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dimanche 17 avril 2022

Des sentiments de reconnaissance envers Dieu



Le quatrième effet que doit produire en nous la méditation des mystères de la Passion et des souffrances du Fils de Dieu, est d'être pénétré des plus vifs sentiments de reconnaissance pour un bienfaiteur de qui nous avons tant reçus. « Notre esprit peut-il penser, dit Saint Augustin, notre bouche peut-elle exprimer, notre plume peut elle écrire quelque chose de meilleur que ces paroles : Grâces soient rendues à Dieu. » On ne peut ni dire de plus court, ni rien entendre de plus agréable, ni rien concevoir de plus élevé, ni rien faire de plus utile. Dieu lui-même a toujours pris tant de plaisir à la reconnaissance et aux actions de grâces que lui rendent les hommes, que dès qu'il avait accordé quelque faveur extraordinaire à son peuple, il voulait qu'on lui en témoignât aussitôt la reconnaissance, en chantant des Cantiques de louanges : Immolez à Dieu un sacrifice de louanges. S. Augustin, parlant des dix Lépreux que le Fils de Dieu guérit, remarque que le Sauveur du monde loua la reconnaissance de celui qui vint seul le remercier de sa guérison, et qu'il blâma l'ingratitude des neuf autres : N'y en a-t-il pas eu dix de guéris, dit-il ? Où sont donc les neuf autres ? Il ne s'est trouvé que cet étranger qui est revenu pour rendre gloire à Dieu. Gardons-nous de tomber dans une pareille ingratitude pour les bienfaits que nous avons reçus de la main libérale de Dieu, et moins encore au plus grand de ses bienfaits, lorsqu'il s'est fait homme, et qu'il a bien voulu mourir pour nous sur la Croix. « N'oubliez jamais, dit le sage, la grâce que vous a faite celui qui a répondu pour vous et qui s'est rendu votre caution ; car il a donné pour vous sa propre vie. »
J. C. a répondu et payé pour nous, il lui en a coûté la vie ; il est bien juste que nous ayons la plus vive et la plus sincère reconnaissance d'un aussi grand bienfait, et que nous n'en perdions jamais le souvenir.
S. Thomas, parlant de la gratitude, dit qu'elle opère de trois manières, ou qu'elle produit trois effets sensibles dans une âme qui en est pénétrée. Le premier consiste à concevoir dans le fond de son cœur toute l'estime que mérite le bienfait qu'on a reçu, et à en conserver précieusement le souvenir ; le second consiste à remercier le bienfaiteur par des louanges qui répondent à la grandeur du bienfait ; le troisième c'est de répondre aux bienfaits reçus par des bienfaits réciproques, ou au moins par le bon usage que l'on en fait : voilà, selon S. Thomas, ce que nous devons faire pour marquer à Dieu, comme nous le devons, notre reconnaissance. Exerçons-nous, en méditant sur tous les mystères de la Passion, à former en nous ces trois actes de reconnaissance. Appliquons-nous premièrement à concevoir dans notre cœur de grands sentiments d'estime pour tant de bienfaits que renferme chacun de ces mystères et après avoir examiné en détail toutes les grâces que nous en avons reçues et que nous en devons recevoir, excitons-nous, par cette considération, à ressentir plus vivement l'obligation où elles nous mettent de nous attacher à Dieu sans interruption, sans partage et sans réserve.
Occupons-nous ensuite à le louer et à le glorifier de bouche, selon ces paroles de S. Paul : « Offrons donc toujours à Dieu par lui une hostie de louange, c'est-à-dire, le fruit des lèvres qui rendent gloire à son nom ; invitons toutes les créatures à se joindre à nous pour lui rendre un si juste tribut de louanges ; efforçons-nous enfin de répondre par nos actions à tant de bienfaits, et pour cela abandonnons-nous entièrement à lui, comme nous l'avons dit dans le précédent article, et offrons-lui tout ce que nous sommes. Hélas ! que nous sommes éloignés de connaître ce que Dieu a fait pour nous ! En effet, ô mon Dieu ! si je concevais bien vivement que vous vous êtes fait homme, et que vous êtes mort sur une croix pour l'amour de mois, il ne me faudrait point d'autre considération pour vous donner entièrement mon cœur, et pour m'abîmer dans votre amour : ce serait-là véritablement un juste tribut, tel qu'un vrai Chrétien le doit rendre à son Dieu.
Jésus-Christ n'aurait pas refusé, dit Saint Chrysostôme, de faire pour un seul ce qu'il a fait pour tous les hommes ensemble. Il y a plus : c'est que Dieu s'est souvenu particulièrement de moi, qu'il m'a eu présent devant les yeux en se faisant homme et en mourant sur la Croix ; Qu'il m'a aimé avec une charité perpétuelle, comme il dit lui-même par la bouche de Jérémie : et qu'enfin il s'est livré volontairement à la mort pour me procurer la vie. Chaque Chrétien doit donc regarder les bienfaits de Dieu comme si Dieu n'avait rien fait que pour lui, et envisager l'amour dont ils procèdent, comme si Dieu n'avait aimé que lui seul : et s'écrier avec Saint Paul : Il m'a aimé, et il s'est livré à la mort pour moi. Quand on fera toutes ces considérations avec une sérieuse attention, il sera impossible de ne se pas sentir excité à former les plus vifs sentiments de reconnaissance et d'amour envers ce Dieu-Sauveur, qui nous a toujours aimés avec une charité perpétuelle.

(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)


Reportez-vous à Des sentiments d'amour pour Dieu, Des sentiments que doit produire en nous la Méditation des souffrances de Jésus-Christ : et premièrement des sentiments de compassion qu'elle doit exciter dans nos cœurs, Combien la Méditation des souffrances de Jésus-Christ est méritoire pour nous, et agréable à Dieu, Jésus crucifié est le Livre des Élus, Des fruits que porte Jésus crucifié, l'Arbre de vie, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers la Passion de Jésus-Christ, Des Trésors infinis que nous possédons en JÉSUS-CHRIST, Sur Jésus-Christ et L'intérieur de Jésus-Christ.












mercredi 16 février 2022

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, DEUXIÈME PARTIE, Leçon XLVIII : Deuxième Commandement


ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE

DEUXIÈME PARTIE

Contenant l'histoire et l'explication de la Religion

depuis la Naissance du Messie jusqu'à son Ascension


XLVIIIe LEÇON


DE NOTRE UNION AVEC NOTRE-SEIGNEUR,

LE NOUVEL ADAM, PAR LA CHARITÉ.

SECOND COMMANDEMENT.


Les trois enfants dans la fournaise louant Dieu (Doré)

Q. Quel est le second commandement de Dieu ?
R. Voici le second commandement de Dieu : Dieu en vain tu ne jureras ni autre chose pareillement.

Q. Que nous ordonne-t-il ?
R. Il nous ordonne d'honorer le nom de Dieu par nos paroles, et nous défend de le déshonorer : le nom de Dieu, c'est la puissance, la sagesse, la bonté, la majesté de Dieu et Dieu lui-même.

