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samedi 25 juillet 2020

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, PREMIÈRE PARTIE, Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme



BREF DE SA SAINTETÉ GRÉGOIRE XVI À L'AUTEUR



L'auteur du Catéchisme de persévérance avait eu l'honneur d'offrir au Saint-Père un exemplaire de cet ouvrage et de ses autres écrits. Étant à Rome, il fut admis plusieurs fois à l'audience particulière du Souverain Pontife. De la bouche du Vicaire de Jésus-Christ, il reçut les paroles les plus bienveillantes et les encouragements les plus flatteurs. Peu de jours après la dernière audience. Sa Sainteté daigna lui envoyer le Bref suivant, avec la croix de l'ordre de Saint-Sylvestre.


GRÉGOIRE XVI, PAPE


À NOTRE CHER FILS J. GAUME,


PRÊTRE, CHANOINE DE L'ÉGLISE CATHÉDRALE DE NEVERS



Cher Fils, salut et bénédiction apostolique.

C'est pour Nous un bonheur et une coutume de décerner des éloges, des récompenses honorables et des témoignages de Notre bienveillance Pontificale, surtout aux ecclésiastiques qui, distingués par le talent et la vertu, professent un attachement inébranlable pour cette Chaire de Pierre, et mettent toute leur gloire à bien mériter de la Religion catholique. C'est pourquoi, sachant d'une manière certaine qu'étant orné des plus belles qualités de l'esprit et du cœur, et recommandable par une piété, une intégrité de vie et une gravité de mœurs connues de tous, vous n'omettez ni soin, ni travail, ni effort pour procurer le bien de la Religion catholique à laquelle les ouvrages que vous avez publiés n'ont pas rendu un médiocre service, et que vous professez pour Nous et pour ce siège Apostolique un dévouement et une vénération singulière : pour toutes ces causes, Nous avons jugé convenable de vous donner une preuve de Notre bienveillance à votre égard. Voulant donc vous honorer d'un honneur particulier, après vous avoir absous, à cette fin seulement, et vous déclarant absous de toute excommunication, suspense, interdit et autres censures ecclésiastiques, sentences et peines portées, de quelque manière et pour quelque cause que ce soit, si par hasard vous en aviez encouru quelqu'une, en vertu de Notre Autorité Apostolique, Nous vous créons et nommons, par les présentes Lettres, chevalier de l'Ordre de la Milice Dorée, dernièrement restauré par nous et environné d'un nouvel éclat ; Nous vous associons à cet ordre, et vous mettons au rang et au nombre des Chevaliers qui le composent. En conséquence, Nous vous accordons et octroyons de porter la croix de l'Ordre, d'user et de jouir de tous et de chacun des privilèges, prérogatives, faveurs, dont usent et jouissent les autres Chevaliers du même Ordre, ou dont ils peuvent et pourront user et jouir, sauf les facultés supprimées par le Concile de Trente, approuvé par l'autorité de ce Siège Apostolique : nonobstant les constitutions et décrets apostoliques et autres dispositions contraires, quelles qu'elles soient. Or, Nous voulons que vous portiez l'insigne de 1'Ordre, c'est-à-dire la Croix d'or octangulaire, ayant au milieu, sur un champ émaillé d'argent, l'image du Souverain Pontife saint Sylvestre, suspendue à la poitrine avec un ruban rouge et noir, liséré de rouge, sur la partie gauche de l'habit, suivant l'usage ordinaire des Chevaliers, et d'après la forme prescrite par Nos Lettres Apostoliques, en date du 31 octobre de l'an 1841, concernant le même ordre ; autrement vous perdriez les privilèges de cet induit. Et afin que vous connaissiez de plus en plus Notre bienveillance à votre égard, Nous avons ordonné que la Croix elle-même vous fût remise de Notre part.

Donné à Rome, à Saint-Pierre, sous l'anneau du Pêcheur, le 29 mars de l'an 1842, et de notre Pontificat le douzième.

A. Card. LAMBRUSCHINI.



ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE


PREMIÈRE PARTIE


Contenant l'histoire et l'explication de la religion
depuis le commencement du monde jusqu'à la venue du messie.



PREMIÈRE LEÇON


ENSEIGNEMENT VOCAL DE LA RELIGION

CATÉCHISME



Sainte Anne et Marie


Q. Quel est le but du Catéchisme de Persévérance ?
R. Le but du Catéchisme de Persévérance est de faire persévérer dans l'étude et la pratique de la Religion les enfants qui ont fait leur première communion.

Q. Pourquoi est-il nécessaire de persévérer dans l'étude de la Religion après la première communion ?
R. Il est nécessaire de persévérer dans l'étude de la Religion après la première communion ; 1° parce que les instructions qui précèdent la première communion sont très abrégées et s'oublient facilement ; 2° parce que le salut de plusieurs personnes dépendra peut-être de nos conseils et de nos leçons ; 3° enfin, parce que notre vie est exposée à beaucoup de peines que la Religion seule, bien connue et bien aimée, peut adoucir.

Q. Pourquoi est-il nécessaire de persévérer dans la pratique de la Religion après la première communion ?
R. Il est nécessaire de persévérer dans la pratique de la Religion après la première communion, parce que celui-là seul, dit Notre-Seigneur, sera saucé qui aura persévéré jusqu'à la fin.

Q. Comment le Catéchisme de Persévérance nous procure-t-il ces deux avantages ?
R. Le Catéchisme de Persévérance nous procure ces deux avantages par les instructions solides qu'on y reçoit et par les prières et les exemples de ceux qui en font partie.

Q. Que signifie le mot Catéchisme ?
R. Le mot catéchisme signifie enseignement vocal ou de vive voix.

Q. Pourquoi appelle-t-on ainsi renseignement élémentaire de la Religion ?
R. On appelle ainsi l'enseignement élémentaire de la Religion parce que la Religion fut enseignée de vive voix, et non par écrit, depuis le commencement du monde jusqu'à Moïse et pendant les premiers siècles de l'Église.

Q. Que doit nous rappeler le mot Catéchisme ?
R. Le mot Catéchisme doit nous rappeler les mœurs pures des Patriarches, les vertus évangéliques et les souffrances des premiers Chrétiens, et nous porter à l'imitation de leurs vertus.

Q. Quelle est la première vérité que le Catéchisme nous enseigne ?
R. La première vérité que le Catéchisme nous enseigne est qu'il y a un Dieu.


Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, j'assisterai, avec un grand désir d'en profiter au Catéchisme de Persévérance.


Reportez-vous à Qu'est-ce que la persévérance ?Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et TraditionLeçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même














mardi 23 juin 2020

Que Satan communique avec l'homme depuis l'état du péché, et jusqu'où arrive cette communication




I. Le bannissement du Ciel que le malin esprit porte, son activité naturelle, son impuissance à s'occuper en Dieu, et à converser avec les bons Anges, et encore à se contenter en soi-même : et d'ailleurs la faiblesse de l'homme, sa liberté au bien et au mal, l'image de Dieu dont il lui reste quelques traits, et la capacité de la gloire, sont les causes qui l'induisent à entrer en communication avec lui.

II.
Et en outre, la victoire qu'il a gagnée sur l'homme dont il porte la qualité de Prince du monde, lui donne puissance sur la nature humaine.

III. Par cette puissance, il envahit le corps de l'homme, et se saisit de ses facultés et opérations : et cette invasion est ce que nous appelons Possession.

IV. Le malin esprit essaye à se contenter dans la possession des Énergumènes ; comme Superbe, comme Lion rugissant, comme Adversaire, comme Destructeur.

V. Quand nous ne connaîtrions point les causes pour lesquelles Dieu permet au Diable un si furieux attentat, la petitesse de nos esprits devrait ployer sous la grandeur de ses jugements. Mais néanmoins quiconque l'examinera plus particulièrement, le trouvera conforme à sa Justice, à sa Grandeur, à sa Bonté.
En la possession des Énergumènes, Dieu a préparé une troisième École pour les Athées et les Libertins : même pour les Catéchumènes, les Fidèles, et les Saints
.



