Affichage des articles dont le libellé est Isaïe. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Isaïe. Afficher tous les articles

dimanche 3 juillet 2022

Nature et excellence des sept dons du Saint-Esprit




Ceux que l'Esprit de Dieu fait agir sont enfants de Dieu. (Rom., VIII, 14)


Nature des dons du Saint-Esprit
. « Les dons sont des habitudes qui perfectionnent l'homme pour qu'il suive promptement l'impulsion de l'Esprit-Saint. Comme les dons, les vertus théologales et les vertus cardinales sont aussi des habitudes (1), venues du Saint-Esprit et perfectionnant l'homme ; mais il y a différence de fonctions entre les dons et les vertus. Les vertus surnaturelles sont des forces divines, communiquées à l'âme pour opérer le bien surnaturel. Le don est l'impulsion qui met ces forces en mouvement. Ce que la sève est à l'arbre, les vertus infuses le sont à l'âme baptisée. Mais pour qu'un arbre croisse et porte des fruits, il est nécessaire que la sève soit mise en mouvement par la chaleur du soleil. De même, par le baptême, le chrétien possède la sève des vertus surnaturelles ; mais, s'il veut croître et porter des fruits, il faut que cette sève divine soit mise en mouvement par l'Esprit aux sept dons. » (Mgr Gaume, t. II, ch. XXV)

(1) Entre la puissance, qui est une disposition naturelle à quelque chose, et l'acte effet et exercice de cette puissance, il y a l'habitude. Celle-ci est une qualité attachée à la puissance, qui la porte à exercer aisément son action. Ainsi l'on dit d'un enfant doué d'une belle voix et d'une oreille juste, qu'il a de la disposition pour la musique ; quand il s'exerce à chanter, il réduit en acte cette disposition naturelle ; lorsque ensuite il a acquis par l'exercice une grande facilité à chanter, on dit de lui qu'il a l'habitude de la musique, qu'il est musicien. L'habitude est une qualité fixe et durable. (P. Belot, p. 15)

« Les vertus théologales sont supérieures aux dons, parce que l'esprit de l'homme n'est pas mû par l'Esprit-Saint, s'il ne lui est uni d'une certaine manière ; or, la première union de l'homme est celle qui s'opère par la foi, l'espérance et la charité ; les dons, par conséquent, présupposent ces vertus qui sont leurs racines (S. Thomas, 1. 2, q. 68, art. 4, ad 3) »
« Mais les vertus morales surnaturelles sont inférieures aux dons. Quant aux vertus morales naturelles, elles ne perfectionnent l'âme que selon la raison, et elles peuvent être séparées de la grâce sanctifiante (P. Lallemant, IVe princ., ch. III, art. 1). »

Nécessité des sept dons. « Par les vertus théologales et morales, l'homme n'est pas tellement perfectionné dans ses rapports avec sa fin dernière, qu'il n'ait encore besoin d'être mû par une impulsion supérieure de l'Esprit-Saint. Les dons du Saint-Esprit, soit comme principes de mouvement surnaturel, soit comme éléments de lumière, de force et de défense, sont aussi nécessaires au salut que le mouvement à la vie, la chaleur à la sève, le vent au navire, la vapeur à la locomotive (Mgr Gaume, ch. XXV). »

Du don habituel et du don actuel. « Distinguons, dans les dons du Saint-Esprit, l'habitude de l'acte, c'est-à-dire le don habituel du don actuel. Le don actuel consiste en ces lumières particulières et en ces inspirations à l'aide desquelles l'Esprit divin nous excite intérieurement à certaines opérations fort nobles qui dépassent la capacité humaine. L'habitude du don est une qualité spirituelle, qui est versée en nous simultanément avec la grâce, et qui a la propriété de rendre nos puissances souples et dociles, de les incliner et de les disposer à l'obéissance envers l'Esprit-Saint, chaque fois que, par un instinct particulier et par ses inspirations, il nous pousse à ces actes. Elle s'appelle habitude : bien qu'en effet l'Esprit-Saint ne nous excite pas toujours par des motions spéciales à des œuvres extraordinaires ; il réside cependant toujours dans cette qualité infuse, qui nous rend prompts à adhérer à ses impulsions dès qu'il les imprime en nous. »

« Et ainsi se résout d'elle-même une difficulté qui pourra venir à l'esprit du lecteur : Si tous ceux qui sont en état de grâce ont reçu par infusion, avec les vertus théologales et morales, les dons du Saint-Esprit, pourquoi tous n'en font-ils pas les actes ? Si tous reçoivent par infusion le don de force, pourquoi tous n'éprouvent-ils pas en eux-mêmes une vigueur suffisante pour exercer des actes de force héroïque ? Même question pour les autres dons. La réponse est contenue dans ce que nous avons déjà dit. Les dons habituels sont versés en nous par l'Esprit divin avec la grâce sanctifiante ; mais il n'en est pas de même des dons actuels. D'où il suit que toute âme juste possédant le don de la force n'est pas pour cela extraordinairement forte dans ses opérations (Scaramelli, Dir. myst., Ier traité, ch. VI). »

Nombre des dons. « Le prophète Isaïe dit en parlant de Jésus-Christ : L'Esprit du Seigneur reposera sur lui, l'Esprit de sagesse et d'intelligence, l'Esprit de conseil et de force, l'Esprit de science et de piété, et il sera rempli de la crainte du Seigneur (Is., XI, 2) (la crainte que nous ouvre la marche vers les hauteurs de la perfection se montre seule dans l'énumération d'Isaïe. Ensuite le saint prophète associe ensemble les dons qui ont du rapport l'un à l'autre, et dont l'un regarde plus spécialement l'entendement, et l'autre la volonté. P. Belot, p. 12). Ces dons ne sont qu'au nombre de sept, parce que, dit saint Grégoire, le nombre sept représente l'universalité, et de même que le monde a été conduit en sept jours à sa perfection, de même l'homme, qui en est l'abrégé, devient parfait par les sept dons du Saint-Esprit. Ces sept dons sont nécessaires à sept besoins de l'homme, tant pour la vie active que pour la vie contemplative. Les cinq derniers, selon saint Anselme, regardent la vie active ; et les deux plus élevés, la vie contemplative. Ainsi ces sept dons sont sept rayons spirituels aussi brillants qu'enflammés, et procédant du soleil d'une charité tout embrasée. Sur eux, comme sur sept colonnes qui en sont le soutien, l'ornement et la perfection, la sagesse s'est bâti une demeure et un sanctuaire (S. Bonaventure, liv. I, ch. II — Isaïe, considérant les dons en Notre-Seigneur, les a énumérés en commençant par le don le plus élevé. S. Bonaventure et les anciens Pères, qui les ont considérés en nous-mêmes, ont dû suivre l'ordre inverse, parce que les dons se développent en nous dans cet ordre. Quelques auteurs, tels que le P. Saint-Jure, ont d'abord traité des trois dons destinés à perfectionner la volonté, la crainte, la force et la piété ; et ensuite des quatre autres, qui ont leur siège dans l'entendement. Nous avons adopté l'ordre suivi par saint Bonaventure). »

