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vendredi 8 octobre 2021

Saint Michel, ange protecteur de l'Église



Pour bien faire comprendre ce que nous avons à dire sur cette mission de l'Archange, il faut dire ce que nous devons entendre par ce mot Église.
L'Église, prise dans le sens le plus large de ce mot, est la société de Dieu avec les anges et les hommes fidèles. Les anges furent les premiers appelés. Créés bons, mais libres, Dieu les mit à l'épreuve. Un moment il y eut schisme et hérésie dans le ciel ; mais saint Michel, nous l'avons vu, raffermit les bons, et, par l'ordre de Dieu, précipita les mauvais au fond de l'abîme. L'Église du ciel était sauvée.
Pour remplir la place des esprits déchus, l'Éternel créa l'homme ; mais, sur la terre comme dans le ciel, la lutte devait exister entre le bien et le mal. C'était encore à saint Michel de se faire le défenseur des fidèles adorateurs de Dieu ; c'est la tâche à laquelle le grand Archange travaille depuis le commencement avec un zèle qui ne s'est jamais démenti à quelque époque que l'on considère l'Église, soit au temps des patriarches, soit sous la loi écrite, soit sous la loi de grâce.
Essayons d'en faire ressortir les principaux traits à l'aide des principes que nous avons posés dans le chapitre précédent.
« Jéhovah, Dieu, dit l'Écriture, prit l'homme, » qu'il venait de créer, « et le plaça dans le jardin de l'Éden. » Les Pères et les commentateurs (Saint Ambroise, Rupert, Corneille de la Pierre, etc.) expliquent le mot tulit du texte sacré, en disant que Dieu se servit en cette circonstance du ministère de son ange, saint Michel. Il convenait, en effet, que celui qui devait être investi plus tard de l'honorable charge d'introduire dans le ciel les âmes des saints, fit entrer le père du genre humain dans le paradis de la terre, figure de celui que nous attendons.
En introduisant l'homme dans ce délicieux séjour, l'ange de Dieu lui fit connaître la sublime fin pour laquelle il avait été créé ; au nom de Jéhovah, il lui donna des préceptes et le fit hériter d'une loi de vie ; il établit avec lui une alliance éternelle, et lui apprit ses jugements (Ecclesiasti., XVII).
Créé dans un état de sainteté, de justice et d'innocence, l'homme était parfait selon la nature et la grâce. Dieu se plaisait avec lui. Il députait son ange, lequel sous une forme humaine (Corneille de la Pierre), « venait se promener sous les berceaux parfumés de l'Éden ».
Mais le souffleur de crimes veillait, et préparait contre son premier vainqueur une éclatante revanche en lui enlevant son protégé, dont il allait faire un révolté et un apostat. Tout le monde connaît cette page de la tentation où se révèle toute la perfidie du serpent infernal. Hélas ! l'homme fut le trop facile auxiliaire de Satan ! C'en était fait de cette nouvelle créature. Il lui restait une planche de salut : c'était la confession avec le repentir. S'il la refusait, comme Lucifer après son crime (c’est une croyance assez commune que l'ange put se repentir après son péché) ; celui-ci comptait une victoire contre Dieu et son ange. Mais voici Michel : il représente à l'homme la grandeur de sa faute ; il lui en fait faire la confession et lui en suggère le repentir ; puis il lui propose comme moyen de salut ce grand mystère de l'Incarnation, mystère qui a révolté l'orgueil de Lucifer, et qui sera encore pour le genre humain de tous les siècles, selon que celui-ci l'admettra ou le rejettera, le principe du salut ou de la damnation. Adam écouta son Dieu lui parlant par son ange tutélaire, et saint Michel, dans la joie du triomphe qu'il venait de remporter en ramenant l'homme sous le drapeau du devoir, fit entendre au serpent infernal cette sentence prophétique qu'un jour cette femme dont il avait tramé la perte, lui broierait la tête sous son pieds victorieux (« Pantaléon cité par Herius et d'autres, enseignent unanimement que ces paroles furent prononcées par saint Michel, au nom de Dieu, comme dans les autres apparitions, soit sous la loi naturelle, soit sous la loi écrite, dont l'Écriture sainte fait mention, » Justin de Miechow dit : « L'Archange Michel était représentant et mandataire de Dieu dans cette affaire de la plus haute importance. » Litanies, III, p. 238).
À mesure que le genre humain se multiplie, il est facile de constater l'antagonisme du bien et du mal dont Abel et Caïn sont la figure. Celui-ci tue celui-là, et l'homicide est introduit et règne dans le monde (Genèse, ch. III). Bientôt encore le démon de l'impudicité séduit un si grand nombre, qu'il ne reste plus qu'une seule famille parmi « les enfants de Dieu » (Genèse, ch. VI). Il semble bien, cette fois, que le grand Dragon triomphera de dieu et de son ange, puisque Dieu lui-même, à la vue de la corruption générale, de la révolte universelle contre ses saintes lois, se repent d'avoir créé l'homme (Genèse, ch. VI). Mais le moment même où Satan croit régner en maître sur la terre, est celui de sa ruine ; l'épée de saint Michel, prompte comme la foudre, a frappé ces innombrables multitudes et les a précipitées au fond de l'abîme, et la terre, lavée par le déluge des crimes abominables qui l'avaient souillée, reçoit l'unique famille qui ait été trouvée juste et qui est appelée à lui donner de nouveaux habitants (Genèse, ch. VIII et IX).
À peine les enfants de Noé étaient-ils sortis de l'arche, à peine commençaient-ils à former un peuple, que le démon de l'orgueil les soulevait contre le Créateur. Saint Michel , par l'ordre divin, vint humilier ces superbes, et les dispersa aux quatre vents du ciel (Genèse, ch. XI) ; en même temps, il envoyait ses anges (Zacharie, ch. I) pour les protéger contre les esprits mauvais, pour conserver parmi eux la connaissance du vrai Dieu, et les conduire à l'exécution du plan divin (nous avons expliqué dans un autre ouvrage le rôle des anges gardiens des nations).
Pour lui, réservait la protection spéciale d'une famille, laquelle devait grandir sous son patronage et former le peuple de Dieu. Nous le voyons intervenir d'une manière visible. Il va chercher le chef de ce peuple, lui impose un nom qui restera en honneur jusque dans la postérité la plus reculée (Genèse, ch. XII), et le conduit dans la terre qu'il veut lui donner pour toujours à lui et à ses descendants (Genèse, ch. XIII). « Je ferai sortir de toi un grand peuple, » lui dit-il. Plusieurs fois, il lui renouvelle cette promesse : « Lève les yeux au ciel, et compte les étoiles, si tu peux. Ainsi se multipliera ta race (Genèse, ch. XV) », la race des enfants de l'Église. C'est à cette célèbre prophétie que l'Église fait allusion lorsqu'elle chante à la messe des morts : Signifer Sanctus Michaël repraesentet eas in lucem sanctam, quam olim Abrahae promisisti et semini ejus (Offertoire). Que le porte-étendard saint Michel, conduise ces âmes dans la lumière sainte que vous avez promise autrefois à Abraham et à sa race (cette remarque est de Cornelius a lapide).
Malgré des promesses tant de fois réitérées, Sara, épouse d'Abraham, était stérile et de plus arrivée à un âge où elle paraissait ne plus pouvoir devenir féconde. Un jour, trois anges sous la figure de trois jeunes hommes descendent dans la vallée de Manbré. Abraham leur offre une généreuse hospitalité, et les traite avec la bonté la plus touchante. Alors l'archange Michel (Les Hébreux donnent le nom de Michel à celui des trois jeunes gens qui paraissait le plus remarquable. Les deux autres, disent-ils, s'appellent Gabriel et Raphaël. Les célèbres commentateurs Lyra, Tosta et Corneille de la Pierre admettent ce sentiment), celui des trois qui paraît le plus grand, s'adressant à Abraham : « Dans un an, lui dit-il, je reviendrai vous voir, et Sara, votre femme, aura un fils (Genèse, ch. XVIII). » L'événement justifia la promesse.
Avec quelle sollicitude il veilla sur les enfants de ce grand patriarche, sur Jacob, par exemple ! Il lui apparaît pendant son sommeil sur la route de Haran, lui renouvelle les promesses faites à son aïeul Abraham, et il ajoute : « Je serai votre protecteur partout où vous irez, je vous ramènerai et ne vous quitterai point que je n'aie accompli tout ce que j'ai dit (Genèse, ch. XXVIII). » Il fallait en effet à Jacob une protection spéciale, car Satan qui voyait en lui le père de tout un peuple que Dieu s'était choisi, et auquel il avait fait les plus magnifiques promesses, devait l'attaquer avec une haine particulière. Aussi, voyons-nous d'après le récit de l'Écriture, les obstacles se multiplier devant Jacob. Mais celui-ci triomphe de tout avec la protection de son Ange (voir dans la Genèse depuis le ch. XXIX jusqu'au ch. XXXII toutes les persécutions auxquelles Jacob est en bute).
Remarquons en passant un texte qui nous démontre de la manière la plus claire que c'était toujours par l'intermédiaire d'un ange que Dieu apparaissait aux patriarches et leur donnait ses ordres. Jacob raconte qu'il a vu en songe l'ANGE DE DIEU. Jacob, me dit-il ? — Me voici, répondis-je. — Je suis le dieu de Bethel — c'est l'ange qui parle, et qui s'appelle le Dieu de Bethel — où vous avez oint la pierre et où vous m'avez fait un vœu. Sortez donc promptement de cette terre, et retournez au pays de votre naissance (Genèse, ch. XXXI), car je vous protégerai. » Jacob obéit.
Et voici « les anges de Dieu qui viennent à sa rencontre (Genèse, ch. XXXII) comme pour lui dire de ne rien craindre de la part de son frère, lequel vient en ennemi. Saint Michel est à leur tête, disent les saints pères (Saint Athanase, saint Basile, etc.). Bientôt les armes tombent des mains d'Esaü, et les deux frères se réconcilient.
Ce grand patriarche, couché sur son lit de mort, proclama les services de son puissant protecteur et le pria de les continuer à ses petits-fils. « Que l'ange qui m'a délivré de tous maux, dit-il en élevant sur eux ses mains défaillantes, bénisse ces enfants (Genèse, ch. XLVIII). »
Saint Michel entendit cette prière, et se montra toujours le zélé protecteur des fils de celui auquel il avait donné le nom d'Israël.

