vendredi 15 septembre 2017

LA CONFRÉRIE RÉPARATRICE DES BLASPHÈMES ET DE LA PROFANATION DU DIMANCHE





LA CONFRÉRIE RÉPARATRICE DES BLASPHÈMES

ET DE LA PROFANATION DU DIMANCHE


(1843-1848)



I. — Grandeur du crime de blasphème et de profanation du Dimanche.


Faire courageusement le bien et empêcher efficacement le mal, telle est la vocation spéciale de tout fervent chrétien, principalement en nos jours mauvais. Les efforts individuels ne suffisent plus ; il faut que les justes s'associent entre eux, au nom du Seigneur, comme les pécheurs se liguent ensemble au nom de Satan. Que chacun de nous foule aux pieds ses répugnances et sa tiédeur : que personne ne reste désormais insensible, dans le camp des fidèles du Christ, notamment à ces torrents de blasphèmes que vomit chaque jour l'impiété, et à cette lamentable profanation du dimanche qui a transformé le jour du Seigneur en un sabbat d'enfer.
Une fervente religieuse, la Sœur Marie de Saint-Pierre, décédée le 8 juillet 1848, en odeur de sainteté, au couvent des Carmélites de Tours, a été favorisée, depuis l'année 1843, d'une suite d'apparitions de Notre-Seigneur, qui ne peuvent laisser aucun doute aujourd'hui sur les causes des calamités sans nom de l'époque actuelle. Écoutons les plaintes du divin Sauveur à la pieuse Sœur, et prenons intérêt à l'œuvre de Réparation qu'il réclame de nous tous. C'est d'après un document approuvé par l'autorité ecclésiastique que nous allons parler de ces apparitions (Abrégé des faits qui concernent l'établissement de l'œuvre pour la Réparation des blasphèmes, etc. Arras, typ. E. Lefranc et Ce.) après avoir dit quelques mots de la vie de la Sœur.


II. — La Sœur Marie de Saint-Pierre.


Elle était née à Rennes, le 4 octobre 1816, de parents respectables et pieux. Prévenue, dès ses premières années, des bénédictions du Seigneur, on la vit répondre à la grâce avec une admirable fidélité et avec la plus vive horreur des moindres fautes. Sa vocation la conduisit au couvent des Carmélites de Tours, en 1839. Cette nouvelle faveur trouva la Sœur Marie de Saint-Pierre préparée, comme une terre de choix, à rendre au centuple la divine semence de la grâce. Le zèle de la gloire de Dieu et du salut des âmes l'absorba désormais sans partage; elle en fut surtout consumée, du jour où elle connut, par une lumière surnaturelle, en 1843, que la colère céleste allait frapper les hommes à cause de leurs crimes sans nombre contre la divine majesté. Impossible de dire la vive impression qu'elle éprouvait à la seule pensée de la perte des âmes ; sa douleur éclatait parfois en larmes brûlantes à cette occasion. Telle était en même temps sa parfaite obéissance que, malgré les révélations éclatantes qui lui étaient faites, elle ne voulut jamais agir en rien par elle-même ou sans avoir pris l'avis de sa supérieure. Aussi, disait-elle dans sa dernière maladie, sa consolation en mourant était d'avoir toujours obéi. La Mère Prieure du Carmel de Tours termine le tableau des vertus de l'admirable Sœur par l'attestation suivante :
« Nous pensons avec fondement que cette âme si pure a conservé la blancheur de son innocence, car elle a vécu dans le monde comme n'y étant pas et, depuis son entrée dans notre maison, nous ne lui avons pas vu commettre de faute volontaire : c'est le témoignage de toute la communauté. »
Sa vie dont le terme prochain lui avait été annoncé par Notre-Seigneur, fut couronnée par une cruelle maladie qui acheva son holocauste de victime pour les péchés du monde. Au plus fort de ses angoisses, elle disait avec un accent saisissant : « Oh ! que les rigueurs de la justice divine sont terribles ! Mon Dieu ! que vos desseins sont rigoureux ! si l'on savait ce que j'endure ! Ô mon divin Époux, que vous m'êtes amer, vous qui êtes si doux ! » Pour la soutenir dans ces moments de désolation, on lui rappelait qu'elle s'était offerte à Dieu pour accomplir ses desseins. « Oui, répondait-elle, et je ne m'en repens pas. Mon Dieu, je veux tout ce que vous voudrez, autant que vous le voudrez, et s'il le faut, je consens à souffrir jusqu'à la fin du monde. » Les dernières paroles qu'on recueillit de ses lèvres furent ces mots : « Jésus, Marie, Joseph ! Venez, Seigneur Jésus ! Sit nomen Domini benedictum ! » (Nous avons tiré ces détails de la Lettre-Circulaire du Carmel de Tours, en date du 25 juillet 1848, où il est fait part de la bienheureuse mort de la Sœur Marie de Saint-Pierre.)