Q. Quels sont les moyens d'honorer Dieu par nos paroles ?
R. Les moyens d'honorer Dieu par nos paroles sont : la prononciation respectueuse du nom de Dieu, le serment, la louange et le vœu.

Q. Qu'est-ce que prononcer le nom de Dieu avec respect ?
R. Prononcer le nom de Dieu avec respect, c'est le prononcer en se rappelant et en honorant les divines perfections qu'il exprime ; on le déshonore quand on le prononce avec légèreté et à tout propos.

Q. Qu'est-ce que jurer ou faire serment ?
R. Jurer ou faire serment, c'est prendre Dieu à témoin de ce qu'on assure : le serment honore Dieu, parce que c'est un hommage rendu à la vérité, à sa justice et à sa majesté souveraine.

Q. Comment le serment doit-il être fait pour honorer Dieu ?
R. Pour honorer Dieu, le serment doit être fait avec vérité, c'est-à-dire seulement pour assurer une chose vraie ; avec justice, pour promettre une chose permise ; avec discernement, pour assurer une chose importante.

Q. Quel est le péché opposé au jurement ?
R. Le péché opposé au jurement, c'est le parjure ou le faux serment.

Q. Qu'est-ce que louer le nom de Dieu ?
R. Louer le nom de Dieu, c'est le bénir et l'invoquer ; à la louange de Dieu sont opposés le silence, qui consiste à ne pas invoquer, à ne pas bénir le nom de Dieu, puis le blasphème et les imprécations.

Q. Qu'est-ce que le blasphème ?
R. Le blasphème est une parole injurieuse à Dieu ou aux Saints, ou à la Religion : par exemple, c'est un blasphème d'ôter à Dieu, aux Saints, à la Religion, ce qui leur appartient, et de leur attribuer ce qui ne leur convient pas : le blasphème est un très grand péché.

Q. Que faut-il faire quand on entend blasphémer ?
R. Quand on entend blasphémer, il faut bénir intérieurement le nom de Dieu et prier pour le blasphémateur.

Q. Qu'est-ce que les imprécations ?
R. Les imprécations sont des paroles blasphématoires, par lesquelles on souhaite du mal aux autres ou à soi-même.

Q. Qu'est-ce que le vœu ?
R. Le vœu est une promesse faite à Dieu par laquelle on s'oblige, sous peine de péché, à faire quelque bonne œuvre.

Q. Quelles sont les principales espèces de vœux ?
R. Les principales espèces de vœux sont les vœux solennels, qu'on fait par la réception des ordres sacrés, ou par la profession religieuse dans un ordre approuvé de l'Église ; les vœux simples, qu'on fait en particulier ou dans une congrégation, non érigée en ordre religieux.

Q. Quels sont les vœux de Religion ?
R. Les vœux de Religion sont les trois vœux ; de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Ils sont opposés aux trois grandes passions de notre cœur, ils obligent celui qui les fait à la perfection et ils sont une source de biens pour le monde.

Q. Comment doit-on accomplir ses vœux ?
R. On doit accomplir ses vœux comme on les a faits, dans le temps et de la manière indiqués, à moins qu'on n'en soit dispensé; c'est pourquoi il est très prudent de ne pas faire de vœux sans avoir consulté son confesseur,

Q. Quels sont les avantages du second commandement ?
R. Voici quelques-uns des avantages du second commandement : 1° en nous obligeant à respecter Dieu, il protège en nous son amour ; car on cesse bientôt d'aimer ce qu'on peut mépriser impunément ; 2° il garantit les conventions et la bonne foi parmi les hommes ; ce qui est la base de la société.


Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, je ne prononcerai jamais le nom de Dieu en vain.


Deuxième Partie : Leçon I : État du monde à la venue du Messie, Leçon II : Naissance du Messie, Leçon III : Vie cachée de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon IV : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon V : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VI : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon VIII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon IX : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon X : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XI : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XII : Passion de Notre-Seigneur, Leçon XIII : Passion de Notre-Seigneur, Suite, Leçon XIV : Sépulture et Résurrection de Notre-Seigneur, Leçon XV : Vie glorieuse de Notre-Seigneur, Leçon XVI : Notre-Seigneur Réparateur du monde, Leçon XVII : Notre-Seigneur, Nouvel Adam, Leçon XVIII : Union de notre esprit avec Notre-Seigneur, le nouvel Adam, par la Foi, premier et deuxième articles du Symbole, Leçon XIX : Troisième, quatrième et cinquième articles du Symbole, Leçon XX : Le Purgatoire, Leçon XXI : Sixième et septième articles du Symbole, Leçon XXII : Huitième article du Symbole, Leçon XXIII : Neuvième article du Symbole, l'Église, Leçon XXIV : Neuvième article du Symbole, Leçon XXV : Dixième article du Symbole, Leçon XXVI : Onzième article du Symbole, Leçon XXVII : Douzième article du Symbole, Leçon XXVIII : Espérance et Grâce, Leçon XXIX : Premier moyen d'obtenir la grâce, la prière, Leçon XXX : Premier moyen d'obtenir la grâce, la prière : l'Oraison dominicale, Leçon XXXI : L'Ave Maria ou Salutation angélique, Leçon XXXII : Les sacrements, Leçon XXXIII : Le Baptême, Leçon XXXIV : Le Baptême (Suite), Leçon XXXV : La Confirmation, Leçon XXXVI : L'Eucharistie, Leçon XXXVII : L'Eucharistie (Suite), Leçon XXXVIII : De la Pénitence, Leçon XXXIX : De la Pénitence (Suite), Leçon XL : De la Pénitence (Suite), Leçon XLI : Des Indulgences et du Jubilé, Leçon XLII : De l'Extrême-Onction, Leçon XLIII : Du Sacrement de l'Ordre, Leçon XLIV : Du Sacrement de l'Ordre (Suite), Leçon XLV : Du Sacrement de Mariage, Leçon XLVI : De la Charité, Leçon XLVII : Premier Commandement, Leçon XLIX : Troisième Commandement.

Première Partie :
Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du Messie, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, Melchisédech, Leçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie, Leçon XXV : Le Messie promis et figuré, Jacob, Sixième Figure du Messie, Leçon XXVI : Le Messie promis et figuré, Joseph, Septième Figure du Messie, Leçon XXVII : L'Agneau pascal, Huitième Figure du Messie, Leçon XXVIII : La Manne, Neuvième Figure du Messie, Leçon XXIX : Les sacrifices et le serpent d'airain, Dixième et onzième Figure du Messie, Leçon XXX : Moïse, Douzième Figure du Messie, Leçon XXXI : Josué, Treizième Figure du Messie, Leçon XXXII : Gédéon, quatorzième Figure du Messie, Leçon XXXIII : Samson, Quinzième Figure du Messie, Leçon XXXIV : Sixième Promesse du Messie, Leçon XXXV : David, Seizième Figure du Messie, Leçon XXXVI : Salomon, Dix-septième Figure du Messie, Leçon XXXVII : Jonas, Dix-huitième Figure du Messie, Leçon XXXVIII : Le Messie prédit, Prophéties de David, Leçon XXXIX : Le Messie prédit, Prophéties d'Isaïe, Leçon XL : Le Messie prédit, Prophéties d'Osée, de Michée, de Joël et de Jérémie, Leçon XLI : Le Messie prédit, Prophéties d'Ézéchiel, Leçon XLII : Le Messie prédit, Prophéties de Daniel, Leçon XLIII : Le Messie prédit, Prophéties d'Aggée, de Zacharie et de Malachie, Leçon XLIV : Résumé général et application des promesses, des figures et des prophéties, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon XLV : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Leçon XLVI : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Histoire de Judith, Leçon XLVII : Le Messie préparé, Histoire de Tobie, Leçon XLVIII : Le Messie préparé, Monarchie des Perses, Histoire d'Esther, Leçon XLIX : Le Messie préparé, Monarchie des Grecs et des Romains, Leçon L : Le Messie préparé, Histoire des Machabées, Leçon LI : Unité de la Religion et de l’Église.













