Extrait
des Exercices spirituels selon l'Esprit de Saint François de Sales,
Pour les Pensionnaires de son Ordre de la Visitation Sainte Marie :
Nous réduisons ce troisième article à quelques avis qui méritent bien particulièrement votre attention.
1. Avis. Faites-vous connaître, dans les occasions, par votre attachement sincère à votre titre de chrétienne et de catholique. Ne vous mêlez point de disputer inconsidérément de religion ; mais que les gens qui vous fréquenteront, sachant que, si vous êtes assez prudente pour ne point faire le docteur, vous êtes assez instruite et assez décidée pour être inaccessible à tout ce qu'on pourrait vous dire contre la Religion et contre l'Église.
2. Avis. Servez Dieu avec les sentiments d'un enfant bien né pour le meilleur de tous les pères. On trouve encore des chrétiens qui le servent, mais comme un maître terrible, comme un Juge redoutable, ils ne l'ont jamais envisagé que la foudre à la main. De là ces défauts de confiance, cet abattement, cette pusillanimité, ces scrupules qu'ils éprouvent à son service. Voyez en Dieu un père, vous ne connaîtrez pas tout cela.
3. Avis. Servez Dieu hautement : et si l'humilité et la prudence vous font garder le secret pour des choses de surérogation, que le respect humain ne vous fasse jamais manquer à un devoir, et ne vous empêche pas de donner l'exemple que vous devez donner. Au reste ce respect humain n'aura sur vous d'empire que celui que vous lui donnerez, par une méprisable timidité. Dès que les ennemis de la piété s'apercevront que leurs discours ne font pas sur vous la plus légère impression, ils prendront le parti de se taire, et ne pourront s'empêcher de vous estimer.
4. Avis. Ne donnez point dans l'erreur qu'on reproche à bien des personnes pieuses, de faire consister la vertu dans de petites pratiques. Prenez-en une idée plus vraie, et en respectant toutes les pratiques de piété, même les plus légères, souvenez-vous que ce n'est pas en cela que consiste la vertu. Elle ne consistera jamais que dans le courage à se vaincre et à réprimer ses passions pour Dieu. Vous pourriez vous confesser souvent, faire beaucoup de prières et de communions, et avoir très-peu de vertu ; vous ne vous appliquerez pas constamment à vous vaincre sans devenir une Sainte.
5. Avis. Évitez une erreur bien commune encore chez les personnes qui aspirent à la sainteté, qui est de s'imaginer qu'elle doit consister dans des choses grandes et extraordinaires. Mettez la vôtre plus judicieusement dans l'accomplissement des devoirs de votre état, quel qu'il soit. N'y négligez pas ce qui n'est que de conseil ; mais songez d'abord à ce qui est de précepte. Que la piété soit pour vous un motif de remplir vos devoirs, avec toute la perfection dont ils sont susceptibles, et soyez persuadée que vous pouvez devenir une grande Sainte, en vous en tenant à cela, sans rien faire d'extraordinaire.
6. Avis. Rendez la vertu respectable, en évitant des défauts qui la déshonorent, lorsqu'ils se rencontrent chez des personnes d'ailleurs vertueuses. Quoi qu'en dise le monde, il peut y avoir de la vertu chez une grande jaseuse, chez une femme trop occupée de ses parures, trop prévenue en sa faveur, sujette à des inégalités et des caprices, chez une mère de famille économe jusqu'à un certain excès, chez un esprit inquiet et trop porté à se mêler des affaires d'autrui ; mais il faut avouer que ce ne seront jamais pareilles personnes qui rendront la vertu respectable.
7. Avis. Rendez la vertu aimable par votre manière de la pratiquer : qu'elle ne vous inspire ni esprit de censure, ni zèle amer. Qu'elle ne soit chez vous ni sombre, ni farouche, ni facile à scandaliser, ni ennemie des plaisirs innocents. Faites-vous une loi d'être du commerce le plus facile. Poussez la complaisance aussi loin que vous le permettra une religion éclairée. Que les personnes qui vivront avec vous, et les étrangers qui vous fréquenteront, puissent vous rendre le double témoignage d'être la personne la plus pieuse et en même temps la plus aimable.
