mercredi 31 mars 2021

Prière à Jésus-Christ tombé en agonie au jardin des Oliviers



Dans quelle tristesse profonde, dans quel abîme de douleurs je vous vois plongé au jardin des Olives, ô mon Jésus ! Combien ce triste spectacle désole mon âme, surtout quand je pense que mes péchés en sont en partie la cause ! Que ne puis-je vous consoler, ô mon Sauveur ! Que ne puis-je tarir la source de cette sueur de sang qui inonde la terre et qui vous réduit à une agonie cruelle ! Mais que dis-je ? ô mon aimable Sauveur ! je le puis et je le veux. Oui, je vous consolerai en partageant votre affliction, en mêlant mes larmes au sang qui s'échappe de tout votre corps, en unissant ma douleur à vos désolations, en détestant et surtout en faisant disparaître de ma conduite et de mon cœur cet affreux péché, dont le spectacle est si insupportable à votre cœur si innocent et si pur ; et si j'ai eu le malheur de le contrister trop souvent, du moins je n'aurai pas le courage de le laisser plus longtemps s'abreuver d'amertume en lui offrant le douloureux spectacle d'un pécheur insensible, obstiné et impénitent.


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mardi 30 mars 2021

Prière à la croix



Croix sainte, croix précieuse sur laquelle mon Sauveur expire et consomme son douloureux sacrifice, tu vas devenir, pendant ces saints jours, l'instrument de mon salut, l'objet de ma vénération et de mon amour, le centre de toutes mes espérances : oui, c'est par toi que mon Sauveur brisera le mur funeste qui me séparait pour toujours du ciel et de mon Dieu ; c'est par toi que ce Dieu, si longtemps outragé par mes offenses, se laissera toucher de compassion et de miséricorde pour un pécheur qui ne méritait que sa justice et ses châtiments. Tu deviens dès ce jour l'asile de tous les coupables : couvre-moi donc de ton ombre, ô croix salutaire ! reçois-moi dans tes bras, et en même temps que tu me sers de refuge contre la colère de mon Dieu et de rempart contre ses trop justes vengeances, sois aussi ma force contre mes ennemis et ma consolation dans mes peines ; surtout si jamais j'étais tenté de devenir encore infidèle et prévaricateur, montre-toi à mes regards, et ne me rappelant combien mon Sauveur m'a aimé et tout ce que mon salut lui a coûté de sang, de douleurs et d'ignominies, rappelle-moi tout ce que je lui dois de reconnaissance, d'amour et de fidélité. Ainsi soit-il.


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lundi 29 mars 2021

Avis sur la manière de passer la Semaine sainte



Les jours les plus saints de l'année sont commencés. C'est en ces jours que s'accomplirent les plus augustes et les plus redoutables mystères de la religion ; un grand recueillement s'est répandu sur l'Église catholique tout entière. Les âmes les plus mondaines elles-mêmes ne cherchent pas à s'y dérober ; l'impiété même se condamne au silence, et laisse en liberté les enfants de Dieu célébrer les douloureuses solennités de la mort du Sauveur.
Mais si les cœurs les plus rebelles ne peuvent se défendre en ce temps d'une émotion secrète, que sera-ce des cœurs amis et fidèles à qui Jésus-Christ aime à se révéler tout entier ? Et quant aux cœurs faibles, dont la fidélité se serait démentie, et qui découvriraient encore le péché dans leur conscience, il ne faut pas qu'ils se découragent, mais qu'ils se tournent promptement vers Dieu. Ces jours sont, par excellence, les jours favorables, les jours de salut : ce sont des jours admirables pour se convertir au Seigneur, et pour passer de la mort à la vie. Jésus-Christ meurt : en mourant, il expie nos fautes, et nous donne le pouvoir de nous en relever. Mourons avec lui à nos péchés et à nos convoitises, et il nous sera donné de ressusciter avec lui à une vie nouvelle de gloire, de vertu et de bonheur.
Dans toutes les maisons chrétiennes, il y a, pendant ces saints jours, interruption dans le cours ordinaire des études ; l'âme, occupée des plus graves pensées, ne saurait se livrer à des travaux profanes. Du reste, les saints offices, mêlés d'instructions et de conférences sérieuses ; le chant des cantiques, le Chemin de la croix et d'autres pieux exercices ; la rédaction de cahiers précieux, auxquels chaque enfant confie les souvenirs qu'il a recueillis des instructions, les pieux sentiments que Dieu a mis dans son âme, et les résolutions qu'il a formées pour l'avenir, suffisent abondamment pour employer ce saint temps de la manière la plus douce, la plus utile et la plus convenable.
Le péché ; Jésus agonisant sous le poids du péché au jardin des Olives ; la trahison de Judas, le reniement de saint Pierre, la communion sacrilège ; le crucifiement de Jésus-Christ, renouvelé par le pécheur dans son âme ; la mort du juste et la mort du pécheur, l'abus des grâces et l'impénitence finale ; le jugement dernier même, où la Croix reparaîtra pour condamner les pécheurs, voilà les sujets qui peuvent se prêcher ou se méditer utilement pendant ces jours.

