconnaissez en cela combien grande est la faiblesse de l'esprit humain, lequel se laisse si aisément surprendre et séduire, et voyez par conséquent combien vous avez sujet de vous défier de vous-même, et de ne pas croire à toutes sortes d'esprits, suivant l'avertissement du Saint Apôtre, mais éprouvez les Esprits, s'ils sont de Dieu. Et pour une plus grande sûreté, ayez recours à celui qui est la vérité même, et demandez-lui souvent, mais instamment, sa lumière et sa grâce, pour vous éclairer et pour vous conduire parmi tous les détours de cette vie.

2. Considérez que la Secte des Pharisiens et celle des Hérodiens étaient entièrement opposées l'une à l'autre, et avaient des maximes toutes contraires ; car les Pharisiens tenaient Hérode pour un Tyran, et les Hérodiens le reconnaissaient pour leur Messie ; et cependant quand il est question de conspirer contre Jésus-Christ, ils s'accordent aisément ensemble.
Voilà comme ont toujours fait les Sectateurs de diverses hérésies, lesquels quoi que souvent de sentiments très opposés les uns aux autres, se trouvent néanmoins facilement unis ensemble, quand il est question de combattre la vraie Église ; c'est aussi ce que pratiquent les personnes mondaines et vicieuses, lesquelles, quoi que souvent très-mal d'accord ensemble, conviennent aisément quand il faut médire de la vertu, ou s'opposer au bien.
Déplorez l'aveuglement de ces misérables ; faites tout le contraire de ce qu'ils font ; tenez-vous toujours uni avec les bons pour soutenir le parti de Jésus-Christ : dites avec un saint Prophète : Si quelqu'un est pour le Seigneur, qu'il se joigne à moi. (Exo. 32)

3. Considérez que comme les méchants se joignent et s'excitent les uns les autres pour se porter contre Dieu ; de même, et avec bien plus de raison, les bons se doivent tenir bien unis ensemble, et s'entraider et encourager réciproquement par paroles et par exemple, à soutenir les intérêts de l'honneur de Dieu : Un frère qui est aidé par son frère (ainsi que dit le Sage) est comme une ville forte. (Prov., 8)
Cherchez donc pour cette fin la connaissance et la conversation des personnes vertueuses : demandez à Notre-Seigneur qu'il vous unisse avec elles par le lien d'une charité parfaite, et employez cette union et cette amitié uniquement pour avancer son service, et procurer l'avancement de sa gloire.



Reportez-vous à Aveuglement de l'hommeDe la Réduction des Hérétiques, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Prière de Saint François Xavier, pour la conversion des infidèles, Méditation pour le Mardi suivant le vingt-deuxième Dimanche d'après la Pentecôte : Conduisez-vous selon les enseignements de salut que vous donne Jésus-Christ, ce divin Maître et Docteur de Justice, Méditation pour le vingt-deuxième Dimanche d'après la Pentecôte : Voyez donc de quel esprit vous désirez suivre la conduite, si c'est de l'esprit de vérité, ou de celui de mensonge, Méditation sur la résistance aux vérités de la Foi, Méditation sur les obstacles que l'on oppose à la grâce de la Foi, Méditation sur les Vérités de la Foi, Méditation sur la Foi, Méditation sur la soumission de l'esprit aux vérités de la Foi, Méditation sur les divers sentiments des hommes à l'égard de la vérité, Méditation pour le Samedi suivant le dix-neuvième Dimanche d'après la Pentecôte : Employez bien la liberté que Dieu vous donne, et concevez une horreur de la séparation éternelle de Dieu, Méditation pour le Jeudi suivant le dix-neuvième Dimanche d'après la Pentecôte : Conservez ce que vous avez, et prenez garde qu'un autre n'emporte votre couronne, Méditation pour le Mercredi suivant le dix-neuvième Dimanche d'après la Pentecôte : la source et l'origine de la perte et du malheur éternel des hommes vient du peu d'estime qu'ils font des dons et des grâces de Dieu, Méditation pour le Mardi suivant le dix-neuvième Dimanche d'après la Pentecôte : Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, et qu'ils viennent à la connaissance de la vérité, Méditation pour le Lundi suivant le dix-neuvième Dimanche d'après la Pentecôte : Cette sainte alliance avec Jésus-Christ consiste principalement dans l'union de votre cœur avec le cœur de Jésus-Christ, La dévotion au Cœur sacré de Jésus : Réparation, immolation, pénitence, confiance et pur amour, Méditation pour le dix-neuvième Dimanche d'après la Pentecôte : La pensée et le désir des biens célestes vous aideront à la pratique de plusieurs excellentes vertus, Méditation pour le Samedi suivant le dix-septième Dimanche d'après la Pentecôte : Les deux Commandements de charité contiennent tous les enseignements contenus dans l'Écriture sainte pour notre perfection, Méditation pour le Jeudi suivant le dix-septième Dimanche d'après la Pentecôte : Voyez devant Dieu comment vous devez vous comporter pour vous acquitter du devoir de charité, Méditation pour le Mercredi suivant le dix-septième Dimanche d'après la Pentecôte : Le Commandement d'aimer le prochain est semblable au Commandement d'aimer Dieu, Méditation pour le Mardi suivant le dix-septième Dimanche d'après la Pentecôte : Aimez Dieu comme il veut être aimé de vous au temps et en l'éternité, Méditation pour le Lundi suivant le dix-septième Dimanche d'après la Pentecôte : Aimez Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, et de tout votre esprit, Soupir d'amour vers Jésus, Prière de Sainte Gertrude, Élan d'amour, Prière, Acte d'amour parfait, de Sainte Thérèse d'Avila, Prière de Saint Augustin, pour demander l'amour divin, Du premier, second et troisième degré de l'Amour, Du quatrième degré de l'Amour, par lequel l'homme ne s'aime plus que pour Dieu, Qui sont ceux qui trouvent du plaisir à penser à Dieu et qui sont plus capables de son amour, Litanies de l'amour de Dieu, Composées par le Souverain Pontife Pie VI, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'amour de Dieu, Prière au Saint dont on porte le nom, Litanies de l'Amour de Marie, Méditation pour le dix-septième Dimanche d'après la Pentecôte : Faites un bon usage de tous les moyens extérieurs ou intérieurs que Dieu voudra vous donner pour votre avancement à la vertu, Méditation pour le seizième Dimanche d'après la Pentecôte : Que c'est une chose dangereuse que de résister au Saint-Esprit, Méditation pour le Samedi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Voyez de quel esprit vous êtes incité et poussé, quand vous entendez quelque chose d'extraordinaire et de grand que Dieu opère en ses véritables serviteurs, Méditation pour le Vendredi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Prenez garde que votre cœur ne se laisse aller à un certain état d'endurcissement, Méditation pour le Jeudi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Jésus s'approcha du cercueil, et le toucha, et aussitôt ceux qui le portaient s'arrêtèrent, Méditation pour le Mercredi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : La parfaite charité n'attend pas qu'on la recherche, Méditation pour le Mardi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Il n'y a que la vertu qui n'est point mise en oubli, Méditation pour le Lundi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Souvenez-vous qu’il faut mourir, Méditation pour le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Voici que l'on portait à la sépulture le corps d'un défunt, et Méditation pour le quatorzième Dimanche d'après la Pentecôte : Choisissez aujourd'hui quel Maître vous voulez servir.















