Qu'il ne sorte aucun mauvais discours de votre bouche, dit l'Apôtre ; mais qu'il en sorte de propres à édifier, afin qu'ils inspirent la piété à ceux qui les entendent. Un moyen qui peut beaucoup y contribuer, c'est un véritable amour de Dieu, et un ardent désir des choses du Ciel. Dans ces dispositions, nous ne nous lasserons jamais de parler, ni d'entendre parler de ce ravissant objet (car il n'est jamais fâcheux de s'entretenir de ce qu'on aime ;) nous en ressentirons toujours au contraire un nouveau plaisir et une nouvelle douceur. Considérez avec quelle ardeur un Marchand parle en tout temps et en tous lieux de son commerce et de ses affaires ; et quelle joie il ressent toutes les fois qu'il entend parler de vente, de marchés, de trafic et de débit. Celui qui tient la charrue, dit le Sage, et qui touche les bœufs avec un long aiguillon, qu'il porte en sa main en forme de javelot, il s'entretient de labourage ; il ne parle que de bœufs et de taureaux ; et toute sa pensée est aux guérets et aux sillons. C'est une très bonne marque, quand on aime à s'entretenir de Dieu, et un très-mauvais pronostic, quand on n'y prend aucun plaisir : Ils sont du monde, dit Saint Jean, et c'est pourquoi ils parlent du monde. Saint Augustin, écrivant sur ces paroles de la Sagesse : Vous avez nourri votre peuple de la viande des Anges ; et sans qu'il travaillât, vous lui avez envoyé du Ciel un pain tout préparé ; très-délicieux et accommodé à toutes sortes de goûts, dit que la manne dont Dieu nourrit les enfants d'Israël dans le désert, avait tous les goûts que chacun pouvait désirer ; mais que ce n'était toutefois qu'à l'égard des gens de bien : quant aux méchants, ils n'y trouvaient point, dit-il, le goût qu'ils voulaient ; autrement, ils n'auraient pas souhaité, ni demandé d'autres viandes, comme ils firent. Heureuse la langue, dit Saint Jérôme, qui ne sait parler que des choses de Dieu ! Ne vous arrêtez point, dit Saint Basile, à des discours de bagatelle ; mais arrêtez-vous à ce que vous entendrez dire de l'Écriture Sainte, touchant le salut de votre âme : que tout ce qui aura pour objet les choses du monde, vous soit amer, et que tout ce qui aura rapporta la piété soit plein de douceur pour vous. Un véritable serviteur de Dieu ne saurait souffrir les vains entretiens du siècle, il n'aime à s'entretenir que de Dieu ; c'est ce qui fait qu'un homme qui est véritablement uni à Dieu, n'a pas besoin, dans ses afflictions et dans ses infirmités, de chercher du soulagement et des distractions dans les amusements et les conversations du monde, au contraire, comme ce sont des choses qu'il abhorre, elles font qu'augmenter sa peine ; ce qui le console, ce qui le soulage véritablement, c'est de parler et d'entendre parler continuellement du seul objet de son amour et de ses désirs. C'est aussi un effet ordinaire de la sainteté de ses entretiens, d'embraser les cœurs de l'amour divin, comme l'Évangile nous le rapporte des deux disciples qui allaient à Emmaüs, en s'entretenant de la mort de Jésus-Christ. Ils disaient entre eux : Notre cœur n'était-il pas tout enflammé au-dedans de nous ? On éprouve quelquefois le même effet en soi-même, lorsqu'au sortir de quelque conversation de piété, on se sent plus touché qu'on ne le serait de la prédication la plus pathétique et la plus éloquente.
(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)
Reportez-vous à Qu'il ne sorte aucun mauvais discours de votre bouche, Qu'il faut s'abstenir de toutes paroles de raillerie, et éviter toute contestation avec le prochain, De la Médisance, Méditation sur la Médisance, Méditation sur les péchés de la langue, Méditation sur le soin qu'un Chrétien doit avoir de la réputation du prochain, Circonstances que nous devons observer en parlant, Vivre dans le recueillement et dans le silence, c'est mener une vie douce et agréable, Le Silence est un moyen efficace pour acquérir la Perfection, Il est difficile, sans l'observation du Silence, de devenir homme d'oraison, Du Silence : Ses avantages et son utilité, Du Silence, par Saint Vincent Ferrier, De la conversation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Le Purgatoire des paroles inconvenantes, Méditation sur les discours immodestes, Méditation sur les péchés de la langue, VIE CHRÉTIENNE : Repas, Récréations, Conversations et Visites, Parle, Seigneur, ton serviteur écoute !, et Qu'il est très-utile d'ajouter quelques pénitences à l'examen particulier.
vendredi 10 septembre 2021
Que tous nos discours et nos entretiens doivent être de Dieu ; et de quelques moyens qui peuvent y contribuer
mercredi 28 avril 2021
Discours de Sa Sainteté le Pape Pie XII, aux pèlerins réunis à Rome pour la Canonisation de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort
(21 juillet 1947)
Soyez les bienvenus, chers fils et chères filles, accourus en grand nombre pour assister à la glorification de Louis-Marie Grignion de Montfort, l'humble prêtre breton du siècle de Louis XIV, dont la courte vie, étonnamment laborieuse et féconde, mais singulièrement tourmentée, incomprise des uns, exaltée par les autres, l'a posé devant le monde « en signe de contradiction », « in signum, cui contradicetur » (Luc. 2, 34). Réformant, sans y penser, l'appréciation des contemporains, la postérité l'a rendu populaire, mais, par-dessus encore le verdict des hommes, l'autorité suprême de l'Église vient de lui décerner les honneurs des saints.
Salut d'abord à vous, pèlerins de Bretagne et du littoral de l'Océan. Vous le revendiquez comme vôtre et il est vôtre en effet. Breton par sa naissance et par l'éducation de son adolescence, il est resté breton de cœur et de tempérament à Paris, dans le Poitou et en Vendée ; il le restera partout et jusqu'au bout, même dans ses cantiques de missionnaire, où par une pieuse industrie, — qui réussirait peut-être moins heureusement à une époque plus critique et volontiers gouailleuse, il adaptait des paroles religieuses aux airs populaires de son pays. Breton, il l'est par sa piété, sa vie très intérieure, sa sensibilité très vive, qu'une délicate réserve, non exempte de quelques scrupules de conscience, faisait prendre par des jeunes gens primesautiers, et par quelques-uns même de ses Supérieurs, pour gaucherie et singularité. Breton, il l'est par sa droiture inflexible, sa rude franchise, que certains esprits, plus complaisants, plus assouplis, trouvaient exagérée et taxaient avec humeur d'absolutisme et d'intransigeance.
C'est en l'épiant malicieusement à son insu, en le voyant et en l'entendant traiter avec les petits et les pauvres, enseigner les humbles et les ignorants, que plus d'un découvrit avec surprise, sous l'écorce un peu rugueuse d'une nature qu'il mortifiait et qu'il forgeait héroïquement, les trésors d'une riche intelligence, d'une inépuisable charité, d'une bonté délicate et tendre.
On a cru parfois pouvoir l'opposer à saint François de Sales, prouvant ainsi qu'on ne connaissait guère que superficiellement l'un et l'autre. Différents, certes, ils le sont, et voilà bien de quoi dissiper le préjugé qui porte à voir dans tous les saints autant d'exemplaires identiques d'un type de vertu, tous coulés dans un même moule ! Mais on semble ignorer complètement la lutte, par laquelle François de Sales avait adouci son caractère naturellement aigre, et l'exquise douceur avec laquelle Louis-Marie secourait et instruisait les humbles. D'ailleurs, l'amabilité enjouée de l'évêque de Genève ne l'a pas plus que l'austérité du missionnaire breton, mis à l'abri de la haine et des persécutions de la part des calvinistes et des jansénistes et, d'autre part, la rudesse fougueuse de l'un, aussi bien que la patience de l'autre au service de l'Église leur ont valu à tous les deux l'admiration et la dévotion des fidèles.
La caractéristique propre de Louis-Marie, et par où il est authentique breton, c'est sa ténacité persévérante à poursuivre le saint idéal, l'unique idéal de toute sa vie : gagner les hommes pour les donner à Dieu. À la poursuite de cet idéal, il a fait concourir toutes les ressources qu'il tenait de la nature et de la grâce, si bien qu'il fut en vérité sur tous les terrains — et avec quel succès ! — l'apôtre par excellence du Poitou, de la Bretagne et de la Vendée ; on a pu même écrire naguère, sans exagération, que « la Vendée de 1793 était l'œuvre de ses mains ».