(Manuel des petits séminaires)


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dimanche 28 mars 2021

DIMANCHE DES RAMEAUX



L'Église honore en ce jour l'entrée triomphante que fit Notre-Seigneur dans la ville de Jérusalem, au milieu des acclamations et des cantiques d'allégresse d’un peuple immense accouru pour le voir. L'Évangile nous apprend que les jeunes enfants embellirent ce pacifique triomphe et faisaient retentir les airs de leurs cris de joie. Les uns jetaient par terre leurs vêtements sur son passage ; d'autres coupaient à l'envi des rameaux verts pour en couvrir les chemins. C'est pour rappeler ce touchant souvenir que l'Église invite aujourd'hui encore les fidèles à porter à la procession des palmes et des rameaux bénits, et de là viennent les noms donnés à ce jour de Dimanche des Rameaux et de Pâque fleurie.
C'est en ce jour que commence la Semaine Sainte, la semaine des mystères, la grande semaine, appelée encore la semaine des douleurs, les jours de la croix, la pénible semaine, parce qu'elle est consacrée à nous rappeler les sublimes et touchants mystères de la Passion et de la mort de notre Seigneur Jésus-Christ.
Aussi l'Église, qui depuis une semaine a déjà déposé les tristes ornements dont elle se revêt depuis le commencement du Carême, pour en prendre de plus tristes encore, et fait cesser tous ses cantiques de joie pour ne plus laisser entendre que des chants de tristesse et de deuil, commence en ce jour à chanter solennellement l'histoire de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ.


Bonheur d'entrer dans le silence et la retraite de la semaine sainte

Heureuse paix ! ô source de douceur !
Trop longtemps, loin de toi, j'ai consumé ma vie ;
Reviens, que mon âme ravie
Retrouve, dans son sein, la joie et le bonheur.
Les méchants m'ont vanté leurs mensonges frivoles,
Imprudent ! J'écoutai leurs discours séducteurs ;
Mon Dieu, j'encensai leurs idoles ;
Je courus d'erreurs en erreurs,
Sourd à vos divines paroles.

Ô doux Jésus, refuge des pécheurs !
Oui, vous pouvez encor me rendre l'innocence.
Ces jours sont des jours de clémence ;
Vous laverez, mon Dieu, mon crime dans mes pleurs.
Je devais vous aimer, vous chérir, sans partage ;
Et, contre vous, Seigneur, j'ai tourné vos bienfaits.
Fixez, mon Dieu, ce cœur volage ;
Soyez, mais soyez à jamais,
Mon trésor et mon héritage.

Toi, qui longtemps enflammas mes désirs,
Monde, séjour du crime, heureux qui te déteste !
Ta pompe, ta gloire funeste
Ne laissent, dans nos cœurs, que d'affreux déplaisirs.
Oui, mille fois heureux qui, séparé du monde,
Libre de passions, maître de ses désirs,
Loin des lieux où le vice abonde,
Peut goûter les chastes plaisirs
D'une retraite humble et profonde.

Dieu de bonté, vous enivrez son cœur
De biens délicieux, de pures jouissances ;
Les austères pénitences
N'offrent plus à ses yeux que charme et que douceur.
Vous me faites goûter ce bonheur ineffable,
Qu'au sein de la retraite éprouvent vos enfants.
Ô jours heureux ! temps favorable !
Prolongez ces trop courts instants,
Ô Dieu, seul bon et seul aimable.

(Manuel des petits séminaires)