samedi 20 juillet 2019

GRAND CATÉCHISME HISTORIQUE (pour adulte), contenant en abrégé l'Histoire Sainte et la Doctrine Chrétienne, Leçon XLIV : De la Persécution des Juifs, et de la Conversion des Samaritains




PREMIÈRE PARTIE


Contenant en abrégé l'Histoire Sainte et la Doctrine Chrétienne



LEÇON XLIV


De la Persécution des Juifs, et de la Conversion des Samaritains


   

La conversion de Saint Paul (Murillo)


Les Juifs charnels et intéressés ne pouvaient goûter la doctrine de l'Évangile, surtout les Saducéens, qui ne croyaient ni la résurrection ni l'immortalité de l'âme, et dont le parti était le plus puissant, car même le grand Pontife en était. Dès que les Apôtres commencèrent à prêcher, les plus puissants d'entre les Juifs leur défendirent avec menaces, de parler de Jésus-Christ ; ensuite ils les firent mettre en prison, d'où un Ange les délivra : et les ayant repris, il les firent fouetter. Les Apôtres se réjouissaient de l'honneur de souffrir des affronts pour le nom de Jésus-Christ, et leur disaient hardiment : Jugez vous-même s'il est juste devant Dieu de vous obéir plutôt qu'à lui : Car nous ne pouvons nous empêcher de dire ce que nous avons vu et entendu. Que ce Jésus que vous avez crucifié, est ressuscité, et que c'est en son nom que nous faisons des miracles. Saint Étienne, le premier des sept Diacres, faisait de grands miracles, et reprochait hardiment aux Juifs leur endurcissement, leur faisait voir que la religion n'était point attachée à leur temple, ni à leur ville. Ils le condamnèrent comme ayant parlé contre le lieu saint, et le lapidèrent. Ce fut donc le premier martyr, c'est-à-dire, le premier qui mourut pour le témoignage de l'Évangile, car martyr signifie témoin. Il s'éleva à cette occasion une grande persécution contre l'Église de Jérusalem, en sorte que tous les Disciples furent dispersés dans la Judée et la Samarie, hors les Apôtres. Celui qui était le plus échauffé contre eux était un jeune homme nommé Saul, de la secte des Pharisiens, et fort savant. Il entrait dans les maisons, et traînait par force les hommes et les femmes en prison. Il ne respirait que les menaces et le sang, et se fit donner commission par le Grand-Prêtre pour les aller chercher jusqu'à Damas. Comme il en était proche, il vit en plein midi une lumière extraordinaire, qui l'aveugla et le fit tomber par terre, et il entendit une voix qui lui dit : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Je suis Jésus, c'est en vain que tu me résistes. Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? dit Saul. Le Seigneur l'adressa à un saint home nommé Ananias, qui le baptisa, et lui rendit la vue. Saul commença aussitôt à prêcher l'Évangile avec grand zèle : il est connu sous le nom de Paul, qu'il prit depuis, et compté entre les Apôtres du premier ordre, ayant été appelé et instruit par Jésus-Christ même. Cependant le Diacre saint Philippe vint à Samarie où plusieurs se convertirent, et reçurent le baptême. Les Apôtres qui étaient demeurés à Jérusalem l'ayant appris, leur envoyèrent saint Pierre et saint Jean pour les confirmer et les perfectionner dans la foi. Ils prièrent sur eux, et leur imposèrent les mains ; et ces nouveaux fidèles reçurent le Saint-Esprit, c'est-à-dire, une grâce plus abondante, et le don des miracles. Entre ceux qui avaient été baptisés à Samarie, il y avait un magicien, nommé Simon, qui, voyant que les Apôtres donnaient le Saint-Esprit par l'imposition de leurs mains, leur offrit de l'argent pour avoir la même puissance. Saint Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu crois que le don de Dieu se puisse acheter, et l'exhorta à faire pénitence. On a toujours depuis appelé simonie, le crime de ceux qui trafiquent des choses spirituelles.