(Saint Michel Archange, Protecteur de l’Église et de la France, Sa lutte avec Lucifer dans le passé, le présent et l'avenir, ses apparitions et son culte, Abbé Eugène Soyer, 1879)


Reportez-vous à Satan domine sur toutes les nations par l'idolâtrie, Saint Michel le combat par l'intermédiaire de Moïse, Sur la terre comme dans le ciel, saint Michel vient avec ses anges combattre Lucifer et ses légions perverses, et prendre soin des élus, Saint Michel, premier des anges, Michael ? sens de ce mot, titre de gloire pour celui qui l'a prononcé, Les Anges dans l'épreuve, Le combat de Saint Michel contre Satan continue sur terre, Quelles sont les plus célèbres apparitions des Anges dans l'Ancien Testament ?, De l'amour que les Saints Anges portent aux hommes, L'Ange à la garde duquel nous sommes confiés, Quels sont les plus excellents parmi les chœurs des Anges ?, Les saints Anges sont-ils bien nombreux ?, Sous quels traits les saintes Écritures nous représentent-elles les saints Anges ?, Prière à saint Michel Archange, Du culte et de la vénération qui est due à l'Archange Saint Michel, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Neuvaine à Saint MichelDu combat des bons Anges contre les mauvaisMéditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Pieuses invocations à l'Ange Gardien, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Chapelet à Saint Michel Archange, Litanie de Saint Gabriel Archange, Prière à Saint Gabriel Archange, Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Prière à Saint Raphaël Archange, Litanie de Saint Raphaël Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Lecture du livre de Tobie (12, 7-15) : S'il est bon de tenir cachés les secrets des rois, c'est un honneur que de faire connaître et proclamer les œuvres de Dieu, Méditation pour le 3 Septembre, Saint Raphaël conduisant le jeune Tobie, Manière dont les Anges Gardiens s'acquittent de leurs fonctions envers les hommes, Les Saints Anges, fidèles Gardiens des Temples, Les saints Anges Gardiens montrent le chemin du salut, Apprenez de votre bon Ange la science du salut, De la Dévotion aux saints Anges et de l'esprit d'une Association en leur honneur, C'est en tout temps qu'on a invoqué dans l'Église les Anges et les Martyrs, De l'Excellence de la nature Angélique, La  grâce des hommes, quoique inférieure à celle des Anges, a des avantages qui la relèvent infiniment, De la principale occupation des Anges, qui est de louer Dieu, et de leur Nombre, Saint Raphaël, Modèle de l'Ange gardien préposé à la garde de chaque hommeConfiance de Saint Jean-François Régis en la protection de son Ange gardienDu grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers les saints Anges, saint Joseph et les autres Saints ; Voyage de piétéSermon du Saint Curé d'Ars pour la Fête des Saints Anges Gardiens : Les anges de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Méditation pour le 2 septembre, Sur les Saints Anges GardiensDes exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Quels exercices de piété prescrivez-vous à l'honneur des Anges ?Méditation pour le 1er septembre, Les Saints Anges Gardiens, Consécration à tous les Saints Anges, Prières à tous les Saints Anges, Oraison aux neuf Chœurs des saints Anges, Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du Purgatoire, en l'honneur des saints Anges, Pratiquer quelque vertu, ou s'abstenir de quelque vice en l'honneur des Saints Anges, Avoir une grande confiance en la protection des saints Anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels et spirituels, Autres pratiques pour honorer plus spécialement les saints Anges, et célébrer les fêtes avec tous les respects possibles, Faire des neuvaines en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, Chapelet du Saint Ange gardien, Converser intérieurement avec les saints Anges, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La réalité des apparitions angéliques, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Tous les hommes sont assistés des Saints Anges, Les Saints Anges nous assistent dans les choses temporelles, Les perfections admirables de ces sublimes intelligences, Les Saints Anges font tout ce qui peut se faire pour le bien des hommes, Litanie aux Saints Anges Gardiens, Discernement des esprits, et Les Anges, princes et gouverneurs de la grande cité du bien.















mardi 28 septembre 2021

Quelles sont les plus célèbres apparitions des Anges dans l'Ancien Testament ?


Agar et Ismaël dans le désert (Doré)

L'Écriture sainte nous montre d'abord ces Anges bienfaisants qui apparurent à Abraham, et semblaient goûter sous sa tente les douceurs de l'hospitalité ; et ceux qui arrachèrent Loth du sein d'une ville coupable livrée bientôt aux feux vengeurs du ciel. Elle nous montre ensuite cet Ange qui vint dans le désert à la rencontre de la triste Agar, et fit jaillir à ses pieds une source d'eau vive, au moment même où cette mère désespérée ne songeait plus qu'à voir mourir son Ismaël de fatigue et de soif au milieu des sables de la solitude. Qui ne sait aussi que saint Michel-Archange, ce chef triomphant de la milice céleste, fut déclaré le protecteur de l'ancien peuple, et qu'il protège encore le peuple nouveau de l'Église chrétienne ; et qui pourrait avoir oublié l'histoire attendrissante de cet Ange de consolation qui conduisit le jeune Tobie dans une contrée étrangère, le guida parmi tous les dangers d'une route inconnue, et rendit la vue au vieillard plein de foi qui lui avait donné le jour ? Partout, en un mot, dans ces âges primitifs, où il y avait quelque infortune extrême à soulager, quelque favorable message à porter, quelque bienfait céleste à répandre, là aussi nous voyons apparaître les Anges. Temps fortunés ! où les hommes méritaient, par l'innocence de leur vie, ces fréquentes apparitions des Esprits bienheureux ! où ils voyaient sans terreur les envoyés du Très-Haut, et entretenaient une familiarité sainte avec les habitants du ciel !