III. — Apparition de Notre-Seigneur à cette religieuse.


La première communication du divin Maître à son humble servante eut lieu le 26 août 1843, lendemain de la fête de saint Louis, roi de France. Dans ce même mois s'était organisée à Rome même une association réparatrice que le Saint-Père avait approuvée et enrichie d'indulgences. La pieuse Sœur reçut en ce jour les plus vives lumières sur le péché de blasphème.
Notre-Seigneur lui dit : « Mon nom est blasphémé partout, et même les enfants m'outragent par le blasphème. » Il lui montra en même temps que ce crime du blasphème était comme une flèche empoisonnée qui transperçait son Cœur, il lui dicta une prière qu'elle devait réciter souvent pour cicatriser ses plaies. Puis il lui inspira de faire le pieux exercice de Réparation et de dire les prières qui le composent, lui faisant connaître que cette pratique lui était très-agréable et qu'il désirait ardemment qu'on la répandît.
Plusieurs communications suivirent bientôt celle-ci.
Dans l'une d'elles, la Sœur obtint, par les prières que l'on fit pendant neuf jours, la guérison d'une personne malade : elle avait demandé cette grâce en preuve du caractère surnaturel de sa mission.
Une autre fois, Notre-Seigneur lui fit connaître la rage de l'enfer contre cette œuvre de Réparation, les entraves qu'y apporterait le démon, et il ajouta : « Je vous donne mon Cœur pour être votre lumière dans vos ténèbres et votre force dans vos combats. »


IV. — Il lui demande rétablissement d'une œuvre Réparatrice.


Le 24 novembre suivant, Notre-Seigneur s'ouvrit entièrement à cette âme : « Jusqu'à présent, lui dit-il, je ne vous ai montré que peu à peu h c dessein de mon Cœur, mais aujourd'hui je veux vous le découvrir en entier. La terre est couverte de crimes, et l'infraction des trois premiers commandements de Dieu a irrité mon Père. Le saint Nom de Dieu blasphémé et le dimanche profané mettent le comble à la mesure d'iniquités. Ces péchés ont monté jusqu'au trône de Dieu, et provoquent sa colère, qui se répandra si l'on n'apaise sa justice. Dans aucun temps les crimes ri ont monté si haut. Je désire, mais d'un vif désir, qu'il se forme une association bien approuvée et bien organisée pour honorer le Nom de mon Père. » Et Notre-Seigneur lui fit comprendre que par ce moyen il voulait pardonner à un grand nombre de pécheurs.
Le 7 décembre, nouvelle et plus importante communication. Notre-Seigneur lui fit voir à quel point la France avait provoqué sa vengeance par tous les blasphèmes dont elle était coupable : « Il lui fit entendre qu'il ne pouvait plus demeurer dans cette France qui, comme une vipère, déchirait les entrailles de sa miséricorde, et en avait sucé le sein jusqu'au sang : que la miséricorde ferait place à la justice, qui se débordera avec d'autant plus de fureur qu'elle aura plus attendu. » Alors, effrayée de ces menaces terribles, elle dit : « Mon Seigneur, permettez-moi de vous demander une chose : Si l'on fait cette réparation que vous désirez, pardonnerez-vous encore à la France ? »
« Je lui pardonnerai encore une fois, » répondit Notre-Seigneur, « mais remarquez bien : une fois. Comme ce péché de blasphème s'étend par toute la France et est public, il faut que cette réparation soit publique et s'étende dans toutes les villes de France ; malheur à celles qui ne feront pas cette réparation ! »
Une autre fois Notre-Seigneur lui dit « qu'on arracherait le glaive des mains de Dieu en faisant la réparation, ce qu'il désirait ardemment pour faire miséricorde. »