Reportez-vous à Leçon I : De la Création, Leçon II : Du péché, Leçon III : De la corruption du Genre humain et du déluge, Leçon IV : De la Loi de Nature, Leçon V : Du Patriarche Abraham, Leçon VI : Des autres Patriarches, Leçon VII : De la servitude d’Égypte, Leçon VIII : De la Pâque, Leçon IX : Du voyage dans le désert, Leçon X : Des dix Commandements, Leçon XI : De l'alliance de Dieu avec les Israélites, Leçon XII : Des infidélités du peuple dans le désert, Leçon XIII : Des derniers discours de Moïse, Leçon XIV : De l'établissement du peuple dans la terre promise, Leçon XV : De l'Idolâtrie, Leçon XVI : De David et du Messie, Leçon XVII : De Salomon et de sa sagesse, Leçon XVIII : Du Schisme des Tribus ou de Samarie, Leçon XIX : Des Prophètes, Leçon XX : Des Prophéties, Leçon XXI : De la captivité de Babylone, Leçon XXII : Du rétablissement des Juifs après la captivité, Leçon XXIII : De la persécution d'Antiochus et des Macchabées, Leçon XXIV : De l'état où était le monde à la venue du Messie, Leçon XXV : Comment le Messie était attendu des Juifs, Leçon XXVI : De la Naissance de Jésus-Christ, Leçon XXVII : De l'enfance de Jésus-Christ, Leçon XXVIII : De Saint Jean-Baptiste, Leçon XXIX : De la vocation des Apôtres, Leçon XXX : Des miracles de Jésus-Christ, Leçon XXXI : Des vertus de Jésus-Christ, Leçon XXXII : De la Doctrine de Jésus-Christ et premièrement de la Trinité et de l'Incarnation, Leçon XXXIII : De l'amour de Dieu et du prochain, Leçon XXXIV : Des Conseils, de la Grâce et de la Prière, Leçon XXXV : De l'état des Fidèles dans la vie présente, Leçon XXXVI : De la vie du siècle futur, Leçon XXXVII : Des ennemis de Jésus, Leçon XXXVIII : De la Cène de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon XXXIX : De la Passion de Jésus-Christ, Leçon XL : De la mort de Jésus-Christ, Leçon XLI : De la Résurrection et de l'Ascension de Jésus-Christ, Leçon XLII : De la descente du Saint-Esprit, Leçon XLIII : De l’Église de Jérusalem, Leçon XLV : De la Conversion des Gentils, Du dessein et de l'usage de ce Catéchisme, Première partie du Petit Catéchisme Historique, contenant en abrégé l'Histoire Sainte, Deuxième partie du Petit Catéchisme Historique, contenant en abrégé l'Histoire Chrétienne.
















dimanche 14 avril 2019

Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ : Jésus condamné à mort, Pilate lave ses mains








HUITIÈME MÉDITATION



Jésus condamné à mort. Pilate lave ses mains.




« Pilate étant rentré dans le Prétoire, dit à Jésus : d'où êtes-vous ? Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. Alors Pilate lui dit : Vous ne me parlez point ? Ne savez-vous pas que j'ai le pouvoir de vous faire attacher à une croix, et celui de vous délivrer ? Jésus lui répondit : Vous n'auriez aucun pouvoir sur moi, s'il ne vous avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui m'a livré à vous est coupable d'un plus grand crime. Depuis ces paroles, Pilate cherchait un moyen de le délivrer. Mais les Juifs criaient, si vous délivrez cet homme... vous n'êtes point l'ami de César... Pilate ayant entendu ce discours, mena Jésus hors du Prétoire... C'était le jour de la préparation de la Pâque, et il était alors environ la sixième heure, et il dit aux Juifs : voilà votre roi. Mais ils se mirent à crier : Ôtez-le, ôtez-le du monde, crucifiez-le. Pilate leur dit : crucifierai-je votre roi ? Les princes des prêtres lui répondirent : Nous n'avons point d'autre roi que César. Pilate voyant qu'il n'y gagnait rien, mais que le tumulte s'excitait de plus en plus, se fit apporter de l'eau, et se lavant les mains devant le peuple : il leur dit : Je suis innocent du sang de ce juste ; ce sera à vous à en répondre. Et tout le peuple lui répondit : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. Enfin Pilate voulant satisfaire le peuple, ordonna que ce qu'ils demandaient fût exécuté : il leur délivra en même temps, selon qu'ils l'avaient désiré, Barabas, qui avait été mis en prison pour crime de sédition et de meurtre ; et avant déjà fait flageller Jésus, il le remit entre leurs mains en l'abandonnant à leur volonté pour être crucifié ».



MÉDITATION


Sur le lavement des mains de Pilate ;

sur la réprobation des Juifs ;

sur la condamnation à mort de Jésus-Christ.



Premier point. Le lavement des mains de Pilate qui prétend ainsi s'innocenter lui-même en livrant aux Juifs le sang du juste, les Juifs qui se rendent responsables de ce sang, pour eux et leur postérité, Jésus qui, conduit de tribunal en tribunal pour être jugé selon les lois, finit par être condamné sans jugement et contre toutes les lois. Voilà trois circonstances qui méritent également d'être pesées, dans la condamnation à mort du fils de Dieu.
C'était une coutume des Juifs qui n'était pas ignorée des Romains ni des Grecs, de se laver les mains lorsqu'on voulait protester de son innocence sur quelque crime. J'ai lavé mes mains en signe d'innocence, dit le Psalmiste (Ps. 25). Et au Deutéronome il est ordonné que l'auteur d'un meurtre étant inconnu, les magistrats de la ville viennent près du corps mort laver leurs mains en disant : nos mains n'ont point répandu ce sang. (Deut. c. 21)
Tout est donc mystérieux dans le lavement des mains de Pilate. Sans doute ce juge n'en est pas moins coupable pour vouloir se dérober à lui-même le sentiment de sa propre faiblesse. Mais l'énormité de son crime ne détruit pas pour nous l'accomplissement des oracles divins et le cours des faits surnaturels dont l'histoire des souffrances et de la croix de Jésus-Christ est remplie. Remarquez, en effet, que sans vouloir obéir à la loi de Moïse, dont nous venons de parler, Pilate en accomplit les devoirs à l'égard de Jésus. Comme victime d'expiation pour nos péchés, Jésus est sous le coup de la mort, et Pilate ne connaît pas le véritable homicide. Les Juifs en sont les agents. Mais celui que l'on peut regarder comme le premier auteur de la mort de l'homme-Dieu ne se montre pas. Il habite l'enfer. C'est le démon, c'est le péché, c'est nous-mêmes, lorsque nous commettons le péché.