Reportez-vous à Les Rameaux : Ils coupèrent des branches de palmier et allèrent au devant de Jésus en criant Hosanna !, Avis sur la manière de passer la Semaine sainteFête des Rameaux : Ouvrez-vous, ouvrez-vous, ô portes éternelles !, Instruction sur le Dimanche des Rameaux, Méditation pour le Dimanche des Rameaux : Dites à la Fille de Sion, voici votre Roi, qui vient à vous, plein de douceur, Autre Méditation pour le Dimanche des Rameaux, Méditation pour le Lundi Saint, Méditation pour le Mardi Saint, Méditation pour le Mercredi Saint, Méditation pour le Jeudi Saint, Méditation pour le Vendredi Saint, Méditation pour le Samedi Saint, La Passion corporelle de Jésus expliquée par un chirurgien, Méditation pour le lundi de la Passion, Méditation pour le mardi de la Passion, Méditation pour le mercredi de la Passion, Méditation pour le Jeudi de la Passion, Méditation pour le vendredi de la Passion, Méditation pour le samedi de la Passion, Jésus condamné à mort, Pilate lave ses mains, La communion indigne de Judas, Instruction sur le Carême, Méditation sur le Carême : Jésus ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite, Méditation pour le premier dimanche de Carême, Méditation pour le Lundi de la première semaine de Carême, Méditation pour le Mardi de la première semaine de Carême, Méditation pour le mercredi de la première semaine de Carême, Méditation pour le jeudi de la première semaine de Carême, Méditation pour le vendredi de la première semaine de Carême, Méditation pour le Samedi de la Première semaine de Carême, Méditation pour le Lundi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le mardi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le Mercredi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le jeudi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le vendredi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le samedi de la deuxième semaine de Carême, Méditation pour le troisième Dimanche de Carême, L'Année liturgique avec Dom Guéranger : Le Troisième Dimanche de Carême, Méditation pour le Lundi de la Troisième semaine de Carême, Méditation pour le Mardi de la troisième semaine de Carême, Méditation pour le Mercredi de la troisième semaine de Carême, Méditation pour le vendredi de la troisième semaine de Carême, Méditation pour le quatrième Dimanche de Carême, Méditation pour le vendredi de la quatrième semaine de Carême, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ au Jardin des Olives, Méditation sur la trahison de Judas, Méditation sur les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ : Jésus devant Caïphe y reçoit un soufflet, Jésus-Christ exposé dans le prétoire aux dérisions et aux insultes des serviteurs du grand Prêtre, Jésus-Christ flagellé, Réflexion sur la flagellation de Notre-Seigneur Jésus-christ, Méditation pour le Samedi après les Cendres, Litanies de la Passion, et L'institution du Carême et la manière dont les premiers chrétiens le passaient.














samedi 27 mars 2021

Fête des Rameaux : Ouvrez-vous, ouvrez-vous, ô portes éternelles !



Cette fête n'est que la commémoration de l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem ; saint Matthieu nous rapporte que le Maître, pour obéir à la volonté d'en haut, se rendit dans cette ville où la mort l'attendait : il fallait qu'il accomplît les vues de son père, et que, l'heure approchant, la victime, déjà figurée par l'Isaac de l'ancienne loi, gravit la montagne, au sommet de laquelle allait bientôt se dresser la croix de son supplice.
Mais le peuple, qu'étonnait encore le récit des derniers miracles de ce Nazaréen qu'il respectait alors, le peuple, apprenant qu'il s'approchait de la ville, courut au-devant de lui, pour jouir de la vue de cet homme extraordinaire qui rendait la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds ; qui faisait marcher les paralytiques, changeait l'eau en vin, la disette en abondance, et qui venait récemment de dire à un cadavre : — Lève-toi !... — sans que la mort même osât résister au commandement de sa voix !
À mesure que Jésus approchait de la ville, les flots du peuple grossissaient comme ceux d'une mer qui bat le rivage ; des cris de joie retentissaient ; tous ces hommes, cueillant des branches de palmier et d'olivier aux arbres qui bordaient la route, agitaient leurs trophées, en chantant la gloire de ce triomphateur.
Le récit évangélique nous transmet ce fait en quelques lignes, et rien n'approche de la grandeur qui plane sur la majesté toute biblique de cette simple description de l'entrée à Jérusalem.
L'Église en retrace, dans la fête des Rameaux, toute la sublimité : le prêtre, escorté des fidèles, se présente à la porte fermée du temple, et dit : — Ouvrez-vous, ouvrez-vous, ô portes éternelles ! Ouvrez-vous, et le roi de gloire entrera.
Et des voix intérieures répondent :
Quel est ce roi de gloire ?
C'est le Dieu fort et puissant, le Dieu terrible, invincible dans les batailles ; ouvrez-vous, ouvrez-vous, ô portes éternelles !

Ce n'est qu'au troisième ordre que le portique sacré donne passage au prêtre, et alors un chant de triomphe éclate sous les hautes voussures du saint édifice ; les fidèles, tenant leurs rameaux, chantent la gloire du Seigneur.
Il est un pieux usage que le souffle même des impures révolutions n'a pu détruire, et, en ceci, le peuple de France est, du moins, resté fidèle aux saintes coutumes de ses pères ; ce jour-là, après la messe, chacun emporte avec soi le rameau bénit qui doit porter bonheur à la famille. Dans presque tous les villages, on accroche ces branches de buis dans tous les coins de la chaumière ; on en plante à l'angle des champs, sur le toit des étables, et il n'est pas un lit de laboureur qui n'ait à son chevet un rameau bénit, qui semble protéger la maison comme l'âme de celui qui en a fait le palladium de sa vie.
C'est une douce croyance que celle qui place tous les intérêts de l'homme sous la sauvegarde de Dieu, et on ne doit jamais désespérer de l'avenir d'une nation qui croit toujours aux saintes choses qui firent la gloire et le bonheur de ses pères.