Salut à vous, prêtres de tous les rangs et de tous les ministères de la hiérarchie ecclésiastique, qui portez tous sur le cœur ce souci, cette angoisse, cette « tribulation », dont parle saint Paul (2 Co 1, 8) et qui est aujourd'hui, presque partout, le partage des prêtres dignes de leur beau nom de pasteurs d'âmes. Votre regard, comme celui de milliers de vos frères dans le sacerdoce, se lève avec fierté vers le nouveau saint et puise en son exemple confiance et entrain. Par la haute conscience qu'il avait de sa vocation sacerdotale et par son héroïque fidélité à y correspondre, il a fait voir au monde le vrai type — souvent si peu et si mal connu — du prêtre de Jésus Christ et ce qu'un tel prêtre est capable de réaliser pour la pure gloire de Dieu et pour le salut des âmes, pour le salut même de la société, dès lors qu'il y consacre sa vie tout entière, sans réserve, sans condition, sans ménagement, dans le plein esprit de l'Évangile. Regardez-le, ne vous laissez pas impressionner par des dehors peu flatteurs : il possède la seule beauté qui compte, la beauté d'une âme illuminée, embrasée par la charité ; il est pour vous un modèle éminent de vertu et de vie sacerdotale.
Salut à vous, membres des familles religieuses, dont Louis-Marie Grignion de Montfort a été le Fondateur et le Père. Vous n'étiez, de son vivant et lors de sa mort prématurée, qu'un imperceptible grain de froment, mais caché dans son cœur comme au sein d'une terre fertile, mais gonflé du suc nourricier de sa surhumaine abnégation, de ses mérites surabondants, de son exubérante sainteté. Et voici que la semence a germé, grandi, qu'elle s'est développée et propagée au loin, sans que le vent de la révolution l'ait desséchée, sans que les persécutions violentes ou les tracasseries légales aient pu l'étouffer.
Chers fils et chères filles, restez fidèles au précieux héritage que vous a légué ce grand saint ! Héritage magnifique, digne que vous continuiez, comme vous l'avez fait jusqu'à présent, à y dévouer, à y sacrifier sans compter vos forces et votre vie ! Montrez-vous les héritiers de son amour si tendre pour les humbles du plus petit peuple, de sa charité pour les pauvres, vous souvenant qu'il s'arrachait le pain de la bouche pour les nourrir, qu'il se dépouillait de ses vêtements pour couvrir leur nudité, les héritiers de sa sollicitude pour les enfants, privilégiés de son cœur, comme ils l'étaient du cœur de Jésus.
La charité ! voilà le grand, disons le seul secret des résultats surprenants de la vie si courte, si multiple et si mouvementée de Louis-Marie Grignion de Montfort : la charité ! voilà pour vous aussi, soyez-en intimement persuadés, la force, la lumière, la bénédiction de votre existence et de toute votre activité. Salut enfin à vous aussi, pèlerins accourus de divers pays et apparemment bien différents entre vous, mais dont l'amour envers Marie fait l'unité, parce que, tous, vous voyez en celui que vous êtes venus honorer le guide qui vous amène à Marie et de Marie à Jésus. Tous les saints, assurément, ont été grands serviteurs de Marie et tous lui ont conduit les âmes ; il est incontestablement un de ceux qui ont travaillé le plus ardemment et le plus efficacement à la faire aimer et servir.
La Croix de Jésus, la Mère de Jésus, les deux pôles de sa vie personnelle et de son apostolat. Et voilà comment cette vie, en sa brièveté, fut pleine, comment cet apostolat, exercé en Vendée, en Poitou, en Bretagne durant à peine une douzaine d'années, se perpétue depuis déjà plus de deux siècles et s'étend sur bien des régions. C'est que la Sagesse, cette Sagesse à la conduite de laquelle il s'était livré, a fait fructifier ses labeurs, a couronné ses travaux que la mort n'avait qu'apparemment interrompus : « complevit labores illius » (Sag. 10, 10). L'œuvre est toute de Dieu, mais elle porte aussi sur elle l'empreinte de celui qui en fut le fidèle coopérateur. Ce n'est que justice de la discerner.
Notre œil, presque ébloui par la splendeur de la lumière qui émane de la figure de notre Saint, a besoin, pour ainsi dire, d'en analyser le rayonnement. Il se pose d'abord sur les dons naturels, plus extérieurs, et il a la surprise de constater que la nature n'avait pas été vis-à-vis de lui aussi avare qu'il a pu sembler à première vue. Louis-Marie n'offrait pas, c'est vrai, le charme de traits agréables qui conquièrent soudain la sympathie, mais il jouissait — avantages en réalité bien plus appréciables — d'une vigueur corporelle qui lui permettait de supporter de grandes fatigues dans son ministère de missionnaire et de se livrer quand même à de rudes et très rudes pénitences. Sans s'amuser à éblouir son auditoire par les faciles artifices du bel esprit, par les fantasmagories d'une élégance recherchée et subtile, il savait mettre à la portée des plus simples le trésor d'une théologie solide et profonde — en quoi il excellait — et qu'il monnayait de manière à éclairer et convaincre les intelligences, à émouvoir les cœurs, à secouer les volontés avec une force de persuasion qui aboutissait aux courageuses et efficaces résolutions. Grâce à son tact, à la finesse de sa psychologie, il pouvait choisir et doser ce qui convenait à chacun, et s'il avait, par abnégation et pour être plus entièrement aux études et à la piété, renoncé aux beaux-arts, pour lesquels il avait beaucoup de goût et de remarquables dispositions, il avait gardé les richesses d'imagination et de sensibilité, dont son âme d'artiste savait user pour produire dans les esprits l'image du modèle divin. Toutes qualités humaines, sans doute, mais dont il s'aidait pour conduire les pécheurs au repentir, les justes à la sainteté, les errants à la vérité, conquérant à l'amour du Christ les cœurs desséchés par le souffle glacé et aride de l'égoïsme.
Incomparablement plus que sa propre activité humaine, il mettait en jeu le concours divin qu'il attirait par sa vie de prière. Toujours en mouvement, toujours en contact avec les hommes, il était en même temps toujours recueilli, toujours livré à l'intimité divine, luttant, pour ainsi dire, contre la justice sévère de Dieu pour obtenir de sa miséricorde les grâces victorieuses de l'obstination des plus endurcis ; il semblait, comme le patriarche en lutte contre l'ange, répéter sans cesse la prière irrésistible : « Je ne vous laisserai point que vous ne m'ayez béni » (Gen. 32, 27).
Il n'ignorait pas non plus que, sans la pénitence, l'abnégation, la mortification continuelle, la prière toute seule ne suffit pas à vaincre l'esprit du mal : « in oratione et ieiunio » (Marc. 9, 29). Et notre missionnaire joignait aux fatigues des plus intrépides apôtres les saintes cruautés des plus austères ascètes. N'a-t-il pas observé presque à la lettre la consigne donnée par le Maître à ses envoyés : « N'emportez rien pour le voyage, ni bâton, ni pain, ni sac, ni argent, et n'ayez point deux tuniques » (Luc. 9, 3) ? La seule soutane, usée et rapiécée, qu'il portait sur lui était si pauvre, que les mendiants qui le rencontraient se croyaient en devoir de l'assister de leurs aumônes.
Crucifié lui-même, il était en droit de prêcher avec autorité le Christ crucifié (cf. 1 Cor. 1, 23). Partout, envers et contre tous, il érigeait des Calvaires et il les réédifiait avec une indéfectible patience, lorsque l'esprit du siècle, inimicus crucis Christi (cf. Phil. 3, 18), les avait fait abattre. Il traçait moins un programme de vie qu'il ne peignait son propre portrait dans sa lettre « aux Amis de la Croix » : « Un homme choisi de Dieu entre dix mille qui vivent selon les sens et la seule raison, pour être un homme tout divin, élevé au-dessus de la raison et tout opposé aux sens, par une vie et lumière de pure foi et un amour ardent pour la Croix ».
Le grand ressort de tout son ministère apostolique, son grand secret pour attirer les âmes et les donner à Jésus, c'est la dévotion à Marie. Sur elle il fonde toute son action : en elle est toute son assurance, et il ne pouvait trouver arme plus efficace à son époque. À l'austérité sans joie, à la sombre terreur, à l'orgueilleuse dépression du jansénisme, il oppose l'amour filial, confiant, ardent, expansif et effectif du dévot serviteur de Marie, envers celle qui est le refuge des pécheurs, la Mère de la divine Grâce, notre vie, notre douceur, notre espérance. Notre avocate aussi ; avocate qui placée entre Dieu et le pécheur est toute occupée à invoquer la clémence du juge pour fléchir sa justice, à toucher le cœur du coupable pour vaincre son obstination. Dans sa conviction et son expérience de ce rôle de Marie, le missionnaire déclarait avec sa pittoresque simplicité que « jamais pécheur ne lui a résisté, une fois qu'il lui a mis la main au collet avec son rosaire ».