Second point. Combien est inconcevable le secret de la justice divine sur la réprobation des peuples comme sur celle des particuliers ; et qui nous donnerait de pouvoir l'expliquer aux enfants des hommes pour leur communiquer une crainte salutaire de cette justice !
Rien de mieux constaté que l'insurrection des Juifs contre Jésus. Rien encore de plus certain que leur complicité, Juifs de tous les rangs, de tous les âges, de tous les sexes, pour demander sa mort à grands cris et que son sang retombe sur eux et sur leurs enfants. Mais rien aussi de plus solennellement confirmé par dix-huit siècles de durée, que cet anathème de réprobation auquel les Juifs se vouent eux-mêmes et leur postérité. Le sang de ce juste est à peine répandu ; la terre tremble sous les pas de ce peuple déicide, les prophéties deviennent inintelligibles à ses prêtres, des sectes à l'infini se divisent sa croyance, les oracles du Seigneur et de son Christ s'accomplissent contre Jérusalem, les Anges qui honoraient son temple de leur présence, se retirent ; l'idolâtrie en souille les autels ; les sacrifices du soir et du matin, selon qu'il était écrit dans le livre des saints oracles, sont interrompus en Israël ; des armées investissent la Judée de toute part, ses habitants deviennent les victimes de toutes les factions ; onze cens mille d'entr'eux périssent, les uns par le glaive, les autres par la famine, ceux-ci par la main des ennemis, ceux-là par celle de leurs concitoyens, plusieurs de leurs propres mains. Jérusalem est détruit, il ne reste plus, de son temple, pierre sur pierre ; ce qui survit de ce peuple se trouve dispersé chez toutes les nations de la terre jusqu'à la fin des temps. Voilà ce que les prophéties annonçaient aux Juifs comme le dernier châtiment de leurs crimes, et nous-mêmes aujourd'hui sommes encore les témoins de leur accomplissement. Nous voyons les Juifs exilés de leur antique patrie, répandus dans tous les pays du monde, quoiqu'étrangers à tous les pays ; nous les voyons isolés, en tous lieux, des autres hommes, sans gouvernement, sans magistrats, sans temple, objet de mépris ou de raillerie pour toutes les nations. Voilà ce que nous voyons, depuis qu'ils ont versé le sang du juste par excellence.
Nous avons dit qu'une autre circonstance inconcevable de la mort de Jésus, était sa condamnation sans jugement. Ses ennemis ne se donnent pas le temps de l'entendre, ni de confronter contre lui leurs faux témoins. Ils voudraient, à la vérité, l'envoyer au supplice par l'autorité des lois ; mais trompés par leurs propres fureurs, il n'est pas un des moyens auxquels ils recourent pour perdre Jésus, qui ne soit un nouveau témoignage de son innocence. Ceux qui se chargent de le dénoncer, se chargent de l'arrêter. On le conduit tour-à-tour devant tous les tribunaux de Jérusalem. Il est partout couvert de dérisions et d'outrages. Nulle part il n'est reconnu coupable. Tous les juges se récusent. Pilate le déclare plusieurs fois innocent. Il le livre, mais en déclarant aux Juifs qu'ils répondront de son sang selon leurs cris homicides.

Troisième point. Faisons maintenant un retour profond sur nous-mêmes et reconnaissons qu'il ne s'encourt point, de la part de la justice divine, de réprobation générale ou particulière qui ne soit marquée à ces trois circonstances mémorables : point de jugement légal contre Jésus-Christ ou ce qui est la même chose contre son Église, mais une condamnation sans jugement ; la responsabilité de son sang non moins aveuglément prononcée ; le lavement des mains de Pilate, c'est-à-dire, l'homme s'absolvant lui-même d'une réprobation dont il est au moins le complice.
Et d'abord point de jugement légal contre Jésus-Christ, soit qu'à l'exemple des Juifs on le condamne comme faux prophète, soit qu'on fasse tomber sur lui la haine que l'on porte à sa doctrine ; n'est-ce pas là le spectacle que nous offrent les persécuteurs de son Église dans tous les âges ? Mais n'est-ce pas là aussi ce qui se passe dans l'âme du pécheur, lorsqu'il rejette loin de lui Jésus et son Évangile, pour livrer son cœur au péché. Certes ce n'est ni la raison ni l'équité qui décident alors des actions de l'homme ; c'est moins encore par voie d'examen qu'il crucifie derechef Jésus, en donnant au vice, la prépondérance sur la vertu. Ce sont les passions aveugles qui l'entraînent, qui voudraient voir pour elle l'autorité de la conscience, mais qui, sur son refus, n'en crient que plus fort en faveur du vice, jusqu'à ce qu'elles aient obtenu de l'homme lâche et pusillanime qu'il leur livre son cœur, sans en juger les œuvres.
Considérez de même ce qui se passe dans toutes les insurrections des méchants contre Jésus-Christ, contre ses ministres, contre les gens de bien qui sont les membres du corps dont Jésus-Christ est le chef. Que leur importe le sang du juste, pourvu qu'ils le voient couler, et qu'ils en rassasient leur fureur impie ? La justice formidable du Ciel les effraye peu. Les uns s'écrient comme les Juifs : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ; les autres s'en lavent les mains, comme Pilate, c'est-à-dire que satisfaits de ne pas donner leur vote de mort, ou de ne pas tremper leurs propres mains dans le sang, ils se croient absous de tout crime lorsqu'ils ne font, selon eux, que livrer celui qu'ils ne peuvent sauver. C'est là, l'image de toutes les persécutions, de tous leurs auteurs et de tous leurs complices.
Mais c'est aussi là l'image de tous les pécheurs, c'est là ce que nous sommes, lorsque n'écoutant que la voix des passions, nous donnons la mort à Jésus-Christ dans nos âmes. Voyez l'homme que cette voix a séduit. S'il faut sacrifier Jésus-Christ au démon, Jésus est sacrifié. La responsabilité de son sang n'arrête point le coupable ; si ce sang doit retomber sur toute une postérité, qu'importe ? C'est un père, c'est une mère, qui se vouant à toutes les maximes mondaines s'embarrassent peu de léguer, avec leurs vices, un patrimoine de malédiction à leurs propres enfants. C'est nous-mêmes qui, peut-être plus d'une fois, avons contribué par nos scandales à la mort spirituelle de notre prochain et qui nous lavons néanmoins les mains de sa perte.