vendredi 17 décembre 2021

Louanges à Marie et aux Saints qui ont spécialement aimé Jésus-Enfant



Soyez bénie, ô Marie, fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils, Épouse du Saint-Esprit, Temple de toute la Trinité.
Soyez bénie, ô Marie ! lis blanc de la resplendissante et toujours immuable Trinité, rose vermeille du jardin céleste.
Soyez bénie, ô Marie ! Vierge des vierges, Vierge fidèle dont le Roi des cieux a voulu naître, et qui l'avez nourri de votre lait.
Soyez bénie, ô Marie ! Reine de l'univers, à qui toute puissance a été attribuée au ciel et sur la terre.
Soyez bénie, ô Marie ! Mère aimable, douée de toutes les amabilités ; Mère admirable, comblée de tous les dons de la nature, de la grâce et de la gloire.
Bénis soient saint Joseph, votre virginal époux, saint Joachim, votre bienheureux père, et sainte Anne, votre aimable et auguste mère.
Bénis soient sainte Élisabeth, votre parente vénérée, son époux saint Zacharie, son fils saint Jean-Baptiste, l'heureux compagnon de Jésus Enfant dans ses premières années, et son divin Précurseur.
Bénis soient saint Jean l'évangéliste, votre fils bienaimé, et votre ange fortuné saint Gabriel.
Bénis soient le Père éternel qui vous a choisie, le Fils qui vous a aimée, le Saint-Esprit qui vous a épousée.
Bénis soient à jamais tous les Saints du Ciel qui vous louent, et les Justes de la terre qui vous aiment et vous bénissent.
Nos cum prole piâ benedicat Virgo Maria. Amen.

(Directoire de la dévotion à l'Enfant-Jésus)


Reportez-vous à Prière à la Sainte Vierge, en adorant l'Enfant Jésus aux pieds de la Crèche, Litanies des Saints Rois-Mages, Litanies des Saints consacrés à l'Enfance de Jésus, Litanies en l'honneur de la divine Naissance du Sauveur, Litanies des Saints Anges de la Crèche, Tirées du Directoire de la dévotion à l'Enfant-Jésus, Litanies des Justes de l'Ancienne Loi, Tirées du Directoire de la dévotion à l'Enfant-Jésus, La fête de Noël doit être chère à la France, La Pantoufle dans la cheminée, Les Fêtes de Noël à Paris : l'Offrande et la fête des Lettres, un pieux et antique usage, Les Fêtes de Noël à Paris : en prière devant la Crèche, Les Fêtes de Noël à Paris : au Couvent, Les Fêtes de Noël à Paris : au Petit-Séminaire, La nuit de Noël à Marseille, Extrait d'une description des Fêtes de Noël à Bruxelles : La Crèche en famille, Un épisode des Fêtes de Noël dans les pays du Nord de l'Europe : L'Arbre de Noël, Particularités de la nuit de Noël à Bethléem, La Sainte Grotte, Bethléem, Le Santo Bambino, Les petits Prédicateurs de six et de huit ans, L'Étable de Bethléem dans l’Église de l'Ara-Coeli, L'épée et le chapeau ducal portés à la procession le jour de Noël, Description de la sainte Crèche, Son histoire, Cérémonie de l'Adoration, La Messe de Minuit à Sainte-Marie-Majeure, Les Boutiques de Noël et le Præsepio, Les Pifferari, Regard sur le triple sacrifice du Jour de Noël, Noël, Jour de sainte allégresse, Lumière sur Noël, La crèche, Méditation pour la Fête de Noël : Vous trouverez un Enfant enveloppé de langes, et couché dans une Crèche, Instruction sur la Fête de Noël, Pratique de la Dévotion à l'enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Litanies de la Sainte Famille, Visite à l'Enfant-Jésus dans la Crèche, La bénédiction de Noé à ses fils, Prophétie et figure de l'entrée des Gentils dans la vraie Église, La conduite réciproque de Ruth et de Noémi figure celle de Marie et de l'Église des Gentils, Méditation pour le Jour des Rois : Que votre Règne arrive, Instruction sur la Fête des Rois, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages confessent Jésus-Christ devant les hommes, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages à Jérusalem, Méditation pour l’Épiphanie : La vocation des mages prédite et figurée, notre vocation à la foi de Jésus-Christ, Méditation sur l’Épiphanie : Les Rois-Mages, Méditation sur l’Épiphanie : Du ministère de Marie dans la vocation des Gentils à la Foi, Remerciement, offrande et prière au Verbe de Dieu incarné, pour l'Octave de l'Épiphanie, Méditation sur l’Épiphanie, Discours aux jeunes époux, du Pape Pie XII, durant l'Octave de l’Épiphanie, le 10 janvier 1940, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 18e Méditation : Voici que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient parut, allant devant eux, jusqu'à ce qu'elle vint s'arrêter sur le lieu où était l'enfant, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 17e Méditation : À la nouvelle de la naissance du saint Enfant, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 16e Méditation : Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 15e Méditation : Voici que les Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 21e Méditation : Cependant Marie ne perdait rien de toutes ces choses et les méditait dans son cœur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 22e Méditation : Ils portèrent Jésus à Jérusalem, afin de l'offrir au SeigneurDévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 20e Méditation : Ayant été averti en songe de ne point aller trouver Hérode, ils retournèrent en leur pays par un autre chemin, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 19e Méditation : Se prosternant, ils l'adorèrent ; puis ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe, Méditation sur la Nativité, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 14e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, Litanies du Saint Nom de Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 13e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, nom qui lui avait été donné par l'ange, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 12e Méditation : Après huit jours, le saint Enfant fut circoncis, Instruction sur la Circoncision, Méditation sur la Circoncision, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 11e Méditation : Les bergers revinrent en glorifiant et en louant Dieu de tout ce qu'ils avaient vu et entendu, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 10e Méditation : Les bergers se disaient les uns aux autres : Allons jusqu'à Bethléem, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 9e Méditation : Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 7e Méditation : Tout à coup l'Ange du Seigneur parut auprès d'eux, Salutation à Marie et à Jésus naissant, Litanies du Saint Enfant-Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1re Méditation : Marie s'étant rendue avec Joseph à Bethléem, le temps de son divin enfantement arriva, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 2e Méditation : Je vous annonce un grand sujet de Joie, il vous est né aujourd'hui un Sauveur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 3e Méditation : Marie mit au monde son fils premier-né, et l'enveloppa de langes, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 4e Méditation : Marie, après avoir enveloppé de langes le saint Enfant, le coucha dans la crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 5e Méditation : Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 6e Méditation : Il y avait là aux environs des bergers qui veillaient et se relevaient les uns les autres pendant la nuit, pour la garde de leurs troupeaux, Litanies du Saint Enfant-Jésus, et Dévotion au Saint Enfant-Jésus : Prière d'amour et Consécration.