Comme la communication de la Nature humaine avec la Nature Angélique est dérivée de la communauté de l'être que nous remarquons en ces deux natures : Ainsi l'association de l'homme chassé du Paradis, avec l'Ange banni du Ciel, est fondée en la condition de leur commun accident.
Car cet esprit Angélique étant d'une capacité singulière continuellement active, et ne pouvant plus s'occuper en Dieu lequel il a abandonné, ni converser avec les Anges bienheureux desquels il s'est séparé, ni se reposer et contenter en soi-même à cause de sa difformité, ni même se regarder et contempler ainsi défait et défiguré comme il est, il n'a plus autre regard que sur nos déportements ; et son repos est d'être vagabond par la terre, sans autre occupation que d'agir et converser avec l'homme, lequel est seul entre toutes les créatures capable de son association à cause de son être immatériel, et ensemble de son dessein malicieux à raison de sa faiblesse et de sa liberté. Même la haine que Satan a contre Dieu (unique passion qui le peut occuper vers divinité) se réfléchit contre l'homme. Et comme la Pathère (selon Saint Basile) convertit sa fureur contre le portrait de celui, auquel elle ne peut méfaire ; Ainsi le diable qui hait Dieu et ne peut l'attaquer en son essence, se convertit à son image, et choisit l'homme pour le but de sa haine, d'autant plus âprement que l'envie le sollicite d'abattre celui qu'il voit élevé au même degré de gloire que naguère il possédait, et qu'il a misérablement perdu.
Cet esprit donc extrêmement actif, assisté d'une malice égale à son activité, et poussé de deux fortes passions, haine et envie, contre l'homme seul objet et de son occupation, et de son dessein ; il le tourmente en toutes les manières que l'immanité d'un rare esprit peut inventer, et que la nature humaine peut souffrir. Voilà en quoi et pourquoi Satan communique avec nous ; lequel ayant un naturel enclin à la communication, et depuis sa chute n'étant plus porté qu'au mal : comme il n'a plus aucun avec lequel il puisse ou veuille converser sinon l'homme : aussi n'a-t-il plus rien qu'il lui puisse départir en cette communication que du mal, soit en ce monde, soit en l'autre, soit à l'âme, soit au corps. Reste tant seulement à considérer jusqu'où la malignité de cette intention peut s'étendre contre lui, en tant qu'il lui est inférieur par la condition de sa nature, et en tant qu'il est son esclave par la prévarication commune.
Auparavant, l'état de l'homme était élevé d'une justice originelle qui le rendait égal aux Anges, supérieur à Satan, Seigneur de ce monde sensible, ne relevant que de la divine Majesté. Mais depuis qu'il fut porté par terre en ce duel mémorable que le serpent lui livra dans le Paradis terrestre comme un camp clos ; Satan, qui auparavant n'avait aucun droit en ce monde, ni aucun pouvoir sur l'homme ; comme victorieux il l'a dépouillé de son domaine, et s'est attribué la puissance et l'empire du monde, qui était échu à l'homme dès sa naissance, dont il en porte le titre de Prince depuis cette usurpation (en Saint Jean 14, le diable est appelé le prince du monde). Et sans cesse, il le poursuit par tentation, ne laissant son âme paisible tandis qu'elle est dans les limites de l'Empire qu'il a conquis et usurpé sur nous.
Même il envahit quelquefois son propre corps, en sorte que comme avant le péché il s'incorpora dedans le serpent, maintenant il s'incorpore dedans l'homme. Et bien que l'âme réside toujours en ce corps comme en son domicile ; si est-ce qu'il en prend possession, et ôtant le pouvoir et l'usage qu'elle y a, il substitue en son lieu sa force et son activité. Effet à la vérité et effort bien étrange ; mais il vient d'un rare esprit et d'une rage nonpareille, et n'est pas du tout hors de la condition de notre nature. Car encore que l'être de l'homme soit comme un fonds appartenant en propriété à Dieu seul, duquel il porte la marque éternellement ; si est-il accompagné de plusieurs facultés et opérations, dont l'usage est comme un usufruit qui nous est concédé par le droit de nature, lequel Satan trouble quelquefois par tentation, et quelquefois usurpe par une invasion furieuse que nous appelons Possession.

Or la condition humaine dépourvue de la justice originelle est telle qu'il faut que ce pauvre esclave endure l'usurpation d'un si puissant ennemi : Lequel ayant perdu le Ciel, battu et poursuivi des bons Anges, fait sa retraite dans l'homme comme dans un petit monde. Et ainsi qu'un Prince chassé de son état, il pense relever aucunement sa condition en se logeant dedans le corps humain, puisque l'Enfer où il est relégué lui est un lieu insupportable, puisque le Ciel d'où il est banni lui est une place imprenable. Même comme SUPERBE, il prétend satisfaire à son orgueil en prenant possession d'une créature qui appartient à Dieu et non à lui. Comme LION RUGISSANT, il se promet d'assouvir sa rage en déchirant l'homme, et défigurant l'image de la divinité. Comme ADVERSAIRE, il s'assure d'accomplir son souhait de nuire à l'âme, en saisissant ses organes extérieurs, en occupant ses facultés intérieures, en la privant de ses actions, et en l'assiégeant et tourmentant de si près. Et en somme comme un esprit qui a le nom et la qualité de DESTRUCTEUR, il se plaît à pervertir l'ordre de la nature, en ce que contre ses lois, il se trouve que deux esprits sont joints en un même corps ; l'âme qui en est la forme ordinaire est violemment dépossédée de ses organes ; et l'Ange qui n'a aucun rapport aux choses matérielles est mis en possession des sens humains. Ce qui n'est pas un petit aiguillon au malin esprit, qui est infiniment désireux de dérégler l'ordre de la nature, depuis qu'il s'est retiré de ce bel ordre de la grâce auquel il avait été singulièrement élevé. Car étant destitué du pouvoir surnaturel, comme d'un apanage uniquement affecté aux enfants de Dieu, du nombre desquels il n'est plus, il ne peut pas se contenir en l'ordre de la nature à raison du péché, qui l'ayant éloigné de son centre, le rend perpétuellement inquiet et mourant. Et ne fléchissant qu'à regret sous ses lois, il agit quelquefois outre, quelquefois contre, comme étant ces ordonnances établies par son capital ennemi, dans lesquelles il est bien aise de contrevenir. Et comme si ce singe de la divinité affectait de l'ensuivre en l'établissement qu'elle a fait de deux ordres limités, l'un au pouvoir de la créature, l'autre au vouloir du Créateur ; il forme sur le modèle de ses appétits désordonnés, comme un tiers ordre d'accidents déréglés en l'état de ce monde. À quoi je réfère ce mouvement qui l'encline à s'introduire dans les animaux, comme dans les pourceaux en Saint Luc, dans les chameaux en Saint Jérôme ; qui paraît bien être un dérèglement en la nature, mais non pas un effet d'aucun autre motif spécifique : si ce n'est que quelqu'un le réfère avec Hilarion à la haine de Satan contre l'homme, laquelle a réflexion sur les animaux comme sur une des choses qui lui appartiennent.

Il est bien vrai que cet ordre lequel Satan essaye de pervertir, est en la main de Dieu qui en est l'auteur ; Que l'homme sur lequel le malin esprit attente une telle usurpation, est en sa garde ainsi que le pupile en celle de son tuteur ; Et que ce même ennemi qui ose dissiper les œuvres de Dieu, est dans le ressort de ce Juge et Seigneur souverain, qui le punit en sa fureur. Ce néanmoins il trouve bon de lui permettre ce furieux attentat qu'il desseigne au détriment de son pupille, et au dérèglement de l'état mis en la nature. En quoi la petitesse de notre esprit doit ployer sous la grandeur de ses jugements : Car il n'appartient qu'à Dieu même de sonder la profondeur de ses conseils sur les enfants des hommes. Il faut que nous en admirions les effets et révérions les causes ! Toutefois qui voudra examiner cet effet plus particulièrement, le trouvera conforme à sa Justice, Quae armavit omnem creaturam in ultionem inimicorum (Sapient. 5), et par conséquent celle-ci qui est la première de toutes selon Job qui appelle Satan sous le nom de Behemot, principium viaru Dei (Chap. 40, ainsi l'expliquent S. Grégoire et S. Jérôme). Conforme à sa Grandeur qui a voulu qu'un effet visible de sa Justice paraisse dès maintenant au monde, ainsi comme il y a des effets visible de ses autres perfections. Conforme à sa Bonté, qui a daigné préparer une troisième école, spécialement pour les âmes rebelles, lesquelles n'ayant pas profité en l'école de la nature ni en celle de Jésus-Christ, et n'y ayant point appris à croire en Dieu (comme les Athées) ni à craindre ses jugements (comme les Libertins) ont moyen de l'apprendre en cette école du Diable, avant d'éprouver sous sa géhenne la présence d'un Dieu et la rigueur de ses jugements. École véritablement non de la nature ni de la foi, mais de l'expérience en laquelle nous sommes confirmés en tout ce que la nature enseigne, et en tout ce que la foi représente. Car ici l'Athée, qui fait monter le comble de ses péchés jusqu'à ne point reconnaître celui lequel il ne peut ignorer, est convaincu par ses sens, témoins seuls restant hors de reproche à son incrédulité ; Qu'il y a une essence divine ! Et l'homme qui n'ayant point soin de Dieu, ne croit pas que Dieu ait soin de l'homme, VOIT ICI une particulière providence à garantir une pauvre créature de la fureur d'un ennemi, sur lequel rien d'humain, rien de naturel n'a pouvoir. Ici le Catéchumène est disposé à recevoir le joug de la foi en Jésus-Christ, EN VOYANT les diables tellement domptés en son nom. Ses sens sont facilités à ne trouver pas si étrange l'union du verbe avec l'humanité, quand il voit, s'il faut dire ainsi, UN DÉMON incarné en sa présence ! Et le fidèle est induit à ne point dédaigner LA VOIX de l'Église, puisque Satan même ne la peut mépriser. Ici le Libertin voit UN ÉCLAT de ce tonnerre qui le brisera quelque jour ; qui dès longtemps a foudroyé cet Ange pour un seul acte déréglé ; et qui en sa présence frappe si rudement un homme et un pécheur comme lui ! Et le Curieux qui affecte à converser avec les démons en terre, assiste à un spectacle qui lui découvre au vrai QUEL sera le dernier et éternel comportement de Satan avec l'homme. Ce que le malin esprit cache et déguise en toutes ses autres actions hormis en celle-ci, en laquelle l'horreur de la rencontre de Satan avec l'homme en Enfer est portrait plus qu'au vif, non en l'ombrage, mais en la réalité des mêmes personnes qui y concurrent, l'homme et le diable, et des mêmes tourments qui y sont endurés. Portrait si accompli que rien n'y manque, non pas même la parole ; Car l'Ange y témoigne par la voix du possédé comme par un organe emprunté, l'excès de son tourment et la rigueur du jugement de Dieu sur le péché. Même celui que l'esprit de Dieu possède profite en ce spectacle. Car il voit un modèle sur lequel il apprend à se laisser plus entièrement et absolument posséder à son Dieu, à ce qu'il vive et opère plus en lui que lui-même ; Ainsi que l'âme de l'Énergumène ne vit et n'opère pas tant en son corps que Satan qui le possède.
ENSEIGNEMENTS très-hauts, utiles à tous, nécessaires à plusieurs quant à leur substance ; et singuliers quant à la manière avec laquelle ils sont proposés. Car ils sont imprimés dans les sens dans lesquels est le siège de l'infidélité qui moleste perpétuellement l'âme, et quelquefois l'emporte durant l'obscurité de la foi, laquelle est rendue aucunement visible et sensible par cet accident.