Considérations. 1°. C'est en vain que l'on veut s'innocenter soi-même du sang de Jésus-Christ ou de la perte des âmes que Jésus-Christ s'est acquises au prix de son sang, si l'on livre son corps au péché, si, loin d'édifier, on scandalise, et si, lorsque les méchants s'écrient de nouveau : crucifiez-le, crucifiez-le, c'est lui, ce sont ses ministres qui voulaient perdre notre nation, nous sommes assez faibles, si non, pour unir notre voix à leur voix, du moins pour leur laisser croire que nous sommes prêts, pour assurer notre repos particulier, à leur livrer Jésus et ses ministres, et à nous laver les mains de leur destruction.
2°. Ne craignons rien tant, que d'encourir pour notre patrie, pour nos familles ou pour nous-mêmes la réprobation que les Juifs ont encourue pour eux et pour leur postérité. Puisque dix justes eûssent sauvé, jadis, une ville sur laquelle se débordèrent toutes les vengeances du Ciel, tâchons de faire nombre, pour attirer la miséricorde de Dieu sur notre patrie ; puisque de même, les familles, pour n'être pas exhérédées de J.-C. doivent chacune porter leur fruit de justice, hâtons-nous de fixer, chacun de nous, sur nos propres familles, leur droit à l'héritage des saints ; si tout homme peut enfin, remplir la mesure des grâces qui lui sont destinées, travaillons avant tout à nous rendre dignes de ces grâces, afin de ne point en tarir pour nous-mêmes le cours.
3°. Que la vérité, l'éternelle vérité ne cesse d'être la règle de nos jugements, et ne donnons jamais, soit à l'opinion du monde, soit à l'impression de l'exemple, le pouvoir de remporter en nous sur le témoignage même de notre conscience dirigée par cette lumière naturelle qui éclaire tout homme venant en ce monde. C'est le moyen de n'être jamais injuste ni contre Dieu, ni contre nos semblables, ni contre nous-mêmes.


Résolutions et Prière. Ayez pitié de nous, ô mon divin Jésus, selon l'abondance de vos miséricordes ; car ce n'est pas dans nos propres œuvres, que nous espérons, pour éloigner de notre patrie, de nos familles, et de nous-mêmes une réprobation trop méritée. Hélas ! en combien de manières ne vous avons-nous pas blasphémé comme les Gentils, livré comme Pilate, crucifié comme les Juifs ? Mais n'êtes-vous pas, malgré tous nos crimes, le Dieu sauveur et régénérateur de tous les coupables qui se repentent et mettent désormais en vous toute leur confiance. Que je sois ce coupable repentant, ô mon Dieu, que la France toute entière, que l'Univers ne vous offre plus que de pareils coupables qui soient ardents à se laver de leurs crimes, non point en lâches hypocrites de la vertu, comme ce Gouverneur de la Judée, mais en vrais pénitents de l'Évangile, à la source de vos sacrements et de vos saints mystères. Ainsi soit-il.




Reportez-vous à Jésus, Sagesse souffrante et crucifiée, Des exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Comment faut-il s'occuper des souffrances de Jésus-Christ ?, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La confiance rend à Dieu l'honneur dont il est le plus jaloux, et obtient tout de Lui, Des fruits que porte Jésus crucifié, l'Arbre de vie, Jésus-Christ flagellé, Réflexion sur la flagellation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ au Jardin des Olives, Méditation sur la trahison de Judas, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ : Jésus devant Caïphe y reçoit un soufflet, Jésus-Christ exposé dans le prétoire aux dérisions et aux insultes des serviteurs du grand Prêtre, Jésus-Christ couronné d'épines, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ : Voilà l'Homme, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ : Jésus-Christ portant sa Croix, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers la Passion de Jésus-Christ, et La Passion corporelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ expliquée par un chirurgien.















samedi 2 février 2019

De la Réduction des Hérétiques, par le R.-P. Jean-Joseph Surin



Extrait du Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, Tome II, par le R.P. Jean-Joseph Surin :


Saint Athanase piétinant Arius



De la Réduction des Hérétiques



Quels sont les moyens les plus efficaces pour réduire les hérétiques ?

Il y en a trois, qui sont la douceur, la piété, et la force du raisonnement.

À quoi sert la douceur ?

À les gagner, en s'insinuant dans leur esprit, et à éviter avec soin tout ce qui pourrait le rebuter, et marquer quelque indignation ou quelque aigreur. La raison est que l'homme étant raisonnable, c'est par amour qu'on se rend maître de son cœur, et non par force et par crainte. Il y a pourtant des esprits farouches et indomptables, pour lesquels il faut demander au Seigneur, des paroles qui soient comme du feu, et comme un marteau qui brise la pierre. Mais comme ces esprits ne sont pas communs, on doit user rarement de cette conduite.

Comment est-ce que la piété sert à réduire les hérétiques ?

En leur inspirant des sentiments favorables à la Religion ; car il ne convient point d'être toujours sur la controverse quand on traite avec les hérétiques ; il faut leur parler souvent de Dieu, les exhorter à son service, et à s'acquitter des devoirs de la piété chrétienne. De cette manière on s'insinue dans leur esprit et dans leur cœur ; et on les gagne insensiblement. Le père Pierre Faber, un des premiers Compagnons de saint Ignace, ayant été envoyé en Allemagne pour s'opposer aux progrès des Luthériens, écrivit à ses frères qu'il avait ramené plusieurs de ces hérétiques par des entretiens de piété, accompagnés de beaucoup de douceur.

En quoi consiste la force du raisonnement qu’on doit employer contre les hérétiques ?