V. — Comment l'œuvre doit être organisée pour détourner la colère de Dieu.


Le 2 février 1844, Notre-Seigneur s'expliqua sur la manière dont il voulait que l'œuvre s'établît, et il dit que celle de Rome n'ayant pour but que la réparation des blasphèmes, il fallait que celle de France y joignît la sanctification du Dimanche; qu'elle serait sous le patronage de saint Michel, de saint Louis et de saint Martin ; qu'elle devait porter pour titre : ASSOCIATION DES DÉFENSEURS DU SAINT NOM DE DIEU, et que chaque associé devrait dire tous les jours un Pater, Ave, Gloria Patri, avec l'acte de louange et une invocation aux trois saints patrons ; que le Dimanche les associés feraient la réparation entière ; qu'ils auraient chacun une croix où seraient gravés d'un côté ces mots : Sit nomen Domini benedictum, et de l'autre : Vade rétro Satana ; et qu'ils diraient ces paroles lorsqu'ils entendraient blasphémer. Notre-Seigneur ajouta que le démon se déchaînerait contre cette œuvre, mais que les anges combattraient pour elle, et que Satan serait vaincu.
Puis cette âme pieuse entendit Jésus lui dire, du fond de son tabernacle : « Ô vous qui êtes mes amis et mes fidèles enfants, voyez s'il est une douleur semblable à la mienne ! Mon Père est outragé, mon Église est méprisée : ne se lèvera-t-il personne pour défendre ma cause ? Je ne puis plus rester c au milieu de ce peuple ingrat ; des torrents de larmes coulent de mes yeux : ne trouverai-je personne pour les essuyer en faisant réparation à la gloire de mon Père et en demandant la conversion des coupables ! »
Plus récemment encore Notre-Seigneur lui dit : « La France est devenue hideuse aux yeux de mon Père ; elle provoque sa justice : si on ne s'efforce d'obtenir miséricorde, elle sera châtiée. »


VI. — Dernière communication.


Dans le cours de l'année 1845, les lumières devinrent plus vives que jamais sur la nécessité de cette œuvre de réparation qui devait racheter la France ; et Notre-Seigneur fit connaître à la Sœur que le crime du blasphème, en attaquant Dieu directement, renouvelait les opprobres qui, pendant sa Passion, avaient couvert sa Face adorable ; que c'était particulièrement cette sainte Face qu'outrageaient les blasphémateurs. Il lui en fit le don comme d'une monnaie précieuse marquée de son effigie, afin qu'elle la lui offrît pour fléchir la colère de Dieu et obtenir le pardon des coupables.
Elle reçut des connaissances sublimes sur cette Face adorable, qui doit être l'objet sensible de l'Association. De temps à autre la Sœur avait de nouvelles communications sur le même sujet. Elle priait et souffrait sans cesse pour obtenir l'établissement de l'œuvre. Elle a prédit plusieurs faits que l'événement a vérifiés : elle annonça des malheurs quinze jours avant les inondations. Elle voyait continuellement le bras de Dieu levé pour punir la France, et annonçait de nouveaux châtiments, si on ne faisait violence au Ciel par la prière, par la pénitence et par l'établissement et la propagation de l'œuvre réparatrice des blasphèmes et des profanations du saint jour du Dimanche.