Extrait de Traité des Énergumènes par l'Illustrissime et Révérendissime Cardinal De Berulle, Instituteur et premier Supérieur Général de la Congrégation de l'Oratoire de Jésus.



Reportez-vous à Que cette sorte de Communication, en laquelle Satan s'incorpore dedans l'homme, est fréquente, même depuis le Mystère de l'incarnationDe la conduite qu'il faut tenir à l'égard des Énergumènes, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, SCIENCE EXPÉRIMENTALE DES CHOSES DE L'AUTRE VIE, Acquise par le Père Jean-Joseph Surin, Exorciste des Religieuses Ursulines de Loudun, Des opérations malignes, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (2/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (3/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (4/4), Réflexions sur la nature et les forces des Démons, et sur l'économie du Royaume des ténèbres, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Les possessions démoniaques sont rares uniquement pour ceux qui ne combattent pas le démon, De l'Amour du Père Surin pour tout ce que Notre-Seigneur a aimé, et premièrement de sa grande dévotion à la très-sainte Vierge, Du grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Les Possédés d'Illfut : Les victimes, Les Possédés d'Illfurt : Satan et les fêtes, bals et danses, Les Possédés d'Illfut : Les victimes, Les possédés d'Illfurt : Perte du Ciel et peines de l'Enfer, Miracles de Sainte Hildegarde, Pouvoir de Saint François de Sales : Délivrance de Françoise Favre, possédée du Démon, Pouvoir de Saint François de Sales : Délivrance d'Antonie Durand, possédée du Démon, Exemple de la grande puissance de Frère Junipère contre les démons, et Des fruits merveilleux des Confessions générales au Laus ; délivrance de plusieurs possédés par l'intercession de la très-Sainte Vierge.














dimanche 14 juin 2020

Du Mystère de la très Sainte Trinité





Du Mystère de la très Sainte Trinité



(Catéchisme)



Il n'y a qu'un seul Dieu.
Il y a trois personnes en Dieu.
Ces trois personnes sont le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, et c'est ce que nous appelons la Sainte Trinité.
Le Père est Dieu.
Le Fils est Dieu.
Le Saint-Esprit est Dieu.
Ce sont trois personnes distinctes, qui ne sont pourtant qu'un seul Dieu.
Elles ne sont qu'un seul Dieu, parce qu'elles n'ont qu'une seule et même nature, une seule et même divinité.
Ces trois personnes divines ont toutes la même grandeur, la même sagesse et la même puissance.
Le Père n'est pas plus ancien que le Fils et le Saint-Esprit. Ils sont tous trois d'une même éternité. Enfin, ils sont égaux en toutes choses, parce qu'ils ne sont qu'un seul Dieu.



EXPLICATION


C'est Dieu qui est le créateur de cet univers, et c'est lui qui le conserve. Il nous a créés libres, et il veut que nous nous servions de notre liberté pour l'honorer en croyant ce qu'il nous dit, quoique nous ne le comprenions pas, et en faisant ce qu'il nous commande, quoi qu'il puisse nous en coûter.
Dieu nous a révélé des mystères, c'est-à-dire, des vérités obscures que notre raison bornée ne peut atteindre. Quelque incompréhensibles qu'ils soient, nous devons savoir en quoi ils consistent, et nous devons les croire sur l'infaillible parole d'un Dieu, la vérité même, qui ne peut nous tromper. Nous ne pouvons être sauvés si nous refusons de les croire.
Quelque impénétrables que soient les mystères qui regardent Dieu, il est très raisonnable de les croire, puisque c'est sur la parole de Dieu, la souveraine vérité, qu'on les croit. Et il n'est pas étonnant qu'on ne puisse comprendre les mystères ; Dieu étant par sa nature l'Être infini, il est nécessairement incompréhensible.
Le premier des mystères, qui a été presque inconnu avant la venue de Jésus-Christ, est le mystère de la très Sainte Trinité.
On entend par la très Sainte Trinité un seul Dieu en trois personnes réellement distinctes, qui ont chacune la même divinité.
La première de ces personnes est le Père, la seconde est le Fils, la troisième est le Saint-Esprit.
Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu. Ces personnes ne sont pas les mêmes ; elles sont véritablement distinguées, et néanmoins elles ne sont qu'un seul et même Dieu, parce qu'elles n'ont qu'une seule et même nature ; aussi nulle n'est plus grande, plus sage et plus puissante l'une que l'autre. Les trois personnes divines ont la même grandeur, la même sagesse et la même puissance. Le Père n'est pas plus ancien que le Fils ; le Père et le Fils ne sont pas plus anciens que le Saint-Esprit : tous trois sont éternels et égaux en toutes choses ; ils ne sont qu'un même Dieu.
Nous ne concevons pas comment il n'y a qu'un seul Dieu en trois personnes distinguées, dont chacune est Dieu ; mais c'est un mystère, c'est-à-dire une vérité incompréhensible : ne doit-il pas y avoir des vérités que l'esprit humain, qui est fini, ne peut concevoir dans la religion d'une Dieu qui est un être infini ? Ce mystère, ainsi que les autres mystères, ne sont pas contre la raison, puisque la raison n'y voit aucune contradiction ; mais ils sont au-dessus de la raison, c'est-à-dire hors de sa portée.
Les mystères que Dieu nous a révélés, loin d'être inutiles, servent beaucoup à nous faire connaître la sainteté, la justice et la miséricorde de Dieu.
Une preuve que c'est Dieu qui a révélé le mystère de la Sainte Trinité et les autres mystères, c'est qu'il n'y a que Dieu qui ait pu nous en donner l'idée ; c'est qu'il n'y a que Dieu qui ait pu les faire croire ; c'est qu'il n'y a que Dieu qui ait pu en conserver la foi dans l'univers.
Non seulement la raison ne s'oppose pas à la croyance du mystère de la Sainte Trinité et des autres mystères du christianisme, mais elle dit encore qu'il faut les croire malgré leur obscurité, parce que les preuves de la divinité de la religion chrétienne sont invincibles, et que l'obscurité des mystères est essentielle à une foi divine.
Il doit y avoir, dans une religion divine révélée, des mystères, des vérités obscure, soit à cause de l'objet de la foi, qui est la nature de Dieu, soit à cause de la fin de la foi, qui est de soumettre l'esprit de l'homme à Dieu, et de lui fournir, par cette soumission, l'occasion de mériter, soit enfin à cause de l'usage de la foi, puisque la voie qui conduite à la foi, principe de la justification et du salut, doit être la même pour tous, pour ceux dont l'esprit est le plus borné, comme pour ceux dont l'esprit est le plus éclairé ; mais cela serait-il, s'il n'y avait pas pour tous les hommes, même pour ceux qui ont plus d'intelligence et de connaissance, des vérités obscures, des mystères.
Voici ce que Bossuet disait pour instruire les fidèles sur l'ineffable mystère de la Sainte Trinité, ne prétendant point leur donner une connaissance claire, mais une idée d'un mystère qui, par là même qu'il est un mystère, est incompréhensible.
Dieu, qui est nécessairement éternel, n'était point oisif avant la création : il agissait sans cesse, puisqu'un esprit ne peut cesser d'agir. Toujours occupé de lui-même, il se contemplait. Cette contemplation produisait une connaissance parfaite ; de cette contemplation éternelle et perpétuelle qui produisait une connaissance infinie, venait un amour infini.
On appelle Dieu le Père, la première personne qui connaît ; on appelle Dieu le Fils, la connaissance parfaite, l'image substantielle que produit en lui-même celui qui se contemple, et c'est la seconde personne ; on appelle Esprit-Saint, l'amour infini et consubstantiel qui procède de la contemplation et de la connaissance ; c'est la troisième personne.
Ce qui connaît est bien distingué de ce qui est connu, et pareillement l'effet qui en résulte n'est pas la même ; ces personnes ne sont donc pas les mêmes, et elles sont égales, puisque tout ce qui est en Dieu est éternel, parfait, divin ; chacune d'elles est donc Dieu. Cependant on ne peut pas dire que ce sont trois Dieu. Elles n'en sont qu'un, puisque c'est Dieu qui se contemple et qui s'aime.
Il y a dans notre âme, qui est un pur esprit créé, trois choses que nous distinguons bien, la faculté de penser ou la mémoire, la faculté de juger ou l'entendement, et la faculté de désirer, de se réjouir, d'aimer, ou la volonté. On ne doute point que ce ne soit la même âme qui pense, qui juge et qui veut. On voit bien, par cette comparaison, quelque défectueuse qu'elle soit, qu'il ne répugne pas qu'il y ait un seul Dieu en trois personnes distinguées qui sont Dieu. Ne pourrait-on pas dire : En Dieu, la puissance qui pense, c'est le Père ; la sagesse du Père qui juge, c'est le Fils ; la puissance qui se réjouit, qui s'aime, c'est le Saint-Esprit ?
Ne nous contentons pas de croire à la très Sainte Trinité ; animons encore notre foi sur ce qu'elle nous enseigne touchant ce mystère ineffable, et payons aux trois personnes divines le tribut de religion qui leur est dû, en les adorant avec le respect le plus profond.


