Vous enverrez votre Esprit, et tout sera créé, et vous renouvellerez la face de la terre. (Ps. 103, 30)
Les sept dons sont les sept Esprits envoyés par toute la terre contre les sept esprits mauvais dont parle l'Évangile. « Par le don de crainte, l'Esprit-Saint chasse l'orgueil du cœur de l'homme, et y introduit Dieu par l'humilité. Par le don de piété, il lui fait fouler aux pieds la honte de l'envie, et invite avec douceur le prochain à s'approcher de lui. Par le don de la science, il apaise totalement sa colère, et l'établit dans une douce paix et un calme parfait avec lui-même. Par le don de la force, il dissipe sans retard sa paresse, et excite ardemment les puissances de son âme à agir. Par le don de conseil, il comprime puissamment son avarice, et le porte sagement à acquérir des trésors pour le ciel. Par le don d'intelligence, il met un frein violent à sa gourmandise, et nourrit son âme de délices célestes. Par le don de la sagesse, il lui inspire un mépris courageux de la luxure, le soumet tout entier au joug de la chasteté, et le rend ainsi à la liberté (S. Bonav., liv. I, ch. III). »
Les sept dons du Saint-Esprit donnent secours aux trois vertus théologales et aux quatre vertus cardinales, et par conséquent à toutes les vertus, dans les rencontres difficiles où elles pourraient succomber. « Le don d'intelligence soutient la foi. Le don de science vivifie notre espérance, et nous fait voir comme nous sommes lourdement trompés de nous fier aux hommes et aux choses créées. Le don de sagesse, donnant à la charité la saveur de Dieu et des choses divines, la met tout en flammes. La prudence serait trop courte et s'abuserait souvent sans le don de conseil. La piété tempère les rigueurs de la justice. La force dans certains périls rendrait assurément les armes à l'ennemi, si le don qui porte son nom ne la soutenait dans le combat. Le don de la crainte est nécessaire à la tempérance, pour réprimer les violentes impétuosités de la concupiscence. »
« De tout cela nous pouvons conclure que les dons du Saint-Esprit, possédés en un haut degré, et non-seulement comme ils se trouvent ordinairement dans les justes avec la grâce, ne nous sont point seulement utiles pour faire excellemment notre salut et arriver à la perfection, mais qu'ils y sont même nécessaires ; que ce sont eux qui font les hommes vraiment spirituels ; que sans eux on ne peut bien se défaire de ses vices, dompter absolument ses passions, arracher les mauvaises habitudes, résister aux rudes assauts de la chair, du monde et du démon, remporter des victoires signalées, faire de grandes choses pour son avancement et pour la gloire de Dieu, et parvenir à la sainteté. »
« Les roues neuves d'un chariot ne tournent qu'avec bruit et avec peine ; mais quand elles sont ointes et huilées, elles vont paisiblement et avec promptitude. C'est ainsi que le Saint-Esprit fait aller les roues de notre âme, c'est-à-dire ses puissances, l'entendement et la volonté, avec l'onction et le baume de ses dons, que l'Église qualifie du nom d'onction spirituelle (Saint-Jure, ch. III, sect. 16, art. 2). »
L'Esprit-Saint, par ses dons, répand en nous la lumière d'une vraie connaissance et la ferveur du saint amour. (Saint Bonaventure)
L'empereur Julien, voulant rendre son apostasie solennelle, fit préparer dans un temple un grand sacrifice aux idoles. Mais, au moment de commencer la cérémonie, le feu de l'autel s'éteignit tout à coup ; les couteaux des prêtres des faux dieux ne purent couper les chairs des victimes, et le sacrificateur, effrayé, s'écria : « Il y a ici quelque Galiléen qui a été nouvellement ou lavé d'eau, ou oint de baume. » (Il voulait dire : ou baptisé, ou confirmé). Alors un jeune page chrétien qui venait de recevoir le sacrement de Confirmation, élevant la voix, lui dit : « C'est moi qui ai fait le signe de la croix et invoqué le nom de Jésus pour attirer cette honte à vos idoles. » L'empereur, qui avait été chrétien, et qui était bien instruit du pouvoir de Jésus-Christ, fut saisi de frayeur. Il appréhenda les effets de la vengeance divine, et sortit du temple couvert de confusion, sans proférer une seule parole. Le courageux soldat de Jésus-Christ rapporta aux chrétiens ce qui venait d'arriver, et ils reconnurent combien ceux en qui habite la vertu de Jésus-Christ par le sacrement de Confirmation, quand on le reçoit dans des dispositions saintes, sont redoutables au démon.
(Les sept dons du Saint-Esprit)
Reportez-vous à Nature du don de Crainte, Nature et excellence des sept dons du Saint-Esprit, Action du Saint-Esprit dans l'Église, Moyens pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit, Du Recueillement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'homme intérieur, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du Saint-Esprit et de ses opérations en général : Ce qu'est le Saint-Esprit, sa mission temporelle, Prière pour demander au Saint-Esprit la victoire sur le respect humain, Promesse d'observer plus fidèlement à l'avenir les maximes de l'Évangile, Prière pour demander les douze fruits du Saint-Esprit, Prière pour demander la grâce de devenir parfait chrétien, Prière pour demander au Saint-Esprit l'abondance de ses grâces, Quelles résolutions prendre au jour de la Pentecôte ?, La Pentecôte : Quel est l'événement dont l'Église célèbre la mémoire en ce jour ?, Méditation pour le Samedi d'après la Pentecôte : Jésus sortant de la synagogue entra dans la maison de Simon, Méditation
pour le Vendredi d'après la Pentecôte : Jésus prêchant dans la
synagogue, voilà que des hommes apportent un paralytique dans son lit, Méditation
pour le Jeudi d'après la Pentecôte : Jésus ayant assemblé ses douze
Apôtres, leur donna une puissance et un empire sur tous les démons, Méditation
pour le Mercredi d'après la Pentecôte : Quiconque écoute mon Père et se
rend docile pour apprendre ce qu'il lui enseigne, vient à moi, Méditation pour le Mardi d'après la Pentecôte : Je suis la porte ; celui qui entrera par moi sera sauvé, Méditation
pour le Lundi d'après la Pentecôte : La lumière est venue dans le
monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, Méditation pour le Dimanche de la Pentecôte : Le Saint-Esprit que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera, Instruction sur le Saint-Esprit, Mission du Saint-Esprit, Instruction sur la Fête de la Pentecôte, Méditation sur la Fête de la Pentecôte : ils furent tous remplis du Saint-Esprit, Méditation pour la veille de la Pentecôte, Veille
de la Pentecôte : Je prierai mon Père, et il vous donnera, pour
demeurer éternellement avec vous, un autre consolateur, qui est l'Esprit
de vérité que le monde ne peut recevoir, Méditation pour le Jour de la Pentecôte, Preuves directes de la divinité du Saint-Esprit : noms, attributs et œuvres, Le Dogme de l'unité de Dieu et de la Sainte Trinité, Preuves directes de la Trinité et de la divinité du Saint-Esprit, Le Saint-Esprit dans l'Ancien Testament, promis et figuré, Le Saint-Esprit prédit, Le Saint-Esprit dans le Nouveau Testament, première création : La Sainte Vierge Marie, Seconde création du Saint-Esprit : Notre Seigneur Jésus-Christ, Troisième création du Saint-Esprit : l’Église, Méditation pour le Dimanche de la Sainte Trinité, Neuvaine préparatoire à la Fête de la Pentecôte : Prière pour demander les sept Dons du Saint-Esprit, Méditation pour le Mercredi après la Pentecôte, Méditation pour le Mardi après la Pentecôte, Méditation pour le Lundi de Pentecôte, XIe Dimanche après la Pentecôte : Réflexions pratiques, Accueillir le Saint Esprit de Dieu, Litanie du Saint-Esprit, Méditation pour la Fête de l'Ascension, Instruction sur la Fête de l'Ascension, Méditation pour le Jour de l'Ascension de Notre-Seigneur, Le Seigneur Jésus fut élevé dans le ciel, et il est maintenant assis à la droite de Dieu, Les Apôtres et les Disciples ayant adoré Jésus-Christ, s'en retournèrent remplis de joie à Jérusalem, Quand
le Consolateur que je vous enverrai de la part de mon Père, l'Esprit de
vérité qui procède de mon Père, sera venu, il rendra témoignage de moi, Et vous aussi, qui avez été dès le commencement en ma compagnie, vous rendrez témoignage de moi, Je vous ai dit toutes ces choses, afin que vous ne vous scandalisiez point, Un temps viendra où quiconque vous fera mourir, pensera faire un sacrifice à Dieu, Ils vous traiteront de la sorte, parce qu'ils ne connaîtront ni mon Père ni moi, Je vous ai dit ces choses, afin que lorsqu'elles arriveront, vous vous souveniez que je vous les ai prédites, Actes avant la Confirmation : Prière au Saint-Esprit et Acte de demande, Méditation que les enfants peuvent faire avant de recevoir le sacrement de la Confirmation au Jour de la Pentecôte et Prière pour demander ou pour renouveler en soi la grâce du sacrement de Confirmation.
