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dimanche 11 août 2019

Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur les souffrances



Extrait de "Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation" (1864) :

 
Qu'on le veuille ou non, il faut souffrir. Il y en a qui souffrent comme le bon larron, et d'autres comme le mauvais. Tous deux souffraient pareillement. Mais l'un sut rendre ses souffrances méritoires ; il les accepta en esprit de réparation, et se tournant du côté de Jésus crucifié, il recueillit de sa bouche ces belles paroles : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. » L'autre, au contraire, poussait des hurlements, vociférait des imprécations et des blasphèmes, et expira dans le plus affreux désespoir.

« Il y a deux manières de souffrir : souffrir en aimant et souffrir sans aimer. » Les saints souffraient tout avec patience, joie et persévérance, parce qu'ils aimaient. Nous souffrons, nous, avec colère, dépit et lassitude, parce que nous n'aimons pas. Si nous aimions Dieu, nous aimerions les croix, nous les désirerions, nous nous plairions en elles... Nous serions heureux de pouvoir souffrir pour l'amour de Celui qui a bien voulu souffrir pour nous. De quoi nous plaignons-nous ? Hélas ! les pauvres infidèles, qui n'ont pas le bonheur de connaître Dieu et ses amabilités infinies, ont les mêmes croix que nous ; mais ils n'ont pas les mêmes consolations.

Vous dites que c'est dur ? Non, c'est doux, c'est consolant, c'est suave : c'est le bonheur ! Seulement, il faut aimer en souffrant, il faut souffrir en aimant.

Dans le chemin de la croix, voyez, mes enfants, il n'y a que le premier pas qui coûte. C'est la crainte des croix qui est notre plus grande croix... On n'a pas le courage de porter sa croix, on a bien tort ; car, quoi que nous fassions, la croix nous tient, nous ne pouvons lui échapper. Qu'avons-nous donc à perdre ? pourquoi ne pas aimer nos croix et ne pas nous en servir pour aller au ciel ?... Mais, au contraire, la plupart des hommes tournent le dos aux croix et fuient devant elles. Plus ils courent, plus la croix les poursuit, plus elle les frappe et les écrase de fardeaux... Si vous voulez être sages, marchez à sa rencontre comme saint André, qui disait, en voyant la croix se dresser pour lui dans les airs : « Salut, ô bonne croix ! Ô croix admirable ! ô croix désirable !... reçois-moi dans tes bras, retire-moi d'entre les hommes, et rends-moi à mon Maître qui m'a racheté par toi. »

Écoutez bien ça, mes enfants : Celui qui va au-devant de la croix, marche à l'opposé des croix ; il les rencontre peut-être, mais il est content de les rencontrer ; il les aime ; il les porte avec courage. Elles l'unissent à Notre-Seigneur ; elles le purifient ; elles le détachent de ce monde ; elles emportent de son cœur tous les obstacles ; elles lui aident à traverser la vie, comme un pont aide à passer l'eau... Voyez les saints ; quand on ne les persécutait pas, ils se persécutaient eux-mêmes... Un bon religieux se plaignait un jour à Notre-Seigneur de ce qu'on le persécutait. Il disait : « Seigneur qu'ai-je donc fait pour être traité ainsi ? » Notre-Seigneur lui répondit : « Et moi, qu'avais-je donc fait quand on m'a conduit au Calvaire ?... » Alors le religieux comprit ; il pleura, il demanda pardon et n'osa plus se plaindre.

Les gens du monde se désolent quand ils ont des croix, et les bons chrétiens se désolent quand ils n'en ont pas. Le chrétien vit au milieu des croix comme le poisson vit dans l'eau.