TRAITS HISTORIQUES


Un homme de génie, qui se promenait sur le bord de la mer, s'occupait du mystère de la Sainte Trinité. Il cherchait à l'approfondir, oubliant ce qui est écrit, que celui qui tente de sonder les profondeurs de la majesté de Dieu, sera opprimé par sa gloire. Il vit alors près de lui un petit enfant qui ne cessait point d'aller prendre de l'eau à la mer dans une coquille, et de revenir mettre cette eau dans un creux qui était dans la terre. Il lui adressa la parole : Que prétendez-vous faire, mon enfant, en mettant dans ce creux l'eau que vous allez chercher ? Y mettre toute l'eau de la mer, lui répondit-il. Il ne put s'empêcher de rire de sa simplicité. Cet enfant s'en aperçut et lui dit : Vous pensez donc que je ne réussirai pas ? je vous assure que je mettrai dans ce trou toute l'eau de la mer, plutôt que vous ne mettrez dans votre tête le mystère de la Sainte Trinité jusqu'à le comprendre : l'esprit de l'homme est trop borné ; comment ce qui est fini pourrait-il renfermer Dieu qui est un être infini ? Cet homme téméraire reconnut que c'était Dieu qui lui donnait une leçon salutaire par la bouche de cet enfant ; et il ne chercha plus à sonder les profondeurs d'une mystère qui est impénétrable à tout mortel. Cet homme de génie, c'est saint Augustin.
Deux aveugles de naissance discouraient ensemble : l'un d'eux était ignorant et impie, mais l'autre était instruit et pieux. L'Aveugle impie : Je voudrais bien savoir de quoi Dieu s'occupait pendant l'éternité, avant d'avoir créé le monde ? Le pieux Aveugle : Et que s'ensuit-il de ce que je chercherais inutilement de savoir à quoi vous vous occupiez avant que je vous eusse connu ? Dieu s'occupait de lui-même, et il pensait à creuser un enfer pour ceux qui ne croiraient pas en lui, ou qui refuseraient de le servir. L'Aveugle impie : Comment peut-il y avoir trois personnes en Dieu, dont chacune est Dieu, quoiqu'elles ne soient qu'un seul Dieu ? Cela me surpassse : folie de croire ce qu'on ne comprend pas. Le pieux Aveugle : Je crois fermement qu'il n'y a qu'un seul Dieu en trois personnes réellement distinctes, qui sont Dieu, et en cela je n'agis point en insensé, mais en homme sage. L'Aveugle impie : Montrez-moi cela, et je vous fais présent de mon bâton qui est très solide, et qu'on m'a dit être fort beau. Le pieux Aveugle : Comment savez-vous que votre bâton est beau ? Un aveugle comprend-il ce que c'est que la beauté ? Nous autres aveugles, nous ne comprenons rien à ce qu'on appelle couleurs.  Qui pourrait nous faire comprendre ce que c'est, et quelle différence il y a entre le rouge et le jaune, le vert et le bleu ? Est-ce que nous devons nier qu'il y ait des couleurs, et qu'il y a une différence entre les couleurs, jusqu'à ce qu'on nous ait fait comprendre ce que c'est ? L'Aveugle impie : Non, parce que nous avons tant de raisons de le croire, tous les hommes qui ne sont pas aveugles le disent. Le pieux Aveugle : Ce sont des hommes qui nous disent qu'il y a des couleurs, et nous les croyons ! C'est un Dieu qui a révélé les mystères, et nous ne le croirons pas ! N'avons-nous pas beaucoup plus de raisons de croire à l'existence de la Sainte Trinité et aux autres mystères, qu'à l'existence des couleurs ? La religion chrétienne qui enseigne les mystères, est démontrée divine, faites-vous-en instruire. Croyons et vivons jusqu'à la mort chrétiennement, nous irons au ciel. Dès que nous y serons, nous cesserons d'être aveugles. Nous y verrons Dieu face à face et tel qu'il est. La Sainte Trinité ne sera plus alors un mystère.
Un serviteur de Dieu, qui avait une singulière dévotion à la très Sainte Trinité, disait tous les jours un certain nombre de fois : Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Bénie soit la sainte Trinité. Saint, Saint, Saint est le Seigneur. — Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.


(Leçon tirée de l'Explication du catéchisme à l'usage des églises de l'empire français, 1810)


Reportez-vous à Prière à la Très Sainte Trinité, Méditation sur la Très-Sainte Trinité : Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, Instruction sur la Fête de la Très-Sainte Trinité, Méditation pour le Dimanche de la Sainte-Trinité, Le Dogme de l'unité de Dieu et de la Sainte TrinitéAveuglement de l'homme, et Preuves directes de la Trinité et de la divinité du Saint-Esprit.
















vendredi 29 mai 2020

Instruction sur la Charité




La charité est un don surnaturel qui nous fait aimer Dieu pour lui-même et par-dessus toutes choses, et notre prochain comme nous-mêmes pour l'amour de Dieu.

Amour de Dieu. Réfléchissez souvent sur la nature, les motifs, les marques de l'amour de Dieu, et sur les moyens d'acquérir cet amour.

Nature de l'amour de Dieu. L'amour de Dieu est la démarche du cœur vers Dieu ; c'est l'écoulement, l'effusion du cœur dans le cœur de Dieu. Celui qui aime Dieu, va à Dieu comme à son tout ; il s'unit, il se tient lié à lui par ses sentiments ; il l'embrasse par ses affections. Hélas ! qu'il en est peu qui aiment Dieu ! Où sont ceux qui l'aiment ?


(Instruction tirée de Vie des Bienheureux et des Saints de Bretagne)


Reportez-vous à Motifs et marques de l'amour de DieuMéditation sur l'excellence de la Charité, Prière pour demander la charité, Instruction sur la Contrition, Oraison pour demander la foi, l'espérance et la charité, De la Charité à l'égard du prochain : Du mérite et de l'excellence de cette vertu, Instruction sur les Conseils évangéliques, De la doctrine de Jésus-Christ, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De quelle manière on doit aider les personnes faibles, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Des Conseils Évangéliques, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Instruction sur la Grâce, Instruction sur la Prière, Explication du premier commandement de Dieu, Les deux Commandements de charité contiennent tous les enseignements contenus dans l'Écriture sainte pour notre perfection, Voyez devant Dieu comment vous devez vous comporter pour vous acquitter du devoir de charité, Le Commandement d'aimer le prochain est semblable au Commandement d'aimer Dieu, Aimez Dieu comme il veut être aimé de vous au temps et en l'éternité, Aimez Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, et de tout votre esprit, Méditation sur l'outrage que nous faisons à Dieu par le péché, et De la Foi, de l'Espérance et de la Charité.













mercredi 29 avril 2020

Instruction sur la Grâce




INSTRUCTION



Nature et espèces de la grâce



La grâce est en général un don que Dieu accorde sans qu'on l'ait mérité, soit que ce bien regarde uniquement le temps, soit qu'il ait aussi rapport à l'éternité. Il s'agit ici de la grâce dans l'ordre du salut. C'est un don surnaturel. Dieu l'accorde gratuitement, en vue des mérites de Jésus-Christ, aux créatures intelligentes, pour les conduire au ciel. La grâce extérieure est hors de nous, comme les exemples du Sauveur ; l'intérieure est en nous, comme une bonne pensée. Des grâces ont pour but primitif notre salut ; d'autres nous sont accordées principalement pour celui du prochain. La grâce opérante nous prévient et son effet est la bonne volonté ; la grâce coopérante agit avec notre volonté libre : son résultat est la bonne œuvre. La grâce suffisante donne assez de moyens pour faire le bien ; la purement suffisante est celle que notre faute prive de son effet ; l'efficace est celle à laquelle on ne résiste jamais, quoiqu'on puisse le faire. « Croyez que Dieu est tout-puissant et que l'homme est libre. Assuré de ces deux vérités, tenez fortement les deux bouts de la chaîne, quoique vous ne puissiez découvrir par où l'enchaînement se continue. » (Bossuet).