dimanche 17 juillet 2022
Effets des sept dons du Saint-Esprit
jeudi 23 septembre 2021
Ce qui peut surtout nous rassurer dans les Tentations, c'est que Dieu ne permet pas que nous soyons tentés au-dessus de nos forces
Saint Paul en prison |
Dieu est fidèle, dit l'Apôtre, il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais afin que vous puissiez résister à la tentation, il vous donnera du secours à proportion des attaques que vous, aurez à soutenir. Quel plus grand sujet de consolation et de confiance dans les tentations ! Nous savons déjà, d'un côté, que le démon n'a de pouvoir que celui que Dieu lui donne, et qu'il ne saurait nous tenter qu'autant que Dieu le permet ; et, d'autre part, Saint Paul nous assure, que Dieu ne souffrira pas que le démon nous tente au-delà de nos forces. Or, quel est celui à qui cette assurance ne doive donner de la consolation et du courage ?
« Jésus étant monté dans la barque, ses disciples le suivirent ; et aussitôt il s'éleva une si grande tempête sur la mer, que la barque était toute couverte de flots ; et lui cependant dormait » Saint Ambroise, sur ces paroles de Saint Matthieu, dit que les élus du Seigneur, et ceux qui marchent avec lui, sont tentés, ainsi que les autres hommes. Il arrive même quelquefois, ajoute-t-il, que Dieu fait semblant de dormir, cachant ainsi avec adresse l'amour qu'il porte à ses enfants, afin de les obliger davantage à avoir recours à lui : mais il ne dort pas, et il ne les a pas oubliés. S'il est quelque temps sans venir, attendez-le, dit le Prophète, car il viendra bientôt, et il ne tardera pas. Quoique la nuit paraisse plus longue à un malade, et qu'il lui semble que le jour tarde à venir, cependant, la durée de la nuit est toujours la même pour tous les hommes, et le jour vient selon son cours ordinaire : de même, quoiqu'il vous semble que Dieu tarde plus que vous ne le souhaitez, il n'en est rien toute fois ; il sait en quel temps précisément il faut qu'il arrive, et ne manquera pas de venir quand il sera nécessaire : de sorte qu'encore que vous vous sentiez accablé ; et que vous vous imaginiez être déjà aux portes de la mort, il ne faut pas vous laisser abattre, mais avoir une ferme confiance qu'il vous tirera de ce danger : « Le Seigneur, dit Job, donne la mort et rend la vie ; il conduit jusqu'aux portes de l'enfer, et en retire : et quand même il me tuerait, j'espérerai toujours en lui. »
Saint Cyprien, voulant nous inspirer la même confiance et la fermeté au milieu des dangers de la tentation, se sert de ces paroles du Seigneur dans Isaïe : « Ne craignez point : car je vous ai rachetés, et je vous ai appelés par votre nom ; vous êtes à moi ; quand vous passerez au milieu des eaux je serais avec vous, et vous ne serez point submergés ; quand vous marcherez à travers le feu, vous ne brûlerez point, et la flamme ne vous pourra nuire, car je suis le Seigneur votre Dieu, le Saint d'Israël, et votre Sauveur. » Les paroles suivantes du même Prophète sont encore très-propres pour nous fortifier dans une sainte espérance : « Vous serez comme des enfants que l'on porte à la mamelle, et que l'on caresse en les tenant sur les genoux. Je vous consolerai comme une mère qui flatte son enfant. » Représentez-vous avec quelles marques d'amour une mère reçoit son enfant, lorsqu'étant saisi de la peur, il vient se jeter entre ses bras ; comme elle l'embrasse, et comme elle le presse contre son sein, comme elle le baise, comme elle le flatte et le caresse tendrement : hé bien, la tendresse de Dieu pour ceux qui ont recours à lui dans les tentations et dans les périls, est incomparablement plus grande que celle de cette mère tendre.
(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)
Reportez-vous à Prière pour demander à Dieu la victoire des tentations, La défiance de soi-même et la confiance en Dieu, sont des moyens salutaires pour vaincre les Tentations, Remède contre les Tentations ; premièrement, il ne faut pas se décourager quand elles nous arrivent, Que les tentations sont une leçon salutaire, et pour nous et pour les autres, Les tentations servent à nous mieux faire connaître notre faiblesse, et à nous faire sentir le besoin de recourir à Dieu, Pourquoi Dieu permet que l'on soit tenté ; Avantages réels qui résultent de ces tentations, Que les uns sont tentés au commencement de leur conversion ; et les autres après leur retour à Dieu, Les Tentations sont inévitables en cette vie mortelle, Des tentations, Conduite à tenir à l'égard des tentations, Des tentations et des illusions, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Avis le plus utile de tous : Priez !, Aspiration dans les tentations, De quelques remèdes contre les tentations de l'impureté, et Quelques autres remèdes contre les tentations d'impureté.