(Manuel des petits séminaires)


Reportez-vous à Le combat de Saint Michel contre Satan continue sur terre, L'Ange à la garde duquel nous sommes confiés, Quels sont les plus excellents parmi les chœurs des Anges ?, Les saints Anges sont-ils bien nombreux ?, Sous quels traits les saintes Écritures nous représentent-elles les saints Anges ?, Prière à saint Michel Archange, Du culte et de la vénération qui est due à l'Archange Saint Michel, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Neuvaine à Saint MichelDu combat des bons Anges contre les mauvaisMéditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Pieuses invocations à l'Ange Gardien, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Chapelet à Saint Michel Archange, Litanie de Saint Gabriel Archange, Prière à Saint Gabriel Archange, Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Prière à Saint Raphaël Archange, Litanie de Saint Raphaël Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Lecture du livre de Tobie (12, 7-15) : S'il est bon de tenir cachés les secrets des rois, c'est un honneur que de faire connaître et proclamer les œuvres de Dieu, Méditation pour le 3 Septembre, Saint Raphaël conduisant le jeune Tobie, Manière dont les Anges Gardiens s'acquittent de leurs fonctions envers les hommes, Les Saints Anges, fidèles Gardiens des Temples, Les saints Anges Gardiens montrent le chemin du salut, Apprenez de votre bon Ange la science du salut, De la Dévotion aux saints Anges et de l'esprit d'une Association en leur honneur, C'est en tout temps qu'on a invoqué dans l'Église les Anges et les Martyrs, De l'Excellence de la nature Angélique, La  grâce des hommes, quoique inférieure à celle des Anges, a des avantages qui la relèvent infiniment, De la principale occupation des Anges, qui est de louer Dieu, et de leur Nombre, Saint Raphaël, Modèle de l'Ange gardien préposé à la garde de chaque hommeConfiance de Saint Jean-François Régis en la protection de son Ange gardienDu grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers les saints Anges, saint Joseph et les autres Saints ; Voyage de piétéSermon du Saint Curé d'Ars pour la Fête des Saints Anges Gardiens : Les anges de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Méditation pour le 2 septembre, Sur les Saints Anges GardiensDes exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Quels exercices de piété prescrivez-vous à l'honneur des Anges ?Méditation pour le 1er septembre, Les Saints Anges Gardiens, Consécration à tous les Saints Anges, Prières à tous les Saints Anges, Oraison aux neuf Chœurs des saints Anges, Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du Purgatoire, en l'honneur des saints Anges, Pratiquer quelque vertu, ou s'abstenir de quelque vice en l'honneur des Saints Anges, Avoir une grande confiance en la protection des saints Anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels et spirituels, Autres pratiques pour honorer plus spécialement les saints Anges, et célébrer les fêtes avec tous les respects possibles, Faire des neuvaines en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, Chapelet du Saint Ange gardien, Converser intérieurement avec les saints Anges, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La réalité des apparitions angéliques, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Tous les hommes sont assistés des Saints Anges, Les Saints Anges nous assistent dans les choses temporelles, Les perfections admirables de ces sublimes intelligences, Les Saints Anges font tout ce qui peut se faire pour le bien des hommes, Litanie aux Saints Anges Gardiens, Discernement des esprits, et Les Anges, princes et gouverneurs de la grande cité du bien.













mardi 14 septembre 2021

Pourquoi Dieu permet que l'on soit tenté ; Avantages réels qui résultent de ces tentations



« Le Seigneur votre Dieu vous tente, afin que l'on connaisse si vous l'aimez, ou non, de tout votre cœur et de toute votre âme. » Dieu se plait à nous éprouver, pour nous faire connaître nos forces ; et de quelle sorte nous l'aimons et nous le craignons ; c'est par le même motif que dès qu'Abraham eut levé le bras pour immoler son fils : Je connais maintenant, lui dit il, que vous craignez Dieu ; c'est-à-dire, comme l'explique Saint Augustin : Je vous ai fait connaître que vous l'aimiez.
Il y adonc deux sortes de tentations : les unes que Dieu nous envoie lui-même ; les autres, qui nous arrivent seulement par sa permission, et qui viennent de nos ennemis, c'est-à-dire, du diable, du monde et de la chair.
Saint Grégoire dit que Dieu, par une providence secrète et adorable, veut que les Élus soient tentés et affligés en cette vie ; parce que ce monde n'est qu'un lieu de pèlerinage ou plutôt d'exil, où il faut que nous marchions sans nous arrêter, jusqu'à ce que nous arrivions à notre céleste patrie. Et d'autant que quand les voyageurs rencontrent quelque agréable prairie, et quelque ombrage rafraîchissant, ils se détournent quelquefois de leur chemin ; Dieu qui ne veut pas que rien nous puisse détourner du nôtre, ni que nous nous attachions à la terre, ni que nous prenions le lieu de notre exil pour celui de notre patrie, permet que le cours de cette vie mortelle soit rempli de peines et de tentations, afin que la considération de ce que nous y souffrons, nous oblige de soupirer avec plus d'ardeur après la jouissance d'une autre vie. Saint Augustin est du même sentiment : car il dit que les tentations et les afflictions servent à nous faire connaître les misères de cette vie, à nous faire désirer plus ardemment, à nous porter, même à rechercher avec plus de soin la seule vie où l'on doit jouir éternellement du véritable bonheur.
« Heureux l'homme qui supporte la tentation ; car lorsqu'il aura été éprouvé, il recevra la couronne de vie. » Il est nécessaire, dit Saint Bernard, expliquant ces paroles de Saint Jacques, il est nécessaire que les tentations arrivent; car qui est-ce qui sera couronné, s'il n'a légitimement combattu, et comment peut-on combattre, si l'on n'est point attaqué ?
La nécessité de l'épreuve des tentations nous est encore bien clairement marquée dans ces paroles de l'Ange à Tobie : « Parce que vous étiez agréable à Dieu, il a fallu que vous ayez été éprouvé par la tentation. » Et le Sage dit, que c'est la tentation qui a fait paraître la fidélité d'Abraham. » En effet, c'est parce qu'il fut trouvé ferme dans la tentation, que Dieu lui proposa aussitôt la récompense de sa vertu, et lui jura qu'il multiplierait ses descendants comme les étoiles du Ciel, et comme le sable de la mer.
En sorte qu'une des raisons pour laquelle Dieu nous envoie des tentations, c'est pour nous faire mériter une plus grande récompense et une plus riche couronne. C'est ce qu'il faisait dire aux Saints que Dieu nous fait plus de grâces en nous envoyant des tentations, et en nous donnant la force de les surmonter, que s'il nous en délivrait entièrement ; parce que, sans ces tentations nous serions privés de la récompense de la gloire qu'elles nous donnent occasion de mériter en les combattant avec courage.
Saint Bonaventure ajoute une autre raison: C'est que l'amour que Dieu a pour nous, fait que non-seulement il veut que nous parvenions à la gloire et à un haut degré de gloire ; mais que nous puissions aussi jouir bientôt de cette gloire, sans être obligés de demeurer longtemps dans le lieu qu'il a destiné à l'expiation de nos fautes. C'est donc à cette fin qu'il nous envoie ici-bas des tentations et des souffrances, qui en purifiant notre âme des taches et de la rouille du péché, la mettent en état de jouir plutôt de la vue de Dieu : Ôtez la rouille de l'argent, dit le sage, et on en fera un vase très-pur.