La grâce actuelle est une opération passagère par laquelle Dieu éclaire l'esprit et touche le cœur, pour les porter au bien. La grâce habituelle est une qualité qui réside dans l'âme. Connaissez-la par ses fruits. Elle rend la vie spirituelle au pécheur, selon cette parole du père de l'enfant prodigue : « Il était mort et il est ressuscité ». Elle purifie la conscience de toute souillure : « Vous me laverez et je deviendrai plus blanc que la neige. » (David). Elle fait exhaler devant Dieu un parfum agréable. « L'odeur de mon fils est douce comme celle d'un champ plein de fleurs et de fruits, sur lequel le ciel a versé ses bénédictions. » (Isaac). Elle communique à l'âme une incomparable beauté. Les âmes des justes, dit saint Grégoire, ont quelque chose de plus ravissant que tout ce qui paraît de plus beau parmi les hommes.

De pauvre et de dénué qu'est le pécheur, elle le rend en un moment plus riche que tous les rois de la terre ; puisque, selon saint Thomas, le moindre degré de grâce est un bien plus excellent que tout l'or du monde, la grâce étant une participation de la nature divine, comme l'enseigne saint Pierre. De la condition d'esclave, elle élève l'homme à la dignité d'enfant de Dieu, d'héritier du Ciel. Considérez, dit saint Jean, quel amour le Père nous a témoigné de vouloir que nous portions le nom de fils de Dieu et que nous le soyons en effet. « Si nous sommes les enfants du Seigneur, dit saint Paul, il est hors de doute que nous sommes aussi ses héritiers. »

Elle sanctifie tellement l'âme, qu'elle en fait le sanctuaire de la sainte Trinité. Elle procure une paix profonde, parce qu'elle unit le cœur avec Dieu, notre véritable repos, Elle ressuscite les mérites mortifiés par le péché mortel. Elle les ranime avec d'autant plus d'étendue qu'on a plus de ferveur, et elle rend nos œuvres, dignes de la vie éternelle. 10° Elle fait participer à la félicité de Dieu, si l'âme persévère jusqu'à la mort dans cet état.
Elle renferme les vertus infuses et les dons du Saint-Esprit. « Tous les biens me sont venus avec elle ! » (Salomon). Inséparable de la charité, elle se perd par le péché mortel.



Nécessité de la Grâce



Depuis le péché originel, l'homme peut encore connaître quelque vérité et faire quelque bien dans l'ordre naturel, indépendamment de la grâce ; mais, pour qu'il puisse connaître tout ce qui est vrai ou faire tout ce qui est bon dans ce même ordre, pour qu'il puisse connaître même la moindre vérité ou faire même le moindre bien de l'ordre surnaturel, il lui faut une grâce actuelle d'intellect et de volonté, eût-il même déjà la grâce habituelle. « Sans moi vous ne pouvez rien faire, dit le Sauveur ». Si quelqu'un dit que, sans l'inspiration prévenante du Saint-Esprit et sans son secours, l'homme, peut croire, espérer, aimer ou se repentir comme il faut, pour que la grâce de la justification lui soit accordée, qu'il soit anathème. » (C. de Trente, sess. 6). Comme l'œil du corps, quoique parfaitement sain, ne peut voir sans le secours de la lumière, de même l'homme a besoin pour bien vivre de la lumière éternelle qui jaillit de Dieu ». (Saint Augustin)

Mais aussi, depuis l'instant où l'âme est créée et unie au corps jusqu'à celui qui l'en sépare inclusivement, chacun a sans cesse la grâce au moins suffisante, prochaine on éloignée, pour faire son salut. Le verbe divin est cette lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde, et personne n'est privé de ses rayons. J.-C. est mort pour tous ; il veut que tous soient sauvés. Il commande à tous de fuir le mal et de faire le bien. Or, il ne commande pas l'impossible ; mais, en commandant, il vous avertit de faire ce que vous pouvez et de demander ce que vous ne pouvez pas, et il vous aide, afin que vous le puissiez. (C. de Trente)

Cette grâce est absolument gratuite. On ne prétend pas qu'elle ne soit jamais la récompense du bon usage d'une grâce précédente ; mais on veut dire qu'elle n'est point le salaire des dispositions naturelles, et des efforts que l'homme ferait de lui-même pour la mériter. La grâce est encore gratuite en ce sens que Dieu n'est point déterminé à la donner par l'usage qu'il prévoit qu'on en fera.

Aucune disposition n'est requise dans ceux qui n'ont pas encore l'usage de raison, pour recevoir la justification par le baptême d'eau où de sang. Mais, pour la justification d'un adulte, par le baptême, le Concile de Trente demande une préparation composée de sept degrés, qui sont eux-mêmes autant de grâces : un mouvement de la grâce, qui excite et aide le pécheur ; acte de foi en ce que l'Église propose à croire ; crainte des jugements de Dieu: cette crainte est utile, mais non absolument nécessaire à la justification ; 4° espérance dans la miséricorde de Dieu et dans les mérites de J.-C. ; commencer à aimer Dieu comme source de toute justice ; acte de contrition ; résolution de recevoir le baptême, de commencer une vie nouvelle et d'observer les préceptes divins (Dens).

Sans une révélation spéciale, nul ne peut être assuré qu'il est juste ; mais on peut en avoir des probabilités: si l'on observe les commandements ; si l'on garde même les conseils.



Puissance de la Grâce



Avec la grâce, nous pouvons tout pour le salut. « Si Dieu, est pour nous, qui sera contre nous ? » Je puis tout en celui qui me fortifie, dit saint Paul. « La moindre grâce peut vaincre la plus forte tentation » (S. Thomas). Si l'homme qui a la moindre grâce en profite, il en attire une plus grande, et la fidélité à celle-ci amène un nouveau secours encore supérieur ; et ainsi le ciel donne à celui qui a, et il est dans l'abondance. Mais quelle que soit la force de la grâce, nous sommes libres. « Dieu a mis devant l'homme la vie et la mort, le bien et le mal ; ce qu'il choisira lui sera donné. » David, Magdelaine, Zachée, le bon larron, saint Pierre, coopérèrent à la grâce, quand ils se convertirent. Le genre humain, pécheur depuis tant de siècles, obéit à la grâce, quand il embrassa la religion chrétienne. Mais les Juifs, à qui saint Étienne disait : Vous avez toujours résisté au S.-Esprit, étaient rebelles à la voix de la grâce. Judas lui résista, et quand il vendit son maître, et lorsqu'il le livra à ses ennemis, et quand il se pendit de désespoir. Nous résistons à la grâce, toutes les fois que nous péchons. « Travaillons à nous sauver avec autant d'humilité et de défiance de nous-mêmes, que si notre salut ne dépendait que de Dieu, et avec autant de courage que s'il dépendait de nous (S. François de Sales).



Moyens d'obtenir la Grâce



Dieu donne sa grâce aux humbles. L'humilité, dit saint Augustin, est l'amour de Dieu porté jusqu'au mépris de soi-même. Demandez et vous recevrez ; les sacrements ; le sacrifice de la messe ; les bonnes œuvres. Tenez pour assuré que celui qui marchera toujours en présence de Dieu, sera toujours prêt à lui rendre compte de ses actions, et n'en fera aucune qui puisse le séparer de lui (S. Thomas). Rien de plus propre que le souvenir de Dieu et des fins dernières, pour rendre docile à la grâce. « La joie spirituelle est la marque la plus certaine de la grâce de Dieu qui habite en nous (S. Bon...) » Elle se manifeste surtout par les bons fruits qu'elle aide à porter.