vendredi 2 juillet 2021
Que l'Humilité n'est point opposée à la Magnanimité, mais qu'elle en est le fondement
Saint Thomas et Saint Pie V |
Saint Thomas traitant de la magnanimité, propose une question qui servira de preuve à cette vérité. Les Saints, dit-il, et l'Évangile, nous apprennent d'un côté, que l'humilité est très-essentielle aux Chrétiens ; d'autre part ils prouvent que la magnanimité ne leur est pas moins nécessaire, et surtout à ceux qui sont employés dans les ministères relevés. Ces deux vertus, cependant, semblent être directement opposées, car la magnanimité est une grandeur de courage qui porte à entreprendre des choses grandes et dignes de gloire, et rien ne paraît plus opposé à l'humilité. Ce saint Docteur résout très-bien cette difficulté, en disant qu'encore que ces deux vertus paraissent opposées l'une à l'autre, à ne regarder que l'extérieur qu'elles présentent, cependant elles ne le sont point ; non-seulement par la raison qu'aucune vertu ne peut être contraire à l'autre: mais encore, parce que l'humilité et la magnanimité ont une grande affinité entr'elles, et une grande dépendance l'une de l'autre. Car enfin, loin qu'il soit contraire à l'humilité d'entreprendre de grandes choses, ce qui est le propre de l'homme magnanime, cela n'appartient proprement qu'à celui qui est véritablement humble. Il y aurait en effet de la présomption et de l'orgueil à entreprendre de grandes choses, sur la confiance qu'on aurait en ses propres forces : car de quoi sommes-nous capables de nous-mêmes, puisque, selon l'Apôtre, « nous ne sommes pas même capables de penser quelque chose comme de nous ? » Mais aussi ce n'est que sur la défiance de nous-mêmes et sur la confiance en Dieu , que la magnanimité chrétienne fonde les grandes entreprises : et c'est-là précisément ce qu'opère l'humilité. Car la raison pour laquelle les Saints l'appellent le fondement de toutes les vertus, c'est comme nous avons déjà dit, parce que c'est elle qui ouvre la terre pour l'édifice spirituel ; c'est elle qui en creuse les fondations et qui en rejette tout ce qu'il y a de terre légère et sablonneuse, jusqu'à ce qu'étant parvenue à trouver la pierre ferme qui est Jésus-Christ, elle commence alors à élever sur cette pierre l'édifice de la perfection.
Rien n'est difficile aux humbles, dit Saint Léon : celui qui est véritablement humble, est en même temps magnanime, il est courageux, il est hardi à entreprendre de grandes choses ; rien ne lui paraît impossible, parce que ce n'est pas en lui-même, mais en Dieu qu'il met sa confiance ; et que quand il tourne les yeux vers Dieu, il ne voit rien qui puisse lui opposer obstacle dans ce qu'il exécute : « Nous ferons des prodiges avec le secours de Dieu ; et ce sera lui qui fera périr ceux qui nous affligent. Il faut donc que nous soyions intérieurement humbles, que nous reconnaissions que de nous-mêmes nous ne sommes rien, que nous ne pouvons rien : mais il faut aussi que nous soyons courageux en Dieu ; et qu'avec le secours de sa grâce, nous nous croyons capables de tout. »
(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)
Reportez-vous à Des précieux avantages que procure le troisième degré de l'Humilité, De la force en soi-même et de la force en Dieu, Pour vaincre toutes sortes de tentations, et pour acquérir la perfection chrétienne, ne point compter sur nous-mêmes, mais uniquement sur le secours de Dieu, Du troisième degré de l'Humilité : En quoi il consiste, Comment faire son examen particulier sur la vertu de l'Humilité, Comment dans l'oraison nous pouvons nous exercer à la pratique du second degré d'Humilité, Pour acquérir la vertu de l'Humilité, il faut en pratiquer les Actes, Sans l'Humilité, on ne saurait avoir la paix intérieure, De quelle manière on peut s'élever au second degré de l'Humilité, Du second degré de l'Humilité, et en quoi il consiste, La connaissance de nous-mêmes ne doit pas nous faire perdre le courage, ni la confiance, Que la considération de ses péchés est un excellent moyen pour se connaître soi-même, et pour acquérir l'humilité, Du premier degré de l'Humilité, qui est d'avoir une humble opinion de soi-même, Principales Vertus dont l'Humilité est le fondement, Il n'y a point de Vertu solide sans l'Humilité : elle est le fondement de toutes les autres Vertus, Excellence et nécessité de l'Humilité, Prière pour demander l'humilité, Prière pour obtenir l'humilité, l'exemple de Saint Robert Bellarmin et de Saint Ignace, et comment acquérir cette vertu, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Humilité de M. Vianney, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Des vertus de Marie : l'humilité, De la merveilleuse humilité du séraphique saint François, Litanies de l'humilité, Méditation sur les effets de l'orgueil, Méditation sur l'humilité des Saints, Méditation sur la pratique de l'humilité Chrétienne, Méditation sur les avantages de l'humilité Chrétienne, La Crèche, Sur ces paroles : Vous avez tiré votre parfaite louange de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle. (Psaume 8), De deux sortes de Mortifications, De la nécessité de la Mortification : En quoi elle consiste, Sur Jésus-Christ, L'intérieur de Marie, De l'enfance spirituelle, et De la paix de l'âme.
vendredi 23 octobre 2020
Des deux Archanges saint Gabriel et saint Raphaël, et des sept Anges qui sont près du trône de Dieu
Catholiques qui combattez les esprits infernaux, soyez attentifs à cette lecture. Vous y trouverez des armes spirituelles puissantes.
I. Point. Adoration. Adorez Dieu envoyant ses Anges pour le ministère. Saint Michel est envoyé pour combattre (Apoc. 11, 7). S. Gabriel, pour fortifier et pour porter de consolantes nouvelles (Luc. I, 19). Saint Raphaël, pour guérir (Tob. 3, 25). Quant aux sept Anges qui sont devant le trône de Dieu, ils sont envoyés aussi dans leur temps ; mais ils sont plus ordinairement comme sept lampes toujours ardentes devant lui : ce sont les sept étoiles qu'il porte en sa main, comme autant de pierres précieuses, etc. Si ce sont les sept Anges si souvent nommés dans l'Apocalypse, il semble que c'est par leurs mains que toutes les bénédictions et les malédictions aient à passer. Admirez Dieu qui a bien fait toutes choses, et qui en ménageant nos intérêts, a eu soin de ménager ceux de sa gloire, de sa miséricorde et de sa justice. Remerciez-le en particulier de ce qu'il a envoyé saint Gabriel, pour nous consoler dans notre exil, pour nous ménager les fruits de l'Incarnation, et pour nous apprendre à honorer JÉSUS et MARIE ; de ce qu'il nous a destiné saint Raphaël pour Médecin des corps et des âmes ; et enfin de ce qu'il nous a proposé les sept Anges qui sont devant son trône, comme des modèles qui nous animent à marcher toujours en sa sainte présence.
II. Point. Considérations. Considérons dans le second point ce qui fait en particulier à la louange de ces Esprits célestes.