(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)


Reportez-vous à Prière pour demander à Dieu la victoire des tentations, Les tentations servent à nous mieux faire connaître notre faiblesse, et à nous faire sentir le besoin de recourir à Dieu, Que les uns sont tentés au commencement de leur conversion ; et les autres après leur retour à Dieu, Les Tentations sont inévitables en cette vie mortelle, Des tentations, Conduite à tenir à l'égard des tentationsDes tentations et des illusions, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Avis le plus utile de tous : Priez !, Aspiration dans les tentations, De quelques remèdes contre les tentations de l'impureté, et Quelques autres remèdes contre les tentations d'impureté.
















vendredi 22 janvier 2021

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, PREMIÈRE PARTIE, Leçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie


ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE


PREMIÈRE PARTIE


Contenant l'histoire et l'explication de la religion
depuis le commencement du monde jusqu'à la venue du messie.


XXIVe LEÇON


LE MESSIE PROMIS ET FIGURÉ.

ISAAC, CINQUIÈME FIGURE DU MESSIE

(AV. J.-C 1871-1836)



Q. Quelle promesse Dieu fit-il à Abraham après la délivrance de Lot, son neveu ?
R. Après la délivrance de Lot, Dieu promit un fils à Abraham.

Q. Quel fut le signe de l'alliance que Dieu fit avec Abraham ?
R. Le signe de l'alliance que Dieu fit avec Abraham fut la cérémonie de la circoncision.

Q. Dans quelle circonstance Dieu renouvela-t-il à Abraham la promesse d'un fils ?
R. Dieu renouvela au saint Patriarche la promesse d'un fils, après qu'il eut donné l'hospitalité à trois Anges, sous la figure de trois voyageurs.

Q. Que nous apprend l'entretien d'Abraham avec le Seigneur sous la figure de ces trois Anges ?
R. L'entretien d'Abraham avec le Seigneur nous apprend : 1° avec quelle sainte familiarité Dieu nous permet de lui parler dans la prière ; 2° que les prières et les mérites de quelques justes peuvent sauver bien des coupables, puisque, en considération de dix justes, Dieu aurait pardonné à Sodome et à quatre autres villes.

Q. Personne ne fut-il sauvé de l'embrasement de Sodome ?
R. Lot, sa femme et ses deux filles furent seuls sauvés de l'embrasement de Sodome ; mais l'épouse de Lot, en punition de sa curiosité, fut changée en une statue de sel qu'on voyait encore du temps des Apôtres.

Q. Quel ordre Dieu donna-t-il à Abraham ?
R. Plusieurs années après l'embrasement de Sodome, Dieu ordonna à Abraham d'immoler son fils Isaac.

Q. Comment Abraham obéit-il à l'ordre de Dieu ?
R. Abraham obéit à l'ordre de Dieu promptement et sans murmurer ; il conduisit lui-même son fils sur la montagne que Dieu lui avait indiquée, le lia sur le bûcher, et se disposait à frapper cette chère victime, lorsque Dieu, content de son obéissance, lui dit de l'épargner.

Q. Que représente le sacrifice d'Abraham ?
R. Le sacrifice d'Abraham représente celui de Notre-Seigneur. — Isaac est le fils bien-aimé de son père. Notre-Seigneur est l'objet de toutes les complaisances de Dieu le Père. — Isaac, innocent, est condamné à mourir. — C'est le père d'Isaac qui doit l'immoler. C'est Dieu le Père qui, par la main des Juifs, immole lui-même Notre-Seigneur.

Q. Continuez la même figure.
R. Isaac porte lui-même le bois qui doit le consumer. Notre-Seigneur porte lui-même le bois de la croix, sur laquelle il doit mourir. — Isaac se laisse attacher sans murmure sur le bûcher. Notre-Seigneur, muet comme un agneau, se laisse attacher sur la croix. — C'est sur le Calvaire qu'Isaac offre son sacrifice. C'est aussi sur le Calvaire que Notre-Seigneur offre son sacrifice. — Isaac est béni de Dieu en récompense de son obéissance. Notre-Seigneur, en récompense de son obéissance, est béni de Dieu, et reçoit en héritage toutes les nations de la terre.


Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, je m'abandonnerai entièrement aux dispositions de la Providence.


Reportez-vous à De la fin des créatures, Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du Messie, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, MelchisédechLeçon XXV : Le Messie promis et figuré, Jacob, Sixième Figure du Messie.















jeudi 21 janvier 2021

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, PREMIÈRE PARTIE, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, Melchisédech


ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE


PREMIÈRE PARTIE


Contenant l'histoire et l'explication de la religion
depuis le commencement du monde jusqu'à la venue du messie.


XXIIIe LEÇON


LE MESSIE PROMIS ET FIGURÉ.

DEUXIÈME PROMESSE ET QUATRIÈME FIGURE DU MESSIE :

MELCHISÉDECH

(2247-1921 AV. J.-C.)



Q. Qu'arriva-t-il après le déluge ?
R. Après le déluge, la vie des hommes diminua sensiblement ; car le long séjour des eaux sur la terre avait affaibli la vertu des plantes, corrompu l'air et fait perdre à la nature sa vigueur primitive.

Q. Par qui le monde fut-il repeuplé ?
R. Le monde fut repeuplé par les trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet.

Q. Furent-ils tous trois bénis par leur père ?
R. Cham ayant manqué de respect à Noé, le saint Patriarche le maudit dans la personne de Chanaan, son fils, et cette malédiction n'a pas cessé d'avoir son effet.

Q. Que devinrent les descendants de Noé ?
R. Les descendants de Noé, étant devenus très nombreux, formèrent le dessein de bâtir, avant de se séparer, une ville et une tour dont le sommet s'élèverait jusqu'au ciel, afin d'immortaliser leur nom et de se mettre à l'abri d'un nouveau déluge.

Q. Comment Dieu en empêcha-t-il l'exécution ?
R. Dieu en empêcha l'exécution en confondant le langage des hommes, qui, ne pouvant plus se comprendre, furent obligés de renoncer à l'ouvrage ; c'est pour cela que cette tour est appelée Babel, qui veut dire confusion.

Q. Que devinrent les hommes après la confusion des langues ?
R. Après la confusion des langues, les hommes se séparèrent par grandes familles, emportant avec eux la connaissance des principales vérités de la Religion et le souvenir des grands événements arrivés avant le déluge ; de là vient qu'on en trouve des traditions chez tous les peuples du monde.

Q. Conservèrent-ils longtemps la vraie Religion ?
R. Ils ne conservèrent pas longtemps la vraie Religion ; mais, aveuglés par leurs passions, ils tombèrent dans l'idolâtrie.

Q. Qu'est-ce que l'idolâtrie ?
R. L'idolâtrie est l'adoration des créatures, c'est-à-dire des démons sous mille formes différentes. Tous les dieux des nations, dit le prophète, sont des démons.

Q. Que fit Dieu pour conserver sur la terre la vraie Religion, et surtout le souvenir de la grande promesse du Rédempteur ?
R. Pour conserver la vraie Religion, et surtout le souvenir de la grande promesse du Rédempteur, Dieu choisit Abraham avec qui il fit alliance, et qui fut béni par Melchisédech.