Donnez-moi un vaisseau, un pilote, d'habiles matelots, des voiles, des câbles, des ancres, tout ce qu'il faut pour que le vaisseau soit complet ; si le vent manque, tout n'est-il pas retardé ? Ainsi en est-il si le Saint-Esprit est absent. Quelque science, quelque intelligence que l'on ait, tout est inutile sans l'aide du Saint-Esprit. (Saint Chrysostome)

Par le sacrement de Confirmation, nous recevons le Saint-Esprit avec l'abondance de ses dons. C'est pourquoi on doit s'y disposer par d'ardents désirs, quand on ne l'a pas encore reçu, et en garer ensuite le souvenir, en conserver le fruit avec une pieuse reconnaissance.
« Je me souviens avec bonheur, écrit un missionnaire, d'avoir rencontré une petite fille de dix ans très-bien instruite de la religion, ce qui, à cet âge, est extrêmement rare chez les Chinois. Cette enfant désirait avec ardeur le sacrement de Confirmation, que j'hésitais néanmoins à lui accorder, parce que je la trouvais trop jeune. Je voulus m'assurer si son courage égalait son intelligence, et je lui dis : “Après que tu auras été confirmée, si le mandarin te met en prison et qu'il t'interroge sur ta foi, que répondras-tu ? — Je répondrai que je suis chrétienne par la grâce de Dieu. — Et s'il te demande de renoncer à l'Évangile, que feras-tu ? — Je répondrai : Jamais ! — S'il fait venir les bourreaux et qu'il te dise : Tu apostasieras, ou l'on va te couper la tête, quelle sera ta réponse ? — Je lui dirai : Coupe !” Enchanté de la voir si bien disposée et si fortement résolue, je l'admis avec joie au sacrement qui faisait l'objet de tous ses vœux. » (Annales de la Propagation)

(Les sept dons du Saint-Esprit)


Reportez-vous à Effets des sept dons du Saint-Esprit, Action du Saint-Esprit dans l'Église, Moyens pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit, Du Recueillement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'homme intérieur, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du Saint-Esprit et de ses opérations en général : Ce qu'est le Saint-Esprit, sa mission temporelle, Prière pour demander au Saint-Esprit la victoire sur le respect humain, Promesse d'observer plus fidèlement à l'avenir les maximes de l'Évangile, Prière pour demander les douze fruits du Saint-Esprit, Prière pour demander la grâce de devenir parfait chrétien, Prière pour demander au Saint-Esprit l'abondance de ses grâces, Quelles résolutions prendre au jour de la Pentecôte ?, La Pentecôte : Quel est l'événement dont l'Église célèbre la mémoire en ce jour ?, Méditation pour le Samedi d'après la Pentecôte : Jésus sortant de la synagogue entra dans la maison de Simon, Méditation pour le Vendredi d'après la Pentecôte : Jésus prêchant dans la synagogue, voilà que des hommes apportent un paralytique dans son lit, Méditation pour le Jeudi d'après la Pentecôte : Jésus ayant assemblé ses douze Apôtres, leur donna une puissance et un empire sur tous les démons, Méditation pour le Mercredi d'après la Pentecôte : Quiconque écoute mon Père et se rend docile pour apprendre ce qu'il lui enseigne, vient à moi, Méditation pour le Mardi d'après la Pentecôte : Je suis la porte ; celui qui entrera par moi sera sauvé, Méditation pour le Lundi d'après la Pentecôte : La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, Méditation pour le Dimanche de la Pentecôte : Le Saint-Esprit que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera, Instruction sur le Saint-Esprit, Mission du Saint-Esprit, Instruction sur la Fête de la Pentecôte, Méditation sur la Fête de la Pentecôte : ils furent tous remplis du Saint-Esprit, Méditation pour la veille de la Pentecôte, Veille de la Pentecôte : Je prierai mon Père, et il vous donnera, pour demeurer éternellement avec vous, un autre consolateur, qui est l'Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir, Méditation pour le Jour de la Pentecôte, Preuves directes de la divinité du Saint-Esprit : noms, attributs et œuvres, Le Dogme de l'unité de Dieu et de la Sainte Trinité, Preuves directes de la Trinité et de la divinité du Saint-Esprit, Le Saint-Esprit dans l'Ancien Testament, promis et figuré, Le Saint-Esprit prédit, Le Saint-Esprit dans le Nouveau Testament, première création : La Sainte Vierge Marie, Seconde création du Saint-Esprit : Notre Seigneur Jésus-Christ, Troisième création du Saint-Esprit : l’Église, Méditation pour le Dimanche de la Sainte Trinité, Neuvaine préparatoire à la Fête de la Pentecôte : Prière pour demander les sept Dons du Saint-Esprit, Méditation pour le Mercredi après la Pentecôte, Méditation pour le Mardi après la Pentecôte, Méditation pour le Lundi de Pentecôte, XIe Dimanche après la Pentecôte : Réflexions pratiques, Accueillir le Saint Esprit de Dieu, Litanie du Saint-Esprit, Méditation pour la Fête de l'Ascension, Instruction sur la Fête de l'Ascension, Méditation pour le Jour de l'Ascension de Notre-Seigneur, Le Seigneur Jésus fut élevé dans le ciel, et il est maintenant assis à la droite de Dieu, Les Apôtres et les Disciples ayant adoré Jésus-Christ, s'en retournèrent remplis de joie à Jérusalem, Quand le Consolateur que je vous enverrai de la part de mon Père, l'Esprit de vérité qui procède de mon Père, sera venu, il rendra témoignage de moi, Et vous aussi, qui avez été dès le commencement en ma compagnie, vous rendrez témoignage de moi, Je vous ai dit toutes ces choses, afin que vous ne vous scandalisiez point, Un temps viendra où quiconque vous fera mourir, pensera faire un sacrifice à Dieu, Ils vous traiteront de la sorte, parce qu'ils ne connaîtront ni mon Père ni moi, Je vous ai dit ces choses, afin que lorsqu'elles arriveront, vous vous souveniez que je vous les ai prédites, Actes avant la Confirmation : Prière au Saint-Esprit et Acte de demande, Méditation que les enfants peuvent faire avant de recevoir le sacrement de la Confirmation au Jour de la Pentecôte et Prière pour demander ou pour renouveler en soi la grâce du sacrement de Confirmation.