Exorde du Sermon pour le Dimanche des Rameaux


Dites à la fille de Sion : Voici votre roi, qui vient à vous plein de douceur. (Matth. 21, 3)


Les oracles des prophètes, les manifestations du Seigneur aux patriarches, les sacrifices et les oblations de la loi, ses signes et ses figures, annonçaient depuis plusieurs siècles à l'infidèle Jérusalem, que son libérateur et son roi ne tarderait par de la visiter et de paraître au milieu d'elle. Le précurseur lui-même, cet ange du désert prédit dans Malachie, avait enfin paru sur les bords du Jourdain, pour préparer les voies au roi de gloire, et dire à son peuple : le voici ; et Jérusalem n'avait plus d'excuse, si elle venait à le méconnaitre et à le recevoir indignement dans son propre royaume.
Cependant, cet avènement si heureux, que tant de justes avaient demandé, que tant de siècles avaient attendu, que tant de préparatifs avaient annoncé, et qui annonçait lui-même des biens si magnifiques aux hommes, loin de faire renaître la joie au milieu de cette ville ingrate, et de lui rappeler ses anciens jours de gloire et de magnificence, la jette dans un trouble universel et dans des alarmes publiques : Commota est universa civitas. Tout est ému dans Jérusalem, lorsqu'on y voit entrer aujourd'hui en triomphe le Fils de David. Les prêtres, les Pharisiens, témoins des acclamations et des chants d'allégresse d'une population obscure et de quelques juifs spirituels et fidèles, se trouvent agités de mille mouvements divers de frayeur, d'inquiétude, de jalousie, de tristesse ; une terreur universelle se répand parmi eux : il semble que c'est un tyran qui vient porter dans les murs de Jérusalem l'effroi et le carnage, et emmener, comme autrefois, ses citoyens en servitude, plutôt qu'un roi pacifique qui vient la délivrer par sa présence et la purifier par l'effusion de son sang. Il n'est que ce petit nombre d'âmes simples et innocentes qui vont au-devant de lui hors des portes de la ville, et qui lui font un innocent triomphe de leurs cris de joie, et des branches d'arbres dont elles couvrent et ornent sa route.
Voilà, mes frères, ce qui se passe encore aujourd'hui parmi nous. Depuis le commencement de cette sainte carrière, l'Église n'a cessé de nous annoncer que le roi de gloire approchait, et qu'il venait se donner à nous pour être notre Pâque : ses prières, ses purifications, ses cérémonies ont été comme autant de voix qui nous ont avertis de sa venue ; ces jours mêmes de pénitence qui vont finir, elle ne les avait établis que pour nous préparer à le recevoir par la communion aux jours solennels où nous allons entrer. Aujourd'hui, comme pour réveiller nos désirs et notre attente, elle nous annonce qu'enfin il est proche et sur le point de se donner à nous : Dicite filioe Sion : ecce rex tuus venit tibi mansuetus. Or, quelle impression fait sur vous, mes frères, cette heureuse nouvelle ? Une impression de trouble, de frayeur, de tristesse, en sentant approcher le devoir pascal ; chacun retombe sur sa propre conscience, et, n'y trouvant que des habitudes criminelles, des plaies envieillies et honteuses, frémit dans la seule pensée qu'il faut se mettre en état de recevoir le roi de gloire : on dirait qu'il vient à nous armé de terreur et d'indignation, pour nous juger et pour nous perdre ; et non accompagné de sa seule douceur, pour nous sauver et pour nous servir de nourriture : Ecce rec tuus venit tibi mansuetus. Il n'est qu'un petit nombre d'âmes fidèles qui vont au-devant de lui par leurs désirs, et qui le voient arriver avec une sainte allégresse. Et ce qu'il y a de plus affligeant, c'est que, malgré cette frayeur, cette tristesse, ces alarmes d'une conscience troublée, il y en aura peu d'entre vous qui ne se présentent à Jésus-Christ pour le recevoir, et qui ne croient avoir satisfait à la loi de l'Église, après l'avoir reçu avec des dispositions si opposées à celles qu'il exige de nous. Insensés, qui ne pensent pas que recevoir Jésus-Christ dans ces dispositions, ce n'est plus manger la Cène du Seigneur, c'est manger et boire sa propre condamnation. (Massillon)