I. Pour avoir une haute idée de saint Gabriel, il suffit de considérer comment Dieu l'a distingué entre tous les autres Esprits bienheureux ; quoiqu'il soit appelé simplement du nom d'Ange dans les saintes Écritures, il n'est pas pour cela du dernier Ordre ; c'est un des premiers Archanges. Le message, ou plutôt l'ambassade dont il devait être honoré, fait assez sentir qu'un Ange des plus illustres et des plus nobles, ne l'était pas trop pour une si haute fonction : ce devait être un ami fidèle de l'Époux céleste ; un confident du plus important de tous les secrets. Il fallait qu'il fût médiateur entre Dieu et la sainte Vierge. Ce sont les pensées de S. Louis de Gonzague sur cet Archange, à quoi il ajoute qu'on peut croire pieusement que saint Gabriel était l'Ange Gardien qui fut donné à la sacrée Vierge, ce qui paraît d'autant mieux fondé, que comme les Princes ne confient ce qu'ils ont de plus cher qu'à des personnes qui leur sont très-attachées, on doit croire conséquemment que Marie qui était si tendrement aimée, aura été privilégiée pour l'Ange député à sa garde, et qu'on lui en aura donné un des premiers de la Cour céleste ; aussi le nom de Gabriel qui lui est donné, est un nom qui marque sa grandeur : selon quelques-uns, il veut dire, Homme-Dieu (Vir Deus, ou Dei. Ethym. nominum. Heb. in Bibliis.), et plus sûrement, selon d'autres, il veut dire, La force de Dieu (S. Greg.), parce qu'il a communiqué une force toute divine à l'homme par le bienfait de sa légation ; de sorte que l'homme est devenu tellement courageux, qu'il a entrepris pour Dieu, et par sa grâce, des choses qui étaient au-dessus des forces naturelles : ce saint Ange en effet, n'eut pas plutôt dit quelques paroles à Daniel, qu'il fut merveilleusement fortifié. Ne craignez point (Dan. 10, 19), lui dit l'Archange. La paix soit avec vous ; reprenez vos forces et soyez ferme. Et je lui dis : Parlez, mon Seigneur, parce que vous m'avez fortifié (Dan. 10, 19).
Saint Gabriel est encore la force de Dieu, parce que, comme dit le Grand Saint Grégoire, il venait annoncer celui, qui pour combattre les puissances de l'enfer, n'avait employé d'autres armes, que celles de paraître sous un extérieur vil et méprisable (Hom. 32 in Evang.). C'est être bien fort en effet, de dépouiller par la faiblesse même le Fort-armé, en lui enlevant ses dépouilles, de faire cesser sa tyrannie, de délivrer l'homme de l'esclavage du démon, pour le mettre en possession de son ancienne liberté (Ps. 92, I). Il fallait donc, continue ce même saint, que le Verge éternel fût annoncé par un Ange qui fût la force de Dieu (Dan. cap. 8). Saint Jérôme appelle saint Gabriel, le Fort de Dieu. Et saint Bernard reconnaît dans ce saint Ange une excellence toute particulière, qui lui a mérité le nom qu'il porte, et la fonction dont il a été chargé (Hom. I in Missus).
Réflexions et Affections. Ô quelle prérogative pour saint Gabriel, d'avoir été choisi de Dieu pour annoncer le salut au monde ! car ce saint Ange est comme l'étoile du matin, qui annonce le jour et le lever du soleil : il voit le Soleil de justice courir à pas de géant, descendre sur la terre, et se résoudre en une rosée dont elle est pleinement imbibée. Heureux Esprit, envoyé à Marie pour la fortifier, afin que timide, simple et craintive qu'elle était, elle ne fût point surprise de la nouveauté du prodige (S. Bern.) ! La sainte Vierge, lorsque l'ange la salua, fut, il est vrai, d'abord épouvantée ; mais sa crainte se dissipa bientôt, lorsqu'il l'assura qu'elle devait concevoir par l'opération du Saint-Esprit. Quelles obligations ne vous a donc pas toute la nature humaine, ô glorieux Archange de lui avoir apporté de si bonnes nouvelles du haut du Ciel ? Vous avez annoncé le salut à la terre ; et il vous a suivi d'un pas rapide. Vous apprenez au Prophète que les semaines mystérieuses sont abrégées, que l'iniquité est prête de finir, que la justice prendra sa place ; que le saint des Saints sera consacré par l'onction précieuse de la Divinité. Vous annoncez la naissance et les circonstances de la vie du Précurseur du Messie, et le Messie lui-même est promis par votre ministère à une Vierge choisie de toute éternité. Après avoir amené à Jésus ses premiers Adorateurs, vous avertissez saint Joseph des desseins de ses persécuteurs, et ensuite de leur mort. J'honore vos prérogatives, ô Ange de Dieu, j'admire vos lumières, j'adore les mystères que vous annoncez, et je me mets sous votre protection, pour obtenir, quelque portion de cette force céleste dont le seigneur vous a rempli ; je me dévoue au service de celle que vous avez si fort honorée et si bien servie, de celle, dis-je, à qui un Dieu n'a pas fait de difficulté de s'assujettir lui-même.
Ô mon âme, si vous aviez un peu de cette force, dont le saint Archange Gabriel devait être rempli pour annoncer le Dieu fort ! Ô si pour combattre les puissances de l'enfer, vous pouviez être revêtue de la force d'en-haut ! Mais hélas ! jusqu'ici on n'a vu dans votre conduite que faiblesse et qu'infirmité. Les moindres difficultés vous étonnent, quand il s'agit de vous surmonter vous-mêmes. Envoyez, Seigneur, du haut du Ciel l'Ange qui fortifie les faibles, celui-là même qui vous fut envoyé pour vous soutenir dans votre agonie, quoique vous n'en eussiez nul besoin (Luc. 22, 43). Sans ce secours, il n'y aura que faiblesse en moi et pusillanimité. Je n'aperçois déjà que trop en moi des vestiges de langueur et de chute prochaine. Si vos saints Anges ne daignent me porter dans leurs mains, je périrai bientôt.
II. Considérez en second lieu les prérogatives de l'Ange Raphaël, qu'on ne peut douter être un des principaux après saint Michel et saint Gabriel.
1. Il est un des sept qui sont toujours présents devant le trône du Seigneur, comme il le dit lui-même (Tob. 12, 15).
2. Pour ce qui est des choses temporelles, par rapport à ceux qui sont touchés des biens sensibles, c'est saint Raphaël qui préserve des accidents les plus fâcheux, qui tire des affaires les plus embarrassantes, qui guérit les maladies, qui rompt les maléfices, qui fait les bonnes alliances, qui conduit les voyageurs, qui éloigne le démon de l'impureté, qui le lie, et dissipe ses tentations, qui change les larmes des affligés en larmes de joie, en un mot qui remplit une maison de tout bien. Combien de fois a-t-il fait dans la nouvelle Loi, ce que nous lisons de ses bons offices dans l'ancienne ; mais ce qui doit, ce semble, nous attacher à lui par-dessus tout, c'est que comme saint Michel semble être l'adversaire du prince des orgueilleux, saint Gabriel celui du prince des paresseux, saint Raphaël est celui du prince des impudiques (Tob. 3, 8).