Q. Que lui promit-il ?
R. Il lui promit de lui donner la terre de Chanaan et de le rendre père d'un grand peuple, qui est le peuple juif ou le peuple de Dieu.

Q. Que lui promit-il encore ?
R. Il lui promit encore que le Messie naîtrait de sa race ; en sorte que c'est dans la seule postérité d'Abraham qu'il faudra désormais chercher le Libérateur.

Q. Quelle est la quatrième figure du Messie ?
R. La quatrième figure du Messie est Melchisédech. — Melchisédech veut dire Roi de justice ; Notre-Seigneur est la justice même. — Melchisédech est prêtre du Très-Haut ; Notre-Seigneur est le prêtre par excellence. — Melchisédech bénit Abraham ; Notre-Seigneur bénit l'Église représentée par Abraham. — Melchisédech offre en sacrifice du pain et du vin ; Notre-Seigneur s'offre en sacrifice sous les apparences du pain et du vin.


Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, je respecterai en toute chose mes père et mère.


Reportez-vous à De la fin des créatures, Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du MessieLeçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie.















vendredi 1 janvier 2021

DE LA CIRCONCISION




ORIGINE

Le fils de Dieu s'étant soumis à la condition humaine pour racheter les hommes des funestes conséquences de la malédiction originelle, a voulu se conformer aux lois et coutumes établies par la juridiction du pays où il naissait . Une loi ordonnait que tout nouveau-né fût porté au grand prêtre, huit jours après sa naissance, pour accomplir une cérémonie à laquelle la nouvelle Église a substitué le baptême. C'est pour exécuter les prescriptions de cette loi que Marie et Joseph présentèrent Jésus au temple ; il voulut ainsi prouver, que, bien que la divinité habitat en lui, il ne se dispenserait pas de donner l'exemple de la soumission et de l'obéissance aux ordres d'un législateur, que Dieu lui-même avait chargé de discipliner son peuple : car cette loi de la circoncision, donnée à Abraham, avait été promulguée par Moïse, cet avant-coureur que le Seigneur avait envoyé sur terre pour préparer la voie que devait parcourir son fils.
Ce fut vers le milieu du septième siècle que l'on donna à ce jour le nom de fête de la Circoncision ; jusque-là et pendant six cents ans, on l'avait toujours désigné sous l'appellation d'octave de la Nativité.
C'est aussi le jour de la Circoncision que la loi de Moïse voulait que le nouveau-né fût inscrit sur les livres publics et reçut le nom qui le distinguait des autres membres de la famille ; c'est donc encore le moment où le fils de Marie fut nommé Jésus, qui signifie sauveur.
La Circoncision est aussi le premier jour de l'année catholique : par un reste des usages du paganisme, c'est l'époque choisie pour se livrer à des joies toutes mondaines, comme si tous oubliaient que l'an qui vient de finir ne reviendra jamais, et qu'ainsi c'est un pas de plus vers l'éternité... Ce jour-là on se fait de mutuels présents ; bien de l'or va se perdre et se noyer dans cet océan des vanités humaines, et bien souvent l'on semble ignorer qu'avec les miettes de ce splendide festin on pourrait soulager tant de misères qui meurent de faim sur le seuil ! Aussi, devons-nous moins nous étonner en apprenant que l'usage des étrennes fut anathématisé par les Saints Pères, à cause de leur étiologie païenne. C'est aussi pour opposer les armes de la Religion à celles du monde que le concile de Tours prescrivit, au sixième siècle, des prières publiques au premier jour de l'an et ordonna qu'on couvrît les chants impies par le bruit des hymnes et des litanies. Parce qu'il est innocent aujourd'hui, l'Église a cessé de proscrire l'usage des étrennes, si impatiemment attendues par les petits et les grands enfants ; mais elle recommande en même temps de ne pas oublier les pauvres, qui sont nos frères, et nous rappelle que l'aumône et la prière sont les plus précieuses étrennes par lesquelles on puisse plaire à Dieu, qui, en échange, bénira tous les instants de l'an nouveau, qui ne commence jamais mieux que sous les auspices d'une bonne œuvre et d'une bonne pensée.


LA CIRCONCISION OU LE JOUR DE L'AN

L'homme est donc ainsi fait, que dans son inconstance,
Se laissant emporter au souffle du désir,
Il poursuit vainement, poussé par l'espérance,
Ce fantôme inconnu, qu'on nomme l'avenir !
Chaque heure qui s'enfuit, chaque instant qui s'écoule,
Le rapprochent du but désigné par le sort...
Et pourtant, regardez... Où va l'humaine foule,
Si ce n'est vers ce gouffre où l'appelle la mort ?...

Ainsi, quand à l'année un nouvel an succède,
Tous, le sourire au front et l'allégresse au cœur,
Comme si nous trouvions l'infaillible remède,
Nous saluons ce jour qui promet le bonheur...
Le bonheur, ô mortels, est-il donc sur la terre ?

Est-ce que la patrie est au lointain exil ?
Et qu'est -ce que le cours d'une vie éphémère
Dont, vous le savez bien, tout peut rompre le fil ?...
Cette vie est un fleuve, eau troublée et rapide,
Qui fuit, en murmurant, vers l'océan commun ;
Toute barque y chavire, et celui qui la guide
A beau faire ... elle sombre et court où va chacun.
C'est l'épine ou la fleur qui borde le rivage ;
La brume ou le soleil enveloppe l'azur ;
Qu'importe que le ciel soit voilé d'un nuage,
Ou que le firmament étale son front pur ? ...
Il faut que cet esquif, qui jamais ne s'arrête ,
Vers l'océan fatal soit sans cesse emporté ;
Car Dieu, qui tient en main les clefs de la tempête,
Nous pousse vers la mort et vers l'éternité !...

Pourquoi se réjouir, quand le vent nous entraine ? ...
Le naufrage est-il donc un bonheur ici-bas ?...
Ou plutôt... n'est -ce point le fardeau de la chaîne
Que l'homme veut briser et qui gène ses pas ?...
Oui, dans ce sentiment de l'inconstance humaine,
Il est un vague instinct du bonheur infini ;
C'est le pressentiment d'une rive lointaine
Où dans le sein de Dieu tout sera réuni.
Oui, cette soif d'amour, qui jamais ne s'apaise,
Sans cesse devant nous porte notre regard,
Et pour qu'ainsi toujours la terre nous déplaise
Il faut que le bonheur soit sans doute autre part.

Et cependant, enfants, vous dont l'âme candide,
Désire de chaque an le fidèle retour,
En moi, ne voyez point un conseiller rigide
Qui voudrait assombrir vos plaisirs de ce jour ;
Non : acceptez la joie au giron de vos mères,
Laissez luire à vos fronts vos sourires joyeux :
L'avenir garde, hélas ! tant de peines amères
Qu'il faut faire briller le présent à vos yeux.
De tous ces riches dons offerts par la tendresse,
Jouissez aujourd'hui qu'il en est temps encor :
Les étrennes, enfants, bonheur de la jeunesse,
Peuvent, si vous voulez, se changer en trésor.

Oui, dans vos yeux limpides
Je vois luire un éclair :
Vers tous ces riens splendides,
Vos petits bras avides
Se sont tendus en l'air...
Enfants, c'est de votre âge,
Acceptez ces plaisirs...
Quand il fléchit sous l'âge,
L'homme est- il donc plus sage
Dans ses autres désirs ?...

Mais là-bas, tout à l'heure,
J'ai vu, sur le trottoir,
Un pauvre enfant qui pleure
Et cherche une demeure
En mordant son pain noir.
Il marche dans la neige
Avec ses deux pieds nus ;
La souffrance l'assiège...
Personne ne protège
Les enfants inconnus !

