Extrait de "La Couronne de l'année chrétienne et méditations sur les principales et plus importantes vérités de l’Évangile de Jésus-Christ" :
Ce défunt était un jeune homme, fils unique de sa Mère qui était veuve, et grand nombre de personnes l'accompagnaient. (En S. Luc, Ch. 7)
1. Considérez que ce jeune homme qui peu de jours auparavant était plein de santé et de vigueur, et qui prenait tous ses divertissements à la campagne et à la Ville, est maintenant couché dans un cercueil sans vie et sans sentiment ; il faut qu'on le porte à la sépulture, car il ne peut plus marcher ni se mouvoir ; voilà l'état auquel vous serez un jour, et plutôt que vous ne pensez.
Quand donc vous vous levez le matin de votre lit, souvenez-vous qu'un jour on lèvera votre corps de dessus ce même lit ; pour le coucher dans un cercueil ; quand vous sortez de votre maison, pensez à cette dernière sortie qu'on vous fera faire pour vous porter en terre : quand vous allez par les rues, et par les places de la ville, représentez-vous que vous passerez par ces mêmes places, lorsqu'on vous conduira au lieu de votre sépulture : et quand vous entrez dans l'Église, remettez-vous en l'esprit, cette dernière entrée qu'on vous y fera faire après votre mort.
Ô que si vous pensiez comme il faut à ces choses, votre vie serait bien autre qu'elle n'est pas.
2. Considérez qu'il y avait une grande suite de personnes qui accompagnaient par honneur le corps de ce jeune homme : les uns pleuraient et regrettaient sa mort, arrivée à la fleur de son âge ; les autres plaignaient la perte qu'avait faite sa désolée mère, et toutes ces larmes et ces plaintes ne servaient de rien au corps du défunt : lequel fût demeuré en cet état de mort, si Jésus ne l'eut rappelé à la vie.
Pensez que quand vous serez mort toutes les larmes qu'on versera sur vous, tous les discours qu'on tiendra de vous, et tous les honneurs que le monde rendra à votre corps mort ne vous serviront de guère ; il n'y a que Jésus-Christ qui puisse alors vous secourir ; mais il faut que vous vous comportiez de telle sorte durant votre vie, qu'après votre mort vous soyez digne de recevoir ce secours et cette assistance.
Voyez donc ce qu'alors vous voudriez avoir fait, et commencez dès maintenant à le faire.
3. Considérez que si ce jeune homme n'eût point été ressuscité par Jésus-Christ après que son corps eut été mis en terre, toute cette troupe de monde se fût retirée, on l'eut laissé dans cette terre, et peu de temps après le monde ne se fût plus souvenu de lui.
Voilà quelle est la fin de toutes les pompes et vanités du monde ; c'est à savoir la mort et l'oubli des hommes ; combien y a-t-il eu de personnes au monde, qui pendant leur vie étaient honorées, caressées, servies à cause de leurs richesses et de leurs puissances, qui sont à présent ensevelies dans un éternel oubli, et on ne sait pas même si elles ont jamais été : Il n'y a que la vertu qui n'est point mise en oubli, et laquelle non seulement fait que les Justes vivent éternellement avec Dieu dans le Ciel, mais rend aussi leur mémoire vénérable, et digne d'honneur sur la terre : étudiez-vous donc à faire des œuvres qui vous rendent digne de vivre éternellement avec Dieu, et par lesquelles même après votre mort, votre mémoire soit en bénédiction, et puisse profiter à ceux qui se souviendront de vous.
Reportez-vous à Méditation pour le Mercredi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : La parfaite charité n'attend pas qu'on la recherche, Méditation pour le Lundi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Souvenez-vous qu’il faut mourir, La mort est ordinairement conforme à la vie : L'exemple de deux Curés, La précieuse mort de Saint Philippe Benizi, Exercice pour la bonne mort, Méditation sur le Jugement de Dieu, Méditation sur la pensée de la mort, Tu es poussière et tu retourneras en poussière, Méditation sur la crainte de la mort, Méditation pour le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Voici que l'on portait à la sépulture le corps d'un défunt, Enseignement de l'Église sur le Purgatoire (Méditation pour le 31 octobre) et Méditation pour le quatorzième Dimanche d'après la Pentecôte : Choisissez aujourd'hui quel Maître vous voulez servir.