jeudi 17 juin 2021

Comment faire son examen particulier sur la vertu de l'Humilité




L'examen particulier comme nous l'avons déjà remarqué doit avoir un seul objet : l'examen fait de cette sorte est plus efficace que si, dans cet exercice, on embrassait plusieurs objets à la fois ; et c'est précisément parce qu'on ne s'y attache qu'à un seul, qu'on l'appelle examen particulier. Cette pratique est d'une très-grande importance ; et même pour y réussir plus facilement, il faut séparer en plusieurs membres le vice ou la vertu que l'on choisit pour sujet de cet examen. Voyez donc en quoi principalement vous avez coutume de manquer d'humilité, ou de vous laisser dominer par l'orgueil : c'est par-là que vous devez commencer à vous réformer ; ensuite, quand vous serez venu à bout de surmonter un obstacle, attachez-vous à en écarter un autre, puis un autre ; par cette méthode, vous arracherez peu à peu l'orgueil de votre cœur, et vous parviendrez à acquérir l'humilité. Mais afin que l'on puisse s'examiner plus utilement sur une vertu si nécessaire, nous parcourrons ici en détail les divers points que chacun peut prendre pour sujet de son examen particulier.
Proposons-nous, en premier lieu, de ne rien dire qui puisse tourner à notre avantage.
Prenons pour second sujet de notre examen, ainsi que Saint Basile, Saint Jérôme, Saint Augustin et Saint Bernard nous le recommandent, de n'aimer en aucune manière à nous entendre louer et à entendre dire du bien de nous ; car il est dangereux d'y prendre plaisir. Saint Jean Climaque dit, que quand on nous loue, nous devons nous rappeler le souvenir de nos Péchés ; qu'alors nous nous trouverons bien indignes des louanges qu'on nous donne, et qu'elles ne serviront qu'à nous faire entrer dans de plus grands sentiments de confusion et d'humilité.
Nous pouvons prendre pour troisième point de notre examen particulier, de ne rien faire pour être remarqués ni estimés des hommes : c'est de quoi Jésus-Christ nous avertit dans l'Évangile, quand il dit : « Prenez garde de ne pas faire vos bonnes œuvres devant les hommes pour en être vus ; autrement, vous n'en aurez nulle récompense de votre Père qui est dans les Cieux. »
Cet examen est très utile, et on pourra le diviser en plusieurs parties. On peut se proposer d'abord de ne rien faire par respect humain ; ensuite d'agir avec une grande pureté d'intention ; de plus, de faire ses actions avec toute la perfection dont nous sommes capables, comme les faisant en effet sous les yeux de Dieu et en sa présence, et comme les faisant pour le service de Dieu, et non pour celui des hommes ; enfin, de les faire de telle sorte, qu'il semble, comme nous avons déjà dit ailleurs, en parlant de la pureté d'intention, que toutes nos actions ne soient qu'une suite et un effet d'un mouvement de l'amour de Dieu, dont nous devons être épris.
Le quatrième sujet de notre examen sera de ne point chercher à nous excuser, lorsqu'on nous reprochera quelque faute : car il n'y a que l'orgueil qui nous porte alors à nous justifier et à nous défendre.
En cinquième lieu, c'est encore une sorte d'examen très-utile, que de nous attacher à ne pas entretenir librement notre imagination dans des pensées d'orgueil où elle s'égare souvent.
Le sixième sujet de cet examen particulier, pourra être de placer tous les autres hommes au-dessus de soi.
On peut pour septième point de cet examen particulier, se proposer de supporter avec douceur et avec patience toutes les occasions d'humiliation qui pourront se présenter.
Nous pouvons, en dernier lieu, employer notre examen particulier à faire des actes d'humilité, soit intérieurs, soit extérieurs ; nous accoutumer à en produire plusieurs dans la matinée, et plusieurs autres dans le reste de la journée ; commencer d'abord par produire quelques-uns de ces actes, et en augmenter ensuite chaque jour le nombre, jusqu'à ce que nous ayons acquis une grande facilité à pratiquer cette vertu, et que nous en ayons absolument contracté l'habitude. Ce que je dis de la vertu d'humilité, peut s'appliquer aisément à toutes les autres ; et de cette sorte, l'adresse que nous aurons eu de diviser nos ennemis et de les combattre séparément, et l'un après l'autre, nous fera remporter une victoire et plus prompte et plus complète.

(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)


Reportez-vous à Du troisième degré de l'Humilité : En quoi il consiste, Comment dans l'oraison nous pouvons nous exercer à la pratique du second degré d'Humilité, Pour acquérir la vertu de l'Humilité, il faut en pratiquer les Actes, Sans l'Humilité, on ne saurait avoir la paix intérieure, De quelle manière on peut s'élever au second degré de l'Humilité, Du second degré de l'Humilité, et en quoi il consiste, La connaissance de nous-mêmes ne doit pas nous faire perdre le courage, ni la confiance, Que la considération de ses péchés est un excellent moyen pour se connaître soi-même, et pour acquérir l'humilité, Du premier degré de l'Humilité, qui est d'avoir une humble opinion de soi-même, Principales Vertus dont l'Humilité est le fondement, Il n'y a point de Vertu solide sans l'Humilité : elle est le fondement de toutes les autres Vertus, Excellence et nécessité de l'Humilité, Prière pour demander l'humilité, Prière pour obtenir l'humilité, l'exemple de Saint Robert Bellarmin et de Saint Ignace, et comment acquérir cette vertu, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Humilité de M. Vianney, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Des vertus de Marie : l'humilité, De la merveilleuse humilité du séraphique saint François, Litanies de l'humilité, Méditation sur les effets de l'orgueil, Méditation sur l'humilité des Saints, Méditation sur la pratique de l'humilité Chrétienne, Méditation sur les avantages de l'humilité Chrétienne, La Crèche, Sur ces paroles : Vous avez tiré votre parfaite louange de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle. (Psaume 8), De deux sortes de Mortifications, De la nécessité de la Mortification : En quoi elle consiste, Sur Jésus-Christ, L'intérieur de Marie, De l'enfance spirituelle, et De la paix de l'âme.















