LE LUNDI DE LA PREMIÈRE SEMAINE DE CARÊME
Jour de crainte
PRATIQUE
À votre réveil, imaginez-vous entendre cette trompette et cette voix tonnante qui appellent tous les hommes du sommeil de la mort. Écoutez ces paroles terribles : Levez-vous, morts, et venez au jugement. Sortez de votre lit comme de votre tombeau avec cette pensée effrayante. À chaque action que vous ferez, demandez-vous à vous-même ce que Dieu en pense, et si elle ne sera point répréhensible au jour du jugement, et faites-la avec la même droiture que vous voudriez l'avoir faite alors.
MÉDITATION
Quand le fils de l'homme viendra pour juger les vivants et les morts, il séparera les prédestinés d'avec les réprouvés ; il mettra ceux-là à la droite, et ceux-ci à la gauche, comme un pasteur sépare les moutons d'avec les boucs. Il dira aux justes : « venez, les bénis de mon père, venez posséder le royaume qui vous est préparé ; et aux impies : Retirez-vous de moi, maudits. » Et ceux-là iront dans le ciel, et ceux-ci, dans les flammes éternelles. Voilà les paroles de Jésus-Christ ! (Matth., 15)
1er point. Colère de mon Dieu, que vous êtes redoutable ! Jugement dernier, que vous êtes terrible ! Condition du pécheur, que vous serez alors triste et déplorable ! Prenons donc toutes les précautions pour éviter les malheurs dont nous sommes menacés par la bouche du Dieu même qui sera notre juge, et qui ne nous menace à présent que parce qu'il nous aime et qu'il veut être notre Sauveur. Craignons ce jour terrible, afin de nous mettre en état de ne pas craindre alors. Ces vérités dans la bouche de saint Paul firent autrefois trembler un païen, et il serait bien surprenant qu'étant annoncées aux chrétiens, elles ne leur inspirassent pas de la crainte. Préparons-nous à ce jugement, afin que notre Sauveur nous mettant à sa droite, nous ayons le bonheur d'entendre ces paroles : « Venez, les bénis de mon Père, venez prendre possession du royaume qui vous est préparé dès le commencement du monde. »
2e point. Les impies iront dans un supplice éternel, et les justes dans la vie éternelle. Voilà le terrible dénouement de ce grand jour de crainte ! Prosternés en esprit devant le redoutable tribunal de Dieu, sous les yeux de ce juge éclairé et inflexible, fouillez dans le plus secret de votre cœur ; pesez toutes vos pensées, tous vos désirs et toutes vos actions au poids du sanctuaire. Entrez ici dans le sentiment de saint Jérôme, qui menait une vie affreuse à la sensualité, et qui cependant disait : Je frémis, Seigneur, quand je vois ce livre ouvert, où ma sentence est écrite en caractères ineffaçables, et que je vous vois la balance à la main : d'un côté sont mes péchés, hélas ! en trop grand nombre ; de l'autre sont mes bonnes œuvres : mais, hélas ! où sont-elles ? Votre bras, Seigneur, va lever cette redoutable balance ; et celui des deux côtés qui l'emportera sera l'arrêt d'une éternité bienheureuse ou malheureuse (D. Hier. Ep. 31). Demandez-vous à vous-même si vos vertus l'emporteront ou si vos péchés ne feront pas un poids énorme pour vous précipiter dans le lieu de ténèbres et de supplices éternels.
SENTIMENTS
Assistez en esprit, ô mon âme ! au jugement d'un réprouvé, et craignez son triste sort. Voyez ce juge impitoyable, qui lui prononce d'une voix foudroyante son arrêt de mort éternelle, et qui le rejette et repousse avec indignation de sa face adorable, pour être livré aux démons et aux flammes dévorantes qui ne s'éteindront jamais. Jetez ensuite les yeux sur ce misérable réprouvé : voyez-le confus, désespéré, dans la cruelle impuissance de se donner la mort et de s'anéantir soi-même, environné d'abîmes épouvantables où la colère de Dieu va le précipiter sans espérance et sans ressource. Que votre jugement est terrible, ô mon Dieu ! et que votre justice est redoutable ! Ah ! n'entrez pas en jugement avec moi ; je m'avoue coupable, et je suis prêt à me punir moi-même sans m'épargner. Sauvez, ô mon Dieu ! ce pécheur que vous avez bien voulu racheter de votre sang, et faites-moi entendre dans ce jour terrible ces agréables paroles : « Venez, les bénis de mon Père, venez posséder le royaume que je vous ai préparé dès le commencement du monde. »
SENTENCES
Qui peut connaître, Seigneur, la puissance de votre colère, et en comprendre toute l'étendue (Psalm. 89) ?