Voyez sainte Catherine, qui a deux couronnes, celle de la pureté et celle du martyre : combien elle est contente, cette chère petite sainte, d'avoir mieux aimé souffrir que de consentir au péché ! Il y avait un religieux qui aimait tant la souffrance qu'il s'était attaché une corde de puits au corps ; cette corde avait écorché la peau et s'était peu à peu enfoncée dans la chair d'où il sortait des vers. Les religieux demandèrent qu'on le renvoyât de la communauté. Il alla content et joyeux se cacher au fond d'un antre de rocher. Mais, la même nuit, le supérieur entendit le Seigneur lui dire : « Tu as perdu le trésor de ta maison. » De suite, on retourna chercher ce bon saint, on voulut voir d'où sortaient ces vers. Le supérieur fit ôter la corde, ce qui se fit en retournant toutes les chairs. Enfin il guérit.

Il y avait tout près d'ici, dans une paroisse du voisinage, un petit garçon qui était tout écorché dans son lit, bien malade et bien misérable ; je lui disais : « Mon pauvre petit, tu souffres bien ! » Il me répondait : « Non, monsieur le curé, je ne sens pas aujourd'hui mon mal d'hier, et demain je ne souffrirai pas de ma douleur d'aujourd'hui. » — « Tu voudrais bien guérir ? » — « Non, j'étais méchant avant d'être malade ; je pourrais le redevenir. Je suis bien comme je suis... » C'était bien le vinaigre, mais l'huile l'emportait... Nous ne comprenons pas cela, parce que nous sommes trop terrestres. Des enfants en qui le Saint-Esprit réside nous font honte.

Si le bon Dieu nous envoie des croix nous nous rebutons, nous nous plaignons, nous murmurons, nous sommes si ennemis de tout ce qui nous contrarie, que nous voudrions toujours être dans une boîte de coton ; c'est dans une boîte d'épines qu'il faudrait nous mettre. C'est par la croix que l'on va au ciel. Les maladies, les tentations, les peines, sont autant de croix qui nous conduisent au ciel. Tout cela sera bientôt passé... Voyez les saints qui sont arrivés avant nous... Le bon Dieu ne demande pas de nous le martyre du corps, il nous demande seulement le martyre du cœur et de la volonté... Notre-Seigneur est notre modèle ; prenons notre croix et suivons-le. Faisons comme les soldats de Napoléon. Il fallait traverser un pont sur lequel on tirait à mitraille ; personne n'osait passer. Napoléon prit le drapeau, marcha le premier, et tous suivirent. Faisons de même ; suivons Notre-Seigneur qui a marché le premier.

Un militaire me racontait un jour que, dans une bataille, il avait marché pendant une demi-heure sur des cadavres ; il n'y avait presque pas où mettre les pieds ; la terre était toute teinte de sang. C'est ainsi que dans le chemin de la vie il faut marcher sur les croix et les peines pour arriver à la patrie.

La croix est l'échelle du ciel... Qu'il est consolant de souffrir sous les yeux de Dieu, et de pouvoir se dire, le soir, dans son examen : « Allons ! mon âme, tu as eu aujourd'hui deux ou trois heures de ressemblance avec Jésus-Christ. Tu as été flagellée, couronnée d'épines, crucifiée avec lui !...» Oh ! quel trésor pour la mort !... Qu'il fait bon mourir quand on a vécu sur la croix !

Nous devrions courir après les croix, comme l'avare court après l'argent... Il n'y a que les croix qui nous rassureront au jour du jugement. Quand ce jour viendra, que nous serons heureux de nos malheurs, fiers de nos humiliations, et riches de nos sacrifices !

Si quelqu'un vous disait : « Je voudrais bien devenir riche, que faut-il faire ? » Vous lui répondriez : « Il faut travailler. » Eh bien ! pour aller au ciel il faut souffrir. Notre-Seigneur nous montre le chemin dans la personne de Simon le Cyrénéen ; il appelle ses amis à porter sa croix après lui.