mardi 21 décembre 2021

Circonstances de la naissance du Sauveur



Depuis quatre mille ans, le monde entier soupirait après la venue du Messie, et tous les signes qui la devaient précéder avaient paru : le sceptre de la Judée, comme l'avait annoncé Jacob, avait passé des mains des descendants de David dans celle d'Hérode, prince étranger ; les années prédites par Daniel touchaient à leur terme, et la paix qui régnait dans tout l'univers était l'accomplissement de la prophétie d'Isaïe, dans laquelle il était dit qu'à la naissance du prince de la paix les lances seraient changées en faux, et les épées en socs de charrue. C'est alors que dans le profond silence de toute la nature, au milieu d'une nuit paisible, à l'extrémité de la ville de Bethléem, lieu désigné par un prophète, au fond d'une étable en ruine où sa pauvreté l'avait réduite à chercher un refuge, Marie enfanta sans douleurs et en demeurant toujours vierge, le Fils unique de Dieu. C'est alors que le Dieu de l'univers fut enveloppé de pauvres langes et couché dans une crèche sur un peu de paille, entre deux vils animaux ; c'est alors que le Tout-Puissant parut environné de nos faiblesses ; celui qui est l'immortalité même, revêtu de notre chair mortelle ; celui qui répand ses bienfaits sur toute la nature, livré à la plus extrême indigence. Ainsi, dès son entrée dans la vie, il commença à expier les excès de notre orgueil par ses profonds abaissements ; notre attache désordonnée aux biens de ce monde par le dénuement le plus entier ; enfin, notre amour effréné du plaisir par les privations et la souffrance.

(Manuel des petits séminaires)


Reportez-vous à Les premiers adorateurs de Jésus-Christ, Jour de Noël, Fête de la bienheureuse naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Litanies des Saints Rois-Mages, Prière à la Sainte Vierge, en adorant l'Enfant Jésus aux pieds de la Crèche, Louanges à Marie et aux Saints qui ont spécialement aimé Jésus-Enfant, Litanies des Saints consacrés à l'Enfance de Jésus, Litanies en l'honneur de la divine Naissance du Sauveur, Litanies des Saints Anges de la Crèche, Tirées du Directoire de la dévotion à l'Enfant-Jésus, Litanies des Justes de l'Ancienne Loi, Tirées du Directoire de la dévotion à l'Enfant-Jésus, La fête de Noël doit être chère à la France, La Pantoufle dans la cheminée, Les Fêtes de Noël à Paris : l'Offrande et la fête des Lettres, un pieux et antique usage, Les Fêtes de Noël à Paris : en prière devant la Crèche, Les Fêtes de Noël à Paris : au Couvent, Les Fêtes de Noël à Paris : au Petit-Séminaire, La nuit de Noël à Marseille, Extrait d'une description des Fêtes de Noël à Bruxelles : La Crèche en famille, Un épisode des Fêtes de Noël dans les pays du Nord de l'Europe : L'Arbre de Noël, Particularités de la nuit de Noël à Bethléem, La Sainte Grotte, Bethléem, Le Santo Bambino, Les petits Prédicateurs de six et de huit ans, L'Étable de Bethléem dans l’Église de l'Ara-Coeli, L'épée et le chapeau ducal portés à la procession le jour de Noël, Description de la sainte Crèche, Son histoire, Cérémonie de l'Adoration, La Messe de Minuit à Sainte-Marie-Majeure, Les Boutiques de Noël et le Præsepio, Les Pifferari, Regard sur le triple sacrifice du Jour de Noël, Noël, Jour de sainte allégresse, Lumière sur Noël, La crèche, Méditation pour la Fête de Noël : Vous trouverez un Enfant enveloppé de langes, et couché dans une Crèche, Instruction sur la Fête de Noël, Pratique de la Dévotion à l'enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Litanies de la Sainte Famille, Visite à l'Enfant-Jésus dans la Crèche, La bénédiction de Noé à ses fils, Prophétie et figure de l'entrée des Gentils dans la vraie Église, La conduite réciproque de Ruth et de Noémi figure celle de Marie et de l'Église des Gentils, Méditation pour le Jour des Rois : Que votre Règne arrive, Instruction sur la Fête des Rois, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages confessent Jésus-Christ devant les hommes, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages à Jérusalem, Méditation pour l’Épiphanie : La vocation des mages prédite et figurée, notre vocation à la foi de Jésus-Christ, Méditation sur l’Épiphanie : Les Rois-Mages, Méditation sur l’Épiphanie : Du ministère de Marie dans la vocation des Gentils à la Foi, Remerciement, offrande et prière au Verbe de Dieu incarné, pour l'Octave de l'Épiphanie, Méditation sur l’Épiphanie, Discours aux jeunes époux, du Pape Pie XII, durant l'Octave de l’Épiphanie, le 10 janvier 1940, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 18e Méditation : Voici que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient parut, allant devant eux, jusqu'à ce qu'elle vint s'arrêter sur le lieu où était l'enfant, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 17e Méditation : À la nouvelle de la naissance du saint Enfant, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 16e Méditation : Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 15e Méditation : Voici que les Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 21e Méditation : Cependant Marie ne perdait rien de toutes ces choses et les méditait dans son cœur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 22e Méditation : Ils portèrent Jésus à Jérusalem, afin de l'offrir au SeigneurDévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 20e Méditation : Ayant été averti en songe de ne point aller trouver Hérode, ils retournèrent en leur pays par un autre chemin, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 19e Méditation : Se prosternant, ils l'adorèrent ; puis ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe, Méditation sur la Nativité, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 14e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, Litanies du Saint Nom de Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 13e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, nom qui lui avait été donné par l'ange, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 12e Méditation : Après huit jours, le saint Enfant fut circoncis, Instruction sur la Circoncision, Méditation sur la Circoncision, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 11e Méditation : Les bergers revinrent en glorifiant et en louant Dieu de tout ce qu'ils avaient vu et entendu, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 10e Méditation : Les bergers se disaient les uns aux autres : Allons jusqu'à Bethléem, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 9e Méditation : Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 7e Méditation : Tout à coup l'Ange du Seigneur parut auprès d'eux, Salutation à Marie et à Jésus naissant, Litanies du Saint Enfant-Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1re Méditation : Marie s'étant rendue avec Joseph à Bethléem, le temps de son divin enfantement arriva, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 2e Méditation : Je vous annonce un grand sujet de Joie, il vous est né aujourd'hui un Sauveur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 3e Méditation : Marie mit au monde son fils premier-né, et l'enveloppa de langes, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 4e Méditation : Marie, après avoir enveloppé de langes le saint Enfant, le coucha dans la crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 5e Méditation : Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 6e Méditation : Il y avait là aux environs des bergers qui veillaient et se relevaient les uns les autres pendant la nuit, pour la garde de leurs troupeaux, Litanies du Saint Enfant-Jésus, et Dévotion au Saint Enfant-Jésus : Prière d'amour et Consécration.