Malheur même à la vie louable d'un chrétien, si vous le jugez, Seigneur, sans y appeler votre miséricorde (D. Aug. in Psalm. 100).
RÉFLEXIONS
Tristesse de Jésus-Christ
Il fallait que la tristesse de Jésus-Christ fût extrême, puisqu'elle arracha de sa bouche cette plainte douloureuse : « Mon âme est triste jusqu'à la mort. » Comment cet adorable Sauveur ne sera-t-il pas accablé de tristesse dans le jardin des oliviers, puis qu'il se voit dans la plus déplorable solitude, dans le plus fâcheux et le plus universel délaissement qui fût jamais ? Tout concourt à augmenter sa peine, et à la rendre insupportable à tout autre qu'à un Dieu. Il a un Père qu'il aime infiniment, et dont il est aimé de même ; mais il ne l'écoute point, et l'abandonne à la fureur de ses ennemis, quoique ce Fils souffrant le prie avec des larmes de sang. Ses disciples sont des lâches qui dorment quand il faut le consoler, qui fuient quand il faut le défendre, ou qui le trahissent indignement. Son cœur est ingénieux à augmenter sa tristesse ; il s'y livre lui-même, et, par l'excès de son amour pour nous, il ne se laisse de force qu'autant qu'il lui en faut pour ne pas succomber à son excessive tristesse.
Entrons dans les sentiments de cette tristesse ; nous y sommes intéressés, puisque nos péchés en sont la cause. Attristons-nous avec Jésus souffrant, pour mériter de participer un jour à la joie de Jésus glorieux.
PRIÈRE
Instruisez-nous, éclairez-nous, convertissez-nous, ô Dieu des miséricordes ! pénétrez nos cœurs d'une juste crainte, et par elle conduisez-nous au véritable amour. Que les abstinences et les jeûnes de cette sainte quarantaine nous servent de sauvegarde contre votre redoutable jugement, et que nous méritions alors d'être mis à votre droite et de posséder votre royaume éternel. Nous vous en prions par les mérites de Jésus-Christ, votre Fils et notre Seigneur.
Reportez-vous à Méditation sur le Carême : Jésus ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ au Jardin des Olives, Méditation sur la trahison de Judas, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ : Jésus devant Caïphe y reçoit un soufflet, Jésus-Christ exposé dans le prétoire aux dérisions et aux insultes des serviteurs du grand Prêtre, Jésus-Christ flagellé, Méditation pour le Lundi Saint, Méditation pour le Mardi Saint, Méditation pour le Mercredi Saint, Méditation pour le Jeudi Saint, Méditation pour le Vendredi Saint, Méditation pour le Samedi Saint, La Passion corporelle de Jésus expliquée par un chirurgien, Méditation pour le Dimanche des Rameaux, Méditation pour le lundi de la Passion, Méditation pour le mardi de la Passion, Méditation pour le mercredi de la Passion, Méditation pour le Dimanche de la Passion, Méditation pour le vendredi de la Passion, Méditation pour le samedi de la Passion, Méditation pour le vendredi de la quatrième semaine de Carême, Réflexion sur la flagellation de Notre-Seigneur Jésus-christ, Méditation pour le Samedi après les Cendres, Méditation pour le Jeudi de la Passion, Litanies de la Passion, Méditation pour le premier dimanche de Carême, Méditation pour le Mardi de la première semaine de Carême, Méditation pour le mercredi de la première semaine de Carême, Méditation pour le jeudi de la première semaine de Carême, Méditation pour le vendredi de la première semaine de Carême, Méditation pour le Lundi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le mardi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le jeudi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le vendredi de la deuxième semaine de Carême, L'Année liturgique avec Dom Guéranger : Le Troisième Dimanche de Carême, Méditation pour le Mardi de la troisième semaine de Carême, Méditation pour le quatrième Dimanche de Carême, Discours sur les douleurs de Marie, Méditation pour le vingt-troisième jour de décembre, Jésus maudit ce que le monde estime et L'institution du Carême et la manière dont les premiers chrétiens le passaient.
