1. Ils portent et excitent à la vertu par laquelle seule on y arrive ; c'est pour cela qu'ils sont sans cesse à nos côtés. Ils éclairent notre entendement et embrasent notre cœur d'amour pour le bien, faisant à notre égard, ce que les Anges supérieurs font à l'égard des inférieurs ; de sorte, qu'élevant notre volonté à une union très-intime avec Dieu, ils lui montrent tout ce qu'elle a à faire pour plaire à Dieu. Quand donc nous sentons un bon mouvement qui nous porte au bien, ou à une plus grande perfection, c'est une inspiration qu'il nous procure, c'est un conseil qu'il nous donne pour notre salut. Donnez-moi votre confiance, vous dira ce fidèle Gardien ; suivez-moi, je vous précéderai toujours, et je vous montrerai le chemin le plus sûr qui conduit à la terre promise, et je ne vous y abandonnerai pas que je ne vous y aie introduit comme dans le lieu de votre repos. Ego ducam et reducam, dit l'Ange à Tobie ; ainsi il nous porte à faire beaucoup de bonnes œuvres que nous ne ferions pas sans son secours. Tantôt il propose l'exemple de Jésus-Christ et des Saints, en nous disant, par rapport à ces derniers : Ne ferez-vous pas bien ce que tels et tels ont fait ? Tantôt il étale les beautés de la vertu, les charmes qui se rencontrent dans le service de Dieu, la paix que donne la bonne conscience, la brièveté et le peu de solidité des joies de la terre, les couronnes promises à la persévérance. Enfin il exhorte à obéir à Dieu, à garder ses Commandements et même ses conseils. Il retire l'âme de ses égarements, et il l'attache inviolablement à son devoir. Il lui fait aimer toutes les vertus. Enfin, saint Bernard nous représente « ce Prince du Paradis travesti en serviteur, qui suit notre âme pas-à-pas, qui ne cesse de l'avertir et de l'exhorter par des inspirations secrètes, en lui disant : Mettez votre plaisir en Dieu, et il vous accordera ce que votre cœur désire » (S. Bern. Serm. 31 in Cant.)
Non seulement les saints Anges portent et excitent au bien en général et en particulier ; mais encore ils font connaître quelle est la volonté de Dieu en telle et telle rencontre ; et ils conduisent dans les routes les plus difficiles de la vertu ; « Ils sont, dit le Père Louis de Grenade (Tr. de l'Oraison, c. 4, 5, 7), à peu près comme des enfants un peu grands à qui l'on a donné à garder leurs petits frères. Ils les portent entre leurs bras ; ils les servent ; ils regardent à chaque pas où ils mettent le pied de peur qu'en bronchant, ils ne tombent avec eux. Il en est de même des Anges envers nous. Ces bienheureux esprits, continue-t-il, sont nos aînés ; ils nous conservent avec des soins extrêmes, comme leurs frères encore faibles... Ce sont des pères pleins de tendresse qui servent leurs enfants. Ce sont des Princes et des riches qui servent des pauvres. Ce sont des Docteurs qui enseignent des ignorants. Ce sont des bienheureux qui assistent des misérables. » Très souvent nous ne savons pas quelle est la volonté de Dieu, parce que, comme dit saint Grégoire, plusieurs sont trompés par l'espérance du bien ; et il est quelquefois difficile de connaître si ce que nous faisons, quoiqu'à bonne intention, plaît ou déplaît à Dieu ; c'est ce qui faisait dire au Prophète (Ps. 142) : Enseignez-moi, ô mon Dieu, à faire votre sainte volonté. Mais si vous recourez à l'Ange votre gardien, il vous inspirera ce que vous avez à faire, comme l'Ange Gabriel dit à Daniel : Je suis venu pour vous enseigner. Veni ut docerem te (Dan. 9, 12). Et comme une nourrice dans les beaux chemins laisse marcher son enfant, et lorsqu'ils sont mauvais, elle le prend, et le porte entre ses bras, de peur qu'il ne tombe, ou qu'il ne se blesse ; le saint Ange en agit de même à notre égard ; et notre perte serait inévitable, si Dieu ne nous l'avait donné pour nous diriger et nous instruire.
Les saints Anges aident aussi à faire un bon choix d'état de vie, selon qu'il est plus à propos pour le salut. On sait de quelle conséquence est ce choix pour l'éternité. Jacob le comprenait, sans doute, lorsque bénissant les enfants de Joseph, après avoir reconnu que c'était par l'assistance de son Ange qu'il avait été délivré de bien des maux, pria ce même Ange de bénir aussi ces mêmes enfants (Gen. 48, 16), sans doute, pour leur obtenir de faire un jour un heureux choix. Saint Raphaël rendit ce même service au jeune Tobie (Tob. 12) ; et tandis que le démon fait de son côté tout ce qu'il peut pour suggérer un mauvais choix, dans une circonstance aussi critique, l'Ange du Seigneur travaille pour en inspirer un qui soit conforme à la volonté de Dieu.