3. Si saint Raphaël est si vigilant à procurer aux hommes des biens temporels, il ne l'est pas moins à leur inspirer les sentiments de reconnaissance qui s'en doivent avoir à l'égard de Dieu. Il le fit, lorsqu'il fut sur le point de s'en retourner à celui qui l'avait envoyé, après avoir comblé de toute sorte de biens la famille de Tobie. Il est temps, dit-il, que je m'en retourne à celui qui m'a envoyé, c'est à vous de bénir le Seigneur, et de raconter les merveilles qu'il a faites en votre faveur (Tob. 2, 20). C'est aussi ce saint Ange qui nous aide à sortir de l'aveuglement que le sage dit que les créatures répandent dans notre esprit (Sap. 4, 12) ; qui dissipe le trouble qu'elles portent dans notre cœur ; (ibid.) qui nous porte à renoncer aux attaches qu'elles produisent en nous, et qui forment une espèce de chaîne qui nous rend esclaves de nous-mêmes ; en un mort, il remédie à ces maladies; à ces langueurs spirituelles, et à tant d'autres maux funestes et préjudiciables à nos âmes. Tout cela ne fut montré qu'en figure dans la maison et la famille de Tobie ; mais cela même nous est un gage de tout ce qu'il y a lieu d'espérer de la vigilance de saint Raphaël pour nous. Si nous avons soin de nous ménager sa protection, il nous guérira, en nous faisant apercevoir quelles amertumes sont répandues sur les plaisirs du monde, et nous connaîtrons par là, que c'est à juste titre qu'il porte un nom qui veut dire, Remède ou Médecine de Dieu (S. Greg.).
III. Les divines Écritures parlent assez souvent de sept Anges qui sont toujours en la présence de Dieu (Ap. I, 4). On ne peut guère douter que les trois dont les noms nous sont connus, ne soient de ce nombre ; mais quels qu'ils puissent être, ils exigent de nous des respects particuliers. On leur attribue de combattre les sept péchés capitaux, que les sept plus cruels démons s'efforcent de faire régner parmi les hommes. L'Écriture nous les représente comme debout devant Dieu, comme ses premiers et principaux Officiers (Apoc. 17) ; ailleurs, comme vêtus de fin lin, comme ceints à la poitrine de ceintures dorées, pour marque de leur pureté, et autre part, l'Écriture les appelle les sept yeux de Dieu, ouverts sur toute la terre (Zach. 3, 9). Saint Jean dans son Apocalypse, vit sept Anges tenant en main sept fioles pleines de la colère de Dieu, lesquels étaient prêts de les répandre sur la terre, comme autant de symboles de sa justice, qu'ils exerceront à la fin contre toutes les nations de la terre obstinées dans le péché (Apoc. 15, 7).
Réflexions. Les anciens Pères des déserts donnaient, comme un principe sûr de conduite à leurs Disciples, qu'ils devaient être persuadés, que Dieu les voyait à toute heure ; que leurs actions étaient partout l'objet de sa connaissances ; que les Anges les lui rapportaient chaque jour, et que par conséquent, puisque leurs œuvres étaient si précisément examinées le jour et la nuit, ils devaient prendre garde à toute heure d'être trouvés ou pécheurs, ou oisifs (c. 10. p. 196). Par où il est aisé de voir que, quoique Pèlerins sur la terre, nous sommes en quelque sorte comme les sept Anges, toujours en la présence de Dieu, devant le trône de la Majesté suprême ; que nous ne pouvons échapper d'un moment, aux yeux clairvoyants de ce Juge si sévère de nos actions, qui les pèsera un jour au poids du Sanctuaire : portons-donc toutes nos pensées à Dieu, ou à ce que Dieu veut de nous. Si nous n'avons pas le bonheur d'agir comme les saints Anges, sans cesser de voir la face de Dieu ; agissons du moins comme des enfants affectionnés à leur père, qui après avoir obéi à ses ordres, reviennent aussitôt se présenter devant lui, ou pour jouir de sa présence, ou pour en recevoir de nouveaux commandements.
III. Point. Résolutions. 1. Honorez saint Gabriel, comme le favori de la sacrée Vierge, et comme le héraut du Verbe incarné, et saint Raphaël comme le fidèle conducteur des âmes dans le grand voyage de l'éternité. Invoquez le premier en disant chaque jour l'Angelus. Souvenez-vous que l'Écriture témoigne avec quelle vivacité il se porte à secourir ceux qui l'invoquent. Daniel était captif en Babylone, et il ne se fut pas plutôt mis en prière, qu'il vit voler à lui avec vitesse cet archange (Dan. 9). Invoquez aussi particulièrement saint Raphaël dans vos voyages, pour n'y rien faire qui puisse déplaire à Dieu, et pour être préservé de mille dangers.
2. Soyez, à l'imitation des deux Anges ; à vous, la force de Dieu dans vos propres tentations ; aux autres, comme un préservatif, au moins par vos bons exemples, contre les plaies intérieures et les blessures mortelles que le péché aurait pu faire à votre prochain.
3. Soyez en la présence de Dieu, au milieu même des troubles du monde ; conversez quelquefois avec les anges qui sont près de son trône ; et soyez aussi persuadé que s'il y a tant d'iniquité sur la terre, c'est qu'il n'y a personne qui rentre dans son cœur, et qui se nourrisse de cette importante réflexion, Dieu est présent partout.
4. Adressez cette prière d'un pieux Cardinal, aux Anges dont vous avez médité les vertus et les privilèges ; dites avec lui : Esprits saints, qui au nombre de sept assistez devant le Seigneur, purifiez, éclairez et perfectionnez-moi. Conduisez mes desseins et mes actions à la gloire de mon Dieu, et pour le salut de mon âme. Soyez à ma mort, Anges de Dieu, ma consolation, comme vous êtes pendant ma vie ma défense. Répandez dans mon esprit une lumière divine, qui, après avoir absorbé ce qui est en moi de ténébreux, m'enflamme aussi d'un amour tout divin. Venez à mon secours, Armées innombrables de la milice céleste, défendez-moi des embûches des esprits malins. Ô sublimes amateurs de la Divinité, embrasez-moi du feu que Jésus-Christ a apporté sur la terre. Sources de sagesse, instruisez-moi la science des Saints. Rendez-moi, Esprits très-purs, docile à la voix de mon Dieu, afin que je sache par pratique ses lois et ses préceptes ; et qu'après que vous aurez dissipé les ténèbres de mon entendement, je sois éclairé des rayons de la véritable lumière (Card. Bona. cap. 15).
CONCLUSION. Des Méditations sur les Saints Anges. Avoir une haute idée des perfections sublimes dont il a plu à Dieu de douer les saints Anges, c'est le moindre tribut que la Religion puisse leur offrir. Avoir confiance en leur intercession, les invoquer assidument, réclamer souvent leur crédit auprès de dieu, ce n'est encore qu'une partie du culte qui leur est dû ; mais avoir un saint zèle pour imiter ces Esprits célestes dans leur amour, leur obéissance, leur pureté, vouloir en un mot vivre en Ange sur la terre, c'est un culte parfait, et l'essentiel de la vénération qui leur est due, et qu'ils attendent de ceux qui les honorent. Or sachez, vous qui faites gloire de leur être dévot, en quoi consiste cette vie spirituelle et vraiment angélique ; sachez, dis-je, qu'elle se commence par un saint recueillement, qu'elle se continue par une attention amoureuse au bon plaisir de Dieu, qu'elle se perfectionne par les fréquentes aspirations de cœur vers lui, qu'elle se soutient par la nourriture divine de la prière et de l'oraison, et qu'elle se consomme enfin dans l'exercice d'un amour aussi pur dans son motif, que fervent dans ses actes et ses pratiques. C'est le but de toute la dévotion aux saints Anges. C'est l'essentiel de l'honneur qu'ils méritent ; et jamais on ne les honorera dignement qu'en se rendant fidèle aux pratiques d'une vie si sanctifiante et si conforme à celle de ces bienheureux Esprits. En un mot, qu'en devenant comme eux, religieux envers Dieu, et charitable envers les autres par rapport à soi-même (S. Bern.).