Pratique : Reconnaître humblement toutes les grâces qu'on a reçues. (cf. Imitation de J.-C, liv. 3, ch. X)


(Instruction tirée de Vie des Bienheureux et des Saints de Bretagne)



Reportez-vous à De la consommation en la Grâce, par le R.-P. Jean-Joseph SurinDe la liberté des enfants de DieuInstruction sur la Prière, Instruction sur la Contrition, Instruction sur les Conseils Évangéliques, Explication du premier commandement de Dieu, Explication du deuxième commandement de Dieu, Explication du quatrième commandement de Dieu, et Explication du cinquième commandement de Dieu.












lundi 6 avril 2020

Explication du quatrième commandement de Dieu




INSTRUCTION


Explication du quatrième commandement de Dieu


Tes père et mère, honoreras, afin de vivre longuement




Devoirs des pères et des mères

Quels que soient le chef et la forme d'un gouvernement, le souverain doit se regarder comme le père de ses sujets, et ceux-ci comme ses enfants : tous, par le motif du bonheur commun, doivent travailler avec ardeur pour la prospérité particulière et publique. Tel est le vœu du Créateur : ce serait l'outrager que de ne pas s'y conformer.
Il importe donc de connaître les obligations des pères et mères et ceux des enfants ; puisqu'ils sont aussi ceux de tous les supérieurs et de tous les inférieurs.
Les pères et mères doivent avoir soin du corps et Surtout de l'âme de leurs enfants.
1. Du corps. En leur fournissant une nourriture salubre et suffisante, et tout ce qui est nécessaire pour le temporel. Sans cela les enfants sont faibles, se livrent à la mendicité, à la fainéantise, au libertinage et peut-être au larcin. Pour éviter tant de malheurs, les pères ne s'épargneront ni fatigues, ni sueurs, pendant que les mères prodiguent aux enfants les soins que la tendresse inspire.
2. De l'âme. Premièrement en leur donnant la science ou les faisant instruire, s'ils ne peuvent remplir ce devoir précieux. « Élevez bien votre fils, et il deviendra les délices de votre âme. » Prov. ch. 9. Or, qu'est-ce qu'élever l'homme? C'est lui enseigner la vérité sur tout ce qui lui importe de savoir pour être heureux dans cette vie et dans l'autre ; c'est disposer son cœur à vouloir toujours et à faire ce qui est bien. Dieu a confié à l'Église le soin d'enseigner sa loi ; mais tous les sages, et surtout les parents, sont appelés à la seconder. « Vous êtes les premiers pasteurs de votre famille, leur dit saint Augustin, et votre maison, est une église où vous devez enseigner le chemin du salut. » Prier pour les élèves, les édifier, les instruire, en suivant une méthode sûre, les encourager par des récompenses, les ramener au devoir par des avis paternels et des corrections convenables, les surveiller, les éloigner des méchants, les obliger à bien employer le temps et principalement à remplir les devoirs que la vraie religion impose : telles sont les obligations des instituteurs. Deuxièmement en les formant à la vertu ; pour cela, les parents doivent édifier leurs enfants. — Un père scandaleux demandait à un sage les moyens à prendre pour former ses enfants à la vertu. « Je n'en connais qu'un, répondit-il, c'est de leur donner l'exemple. Les enfants oublient pour l'ordinaire ce qu'on leur dit ; mais ils font toujours ce qu'ils voient faire. » Pensez-y-bien. — Un enfant, qu'on n'a pas soin de corriger, devient étourdi et téméraire. C'est pourquoi, dit le sage, n'épargnez pas la correction à votre enfant. Le Seigneur châtie ceux qu'il aime ; il ne peut souffrir d'imperfection en eux, et, par une rigueur utile, il les punit pour les rendre meilleurs. C'est donc par amour que l'on doit châtier et non par humeur ou par caprice. Que la peine soit juste et salutaire. Nourrissez, instruisez, édifiez, corrigez vos enfants ; le tout pour Dieu et pour leur bien. Voilà le véritable amour paternel.


Devoirs des enfants

Les enfants doivent aux auteurs de leurs jours, 1. le respect. Le Seigneur regarde ce devoir comme si essentiel, qu'il semble n'en imposer pas d'autres. Honore ton père et ta mère. Nous devons respecter nos père et mère, parce qu'ils tiennent, à notre égard, la place de Dieu. Nous leur devons un respect intérieur qui parte du cœur, un respect extérieur qui se montre dans nos paroles et dans nos œuvres.
2. L'amour. « Souvenez-vous, dit l'Esprit-Saint (Eccl. 7), que sans vos parents vous seriez encore dans le néant ; vous seriez privés de tous les biens que vous avez en ce monde, et de ceux dont vous pouvez jouir dans l'autre. » Rien donc de plus juste que de leur donner sans cesse des preuves de votre reconnaissance et de votre amour filial. En voici les effets et les marques. Aimer à rester avec eux ; éviter ce qui leur causerait une juste tristesse ; aller au-devant de leurs bons désirs ; leur rendre tous les services qui dépendent de vous pour le temps et surtout pour l'éternité.
3. L'obéissance. « Obéissez à vos parents, parce que cela est agréable au Seigneur, dit saint Paul. » Leur résister, c'est résister à Dieu, dont ils tiennent la place. En quoi doit-on leur obéir ? En tout ce qui n'est pas contre Dieu, répond saint Augustin. On doit tout souffrir, plutôt que de faire la moindre chose qui déplaise à celui qui est la source de toute paternité, de toute puissance, et répondre avec le courage de S. Pierre, à ceux qui provoqueraient au mal : Jugez vous-mêmes s'il vaut mieux vous obéir qu'à Dieu. Mais il faut le dire avec tous les égards dus à des personnes qu'on doit toujours respecter et aimer.
4. L'assistance. « Combien est infâme celui qui abandonne son père dans le besoin, s'écrie le Sage ; et maudit de Dieu celui qui ne prend pas soin de sa mère ! » Les parents du jeune Tobie lui rendent le témoignage qu'il est la lumière de leurs yeux, le bâton de leur vieillesse, la consolation de leur vie.
Vous devez assister vos parents : 1. Dans leurs besoins corporels ; s'ils sont pauvres, partagez votre pain avec eux, fournissez le nécessaire pour les vêtir, les loger ; dans leurs maladies, redoublez vos soins pour hâter leur guérison par les remèdes, par de meilleurs aliments, par tout ce qu'un tendre dévouement inspire. Donnez surtout de bonne grâce et prévenez les demandes : elles seraient pénibles à vos parents.
2. Vous devez leur procurer les Secours spirituels. Consolez, édifiez vos parents dans le cours de cette vie orageuse ; priez pour eux, gagnez-les à Dieu, source unique du bonheur. Dans leurs maladies, procurez-leur les sacrements, et sans attendre trop tard ; faites tout ce que peut le zèle le plus ardent, le plus sage, le plus infatigable pour leur assurer une sainte mort. S'ils viennent à mourir, votre pieuse reconnaissance doit les accompagner jusqu'au-delà du tombeau ; priez et faites prier pour eux ; exécutez ponctuellement leurs dispositions.


Devoirs des maîtres

« N'ayez de Supériorité sur les autres, qu'autant que vous savez la faire tourner à leur avantage. Malheur à ceux qui ont des hommes à gouverner, si Dieu ne les gouverne eux-mêmes ! Tenez-vous continuellement avec lui sous le joug de la servitude, vous astreignant à vous occuper seul avec lui, ou de votre devoir, ou de vos larmes, ou de quelqu'autre saint exercice. » Pierre de Blois.
Les maîtres doivent à leurs serviteurs, l'instruction, le bon exemple, la nourriture, leurs gages, la charité en tout. Ils doivent avoir un cœur de père pour eux.


Devoirs des domestiques

Les domestiques doivent à leurs maîtres, amour, respect, obéissance, prévenance, et une fidélité qui consiste à faire exactement et constamment son devoir, à éviter de leur nuire, et à empêcher tout autre de leur causer le moindre dommage. Les serviteurs qui remplissent bien leurs obligations, recevront du Seigneur des trônes dans le ciel. Dieu a fait toutes les conditions ; pourvu qu'on lui rapporte tout, on est dans la sainteté et la perfection de son état ; on doit être content. Nous avons des pères naturels, temporels et spirituels ; il est facile de connaître nos devoirs envers tous ces supérieurs. La sagesse de Dieu s'honore dans les saints ; sa puissance, dans ceux qu'il a placés au-dessus de nous. Toute puissance vient de Dieu : aussi nous apprend-il à rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est dû à Dieu.