lundi 17 mai 2021

De quelle manière on peut s'élever au second degré de l'Humilité



Comme ce second degré d'humilité est ce qu'il y a de plus difficile dans la pratique de cette vertu, nous le diviserons, ainsi que le font quelques pieux Écrivains, en quatre autres degrés ou échelons, afin que nous puissions insensiblement, et comme pas à pas, nous élever jusqu'à la plus haute perfection d'humilité où ce degré puisse nous conduire. Le premier échelon est de ne point rechercher la gloire et l'estime du monde : mais au contraire de l'éviter avec soin. Jésus-Christ lui-même n'a-t-il pas été le premier à nous en donner l'exemple, lorsqu'après le miracle des cinq pains, avec lesquels il rassasie cette grande multitude qui le suivait, sachant que ce peuple voulait l'enlever pour le faire Roi, et n'ayant rien à craindre, à quelque degré d'honneur qu'il fût élevé, il se retira néanmoins sur la montagne, pour nous apprendre par sa conduite à fuir les honneurs.
Le second échelon, dit Saint-Anselme, est de souffrir les mépris avec patience : c'est-à-dire que s'il arrive que vous receviez quelque sujet : de confusion, ou quelque marque de mépris, vous le supportiez sans murmurer et sans vous plaindre. On n'exige pas de vous maintenant que vous désiriez les injures et les affronts, ni que vous les recherchiez avec ardeur, ou que vous les receviez avec joie : c'est un degré de perfection encore trop difficile et trop élevé pour vous : on demande seulement que quand l'occasion s'en présentera, vous soyez dans la disposition de souffrir patiemment tout ce qui pourra vous attirer du mépris ou de la confusion, suivant ces paroles du Sage : « Recevez bien tout ce qui vous arrivera et supportez-le, quelque peine qu'il vous fasse : et en vous humiliant, prenez patience. » Ce moyen est très-propre et très efficace pour acquérir et pour conserver l'humilité.
Le troisième échelon par où il faut monter; consiste à n'être point touché des louanges et de l'estime des hommes : celui-ci est encore plus difficile à atteindre que le précédent. Car quand il serait aisé, dit saint Augustin, d'être indifférent pour les louanges dont on nous prive, il n'est pas si facile d'être insensible à celles, que l'on nous donne. Que fait celui qui est véritablement humble, quand il voit qu'on le loue, et qu'on l'estime ? Il se recueille en lui-même : il se sent couvert d'une confusion pareille à celle du Prophète Royal : « Lorsque j'ai été élevé, disait-il, je me suis humilié et j'en ai senti du trouble. » Et ce n'est pas sans sujet qu'il se trouble, dit saint Grégoire ; car, par une sage réflexion, il tremble que si les choses dont on le loue, sont fausses, il n'en soit puni plus sévèrement devant Dieu : et que si elles sont vraies, il ne perde la récompense qu'il en devait attendre : il craint encore qu'on ne lui dise un jour : Vous avez été comblé de biens, en votre vie : vous avez reçu le prix de vos bonnes œuvres.
Le quatrième échelon pour arriver à la perfection de l'humilité, est de souhaiter d'être méprisé des hommes, et de trouver du plaisir dans les injures et dans les opprobres. Saint Bernard remarque qu'il y a deux sortes d'humilité : l'une qui est dans l'entendement, par laquelle l'homme, considérant sa misère et sa bassesse, en est tellement convaincu, qu'il se méprise soi-même, et se croit digne de toutes sortes de mépris de la part des autres : l'autre genre d'humilité est celle qui réside dans la volonté, et qui fait que l'homme souhaite d'être méprisé et mésestimé de tout le monde. Jésus-Christ n'a pu avoir la première sorte d'humilité, qui est celle de l'entendement, parce que se connaissant lui-même, et sachant qu'il ne faisait point de tort à Dieu de s'égaler à lui, il ne pouvait pas se mépriser, ni se croire digne de mépris : mais il a possédé la seconde sorte d'humilité, qui est celle de la volonté et du cœur, lorsqu'il s'est anéanti lui-même en prenant la forme d'un esclave, et lorsque, pour l'amour des hommes, il a voulu s'abaisser, et paraître méprisable à leurs yeux : c'est dans cette vue qu'il nous adresse ces admirables paroles : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. Il aime tellement l'opprobre et l'ignominie, qu'il les attend avec une impatience qu'on n'a ordinairement que pour les choses agréables.
C'est dans ce sens que Jérémie, en parlant de lui, dit qu'il sera rassasié d'opprobres ; pour nous faire connaître par cette expression, le désir insatiable, exprimé par la faim et par la soif que ce Dieu Sauveur avait des mépris, des affronts et des outrages. Que si, pour l'amour de nous, le Fils de Dieu a désiré avec tant d'ardeur, et reçu avec tant de joie les mépris, et les affronts, lui qui était si digne de respect et de vénération, croirons-nous faire beaucoup, nous qui ne méritons que d'être méprisés de tous les hommes, quand nous parviendrons au point de souhaiter, pour l'amour de lui, de passer au moins pour ce que nous sommes, et que nous souffrirons avec plaisir les affronts et les opprobres qui nous sont si justement dus ? C'est là ce que pratiquait avec tant de fidélité l'Apôtre, quand il disait : « Je me plais dans mes infirmités, dans les affronts, dans les besoins, dans les persécutions, dans les extrémités que je souffre pour Jésus-Christ. » Saint François-Xavier trouvait que c'était une chose indigne, qu'un Chrétien pour qui Jésus-Christ a tant souffert d'opprobres, et qui devrait en avoir le souvenir toujours présent à l'esprit, recherchât avec avidité d'être honoré et estimé des hommes.
Or, c'est à ce degré de perfection que nous devons tâcher d'arriver. Et ne nous figurons pas qu'il soit impossible d‘y parvenir : car si nous voulons, dit Saint Augustin, nous pouvons avec le secours de la grâce, imiter non-seulement les Saints, mais même le Saint des Saints, puisqu'il nous a dit lui-même : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur : et que Saint Pierre nous enseigne aussi que Jésus-Christ a souffert pour nous, nous laissant un exemple, afin que nous suivions ses traces. Saint Jérôme, sur ces paroles du Sauveur : Si vous voulez être parfait, etc. dit que ces paroles nous prouvent manifestement qu'il ne tient qu'à nous d'être parfaits, puisque Jésus-Christ a dit : si vous voulez : si vous prétendez vous excuser sur votre faiblesse, lui qui voit dans le fond de votre cœur, ne la connaît-il pas mieux encore que vous ? Néanmoins il dit que vous le pouvez, si vous voulez : parce qu'il est toujours prêt à nous secourir, et que si nous voulons, nous pouvons tout avec son secours.
Saint Augustin expliquant encore ces mêmes paroles du Fils de Dieu : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, s'écrie : « Ô doctrine salutaire ! ô Maître et Seigneur des hommes, qui ont avalé la mort dans une coupe pleine du poison de l'orgueil, que voulez-vous que nous apprenions de vous ? »
« Que je suis doux et humble de cœur. Hé quoi donc! tous les trésors de sagesse et de science qui sont renfermés en vous se réduisent-ils à nous apprendre que vous êtes doux et humble de cœur ! »
Est-ce une si grande chose d'être petit, que personne ne puisse nous l'apprendre, si vous qui êtes si grand, n'en prenez le soin ? « Oui, poursuit Saint Augustin, c'est une chose si grande et si difficile de s'humilier et de se faire petit, que les hommes n'auraient jamais pu y parvenir, si Dieu lui-même ne leur en eût montré l'exemple; parce qu'il n'y a rien qui soit si profondément enraciné dans leur cœur, que le désir de la gloire et de l'estime du monde. » De sorte qu'il n'en fallait pas moins pour nous rendre humble : il ne fallait pas un moindre remède pour guérir l'orgueil dont nous sommes tous atteints : et si le remède dont il s'est servi en se faisant homme et en s'anéantissant pour l'amour de nous, n'est pas assez efficace pour le guérir, qu'est-ce qui pourra jamais nous en procurer la guérison ? Si la vue d'un Dieu humilié et méprisé ne suffit pas pour nous donner de l'éloignement des honneurs, de l'estime et des applaudissements, et pour nous porter à souhaiter d'être méprisé avec lui, rien ne pourra jamais nous l'inspirer.