(La dévotion aux Saints Anges, particulièrement aux Anges Gardiens, réduite en méditations)
Reportez-vous à Prière à Saint Gabriel Archange, LITANIES DE SAINT GABRIEL ARCHANGE, Tirées du Directoire de la dévotion à l'Enfant-Jésus, Prière à Saint Raphaël Archange, Litanie de Saint Raphaël Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Avoir
une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël,
et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Lecture
du livre de Tobie (12, 7-15) : S'il est bon de tenir cachés les secrets
des rois, c'est un honneur que de faire connaître et proclamer les
œuvres de Dieu, Méditation pour le 3 Septembre, Saint Raphaël conduisant le jeune Tobie, Avertissements de l'Ange Gardien à son Pupile, Manière d'honorer son Ange Gardien, Manière dont les Anges Gardiens s'acquittent de leurs fonctions envers les hommes, Les Saints Anges, fidèles Gardiens des Temples, Les saints Anges Gardiens montrent le chemin du salut, Du culte et de la vénération qui est due à l'Archange Saint Michel, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Neuvaine à Saint Michel, Du combat des bons Anges contre les mauvais, Méditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Chapelet à Saint Michel Archange, Apprenez de votre bon Ange la science du salut, De la Dévotion aux saints Anges et de l'esprit d'une Association en leur honneur, C'est en tout temps qu'on a invoqué dans l'Église les Anges et les Martyrs, De l'Excellence de la nature Angélique, La grâce des hommes, quoique inférieure à celle des Anges, a des avantages qui la relèvent infiniment, De la principale occupation des Anges, qui est de louer Dieu, et de leur Nombre, Saint Raphaël, Modèle de l'Ange gardien préposé à la garde de chaque homme, Confiance de Saint Jean-François Régis en la protection de son Ange gardien, Du grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers les saints Anges, saint Joseph et les autres Saints ; Voyage de piété, Sermon
du Saint Curé d'Ars pour la Fête des Saints Anges Gardiens : Les anges
de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Méditation pour le 2 septembre, Sur les Saints Anges Gardiens, Des exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Quels exercices de piété prescrivez-vous à l'honneur des Anges ?, Méditation pour le 1er septembre, Les Saints Anges Gardiens, Consécration à tous les Saints Anges, Prières à tous les Saints Anges, Oraison aux neuf Chœurs des saints Anges, Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du Purgatoire, en l'honneur des saints Anges, Pratiquer quelque vertu, ou s'abstenir de quelque vice en l'honneur des Saints Anges, Avoir une grande confiance en la protection des saints Anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels et spirituels, Autres pratiques pour honorer plus spécialement les saints Anges, et célébrer les fêtes avec tous les respects possibles, Faire des neuvaines en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, Chapelet du Saint Ange gardien, Converser intérieurement avec les saints Anges, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La réalité des apparitions angéliques, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Tous les hommes sont assistés des Saints Anges, Les Saints Anges nous assistent dans les choses temporelles, Les perfections admirables de ces sublimes intelligences, Les Saints Anges font tout ce qui peut se faire pour le bien des hommes, Litanie aux Saints Anges Gardiens, Discernement des esprits, Les Anges, princes et gouverneurs de la grande cité du bien, et Litanie de Saint Gabriel Archange.

mercredi 29 juillet 2020
Quel est le dessein de Satan contre l'Église, qui le veut déposséder ?
Saint Bruno délivrant une femme possédée du démon |
I. Dans la possession, le diable combat contre un homme faible : et dans l'Exorcisme, l'Église en la vertu de Jésus-Christ, combat contre le diable et le veut déposséder.
II. Le diable qui emploie sa force contre l'homme, emploie sa fraude contre l'Église, essayant de tromper le plus fort, et de vaincre le plus faible.
III. Satan comparaît devant l'Église, comme un Criminel devant l'officier du Prince lequel il a offensé ; c'est pourquoi il se cache autant qu'il peut.
IV. Satan ne pouvant maintenir de force sa possession contre l'Église, et ne la voulant aussi abandonner, essaye d'empêcher qu'elle ne paraisse : ce qu'il peut faire aisément.
V. Mais Dieu met des limites à sa Ruse aussi bien qu'à sa Rage ; et lors n'en pouvant plus, il emprunte du monde, dont il est le Prince, la Force et la Calomnie.
Le duel de l'ennemi contre l'homme est suivi d'un combat public de l'Église contre l'ennemi, laquelle se sentant intéressée en l'outrage fait à un de ses membres, travaille par sa prudence à reconnaître l'adversaire qui le rend offensé, et à le vaincre par la force conférée à un des ordres de sa Milice. Ce parti est bien différent de celui que Satan combattait auparavant ; et aussi la manière et l'issue du combat est du tout dissemblable. Là il n'agissait qu'avec un faible ennemi bien inégal à sa condition : Et il agit ici avec un Corps armé de la force du Dieu des batailles. Là comme le plus fort, il est l'agresseur et même le possesseur : Ici comme le plus faible il est agressé par l'Église qui en fin le dépossède. Là comme victorieux il saisit et tourmente ce pauvre Esclave : Ici comme vaincu il est saisi et captivé lui-même. L'Église exerçant sur lui poenam talionis, et l'affligeant plaga occulta, poena manifesta, dit S. Cyprien, ainsi qu'il afflige le possédé d'un tourment manifeste dont le bourreau est occulte et invisible.
Or comme l'inégalité de l'homme au regard de Satan l'anime à employer sa force contre ce pauvre esclave : Ainsi son inégalité au regard de l'Église le réduit à user de sa fraude, essayant de tromper le plus fort et de vaincre le plus faible. Car c'est l'artifice des prudents, de changer d'avis et de moyens selon les diverses circonstances. C'est le stratagème des guerriers, d'employer la fraude ou la force, selon la différence des ennemis. Et c'est le conseil d'un cruel Tyran de joindre en la conduite des affaires, la peau de Renard à la peau de Lion. Satan ne l'omet pas en ce dessein si important, lui qui surpasse en Tyrannie tous les grands de la terre, dont il est le premier ; en Prudence tous les enfants du siècle, dont il est le Prince ; en Expérience tous les guerriers du monde, dont il est le plus ancien et le plus assidu, ayant commencé la guerre au Ciel avant la création de l'homme, et la continuant en la terre depuis cinq mille ans. Il change donc de dessein, selon le change qu'on lui donne en ce combat ; Il se résout à employer sa fraude contre le parti le plus fort, et à déployer sa rage contre le plus faible ; Et il prend la peau de Lion contre l'Énergumène, et la peau de Renard contre l'Église.