Le bon Dieu veut que nous ne perdions jamais de vue la croix, aussi la place-t-on partout, le long des chemins, sur les hauteurs, dans les places publiques, afin qu'à cette vue nous puissions dire : « Voilà comment Dieu nous a aimés ! »

La croix embrasse le monde ; elle est plantée aux quatre coins de l'univers ; il y en a un morceau pour tous.

Les croix sont sur la route du ciel comme un beau pont de pierre sur une rivière pour la traverser. Les chrétiens qui ne souffrent pas passent cette rivière sur un pont fragile, un pont de fil de fer, toujours prêt à se rompre sous leurs pieds.

Celui qui n'aime pas la croix pourra peut-être bien se sauver, mais à grand'peine : ce sera une petite étoile dans le firmament. Celui qui aura souffert et combattu pour son Dieu, luira comme un beau soleil.

Les croix transformées dans les flammes de l'amour, sont comme un fagot d'épines que l'on jette au feu et que le feu réduit en cendre. Les épines sont dures, mais les cendres sont douces.

Oh ! que les âmes qui sont tout à Dieu dans la souffrance éprouvent de douceur ! C'est comme une eau dans laquelle on met beaucoup d'huile : le vinaigre est bien toujours vinaigre ; mais l'huile en corrige l'amertume, et on ne le sent presque plus.

Mettez un beau raisin sous le pressoir, il en sortira un jus délicieux : Notre âme, sous le pressoir de la croix, produit un jus qui la nourrit et la fortifie. Lorsque nous n'avons pas de croix, nous sommes arides : si nous les portons avec résignation, nous sentons une douceur, un bonheur, une suavité !... c'est le commencement du ciel. Le bon Dieu, la sainte Vierge, les anges et les saints nous environnent ; ils sont à nos côtés et nous voient. Le passage du bon chrétien, éprouvé par l'affliction, à l'autre vie est comme celui d'une personne que l'on transporte sur un lit de roses.

Les épines suent le baume et la croix transpire la douceur. Mais il faut presser les épines dans ses mains et serrer la croix sur son cœur pour qu'elles distillent le suc qu'elles contiennent.

C'est la croix qui a donné la paix au monde ; c'est elle qui doit la porter dans nos cœurs. Toutes nos misères viennent de ce que nous ne l'aimons pas. C'est la crainte des croix qui augmente les croix. Une croix portée simplement, et sans ces retours d'amour-propre qui exagèrent les peines, n'est plus une croix. Une souffrance paisible n'est plus une souffrance. Nous nous plaignons de souffrir ! nous aurions bien plus de raison de nous plaindre de ne pas souffrir, puisque rien ne rend plus semblables à Notre-Seigneur que de porter sa croix. Ô belle union de l'âme avec Notre-Seigneur Jésus-Christ par l'amour et la vertu de sa croix !... Je ne comprends pas comment un chrétien peut ne pas aimer la croix et la fuir ! n'est-ce pas fuir en même temps Celui qui a bien voulu y être attaché et y mourir pour nous ?

Les contradictions nous mettent au pied de la croix, et la croix à la porte du ciel. Pour y arriver il faut qu'on nous marche dessus, que nous soyons vilipendés, méprisés, broyés... Il n'y a d'heureux dans ce monde que ceux qui ont le calme de l'âme, au milieu des peines de la vie : ils goûtent la joie des enfants de Dieu... Toutes les peines sont douces quand on souffre en union avec Notre-Seigneur...

Souffrir ! qu'importe ? Ce n'est qu'un moment. Si nous pouvions aller passer huit jours dans le ciel, nous comprendrions le prix de ce moment de souffrance. Nous ne trouverions pas de croix assez lourde, pas d'épreuve assez amère... La croix est le don que Dieu fait à ses amis.