Elle consiste dans une doctrine fondée sur des raisons solides et convaincantes, et non sur des arguments sublimes, plus propres à produire des disputes sans fin, qu'à faire entrer la vérité dans l'esprit. Voici quatre démonstrations, capables de faire impression, si on sait bien les manier. La première est prise de l'Église ; la seconde, de l'Écriture ; la troisième, de la raison, et la quatrième, des promesses et des conseils de Jésus-Christ.

Quelle est la Première démonstration ?

On peut la proposer de cette manière. Celle des deux Religions, qui est la plus conforme à la Religion des quatre premiers siècles, reconnue pour véritable par tous les partis, doit être regardée à présent comme la véritable Religion : or la Religion que professe l'Église Romaine, a l'avantage de cette conformité, à l'exclusion de toutes les autres : donc elle est à présent la véritable Religion, et la seule véritable. La première proposition qu'on appelle la majeure, ne souffre aucun doute : voici comme on peut prouver la seconde qui est la mineure.
Saint Ambroise parle ainsi à sa sœur Marcelline : Ce matin il est arrivé un tumulte dans l'Église, à l'occasion d'un certain Castulus. Ce tumulte ne m'a point fait interrompre mes fonctions : j'ai commencé la Messe, et au milieu du Sacrifice, etc. Saint Augustin dans ses Confessions dit, qu'étant avec son frère auprès de sa mère mourante, ils lui demandèrent où elle voulait être inhumée, et qu'elle leur répondit : mettez mon corps où vous voudrez ; souvenez-vous seulement de moi lorsque vous serez à l'autel. Il ajoute qu'après que sa mère eut été enterrée, on offrit pour elle le sacrifice de notre Rédemption, suivant la coutume. S. Grégoire de Nazianze écrit de sa sœur Gorgonie : quel le priait souvent devant l'autel où reposait le corps de Jésus-Christ. S. Léon, que Calvin, même compte parmi les vrais Papes, dit, prêchant le jour de Noël : Aujourd'hui la prédication sera courte, parce qu'il y a trois messes à dire. Cela supposé, on peut demander :
D'où vient qu'il n'y a aucun Évêque, aucun Prêtre, aucun Prédicateur, aucune femme Catholique, aucun enfant de l'Église Romaine, qui se trouvant dans les mêmes circonstances que les Ambroises, les Moniques, les Augustins, les Grégoires, et les Léons, ne puisse s'exprimer de la même manière, sans que personne en soit surpris ? C'est parce que croyant et pratiquant les mêmes choses que ces grands Saints croyaient et pratiquaient de leur temps, ils peuvent parler comme eux, pour exprimer ce qu'ils pratiquent encore aujourd'hui. Et d'où vient qu'aucun Ministre, aucun Particulier des Sectes séparées de l'Église Romaine, ne pourrait tenir ce langage, sans faire rire, ou sans indigner tout le monde ? Si ce n'est, parce que tout le monde verrait que leurs paroles ne s'accorderaient point avec leurs sentiments et leurs pratiques. Puis donc qu'ils ne peuvent pas parler comme l'Église des premiers siècles, faute de conformité avec elle ; qu'ils avouent que la véritable Religion n'est point parmi eux, mais dans l'Église Romaine, qui a cette conformité qu'ils n'ont pas. On trouve dans les anciens Peres, cités par Bellarmin, une infinité d'autres textes qui prouvent cette conformité, et qui sont autant d'arguments invincibles contre les hérétiques.

Quelle est la seconde démonstration ?

Elle est prise de l'Écriture ; et voici comme on peut l'exprimer. C'est à tort que les hérétiques prennent l'Écriture sainte, pour garant de leur doctrine et de leur séparation, si le sentiment de l'Église Romaine sur les points controversés entre eux et nous est exprimé dans l'Écriture, beaucoup plus clairement que le leur : or est-il, que le sentiment de l'Église sur les points controversés, est plus clairement exprimé dans l'Écriture, que celui des hérétiques : donc ils ont tort de prendre l'Écriture pour garant de leur doctrine et de leur séparation. La première proposition n'a pas besoin de preuve, surtout quand on parle aux hérétiques qui l'ont avancée contre l'Église Romaine, comme un principe indubitable. Il ne s'agit que de prouver la seconde, non en raisonnant sur les différents textes de l'Écriture, pour en tirer des conséquences ; cette voie ne mène à rien, chacun fait de son côté de beaux raisonnements, pour faire paraître son esprit ; et les disputes ne finissent point. Il est question de s'arrêter au texte formel de l'Écriture, de le consulter de bonne foi, pour en apprendre le sens, par le sens même qui s'offre aux yeux de tout le monde. Venons au détail.
Nous disons que le Corps de Jésus-Christ est réellement dans l'Eucharistie : les hérétiques disent qu'il n'y est qu'en figure. Nous nous appuyons sur ces paroles de l'Évangile : Prenez et mangez ; ceci est mon Corps. Ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est véritablement un breuvage. Ce que les hérétiques allèguent de plus fort, ce sont ces paroles : Faites ceci en mémoire de moi. C'est l'esprit qui vivifie ; la chair n'est d'aucun usage. Ce que je vous ai dit, est esprit et vie. Tout homme qui n'est pas étrangement prévenu, doit avouer que les passages sur lesquels se fonde l'Église Romaine, expriment clairement la présence réelle du Corps de Jésus-Christ dans l'Eucharistie ; et que ceux que les hérétiques citent pour eux ne l'excluent pas, au moins clairement. Ils ont donc tort d'apporter l'Écriture pour motif de leur séparation ; puisque ce n'est pas eux que l'Écriture favorise, mais l'Église dont ils se séparent.
On en peut dire autant de la Confession. Les hérétiques prétendent que ce n'est point à l'homme de remettre les péchés, et que c'est un pouvoir que Dieu n'a communiqué à personne : mais ils ne trouvent dans l'Écriture aucun texte clair et précis pour autoriser ce sentiment. L'Église au contraire n'a qu'à ouvrir l'Évangile, pour y trouver les paroles qui portent la clarté et l'évidence dans les esprits. Ceux dont vous aurez remis les péchés, leurs péchés leur sont remis ; et ceux dont vous aurez retenu les péchés, leurs péchés sont retenus. On n'a qu'à passer aux autres points de controverse, pour voir toujours la même différence entre les passages cités par les hérétiques, et ceux dont l'Église s'appuie. Quoi de plus clair, par exemple, que ces paroles de S. Jacques, qui autorisent l'usage du Sacrement de l'Extrême-Onction ! Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les Prêtres de l'Église, et qu'ils prient sur lui, l'oignant d'huile au nom du Seigneur ; le Seigneur le soulagera ; et s'il a commis des péchés, ils lui seront remis. Jamais les hérétiques n'ont rien pu opposer de raisonnable à une autorité si décisive.