Et comme l'effet ordinaire de sa ruse est de se cacher en quelque manière à celui lequel il veut tromper ; ores en dissimulant la malignité de son intention, lorsqu'il contente l'esprit curieux duquel il est familier, ores en déguisant sa difformité, lorsqu'il converse avec l'âme pieuse, pour la séduire, ores en cachant sa misère et son tourment, lorsqu'il induit par plaisirs une âme faible à pécher. Ainsi le sujet de sa fraude en l'Énergumène, est de cacher à l'Église sa présence et son attentat ; d'autant qu'il comparaît devant elle comme un criminel devant l'Officier du Prince, lequel il a offensé. Car il a violé l'image et les armes de la Divinité, en outrageant l'homme auquel elles sont empreintes : Et Dieu a constitué l'Église avec autorité non seulement sur les hommes, mais aussi sur les diables. Devant elle donc Satan ne manifeste pas aisément son attentat, non plus que le criminel n'avoue son forfait sans contrainte.
Cette qualité en laquelle Satan comparaît devant l'Église, et la condition du crime duquel il est atteint, suffit à présumer que tandis qu'il n'est pas convaincu il a intention de faire des feintes pour la tromper, et non pas des effets correspondant à sa puissance pour l'assurer. Car l'injuste possesseur d'une place (tel que Satan est de l'homme) cité devant le Juge, se résout ou à prévenir son jugement, en cédant aux parties la possession ; ou à l'empêcher, en étouffant les preuves de son usurpation ; ou à résister à l'exécution de l'arrêt, en se maintenant de force contre l'autorité publique. Mais Satan est trop élevé pour abandonné la possession qu'il a prise d'une personnes, avant que la mort lui ait ôté, ou que le consentement du possédé ait échangé la possession du corps en celle de l'âme, ou que l'effort de l'exorcisme, l'ait chassé. Et il est aussi trop faible pour la maintenir de force, après qu'elle est reconnue : sa domination n'étant en rien comparable à l'Empire de l'Église qui a pour lieu l'univers, pour temps l'éternité, pour garde des légions d'Anges. Reste donc qu'il essaye d'empêcher que son usurpation ne soit manifeste comme il le peut aisément faire. Car tandis que l'Église dresse son enquête il est en son pouvoir de retirer sa présence de celui qu'il possède sans diminuer en rien le droit de sa possession : Lequel ne l'oblige pas à résider continument. Même il peut être présent dans l'Énergumène sans y être apparent, car son essence est spirituelle et sa résidence invisible. Que s'il veut par sa présence altérer le patient (ce qui lui est libre) il peut faire des accès nullement extraordinaire : car comme il peut par sa nature faire plus d'effort que la maladie, il peut aussi en faire moins par sa liberté. Ainsi s'est-il caché trois mois sous un mal épileptique en un Gentilhomme de marque que Fernel pensait. Ainsi se cachait-il plusieurs années en un Énergumène que garantit Parthenius selon Metaphraste. Ainsi se cachait-il anciennement sous le mal des Lunatiques, selon le jugement d'un grand homme de notre temps.
Vrai est que Dieu qui pose des bornes à sa rage quand il tourmente l'Énergumène, met aussi des limites à sa ruse quand il essaye de tromper l'Église, afin qu'il soit vaincu en sa force par la patience de l'un, et en sa fraude par la prudence de l'autre. Et lors ce Prince du siècle qui se voit découvert, a recours au crédit que cette qualité lui donne parmi le monde, duquel il emprunte la Force et la Calomnie comme deux bras pour combattre l'Église, et pour maintenir sa possession. L'Église qui n'a point d'armes contre la Force, a contre la Calomnie, de l'innocence en ses actions, de la vérité en ses paroles, de l'autorité en ses jugements pour se défendre.
Extrait de Traité des Énergumènes par l'Illustrissime et Révérendissime Cardinal De Berulle, Instituteur et premier Supérieur Général de la Congrégation de l'Oratoire de Jésus.
Reportez-vous à Le démon entend les pensées - Témoignage, Quel est le Dessein de Satan envers celui qu'il possède, Quelles sont les causes dispositives et applicatives du malin esprit au corps de l'Énergumène ?, Quelle est la Qualité précise de cette vexation du malin esprit, Que la Misère est grande de l'homme possédé de Satan, qui livre un combat furieux à son Âme, et donne un tourment extrême à son Corps, Que cette sorte de Communication, en laquelle Satan s'incorpore dedans l'homme, est fréquente, même depuis le Mystère de l'incarnation, Que Satan communique avec l'homme depuis l'état du péché, et jusqu'où arrive cette communication, Les possessions démoniaques sont rares uniquement pour ceux qui ne combattent pas le démon, De la conduite qu'il faut tenir à l'égard des Énergumènes, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, SCIENCE EXPÉRIMENTALE DES CHOSES DE L'AUTRE VIE, Acquise par le Père Jean-Joseph Surin, Exorciste des Religieuses Ursulines de Loudun, Des opérations malignes, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (2/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (3/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (4/4), Réflexions sur la nature et les forces des Démons, et sur l'économie du Royaume des ténèbres, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'Amour du Père Surin pour tout ce que Notre-Seigneur a aimé, et premièrement de sa grande dévotion à la très-sainte Vierge, Du grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Les Possédés d'Illfut : Les victimes, Les Possédés d'Illfurt : Satan et les fêtes, bals et danses, Les Possédés d'Illfut : Les victimes, Les possédés d'Illfurt : Perte du Ciel et peines de l'Enfer, Miracles de Sainte Hildegarde, Pouvoir de Saint François de Sales : Délivrance de Françoise Favre, possédée du Démon, Pouvoir de Saint François de Sales : Délivrance d'Antonie Durand, possédée du Démon, Exemple de la grande puissance de Frère Junipère contre les démons, et Des fruits merveilleux des Confessions générales au Laus ; délivrance de plusieurs possédés par l'intercession de la très-Sainte Vierge.

jeudi 25 juin 2020
De la force en soi-même et de la force en Dieu
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Saint Paul |
La force en soi est donc une faiblesse réelle, et même une faiblesse extrême ; elle est un principe inévitable de chutes, et presque toujours des chutes les plus humiliantes. Au contraire, la faiblesse en soi, lorsqu'elle est accompagnée d'humilité et de confiance en Dieu, est une force réelle, une force toute-puissante, la force même de Dieu.
Mais pourquoi Dieu veut-il que nous soyons pénétrés de ce sentiment de notre faiblesse ? Pour faire éclater sa force en nous : c'est qu'il est infiniment jaloux que tout le bien qui est en nous, ne soit attribué qu'à lui seul ; c'est qu'il veut être reconnu comme le seul auteur et le seul consommateur de la sainteté ; c'est qu'il ne peut souffrir que, dans l'ordre de la grâce surtout, la créature croie pouvoir par elle-même la plus petite chose, qu'elle compte sur elle-même, sur ses résolutions, sur son courage, sur ses dispositions.
Le grand secret de la conduite de Dieu sur une âme qu'il veut sanctifier, est donc de lui ôter toute espèce de confiance en elle-même, et pour cela de la livrer à toute sa misère. Il permet que tous les arrangements qu'elle prend par son propre esprit, trompent ses espérances ; que ses propres vues, ses propres projets réussissent, mais que ses lumières l'égarent, que son jugement la séduise, que sa prévoyance soit vaine, que sa volonté chancelle, et qu'elle tombe à chaque pas. Il veut lui apprendre à ne pas compter du tout sur elle-même, et à s'appuyer uniquement sur lui.