8. Avis. Vous rendrez la vertu, non seulement respectable et aimable, mais en quelque sorte adorable, si elle a chez vous, pour caractère, la bonté et la bienfaisance. Qu'on ne puisse pas citer une personne à qui vous ayez fait la moindre peine, à moins que votre devoir ne vous y obligeât. Qu'on puisse montrer partout celles à qui vous aurez fait plaisir. Soyez généreuse selon votre fortune. Qu'un malheureux soit pour vous un objet respectable ; et qu'au défaut des secours que vous seriez hors d'état de lui donner, il soit sûr de trouver au moins en vous un cœur tendre et compatissant.
9. Avis. Si jamais, (triste supposition !) si jamais vous aviez le malheur de vous éloigner de Dieu, n'ayez pas au moins celui de vous faire illusion, et de vouloir vous justifier vos écarts. Respectez, même au milieu de vos égarements, les principes que vous ne suivriez plus. Ayez assez de droiture pour vous condamner vous-même. Regrettez les jours de votre innocence ; osez estimer et louer la vertu, dans le temps même que vous ne la pratiqueriez pas. Trop faible alors peut-être pour chercher le remède à votre mal, ne soyez jamais capable de recevoir, avec un sourire dédaigneux, une amie qui travaillerait à vous rappeler à vous-même. L'égarement du cœur peut mériter de la compassion ; l'égarement de l'esprit ne présente plus de ressource.
Reportez-vous à Prière à Dieu pour faire choix d'un état de vie, et connaître sa sainte volonté, N'embrassez un état que par des motifs dignes d'une Chrétienne, Comment Saint François de Sales sanctifiait ses vocations, Du vrai Religieux, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Abrégé de la vie de Saint François de Sales, Méditation sur le respect humain, De la conversation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Méditation sur les œuvres de piété faites par respect humain, Méditation sur les moyens de surmonter la faiblesse du respect humain, Méditation sur le crime du respect humain, Méditation sur les vertus qu'on exerce en pratiquant les devoirs de son état, Méditation sur l'application aux devoirs de son état, Méditation sur la fidélité que la Religion nous inspire à l'égard des devoirs de notre état, Méditation sur le mérite attaché à la pratique des devoirs de son état, Méditation sur le motif qui doit nous conduire dans la pratique des devoirs de notre état, Méditation sur les dangers propres de chaque état, Méditation sur l'observation des Lois de Dieu, Prière pour demander la victoire sur ses passions, Méditation sur la sainteté propre d'un Chrétien engagé dans le monde, Méditation sur le péché de scandale considéré dans ceux qui sont spécialement obligés d'édifier le prochain par leurs bons exemples, Méditation sur l'amour de la retraite, Méditation sur la confiance qu'un Chrétien doit avoir en la miséricorde de Dieu, Méditation sur les obstacles que le monde oppose à notre salut, Méditation sur l'obligation de mener une vie pénitente et mortifiée, Méditation sur la connaissance des vertus et des vices, Méditation sur le combat de la chair contre l'esprit, Méditation sur les petites actions de Vertu, Faites chaque action comme si elle devait être la dernière de votre vie, Méditation sur le rapport des actions à Dieu, Méditation sur les obligations attachées aux Charges et aux Dignités du monde, Méditation sur la différence des devoirs, Méditation sur les dangers du monde, Méditation sur la voie étroite, Méditation sur le discernement des bons et des mauvais exemples, Méditation sur la vigilance Chrétienne, Méditation sur les illusions de la fausse conscience, Méditation sur les divers caractères de la Conscience et de l'Amour-propre, Méditation sur l'aveuglement de la Conscience, Méditation sur l'Autorité, Méditation sur les prétendus avantages de la naissance, Méditation sur la dévotion des Grands, VIE CHRÉTIENNE : Conduite pour sanctifier les Dimanches et Fêtes de l'année, VIE CHRÉTIENNE : Travail et Négoce, VIE CHRÉTIENNE : Repas, Récréations, Conversations et Visites, Petits exercices de piété, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers la Passion de Jésus-Christ, et VIE CHRÉTIENNE : La prière du Matin, la Bonne Pensée, la Méditation, et la Lecture Spirituelle.