Il a perdu sa mère
Morte en le nourrissant ;
Il est seul sur la terre...
Si grande est sa misère,
Qu'on l'évite en passant ! ...
Voyez, s'il est si pâle,
C'est qu'il a froid et faim ;
Quand souffle la rafale,
Son lit est une dalle,
Ses bonbons sont du pain !

Qu'a fait ce petit ange
Pour être ainsi martyr ? ...
Par quel mystère étrange
Est-il un tel mélange
De ce qui fait souffrir ?...
Hélas ! qui peut connaître
Quand son mal finira !
Dieu seul peut le permettre...
Pour qu'il cesse... peut-être
Il le rappellera.

Pourtant, pour qu'un sourire
Brille à travers ses pleurs,
Un seul mot peut suffire
Et vous allez le dire
En voyant ses douleurs ;
Ce mot, je le réclame,
Enfants portés au bien ;
Il est là, dans votre âme,
Inscrit en traits de flamme
Par votre Ange gardien.

De votre voix si pure
Appelez cet enfant ;
Vous verrez sa figure,
Que gerce la froidure,
Prendre un air triomphant ;
Il viendra comme un frère,
Sans crainte, auprès de vous,
Et vous direz, j'espère :
— « Soulager la misère
Vaut bien mieux, sur la terre,
Que bonbons, que bijoux... »


SUR LA RAPIDITÉ DE LA VIE

La vie humaine est semblable à un chemin dont l'issue est un précipice affreux : on nous en avertit dès le premier pas ; mais la loi en est prononcée, il faut avancer toujours. Je voudrais retourner sur mes pas : Marche ! marche !... Un poids invincible, une force invisible nous entraîne ; il faut sans cesse avancer vers le précipice.
Mille traverses, mille peines nous fatiguent et nous inquiètent sur la route... Encore, si je pouvais éviter ce précipice affreux !... Non ! non, il faut marcher, il faut courir : telle est la rapidité des années.
On se console pourtant, parce que, de temps en temps, on rencontre des objets qui nous divertissent, des eaux courantes, des fleurs qui passent ; on voudrait arrêter : — Marche !... marche !!!
Et, cependant, on voit tomber derrière soi tout ce qu'on avait passé : fracas effroyable, inévitable ruine !... On se console, parce qu'on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu'on voit se faner entre ses mains, du matin au soir, quelques fruits qu'on perd en les goûtant,... Enchantement !... Toujours entraîné, tu approches du gouffre. Déjà tout commence à s'effacer : les jardins moins fleuris, les fleurs moins brillantes, les couleurs moins vives, les prairies moins riantes, les eaux moins claires... Tout se ternit, tout s'efface : l'ombre de la mort se présente ; on commence à sentir l'approche du gouffre fatal... Mais il faut aller sur le bord... Encore un pas !... Déjà l'horreur trouble les sens ; la tête tourne, les yeux s'égarent, il faut marcher ! On voudrait retourner en arrière ? plus de moyens !... tout est tombé ; tout est évanoui ; tout est échappé! (BOSSUET)


LETTRE DE NOUVELLE ANNÉE

Elles passent donc ces années temporelles ; leurs mois se réduisent en semaines, les semaines en jours, les jours en heures et les heures en moments, qui sont ceux-là seuls que nous possédons, mais que nous ne possédons qu'à mesure qu'ils périssent et rendent notre durée périssable, laquelle pourtant nous en doit être plus aimable, puisque cette vie étant pleine de misères, nous ne saurions y avoir aucune plus solide consolation que celle d'être assurés qu'elle va se dissipant, pour faire place à cette sainte éternité qui nous est préparée en l'abondance de la miséricorde de Dieu et à laquelle notre âme aspire incessamment.
Or, je souhaite donc sur vous, chère âme, que cette année prochaine soit suivie de beaucoup d'autres, et que toutes soient utilement employées pour la conquête de l'éternité. Vivez longuement, saintement et heureusement entre les vôtres ici-bas, parmi ces choses périssables, pour revivre éternellement en cette immuable félicité pour laquelle nous respirons.
Cette année se va abîmer dans le gouffre, où toutes les autres se sont, jusqu'à présent, anéanties. Oh ! que l'éternité est désirable, au prix de ces misérables et périssables vicissitudes !... Laissons couler le temps avec lequel nous nous écoulons petit à petit, pour être transformés en la gloire des enfants de Dieu.
C'est la première fois de cette année que je vous écris : eh ! que je vous souhaite de bénédictions, et avec quelle ardeur ! cela, ça peut se dire. Hélas ! quand je pense comme j'ai employé le temps de Dieu, je suis bien en peine qu'il ne me veuille point donner son éternité, puisqu'il ne la veut donner qu'à ceux qui useront bien de son temps.
Oh ! Dieu !... Elles s'en vont ces années et courent à la file insensiblement les unes après les autres et, en dévidant leur durée, elles dévident notre vie mortelle, et se finissant, elles finissent nos jours. Oh ! que l'éternité est incomparablement plus aimable, puisque sa durée est sans fin, puisque ses jours sont sans nuit et ses contentements invariables. (François de Sales)

(Tiré de Les Fêtes de l’Église romaine)


Reportez-vous à Pour le Jour de la Circoncision, Le premier jour de l'année, Instruction sur la Circoncision, Méditation sur la CirconcisionLitanies en l'honneur de la divine Naissance du Sauveur, et Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 12e Méditation : Après huit jours, le saint Enfant fut circoncis.















dimanche 13 septembre 2020

C'est en tout temps qu'on a invoqué dans l'Église les Anges et les Martyrs

 