(Tiré de Les Fêtes de l’Église romaine)


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vendredi 26 mars 2021

Sur la Passion



Je pourrais ici, chrétiens, vous faire une vive peinture d'un Jésus mourant et agonisant, défaillant peu à peu, attirant l'air avec peine d'une bouche toujours ouverte et livide, et traînant lentement les derniers soupirs par une respiration languissante, jusqu'à ce qu'enfin l'âme se retire, et laisse le corps froid et immobile : ce récit pourrait peut-être émouvoir vos cœurs ; mais il ne faut pas travailler à vous attendrir par de vaines imaginations.
Jésus n'est pas mort de la sorte : il fait l'un après l'autre ce qu'il a à faire. Il parcourt toutes les prophéties, pour voir s'il reste encore quelque chose : il se retourne à son Père, pour voir s'il est apaisé. Voyant enfin la mesure comble, et qu'il ne restait plus que sa mort pour désarmer entièrement la justice, il recommande son esprit à Dieu ; puis élevant sa voix, avec un grand cri qui épouvanta tous les assistants, il dit hautement : « Tout est consommé, » et remet volontairement son âme à son Père, d'une action libre et forte ; pour accomplir ce qu'il avait dit, que « nul ne la lui ôte par force, mais qu'il la donne lui-même de son plein gré ; » et ensemble pour nous faire entendre que vraiment il ne vivait que pour nous, puisque, notre paix étant faite, il ne veut plus rester un instant au monde. Ainsi est mort le divin Jésus, nous montrant combien il est véritable « qu'ayant aimé les siens, il les a aimés jusqu'à la fin. » Ainsi est mort le divin Jésus, « pacifiant par ses souffrances le ciel et la terre. » Il est mort, il est mort, et son dernier soupir a été un soupir d'amour pour les hommes !
Ô Marie, divine Marie ! ô de toutes les mères la plus désolée ! qui pourrait ici exprimer de quels yeux vous vîtes cette mort cruelle ? Tous les coups de Jésus sont tombés sur vous, toutes ses douleurs vous ont abattue, toutes ses plaies vous ont déchirée ; votre accablement incroyable vous ayant, en quelque sorte, rendue insensible, le dernier adieu qu'il vous dit renouvela toutes vos douleurs et rouvrit violemment toutes vos blessures ; vous étiez en cela d'autant plus inconsolable, que, bien loin de diminuer ses afflictions, vous les redoubliez en les partageant ; et que vos douleurs mutuelles s'accroissaient ainsi sans mesure, et se multipliaient jusqu'à l'infini, pendant que les flots qu'elles élevaient se repoussaient les uns sur les autres par un flux et un reflux continuel. Mais, quand vous lui vîtes rendre les dernier soupirs, c'est alors que vous ne pouviez plus supporter la vie, et que votre âme, le voulant suivre, laissa votre corps longtemps immobile.
Ce n'est pas pour cette Vierge, ô Père éternel, qu'il faut éclipser votre soleil, ni éteindre tous les feux du ciel ; ils n'ont déjà plus de lumière pour elle ; il n'est pas nécessaire que vous ébranliez tous les fondements de la terre, ni que vous couvriez d'horreur toute la nature, ni que vous menaciez tous les éléments de les remettre dans leur première confusion. Après la mort de son Fils, tout le monde lui paraît couvert de ténèbres ; la figure de ce monde est passée pour elle, et, de quelqu'endroit qu'elle tourne ses yeux, ils ne découvrent partout qu'une ombre de mort. Elle n'est pas la seule qui en est émue, et pour ne point parler des tombeaux qui s'ouvrent et des rochers qui se fendent, les cœurs des spectateurs, plus durs que les pierres, sont excités par cette mort à componction. J'entends un centenier qui s'écrie : « Très-certainement cet homme était juste. » Tous ceux qui assistaient à ce spectacle, « s'en retournaient, dit saint Luc, battant leur poitrine : » Percutientes pectora sua revertebantur.
Qu'il ne soit pas dit, chrétiens, que vous soyons plus durs que les Juifs. Ah ! toutes nos églises sont aujourd'hui un calvaire : qu'on nous voie sortir d'ici battant nos poitrines. Faisons résonner tout ce calvaire de nos cris et de nos sanglots ; mais que ce ne soit pas Jésus-Christ tout seul qui en fasse le sujet. Ne pleurez pas sur moi, dit-il, je n'ai que faire de vos soupirs, ni de votre tendresse inutile. Pleurez, pécheurs, pleurez sur vous-mêmes : et pourquoi pleurer sur nous-mêmes ? Quia si in viridi ligno hoec faciunt, in arido quid fiet ? « Si on fait ceci dans le bois vert, que sera-t-il fait au bois sec ? » Si le feu de la vengeance divine a pris si fortement et si tôt sur ce bois vert et fructueux ; bois aride, bois déraciné, bois qui n'attends plus que la flamme, comment pourras-tu subsister parmi ces ardeurs dévorantes ?... etc. (Bossuet)