(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)


Reportez-vous à Sans l'Humilité, on ne saurait avoir la paix intérieure, Du second degré de l'Humilité, et en quoi il consiste, La connaissance de nous-mêmes ne doit pas nous faire perdre le courage, ni la confiance, Que la considération de ses péchés est un excellent moyen pour se connaître soi-même, et pour acquérir l'humilité, Du premier degré de l'Humilité, qui est d'avoir une humble opinion de soi-même, Principales Vertus dont l'Humilité est le fondement, Il n'y a point de Vertu solide sans l'Humilité : elle est le fondement de toutes les autres Vertus, Excellence et nécessité de l'Humilité, Prière pour demander l'humilité, Prière pour obtenir l'humilité, l'exemple de Saint Robert Bellarmin et de Saint Ignace, et comment acquérir cette vertu, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Humilité de M. Vianney, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Des vertus de Marie : l'humilité, De la merveilleuse humilité du séraphique saint François, Litanies de l'humilité, Méditation sur les effets de l'orgueil, Méditation sur l'humilité des Saints, Méditation sur la pratique de l'humilité Chrétienne, Méditation sur les avantages de l'humilité Chrétienne, La Crèche, Sur ces paroles : Vous avez tiré votre parfaite louange de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle. (Psaume 8), De deux sortes de Mortifications, De la nécessité de la Mortification : En quoi elle consiste, Sur Jésus-Christ, L'intérieur de Marie, De l'enfance spirituelle, et De la paix de l'âme.
















lundi 15 mars 2021

Élévation à Dieu à la vue de ses créatures




Du Roi des cieux tout célèbre la gloire,
Tout à mes yeux peint un Dieu créateur,
De ses bienfaits perdrais-je la mémoire ?
Tout l'univers m'annonce son auteur.
L'astre du jour m'offre par sa lumière
Un faible trait de sa vive clarté :
Au bruit des flots, à l'éclat du tonnerre,
Je reconnais le Dieu de majesté.

Charmants oiseaux de ce riant bocage,
Chantez, chantez, redoublez vos concerts ;
Par vos accents rendez un digne hommage
Au Dieu puissant qui régit l'univers :
Par vos doux sons, votre tendre ramage,
Vous inspirez l'innocence et la paix,
Et vos plaisirs du moins ont l'avantage
Que les remords ne les suivent jamais.

Aimables fleurs qui parez ce rivage,
Et que l'aurore arrose de ses pleurs,
De la vertu vous me tracez l'image,
Par l'éclat pur de vos vives couleurs :
Si vous séchez où l'on vous voit éclore
Et ne brillez souvent qu'un jour ou deux,
Votre parfum après vous dure encore :
De la vertu symbole précieux.

Charmant ruisseau qu'on voit dans la prairie
Fuir, serpenter, précipitez tes cours,
Tel est, hélas ! le cours de notre vie ;
Comme tes eaux s'écoulent nos beaux jours ;
Tu vas te perdre à la fin de ta course
Au sein des mers, d'où jamais rien ne sort ;
Et tous nos pas, ainsi, dès notre source,
Toujours errants nous mènent à la mort.

Petit mouton, qui pais dans cette plaine,
Que tu me plais par ta docilité !
Au moindre mot du berger qui te mène,
On te voit suivre avec fidélité.
Si des pasteurs choisis pour nous conduire
Nous écoutions comme toi la leçon,
Des loups cruels voudraient en vain nous nuire
Tu suis l'instinct mieux que nous la raison.

Ô papillon qui d'une aile légère
De fleur en fleur voles sans t'arrêter,
De nos désirs tel est le caractère ;
Aucun objet ne peut nous contenter :
Nous courons tous de chimère en chimère,
Croyant toujours toucher au vrai bonheur ;
Mais ici-bas c'est en vain qu'on l'espère,
Et Dieu peut seul remplir tout notre cœur.

(Manuel des petits séminaires)


Reportez-vous à Dieu béni dans les oiseaux, ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, PREMIÈRE PARTIE, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Cantique des créatures ou Cantique de frère soleil, et La Sagesse éternelle dans la Création, et après la chute de l'homme.













samedi 6 mars 2021

LA SAGESSE ÉTERNELLE DANS LA CRÉATION, ET APRÈS LA CHUTE DE L’HOMME



LA SAGESSE ÉTERNELLE DANS LA CRÉATION

« La Sagesse a commencé d’éclater hors du sein de Dieu… lorsqu’elle a fait la lumière, le Ciel et la terre. Saint Jean dit que tout a été fait par le Verbe, c’est-à-dire la Sagesse Éternelle : Omnia per ipsum facta sunt (I, 3). Elle est la mère et l’ouvrière de toutes choses : Horum omnium mater est. Omnium artifex Sapientia… (Sap. VII, 12 et 21).
Cette Beauté souverainement droite, après avoir créé le monde, y a mis la belle ordonnance que nous admirons. Elle a séparé, elle a composé, elle a ajouté, elle a compté tout ce qui est. Elle a étendu les Cieux ; elle a placé le soleil, la lune, les étoiles et les planètes avec ordre. Elle a posé les fondements de la terre ; elle a donné des bornes et des lois à la mer et aux ondes jaillissant des hauteurs. Elle a formé les montagnes ; elle a tout pesé et balancé jusqu’aux fontaines. Enfin, dit-elle, j’étais avec Dieu, et je réglais toutes choses avec une justesse si parfaite que c’était une espèce de jeu que je jouais pour me divertir et divertir mon Père : Cum eo eram cuncta componens ; et delectabar per singulos dies, ludens coram eo omni tempore, uldens in orbe terrarum (Prov. VIII, 30, 31).
Ce jeu ineffable de la divine Sagesse se voit, en effet, dans les différentes créatures de l’univers. Car, sans parler des différentes espèces d’anges, qui sont, pour ainsi dire, infinis en nombre ; sans parler des différentes grandeurs des étoiles, ni des différents tempéraments des hommes, quel admirable changement ne voyons-nous pas dans les saisons et dans les temps, quelle variété d’instincts dans les animaux, quelles différentes espèces dans les plantes, quelles différentes beautés dans les fleurs, quels différents goûts dans les fruits ! Quis sapiens, et intelliget haec ? (Ps. CVI, 43). Qui est celui à qui la Sagesse s’est communiquée ? Celui-là seul aura l’intelligence de ces mystères de la nature.
La Sagesse les a révélés aux saints, comme nous voyons dans leurs vies, et ils ont été quelquefois si surpris de voir la beauté, la douceur et l’ordre de la divine Sagesse dans les plus petites choses, comme une abeille, une fourmi, un épi de blé, une fleur, un petit ver de terre, qu’ils en tombaient dans l’extase et le ravissement » (ASE, N° 31-34).
Admirer dans la nature, au cours des saisons comme au long des jours, ces merveilles de l’Éternelle Sagesse ; en profiter chaque fois pour la remercier, la bénir d’un élan du cœur, c’est porter en soi une âme d’oraison.
 