Jour de crainte
PRATIQUE
À votre réveil, imaginez-vous entendre cette trompette et cette voix tonnante qui appellent tous les hommes du sommeil de la mort. Écoutez ces paroles terribles : Levez-vous, morts, et venez au jugement. Sortez de votre lit comme de votre tombeau avec cette pensée effrayante. À chaque action que vous ferez, demandez-vous à vous-même ce que Dieu en pense, et si elle ne sera point répréhensible au jour du jugement, et faites-la avec la même droiture que vous voudriez l'avoir faite alors.
MÉDITATION
Quand le fils de l'homme viendra pour juger les vivants et les morts, il séparera les prédestinés d'avec les réprouvés ; il mettra ceux-là à la droite, et ceux-ci à la gauche, comme un pasteur sépare les moutons d'avec les boucs. Il dira aux justes : « venez, les bénis de mon père, venez posséder le royaume qui vous est préparé ; et aux impies : Retirez-vous de moi, maudits. » Et ceux-là iront dans le ciel, et ceux-ci, dans les flammes éternelles. Voilà les paroles de Jésus-Christ ! (Matth., 15)
1er point. Colère de mon Dieu, que vous êtes redoutable ! Jugement dernier, que vous êtes terrible ! Condition du pécheur, que vous serez alors triste et déplorable ! Prenons donc toutes les précautions pour éviter les malheurs dont nous sommes menacés par la bouche du Dieu même qui sera notre juge, et qui ne nous menace à présent que parce qu'il nous aime et qu'il veut être notre Sauveur. Craignons ce jour terrible, afin de nous mettre en état de ne pas craindre alors. Ces vérités dans la bouche de saint Paul firent autrefois trembler un païen, et il serait bien surprenant qu'étant annoncées aux chrétiens, elles ne leur inspirassent pas de la crainte. Préparons-nous à ce jugement, afin que notre Sauveur nous mettant à sa droite, nous ayons le bonheur d'entendre ces paroles : « Venez, les bénis de mon Père, venez prendre possession du royaume qui vous est préparé dès le commencement du monde. »
2e point. Les impies iront dans un supplice éternel, et les justes dans la vie éternelle. Voilà le terrible dénouement de ce grand jour de crainte ! Prosternés en esprit devant le redoutable tribunal de Dieu, sous les yeux de ce juge éclairé et inflexible, fouillez dans le plus secret de votre cœur ; pesez toutes vos pensées, tous vos désirs et toutes vos actions au poids du sanctuaire. Entrez ici dans le sentiment de saint Jérôme, qui menait une vie affreuse à la sensualité, et qui cependant disait : Je frémis, Seigneur, quand je vois ce livre ouvert, où ma sentence est écrite en caractères ineffaçables, et que je vous vois la balance à la main : d'un côté sont mes péchés, hélas ! en trop grand nombre ; de l'autre sont mes bonnes œuvres : mais, hélas ! où sont-elles ? Votre bras, Seigneur, va lever cette redoutable balance ; et celui des deux côtés qui l'emportera sera l'arrêt d'une éternité bienheureuse ou malheureuse (D. Hier. Ep. 31). Demandez-vous à vous-même si vos vertus l'emporteront ou si vos péchés ne feront pas un poids énorme pour vous précipiter dans le lieu de ténèbres et de supplices éternels.
SENTIMENTS
Assistez en esprit, ô mon âme ! au jugement d'un réprouvé, et craignez son triste sort. Voyez ce juge impitoyable, qui lui prononce d'une voix foudroyante son arrêt de mort éternelle, et qui le rejette et repousse avec indignation de sa face adorable, pour être livré aux démons et aux flammes dévorantes qui ne s'éteindront jamais. Jetez ensuite les yeux sur ce misérable réprouvé : voyez-le confus, désespéré, dans la cruelle impuissance de se donner la mort et de s'anéantir soi-même, environné d'abîmes épouvantables où la colère de Dieu va le précipiter sans espérance et sans ressource. Que votre jugement est terrible, ô mon Dieu ! et que votre justice est redoutable ! Ah ! n'entrez pas en jugement avec moi ; je m'avoue coupable, et je suis prêt à me punir moi-même sans m'épargner. Sauvez, ô mon Dieu ! ce pécheur que vous avez bien voulu racheter de votre sang, et faites-moi entendre dans ce jour terrible ces agréables paroles : « Venez, les bénis de mon Père, venez posséder le royaume que je vous ai préparé dès le commencement du monde. »
SENTENCES
Qui peut connaître, Seigneur, la puissance de votre colère, et en comprendre toute l'étendue (Psalm. 89) ?