VII. — Établissement de l'archiconfrérie Réparatrice.


Sur ces entrefaites, vint à retentir, comme la foudre, la voix de Notre-Dame de la Salette, annonçant pour un prochain avenir, les plus terribles calamités, si le monde, et la France en particulier, continuaient à blasphémer le nom de Dieu et à profaner le jour du Seigneur. À la voix de la Sainte-Vierge, qui demandait à la face du monde ce que son divin Fils sollicitait depuis plusieurs années de la Sœur, dans le calme de la solitude, les âmes pieuses s'émurent, les membres les plus éminents du clergé mirent la main à l'œuvre et, par Brefs apostoliques des 27 et 30 juillet 1847, notre Saint-Père le Pape Pie IX érigeait canoniquement l'Archiconfrérie Réparatrice des blasphèmes et de la profanation du Dimanche, dans l'église Saint-Martin de la Noue, à Saint-Dizier, au diocèse de Langres, comme centre de l'Association : le pieux et illustre Mgr Parisis en avait lui-même fait la demande au Souverain Pontife.
Plus d'une faveur du Ciel attira l'attention du peuple chrétien sur la nouvelle confrérie. Nous ne citerons ici que celle que signalait le 1e r avril 1848, à une personne d'Arras, M. le curé de Saint-Martin de la Noue.
« L'Archiconfrérie vient d'obtenir une faveur qu'elle regarde comme très-précieuse. Le Ciel s'est prononcé de nouveau. Nous avions ici une jeune personne malade depuis vingt-sept mois d'un anévrisme fortement caractérisé. La maladie était arrivée au point que les médecins en désespéraient entièrement. La malade était toute déformée : la partie gauche de la poitrine était enfoncée ; le cœur singulièrement distendu, descendait au-dessous des côtes; les douleurs étaient continuelles et très-fortes. Nous avons fait une neuvaine... Entre onze heures et minuit, la malade s'est endormie. Elle s'est réveillée à cinq heures, s'est levée à six heures et demie, a assisté à une première Messe, a déjeuné, est revenue à la grand'Messe, etc., sans ressentir aucune fatigue, et s'est couchée à neuf heures et demie. Son corps se trouva, dès le premier jour, dans un état parfaitement normal. Depuis les douleurs ne sont point revenues... Ceci se passait le 12 mars dernier...
« Nous avions demandé cette guérison comme une preuve que le bon Dieu approuvait notre œuvre réparatrice. »


VIII. — Les Sœurs de l'Adoration Réparatrice.


D'autres œuvres, plus parfaites encore, se sont établies dans le même esprit. Nous ne signalerons ici que la Société religieuse connue sous le nom de Sœurs de l'Adoration Réparatrice qui s'est établie depuis 1848 dans cette même ville de Saint-Dizier, avec l'approbation de Mgr l'évêque de Langres et la sanction du Souverain Pontife.
Cet admirable institut religieux a pour but spécial la Réparation et, à cet effet, il a obtenu le privilège unique et bien touchant d'avoir le Saint Sacrement exposé jour et nuit, pour réparer les crimes du monde par Jésus, en Jésus et avec Jésus, Hostie de propitiation et de réconciliation.
Puisse cette double œuvre de la Confrérie et de l'Adoration Réparatrices trouver chaque jour plus d'adhérents zélés et fidèles !




Extrait de "VOIX PROPHÉTIQUES OU SIGNES, APPARITIONS ET PRÉDICTIONS MODERNES TOUCHANT LES GRANDS ÉVÉNEMENTS DE LA CHRÉTIENTÉ AU XIXe SIÈCLE ET VERS L'APPROCHE DE LA FIN DES TEMPS" PAR L'ABBÉ J.-M. CURICQUE (Tome I, Tome II).





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