Encore faut-il qu'il s'agisse d'une dévotion sincère et loyale. Et l'auteur du « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge » distingue en traits précis celle-ci d'une fausse dévotion plus ou moins superstitieuse, qui s'autoriserait de quelques pratiques extérieures ou de quelques sentiments superficiels pour vivre à sa guise et demeurer dans le péché comptant sur une grâce miraculeuse de la dernière heure.
La vraie dévotion, celle de la tradition, celle de l'Église, celle, dirions-Nous, du bon sens chrétien et catholique, tend essentiellement vers l'union à Jésus, sous la conduite de Marie. Forme et pratique de cette dévotion peuvent varier suivant les temps, les lieux, les inclinations personnelles. Dans les limites de la doctrine saine et sûre, de l'orthodoxie et de la dignité du culte, l'Église laisse à ses enfants une juste marge de liberté. Elle a d'ailleurs conscience que la vraie et parfaite dévotion envers la Sainte Vierge n'est point tellement liée à ces modalités qu'aucune d'elles puisse en revendiquer le monopole.
Et voilà pourquoi, chers fils et chères filles, Nous souhaitons ardemment que, par-dessus les manifestations variées de la piété envers la Mère de Dieu, Mère des hommes, vous puisiez tous, dans le trésor des écrits et des exemples de notre saint, ce qui a fait le fond de sa dévotion mariale : sa ferme conviction de la très puissante intercession de Marie, sa volonté résolue d'imiter autant que possible les vertus de la Vierge des vierges, l'ardeur véhémente de son amour pour elle et pour Jésus.
Avec l'intime confiance que la Reine des cœurs vous obtiendra de l'Auteur de tout bien cette triple faveur, Nous vous donnons en gage, à vous, à tous ceux qui vous sont chers, à tous ceux qui se recommandent du patronage de saint Louis-Marie Grignion de Montfort et qui l'invoquent en union avec vous, Notre Bénédiction apostolique.
Reportez-vous à Le Saint Esclavage de Jésus en Marie, d’après Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, De l'amour parfait, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, La Vierge Marie et les derniers Temps, L'inimitié entre Satan et Marie, Prière d'un enfant de Marie, Les attraits de la Sagesse incarnée, Jésus, Sagesse souffrante et crucifiée, Aspiration dans les tentations, Cantique de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, sur l'horreur du péché mortel, Cantique d'Action de Grâce des esclaves d'amour de Jésus en Marie, par Saint Louis-Marie Griginion de Montfort, Cantique de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort : Dieu sollicite la conversion du pécheur, Litanies de l'Amour de Marie, Acte d'aveugle abandon et d'amoureuse confiance en la douce Vierge Marie, C'est de Marie qu'il nous est né un Sauveur, Sermon du Saint Curé d'Ars pour la Fête de la Nativité de la Sainte Vierge, Méditation pour la Fête du Saint Nom de Marie, Fidentem piumque, du Pape Léon XIII, pour le mois du Rosaire, Adjutricem populi, du Pape Léon XIII, pour le retour des dissidents par le Saint Rosaire, Méditation pour la Fête de saint Luc, Figure biblique de la parfaite dévotion à la Sainte Vierge Marie : Rébecca et Jacob, Votre mémoire est une boîte à tentations dans laquelle le démon pioche, Inimitiés entre les enfants de Marie et les esclaves du Diable, Prions avec Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Les sept fausses dévotion à la Sainte Vierge Marie, Le culte et l'amour de la Sainte Vierge ont commencé avec l’Église, Si un chrétien peut trop aimer et trop honorer la Sainte Vierge, La vraie dévotion à la Sainte Vierge Marie, Pratiques de dévotion envers Marie : Recourir souvent à Marie et aux Saints qui lui sont proches, Pratiques de dévotion envers Marie : L'Ave Maria, Jésus glorifié veut glorifier sa Mère, Discours sur la Visitation de Marie, Discours sur la Purification de Marie, Discours sur l'Assomption de Marie, Discours sur les douleurs de Marie, Petit chapelet de l'Immaculée Conception de Marie, et Litanies de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
vendredi 17 janvier 2020
Discours aux jeunes époux, de Sa Sainteté le Pape Pie XII, sur les mauvaises lectures, le 7 août 1940
Lorsque sous le radieux soleil du mois d'août, l'enfant quitte sa famille pour la colonie de vacances, son père jugerait superflu de lui dire : « Mon cher enfant, n'emporte point de serpent dans ta petite valise ; et si jamais tu en rencontres un dans tes promenades, garde-toi de le prendre dans tes mains pour l'examiner. »
Toutefois l'amour paternel Nous inspire à votre adresse un conseil semblable. Nous avons à l'audience de mercredi dernier exposé brièvement l'utilité des bonnes lectures. Aujourd'hui Nous voudrions vous rappeler le péril des mauvaises ; péril contre lequel l'Église n'a jamais cessé d'élever la voix, mais dont néanmoins nombre de chrétiens méconnaissent ou contestent la gravité.
Vous devez donc vous persuader qu'il y a de mauvais livres, des livres mauvais pour tous, comme il y a des poisons contre lesquels personne ne saurait se dire assuré. En tout homme la chair est sujette aux faiblesses et l'esprit prompt aux rébellions ; ainsi de pareilles lectures constituent un danger pour n'importe qui. Durant la prédication de saint Paul à Éphèse, racontent les Actes des Apôtres, nombre d'auditeurs qui s'étaient adonnés aux pratiques superstitieuses, apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tout le peuple ; en estimant la valeur de ces livres de magie ainsi réduits en cendres, on trouva cinquante mille pièces d'argent (Act. 19, 19).
Plus tard, durant le cours des siècles, les papes prirent soin de faire publier un catalogue, ou Index, des livres dont la lecture est interdite aux fidèles, et ils ajoutent en même temps que beaucoup d'autres livres, dont l'Index ne contient aucune mention expresse, tombent sous la même condamnation et prohibition, parce que nuisibles à la foi et aux mœurs. Qui donc s'étonnerait de voir les gardiens de la santé spirituelle des fidèles recourir à une pareille défense ? La société civile ne travaille-t-elle point, elle aussi, par de sages mesures législatives et prophylactiques, à empêcher dans l'économie domestique et industrielle l'action délétère des substances toxiques ? N'entoure-t-elle pas de mesures de précautions la vente et l'usage des poisons, et tout spécialement des plus nocifs ?
Si Nous vous rappelons ce grave devoir, c'est que Nous y sommes poussé par l'extension du mal, extension que favorisent actuellement l'incessant développement de la librairie et la liberté que beaucoup s'attribuent de lire n'importe quoi. Or, il ne saurait exister une liberté de lire tout, pas plus que n'existe la liberté de manger et de boire tout ce qui vous tombe sous la main, fût-ce de la cocaïne ou de l'acide prussique.
Chers époux, cette mise en garde s'adresse spécialement à vous, qui vous trouvez pour la plupart dans l'âge et l'état d'esprit où l'on se complaît aux récits romanesques, où la foule des désirs trouve une pâture en des bonheurs parfois imaginaires et où la douceur des rêves atténue la rudesse de la réalité. Certes, il ne vous est pas interdit de goûter le charme des récits de pure et saine tendresse humaine ; l'Écriture Sainte elle-même offre des scènes de ce genre, qui ont conservé à travers les siècles leur fraîcheur idyllique : telles la rencontre de Jacob et de Rachel (Gen. 29, 9-12), les fiançailles du jeune Tobie (Tob., 7), l'histoire de Ruth (Ruth, 3). Et il y a eu même des auteurs de grand talent qui ont écrit de bons et honnêtes romans ; qu'il suffise de citer notre Manzoni. Mais à côté de ces fleurs pures, quelle végétation de plantes vénéneuses dans le vaste domaine des œuvres d'imagination ! Or, trop souvent les hommes cueillent ces plantes vénéneuses, plus accessibles et plus voyantes ; trop souvent ils préfèrent aux fleurs pures le parfum pénétrant et enivrant de ces plantes vénéneuses.
« Je ne suis plus une enfant — dit cette jeune femme — et je connais la vie. Il me faut donc la connaître encore mieux, et j'en ai le droit. » Pauvre jeune femme ! Elle ne remarque point qu'elle tient le langage d'Ève en face du fruit défendu ! Croit-elle peut-être que, pour mieux connaître et aimer la vie, et pour en tirer profit, il soit nécessaire d'en scruter tous les abus et déformations ?
« Je ne suis plus un enfant — dira également ce jeune homme — et à mon âge les descriptions sensuelles et les scènes voluptueuses ne font plus rien. » En est-il bien sûr, tout d'abord ? Et puis, s'il en était ainsi, ce serait l'indice d'une inconsciente perversion, fruit de mauvaises lectures antérieures. Ainsi, racontent certains historiens, Mithridate, roi du Pont, cultivait des herbes vénéneuses ; il préparait et expérimentait sur lui-même des poisons auxquels il voulait s'habituer ; d'où le nom de mithridatisme.