Nous réduisons ce troisième article à quelques avis qui méritent bien particulièrement votre attention.
1. Avis. Faites-vous connaître, dans les occasions, par votre attachement sincère à votre titre de chrétienne et de catholique. Ne vous mêlez point de disputer inconsidérément de religion ; mais que les gens qui vous fréquenteront, sachant que, si vous êtes assez prudente pour ne point faire le docteur, vous êtes assez instruite et assez décidée pour être inaccessible à tout ce qu'on pourrait vous dire contre la Religion et contre l'Église.
2. Avis. Servez Dieu avec les sentiments d'un enfant bien né pour le meilleur de tous les pères. On trouve encore des chrétiens qui le servent, mais comme un maître terrible, comme un Juge redoutable, ils ne l'ont jamais envisagé que la foudre à la main. De là ces défauts de confiance, cet abattement, cette pusillanimité, ces scrupules qu'ils éprouvent à son service. Voyez en Dieu un père, vous ne connaîtrez pas tout cela.
3. Avis. Servez Dieu hautement : et si l'humilité et la prudence vous font garder le secret pour des choses de surérogation, que le respect humain ne vous fasse jamais manquer à un devoir, et ne vous empêche pas de donner l'exemple que vous devez donner. Au reste ce respect humain n'aura sur vous d'empire que celui que vous lui donnerez, par une méprisable timidité. Dès que les ennemis de la piété s'apercevront que leurs discours ne font pas sur vous la plus légère impression, ils prendront le parti de se taire, et ne pourront s'empêcher de vous estimer.
4. Avis. Ne donnez point dans l'erreur qu'on reproche à bien des personnes pieuses, de faire consister la vertu dans de petites pratiques. Prenez-en une idée plus vraie, et en respectant toutes les pratiques de piété, même les plus légères, souvenez-vous que ce n'est pas en cela que consiste la vertu. Elle ne consistera jamais que dans le courage à se vaincre et à réprimer ses passions pour Dieu. Vous pourriez vous confesser souvent, faire beaucoup de prières et de communions, et avoir très-peu de vertu ; vous ne vous appliquerez pas constamment à vous vaincre sans devenir une Sainte.
5. Avis. Évitez une erreur bien commune encore chez les personnes qui aspirent à la sainteté, qui est de s'imaginer qu'elle doit consister dans des choses grandes et extraordinaires. Mettez la vôtre plus judicieusement dans l'accomplissement des devoirs de votre état, quel qu'il soit. N'y négligez pas ce qui n'est que de conseil ; mais songez d'abord à ce qui est de précepte. Que la piété soit pour vous un motif de remplir vos devoirs, avec toute la perfection dont ils sont susceptibles, et soyez persuadée que vous pouvez devenir une grande Sainte, en vous en tenant à cela, sans rien faire d'extraordinaire.
6. Avis. Rendez la vertu respectable, en évitant des défauts qui la déshonorent, lorsqu'ils se rencontrent chez des personnes d'ailleurs vertueuses. Quoi qu'en dise le monde, il peut y avoir de la vertu chez une grande jaseuse, chez une femme trop occupée de ses parures, trop prévenue en sa faveur, sujette à des inégalités et des caprices, chez une mère de famille économe jusqu'à un certain excès, chez un esprit inquiet et trop porté à se mêler des affaires d'autrui ; mais il faut avouer que ce ne seront jamais pareilles personnes qui rendront la vertu respectable.
7. Avis. Rendez la vertu aimable par votre manière de la pratiquer : qu'elle ne vous inspire ni esprit de censure, ni zèle amer. Qu'elle ne soit chez vous ni sombre, ni farouche, ni facile à scandaliser, ni ennemie des plaisirs innocents. Faites-vous une loi d'être du commerce le plus facile. Poussez la complaisance aussi loin que vous le permettra une religion éclairée. Que les personnes qui vivront avec vous, et les étrangers qui vous fréquenteront, puissent vous rendre le double témoignage d'être la personne la plus pieuse et en même temps la plus aimable.