mardi 12 octobre 2021

Satan domine sur toutes les nations par l'idolâtrie, Saint Michel le combat par l'intermédiaire de Moïse



Pendant que les promesses faites par l'Archange aux patriarches, recevaient leur accomplissement ; pendant que les descendants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob se multipliaient « à l'égal des sables de la mer et des étoiles du firmament, » Lucifer, de son côté, établissait son empire sur les autres peuples et se constituait leur dieu. Les nations étaient devenues idolâtres et adoraient Satan. Celui-ci était maître en Égypte, à Ninive, à Babylone, et même déjà au moyen des Pharaons, il travaillait à la ruine du peuple de Dieu qu'il tenait sous sa domination. C'en était fait encore du genre humain, la victoire allait rester à Lucifer. Mais saint Michel intervient, et alors commence cette guerre sans trêve qui doit durer pendant toute l'existence des enfants d'Israël. C'est une alternative de merveilles de force dans la défense et de rage dans l'attaque. Refoulé à chaque assaut par une puissance à laquelle rien ne saurait résister, Satan revient toujours avec de nouvelles armées.
L'enfer dut tressaillir lorsque le Pharaon égyptien porta un édit de mort contre les enfants mâles qui naîtraient aux Hébreux (Exode, ch. I) ; c'était la destruction certaine du peuple de Dieu. Satan se trompait, car au moment même, venait au monde celui qui devait ruiner ses espérances. Qui ne connaît pas l'histoire de Moïse, de cet enfant sauvé des eaux, élevé dans le palais même du terrible Pharaon, et libérateur du peuple hébreu ? Ce fut saint Michel qui lui donna sa mission et le dirigea dans toutes ses entreprises.
Un jour que Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père, « l'ange de dieu apparut dans une flamme de feu, au milieu d'un buisson (Act. apoc., ch. VII, 30). » — « J'ai vu, lui dit-il, l'affliction de MON PEUPLE qui est en Égypte ; j'ai entendu le cri que lui arrache la dureté de ceux qui ont l'intendance des travaux. Son cri est venu jusqu'à moi : Je t'enverrai vers Pharaon et tu feras sortir MON PEUPLE (Exode, ch. III) de cette servitude. » L'Écriture ne donne point le nom de cet ange ; mais saint Grégoire de Nysse, saint Sophrone et les plus célèbres commentateurs l'appellent saint Michel (Corneille de la Pierre, Menochius, etc.). Il est raisonnable, en effet, d'attribuer à cet archange une des plus grandes marques de protection qui aient été accordées à ceux qu'il pouvait appeler SON PEUPLE. Moïse obéit ponctuellement à l'ordre qu'il avait reçu. Protégé par saint Michel, il surmonta des difficultés sans nombre, triompha de Satan en opérant les miracles les plus étonnants, vainquit dans la personne de Pharaon la résistance de l'enfer et arracha les enfants d'Israël à la plus dure et à la plus humiliante des servitudes.
Jamais Lucifer n'avait manifesté au monde d'une manière plus éclatante, le pouvoir merveilleux, prodigieux, de sa puissante nature.
Il faut lire aux chapitres VIIe et VIIIe de L'Exode comment il opéra par ses magiciens, des prodiges surprenants, lesquels purent d'abord faire croire qu'il possédait une puissance capable d'entrer en lutte avec saint Michel (voici ces textes : « Aaron jeta sa verge devant Pharaon, et elle fut changée en serpent. Pharaon ayant fait venir les sages et les magiciens, ils firent aussi la même chose. » Chap. VII, V. 10 et 11. Mais la verge d'Aaron dévora leurs verges. » Ibid, V. 12. — « Aaron frappa l'eau du fleuve devant Pharaon, et l'eau fut changée en sang. » — « Et les magiciens d'Égypte firent la même chose. » Ibid, V. 20 et 22. — « Aaron étendit la main et frappa la poussière de la terre, et les hommes et les bêtes furent tout couverts de moucherons. » — « Les magiciens voulurent faire la même chose, mais ils ne le purent. » Ibid, V. 17 et 18) ; mais ce fut pour celui-ci l'occasion d'affirmer que nul être, quelque fort qu'il soit, ne saurait prévaloir contre celui qui prend Dieu pour appui, Quis ut Deus ?
Israël était délivré.
Mais qui conduira ce peuple ? Devant lui sont des déserts immenses et inconnus ! Voici un guide sûr : « Et le Seigneur, dit Moise, marchait devant eux, » dans la personne de son ange, « pour leur montrer leur chemin, paraissant durant le jour en une colonne de nuée, et pendant la nuit en une colonne de feu, pour leur servir de guide le jour et la nuit. Jamais cette colonne ne manqua de paraître devant le peuple (Exode, ch. XIII), » pendant quarante ans, c'est-à-dire jusqu'au jour de l'entrée des enfants d'Israël dans la terre promise. Ils avaient besoin de protection pour éviter toutes les embûches, et résister aux attaques multipliées d'ennemis sans nombre que Satan allait susciter pour entraver leur marche vers la terre promise.
C'est d'abord le Pharaon égyptien qui se repent de les avoir laissés partir, qui, croyant cette fois triompher du ciel, se met à les poursuivre avec une grande multitude de chars de guerre et une nombreuse cavalerie. Israël crie aussitôt vers le Seigneur. « Et l'ange de Dieu qui marchait devant l'armée des Israélites, alla derrière eux, et en même temps la colonne de nuée, quittant la tête du peuple, se mit aussi derrière, entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël ; et la nuée était ténébreuse d'une part, du côté des Égyptiens, et de l'autre elle éclairait la nuit ; en sorte que les deux armées ne pouvaient s'approcher (Exode, ch. XIV). »
Cependant, animés d'une rage satanique, les Égyptiens poursuivaient toujours les Hébreux, et ceux-ci, acculés à la mer, se voyaient dans la triste alternative ou de périr dans les flots ou de tomber au pouvoir de leurs ennemis. « Étends ta main sur la mer, » dit alors Michel à Moïse , au nom du Seigneur ; et « Moïse, ayant étendu sa main, » l'ange de Dieu divisa subitement les eaux, et le peuple hébreu passa « à pied sec » au milieu de la mer Rouge. » — « Les Égyptiens entrèrent à leur suite, avec toute la cavalerie de Pharaon, ses chars et ses chevaux (Exode, ch. XV) ; » mais le puissant Archange « renversa les roues de leurs chars, lança contre eux les foudres et les tonnerres de Dieu et tous furent précipités au fond de la mer, » dans un désordre indescriptible. « Fuyons, s'écrièrent les Égyptiens, car Dieu combat pour les Israélites. » Mais il était trop tard ; l'ange avait parlé, Moïse avait étendu la main et les eaux