Mais n'allez pas croire, jeunes hommes et jeunes femmes, que si vous vous laissez parfois entraîner à lire, en cachette peut-être, des livres suspects, n'allez pas croire que le poison de ces ouvrages ne produise plus d'effet sur vous ; craignez plutôt que pour n'être pas immédiat, cet effet n'en soit que plus malfaisant. Il existe dans les pays tropicaux de l'Afrique des insectes diptères connus sous le nom de mouches tsé-tsé ; leur piqûre ne cause point la mort aussitôt, mais une simple et passagère irritation locale. Cependant elle inocule dans le sang des trypanosomes délétères, et, lorsque les symptômes du mal apparaissent clairement, il est parfois trop tard pour y porter remède par les médicaments de la science. Pareillement les images impures et les pensées dangereuses que produit en vous un mauvais livre semblent parfois entrer dans votre esprit sans causer de blessure. Vous serez sujets alors à récidiver, et vous ne vous rendrez pas compte qu'ainsi, par la fenêtre de vos yeux, la mort pénètre dans la maison de votre âme (Jer. 9, 21) ; à moins d'une réaction immédiate et vigoureuse, votre âme, tel un organisme engourdi par la « maladie du sommeil » glissera, languissante, dans le péché mortel et dans l'inimitié de Dieu.
Sous certains aspects, le danger des mauvaises lectures est plus funeste que celui des mauvaises compagnies : à la façon d'un traître, le mauvais livre sait se rendre familier. Que de jeunes filles et de jeunes femmes, seules dans leur chambre avec le livre en vogue, se laissent dire crûment par lui des choses qu'elles ne permettraient à personne de murmurer en leur présence, ou se laissent décrire des scènes dont pour rien au monde elles ne voudraient être les actrices ou les victimes ! Hélas ! Elles se préparent à le devenir demain ! D'autres, chrétiens ou chrétiennes qui dès leur enfance ont marché dans la bonne voie, gémissent parfois de voir se multiplier soudain les tentations qui les oppriment et devant lesquelles ils se sentent toujours faibles. S'ils interrogeaient avec sincérité leur conscience, ils devraient peut-être reconnaître qu'ils ont lu un roman sensuel, parcouru une revue immorale, attaché le regard sur des illustrations indécentes. Les pauvres âmes ! Peuvent-elles, en toute loyauté et logique, se plaindre qu'un flot de fange menace de les submerger, quand elles ont ouvert les digues d'un océan de poison ?
Au surplus, chers jeunes époux, vous préparez maintenant votre avenir et implorez de Dieu entre autres la bénédiction de la fécondité sur votre union ; songez que l'âme de vos enfants sera le reflet de la vôtre. Vous êtes certes résolus à leur donner une éducation chrétienne et à ne leur inspirer que de bons principes. Excellente résolution. Mais suffira-t-elle toujours ? Hélas non ! Il arrive parfois que des parents ont donné à un fils ou à une fille une éducation soignée, les ont tenus à l'écart des plaisirs dangereux et des mauvaises compagnies, et qu'ils les voient, à l'âge de 18 ou 20 ans, victimes de chutes misérables ou même scandaleuses ; l'ivraie a étouffé le bon grain semé par les parents. Quel est l'inimicus homo, l'ennemi qui a fait pareil mal ? Le rusé tentateur s'est furtivement introduit au foyer domestique lui-même, dans ce petit paradis terrestre, et il a trouvé déjà cueilli, pour l'offrir à ces mains innocentes, le fruit corrupteur : un livre laissé par négligence sur le bureau du père a miné dans le fils la foi baptismale ; un roman oublié par la mère sur le sofa ou le fourneau a terni dans la fille la pureté de la première communion. Et le mal se découvre, avec épouvante, d'autant plus difficile à guérir que la tache faite à la candeur d'une âme vierge est plus tenace.
Mais à côté des écrits qui propagent l'impiété et l'inconduite, Nous ne pouvons omettre de mentionner ceux qui répandent le mensonge et provoquent la haine. Le mensonge, abominable aux yeux de Dieu et détesté de tout homme droit (Prov. 6, 17 et Prov. 13, 5), l'est encore davantage lorsqu'il propage la calomnie et sème la discorde parmi les frères (Prov. 6, 19). Comme les maniaques des lettres anonymes ruinent par leur plume trempée de fiel et de fange la félicité des familles et l'union des foyers, une certaine presse semble avoir pris à tâche de détruire, dans la grande famille des peuples, les relations fraternelles entre les fils du même Père céleste, œuvre de haine qui s'accomplit par le livre, et plus souvent encore, par le journal.
Que dans la hâte fiévreuse du travail quotidien il échappe une erreur à un écrivain, qu'il accepte une information peu sûre, qu'il émette une appréciation injuste, tout cela bien souvent peut paraître et peut être légèreté plutôt que faute. Qu'il pense pourtant que de pareilles légèretés et inadvertances peuvent suffire, surtout en des époques de tensions aiguës, à produire de graves répercussions. Plaise à Dieu que l'histoire n'enregistre aucune guerre provoquée par un mensonge habilement propagé !
Un publiciste conscient de sa mission et de sa responsabilité se sent le devoir, s'il a répandu l'erreur, de rétablir la vérité. Il s'adresse à des milliers de lecteurs sur qui ses écrits peuvent produire un effet, et il est tenu de ne point ruiner en eux et autour d'eux le patrimoine sacré de vérité libératrice et de pacifiante charité que dix-neuf siècles de christianisme, dix-neuf siècles de labeur, ont apporté au genre humain. On a dit que la langue a tué plus d'hommes que l'épée (Eccl. 28, 22). Pareillement la littérature mensongère peut devenir plus homicide que les chars blindés et les bombardiers.
L'Évangile de la Transfiguration du Seigneur que nous avons lu hier à la sainte messe, raconte comment, pour révéler sa gloire à ses trois apôtres préférés, le divin Maître commença par les conduire seuls, à l'écart, sur une haute montagne (Marc, 9, 1). Si vous voulez assurer à vos foyers la bénédiction de Dieu, la protection spéciale de son Cœur, les grâces de paix et d'union promises à qui l'honore, séparez-vous de la foule en repoussant les publications mauvaises et corruptrices. Cherchez le bien en ce domaine comme dans les autres, prenez l'habitude de vivre sous le regard de Dieu et dans la fidélité à sa loi : vous ferez alors de votre foyer un Thabor intime et inaccessible aux miasmes de la plaine et où vous pourrez dire avec saint Pierre : « Maître, il nous est bon d'être ici ! (Marc, 9, 4) ».
PIE XII, Pape.
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vendredi 10 janvier 2020
Discours aux jeunes époux, de Sa Sainteté le Pape Pie XII, durant l'Octave de l’Épiphanie, le 10 janvier 1940
Les trois offrandes des Mages, symbole des biens du mariage
L'Église, durant la solennelle octave de l'Épiphanie, répète dans sa liturgie les paroles des Mages : « Nous avons vu en Orient l'étoile du Seigneur et nous sommes venus avec des dons pour l'adorer » (cf. Matth. 2, 11). Vous aussi, chers nouveaux mariés, lorsqu'au pied de l'autel vous échangiez devant Dieu vos promesses, vous avez vu un firmament plein d'étoiles illuminer votre avenir de radieuses espérances, et vous venez ici, riches de présents, honorer Dieu et recevoir la bénédiction de son Vicaire ici-bas.
Quels sont les présents que vous apportez ? Nous savons bien que votre équipage ne présente pas le luxe que la tradition et l'art des siècles attribuent aux Rois Mages : suite de serviteurs, animaux somptueusement harnachés, tapis, essences rares, et, comme pour l'Enfant Jésus, l'or, probablement celui d'Ophir qu'appréciait déjà Salomon (3 Rois, 9, 28), l'encens et la myrrhe, tous dons reçus de Dieu, puisque tout ce qu'une créature peut offrir est un don du Créateur. Pour vous, vous avez reçu de Dieu dans le mariage trois biens précieux qu'énumère saint Augustin : la fidélité conjugale – fides, la grâce sacramentelle – sacramentum, les enfants – proles : trois biens qu'à votre tour vous devez offrir à Dieu, trois dons que symbolisent les offrandes des Mages.
La fidélité conjugale est votre or, ou plutôt un trésor meilleur que l'or du monde entier. Le sacrement du mariage vous donne les moyens de posséder et d'accroître ce trésor ; offrez-le à Dieu, pour qu'il vous aide à le mieux conserver. L'or, par sa beauté, par sa splendeur, par son inaltérabilité, est le plus précieux des métaux ; sa valeur sert de base et de mesure pour les autres richesses. Ainsi la fidélité conjugale est la base et la mesure de tout le bonheur du foyer domestique. Dans le temple de Salomon, pour éviter l'altération des métaux non moins que pour embellir tout l'édifice, il n'y avait aucune partie qui ne fût revêtue d'or. Ainsi en va-t-il de la fidélité : pour assurer la solidité et la splendeur de l'union conjugale, elle doit comme la recouvrir et l'envelopper tout entière. L'or, pour conserver sa beauté et sa splendeur, doit être pur. De même la fidélité entre époux doit être entière et sans tache ; si elle commence à s'altérer, c'en est fait de la confiance, de la paix et du bonheur de la famille.