Abraham servant les trois Anges

C'est en tout temps qu'on a invoqué dans l'Église les Anges et les Martyrs. Cette Épouse de Jésus-Christ si sage et si prudente, éclairée par les divins Oracles, et conduite par le Saint-Esprit, ne pouvait ignorer les intentions de son divin Époux, et les services qu'elle pouvait espérer de leur protection auprès de lui. Une pratique si universellement et si anciennement établie dans l'Église Catholique, et qui ne doit ses commencements à aucun Concile, ni à aucune Assemblée Ecclésiastique, ne peut être rapportée, quant à son origine, qu'au temps des Apôtres, suivant cette règle de saint Augustin, qui est, qu'un usage généralement observé par toute l'Église, et dont on ne peut trouver l'établissement dans aucun Concile, vient indubitablement des Apôtres qui l'ont enseigné de vive voix (Lib. 4. de Baptisme contrà Donatistas, cap. 24).
Il est vrai que dans les premiers siècles de l'Église il était plus rare d'honorer d'un culte particulier les Anges, de peur de donner sujet aux Païens, d'accuser les Chrétiens d'idolâtrie, s'ils avaient pu dire qu'ils ne différaient en rien d'eux, en honorant, comme ils faisaient, des divinités subalternes sous le nom des Anges ; ce qu'ils ne pouvaient pas dire de même en leur voyant honorer les Martyrs, sachant qu'ils ne les honoraient qu'à cause de leur mort ; et parce qu'ils avaient donné leur vie pour la ruine de l'idolâtrie. D'ailleurs, une pratique de piété peut être plus ou moins éclatante dans l'Église, moins dans un siècle que dans un autre. L'Esprit de Jésus-Christ qui règle les mouvements des membres de son Église, leur inspire toujours l'approbation des mêmes choses, parce que la vérité est invariable ; mais il ne les applique pas toujours également aux mêmes pratiques, rendant certaines actions de piété plus fréquentes en un temps qu'en un autre. Ainsi, lorsque la Religion chrétienne étant favorisée des Empereurs convertis à la foi n'eut plus à craindre les calomnies des Païens ; elle commença d'honorer les Anges, et les Saints qui n'ayant pas souffert le martyre pour Jésus-Christ n'en étaient pas moins dignes de respect pour avoir passé leur vie dans les pratiques de la pénitence.
On ne peut douter que le culte des Anges ne soit très-ancien parmi les Juifs. Je parle de ce culte qui consiste à les honorer, à leur adresser des prières comme à ceux d'entre les Ministres du Seigneur qui sont les Médiateurs entre lui et nous ; culte, dis-je, qui consiste à leur donner des preuves de notre reconnaissance et de notre profonde vénération. Moïse et Josué se déchaussent par respect en présence d'un Ange qui apparaît, à l'un dans le buisson ardent (Exod. 3, 5), et à l'autre dans la campagne de Jéricho (Josué 5, 13-14). Abraham se prosterne devant ceux qu'il reçoit dans sa tente (Genes. 15, 2), et Daniel devant celui qui se présente à lui sur le Tigre (Daniel 10, 5-6). Moïse ordonne aux Israélites de craindre, et d'honorer l'Ange que le Seigneur leur donne pour les conduire (Exod. 13, 20). Jacob prie avec larmes celui contre qui il avait lutté, de lui accorder sa bénédiction (Genes. 22, 36). Flevit et rogavit eum (Osée 12, 4). Étant au lit de la mort, il prie l'Ange qui l'a toujours conduit et protégé de bénir ses petit-fils, Éphraïm et Manassé (Genes. 48, 16). L'Ange dit à Loth (Genes. 19, 21) : Voici que j'ai reçu vos prières par lesquelles vous avez demandé que votre ville ne fût point détruite. Si cet Ange a admis les prières de Loth, il les lui avait donc adressées. Et si l'Ange lui a promis qu'il ne renverserait pas Sodome, Loth le lui avait donc demandé ? Philon (L. de Gigantibus), Auteur Juif, et Historien célèbre, parle des Anges comme des Entremetteurs et des Médiateurs entre Dieu et les hommes ; ce sont eux en effet, qui leur portent les faveurs et les grâces de Dieu, et qui lui représentent leurs besoins : ils sont comme les yeux et les oreilles du Tout-puissant qui voient tout, et qui écoutent tout, qui portent aux hommes les Commandements de Dieu, et qui rapportent à Dieu les prières des hommes. L'Église chrétienne a imité la piété de la Synagogue envers les Anges, comme elle a imité sa foi sur leur existence, et sur les secours que nous en recevons. Elle a toujours cru qu'ils offraient à Dieu nos prières.
L'invocation des Anges pratiquée dans l'ancien Testament, non-seulement n'est point défendue dans le Nouveau, mais elle s'y trouve marquée assez expressément dans l'Apocalypse (Chap. I, V, 4), où la grâce et la paix sont demandées par l'Apôtre saint Jean à Dieu par l'entremise des sept Esprits. La grâce et la paix vous soient données par Celui qui est, qui était, et qui doit venir, et par les sept Esprits qui sont devant son Trône, toujours prêts à exécuter ses ordres. Celui qui veut attirer la grâce sur les Fidèles en interposant le crédit des sept Anges, les invoque certainement pour qu'ils demandent à Dieu le bien qu'il leur souhaite.
Quant aux Pères de l'Église qui forment la chaîne de la tradition, en défendant contre les ennemis de notre Religion le culte et le respect qu'on rendait aux Saints, ils ont en même temps défendu celui qui est dû aux Anges. Nous rapporterons ici le témoignage de quelques-uns des plus anciens. Dans les lettres écrites à saint Cyprien, on en trouve une de Nemesien, Évêque en Numidie (Epist. 77. inter Cypr.), où se recommandant à ses prières ; il dit : « Assistons-nous les uns les autres par nos prières, et demandons à Dieu, à Jésus-Christ, et aux Anges, comme vous le dites fort bien, qu'ils nous aident dans toutes nos actions. » Il croyait donc que leur protection pouvait être utile pour se bien conduire. Tertullien en réprouvant la superstition des Païens qui invoquaient une Déesse qu'ils appelaient Allemone, parce qu'elle présidait, disaient-ils, à la formation et à la nourriture des enfants dans le ventre de leur mère, attribue aux Anges de rendre ces bons offices aux Chrétiens (Lib. de anima cap. 37. p. 30). On sait assez en quel sens Origène dit qu'il ne faut prier que Dieu, n'invoquer que Dieu ; il le disait par rapport à la manière dont Celse voulait qu'on invoquât et qu'on priât les Anges et les démons en leur offrant des sacrifices, en les faisant auteurs des biens qu'on leur demandait ; car pour ce qui est de la prière et de l'invocation, telle qu'elle est pratiquée dans l'Église, Origène était si éloigné de la condamner, qu'il adresse lui-même sa prière à l'Ange Gardien d'un bon vieillard qu'on allait baptiser : Venez Ange de Dieu, lui dit-il (Hom. I. in Ezech. tom. 2), recevez celui que la prédication de l'Évangile a retiré de son ancienne erreur, de la doctrine des démons, et de l'iniquité : Recevez-le comme un bon Médecin : prenez-en soin, et apprenez-lui à bien vivre. Saint Ambroise, qui aux erreurs près qu'il condamne dans Origène faisait tant de cas de ses écrits, qu'il semble les avoir copiés ou abrégés en plusieurs endroits ; dit, conformément à sa doctrine, dans ce que l'on vient de citer de lui, qu'il faut prier et invoquer les Anges (L. de Viduis c. 9. tom. I. édit. Paris. p. 200). Notre infirmité, dit aussi saint Hilaire, a besoin de leur intercession (S. Hil. in Psal. 129. II. 7). La piété de l'Empereur Constantin, qui le porta à bâtir dans Constantinople tant de belles Églises, fit qu'il en éleva une des plus célèbres et des plus fréquentées, qui s'appela, Michaëlium ; on l'a ainsi nommée au rapport de Sozomène (Sozom. lib. 2. cap. 3), parce que l'on croyait que l'Archange saint Michel y avait apparu. Je puis rendre témoignage, ajoute cet Auteur, des bienfaits que j'ai reçus par son intercession, et la vérité de ce que j'en assure sera confirmée par l'expérience de plusieurs personnes. Il rapporte ensuite en particulier quelques guérisons opérées dans ce temple, n'ayant pu, dit-il, raconter tous les miracles qui ont été faits dans cette Église. Il y avait aussi en Phrygie, selon Theodoret, nombre d'Oratoires dédiées à saint Michel. On verra dans l'une des Méditations (p. 210), une belle invocation des Anges faite par Victor d'Utique en l'an quatre cent quatre-vingt-huit, où il écrivait son histoire de la persécution des Vandales.
Il paraît superflu de pousser plus loin la tradition sur l'invocation des Anges et des Saints, dont les témoignages sont si authentiques et si fréquents depuis le quatrième siècle ; outre que la pratique présente de l'Église est un sûr garant de la légitimité du culte qu'elle leur accorde.
Il serait inutile d'objecter contre cet usage de la sainte Église, qu'un Ange dans l'Apocalypse refuse l'honneur que saint Jean voulait lui rendre en l'adorant : Gardez-vous bien de faire cela, lui dit l'Ange, car je suis votre conserviteur et celui des Prophètes vos frères : Rendez vos adorations à Dieu seul (Apoc. cap. 22. n. 8. 9). Il ne le refuse que parce que l'Apôtre voulait lui rendre le culte de latrie, croyant que ce fût le Fils de Dieu. Le Concile de Laodicée, cité par Théodoret, qui défend de quitter l'Église pour invoquer les Anges et faire des assemblées particulières, n'est que contre ceux qui préfèrent la médiation des Anges à celle du Sauveur ; il ne condamne que ceux qui laissent Jésus-Christ pour s'attacher par une espèce d'idolâtrie, aux Anges (Derelinquens Dominum nostrum Jesum Christum Filium Dei accessit ad idola) ou qui, comme il est dit dans le premier livre des Capitulaires de Charlemagne (In Concilio Laodicensi pracipitur ut ignota Angelorum nomina nec singantur, nec nominntur nisi illorum quos habemus in autoritate. Hi sunt Michaël, Gabriël, Raphaël. capitulanium lib. I. cap. 16. pag. 707), imposeraient des noms de magie aux Anges, et les invoqueraient pour en faire. C'est pourquoi le Canon qui suit dans le Concile parle de magie. Laodicée était la capitale de Phrygie qui n'était pas éloignée de Colosse. Le Concile n'aura donc défendu que ce que saint Paul avait défendu lui-même dans son Épître aux Colossiens, chap. 2. V. 18. que nul ne vous ravisse le prix de votre course, dit l'Apôtre, en affectant de paraître humble, par un culte superstitieux des Anges. Il veut marquer, dit Dom Calmet sur cet endroit de l'Épître, que ceux contre qui il parle se mêlaient de donner des noms aux Anges, de les distribuer par classe comme s'ils avaient vécu dans le Ciel : quoe non vidit ambulans, marchant par une route qui lui est inconnue, ou bien se mêlant de parler de choses qu'il ne sait point, dit saint Paul. Il est certain qu'il y a eu un culte superstitieux des Anges dans les premiers siècles. Tertullien assure que Simon et Cerinthe préféraient la médiation des Anges à celle de Jésus-Christ (Lib. de praeserip. cap. 43) : et saint Jérôme soutient, qu'ils juraient non seulement par le Ciel, mais aussi par les Anges (Sanctus Hieron. in cap. 5. Matrh. et quaest. 10. ad Algasiam). Saint Épiphane a reconnu qu'il y avait eu des Hérétiques dont l'hérésie n'avait pas fait de grand progrès, qui attribuaient aux Anges la création du monde (S. Epiph. lib. 2. de haeresibus tom. I. p. 505. haeresi. 60). Saint Augustin fait mention d'eux sous le nom d'Angeliques ; et attribue aussi aux Gnostiques d'avoir imaginé sur les Anges des dogmes fabuleux pour tromper et séduire les âmes (S. August. tom. 6. de haeresib. haeresi 39 et 6. p. 7 et 5 tom. 6. edit. Lovan.). C'est contre de pareils Hérétiques, ou des Philosophes Platoniciens qui mettaient les Anges au rang des Dieux du second ordre, et qui élevaient les Anges au-dessus de Notre-Seigneur même, parce qu'étant de purs Esprits ils étaient d'une nature supérieure à la nôtre, que saint Paul s'élève : ils ne reconnaissaient pas le Fils de Dieu pour Chef des Anges et des hommes, comme l'insinue cet Apôtre au verset suivant. Non tenentes Caput. C'est pour cela que dans l'Épître aux Hébreux, il élève si fort Jésus-Christ au-dessus des Anges.
Nous sommes (grâces à Dieu) bien éloignés des sentiments des Hérétiques dont on vient de parler, car nous reconnaissons les Anges pour de pures créatures, soumises aux ordres du Fils de Dieu, qui mérite seul nos adorations, étant Dieu lui-même de même nature que son Père ; mais cela n'empêche pas qu'on ne doive honorer les Anges, quoique d'un culte infiniment au-dessous de Dieu, soit à cause de l'excellence de leur nature, de leur éminente sainteté, de la dignité de leurs emplois, soit à cause des grands services qu'ils rendent aux hommes.
Au reste si l'ancien et sublime écrivain qui a composé un traité de la Hiérarchie céleste, et que l'on cite ordinairement sous le nom de saint Denis, quoique l'on n'ait point encore bien résolu le problème, si c'est saint Denis Aréopagite qui en est l'Auteur, ou si c'est seulement un Père du troisième siècle ; si, dis-je, ce génie également supérieur et profond, que saint Jean Chrysostome appelle l'Oiseau du ciel, Volucris, coeli, et saint Jean Damascène le plus grand des Théologiens, en commençant d'entrer en matière, demande à Jésus-Christ qu'il soit son guide et son conducteur, pour lui inspirer ce qu'il doit mettre par écrit ; combien avons-nous plus de sujet de demander au Fils de Dieu des lumières assez vives pour traiter d'un sujet aussi élevé que celui où l'on parle des perfections Angéliques ? Disons-le donc avec lui. Sit dux Verbi Christus, (si mihi dicere liceat) meus, qui de tantâ re quid dicere debeamus, inspiret. Est enim ipse totius scientioe sfons, coelestisque afflatûs indultor. Pour vous, ô Chrétiens, recevez en esprit de religion ce que les saintes Écritures nous apprennent sur une si belle manière : en écoutant des choses divines ; cachez-les dans le plus intime de votre cœur, puisqu'elles sont capables de vous unir à Dieu très-étroitement : conservez pure cette doctrine, en vous séparant de cette multitude profane qui ne comprend pas les choses de Dieu. Tu autem, ô fili, justà quod sancit nostra piissima et Sacro-sancta traditio, et ipsa quoe sancta dicuntur, congruâ suscipe pietate, ac divina dicendo, divinus efficere, et sancta mentis recessibus condens, ea ut eximia, et conjungendi nos Deo vim habentia singularem, à prophanâ multitudine inviolata custodi (L. coelesti Hierarchià de cap. 2. sub finem).