Dans les commencements, lorsqu'on éprouve les effets sensibles de la grâce, que l'esprit se voit éclairé de grandes lumières, et que la volonté se sent transportée par de saints mouvements, il est naturel de se croire capable de tout faire et de tout souffrir pour Dieu ; on n'imagine pas qu'il soit possible de lui rien refuser, ni même d'hésiter tant soit peu dans les choses les plus difficiles. On va même quelquefois jusqu'à demander les plus grandes croix, les plus fortes humiliations, persuadé qu'on a assez de force pour les porter. Quand l'âme est droite et simple, cette espèce de présomption, qui naît du sentiment qu'on éprouve de la force de la grâce, ne vient que d'un défaut d'expérience, et ne déplaît pas à Dieu, lorsqu'elle n'est pas accompagnée de réflexions et de vaine complaisance en soi-même.
Mais Dieu ne tarde pas à guérir l'âme de la bonne opinion qu'elle a d'elle-même. Il n'a qu'à retirer sa grâce sensible, qu'à laisser l'âme à elle-même, qu'à l'exposer à la plus légère tentation. Bientôt elle sent du dégoût, de la répugnance ; elle voit partout des obstacles et des difficultés ; elle succombe dans les plus petites occasions ; un regard, un geste, une parole la déconcertent, elle qui se croyait supérieure aux plus grands dangers. Elle passe à l'extrémité opposée : elle craint tout, elle désespère de tout ; elle pense qu'elle ne pourra jamais se vaincre en rien ; elle est tentée de tout abandonner. Et, en effet, elle renoncerait à tout, si Dieu ne venait bien vite à son secours.
Dieu continue cette conduite à l'égard de l'âme, jusqu'à ce que, par des expériences réitérées, il l'ait bien convaincue de son néant, de son incapacité à tout bien, et de la nécessité où elle est de ne s'appuyer que sur lui seul. À cela servent les tentations où elle se voit cent fois prête à succomber, et où Dieu la soutient, lorsqu'elle ne voit plus de ressource ; la révolte des passions qu'on croyait éteintes, et qui se soulèvent avec une violence extrême, jusqu'à obscurcir la raison et mettre l'âme à deux doigts de sa perte ; des fautes de fragilité de toute espèce, dans lesquelles Dieu laisse exprès tomber l'âme pour l'humilier ; des dégoûts, des difficultés étranges dans la pratique de la vertu ; de fortes répugnances pour l'oraison et pour les autres exercices de piété ; en un mot, le sentiment vif et profond de la malignité de la nature et de son aversion pour le bien. Dieu emploie tous ces moyens pour anéantir l'âme à ses propres yeux, pour lui inspirer de la haine et de l'horreur pour elle-même, pour la convaincre qu'il n'est pas de crime si horrible dont elle ne soit capable ; pas la moindre bonne action, pas le moindre effort, pas le moindre bon désir, ni la moindre bonne pensée qu'elle puisse produire d'elle-même.
Quand après bien des coups, bien des chutes, bien des misères, l'âme est enfin réduite à ne plus compter sur elle-même pour la plus petite chose, Dieu la revêt peu à peu de sa force, lui faisant toujours sentir que cette force ne lui vient pas d'elle, mais d'en-haut. Et, avec cette force, elle entreprend tout, elle porte tout : souffrances, humiliations de toute espèce, travaux, fatigues pour la gloire de Dieu et le bien des âmes ; elle vient à bout de tout ; nulle difficulté ne l'arrête, nul obstacle ne lui résiste, nul danger ne l'étonne, parce que ce n'est plus elle, mais Dieu qui souffre et qui agit en elle. Non-seulement elle rapporte à Dieu la gloire de tout, mais elle reconnaît, elle éprouve que c'est lui seul qui peut et fait tout, et qu'elle n'est entre ses mains qu'un faible instrument qu'il meut à sa volonté, ou plutôt qu'un néant qu'il emploie à l'exécution de ses desseins. C'est ainsi que saint Paul, après avoir raconté les grandes choses qu'il avait faites et souffertes pour l'Évangile, ajoutait avec la plus intime conviction : Cependant je ne suis rien ; ce n'est pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.
Une telle âme rend à Dieu toute la gloire qu'il peut attendre d'elle, et ne s'en réserve absolument rien pour elle-même, parce qu'elle se tient pour ce qu'elle est, pour un néant ; ainsi elle glorifie Dieu par tout ce qu'elle fait et souffre pour lui ; et elle le glorifie encore plus par cette disposition intérieure d'anéantissement. Oh ! combien ne faut-il pas être mort à soi-même, et par combien d'épreuves ne faut-il pas passer, pour en venir là ! Mais aussi quand on y est venu, on chante à Dieu un cantique continuel de louange ; ou plutôt Dieu lui-même se loue et se glorifie dans cette âme ; tout y est pour lui, elle ne prend rien, et ne peut rien prendre pour elle.
Mais que faut-il faire pour parvenir à être ainsi fort de la force de Dieu ? Je suppose la détermination ferme et inébranlable de ne rien refuser à Dieu, et de ne rien faire avec vue qui puisse lui déplaire. Ce fondement posé, je dis qu'il faut s'humilier de ses fautes, et ne jamais s'en troubler, les regarder comme une preuve de notre faiblesse, en tirer le fruit que Dieu veut que nous en tirions, qui est de ne plus compter pour rien sur nous-mêmes, de ne nous confier qu'en Dieu. Il faut encore nous défier des bons sentiments qui nous viennent dans certains moments de ferveur, ne pas nous croire meilleurs, ni plus forts, pour ces mouvements passagers ; mais juger de nous par ce que nous sommes dans l'absence de la grâce sensible. Il faut aussi ne jamais se décourager à la vue de sa propre misère, ni se dire : Non, jamais je ne pourrai faire ou souffrir telle et telle chose ; mais en reconnaissant qu'on est incapable du moindre effort de vertu, dire : Dieu est tout-puissant ; pourvu que je ne m'appuie que sur lui, il me rendra possible et facile ce qui passe mes forces. Il faut dire à Dieu comme saint Augustin : Donnez-moi ce que vous m'ordonnez de faire, et ordonnez-moi ce que vous voudrez. Il ne faut point s'étonner des répugnances qu'on éprouve, mais demander sans cesse à Dieu la grâce de nous élever au-dessus ; et, quand nous les avons surmontées, ne pas nous applaudir de cette victoire, mais en remercier Dieu. Enfin, il ne faut être ni présomptueux, ni pusillanime : deux défauts qui viennent, l'un, de ce que l'on compte trop sur soi-même ; l'autre, de ce qu'on ne compte pas assez sur Dieu. La pusillanimité vient d'un manque de foi ; la présomption, de ce qu'on ne se connaît pas soi-même. Le remède à ces deux défauts est de regarder Dieu comme l'unique principe de notre force. Comment serons-nous présomptueux si nous sommes convaincus que toute notre force nous vient d'ailleurs ? Comment serons-nous pusillanimes, si nous croyons, comme nous le devons, que notre force est la force même du Tout-Puissant ?
(Extrait du Manuel des âmes intérieures)
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