Digne de pitié — gémissait le prophète (Lm. 4, 1) — est l'or qui s'est terni et qui a perdu sa resplendissante couleur ; mais plus pitoyables encore sont les époux dont la fidélité se corrompt. Leur or, dirons-nous avec Ézéchiel (Ez. 7, 19), se change en ordure ; tout le trésor de leur belle concorde se décompose en un désolant mélange de soupçons, de méfiance et de reproches, qui aboutissent souvent à des maux irréparables. Voilà pourquoi votre première offrande au divin Nouveau-né doit être la résolution d'une constante et vigilante fidélité à vos engagements conjugaux.
Les Mages apportèrent à Jésus l'encens parfumé. Par l'or ils avaient en lui honoré le Roi ; par l'encens ils rendaient hommage à sa divinité. Vous aussi, époux chrétiens, vous avez dans le sacrement de mariage à présenter à Dieu une offrande riche d'un suave parfum. Ce parfum, qui répandra dans toute votre vie une délicieuse odeur et qui fera de vos tâches journalières mêmes les plus humbles autant d'actes capables de vous procurer au ciel la vision intuitive de Dieu, cet encens invisible mais réel, c'est la vie surnaturelle de la grâce. Cette grâce, conférée par le baptême, renouvelée par la pénitence, nourrie par l'Eucharistie, vous est donnée à un titre spécial par le sacrement de mariage, où vous recevez de nouveaux secours qui correspondent à de nouveaux devoirs. Vous devenez par là plus riches encore que les Mages. L'état de grâce est plus qu'un parfum suave, intime et pénétrant, qui donne à votre vie naturelle un arôme céleste ; c'est une véritable élévation de vos âmes à l'ordre surnaturel qui vous rend participants de la nature de Dieu (2 Pierre, 1, 4). Avec quels soins ne devez-vous donc pas conserver et accroître pareil trésor ! En l'offrant à Dieu vous ne le perdez pas ; vous le confiez au gardien le plus vigilant.
Les Mages enfin, désireux d'honorer en Jésus non seulement le Roi et le Dieu, mais aussi l'homme lui présentèrent le don de la myrrhe. C'est une espèce de gomme-résine, dont les Anciens, spécialement les Égyptiens, se servaient pour conserver les restes de ceux qu'ils avaient aimés. Vous êtes peut-être surpris que Nous voyions dans cet arôme le symbole de votre troisième offrande, du troisième bien du mariage chrétien, qui est le devoir et l'honneur de mettre au monde des enfants. Mais remarquez qu'en toute nouvelle génération se continue et se prolonge la lignée des aïeux. Les enfants sont l'image vivante et comme la résurrection des aïeux qui, par la génération d'aujourd'hui, tendent la main à la génération suivante. En vos enfants, vous verrez revivre et agir, souvent avec les mêmes traits du visage et de la physionomie morale, et spécialement avec leurs traditions de foi, d'honneur et de vertu, la double série de vos ancêtres. C'est en ce sens que la myrrhe conserve, perpétue, renouvelle incessamment la vie d'une famille, arbre au tronc robuste et au feuillage luxuriant dont chaque génération forme une branche. Assurer la continuité de sa croissance est un insigne honneur, et les familles les plus nobles et les plus illustres sont celles dont l'arbre généalogique plonge le plus profondément ses racines dans la terre des aïeux.
Ce devoir, il est vrai, rencontre souvent plus d'obstacles que les deux précédents. La myrrhe, substance conservatrice et préservatrice, est de saveur amère, les naturalistes l'enseignent dès Pline et le nom lui-même l'insinue. Mais cette amertume ne fait qu'en augmenter la vertu bienfaisante. L'Ancien Testament nous la montre employée comme parfum (Ct. 3, 6) ; ses fleurs sont un symbole d'amour pur et ardent (Ct. 1, 12). On lit dans les saints Évangiles que les soldats offrirent à boire au divin Crucifié du vin mêlé de myrrhe (Mc. 15, 23), breuvage qu'on donnait aux suppliciés afin d'atténuer quelque peu leurs douleurs. Autant de symboles que Nous livrons à votre méditation.
Pour ne Nous arrêter qu'à un seul, les indéniables difficultés que procure une belle couronne d'enfants, surtout en nos temps de vie chère et dans les familles peu aisées, exigent du courage, des sacrifices, parfois même de l'héroïsme. Mais pareille à l'amertume salutaire de la myrrhe, l'amertume temporaire des devoirs conjugaux avant tout préserve les époux d'une source funeste de ruines pour les familles et les nations : elle les préserve de fautes graves. En outre, ces difficultés mêmes, courageusement affrontées, leur assurent la conservation de la grâce sacramentelle et une abondance de secours divins. Elles éloignent enfin du foyer domestique les éléments qui l'empoisonnent et le désagrègent, tels que l'égoïsme, la constante recherche de ses aises, l'éducation fausse et viciée d'une progéniture volontairement restreinte. Que d'exemples autour de vous vous montreront qu'il y a dans les efforts accomplis par les parents pour entretenir une descendance saine et nombreuse, éclose au foyer sous le regard de Dieu, une source même naturelle de joie et de mutuel encouragement.
Voilà, chers jeunes mariés, les trésors que vous avez reçus de Dieu et qu'en cette semaine de l'Épiphanie vous pouvez vous-mêmes offrir au céleste Enfant de la crèche avec la promesse de remplir courageusement les devoirs du mariage.
PIE XII, Pape.
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mardi 1 octobre 2019
Discours aux jeunes époux, du 8 mai 1940, de Sa Sainteté le Pape Pie XII, sur l'Archange Saint Michel
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Apparition de Saint Michel au Mont Gargan |
Mais plus encore que les autres créatures, l'homme et la femme qui quittent leurs père et mère (Gen. 2, 24) pour entreprendre ensemble le mystérieux voyage de la vie, semblent avoir à craindre ce vengeur des droits de Dieu. À ce titre il leur rappelle presque instinctivement le chérubin armé d'une épée de feu qui chasse du paradis terrestre le premier couple humain (Gen. 3, 24).
Et pourtant les raisons de confiance et d'espérance l'emportent sur les motifs de crainte. À l'heure même de la tragédie initiale de l'humanité, tandis que nos premiers parents s'éloignaient du nuage sombre et froid de l'anathème, une nuée légère pareille à celle que devait voir un jour le prophète Élie (III Rois, 18, 44), apparaissait à l'horizon et annonçait la rosée bienfaisante des grands pardons : Michel, avec la milice des anges fidèles, entrevoyait la merveille de l'Incarnation divine et de la Rédemption du genre humain. Loin d'envier aux hommes, comme l'orgueilleux Lucifer, l'honneur de l'union hypostatique, il obéit — selon son nom et sa devise : Quis ut Deus ? « Qui est pareil à Dieu ? » — au Seigneur qui n'a pas d'égal à Lui-même, et il adora avec tous les bons anges le Verbe incarné (Hebr. 1, 6). Ainsi il n'a jamais cessé d'aimer les hommes, pour lesquels il éprouve une affection pour ainsi dire fraternelle ; et plus Satan s'efforce de les précipiter dans la géhenne, plus l'archange travaille à les reconduire au paradis perdu.
Introduire les âmes auprès de Dieu dans la gloire céleste, c'est une tâche que la liturgie et la tradition attribuent à saint Michel. « Voilà, dit en la fête d'aujourd'hui l'office divin, l'archange Michel, prince de la milice angélique ; son culte est une source de bienfaits pour les peuples et sa prière conduit au royaume des cieux. » « L'archange Michel arrive avec une multitude d'anges ; Dieu l'a chargé de conduire les âmes des saints à la joie du paradis ». Et à l'offertoire de la messe pour les défunts, l'Église prie : « Que ces âmes ne tombent pas dans les ténèbres, mais que le porte-enseigne saint Michel les introduise dans la lumière sainte. » Mais n'allez pas croire que ce « Prévôt du Paradis » que Dieu a constitué prince de toutes les âmes prédestinées — constitui te principem super omnes animas suscipiendas — attende l'heure du suprême passage pour manifester sa bonté aux hommes. Combien, chers époux, vous devez apprécier sa protection et son aide pour accueillir en ce monde les âmes auxquelles, dans la docilité aux lois du Créateur, vous préparez une demeure corporelle ! Loin de se borner à cette première aide, saint Michel vous soutiendra tout au cours de votre mission de parents et il prendra soin de vous et de vos enfants.