avaient englouti toute l'armée de Pharaon, de sorte que pas un seul soldat ne put échapper. C'était le triomphe complet de saint Michel sur Satan , qui avait juré d'anéantir, dans cette lutte suprême, les adorateurs du vrai Dieu (Durand de Mende a résumé tous les témoignages de la tradition et des commentateurs lorsqu'il attribue à saint Michel toutes ces marques de protection accordées aux enfants de Jacob : « Michel, dit-il, est l'ange qui a été envoyé en Égypte, qui a fait ces fameuses plaies, qui a séparé la mer Rouge, qui a dirigé le peuple à travers le désert et l'a conduit dans la terre de promission. »).
Cet acte de protection n'était que le prélude d'une multitude d'autres non moins merveilleux qui allaient marquer chaque pas de ce peuple pendant quarante ans, c'est-à-dire jusqu'à l'entrée dans la terre promise. L'eau du rocher, la manne, la guérison de mortelles morsures, la victoire sur de nombreux ennemis, tels sont les actes merveilleux, les monuments authentiques de la protection archangélique (Saint Augustin dit en termes très formels que Moïse opéra toutes ces merveilles « au nom du Seigneur, créateur du ciel et de
la terre, et avec l'assistance des saints anges. » Cité de Dieu, liv, X, ch. VIII.).
L'homme, au moment de sa création, avait reçu gravée dans son cœur la loi de son Dieu. Mais il l'avait bientôt oubliée, et comme pour ainsi dire effacée en s'abandonnant à ces crimes qui noyèrent le monde dans les eaux du déluge. Une seconde fois cette divine loi était tombée dans l'oubli et les nations pratiquaient l'idolâtrie, c'est-à-dire le culte de Satan. Les descendants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, les protégés de saint Michel, étaient seuls restés fidèles. Mais il était encore à craindre que ce peuple à tête dure (c'est l'épithète que saint Etienne donne aux Juifs), vivant au milieu des nations païennes, ne vînt à méconnaître la loi de son Dieu et l'alliance que celui-ci avait faite avec lui. Il fallait un témoignage visible, écrit, que l'on pût facilement remettre souvent sous les yeux des prévaricateurs ; il convenait qu'il fût donné avec un appareil digne de la majesté du créateur et capable en même temps de frapper l'imagination de ce peuple prompt à oublier.
C'était la mission que venait remplir l'Archange sur le Sinaï. Quelle majesté ! « Des tonnerres se font entendre, et on voit briller des éclairs ; une nuée très épaisse couvre la montagne ; la trompette sonne avec un grand bruit, et le peuple, qui est dans le camp, est saisi de frayeur. Le Sinaï est couvert de fumée, parce que le Seigneur » représenté par son Ange, « y est descendu au milieu des feux. Une fumée » et des flammes « qui sortent de la montagne, comme d'une fournaise, répandent partout la terreur. Le son de la trompette » de l'ange « s'augmentant peu à peu, devient plus fort et plus perçant. Le Seigneur, » dans la personne de saint Michel , « descendu sur le Sinaï » accompagné de millions d'anges, « appelle Moïse au plus haut » lui donne la Loi écrite sur deux tables de pierre (Exode, ch. XIX), et lui dicte le code qui régira son peuple. Tel est le grand fait que le diacre saint Étienne rappelait aux Juifs (Act. apôt., ch. VII) « Moïse, leur dit-il, pendant que le peuple était rassemblé dans le désert, s'entretenait avec L'ANGE qui lui parlait » de la part de Dieu « sur le mont Sinaï, et reçut de lui les paroles de vie pour nous les donner. » Saint Paul enseigne aussi en termes formels que « la loi fut donnée par les anges. » Telle est cette loi que l'Archange fera relire devant tout le peuple, aux époques de profond oubli ; et Israël confessera son péché dans les larmes et fera pénitence (le rôle que saint Michel remplit au Sinaï, lui a mérité une espèce de culte de la part des Turcs eux-mêmes. Voilà pourquoi Mahomet, dans son Coran, appelle l'archange le secrétaire de la Divinité. Les Juifs célèbrent la mémoire de cette apparition le 23e jour du mois de Tizri ; ce mois répond à notre mois de septembre dans lequel nous célébrons la grande fête de saint Michel).
Tout ce que nous venons de dire sur le rôle de saint Michel auprès du peuple de Dieu ressort du caractère de cette action tutélaire qui lui a été certainement confiée, comme on peut le lire dans Daniel, et est appuyé par le témoignage de la plus respectable tradition et de la plus sérieuse interprétation des Livres saints. Mais voici un fait que nul ne saurait mettre en doute, puisqu'il est affirmé par un apôtre Saint Jude rapporte dans son épître catholique que saint Michel à l'occasion de la sépulture de Moïse, eut à lutter avec le diable. Celui-ci voulait découvrir le lieu de la sépulture du grand serviteur de Dieu afin d'en présenter les restes précieux au peuple juif, lequel toujours enclin à l'idolâtrie, l'aurait bientôt honoré comme un dieu. Mais l'Archange toujours le plus fort, empêcha la réalisation des projets de Satan.
Il le fut encore en mettant le peuple d'Israël en possession de la terre de Chanaan. La dépravation des habitants de ce pays rappelait les monstruosités des siècles antédiluviens. Satan régnait en maître et se faisait adorer sous le nom de dieu du feu. Il était représenté par une statue de bronze incandescente, à laquelle on dévouait chaque jour des enfants pour offrande. À cette horrible et sanglante divinité, les Chananéens avaient donné une compagnie céleste, cette fameuse et infâme Astarté ou Astaroth phénicienne, la Mylitta des Babyloniens, dont les bois sacrés couvraient le sol de la Palestine et sous les ombrages desquels furent commises tant d'infamies et d'impudicités. Saint Michel se servit de l'épée de Josué, de Gédéon et de tant d'autres pour châtier ces nations dépravées et les refouler peu à peu sur le territoire africain, où elles ont vécu portant toujours le caractère de la réprobation.
Il n'entrait pas dans le plan divin que saint Michel chassât immédiatement Satan loin des frontières d'Israël. Il fallait montrer, par l'exemple de ce peuple tour à tour prévaricateur et tour à tour repentant, que le péché seul fortifie la puissance du démon sur le monde, mais que ce pouvoir quelque grand et quelque fort qu'il soit, est bientôt brisé sitôt que nous avons appelé l'Ange de Dieu à notre secours. Que de peuples en effet Satan arma contre Israël ! C'étaient les Moabites, les Madianites, les Philistins, les Ammonites, les Amalécites et des multitudes sans nombre ; ils réussirent même parfois à lui imposer leur tyrannique domination et à le conduire aux pieds de Baal pour offrir à cette divinité un encens sacrilège. Mais le lendemain l'Archange protecteur suscitait un homme et l'envoyait briser l'idole impie, renverser l'autel, et mettre le feu au bois sacré qui l'entourait (Juges, ch. VI). Satan était vaincu et ses projets anéantis.