(Tiré de Les Fêtes de l’Église romaine)


Reportez-vous à La passion de Jésus-Christ, Litanies de la Passion, Hymne de la Croix, VIE CHRÉTIENNE : Dévotion envers la Passion de Jésus-Christ, Des exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Comment faut-il s'occuper des souffrances de Jésus-Christ ?, Litanies de la Croix, Jésus crucifié est le Livre des Élus, Jésus-Christ couronné d'épines, Chapelet de dévotion aux Saintes Plaies, Compassion de la Sainte Vierge, Litanies du Précieux Sang de Jésus, Méditation pour le Lundi Saint, Méditation pour le Mercredi Saint, Méditation pour le Vendredi Saint, Méditation pour le Samedi Saint, Méditation pour le Dimanche des Rameaux, Méditation pour le Dimanche de la Passion, Méditation pour le lundi de la Passion, Méditation pour le mardi de la Passion, Méditation pour le mercredi de la Passion, Méditation pour le Jeudi de la Passion, Méditation pour le Vendredi de la Passion, Méditation pour le samedi de la Passion, Réflexion sur la flagellation de Notre-Seigneur Jésus-christ, et Discours sur les douleurs de Marie.














jeudi 25 mars 2021

La passion de Jésus-Christ



On désigne sous ce nom la série de souffrances qu'endura Jésus pour la rédemption du genre humain, depuis la dernière Cène jusqu'à sa mort sur le Calvaire : le mot passion vient du latin patior, je souffre ; parce qu'en effet, cette passion de l'Homme-Dieu fut le résumé de toutes les douleurs physiques et morales qui peuvent briser le cœur et le corps.
L'Église dans la célébration de ses fêtes toutes commémoratives s'est bien gardée d'omettre celle qui faisait revivre d'une façon si émouvante, le triste souvenir d'une mort d'où sortit, pour toute l'humanité, le germe de la vie à venir.
Dès les premiers siècles du christianisme, elle institua une solennité qui rappela toutes les péripéties de ce drame sanglant et perpétua la lugubre histoire du premier martyr de la loi nouvelle.
S'il était permis de considérer le Christ comme un chef de secte, venant prêcher et établir une religion inconnue, ses souffrances et sa mort suffiraient seules pour le placer bien au-dessus de tous les doctrinaires humains. En effet, ce qu'il indique il le pratique ; ce qu'il ordonne il l'exécute, et, contrairement à tous les chefs de doctrine, il ne dit pas : — Marchez, je vous soutiendrai... mais, joignant l'exemple au précepte, il verse son sang le premier pour l'établissement de sa foi, prenant ainsi la tête du troupeau qu'il a mission de conduire à son but, qui est le triomphe de la doctrine divine.
On a toujours tenu à la célébration de cette solennité : le deuil de l'Église est un hommage en même temps qu'une réparation, et il n'est point un véritable croyant qui ne profite de ce jour pour remonter dans sa mémoire ce long fleuve de dix-huit siècles, dont la source jaillit du sommet du Calvaire jusqu'à nous.
Le récit de cette Passion se fait le jour des Rameaux ; c'est là que le prêtre lit aux fidèles le poème admirable où la plume de l'évangéliste a gravé en caractères de sang et de larmes la longue et douloureuse histoire de l'agonie et de la mort du Christ.

(Extrait de Les Fêtes de l’Église romaine)