Mais un des plus grands services que l'Ange tutélaire rende à ses pupiles, par rapport au salut, c'est celui de les disposer à la pénitence et à la conversion. Pour en être convaincu, il n'y a qu'à se souvenir de ce qu'était saint Pierre dans les liens. Quoique cet Apôtre fût un prodige de grâce et de sainteté, il peut être regardé dans cet état comme l'image de l'homme pécheur. Il était captif, enchaîné au milieu de la nuit, entre des satellites qui le gardaient, condamné à la mort, et dans cet état dormant profondément. On peut reconnaître à ces traits l'état d'un pécheur. Un Ange apparaît à cet Apôtre, il dissipe les ténèbres du cachot ; il fait tomber les fers de ses mains ; il le tire du milieu des soldats ; il ouvre les portes de la prison et le met en liberté. C'est ce que fait tous les jours l'Ange Gardien envers tant de pécheurs. C'est cet Esprit du Ciel commis à leur garde qui va dissiper les ténèbres de leur esprit, et l'endurcissement de leur cœur, qui leur ouvre les yeux sur l'état déplorable de leur âme, qui rompt leurs liens et leurs attaches, qui les tire du milieu des mauvaises compagnies, et les met en état de pouvoir se sauver.
2. L'Ange Gardien écarte les obstacles au salut. 1° Un des principaux, ce sont les occasions ; Loth et ses filles charmées du séjour de Sodome ; et détournées par ceux qui recherchaient leurs alliances, ne pouvaient se résoudre à en sortir ; mais les Anges les prirent tous trois par la main, et les tirèrent comme par force de ce lieu détestable. Aussi quand notre Anges Gardien voit que les plaisirs et l'amour du monde nous entraînent, il nous dit encore tous les jours comme à Loth : Sortez au plus tôt du lieu où vous êtes ; ne vous tenez pas même dans les lieux voisins, c'est-à-dire, dans l'occasion prochaine ; mais sauvez-vous sur la montagne. 2° C'est encore un obstacle au salut que la langueur spirituelle. On éprouve quelquefois de ces tristesses, de ces abattements, que saint Augustin appelle, la tentation des Parfaits, lorsque la longueur du combat, et la multitude des difficultés qui se rencontrent affligent une âme, d'ailleurs juste et fidèle. Tel est consolé dans un moment, et nage dans la joie, qui dans un autre se croit presque perdu, qui se plaint avec David, que son cœur l'a abandonné ; et gémit avec Élie, de se voir submergé dans les flots de la tristesse. Qui est-ce qui vient au secours d'une âme dans ce triste état ? Qui est-ce qui la console ? C'est l'Ange Gardien qui rend tous ces bons offices à une âme fatiguée dans les voies de la vertu ; C'est lui qui fortifie dans la faiblesse, qui éclaire dans les ténèbres, qui soulage dans les inquiétudes. 3° Mais il n'est point de plus grand obstacle au salut, que celui qui nous vient des ennemis qui nous environnent. L'Ange Raphaël se saisit autrefois en faveur de Tobie, d'un démon qu'il enchaîna, et qu'il relégua dans le désert de l'Égypte supérieure, et c'est ce que font encore tous les jours les saints Anges. Comme le démon ne cesse de faire la guerre à Dieu en tâchant de détruire son image ; les saints Anges Gardiens ne cessent aussi de combattre le démon. C'est pour cela que le Prophète ayant dit, que Dieu nous a recommandé à ses Anges afin qu'ils nous gardent ; il ajoute aussitôt, pour nous donner de la confiance dans ces puissants Protecteurs : Vous marcherez sur l'aspic et sur le basilic ; vous foulerez aux pieds le lion et le dragon (Ps. 90, 14). Quel est cet aspic et ce basilic ? Quel est ce lion et ce dragon, sinon le démon que nous terrassons, que nous foulons aux pieds et que nous écrasons par l'assistance de nos saints Anges ? Un seul d'entre eux peut s'opposer à toutes les puissances de l'enfer figurées par les cent quatre-vingts mille hommes de l'armée des Assiriens mis à mort par un seul Ange (4 reg. 19, 35). Il est vrai, dit saint Bernard, que nous ne sommes que des fourmis auprès de ces géants ; mais que devons-nous craindre sous une si bonne garde ?