Malheur même à la vie louable d'un chrétien, si vous le jugez, Seigneur, sans y appeler votre miséricorde (D. Aug. in Psalm. 100).
RÉFLEXIONS
Tristesse de Jésus-Christ
Il fallait que la tristesse de Jésus-Christ fût extrême, puisqu'elle arracha de sa bouche cette plainte douloureuse : « Mon âme est triste jusqu'à la mort. » Comment cet adorable Sauveur ne sera-t-il pas accablé de tristesse dans le jardin des oliviers, puis qu'il se voit dans la plus déplorable solitude, dans le plus fâcheux et le plus universel délaissement qui fût jamais ? Tout concourt à augmenter sa peine, et à la rendre insupportable à tout autre qu'à un Dieu. Il a un Père qu'il aime infiniment, et dont il est aimé de même ; mais il ne l'écoute point, et l'abandonne à la fureur de ses ennemis, quoique ce Fils souffrant le prie avec des larmes de sang. Ses disciples sont des lâches qui dorment quand il faut le consoler, qui fuient quand il faut le défendre, ou qui le trahissent indignement. Son cœur est ingénieux à augmenter sa tristesse ; il s'y livre lui-même, et, par l'excès de son amour pour nous, il ne se laisse de force qu'autant qu'il lui en faut pour ne pas succomber à son excessive tristesse.
Entrons dans les sentiments de cette tristesse ; nous y sommes intéressés, puisque nos péchés en sont la cause. Attristons-nous avec Jésus souffrant, pour mériter de participer un jour à la joie de Jésus glorieux.
PRIÈRE
Instruisez-nous, éclairez-nous, convertissez-nous, ô Dieu des miséricordes ! pénétrez nos cœurs d'une juste crainte, et par elle conduisez-nous au véritable amour. Que les abstinences et les jeûnes de cette sainte quarantaine nous servent de sauvegarde contre votre redoutable jugement, et que nous méritions alors d'être mis à votre droite et de posséder votre royaume éternel. Nous vous en prions par les mérites de Jésus-Christ, votre Fils et notre Seigneur.
Reportez-vous à Méditation sur le Carême : Jésus ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ au Jardin des Olives, Méditation sur la trahison de Judas, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ : Jésus devant Caïphe y reçoit un soufflet, Jésus-Christ exposé dans le prétoire aux dérisions et aux insultes des serviteurs du grand Prêtre, Jésus-Christ flagellé, Méditation pour le Lundi Saint, Méditation pour le Mardi Saint, Méditation pour le Mercredi Saint, Méditation pour le Jeudi Saint, Méditation pour le Vendredi Saint, Méditation pour le Samedi Saint, La Passion corporelle de Jésus expliquée par un chirurgien, Méditation pour le Dimanche des Rameaux, Méditation pour le lundi de la Passion, Méditation pour le mardi de la Passion, Méditation pour le mercredi de la Passion, Méditation pour le Dimanche de la Passion, Méditation pour le vendredi de la Passion, Méditation pour le samedi de la Passion, Méditation pour le vendredi de la quatrième semaine de Carême, Réflexion sur la flagellation de Notre-Seigneur Jésus-christ, Méditation pour le Samedi après les Cendres, Méditation pour le Jeudi de la Passion, Litanies de la Passion, Méditation pour le premier dimanche de Carême, Méditation pour le Mardi de la première semaine de Carême, Méditation pour le mercredi de la première semaine de Carême, Méditation pour le jeudi de la première semaine de Carême, Méditation pour le vendredi de la première semaine de Carême, Méditation pour le Lundi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le mardi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le jeudi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le vendredi de la deuxième semaine de Carême, L'Année liturgique avec Dom Guéranger : Le Troisième Dimanche de Carême, Méditation pour le Mardi de la troisième semaine de Carême, Méditation pour le quatrième Dimanche de Carême, Discours sur les douleurs de Marie, Méditation pour le vingt-troisième jour de décembre, Jésus maudit ce que le monde estime et L'institution du Carême et la manière dont les premiers chrétiens le passaient.