Que c'est beau de s'offrir tous les matins en sacrifice au bon Dieu, et de tout accepter en expiation de ses péchés !... Il faut demander l'amour des croix : alors elles deviennent douces. J'en ai fait l'expérience pendant quatre ou cinq ans. J'ai été bien calomnié, bien contredit, bien bousculé. Oh ! j'avais des croix... j'en avais presque plus que je n'en pouvais porter ! Je me mis à demander l'amour des croix : alors je fus heureux. Je me dis : Vraiment, il n'y a de bonheur que là !... Il ne faut jamais regarder d'où viennent les croix : elles viennent de Dieu. C'est toujours Dieu qui nous donne ce moyen de lui prouver notre amour.



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jeudi 30 novembre 2017

Méditation pour la Fête de Saint André, Apôtre : Je vous salue, croix précieuse...



Méditation

Pour la fête de Saint André, Apôtre

(30 novembre)






Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses désirs déréglés.



I. PRÉLUDE. — Représentons-nous saint André au moment où, apercevant la croix qui lui était préparée, il s’écria : « Je vous salue, croix précieuse, etc. »


II. PRÉLUDE.
— Obtenez-moi, saint Apôtre, la grâce d'estimer, d’aimer la croix de mon divin Sauveur, et de m'y laisser attacher selon son bon plaisir.


I. Point. — La croix est précieuse aux yeux des vrais disciples de Jésus.

L’estime et l'amour de la croix sont les sujets de méditation que présente naturellement la fête d'un Saint dont tous les désirs ne tendaient qu'à être crucifié avec son divin Maître. Le cœur de saint André avait goûté cette maxime si opposée à la nature, que pour être heureux, il ne faut jamais être sans souffrir : je dois m’efforcer de la goûter ainsi que lui, puisque le cœur de mon Sauveur veut m'unir à ses sentiments, à ses affections et à ses volontés : Quelles sont donc les considérations qui doivent me faire chérir la souffrance ?

Elles sont en grand nombre : en souffrant, je puis satisfaire pour mes péchés, réparer l'injure qu'ils ont faite à mon Dieu, et acquérir cette entière pureté de cœur que Jésus veut trouver dans ses véritables disciples. En souffrant, j'accomplis la volonté du Père céleste, je me conforme à mon divin Modèle, je m'unis étroitement à son Cœur, et je détruis en moi le règne de la concupiscence, pour y substituer celui du saint amour. En souffrant, je puis attirer sur ceux qui me sont chers des grâces nombreuses et puissantes, et obtenir aux pécheurs des moyens de conversion. Car la souffrance est le moyen par lequel Jésus-Christ a sauvé le monde, et c’est aussi par la souffrance que ses disciples doivent continuer son œuvre. Oh ! que la croix doit donc me sembler précieuse, et combien je dois être empressée de l’accueillir de quelque côté qu’elle me vienne !


II. Point. — La croix parait aimable aux vrais disciples de Jésus.

La croix n'est pas seulement estimable à cause de précieux avantages qu'elle procure aux âmes fidèles ; elle est encore infiniment aimable aux cœurs épris de l'amour de Jésus. Comme elle est le lit de souffrance sur lequel ce divin Sauveur a rendu le dernier soupir, et que c’est en l'arrosant de son sang qu’il nous a donné la preuve la plus forte et la plus touchante de sa tendresse, ses véritables amis n'aspirent qu'à s’y attacher à leur tour, afin d’aimer leur divin Maître du même amour dont ils en ont été aimés, et de lui rendre souffrances pour souffrances, vie pour vie. Ce fut ce sentiment qui inspira à saint André, lorsqu'il vit la croix sur laquelle il devait mourir, ces paroles où se peignait si bien son cœur :

« Je vous salue, croix précieuse, qui avez été consacrée par le corps de mon Dieu, et ornée de ses membres comme de riches pierreries.... Je m'approche de vous dans de vifs transports de joie ! Ô croix salutaire qui avez été embellie par les membres du Seigneur, je vous ai ardemment aimée ; il y a longtemps que je vous désire et que je vous cherche : enfin mes vœux sont accomplis, recevez-moi dans vos bras, en me tirant du milieu des hommes, et présentez-moi à mon Maître. Que celui qui s'est servi de vous pour me racheter puisse me recevoir par vous. »

Ces sentiments ont été ceux de tous les saints : sont ils les miens ? suis-je empressée de m’attacher à la croix de mon adorable Époux ? sais-je du moins recevoir de bon cœur et supporter avec patience les légères souffrances, les petites contrariétés par lesquelles son amour veut me donner quelque conformité avec lui ?