C'est à chaque page de nos saints Livres que nous pouvons constater l'antagonisme de Satan contre saint Michel dans la personne du peuple juif. Pendant que Moïse chargeait la tribu de Lévi de tout ce qui concernait le culte divin, Lucifer établissait lui aussi des prêtres pour ses idoles, et se faisait offrir des sacrifices, dont il déterminait la matière et réglait les cérémonies. Comme Dieu, il voulait avoir son sanctuaire ou plutôt ses sanctuaires où il rendait ses oracles. Mais combien de fois l'Archange de Dieu confondit l'imposture des prêtres de Baal, et fit tomber sur eux le feu du ciel ! Combien de fois il perdit les prophètes de mensonge qui venaient pour détruire l'œuvre des vrais prophètes de Jéhovah !
Jérusalem était la capitale du Peuple choisi ; c'était la Ville sainte par excellence, à la conservation de laquelle étaient attachée les destinées de la nation. Quel triomphe pour Satan si cette cité venait à tomber en son pouvoir ! — Dans ce but, il avait fondé après Ninive la grande, la voluptueuse, la terrible Babylone. Cette cité était devenue par ses lois, par son luxe, par ses richesses, par sa cruauté, par sa monstrueuse idolâtrie, la rivale implacable et la sanglante parodie de la Jérusalem du vrai Dieu. Ce fut un choc immense que celui de ces deux villes rivales. Babylone fut tour à tour vaincue et victorieuse ; vaincue par le bras invincible de l'Archange qui exterminait ses guerriers et ses généraux ; victorieuse quand les crimes de Juda appelaient le châtiment. Enfin, un jour que l'iniquité était montée à son comble, Jérusalem tomba ; le temple fut détruit et les habitants emmenés en captivité. Satan entonnait sur les ruines fumantes de la Ville-sainte un chant de victoire.
Mais ce n'était pour l'enfer qu'un triomphe passager. Cette longue et dure captivité de Babylone devait convertir le peuple juif ; car parmi les moyens les plus propices pour ramener à Dieu, il faut compter la souffrance. « La tribulation, a dit un saint Père, ouvre l'oreille du cœur, qui trop souvent se ferme au milieu des prospérités de ce monde. » Rien n'est plus vrai ; aucun peuple n'a montré la réalisation de cette parole comme le peuple juif. À peine est-il dans la prospérité, à peine ses ennemis, ministres des vengeances divines, ont-ils cessé de faire peser sur lui un joug accablant, qu'il oublie son Dieu et retourne à l'idolâtrie. Mais lorsqu’une extrême misère est venue fondre sur lui, il s'arrête, il considère l'énormité de ses crimes, les confesse à la face de son Dieu et va se jeter dans les bras de la miséricorde. Aussi l'existence des Juifs pendant près de dix-sept siècles, c'est-à-dire depuis le passage de la mer Rouge jusqu'à l'avènement de Jésus-Christ, n'est-elle qu'une longue alternative de succès et de défaites, de prospérités et de revers, selon que ce peuple servait Dieu ou s'en éloignait. C'est ainsi que saint Michel se montrait protecteur de son peuple autant lorsqu'il le laissait vaincre que lorsqu'il remportait pour lui les plus grandes victoires.
Tel il nous apparaît pendant cette longue et dure captivité de Babylone. Quand Israël est converti, il veut que ce peuple sache que c'est par « son secours qu'ont été levés tous les obstacles au retour dans la patrie (Dan., X). » Il intercède pour Jérusalem déserte et opprimée, et il annonce que bientôt cette ville regorgera d'habitants. C'est le prophète Zacharie qui est chargé de publier cette heureuse nouvelle (Zacharie, ch. I. « L'ange adressa au Tout-Puissant cette prière : « Dieu des armées, jusques à quand refuserez-vous vos miséricordes à Jérusalem et aux villes de Juda qui vous ont offensé ? Voici la 70e année prédite par Jérémie. » — Jéhovah répondit à l'ange par des paroles de clémence et de consolation. — « L'ange avait un cordeau à la main, comme ont ceux qui mesurent. Je lui dis : Où allez-vous ? — Je vais mesurer Jérusalem pour voir quelle est sa largeur et sa longueur. » — Et un autre ange vint dire : « Jérusalem sera tellement peuplée qu'elle ne sera plus environnée de murailles à cause de la multitude qui sera en elle. Je lui serai moi-même, dit le Seigneur, un mur de feu qui l'environnera, et j'établirai ma gloire au milieu d'elle. »). »
Cette fois encore Satan sera vaincu, et bientôt retentira dans le monde ce grand cri qu'avait entendu Isaïe : « Babylone est tombée ; elle est tombée ; et toutes les images de ses dieux ont été brisées contre terre (Isaïe, ch. XXI, 9). »
La nouvelle Jérusalem était à peine reconstruite, le nouveau temple était à peine relevé que l'enfer renouvelait ses attaques avec une fureur sans égale pour les renverser et de nouveau y établir sa domination. À la place de Babylone, il faisait de Rome sa capitale et élevait près de Sichem, sur le mont Garizim, un temple qui devait être dans sa pensée, rival de celui de Jérusalem. Les dernières années de l'existence d'Israël furent passées dans des guerres acharnées contre les différents empires qui voulaient établir sur ce peuple leur domination. On vit alors une poignée de soldats généreux, conduits par des hommes de ceux tels que les Machabées, combattre contre des multitudes innombrables pour obtenir et conserver leur indépendance. Les autels de Satan tombèrent à Jérusalem et à Samarie sous les coups de ceux qui avaient inscrit sur leur drapeau la devise de saint Michel, et que l'Archange conduisait à la victoire. Cependant on apprit un jour que le peuple romain était seul maitre du monde et que la Palestine ne formait plus qu'une province de ce vaste empire. Lucifer peut alors croire qu'il avait triomphé de Dieu et de son Archange ; mais il devait bientôt reconnaitre qu'il s'était trompé et que ce qu'il espérait devoir lui donner l'empire du monde devait préparer le règne de Jésus-Christ. Une fois encore il devait être vaincu par son puissant rival lequel devait lui enlever Rome sa capitale avec tous les peuples qui en dépendaient pour les donner à l'Église de Dieu. Tel est en résumé l'histoire du protectorat de saint Michel sur la synagogue.
Aussi les Juifs l'ont toujours reconnu pour leur ange protecteur, et aujourd'hui encore ils l'invoquent comme le plus ferme défenseur de leur nationalité contre toute espèce d'ennemis...
C'est en vain, peuple malheureux, que vous invoquez aujourd'hui celui qui vous donna autrefois des marques si sensibles de protection. Vous n'êtes plus son peuple depuis le jour où vous avez tué Celui qui est la Vérité. De nombreuses nations, venues des quatre vents du ciel, ont été appelées à votre place, pour former les protégés de l'Archange. Entrez dans le giron de celle qui veut être votre mère et vous retrouverez votre protecteur.