3. Les saints Anges procurent aux hommes des moyens de salut. Quelquefois leur charité trouve dans l'offrande de nos prières à Dieu, un des premiers moyens qu'ils emploient à cette fin ; ils présentent au trône de la divine majesté nos vœux, nos bonnes œuvres, et tout ce qu'ils savent lui devoir être agréable afin de ménager notre salut. Il n'y a rien de perdu, ni dans nos prières, ni dans nos actions. Si vous vous enfoncez dans la retraite pour prier ; si vous donnez l'aumône en secret ; si vous jeûnez ; tout cela est aussitôt porté aux oreilles de Dieu par ce Messager fidèle, qui n'oublie rien de ce qui peut nous être avantageux. C'est encore pour cela qu'il ne se séparer point de nous. Comme l'Ange du Seigneur lorsqu'il eut divisé les eaux de la mer rouge, et abîmé les Égyptiens pour tirer le peuple de Dieu d'esclavage, reçut encore un ordre exprès de Dieu, de ne le point abandonner qu'il ne l'eût conduit dans la terre promise à ses pères ; combien de fois éprouvons-nous encore cette assistance de notre Ange Gardien ? Combien de fois fait-il tomber pour nous la manne par les consolations célestes, et les joies anticipées du Paradis qu'il nous fait sentir ? Combien de fois adoucit-il le bois de la croix, et les eaux amères de la pénitence ? Combien de fois fait-il mourir en nous les serpents enflammés, les passions criminelles ? Combien de fois nous a-t-il fait entendre la loi du Seigneur, et a-t-il tâché de l'écrire sur les tables vivantes de notre cœur ? Combien de fois enfin a-t-il abattu devant nous le Jébuséen et l'Amorréen, c'est-à-dire, ceux qui s'opposent à notre entrée dans le Ciel ? Ce sont là autant de moyens efficaces qu'il emploie pour notre salut. Il y a encore un moyen dont il se sert à notre avantage, c'est le souvenir de la présence de Dieu ; ô l'excellent moyen pour éviter le péché que d'avoir Dieu toujours présent ! Quand vous êtes seul dans votre chambre, prenez bien garde de dire : Je suis seul, personne ne me voit ; vous avez Dieu présent, vous dit intérieurement le saint Ange, sa lumière pénètre tout, et il voit tout ce que vous faites. Nous ne saurons qu'après la mort les services que nous rend notre bon Ange ; et nous trouverons que ce que nous appelons perte, disgrâce, malheur, affliction, infortune et traverse, est un effet charitable de l'amour et de la protection de ce fidèle ami, qui ne s'oppose quelquefois à nos desseins, que quand il nous voit courir à notre perte.
Affections. Je vous honore singulièrement, ô mon saint Ange Gardien, au soin duquel la miséricorde de mon Dieu m'a si particulièrement recommandé. Je vous loue et vous aime, Esprit bienheureux, qui veillez continuellement à ma garde, et qui sans vous rebuter de mes chutes continuelles, me tenez depuis tant d'années une si fidèle et si charitable compagnie. Je remercie dieu des grâces qu'il vous a faites, de la gloire dont vous jouissez, et de ce que l'application que vous avez à me conduire, ne vous distrait pas d'un moment dans le bonheur que vous avez de voir toujours la face du Père céleste, et les beautés de Jésus-Christ son Fils.
(Extrait de La dévotion aux Saints Anges, particulièrement aux Anges Gardiens, réduite en méditations)
Conseil : Ne courrez pas derrière des "sons de cloches", glanés ça et là, dans votre cercle relationnel, afin de récolter des "opinions" pour prendre une décision ou entreprendre une action. Pourquoi s'agiter tant et chercher au milieu des hommes ce que votre saint Ange Gardien ne cesse de vous souffler ? Cet Esprit bienheureux doit peut-être même s'égosiller à force de vous voir chercher parmi les hommes ce que Dieu seul peut vous donner, à force de vous voir manquer tant de confiance en Dieu. Ce n'est pas la volonté des hommes, ni la vôtre, qu'il vous faut accomplir, mais celle de Dieu. Et ce n'est pas un bien pour votre salut que de vous asseoir bien confortablement au milieu de tous ces "sons de cloches" et de ne jamais accomplir la volonté de Dieu quand il vous le demande. Ouvrez plutôt vos oreilles et votre cœur aux inspirations de votre Ange Gardien. De votre docilité dépendra votre persévérance.
Reportez-vous à Pieuses invocations à l'Ange Gardien, Les Saints Anges, fidèles Gardiens des Temples, Avertissements de l'Ange Gardien à son Pupile, Prière à Saint Gabriel Archange, Du culte et de la vénération qui est due à l'Archange Saint Michel, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Neuvaine à Saint Michel, Du combat des bons Anges contre les mauvais, Méditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Chapelet à Saint Michel Archange, Apprenez de votre bon Ange la science du salut, De la Dévotion aux saints Anges et de l'esprit d'une Association en leur honneur, C'est en tout temps qu'on a invoqué dans l'Église les Anges et les Martyrs, De l'Excellence de la nature Angélique, La grâce des hommes, quoique inférieure à celle des Anges, a des avantages qui la relèvent infiniment, De la principale occupation des Anges, qui est de louer Dieu, et de leur Nombre, Saint Raphaël, Modèle de l'Ange gardien préposé à la garde de chaque homme, Confiance de Saint Jean-François Régis en la protection de son Ange gardien, Du grand Amour du Père Surin pour les Saints Anges, dans l'union avec notre Seigneur Jésus-Christ, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers les saints Anges, saint Joseph et les autres Saints ; Voyage de piété, Sermon
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de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Litanie de Saint Raphaël Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Avoir
une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël,
et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Lecture
du livre de Tobie (12, 7-15) : S'il est bon de tenir cachés les secrets
des rois, c'est un honneur que de faire connaître et proclamer les
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