C'est une très ancienne pratique de piété que d'invoquer le grand archange comme protecteur de la santé et patron des malades. En venant ici vous avez tous pu voir sa statue de bronze au sommet du château Saint-Ange, auquel il a donné son nom. Saint Michel semble veiller sur la vie et la santé des Romains et leur rappeler comment, suivant une tradition, alors qu'en 590, la peste désolait la Ville éternelle et que saint Grégoire le Grand conduisait le clergé et le peuple en procession pour obtenir de Dieu la cessation du fléau, le saint Pontife vit apparaître sur le monument d'Adrien, saint Michel remettant son glaive au fourreau en signe de pardon divin. Pour vous, chers fils et filles, qui avec les joies entrevoyez déjà les devoirs et les soucis de la famille, demandez à saint Michel d'éloigner de vos familles les angoisses que causent dans le cœur des parents la santé précaire des enfants, leurs crises de croissance ou les maladies.
L'ombre bienfaisante du château Saint-Ange s'étend du reste au-delà de Rome. Saint Michel, assez puissant pour secourir le monde entier, semble accorder une protection spéciale aux fils de notre chère Italie, comme le rappelle précisément la fête que nous célébrons aujourd'hui. Environ cent ans avant la peste de Rome, saint Michel, nous raconte le Bréviaire Romain, apparut sur le mont Gargano, et cette apparition miraculeuse fit comprendre que l'archange prenait ce lieu sous sa protection particulière et en même temps qu'il voulait qu'on y rendît, en son honneur et en celui des anges, un culte à Dieu. Mais l’Église invoque l'archange surtout comme protecteur de la vie des âmes, autrement précieuse que celle du corps et toujours menacée par le contact du mal. L’Église a l'assurance inébranlable que les puissances de l'enfer ne prévaudront point contre elle (Matth. 16, 18). Mais elle sait aussi que la vie chrétienne des individus et des peuples ne se conserve que par l'aide de Dieu, qui a les anges pour ministres (Ps., 103, 4). D'où la prière que le prêtre fait à la fin de la messe avec les fidèles : « Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat... Repoussez en enfer Satan et les autres esprits malins qui rôdent dans le monde pour la perte des âmes ».
Rarement cette prière fut plus urgente qu'à l'heure actuelle. Empoisonné par le mensonge et la déloyauté, frappé par les excès de la violence, le monde a perdu la paix, la santé morale et la joie. Si, à la suite du péché originel, la terre ne peut être un paradis, du moins elle pourrait et devrait rester un séjour de concorde fraternelle entre les hommes et les peuples. Bien au contraire, l'incendie de la guerre fait rage en beaucoup de nations et menace d'en envahir d'autres. Notre cœur s'émeut particulièrement pour vous, chers fils et filles, et pour tant d'autres jeunes époux de tous pays qui ont uni leurs destinées en ce tragique printemps. Comment voir, sans un frémissement d'horreur, le spectre terrible de la guerre se profiler, ne fût-ce que de loin, sur ces jeunes foyers où sourit l'espérance ? Mais si aujourd'hui les forces humaines semblent incapables de rétablir une paix juste, loyale et durable, les hommes peuvent toujours solliciter l'intervention de Dieu.
Entre les hommes et Dieu, le Seigneur a placé comme Médiatrice sa très douce Mère. Daigne « la Mère aimable », la « Vierge puissante », « l'Auxiliaire des chrétiens » invoquée avec plus de ferveur et d'angoisse tout le long de ce mois de mai — aujourd'hui spécialement sous le titre de Reine du Très Saint Rosaire de Pompéi — daigne Marie unir de nouveau sous le manteau de sa tendresse, dans la paix de son sourire, ses enfants si cruellement divisés. Daigne, comme le chante aujourd'hui l’Église dans la sainte liturgie, « l'ange de la paix, Michel, descendre du ciel dans nos foyers, et, messager de paix, reléguer en enfer les guerres, causes de tant de larmes ».
PIE XII, Pape.
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mercredi 1 février 2017
Discours aux jeunes filles sur la mode, de Sa Sainteté le Pape Pie XII
Discours aux jeunes filles
de Sa Sainteté le Pape Pie XII
sur la mode
(22 mai 1941)
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 22 mai 1941
Notre joie est vive, chères filles, de bénir à nouveau en vous la sainte « croisade de la pureté » que vous avez si opportunément entreprise et que vous poursuivez courageusement sous la puissante protection de la Vierge toute pure, Marie immaculée.
Le digne et heureux nom de croisade que vous avez choisi et imposé à votre belle et grande campagne arbore une croix brillante, phare de salut pour le monde, et évoque les glorieux souvenirs historiques des croisades des peuples chrétiens, saintes expéditions et batailles livrées sous les drapeaux sacrés pour la conquête des Lieux saints et pour la défense des pays catholiques contre les invasions et les menaces des infidèles. Vous aussi, vous entendez défendre un domaine catholique, la terre de la pureté, y conquérir et conserver ces lis qui, comme un nuage chargé de la bonne odeur du Christ, répandent leur parfum dans les familles, les réunions d’amis, les rues, les assemblées, les spectacles, les divertissements publics et privés. C’est une croisade contre les ennemis de la morale catholique, contre les périls que créent, dans le calme courant des bonnes mœurs des peuples, les flots puissants de l’immoralité qui débouchent par les rues du monde et envahissent toutes les classes sociales.
Qu’aujourd’hui un tel péril existe partout, l’Église n’est pas seule à le dire. Même parmi les hommes étrangers à la foi chrétienne, les esprits les plus clairvoyants et les plus soucieux du bien public en dénoncent hautement les menaces terribles pour l’ordre social et pour l’avenir des nations. Ces excitations à l’impureté qui se multiplient à l’heure actuelle empoisonnent les racines de vie, alors que le frein du mal est encore plus affaibli par l’indulgence, qu’on appellerait mieux une négation, d’une partie de plus en plus étendue de la conscience publique qui se montre aveugle en face des désordres moraux les plus répréhensibles.
Cette immoralité est-elle plus grande aujourd’hui qu’à d’autres époques antérieures ? Il serait peut-être imprudent de l’affirmer, en tout cas, c’est là une question oiseuse. Déjà, l’auteur de l’Ecclésiaste écrivait cet avertissement : « Ne dis pas : d’où vient que les jours anciens étaient meilleurs que ceux-ci ? Car une telle question est sotte. Toutes les choses sont difficiles. Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera ; et il n’y a rien de nouveau sous le soleil » (Eccl VII, 11 ; I, 8-10).
La vie de l’homme sur terre — même dans les siècles chrétiens — est toujours une bataille. Nous devons sauver nos âmes et celles de nos frères dans notre temps et, aujourd’hui, le péril est certainement plus grand, car les artifices qui excitent les passions ont extraordinairement augmenté, alors qu’en d’autres temps ils étaient confinés dans des cercles restreints. Le progrès de la presse, les livres à bon marché comme les livres de luxe, les photographies, les illustrations, les reproductions artistiques de toute espèce, de toute couleur et de tout prix, les cinémas, les spectacles de variétés et cent autres moyens trompeurs et secrets propagent les attraits du mal et les mettent dans les mains de tous, grands et petits, femmes et filles. N’y a-t-il pas une mode qui s’étale aux yeux de tous, audacieuse et malséante à une jeune fille élevée chrétiennement ? Le cinéma ne fait-il pas assister à des représentations qui, autrefois, se réfugiaient dans des enceintes où l’on n’aurait jamais osé mettre le pied ?
En face de ces périls, les pouvoirs publics ont pris en plusieurs pays des dispositions d’ordre législatif ou administratif pour endiguer le débordement de l’immoralité. Mais, dans le domaine des mœurs, l’action extérieure des autorités, même les plus puissantes, pour louable, utile et nécessaire qu’elle soit, ne réussira jamais à obtenir à elle seule ces fruits sincères et salutaires qui guérissent les âmes sur lesquelles doit opérer une force plus puissante.
L’Église doit travailler sur les âmes, et à son service l’Action catholique, votre action, en étroite union et sous la direction de la hiérarchie ecclésiastique, en combattant les périls de l’inconduite dans tous les domaines qui vous sont ouverts : dans celui de la mode, du vêtement et de l’habillement, de l’hygiène et du sport, dans le domaine des relations sociales et des divertissements. Vos armes seront votre parole et votre exemple, votre amabilité et votre maintien, armes qui témoignent aussi auprès des autres et rendent possible et louable le comportement qui vous honore et honore votre activité.