COLLOQUE avec Jésus crucifié. — Lui offrir l'amour et les mérites de saint André et ceux de tous les saints qui ont chéri et embrassé la croix. — M'humilier de me trouver dans des dispositions si différentes de celles de ces grands modèles. — Supplier le Cœur de mon bon divin Maître de me donner l'amour des souffrances, la joie dans les épreuves et cet amour fort et généreux qui ne se nourrit que de travaux et de sacrifices.


RÉSOLUTIONS. — Accepter de bon cœur tous les sujets de peine, de contrariété, d'affliction que le Cœur de Jésus me ménagera aujourd'hui. — M’imposer quelques pratiques de mortification, surtout intérieure:


Bouquet spirituel. — Cœur de Jésus, immolé pour moi sur la croix, faites que je vous aime du même amour dont vous m’avez aimé.


PRIÈRE.Recevez, Seigneur... (Prière de Saint Ignace de Loyola)



Extrait de "Méditations sur les principaux mystères de la Très Sainte Vierge, et pour les fêtes des Saints..." (Imprimatur, 1840).








Reportez-vous à Consolations du Chrétien dans les souffrances, Litanies de Saint André, Litanies de la Croix, et Méditation sur les Prières que l'on adresse à Dieu pour ses besoins temporels.














jeudi 23 mars 2017

PETIT CATÉCHISME HISTORIQUE, contenant en abrégé l'Histoire Sainte, Leçon XVII : De la vocation des Apôtres



PREMIÈRE PARTIE


Contenant en abrégé l'Histoire Sainte



LEÇON XVII


De la vocation des Apôtres






Aussitôt que Jésus fut baptisé, le Saint-Esprit le mena dans le désert, où il jeûna quarante jours, et souffrit d'être tenté par le démon en plusieurs manières. Il revint en Galilée, et demeura près du lac de Génésareth. Là il appela pour le suivre quatre pêcheurs, André et Simon son frère, et deux autres frères, Jacques et Jean, enfants de Zebedée. Il en appela d'autres ensuite, particulièrement un Publicain ou receveur des impôts, nommé Matthieu. Ils quittaient tout pour le suivre, aussitôt qu'il les appelait. Il eut bientôt un grand nombre de disciples, c'est-à-dire, de gens attachés à l'écouter, et à s'instruire soigneusement de sa doctrine. Il en choisit douze qu'il nomma Apôtres, c'est-à-dire, Envoyés, parce qu'il les envoya prêcher sa doctrine. Le premier fut Simon-Pierre, puis André son frère, Jacques et Jean, fils de Zebedée, Philippe, Barthelemi, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d'Alphée, son frère, Jude ou Thadée, Simon le Cananéen, et Judas-Iscariot, qui trahit Jésus. Il donna à Simon le surnom de Pierre, en lui disant, tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirais mon Église, et je te donnerai les Clefs du Royaume des Cieux.


Demande.
Où alla Jésus après son baptême ?
Réponse.
Dans le désert.

Demande.
Qu'y fit-il ?
Réponse.
Il y jeûna quarante jours.

Demande.
Qu'y souffrit-il ?
Réponse.
D'être tenté par le démon.

Demande.
Comment appela-t-il ses disciples ?
Réponse.
Il leur dit de le suivre ; aussitôt, ils quittèrent tout.

Demande.
Qu'est-ce que les disciples ?
Réponse.
Des gens qui écoutent un maître et s'appliquent à sa doctrine.