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mercredi 24 mars 2021

De trois degrés de Mortification



Nous conclurons ce Chapitre en expliquant succinctement les trois degrés de mortification que distingue Saint Bernard, afin que par-là, comme par autant d'échelons, nous puissions nous élever au plus haut point de la perfection. Le premier degré est celui que nous enseigne l'Apôtre Saint Pierre dans sa première Épître canonique, quand il dit : « Je vous conjure, mes très chers Frères, de songer que n'étant ici qu'étrangers et voyageurs, vous devez vous abstenir des désirs charnels qui font la guerre à l'âme. » Nous sommes tous ici-bas des étrangers qui allons à notre céleste Patrie : « Car nous n'avons point ici de cité permanente ; mais nous cherchons celle qui doit l'être, ... et tant que nous habitons dans ce corps mortel, nous sommes éloignés du Seigneur. » Comportons-nous donc comme des voyageurs éloignés de notre pays. Un voyageur, dit Saint Bernard, va toujours droit son chemin ; il tâche d'éviter toutes sortes de détours, et tout ce qui pourrait retarder son voyage. S'il voit en passant des gens qui se querellent, ou d'autres qui se réjouissent, il ne s'amuse point à les regarder, il ne s'en met point en peine; mais il marche toujours sans s'arrêter, parce que ces choses ne le regardent point et que ce n'est point son affaire : son unique affaire, est de soupirer après sa patrie, et d'avancer toujours vers le terme de ses désirs : il se contente d'un habit simple et d'une nourriture légère ; il ne se charge de rien d'inutile qui puisse ralentir, ni appesantir sa marche. C'est sur cet exemple que nous devons nous régler dans le pèlerinage de cette vie mortelle : ne nous arrêter à rien d'inutile ; songer que nous ne sommes que voyageurs ; ne prendre que ce qui nous est absolument nécessaire pour nous soutenir dans la route, et achever notre voyage ; nous contenter, comme l'Apôtre, de la vie et du vêtement, et nous décharger de tout ce qui est suspendu, afin d'accélérer notre marche. Soupirons sans cesse après notre chère Patrie, et marquons à chaque instant la douleur que nous ressentons d'en être éloignés ; écrions-nous avec le Prophète : Hélas ! pourquoi le temps de mon exil est-il prolongé ?
Il est certain que ce degré est d'une si haute perfection, que nous aurons atteint presque le but, si nous pouvons y parvenir. Il y a néanmoins encore un pas à faire, et qui nous conduira encore à un plus haut degré de perfection ; car, ajoute Saint Bernard, quoiqu'un voyageur ne s'arrête pas tout-à-fait dans les lieux par où il passe, il a pourtant quelquefois la curiosité de savoir ce qu'on y fait ; et quoique cette curiosité ne le détourne pas absolument de son chemin, elle retarde néanmoins et ralentit en effet sa marche. Il se pourrait même faire qu'il prendrait tant de plaisir à ces distractions, que non-seulement le retour dans sa patrie en serait moins prochain, mais il y aurait à craindre même qu'il n'y arrivât jamais. Qui peut cependant, direz-vous, être plus étranger dans le monde, et plus détaché des choses du siècle que celui qui n'y est que comme voyageur ? Voulez-vous le savoir ? C'est celui qui n'y est que comme un homme mort. Car enfin, un voyageur a toujours quelques besoins pour faire son voyage ; et ne fût-ce que le soin de se pourvoir de ce qui lui est nécessaire, et la peine de le porter, cela pourrait toujours le détourner plus qu'il ne faudrait : à l'égard d'un mort, il ne peut s'apercevoir s'il lui manque quelque chose, si l'on a soin de sa sépulture, etc. En vain le loue-t-on, le blâme-t-on ; le flatte-t-on ; le décrie-t-on, l'estime-t-on, le méprise-t-on ; tout cela lui est indifférent ; il n'entend ni les uns ni les autres. Et voilà le second degré de mortification ; celui-ci est bien plus élevé et bien plus parfait que le premier : Saint Paul voulait nous le désigner quand il disait : Vous êtes morts, et votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ. Ce n'est donc pas assez que nous nous regardions dans le monde comme des voyageurs, il faut encore que nous tâchions d'y être comme des hommes morts. Voulez-vous savoir comment cela se peut et se doit faire ? Considérez quel est l'état d'un homme mort : il ne voit point, il n'entend point, il ne parle point, il n'a nul sentiment ; il ne s'enfle point d'orgueil, il ne s'attriste point, et ne s'afflige point de tout ce qui peut lui arriver de plus fâcheux : « Heureux, s'écrie Saint Bernard, celui qui est mort de cette sorte ! Cette mort est une véritable vie, car elle nous conserve sans tache au milieu du siècle, ou plutôt elle nous en sépare tout-à-fait dès à présent. »
« Voilà, sans doute, continue le même Saint, un degré bien sublime, mais peut-être pourra-t-on trouver encore quelque chose de plus élevé. » Où le chercher toutefois, et où le trouver ce sublime degré, sinon en celui qui fut ravi jusqu'au troisième Ciel ? En effet, si vous assignez un troisième degré au-dessus de celui dont nous venons de parler, vous pouvez bien l'appeler un troisième Ciel : car enfin, que peut-on faire de plus fort que de mourir, et d'imiter Jésus-Christ qui s'humilie lui-même jusqu'à la mort ? Peut-on prétendre ajouter quelque chose à cette disposition ? Oui, sans doute, il reste encore quelque chose à y ajouter ; c'est la mort de la Croix, comme le dit l'Apôtre, et comme l'ajoute aussi l'Église dans ses Offices, et spécialement au jour qu'elle a consacré à la mémoire de la Passion du Sauveur : Mourir crucifié. Mourir ainsi, est plus que mourir simplement ; parce que la mort de la Croix est le genre de mort le plus honteux et le plus cruel. Et voilà le troisième degré de mortification, degré plus élevé et plus sublime que le précédent, degré où saint Paul eut l'avantage d'être élevé aussi bien qu'au troisième Ciel. Le monde, dit ce sublime Apôtre, m'est crucifié, et moi je suis crucifié au monde. Il ne se contente pas de dire qu'il est mort au monde, il ajoute qu'il y est crucifié ; et que le monde est une croix pour lui, et lui une croix pour le monde ; comme s'il disait : Tout ce que le monde aime et recherche, plaisirs, honneurs, richesses, estime, applaudissements des hommes, tout cela est une croix, et un objet d'horreur et d'abomination à mes yeux ; au contraire, ce que le monde regarde comme une infamie et comme une croix, c'est ce que j'aime, c'est ce que j'embrasse, c'est où j'attache entièrement mon cœur. Un Chrétien est donc crucifié, quand le monde est une croix pour lui, et qu'il est aussi une croix pour le monde. Ce degré, dit Saint Bernard, est bien plus parfait que les deux autres ; car un voyageur, quoiqu'il ne fasse que passer, et qu'il ne s'arrête pas longtemps à considérer les objets qu'il rencontre, il les voit cependant et s'y arrête un peu : quant à l'homme mort, qui représente le second de gré de mortification, tout lui est égal ; la prospérité et l'adversité, les honneurs et l'ignominie ; il ne met aucune différence entre les uns et les autres. Mais le troisième degré va beaucoup plus loin. Celui qui y est parvenu, ne se contente pas de cette sainte indifférence pour toutes les choses du monde : c'est peu pour lui que l'estime et les louanges des hommes ne lui soient rien non plus qu'à un mort ; elles lui sont même une croix et un supplice : c'est peu aussi pour lui qu'il soit insensible à l'ignominie et au mépris : il en fait encore le sujet de sa joie et de sa gloire : À Dieu ne plaise, dit-il avec Saint Paul, que je me glorifie en quelque autre chose qu'en la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par lequel le monde m'est crucifié, et moi je suis crucifié au monde. C'est pour l'amour de Jésus-Christ que tout ce que le monde aime, m'est une croix, et que tout ce qui est une croix pour le monde, est un plaisir et une douceur pour moi : Je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie dans toutes mes afflictions ; et je mets toute ma satisfaction à souffrir pour Jésus-Christ.
Voilà, encore une fois, le troisième degré de mortification, que Saint Bernard appelle à juste titre le troisième Ciel, à cause de sa sublimité, et c'est le commun sentiment des Saints et de tous les Maîtres de la vie spirituelle, que c'est en cela que consiste la souveraine perfection de la mortification : Que chacun de nous juge, dit Saint Bernard, jusqu'à quel degré il est parvenu, et, sans jamais nous arrêter, efforçons-nous de faire chaque jour de nouveaux progrès : Parce que c'est en s'élevant de vertu en vertu, que l'on verra le Dieu des Dieux dans la céleste Sion.