« Si la puissance et la douceur de la sagesse Éternelle a tant éclaté dans la création, la beauté et l’ordre de l’univers, elle a brillé bien davantage dans la création de l’homme, puisqu’il est son admirable chef-d'œuvre, l’image vivante de sa beauté et de ses perfections, le grand vaisseau de ses grâces, le trésor admirable de ses richesses, et son représentant unique sur la terre : Sapientia tua fecisti hominem, ut dominaretur omni creaturae quae a te facta est (Sap. IX, 2) » (N° 35).
Saint Louis-Marie de Monfort écrit ici, à la gloire de cette puissante Ouvrière, une page magnifique sur la beauté et l’excellence originelle de l’homme : « Elle fit, pour ainsi dire, des copies et expressions brillantes de sont entendement, de sa mémoire et de sa volonté, et les donna à l’âme de l’homme pour être le portrait vivant de la Divinité. Elle alluma dans son cœur un incendie de pur amour pour Dieu ; elle lui forma un corps tout lumineux, et elle renferma en lui, comme en raccourci, toutes les perfections différentes des anges et des autres créatures.
« Tout dans l’homme était lumineux sans ténèbres, beau sans laideur, pur sans souillures, réglé sans désordre et sans aucune tache ni imperfection. Il avait pour apanage la lumière de la sagesse dans son esprit, par laquelle il connaissait parfaitement son Créateur et ses créatures ; il avait la grâce de Dieu dans son âme, par laquelle il était innocent et agréable aux yeux du Très-Haut. Il avait dans son corps l’immortalité. Il avait le pur amour de Dieu dans son cœur sans crainte de la mort, par lequel il l’aimait continuellement sans relâche, et purement pour l’amour de lui-même. Enfin, il était si divin, qu’il était continuellement hors de lui-même, transporté en Dieu, sans qu’il eût aucune passion à vaincre ni aucun ennemi à combattre ! O libéralité de la Sagesse Éternelle envers l’homme ! O heureux état de l’homme dans son innocence ! » (N° 37-38).
Mais voilà que l’homme pèche et perd cette innocence, cette beauté, cette immortalité. Il perd tous les biens qu’il avait reçus. Il se voit condamné à la mort, chassé du paradis terrestre et de la présence de Dieu. Il voit la justice de Dieu qui le poursuit avec sa postérité ; il voit le Ciel fermé et l’enfer ouvert, et personne pour lui ouvrir l’un et fermer l’autre.
Que va faire la Sagesse Éternelle ?


LA SAGESSE ÉTERNELLE APRÈS LA CHUTE DE L’HOMME

« Elle est vivement touchée du malheur du pauvre Adam et de tous ses descendants. Elle voit, avec un grand déplaisir, son vaisseau d’honneur brisé, son portrait déchiré, son chef-d'œuvre détruit, son représentant sur la terre renversé. Elle prête tendrement l’oreille à sa voix gémissante et à ses cris. Elle voit avec compassion les sueurs de son front, les larmes de ses yeux, les peines de ses bras, la douleur de son cœur et l’affliction de son âme.
« Il me semble voir cette aimable Souveraine rappeler et assembler une seconde fois, pour ainsi dire, la Sainte Trinité, pour réparer l’homme, comme elle avait fait pour le former. Il me semble que, dans ce grand conseil, se livre une espèce de combat entre la Sagesse Éternelle et la Justice de Dieu.
« La Sagesse dit qu’à la vérité l’homme mérite, par son péché, le sort des anges rebelles, mais qu’il faut avoir pitié de lui, parce qu’il a plus péché par faiblesse et ignorance que par malice. Elle représente, d’un côté, que c’est un grand dommage qu’un chef-d'œuvre si accompli demeure pour jamais l’esclave de son ennemi, et que des millions d’hommes soient à jamais perdus par le péché d’un seul. Elle montre, de l’autre, les places du Ciel vacantes par la chute des anges apostats, qu’il est à propos de remplir, et la grande gloire que Dieu recevra dans le temps et l’éternité si l’homme est sauvé.
« La Justice répond que l’arrêt de mort est porté contre l’homme et ses descendants, et qu’il doit être exécuté sans remise et sans miséricorde… ; que l’homme est un ingrat pour les bienfaits qu’il a reçus, qu’il a suivi le démon en sa désobéissance et son orgueil, et qu’il le doit suivre sans ses châtiments, parce qu’il faut nécessairement que le péché soit puni.
« La Sagesse Éternelle, voyant qu’il n’y avait rien dans l’univers qui fût capable d’expier le péché de l’homme, de payer la Justice et d’apaiser la colère de Dieu, et voulant cependant sauver l’homme qu’elle aimait d’inclination, trouve un moyen admirable. Chose étonnante, amour incompréhensible qui va jusqu’à l’excès, cette aimable et souveraine Princesse s’offre elle-même en sacrifice à son Père pour payer sa justice, pour calmer sa colère et pour nous retirer de l’esclavage du démon et des flammes de l’enfer, et nous mériter une éternité de bonheur.
« Son offre est acceptée. Le conseil en est pris et arrêté : la Sagesse Éternelle, ou le Fils de Dieu, se fera homme dans le temps convenable et dans les circonstances marquées » (N° 41-46).
 
En attendant ce temps de son Incarnation, elle témoignera de toutes manières, aux descendants d’Adam, l’amitié qu’elle leur porte, le grand désir qu’elle a de leur communiquer ses faveurs et de s’entretenir avec eux : « Mes délices, a-t-elle dit, sont d’être avec les enfants des hommes ». Deliciae meae esse cum filiis hominum (Prov. VIII, 34).
De la sorte, elle a préservé de la damnation tous ceux qui ont eu foi en sa venue. Elle a conservé Adam et l’a délivré de sa faute par le repentir et l’expiation. Lorsque le déluge inonda la terre à cause de Caïn et de sa descendance perverse, elle sauva encore le monde en gouvernant le juste Noé, toujours docile à ses ordres. Avant Noé et après lui, c’est elle qui forma tous les saints Patriarches, gardiens et transmetteurs de la Révélation primitive.
Lorsque les nations conspirèrent ensemble pour s’abandonner au mal, elle s’est préparé, en la personne d’Abraham, un peuple de croyants. Elle le retira de la Chaldée, son milieu d’origine, pour le fixer en terre chananéenne, dans ce pays qui la verrait s’incarner (Sap. X).