Nous ne nous proposons pas de retracer ici le triste tableau trop connu des désordres qui se présentent à vos yeux : vêtements si exigus ou tels qu’ils semblent faits plutôt pour mettre davantage en relief ce qu’ils devraient voiler ; parties de sport qui se déploient dans des conditions de vêtements, d’exhibition et de camaraderie, inconciliables avec la modestie même la moins exigeante ; danses, spectacles, auditions, lectures, illustrations, ornements, où le désir du divertissement et du plaisir accumule les périls les plus graves. Nous entendons plutôt vous rappeler et remettre sous vos yeux les principes de la foi catholique qui, en ces matières, doivent éclairer votre jugement, guider votre conduite et vos pas, inspirer et soutenir votre lutte spirituelle.
Car c’est bien d’une lutte qu’il s’agit. La pureté des âmes vivant de la grâce surnaturelle ne se conserve ni ne se conservera jamais sans combat. Heureuses êtes-vous d’avoir reçu dans vos familles, à l’aube de votre vie, depuis le berceau, avec le baptême, une vie plus élevée, la vie divine ! Enfants inconscientes d’un si grand don et d’un si grand bonheur, vous n’avez alors point eu à combattre — comme des âmes plus mûres, moins heureuses que vous — pour la conquête d’un si haut bien ; mais vous-mêmes ne le conserverez point sans lutte.
Si la grâce purifiante et sanctifiante qui vous a réconciliées avec Dieu comme filles d’adoption et héritières du Ciel, a effacé dans votre âme le péché originel, elle n’en a pas moins laissé en vous le triste héritage d’Adam, qui est ce déséquilibre intérieur, la lutte que sentait même le grand apôtre saint Paul qui, tout en prenant plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur, voyait dans ses membres une autre loi du péché (Rom. VII, 22-23), loi des passions et des inclinations désordonnées, qui ne se laissent jamais pleinement dompter, et avec lesquelles, allié de la chair et du monde, conspire un ange de Satan, dont les tentations molestent les âmes. Telle est la guerre qui se livre entre l’esprit et la chair, si ouvertement attestée par la Révélation divine qu’à l’exception de la Vierge bienheureuse, il est vain d’imaginer une vie humaine qui puisse être à la fois pure et vécue sans vigilance et sans combat. Ne donnez point dans l’illusion de croire votre âme insensible aux excitations, invincible aux attraits et aux périls. Il est vrai que l’habitude souvent réussit à rendre l’esprit moins sujet à de telles impressions, surtout lorsqu’il en est détourné, absorbé dans ses forces vives par l’exercice d’une activité professionnelle ou intellectuelle plus élevée. Mais s’imaginer que toutes les âmes, si enclines aux passions, puissent se rendre insensibles aux excitations provoquées par les images qui, colorées des attraits du plaisir, attisent et retiennent sur elles l’attention, serait supposer et estimer que la maligne complicité que ces périlleuses instigations trouvent dans les instincts de la nature humaine déchue et désordonnée puisse jamais cesser ou diminuer.
Cette lutte inévitable, vous l’accepterez courageusement et chrétiennement. Le but de votre action commune ne peut donc être de la supprimer totalement, mais elle doit tendre à obtenir que ce combat spirituel nécessaire ne soit pas rendu pour les âmes plus difficile et plus périlleux par les circonstances extérieures, par l’atmosphère dans laquelle les cœurs qui en souffrent les assauts doivent le soutenir et le poursuivre. Sur les champs de bataille de l’Église, où s’affrontent la vertu et le vice, vous rencontrerez toujours quelques caractères auxquels Dieu a donné une trempe intrépide, héroïque. Soutenus par la grâce, ils ne se laissent ni ébranler ni renverser par aucune impulsion ; ils savent ouvertement se maintenir sans corruption et purs au milieu de la fange qui les entoure, pareils à un levain de bonne fermentation et de régénération pour ce grand nombre d’âmes — rachetées, elles aussi, par le sang du Christ — qui font masse autour d’eux. Dès lors, le but de votre lutte est que la pureté chrétienne, condition de salut pour les âmes, devienne moins ardue pour toutes les bonnes volontés, de sorte que les tentations, nées de contingences extérieures, ne dépassent pas les limites de cette résistance qu’avec la grâce de Dieu, la médiocre vigueur de beaucoup d’âmes est capable d’opposer.
Pour réaliser des résolutions aussi saintes et aussi vertueuses, il convient d’agir sur les milieux et les courants d’idées que peut influencer assez efficacement une action commune, alors qu’une action individuelle et isolée a une efficacité limitée ou nulle. Si l’union fait la force, seul un groupe compact et aussi nombreux que possible d’esprits chrétiens résolus et sans crainte saura, là où leur conscience parle et l’exige, secouer le joug de certains milieux sociaux, se libérer de la tyrannie, plus forte aujourd’hui que jamais, des modes de toute sorte, modes du vêtement, modes dans les usages et les relations sociales.
La mode n’a, en elle-même, rien de mauvais. Elle naît spontanément de la sociabilité humaine, suivant l’impulsion qui incline à se mettre en harmonie avec ses semblables et avec les habitudes des personnes parmi lesquelles on vit. Dieu ne vous demande point de vivre en dehors de votre temps, de rester indifférentes aux exigences de la mode au point de vous rendre ridicules en vous habillant à l’encontre des goûts et des usages communs de vos contemporaines, sans vous préoccuper jamais de ce qui leur plaît. Ainsi, l’angélique saint Thomas d’Aquin affirme-t-il que dans les choses extérieures dont l’homme fait usage il n’y a pas de vice, mais que le vice vient de l’homme qui en use immodérément par rapport aux usages de ceux avec lesquels il vit, en se distinguant d’une façon étrange d’avec les autres, ou en usant des choses d’une façon conforme ou non conforme aux usages établis, mais avec un sentiment désordonné, par surabondance de vêtements superbement ornés, ou portés avec complaisance ou recherchés avec une sollicitude exagérée, alors que la modestie et la simplicité suffiraient à satisfaire au décorum nécessaire. Le même saint docteur ajoute enfin qu’il y a acte méritoire de vertu dans la parure féminine quand elle est conforme à l’usage, conforme à l’état de la personne et dans une bonne intention. Lorsque les femmes portent des ornements décents en harmonie avec leur état et leur dignité, lorsqu’elles suivent en cela avec mesure les coutumes de leur pays, alors se parer est aussi un acte de cette vertu de la modération qui imprime une mesure à la démarche, à l’attitude, au vêtement et à tous les mouvements extérieurs.
Dans l’attitude à observer à l’égard de la mode, la vertu tient le juste milieu. Ce que Dieu vous demande est de vous souvenir toujours que la mode n’est pas ni ne peut être la règle suprême de votre conduite, qu’au-dessus de la mode et de ses exigences, il y a des lois plus hautes et impérieuses, des principes supérieurs et immuables qui, en aucun cas, ne peuvent être sacrifiés au gré du plaisir ou du caprice et devant lesquels l’idole de la mode doit savoir abaisser sa fugitive toute-puissance. Ces principes ont été proclamés par Dieu, par l’Église, par les saints et les saintes, par la raison et par la morale chrétienne. Ce sont des signaux qui marquent les limites au-delà desquelles ne fleurissent pas les lis et les roses, où la pureté, la modestie, la dignité et l’honneur féminins n’exhalent plus leurs parfums, mais où souffle et règne un air malsain de légèreté, de langage équivoque, de vanité audacieuse, de fatuité dans le cœur tout autant que dans l’habillement. Ce sont ces principes que saint Thomas d’Aquin énonce et rappelle touchant la toilette de la femme en indiquant quel doit être l’ordre de notre charité et de nos affections : le bien de notre âme l’emporte sur celui de notre corps, et nous devons préférer à l’avantage de notre propre corps le bien de l’âme de notre prochain. Dès lors ne voyez-vous pas qu’il existe une limite qu’aucune forme de mode ne peut permettre de dépasser, une limite au-delà de laquelle la mode se fait source de ruines pour l’âme de la femme et pour l’âme d’autrui ?
Certaines jeunes filles diront peut-être que telle façon déterminée de se vêtir est plus commode et aussi hygiénique ; mais si elle devient pour le salut de l’âme un péril grave et prochain, elle n’est certainement pas hygiénique pour votre esprit et il est de votre devoir d’y renoncer. La volonté de sauver leur âme a rendu héroïques les martyres, telles les Agnès et les Cécile, au milieu des tourments et des lacérations de leur corps virginal. Vous, leurs sœurs dans la foi, dans l’amour du Christ et dans l’estime de la vertu, vous ne trouveriez pas au fond de votre cœur le courage et la force de sacrifier un peu de bien-être, un avantage physique, si l’on veut, pour garder saine et pure la vie de vos âmes ? Et si, pour un simple plaisir personnel, nul n’a le droit de mettre en péril la vie corporelle des autres, est-ce qu’il n’est pas encore moins permis de compromettre le salut, donc la vie même de leurs âmes ? Si, comme le prétendent certaines, une mode audacieuse ne produit sur elles aucune impression mauvaise, que savent-elles de l’impression que les autres en ressentent ? Qui les assure que les autres n’en retirent pas de mauvaises incitations ? Vous ne connaissez pas le fond de la fragilité humaine ni de quel sang corrompu ruissellent les blessures laissées dans la nature humaine par le péché d’Adam avec l’ignorance dans l’intelligence, la malice dans la volonté, l’avidité du plaisir et la faiblesse à l’égard du bien ardu dans les passions des sens, à tel point que l’homme, souple comme la cire pour le mal, « voit ce qui est mieux et l’approuve et s’attache au pire », à cause de ce poids qui toujours, comme du plomb, l’entraîne au fond. Oh ! combien justement on a observé que si certaines chrétiennes soupçonnaient les tentations et les chutes qu’elles causent chez les autres par leur toilette et les familiarités auxquelles, dans leur légèreté, elles accordent si peu d’importance, elles s’épouvanteraient de leur responsabilité !
