« Méditations sur les principaux mystères de la Très Sainte Vierge Marie », Extrait :
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| Érection de la croix (Gustave Doré) |
COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
Ô vous tous qui passez par ce chemin, considérez et voyez s’il est une douleur pareille à celle que j'éprouve.
I. Prélude. — Me représenter encore Marie debout au pied de la croix de Jésus.
Il. Prélude. — Cœur de Marie, le plus tendre, le plus affligé et le plus généreux de tous les cœurs, apprenez-moi à sanctifier toutes mes peines en les unissant comme vous aux souffrances de mon divin Maître.
I. Point. — Le cœur affligé de Marie est la consolation et l'appui de ceux qui souffrent.
Si le cœur de Marie, si conforme à celui de Jésus son divin Fils, est pénétré pour nous de la charité la plus tendre, et si dans tous les temps nous pouvons recourir à cette très sainte Mère avec une entière confiance, c’est surtout lorsque nous souffrons que son amour pour nous semble prendre un caractère plus doux et plus maternel encore. Nous n’avons pas, dit saint Paul, un médiateur qui ne sache point compatir à nos misères, puisque s'étant fait homme comme nous, il a voulu lui-même les ressentir. Ces paroles peuvent bien s'appliquer à Marie , en gardant les proportions convenables. Marie, dont l'âme a été si douloureusement transpercée sur le Calvaire, sait ce que c’est que la souffrance, et surtout la souffrance du cœur ; elle comprend, elle adoucit tous les genres d’afflictions lorsqu’on s'adresse à elle pour obtenir consolation, force et courage. Ô Marie ! inspirez-moi toujours la pensée de recourir à vous dans mes peines, d’aller les déposer dans votre sein ; soyez, après Jésus, votre adorable Fils, le plus cher objet de ma confiance et ma plus douce consolation.
II. Point. — Le Cœur affligé de Marie est le modèle de ceux qui souffrent.
Quelles grandes et touchantes leçons m'offre la Mère de mon divin Sauveur souffrant avec lui au pied de sa croix ! Elle endure le plus inconcevable martyre ; mais la soumission, le calme de son âme, ne peuvent en être troublés ; elle accepte par amour toutes ses souffrances, et son Cœur, fixé à la croix par les mêmes clous qui y attachent son divin Fils, s'offre avec lui comme victime pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Les titres glorieux de disciple de Jésus-Christ et d'enfant de Marie que j’ai l’honneur .de porter, m’imposent l'obligation de retracer en moi les vertus que cette Mère de douleurs pratique sur le Calvaire. Toutes les peines que la divine Providence me ménage ont pour but de m'unir au Cœur de mon divin Sauveur, de procurer sa gloire et d'attirer sur moi ses faveurs les plus précieuses ; elles sont encore souverainement efficaces pour attirer les grâces du salut sur les âmes qui me sont chères. Je dois donc à l'exemple de Marie, adorer les divins décrets dans les afflictions qui me sont envoyées, et m'unir, en les acceptant à Jésus crucifié. Obtenez-moi, ô Marie, la grâce de comprendre cette grande, cette importante leçon, et de m'y conformer tous les jours de ma vie.
COLLOQUE avec Marie désolée. — Lui rendre mes hommages de vénération et d'amour ; la supplier de m'obtenir la grâce de m'unir dans toutes mes peines au cœur de Jésus et au sien, pratiquant avec fidélité la résignation, la patience, la conformité à la volonté divine, et souffrant de bon cœur pour la gloire de Dieu, le salut des âmes et ma propre sanctification.
RÉSOLUTIONS. — M'unir, dans tout ce que j'aurai à supporter, aux souffrances de Jésus et de Marie.
BOUQUET spirituel. — Cœur de Marie, consolation des affligés, priez pour moi.
Prière. — Ô la plus désolée de toutes les mères ! quel glaive terrible a pénétré votre âme ! Tous les coups de Jésus sont tombés sur vous, toutes ses douleurs vous ont abattue, toutes ses plaies vous ont déchirée ; mais surtout le dernier adieu qu'il vous adressa rouvrit toutes vos blessures, et quand vous lui vîtes rendre le dernier soupir, quelle force surnaturelle vint donc soutenir votre âme ? Ô Mère d‘amour et de douleur ! faites que j’aime et que je souffre à votre exemple. Reine des martyrs, donnez-moi part à votre martyre. L’amour vous a donné la croix, faites que la croix me donne l'amour ; et si pour aimer il faut souffrir et mourir, obtenez-moi la grâce d’aimer tout ce qui vient de Dieu, jusqu’à la souffrance et à la mort. Ainsi soit-il.
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