L’auteur de l’Ecclésiastique (ch. XXIV) nous la montre établissant sa résidence en Israël, chez le peuple élu :

Chez tous les peuples et toutes les nations, j’ai régné.
Parmi eux tous j’ai cherché le repos,
J’ai cherché en quel patrimoine m’installer.
Alors le Créateur de l’univers m’a donné un ordre,
Celui qui m’a créée m’a fait dresser ma tente.
Il m’a dit : Installe-toi en Jacob,
Entre dans l’héritage d’Israël.
Dans la Tente sainte, en sa présence, j’ai officié ;
C’est ainsi qu’en Sion je suis établie,
Et que dans la cité bien-aimée
J’ai trouvé mon repos,
Qu’en Jérusalem j’exerce mon pouvoir.
Établie en Israël, la Sagesse y a vigoureusement poussé ses racines :
Je me suis enracinée chez un peuple plein de gloire,
Dans le domaine du Seigneur, en son patrimoine.


Elle y a pris des accroissements magnifiques. Elle y a porté des fruits incomparables de sainteté. Pour les décrire, l’auteur inspiré a recours aux comparaisons les plus poétiques, qu’il continue de placer dans la bouche de la Sagesse :

J’ai grandi comme le cèdre du Liban,
Comme le cyprès sur le mont Hermon.
J’ai grandi comme le palmier d’Engaddi,
Comme les plants de roses de Jéricho,
Comme un olivier magnifique dans la plaine,
J’ai grandi comme un platane.
Après ces comparaisons avec les arbres les mieux venus, ou dont les fruits sont les plus appréciés, en voici d’autres avec les parfums végétaux les plus recherchés :
Comme le cinnamonme et l’apalathe
J’ai donné du parfum,
Comme une myrrhe de choix, j’ai embaumé,
Comme du glabanum, de l’onyx et du stacte,
Comme la vapeur d’encens dans la Tente.
Enfin, deux dernières comparaisons nous disent sa prodigieuse fécondité :
J’ai étendu mes rameaux comme le térébinthe,
Ce sont des rameaux de gloire et de grâce.
Je suis comme une vigne aux pampres charmants,
Et mes fleurs sont des produits de gloire et de richesse.


Aussi, voyons-nous sortir de ce peuple privilégié d’illustres et saints personnages comme Moïse, Samuel, Élie, Élisée ; des poètes de génie qui nous ont laissé les Psaumes et les Livres sapientiaux ; de grands Voyants dont nous admirons les écrits prophétiques. L’Église s’en sert tout au long de son année liturgique.
Entre les cinq Livres sapientiaux, celui de « La Sagesse », composé au 1er siècle avant Jésus-Christ, a immédiatement préparé l’Évangile. Il déborde d’éloges sur les excellences, les beautés, les amabilités de la Sagesse Éternelle, et sur le désir qu’elle a de gagner le cœur de l’homme. Ce Livre, nous dit Montfort, a été écrit exprès pour cela : il faut le considérer comme une lettre d’une amante à son amant pour gagner son affection. Les désirs qu’elle y témoigne du cœur de l’homme sont si empressés, les recherches qu’elle y fait de son amitié sont si tendres, ses appels et ses vœux y sont si amoureux, qu’à l’entendre parler vous diriez qu’elle n’est pas la Souveraine du ciel et de la terre et qu’elle a besoin de l’homme pour être heureuse.
Tantôt, pour trouver l’homme, elle court dans les grands chemins ; tantôt elle monte sur la pointe des plus hautes montagnes ; tantôt elle vient aux portes des villes ; tantôt elle entre jusque dans les places publiques, au milieu des assemblées, criant le plus haut qu’elle peut : O hommes ! O enfants des hommes, c’est à vous que ma voix crie depuis si longtemps. O viri, ad vos clamito, et vox mea ad filios hominum (Prov. VIII, 4). C’est vous que je désire, c’est vous que je cherche, c’est vous que je réclame. Écoutez, venez à moi : je veux vous rendre heureux…
Et comme si les hommes craignaient encore, à cause de son éclat merveilleux et de sa majesté souveraine, de s’approcher d’elle… elle leur fait dire qu’elle est d’un accès facile ; qu’elle se laisse aisément voir à ceux qui l’aiment ; qu’elle prévient ceux qui la désirent ; qu’elle se montre à eux la première, et que celui qui se lèvera matin, pour la chercher, n’aura pas beaucoup de peine, car il la trouvera assise à sa porte. (ASE, N° 65, 66, 69).
 
Cependant, si malgré ces désirs empressés de la Sagesse Éternelle, des milliers d’années se sont écoulées avant son Incarnation, c’est que la réponse des hommes n’avait pas encore assez de force pour l’attirer du sein de son Père.
Les saints de l’ancienne Loi, il est vrai, ont demandé le Messie avec d’instantes prières. Ils gémissaient, ils pleuraient, ils s’écriaient : O nues, pleuvez le Juste ! O terre, germez le sauveur ! O Sagesse qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut… venez nous délivrer (Grande Antienne de l'Avent). Mais leurs appels et leurs sacrifices n’étaient pas d’un assez grand prix pour mériter cette grâce des grâces. Le peuple élu lui-même, malgré les avertissements, les remontrances de ses Prophètes, s’était montré tant de fois prévaricateur. Et le monde, au dire de saint Augustin, l’immense monde païen était indigne de recevoir le Fils de Dieu immédiatement des mains du Père.
Il n’y a eu que l’humble Marie qui ait mérité, par la force de ses prières et la hauteur de ses vertus, de voir le Verbe éternel, la Sagesse Éternelle, se faire homme en son sein. Ce qui nous montre quel Trésor infini est cette divine Sagesse, et quel ardent désir nous devons voir de la posséder, à l’exemple du Père de Montfort qui chantait :

Digne Mère de Dieu, Vierge pure et fidèle,
Communiquez-moi votre foi ;
J’aurai la Sagesse par elle,
Et tous les biens viendront en moi.
Sagesse, venez donc par la foi de Marie,
Vous n’avez pu lui résister ;
Elle vous a donné la vie,
Elle vous a fait incarner
.
(Cant. N° 74)

(Père Dayet, Exercices préparatoires à la consécration de Saint Louis-Marie de Montfort)


Reportez-vous à Élévation à Dieu à la vue de ses créaturesDieu béni dans les oiseaux, ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, PREMIÈRE PARTIE, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Nous sommes des grands blessés, Cantique des créatures ou Cantique de frère soleil, Sur la vaine curiosité, L'inimitié entre Satan et Marie, La terre se couvrit de ronces et d'épines, et Je comparerai mes péchés aux péchés d'Adam.