(Abrégé de la pratique de la perfection chrétienne)


Reportez-vous à De plusieurs moyens qui nous faciliteront la pratique de la mortification, Quelque progrès que l'on ait fait dans la vertu, Il ne faut jamais s'arrêter dans la pratique de la mortification, Avis importants sur la pratique de la Mortification, Qu'il faut se mortifier surtout dans le vice, ou dans la passion dominante, sans toutefois négliger les petites mortifications, Exercices de Mortification, Qu'il en coûte beaucoup moins à se mortifier, qu'à ne se mortifier pas, Ce n'est pas mener la vie d'un Chrétien, ni même d'un homme, que de ne se point mortifier, De deux sortes de Mortifications, Que de la pratique de la mortification dépend absolument notre avancement, De la violence qu'il faut se faire à soi-même, De la haine de soi-même, et de l'Esprit de Mortification qui en est inséparable, Un des plus grands châtiments que Dieu puisse exercer contre l'homme, c'est de l'abandonner à ses passions, et aux désirs déréglés de son cœur, De la nécessité de la Mortification : En quoi elle consiste, De l'union étroite qui doit être entre la Mortification et l'Oraison, De la Mortification, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la nourriture du corps, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Méditation sur le combat de la chair contre l'esprit, Moyens pour persévérer dans la sobriété et dans l'abstinence, De l'anéantissement, Méditation sur le Carême : Jésus ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite, Instruction sur le Carême, Méditation sur le véritable jeûne, Méditation sur la Loi du jeûne, Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin, Prière pour demander la victoire sur ses passions, De l'activité naturelle, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, et Sur la vaine curiosité.