(Extrait de La dévotion aux Saints Anges, particulièrement aux Anges Gardiens, réduite en méditations)


Reportez-vous à De la Dévotion aux saints Anges et de l'esprit d'une Association en leur honneurSaint Raphaël, Modèle de l'Ange gardien préposé à la garde de chaque homme, Du grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers les saints Anges, saint Joseph et les autres Saints ; Voyage de piétéSermon du Saint Curé d'Ars pour la Fête des Saints Anges Gardiens : Les anges de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Litanie de Saint Raphaël Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Lecture du livre de Tobie (12, 7-15) : S'il est bon de tenir cachés les secrets des rois, c'est un honneur que de faire connaître et proclamer les œuvres de Dieu, Méditation pour le 3 Septembre, Saint Raphaël conduisant le jeune Tobie, Méditation pour le 2 septembre, Sur les Saints Anges GardiensDes exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Quels exercices de piété prescrivez-vous à l'honneur des Anges ?Méditation pour le 1er septembre, Les Saints Anges Gardiens, Consécration à tous les Saints Anges, Prières à tous les Saints Anges, Oraison aux neuf Chœurs des saints Anges, Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du Purgatoire, en l'honneur des saints Anges, Pratiquer quelque vertu, ou s'abstenir de quelque vice en l'honneur des Saints Anges, Avoir une grande confiance en la protection des saints Anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels et spirituels, Autres pratiques pour honorer plus spécialement les saints Anges, et célébrer les fêtes avec tous les respects possibles, Faire des neuvaines en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, Chapelet du Saint Ange gardien, Converser intérieurement avec les saints Anges, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Méditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La réalité des apparitions angéliques, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Neuvaine à Saint Michel, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Tous les hommes sont assistés des Saints Anges, Les Saints Anges nous assistent dans les choses temporelles, Les perfections admirables de ces sublimes intelligences, Les Saints Anges font tout ce qui peut se faire pour le bien des hommes, Litanie aux Saints Anges Gardiens, Discernement des esprits, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Chapelet à Saint Michel Archange, Les Anges, princes et gouverneurs de la grande cité du bien, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, et Litanie de Saint Gabriel Archange.