(Saint Michel Archange, Protecteur de l’Église et de la France, Sa lutte avec Lucifer dans le passé, le présent et l'avenir, ses apparitions et son culte, Abbé Eugène Soyer, 1879)


Reportez-vous à Saint Michel, ange protecteur de l'Église, Sur la terre comme dans le ciel, saint Michel vient avec ses anges combattre Lucifer et ses légions perverses, et prendre soin des élus, Saint Michel, premier des anges, Michael ? sens de ce mot, titre de gloire pour celui qui l'a prononcé, Les Anges dans l'épreuve, Le combat de Saint Michel contre Satan continue sur terre, Quelles sont les plus célèbres apparitions des Anges dans l'Ancien Testament ?, De l'amour que les Saints Anges portent aux hommes, L'Ange à la garde duquel nous sommes confiés, Quels sont les plus excellents parmi les chœurs des Anges ?, Les saints Anges sont-ils bien nombreux ?, Sous quels traits les saintes Écritures nous représentent-elles les saints Anges ?, Prière à saint Michel Archange, Du culte et de la vénération qui est due à l'Archange Saint Michel, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Neuvaine à Saint MichelDu combat des bons Anges contre les mauvaisMéditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Pieuses invocations à l'Ange Gardien, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Chapelet à Saint Michel Archange, Litanie de Saint Gabriel Archange, Prière à Saint Gabriel Archange, Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Prière à Saint Raphaël Archange, Litanie de Saint Raphaël Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Lecture du livre de Tobie (12, 7-15) : S'il est bon de tenir cachés les secrets des rois, c'est un honneur que de faire connaître et proclamer les œuvres de Dieu, Méditation pour le 3 Septembre, Saint Raphaël conduisant le jeune Tobie, Manière dont les Anges Gardiens s'acquittent de leurs fonctions envers les hommes, Les Saints Anges, fidèles Gardiens des Temples, Les saints Anges Gardiens montrent le chemin du salut, Apprenez de votre bon Ange la science du salut, De la Dévotion aux saints Anges et de l'esprit d'une Association en leur honneur, C'est en tout temps qu'on a invoqué dans l'Église les Anges et les Martyrs, De l'Excellence de la nature Angélique, La  grâce des hommes, quoique inférieure à celle des Anges, a des avantages qui la relèvent infiniment, De la principale occupation des Anges, qui est de louer Dieu, et de leur Nombre, Saint Raphaël, Modèle de l'Ange gardien préposé à la garde de chaque hommeConfiance de Saint Jean-François Régis en la protection de son Ange gardienDu grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers les saints Anges, saint Joseph et les autres Saints ; Voyage de piétéSermon du Saint Curé d'Ars pour la Fête des Saints Anges Gardiens : Les anges de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Méditation pour le 2 septembre, Sur les Saints Anges GardiensDes exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Quels exercices de piété prescrivez-vous à l'honneur des Anges ?Méditation pour le 1er septembre, Les Saints Anges Gardiens, Consécration à tous les Saints Anges, Prières à tous les Saints Anges, Oraison aux neuf Chœurs des saints Anges, Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du Purgatoire, en l'honneur des saints Anges, Pratiquer quelque vertu, ou s'abstenir de quelque vice en l'honneur des Saints Anges, Avoir une grande confiance en la protection des saints Anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels et spirituels, Autres pratiques pour honorer plus spécialement les saints Anges, et célébrer les fêtes avec tous les respects possibles, Faire des neuvaines en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, Chapelet du Saint Ange gardien, Converser intérieurement avec les saints Anges, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La réalité des apparitions angéliques, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Tous les hommes sont assistés des Saints Anges, Les Saints Anges nous assistent dans les choses temporelles, Les perfections admirables de ces sublimes intelligences, Les Saints Anges font tout ce qui peut se faire pour le bien des hommes, Litanie aux Saints Anges Gardiens, Discernement des esprits, et Les Anges, princes et gouverneurs de la grande cité du bien.












 

vendredi 23 avril 2021

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, PREMIÈRE PARTIE, Leçon XXXIX : Le Messie prédit, Prophéties d'Isaïe


ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE


PREMIÈRE PARTIE


Contenant l'histoire et l'explication de la religion


XXXIXe LEÇON


LE MESSIE PRÉDIT

PROPHÉTIES D'ISAÏE

(AV. J.-C 721)



Q. Que devint le royaume d'Israël après la séparation ?
R. Après la séparation, le royaume d'Israël tomba presque tout entier dans l'idolâtrie et fut détruit par Salmanazar, roi d'Assyrie, qui emmena les dix tribus captives à Ninive : il avait duré deux cent cinquante-quatre ans.

Q. Que Dieu avait-il fait pour prévenir sa ruine ?
R. Pour prévenir sa ruine, Dieu lui avait envoyé des Prophètes, entre autres Élie et Élisée, qui conservèrent dans la vraie Religion un certain nombre d'Israélites.

Q. Que devint le royaume de Juda ?
R. Le royaume de Juda demeura plus fidèle au Seigneur ; néanmoins il tomba aussi dans l'idolâtrie ; mais il n'y persévéra point, grâce aux Prophètes que Dieu lui envoya et au nombre desquels était Isaïe.

Q. Qui était Isaïe ?
R. Isaïe, le second Prophète du Messie, était issu de la race royale de David. Il prophétisa environ 700 ans avant Notre-Seigneur, et fut scié en deux par l'ordre du roi Manassès, à qui il avait reproché ses impiétés.