(Instruction tirée de Vie des Bienheureux et des Saints de Bretagne)



Reportez-vous à De la conduite de la jeunesse, par le R.-P. Jean-Joseph SurinMéditation sur les devoirs des pères à l'égard de leurs enfants, Méditation sur l'Autorité, Quatrième, cinquième et sixième Commandements, Du Devoir des Pères de famille, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Prière pour les parents, Prière pour son père et sa mèrePrière à Marie pour obtenir la conversion d'un parent, Règlement pour les écoliers pendant les vacances, Discours aux jeunes époux, de Sa Sainteté le Pape Pie XII, sur les mauvaises lectures, le 7 août 1940Saint Joseph à Nazareth, Prière d'un enfant de Marie, Divini illius magistri, Lettre encyclique du Pape Pie XI sur l'éducation chrétienne de la jeunesse. Explication du premier commandement de Dieu, Explication du deuxième commandement de Dieu, Explication du cinquième commandement de DieuMéditation sur l'outrage que nous faisons à Dieu par le péché, Des dix Commandements, Des trois premiers Commandements, Du Décalogue, Méditation sur la crainte de Dieu, Méditation sur l'observation des Lois de Dieu, et Du voyage dans le désert et de la Loi écrite.












mercredi 26 février 2020

GRAND CATÉCHISME HISTORIQUE (pour adulte), contenant en abrégé l'Histoire Sainte et la Doctrine Chrétienne, Leçon XLVII : De la Tradition, de l'Écriture et des Conciles



PREMIÈRE PARTIE


Contenant en abrégé l'Histoire Sainte et la Doctrine Chrétienne



LEÇON XLVII


De la Tradition, de l'Écriture et des Conciles

   


Saint Jean, Saint Pierre, Saint Marc et Saint Paul


Les Apôtres n'enseignèrent la plupart que de vive voix à l'imitation de leur divin Maître ; car Jésus-Christ n'avait rien écrit ; mais ils avaient grand soin de former des Disciples qui pussent perpétuer la doctrine. Ce que vous avez appris de moi, dit Saint Paul à Timothée, confiez-le à des hommes fidèles, qui soient capables d'en instruire d'autres ; Et c'est ce qu'on appelle tradition, ce sacré dépôt de doctrine qui a passé de Jésus-Christ aux Apôtres, des Apôtres aux premiers Évêques, de ceux-là à leurs successeurs, et ainsi de siècle en siècle jusqu'à ceux qui enseignent aujourd'hui. Le premier qui écrivit fut l'Apôtre Saint Matthieu, qui composa son Évangile pour les Juifs convertis. Saint Marc, Disciple de Saint Pierre, en fit peu de temps après comme l'abrégé. Saint Luc, Disciple de Saint Paul, écrivit ensuite pour opposer la vérité aux Fables que débitaient plusieurs faux-Apôtres. Enfin Saint Jean écrivit son Évangile plus de soixante ans après la résurrection de Jésus-Christ, pour confondre des hérétiques qui niaient sa divinité. Il avait écrit l'Apocalypse auparavant ; et pour les Épîtres de Saint Paul et des autres Apôtres, ce sont des lettres qu'ils ont écrites à diverses Églises, ou à quelques particuliers en diverses occasions. Il n'y a que six Apôtres dont nous avons des écrits ; Saint Pierre, Saint Paul, Saint Jean, Saint Jacques, Saint Matthieu et Saint Jude. Tous ces écrits des Apôtres et des Évangélistes ne sont pas leurs pensées propres, ils leur ont été dictés par le Saint-Esprit comme ceux de Moïse et des Prophètes ; c'est pourquoi la foi nous oblige à croire fermement tout ce qu'ils contiennent. Mais comme les Apôtres ont enseigné beaucoup plus qu'ils n'ont écrit, le reste de leur doctrine s'est conservé par la seule tradition, et les chrétiens ont toujours regardé comme traditions apostoliques les points de doctrine ou de discipline qu'ils ont trouvé universellement reçus dans toutes les Églises, sans que l'on en connût le commencement, principalement ceux dont l'Église a fait des décisions. Les plus solennelles sont celles des conciles, et les Apôtres mêmes nous en ont laissé l'exemple ; car lorsque les Gentils commencèrent à se convertir en grand nombre, il y eut des Juifs fidèles qui voulaient les obliger à se faire circoncire, et à observer tout le reste des cérémonies de la Loi de Moïse. Les Apôtres s'assemblèrent à Jérusalem avec les Prêtres pour décider cette question. Saint Pierre y parla le premier ; Saint Paul et Saint Barnabé furent ouïs. Saint Jacques rapporta les passages de l'écriture, qui prouvent que toutes les nations doivent un jour chercher le Seigneur. Enfin ils formèrent leur décision ; et la conclurent en ces termes : Il a semblé au Saint-Esprit, et à nous de ne vous imposer aucune charge que ces points nécessaires. Que vous vous absteniez des viandes immolées aux idoles, du sang des animaux suffoqués, et de la fornication. À l'exemple de cette assemblée des Apôtres, on en a tenu de temps en temps dans l'Église, pour vuider les questions de doctrine ou de discipline qui se sont présentées, et on les a appelés Conciles ou Synodes. Les Évêques y ont toujours été les juges, et le Saint-Esprit u a présidé toutes les fois qu'ils ont été légitimement assemblés. Leurs décisions ont été reçues par tous les fidèles avec respect, et ceux qui ne s'y sont pas soumis, ont été retranchés de l'Église comme hérétiques, c'est-à-dire, attachés opiniâtrement à des erreurs.


Reportez-vous à Leçon I : De la Création, Leçon II : Du péché, Leçon III : De la corruption du Genre humain et du déluge, Leçon IV : De la Loi de Nature, Leçon V : Du Patriarche Abraham, Leçon VI : Des autres Patriarches, Leçon VII : De la servitude d’Égypte, Leçon VIII : De la Pâque, Leçon IX : Du voyage dans le désert, Leçon X : Des dix Commandements, Leçon XI : De l'alliance de Dieu avec les Israélites, Leçon XII : Des infidélités du peuple dans le désert, Leçon XIII : Des derniers discours de Moïse, Leçon XIV : De l'établissement du peuple dans la terre promise, Leçon XV : De l'Idolâtrie, Leçon XVI : De David et du Messie, Leçon XVII : De Salomon et de sa sagesse, Leçon XVIII : Du Schisme des Tribus ou de Samarie, Leçon XIX : Des Prophètes, Leçon XX : Des Prophéties, Leçon XXI : De la captivité de Babylone, Leçon XXII : Du rétablissement des Juifs après la captivité, Leçon XXIII : De la persécution d'Antiochus et des Macchabées, Leçon XXIV : De l'état où était le monde à la venue du Messie, Leçon XXV : Comment le Messie était attendu des Juifs, Leçon XXVI : De la Naissance de Jésus-Christ, Leçon XXVII : De l'enfance de Jésus-Christ, Leçon XXVIII : De Saint Jean-Baptiste, Leçon XXIX : De la vocation des Apôtres, Leçon XXX : Des miracles de Jésus-Christ, Leçon XXXI : Des vertus de Jésus-Christ, Leçon XXXII : De la Doctrine de Jésus-Christ et premièrement de la Trinité et de l'Incarnation, Leçon XXXIII : De l'amour de Dieu et du prochain, Leçon XXXIV : Des Conseils, de la Grâce et de la Prière, Leçon XXXV : De l'état des Fidèles dans la vie présente, Leçon XXXVI : De la vie du siècle futur, Leçon XXXVII : Des ennemis de Jésus, Leçon XXXVIII : De la Cène de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon XXXIX : De la Passion de Jésus-Christ, Leçon XL : De la mort de Jésus-Christ, Leçon XLI : De la Résurrection et de l'Ascension de Jésus-Christ, Leçon XLII : De la descente du Saint-Esprit, Leçon XLIII : De l’Église de Jérusalem, Leçon XLIV : De la Persécution des Juifs, et de la Conversion des Samaritains, Leçon XLV : De la Conversion des Gentils, Leçon XLVI : De la Fondation et de la Subordination des Églises, Leçon XLVIII : De la ruine de Jérusalem, Du dessein et de l'usage de ce Catéchisme, Première partie du Petit Catéchisme Historique, contenant en abrégé l'Histoire Sainte, Deuxième partie du Petit Catéchisme Historique, contenant en abrégé l'Histoire Chrétienne.















vendredi 7 février 2020

Du bon Directeur, par le R.-P. Jean-Joseph Surin


Extrait du CATÉCHISME SPIRITUEL DE LA PERFECTION CHRÉTIENNE, TOME I, Composé par le R. P. J. J. SURIN, de la Compagnie de Jésus :




Du bon Directeur



Quelles sont les qualités du bon Directeur ?

Il y en a trois, qui sont la prudence, la science et le zèle.


En quoi consiste la prudence nécessaire à un Directeur ?

Elle consiste premièrement à conformer sa conduite au caractère de ceux qu'il dirige, et à savoir la varier selon leurs besoins ; car prétendre assujettir toutes sortes de personnes à une même méthode, ce ne serait pas les conduire dans la voie de Dieu, mais les obliger à suivre son imagination, et à préférer ses idées aux mouvements de la grâce. Il y a des Directeurs qu'on pourrait comparer à un Médecin qui n'ordonnerait qu'un remède pour toutes sortes de maux ; ils ont certaines pratiques qu'ils prescrivent à tout le monde, ne prenant pas garde que ce qui est bon à l'un ne l'est pas à l'autre, et que Dieu conduit les âmes par des voies bien différentes. Il faut donc qu'un Directeur s'applique d'abord à connaître les dispositions de ceux qui s'adressent à lui avant que de leur rien prescrire : il faut qu'il se défie beaucoup de soi, qu'il se rende dépendant de l'esprit de Dieu, et qu'il ne compte point sur ses lumières.
C'est ici le second devoir de la prudence : il faut que celui qui dirige suive les mouvements du S. Esprit, et qu'il ne les prévienne pas. Son premier soin, doit être d'observer ce que Dieu a déjà fait dans une âme, et de cultiver ensuite ce qu'il y trouve de commencé. Que s'il n'y remarque rien, c'est à lui à y jeter la semence en lui donnant de bons conseils et de sages instructions, prenant garde surtout de ne rien précipiter. La troisième chose en quoi doit paraître la prudence du Directeur, c'est à proportionner toujours ses conseils aux besoins de ceux qu'il conduit, et à l'état présent de leur âme. Il ne doit rien déterminer au hasard, pour ne point s'exposer à ordonner à ceux qui commencent ce qui ne peut convenir qu'aux personnes d'une vertu consommée. Le moindre attrait de la grâce qui se manifeste dans une âme, paraît à certains Directeurs une raison suffisante de lui laisser prendre l'essor, en lui permettant d'aspirer aux délices du pur amour avant que d'avoir passé par les épreuves ordinaires. C'est agir contre la prudence, qui demande qu'on aide chacun selon sa portée, qu'on retienne les commençants dans les exercices de la vie purgative, qu'on ne prévienne jamais les mouvements de la grâce par des conseils prématurés, et qu'on règle sa conduite sur celle du Directeur invisible, qui est le maître des cœurs.