Quelle est la troisième démonstration ?


C'est un raisonnement convainquant qu'on peut faire de la sorte. Lorsqu'il s'est élevé des hérésies, Dieu qui veille sur son Église, lui a toujours envoyé quelque puissant secours pour les combattre. Il lui a suscité un Athanase, contre Arius ; un Augustin, contre Pelage ; un Cyrille, contre Nestorius ; et plusieurs autres en divers siècles, à mesure que de nouvelles hérésies ont succédé aux anciennes. Nous avons vu ces grands personnages lever l'étendard ; toute l'Église se joindre à eux ; combattre l'erreur avec succès ; l'étouffer ou du moins en arrêter le cours, en lui faisant perdre son crédit. Or l'Église Romaine, au sentiment des Novateurs, est non seulement hérétique, mais encore idolâtre, et elle a pour chef l'Antéchrist : donc on aurait dû se récrier et s'armer contre elle, lorsqu'elle a commencé à introduire ses prétendues erreurs dans le monde.
Cependant rien de semblable n'est arrivé. Les hérétiques prétendent que ce n'est que depuis S. Grégoire qu'on a commencé à dire la Messe, et à croire que J. C. fût réellement dans l'Eucharistie. Raisonnons avec eux sur ce faux principe, et demandons-leur d'où vient qu'on ne s'opposa pas d'abord à cette croyance, et à cet abus. Berenger est le premier que nous sachions qui ait combattu la présence réelle de J. C. dans le saint Sacrement : mais il n'est venu que plus de quatre cens ans après saint Grégoire ; il s'est d'abord rétracté, et il a fait pénitence de son crime. Les Albigeois, qui sont venus après lui, n'ont duré que fort peu de temps. Est-ce que pendant plusieurs siècles, où l'on ne s'est point élevé contre la foi de l'Eucharistie, et la célébration de la Messe, Dieu avait abandonné son Église ; ou qu'il a permis ensuite que le mensonge triomphât de la vérité ? Il y aurait de l'extravagance à raisonner de la sorte, parce que les hérétiques étant obligés de convenir que l'Église était pure et sainte, lorsque cette prétendue erreur parut dans le monde ; il faudrait dire que Dieu a manqué à sa promesse, en l'abandonnant le premier, et en la traitant comme une épouse infidèle, lorsqu'elle était encore sans tache.
Il ne servirait de rien de dire, que le mal s'est glissé insensiblement, et qu'on ne s'en est point aperçu : parce que toutes les hérésies se sont glissées de la même manière. Mais le S. Esprit les a découvertes, et a excité la vigilance de son épouse pour les combattre et les détruire. Ainsi donc, puisque Dieu a permis que les erreurs supposées et les prétendus abus de l'Église Romaine se soient introduits sans obstacle et avec tant de facilité ; il faut nécessairement avouer que ce ne sont point des erreurs et des abus, mais des vérités et des pratiques très-conformes à celles de la primitive Église ; ou plutôt les mêmes vérités et les mêmes pratiques que les Apôtres ont enseignées, et qu'ils ont fait passer jusqu'à nous par le moyen de leurs successeurs. Ni Calvin, ni Luther, ni aucun autre Novateur n'en peut dire autant de sa doctrine ; parce qu'elle a été d'abord combattue, et que toute l'Église s'est réunie pour la rejeter de son sein.

Quelle est la quatrième démonstration ?