Q. Quels événements prochains annonce-t-il ?
R. Pour prouver aux Juifs la vérité de ses prophéties touchant le Rédempteur, il leur annonce trois événements plus rapprochés ; 1° la délivrance de Jérusalem, assiégée par deux rois ennemis ; 2° la défaite de Sennachérib ; 3° la ruine de Jérusalem par Nabuchodonosor.

Q. Qu'annonce-t-il du Messie ?
R. Il annonce que le Messie convertira les nations idolâtres ; qu'il naîtra d'une mère toujours vierge ; qu'il sera adoré par des rois dans son berceau, et qu'il aura un précurseur qui préparera le peuple à le recevoir.

Q. Qu'annonce-t-il encore ?
R. Il annonce encore que le Messie guérira miraculeusement une foule de malades ; qu'il mourra entre des scélérats, sans même ouvrir la bouche pour se plaindre ; qu'il donnera volontairement sa vie pour expier nos péchés ; qu'il régnera sur le monde ; que son sépulcre sera glorieux, et que l'Église, son épouse, lui donnera d'innombrables enfants. Ces traits du Messie, marqués par Isaïe, conviennent tous à Notre-Seigneur ; ils ne conviennent qu'à lui : Notre-Seigneur est donc véritablement le Messie prédit par Isaïe.


Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, j'écouterai avec respect le catéchisme.


Reportez-vous à Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du Messie, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, Melchisédech, Leçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie, Leçon XXV : Le Messie promis et figuré, Jacob, Sixième Figure du Messie, Leçon XXVI : Le Messie promis et figuré, Joseph, Septième Figure du Messie, Leçon XXVII : L'Agneau pascal, Huitième Figure du Messie, Leçon XXVIII : La Manne, Neuvième Figure du Messie, Leçon XXIX : Les sacrifices et le serpent d'airain, Dixième et onzième Figure du Messie, Leçon XXX : Moïse, Douzième Figure du Messie, Leçon XXXI : Josué, Treizième Figure du Messie, Leçon XXXII : Gédéon, quatorzième Figure du Messie, Leçon XXXIII : Samson, Quinzième Figure du Messie, Leçon XXXIV : Sixième Promesse du Messie, Leçon XXXV : David, Seizième Figure du Messie, Leçon XXXVI : Salomon, Dix-septième Figure du Messie, Leçon XXXVII : Jonas, Dix-huitième Figure du Messie, Leçon XXXVIII : Le Messie prédit, Prophéties de David, Leçon XL : Le Messie prédit, Prophéties d'Osée, de Michée, de Joël et de Jérémie.














jeudi 22 avril 2021

Il n'y a point de Vertu solide sans l'Humilité : elle est le fondement de toutes les autres Vertus



Saint Cyprien remarque que l'humilité est le fondement de la sainteté. Saint Jérôme ajoute, que c'est la première vertu des Chrétiens. Saint Bernard l'appelle le fondement et la gardienne des vertus : tous trois conviennent enfin que cette vertu est le fondement et la base de toutes les autres. Saint Grégoire la nomme tantôt la maitresse et la mère, tantôt la racine et la source des vertus chrétiennes. Cette métaphore prise de la racine des plantes, semble très-juste ; elle en fait connaître plus particulièrement les Propriétés et les caractères. Car premièrement, dit Saint Grégoire, comme une fleur tire toute sa fraîcheur et sa beauté de la racine, et qu'elle se fane bien tôt dès qu'elle en est séparée ; de même aussi, quelque vertu que l'on ait acquise, si on la détache de la racine de l'humilité, elle se flétrit aussitôt et se dessèche entièrement : il y a plus ; comme la racine est enfoncée en terre, qu'elle est exposée à être continuellement foulée aux pieds des passants, qu'elle n'a d'elle-même ni beauté, ni odeur agréable, et qu'elle est cependant le principe de la vie et de la nourriture de la plante ; aussi l'humilité fait qu'un Chrétien qui est humble, aime à être pour ainsi dire, caché sous terre, à être foulé aux pieds, à être méprisé : cette vertu fuit l'éclat et ne cherche que l'obscurité de la retraite. C'est elle néanmoins qui conserve, dans celui qui est humble de cœur, toutes les autres vertus, qui leur fait prendre chaque jour de nouveaux accroissements. Enfin, de même qu'un arbre ne profite, qu'il ne subsiste longtemps, et qu'il ne porte de fruits qu'autant qu'il est bien pourvu en racines ; et qu'il ne produira des fruits durables et abondants, qu'à proportion que ses racines auront pénétré bien avant dans la terre, suivant les paroles d'Isaïe : Il poussera des racines en bas, et le haut portera du fruit ; de même aussi, il est nécessaire pour que les autres vertus profitent solidement dans un cœur, qu'elles s'y conservent et qu'elles y fructifient ; il est nécessaire que l'humilité y soit bien enracinée, plus elle y aura jeté de profondes racines, plus les autres vertus s'y étendront, plus elles s'y fortifieront chaque jour. En un mot, pour conclure par où nous avons commencé cet article, l'humilité, selon la doctrine de tous les Saints, est la source, le fondement et la racine de toutes les vertus ; et l'orgueil, suivant les paroles du Sage, est le principe et l'origine de tous les péchés.
Vous aspirez aux grandes choses, dit Saint Augustin, commencez par les moindres : vous désirez donner une grande élévation à un bâtiment, songez premièrement au fondement de l'humilité. On creuse les fondements à proportion de la charge qu'on veut donner au bâtiment ; et plus on lui veut donner d'élévation, plus les fondements en doivent être solides et profonds. Ainsi vous ne pouvez parvenir à élever l'édifice de la perfection évangélique que vous vous êtes proposé d'établir en vous, qu'à proportion de la profondeur et de la solidité que vous donnerez aux fondements de l'humilité.

(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)


Reportez-vous à Principales Vertus dont l'Humilité est le fondementExcellence et nécessité de l'Humilité, Prière pour demander l'humilité, Prière pour obtenir l'humilité, l'exemple de Saint Robert Bellarmin et de Saint Ignace, et comment acquérir cette vertu, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Humilité de M. Vianney, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Des vertus de Marie : l'humilité, De la merveilleuse humilité du séraphique saint François, Litanies de l'humilité, Méditation sur les effets de l'orgueil, Méditation sur l'humilité des Saints, Méditation sur la pratique de l'humilité Chrétienne, Méditation sur les avantages de l'humilité Chrétienne, La Crèche, Sur ces paroles : Vous avez tiré votre parfaite louange de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle. (Psaume 8), De deux sortes de Mortifications, De la nécessité de la Mortification : En quoi elle consiste, Sur Jésus-Christ, L'intérieur de Marie, De l'enfance spirituelle, et De la paix de l'âme.