Demande.
Que veut dire le nom d'Apôtres ?
Réponse.
Des Envoyés.

Demande.
Combien Jésus en choisit-il ?
Réponse.
Douze.

Demande.
Dites leurs noms ?
Réponse.
Saint Pierre et Saint André, son frère, Saint Jacques et Saint Jean, fils de Zebedée ; Saint Philippe, Saint Barthelemi, Saint Matthieu, Saint Thomas, Saint Jacques et Saint Jude, enfants d'Alphée ; Saint Simon, Judas Iscariot, le traître.

Demande.
Pourquoi Saint Pierre est-il nommé le premier ?
Réponse.
Parce que Jésus dit qu'il serait la pierre fondamentale de Son Église.

Demande.
Que lui dit-il de plus ?
Réponse.
Qu'il lui donnerait les Clefs du Royaume des Cieux.





Reportez-vous à Du dessein et de l'usage de ce Catéchisme, Leçon I : De la Création, Leçon II : Du péché du premier Homme, Leçon III : Du déluge et de la Loi de Nature, Leçon IV : D'Abraham et des autres Patriarches, Leçon V : De la servitude d’Égypte et de la Pâque, Leçon VI : Du voyage dans le désert et de la Loi écrite, Leçon VII : De l'Alliance de Dieu avec les Israélites, Leçon VIII : De l'Idolâtrie, Leçon IX : De David et du Messie, Leçon X : Du Schisme de Samarie, Leçon XI : Des Prophètes, Leçon XII : De la Captivité de Babylone, Leçon XIII : De l'état des Juifs après la captivité, Leçon XIV : Des Juifs spirituels et des Juifs charnels, Leçon XV : De la Naissance de Jésus-Christ, Leçon XVI : De Saint Jean-Baptiste, Leçon XVIII : Prédication de Jésus-Christ, Leçon XIX : Des ennemis de Jésus, Leçon XX : De la Passion de Jésus-Christ, Leçon XXI : De la mort de Jésus-Christ, Leçon XXII : De la Résurrection de Jésus-Christ, Leçon XXIII : De la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, Leçon XXIV : De la vocation des Gentils, Leçon XXV : De la fondation des Églises, Leçon XXVI : De la Tradition et de l’Écriture, Leçon XXVII : De la ruine de Jérusalem, Leçon XXVIII : Des persécutions, Leçon XXIX : De la liberté de l’Église, et des Moines.
















lundi 30 novembre 2015

Litanie de Saint André



(Litanie de Saint André que nous avons rédigée, non officielle donc)


Martyre de Saint André par Rubens



Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Ô Christ, écoutez-nous.
Ô Christ, exaucez-nous.

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez, pour nous.
Sainte Marie, Reine des Cieux, priez pour nous.

Saint André, disciple de Saint Jean-Baptise, priez pour nous.
Saint André, qui cherchiez le Seigneur, priez pour nous.
Saint André, homme de foi et d'espérance, priez pour nous.
Saint André, qui avez assisté au baptême du Christ, priez pour nous.
Saint André, qui, au Jourdain, avez reconnu en Jésus le Messie, priez pour nous.
Saint André, premier appelé à la suite du Christ, priez pour nous.
Saint André, premier disciple de l'Agneau de Dieu, priez pour nous.
Saint André, qui avez présenté votre frère, Simon-Pierre, au Sauveur, priez pour nous.
Saint André, que le Seigneur a fait pêcheur d'hommes, priez pour nous.
Saint André, Apôtre du Christ, priez pour nous.
Saint André, qui avez prêché la grandeur de la croix, priez pour nous.
Saint André, qui avez refusé de sacrifier aux idoles, priez pour nous.
Saint André, qui avez choisi le martyre, priez pour nous.
Saint André, aimé du peuple, priez pour nous.
Saint André, qui avez calmé la foule révoltée, priez pour nous.
Saint André, qui vous êtes dépouillé de vos vêtements sur les lieux du supplice, priez pour nous.
Saint André, qui avez salué votre croix avec joie, priez pour nous.
Saint André, qui vous êtes réjoui de retrouver le Rédempteur, priez pour nous.
Saint André, qui avez supplié votre croix de vous rendre à votre Maître, priez pour nous.
Saint André, Pasteur zélé, priez pour nous.
Saint André, évangélisateur infatigable, priez pour nous.
Saint André, qui avez prêché durant votre supplice sur la croix, priez pour nous.
Saint André, inondé sur la croix d'une lumière céleste, priez pour nous.
Saint André, mort crucifié, priez pour nous.
Saint André, puissant intercesseur, priez pour nous.