8. Avis. Vous rendrez la vertu, non seulement respectable et aimable, mais en quelque sorte adorable, si elle a chez vous, pour caractère, la bonté et la bienfaisance. Qu'on ne puisse pas citer une personne à qui vous ayez fait la moindre peine, à moins que votre devoir ne vous y obligeât. Qu'on puisse montrer partout celles à qui vous aurez fait plaisir. Soyez généreuse selon votre fortune. Qu'un malheureux soit pour vous un objet respectable ; et qu'au défaut des secours que vous seriez hors d'état de lui donner, il soit sûr de trouver au moins en vous un cœur tendre et compatissant.
9. Avis. Si jamais, (triste supposition !) si jamais vous aviez le malheur de vous éloigner de Dieu, n'ayez pas au moins celui de vous faire illusion, et de vouloir vous justifier vos écarts. Respectez, même au milieu de vos égarements, les principes que vous ne suivriez plus. Ayez assez de droiture pour vous condamner vous-même. Regrettez les jours de votre innocence ; osez estimer et louer la vertu, dans le temps même que vous ne la pratiqueriez pas. Trop faible alors peut-être pour chercher le remède à votre mal, ne soyez jamais capable de recevoir, avec un sourire dédaigneux, une amie qui travaillerait à vous rappeler à vous-même. L'égarement du cœur peut mériter de la compassion ; l'égarement de l'esprit ne présente plus de ressource.
Reportez-vous à Prière à Dieu pour faire choix d'un état de vie, et connaître sa sainte volonté, N'embrassez un état que par des motifs dignes d'une Chrétienne, Comment Saint François de Sales sanctifiait ses vocations, Du vrai Religieux, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Abrégé de la vie de Saint François de Sales, Méditation sur le respect humain, De la conversation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Méditation sur les œuvres de piété faites par respect humain, Méditation sur les moyens de surmonter la faiblesse du respect humain, Méditation sur le crime du respect humain, Méditation sur les vertus qu'on exerce en pratiquant les devoirs de son état, Méditation sur l'application aux devoirs de son état, Méditation sur la fidélité que la Religion nous inspire à l'égard des devoirs de notre état, Méditation sur le mérite attaché à la pratique des devoirs de son état, Méditation sur le motif qui doit nous conduire dans la pratique des devoirs de notre état, Méditation sur les dangers propres de chaque état, Méditation sur l'observation des Lois de Dieu, Prière pour demander la victoire sur ses passions, Méditation sur la sainteté propre d'un Chrétien engagé dans le monde, Méditation sur le péché de scandale considéré dans ceux qui sont spécialement obligés d'édifier le prochain par leurs bons exemples, Méditation sur l'amour de la retraite, Méditation sur la confiance qu'un Chrétien doit avoir en la miséricorde de Dieu, Méditation sur les obstacles que le monde oppose à notre salut, Méditation sur l'obligation de mener une vie pénitente et mortifiée, Méditation sur la connaissance des vertus et des vices, Méditation sur le combat de la chair contre l'esprit, Méditation sur les petites actions de Vertu, Faites chaque action comme si elle devait être la dernière de votre vie, Méditation sur le rapport des actions à Dieu, Méditation sur les obligations attachées aux Charges et aux Dignités du monde, Méditation sur la différence des devoirs, Méditation sur les dangers du monde, Méditation sur la voie étroite, Méditation sur le discernement des bons et des mauvais exemples, Méditation sur la vigilance Chrétienne, Méditation sur les illusions de la fausse conscience, Méditation sur les divers caractères de la Conscience et de l'Amour-propre, Méditation sur l'aveuglement de la Conscience, Méditation sur l'Autorité, Méditation sur les prétendus avantages de la naissance, Méditation sur la dévotion des Grands, VIE CHRÉTIENNE : Conduite pour sanctifier les Dimanches et Fêtes de l'année, VIE CHRÉTIENNE : Travail et Négoce, VIE CHRÉTIENNE : Repas, Récréations, Conversations et Visites, Petits exercices de piété, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers la Passion de Jésus-Christ, et VIE CHRÉTIENNE : La prière du Matin, la Bonne Pensée, la Méditation, et la Lecture Spirituelle.