Quelle est la science qui convient à un Directeur ?

Outre la science des Écritures saintes, et de la Théologie ; outre les autres connaissances nécessaires à ceux qui ont pour emploi l'instruction des âmes, il doit surtout être versé dans la science de l'esprit. Cette science roule sur trois points. Le premier regarde l'oraison, qui est le fondement de la vie spirituelle. Dans ce saint exercice les personnes de bonne volonté, qui sont déterminées à servir Dieu fidèlement, se sentent souvent attirées au repos, qui est le don sublime de la contemplation. Cependant comme ce repos fait cesser les actes discursifs, pour établir l'âme dans une douce paix, au milieu de laquelle Dieu se plaît comme sur son Trône ; si le Directeur ne connaît pas bien cette voie, il nuira beaucoup à une âme par son ignorance. Faute de savoir distinguer entre le vrai repos et l'oisiveté, il favorisera l'illusion, il approuvera une fausse paix, qui vient du malin esprit ; ou bien prenant pour oisiveté le repos de la contemplation, il se fera un devoir de faire cesser ce calme qui vient du Saint-Esprit, en persuadant à une âme de le troubler par sa propre opération, et de contrarier l'Esprit de Dieu par des actes et par des pratiques qui ne conviennent point à la grâce de son état.
Le second point de cette science regarde encore l'oraison, dans laquelle il faut savoir démêler les opérations de la grâce, des mouvements de la nature. Il arrive assez souvent qu'après que Dieu a fait entrer une âme dans le repos de la contemplation, il permet qu'elle tombe dans une grande aridité, qu'elle se trouve sans goût, et presque sans nulle connaissance distincte; jouissant pourtant de la paix dans un profond recueillement, et au milieu d'une grande lumière, qu'on a peine à distinguer des ténèbres, parce qu'elle ne découvre rien de particulier. Un Directeur qui ne connaît pas cette opération délicate, traitera de perte de temps ce qui est une occupation très noble et très-utile : il obligera une âme à redoubler ses efforts, et à troubler par son action tumultueuse l'action de l'Époux céleste, qui veut qu'on le laisse opérer en paix. On n'entre pas à grand bruit dans le cabinet du Roi, quand on veut en avoir audience. L'ouvrage du Saint-Esprit, dit saint Chrysostome, demande de la tranquillité et du silence, comme celui des Peintres, qui ne veulent pas être détournés par le moindre bruit. Rien n'est donc plus nécessaire à un Directeur, que de savoir reconnaître le vrai repos aux marques que nous en avons données, pour être toujours en état de le distinguer de l'oisiveté.
Le troisième point de la science du Directeur, concerne ce qu'il doit savoir pour conduire les âmes au milieu des peines et des épreuves qu'elles rencontrent dans la voie de la contemplation. Il doit avoir assez de lumière et d'expérience pour mettre de la différence entre les peines qui sont un effet de la nature et de l'humeur, et celles qui viennent de Dieu, lorsqu'il entreprend de purifier les âmes. Il faut donc savoir que le Saint-Esprit, qui est le principe du divin amour, quand il veut préparer les âmes à l'union avec Dieu, les fait passer par de rudes épreuves, pour les purifier, pour les élever au-dessus d'elles-mêmes, et pour compenser en quelque manière la disproportion infinie qui est entre leur nature faible, et la nature divine. Il en use à peu près comme un peintre qui tend sa toile avec soin, l'arrête de tous côtés pour la rendre fixe et immobile avant que de rien ébaucher ; ou comme un Brodeur qui prend la même précaution avant que de travailler en or ou en soie sur quelque étoffe. C'est ainsi que l'amour divin attache l'âme à une croix intérieure très-rude ; il la lie, pour ainsi dire, et suspend pour un temps l'usage de ses puissances. Et après l'avoir mise en cet état violent, il permet qu'elle soit en butte à mille contradictions du dehors ; il la fait souffrir lui-même par de terribles impressions de la justice divine. Une âme ainsi plongée dans l'amertume, et livrée à ses propres misères, n'est plus soutenue que par une force secrète qui ne se fait point apercevoir, et tout ce qu'elle peut faire de mieux, c'est de porter sa croix en patience ; car si elle se donne des mouvements inquiets pour agir, elle ne fait qu'augmenter ses peines.
Ce qu'on doit lui conseiller, c'est, 1. de se tenir en repos dans cet état de privation, sans faire des efforts pour s'en tirer, jusqu'à ce qu'il plaise à Notre Seigneur de la détacher de la croix, en lui redonnant sa première facilité à se servir de ses puissances. 2. Qu'elle s'étudie à être fidèle, s'éloignant avec soin de tout ce qui peut déplaire à Dieu. 3. Que pour ce qui regarde l'intérieur, elle se contente de s'attacher à Dieu par un regard simple ; et qu'à l'extérieur, elle ait soin de remplir toutes ses obligations. Voilà les rencontres les plus difficiles où un Directeur a besoin de science. Il est certain que s'il n'est pas instruit de ce que nous venons de dire, il sera fort embarrassé, et que les âmes qu'il conduit se trouveront sans secours.


En quoi consiste le zèle du Directeur ?

Principalement en trois choses. La première est qu'il se propose fortement de faire mourir l'amour du monde et de ses vanités, dans les personnes qui s'adressent à lui, ne permettant à aucune de vivre d'une manière mondaine, et les encourageant toutes de telle sorte, qu'elles renoncent au péché, et à tout ce qui est contraire à la sainteté du Christianisme. Mais ce n'est encore là que le premier pas ; il ne suffit pas qu'il étouffe l'esprit du monde dans les âmes qu'il dirige ; il faut (et c'est ici la seconde chose en quoi son zèle doit s'exercer) il faut qu'il tâche par toutes sortes de voies, de les porter à la perfection de leur état.
C'est donc à lui à bien connaître les personnes que Dieu lui confie, et à former sur chacune d'elles des desseins de sainteté proportionnés à leur portée, et à la grâce qui leur est communiquée, prenant son temps pour arracher de leur âme les imperfections qu'il y trouve, sans se rebuter jamais. Il a besoin d'une grande douceur et d'une sainte adresse pour les porter à la pratique du renoncement ; et il doit user à cette fin des innocents artifices que le zèle suggère en semblables occasions. Après qu'il aura gagné leur volonté, jusqu'à leur faire former la résolution de s'adonner à la vertu sans réserve, il sera temps de déclarer la guerre aux vices par la pratique de ce que nous avons enseigné dans le chapitre 5 de la première Partie. Cela demande une attention singulière à observer jusqu'aux moindres mouvements de l'intérieur, afin de connaître les passions et les vices qui y dominent, et de choisir ensuite le temps propre pour les combattre. Mais ce à quoi le zèle et la prudence du Directeur doivent principalement s'employer, c'est à faire naître la bonne volonté dans ceux qu'il conduit, et à ne point permettre qu'ils se bornent par lâcheté dans leurs projets de perfection, ni qu'ils se contentent d'une vertu médiocre.
Au reste, tous ces soins seraient inutiles, et on n'aurait pas sujet d'en attendre des fruits de conversion et de sainteté, si Dieu ne répandait abondamment ses grâces sur les âmes pour lesquelles on travaille. Ainsi le troisième devoir d'un Directeur zélé, est d'attirer cette abondance de grâces et de bénédictions célestes, non-seulement par ses prières, mais encore par ses pénitences. C'est ce que le zèle a toujours inspiré aux Directeurs éclairés qui connaissaient leurs obligations ; ils ne cessaient ni jour ni nuit de penser à l'avancement de ceux qui étaient commis à leurs soins. Et c'est aussi ce qui faisait dire au Père Balthazard Alvarez : que Dieu lui demanderait compte non-seulement des fautes que les âmes qui lui étaient confiées auraient commises par sa négligence, mais encore du peu de progrès qu'elles auraient fait sous sa conduite.



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