Agneau de Dieu qui effacez le péché du monde, pardonnez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez le péché du monde, exaucez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez le péché du monde, ayez pitié de nous.


V/ Priez pour nous, Saint André,
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.


PRIONS

Dieu Tout-puissant, qui avez fait du fidèle Apôtre Saint André, un modèle d'évangélisation et de zèle apostolique, accordez-nous, nous vous en prions, par son intercession et à son exemple, de porter notre croix avec patience et joie, et de proclamer avec ardeur l'Évangile du Christ. Par Votre Fils bien-aimé, Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.


















dimanche 10 mai 2015

Anecdote sur le Mavrodaphne - Témoignage



« Mon mari avait un ami grec qui appréciait le Mavrodaphne, un vin rouge très sucré. Il a décidé un jour alors qu'il ne boit pas d'alcool, d'en acheter une bouteille pour me faire goûter, alors que moi non plus, je ne bois pas d'alcool. C'est un peu irrationnel, mais au bout du compte, cette histoire a beaucoup de sens. J'étais suivie par un prêtre-exorciste en raison de maux démoniaques. Je souffrais de possession démoniaque pour être plus précise depuis un an à cause d'un proche pratiquant le satanisme avec acharnement. Pour revenir au vin rouge, au Mavrodaphne, mon mari m'a servi un fond de verre, et j'ai été agréablement surprise, mais j'ai senti un sursaut en moi étrange. Quand je parle de sursaut, je parle d'un mouvement des démons. Je n'en ai pas fait plus cas que cela. Mon mari m'explique que le Mavrodaphne vient de l'île de Patras. Dilemme, je ne suis pas buveuse dans l'âme, mais ce vin est si bon que je n'imagine pas le laisser mourir dans le frigo. Je me mets à boire un fond de verre quelques jours plus tard, et le démon râle à la première gorgée. C'est à n'y rien comprendre. Deux jours plus tard, je me sers à nouveau un ridicule fond de verre, et le démon râle encore. J'oublie le Mavrodaphne et y reviens la semaine suivante buvant à nouveau un fond. Le démon se met à crier à deux reprises. Je m'adresse alors à mon mari en lui demandant les origines du Mavrodaphne. Le démon est énervé de ma question. Mon mari ne comprend pas plus que moi cette réaction. En cherchant sur internet, on découvre que l'apôtre Saint-André est mort à Patras, en Grèce, crucifié en l'an 60. Une basilique y abrite aujourd'hui les reliques du Saint. Je vous rassure, nous ne sommes toujours pas portés sur la boisson (rire), mais tout ceci nous aura amenés à nous rapprocher de l'apôtre Saint-André. »

Anaïs, 37 ans.


Chers amis lecteurs, n'en profitez pas pour abuser du Mavrodaphne. Nous vous rappelons que l'abus d'alcool est mauvais pour la santé.


Les Saints savent se faire connaître de nous ! Soyez à l'écoute de leurs inspirations. Ils ont beaucoup à nous apprendre.






Reportez-vous à Litanie de Saint André et La nature, Création de Dieu, arme contre les démons.