Elle est tirée des promesses et des conseils de J. C., en cette manière. La véritable Religion est celle où se trouve l'accomplissement des promesses, et la pratique des conseils de J. C. : or est-il que ces promesses ne s'accomplissent, et que ces conseils ne se pratiquent que dans la Religion Catholique que professe l'Église Romaine ; donc cette Religion est la véritable. Il faudrait renoncer à l'Évangile, pour révoquer en doute la première proposition : prouvons la seconde par le détail des promesses et des conseils.
Pour ceux qui croiront, voici les miracles qu'ils feront ensuite : ils chasseront les démons en mon nom, etc. Il n'y a qu'à consulter la suite des siècles, pour être convaincu que le don des miracles est une prérogative de la véritable Religion, et une marque évidente qui la distingue de toutes les autres. Les Apôtres chassaient les démons, guérissaient les aveugles et redressaient les boiteux au nom de J. C. Ces merveilles étaient communes parmi les Martyrs. Saint Martin et saint Nicolas en ont fait autant. Saint Grégoire a transporté les montagnes. S. Benoit, qui était lui-même un Taumaturge, envoya un possédé à saint Remi qui le délivra. Quoi de plus fécond en prodiges que la vie de saint Bernard ! Quel Écrivain ecclésiastique n'a pas raconté les actions merveilleuses des Dominiques, des Antoines de Padoue, des Nicolas de Tolentin, et des Vincents Ferrier ? N'a-t-on pas vu saint François de Paule traverser la mer à pied sec ? Les hérétiques mêmes n'ont ils pas rendu témoignage aux grands miracles de l'Apôtre des Indes ? Dans le seizième siècle, la fameuse possédée de Loudun ne fut-elle pas délivrée par les exorcismes de l'Église ? et pour dire quelque chose de plus singulier et de plus surprenant en ce genre, qui peut ignorer en France ce qui s'est passé en Poitou au sujet d'une autre possédée ?
Celui qui faisait l'Exorcisme tenait le saint Sacrement entre ses mains, et commanda aux démons, non seulement de laisser libre la personne qu'ils possédaient, mais encore d'imprimer sur quelque partie de son corps des marques qu'il leur détermina, pour preuve certaine de leur sortie. Il ordonna au premier de graver une croix sanglante sur le front de la possédée, et il le fit. Le second, selon l'ordre qu'il avait reçu, écrivit sur la main de la personne qu'il abandonnait, le nom de S. Joseph, qu'on avait invoqué pour sa délivrance. Le troisième y écrivit le nom de Marie ; et le quatrième, celui de Jésus, avec le nom de saint François de Sales. Ces prodiges ont été faits en présence de deux cents personnes, parmi lesquelles il se trouva trois Hérétiques, hommes de qualité, qui attestèrent le miracle avec serment, et dont le plus considérable fit abjuration de ses erreurs. La personne possédée fut dès lors parfaitement libre ; et encore aujourd'hui, c'est-à-dire, après vingt ans qui se sont écoulés depuis sa délivrance, les marques gravées sur son corps paraissent aussi nettes et aussi fraîches que le premier jour : elles sont écrites de couleur de sang. Nous pouvons en rendre témoignage, parce que nous l'avons vu de nos yeux. Puisque ce pouvoir ne se trouve que dans la Religion catholique, et que nulle autre n'oserait se l'attribuer, on doit conclure de là que la Religion catholique est la seule qui jouisse des promesses de Jésus-Christ, et par conséquent la seule véritable.
On peut faire sur les conseils le même raisonnement que sur les promesses. Un des principaux est celui de la continence volontaire. Notre-Seigneur l'a proposé en ces termes : Il y en a qui se sont eux-mêmes faits eunuques pour le Royaume des Cieux. Et saint Paul l'explique de cette manière. Après avoir averti que sur cela il n'a point de précepte du Seigneur, et qu'il ne fait que donner conseil : Celui qui marie sa fille, ajoute-t-il, fait bien ; et celui qui ne la marie point, fait encore mieux. Et la raison qu'il en apporte, c'est qu'une personne qui n'est pas engagée dans le mariage, donne ses soins aux choses qui regardent le Seigneur, et aux moyens de plaire à Dieu. C'est pourquoi, dit-il dans le même endroit, êtes-vous sans femme ? n'en cherchez point.
Il y a toujours eu dans l'Église grand nombre d'observateurs de ce conseil. Saint Chrysostome et les autres Peres parlent avec éloge de plusieurs Moines, qui faisaient profession publique de garder la continence. Saint Augustin, après son baptême, répondit à sa mère qu'il voulait désormais vivre sans femme, Saint Jérôme, saint Chrysostome, saint Ambroise, saint Épiphane, et plusieurs autres grands personnages, ont vécu dans le célibat. On ne saurait prouver qu'aucun Prêtre ni aucun Évêque, dans les premiers temps de l'Église, ait vécu avec sa femme, s'il en avait une, lorsqu'il a été ordonné, ou qu'il en ait pris une, après être entré dans le Sacerdoce. Depuis J. C. il y a eu dans tous les siècles des Vierges consacrées à Dieu : et nous avons une Lettre de S. Augustin à une Supérieure de Religieuses, où il dit qu'à sa première visite il verra si on observe les Ordonnances qu'il a faites. On ne voit aucun vestige de cette continence volontaire parmi les prétendus Réformés, et !es autres Novateurs de ces derniers siècles.
Le conseil de la pauvreté évangélique est contenu dans ces paroles : Si vous voulez être parfait, allez, vendez ce que vous avez, et donnez-le aux pauvres. Quiconque de vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède, ne peut être mon Disciple. Tout le monde sait que les premiers Chrétiens n'avaient rien en propre, et qu'ils commençaient par vendre leurs biens, pour en mettre le prix aux pieds des Apôtres. S. Paulin, qui vivait du quatrième au cinquième siècle, pour se conformer à cette Doctrine, abandonna des biens immenses, et ne se réserva rien. Carloman, fils de Charles Martel, et frère de Pepin, Roi de France, quitta son Royaume pour embrasser la pauvreté volontaire au Mont-Cassin. Jacques, Roi de Majorque, en fit autant, pour entrer dans l'Ordre de saint François. Casimir, fils d'un Roi de Pologne, et Henri, fils de Louis le Gros, entrèrent dans l'Ordre de saint Bernard : et nous avons vu dans ce siècle un Duc de Modene quitter ses États pour vivre en pauvre Religieux dans un Monastère de Franciscains. Une infinité de personnes de l'un et de l'autre sexe ont suivi ces grands exemples, et les suivent encore aujourd'hui. Les Religions contraires à la nôtre ne pratiquent rien de semblable : c'est donc en vain qu'elles se vantent d'être la véritable Église, puisqu'elles n'en ont pas les marques, je veux dire la sainteté et la perfection que J. C. a enseignée à ses Disciples. Nous ne saurions donner ici plus d'étendue à ces raisonnements ; mais nous en avons assez dit pour faire comprendre qu'ils sont sans réplique, et que les Hérétiques ne peuvent pas résister à de si puissantes armes, pour peu qu'on sache s'en servir.




Reportez-vous à Méditation : Dehors séduisants des hérétiquesDe la doctrine de la véritéPrière de Saint François Xavier, pour la conversion des infidèles, Cri des âmes pieuses pour demander à Dieu la conversion des pécheurs, Prière à Saint Sixte, pour demander une foi vive et la force dans les croix et les persécutions, De la Mortification, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin (1), Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin (2), De la réformation de l'Amour, de la Haine, du Désir et de l'Aversion, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'Oraison et de la Contemplation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, En quoi consiste la perfection chrétienne : pour l'acquérir il faut combattre, et pour sortir victorieux de ce combat, quatre choses sont nécessaires, De la sècheresse dans l'oraison, Ce qu'est l'oraison mentale, par le R.P. D. Laurent Scupoli, Clerc Régulier Théatin, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (2/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (3/4), et Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (4/4).