À quoi nous n’hésitons pas d’ajouter : Ô mères chrétiennes, si vous saviez quel avenir d’angoisses et de périls intérieurs, de doutes mal réprimés, de hontes mal contenues vous préparez à vos fils et à vos filles en les accoutumant imprudemment à vivre à peine couverts, en leur faisant perdre le sens délicat de la modestie, vous rougiriez de vous-mêmes et vous redouteriez la honte que vous vous faites à vous-mêmes et le tort que vous causez à ces enfants que le Ciel vous a confiés pour les élever chrétiennement. Et ce que nous disons aux mères, nous le répétons à nombre de femmes croyantes et même pieuses qui, en acceptant de suivre telle ou telle mode audacieuse, font tomber par leur exemple les dernières hésitations qui retiennent une foule de leurs sœurs loin de cette mode qui pourra devenir pour elles une cause de ruine spirituelle. Tant que certaines toilettes provocantes demeurent le triste privilège de femmes de réputation douteuse et comme le signe qui les fait reconnaître, on n’osera pas les adopter pour soi. Mais le jour où ces toilettes apparaissent portées par des personnes au-dessus de tout soupçon, on n’hésitera plus à suivre le courant, un courant qui entraînera peut-être aux pires chutes.
S’il convient que toutes les femmes chrétiennes aient le courage de se mettre en face de si graves responsabilités morales, vous, chères filles, à cause de ce vif sentiment que vous avez puisé dans votre foi et dans la candeur de la vertu, vous avez la gloire de vous être unies, paladines de la pureté, dans votre sainte croisade. Isolées, votre hardiesse serait de peu de valeur pour s’opposer à l’invasion du mal qui vous entoure ; étroitement unies et encadrées, vous serez une légion suffisamment forte et puissante pour imposer le respect des droits de la modestie chrétienne. Votre sens de jeunes catholiques, sens affiné et soutenu par la sagesse de la foi et la pratique consciente d’une vie solidement pieuse, vous fera voir et discerner, à la lumière de l’Esprit de Dieu, avec l’aide de sa grâce obtenue par la prière et aussi avec le secours des conseils demandés à ceux que Jésus-Christ a placés comme guides et maîtres à vos côtés, ce qui, dans les modes, dans les usages et dans les bienséances sociales qui se présentent à vous, est pleinement acceptable, ce qui est seulement tolérable, ce qui est tout à fait inadmissible. La connaissance claire et profondément sentie de votre devoir vous rendra courageuses et loyales dans l’appui mutuel, pour l’accomplir sans hésitation, mais avec une résolution digne de votre ardeur juvénile.
Belle est la vertu de pureté et suave la grâce qui brille non seulement dans les faits, mais aussi dans la parole qui n’outrepasse jamais les règles de la bienséance et de la politesse et qui assaisonne d’amour l’avis et l’avertissement. La génération chaste est aussi éclatante de grâce devant Dieu que devant les hommes. Aux jours d’épreuves, de souffrances, de sacrifices et d’austères devoirs où nous sommes, elle ne craint pas de s’élever de tout son pouvoir à la hauteur des graves obligations que lui impose la Providence. Aujourd’hui, chères filles, la croisade pour vous n’est point dans l’épée, le sang ou le martyre, mais dans l’exemple, la parole et l’exhortation. Contre vos énergies et vos desseins se dresse, tel un ennemi capital, le démon de l’impureté et de la licence des mœurs. Levez hautement la tête vers le Ciel, d’où le Christ et la Vierge immaculée, sa Mère, vous contemplent. Soyez fortes et inflexibles dans l’accomplissement de votre devoir de chrétiennes. Prenez la défense de la pureté en marchant contre la corruption qui amollit la jeunesse. Rendez à votre chère patrie ce service d’une valeur inappréciable en travaillant et en coopérant efficacement à répandre dans les âmes plus de pureté et de candeur ; par là, vous les rendrez plus prudentes, plus vigilantes, plus droites, plus fortes, plus généreuses.
De grâce, que la Reine des anges, victorieuse du serpent insidieux, toute pure, toute forte de sa pureté, soutienne et dirige vos efforts dans cette croisade qu’elle vous a inspirée ! Qu’elle bénisse votre étendard et la couronne des candides trophées de vos victoires !
PIE XII, Pape.
Écoutez cette conférence sur la modestie et lire cet article sur la mode féminine.
Voir Redonner le modèle de la femme.
CODE DE L’HABILLEMENT POUR UN CATHOLIQUE
- Ce code ne concerne pas seulement les femmes, mais aussi les hommes pour lesquels il est très facile de l’adapter. Il serait faux de penser que seules les femmes doivent se sentir concernées.
- Ce code doit être suivi chaque jour de l’année ; trop de Catholiques pensent que ce genre de code ne s’applique que pour l’assistance à la Messe dominicale, et s’en estiment dispensés pendant la semaine, surtout pendant la saison chaude. « Nul ne peut servir deux maîtres à la fois ».
Un code Catholique pour l’habillement nous a été donné par le Pape Pie XI, le 12 janvier 1930. Le simple bon sens permettra de l’adapter aux hommes. Les chefs de famille doivent donner l’exemple, surtout dans ce domaine.
« Une robe ne peut être appelée décente qui descend plus bas que la largeur de deux doigts sous la base de la gorge, qui ne couvre les bras au moins jusqu’aux coudes, qui n’atteint pas au moins les genoux, qui est faite à partir d’un tissu transparent ».
Le Pape donne donc quatre règles :
- La robe ne doit pas être échancrée de plus de deux doigts sous la base de la gorge. Le pantalon ne sied pas à une femme, car il en détruit toute la féminité. Soyez fière d’être une femme, et non pas un objet « sexy ».
- Les manches doivent atteindre au moins les coudes. Dans l’église, il serait préférable que les manches descendent jusqu’aux poignets.
- Le vêtement doit être assez long et ample pour couvrir les genoux en position assise. Si la jupe est fendue derrière ou sur le côté, cette ouverture ne devrait pas remonter au dessus des genoux. En fait, si vous avez besoin d’une fente dans votre jupe pour marcher, cela veut dire que votre vêtement est trop moulant.
- Pas de tissu transparent : dans bien des cas, une combinaison devrait être portée par les femmes sous leur chemisier.
Ces règles devraient être expliquées à nos enfants dès le plus jeune âge. Naturellement, si le bon exemple n’est pas donné par les parents, rien ne peut être fait.
Que les hommes donnent le ton en évitant le torse nu et le short.
Extrait de cette lettre doctrinale sur la modestie.
Reportez-vous à Combien de Modestie est nécessaire pour l'édification du Prochain, et utile à notre avancement particulier, De la conduite de la jeunesse, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Prière à Saint Joseph, Père et Protecteur des Vierges, Discours aux jeunes époux, de Sa Sainteté le Pape Pie XII, sur les mauvaises lectures, le 7 août 1940, Prière pour obtenir la pureté, Prière pour son père et sa mère, Méditation sur les devoirs des pères à l'égard de leurs enfants, Du Devoir des Pères de famille, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Méditation pour le Samedi après la Pentecôte, Triple serment à l'attention de la jeunesse, du Pape Pie XII, Discours aux sages-femmes du Pape Pie XII, Casti Conubii du Pape Pie XI, La possession démoniaque dans le couple, La possession démoniaque chez les enfants est-elle possible ?, Lettre encyclique de Pie XII sur le cinéma, la radio et la télévision, Prière de Pie XII pour la Neuvaine à l'Immaculée Conception, Lettre encyclique de Pie XI sur l'éducation chrétienne de la jeunesse, Traditi humilitati nostrae du Pape Pie VIII, Humani generis du Pape Pie XII, Méditation sur la pureté du cœur, Méditation sur les moyens d'acquérir la pureté du cœur, et Munificentissimus Deus, sur la définition du dogme de l'Assomption, du Pape Pie XII.
