Je l'ai rappelé dans le bref commentaire du texte de saint Paul aux Romains, Dieu, pour authentifier ses œuvres, les a comme signées, en laissant en chacune d'elles des traces de ses perfections invisibles. Les preuves que je vais développer ici aideront le lecteur à observer, pour quelques-uns, peut-être, à découvrir, ces traces de Dieu.
Observer des traces est à la portée de tout le monde. Ainsi, dans la vie courante, les empreintes laissées sur le sable fin de quelque plage déserte ou sur un tapis de neige, sont des signes que tout le monde peut voir et qui parlent. D'elles-mêmes, ces traces permettent d'affirmer qu'un homme ou un animal est passé par là. De plus, si l'on prend la peine de les observer de plus près, on peut même déterminer la nature de celui qui les a laissées. Les empreintes d'un oiseau ou d'un chien ne sont pas celles d'un homme et, quand il s'agit de ce dernier, on peut même savoir s'il était chaussé ou s'il allait nu-pieds. N'est-ce pas ainsi que raisonnent habituellement les gens sensés ?
Qui d'entre nous, apercevant quelques graffiti dans une caverne qu'il croyait inexplorée, n'acquiert, sur-le-champ, la certitude que quelqu'un l'a déjà visitée et qu'il y a laissé ces graffiti pour signaler son passage à ceux qui la visiteraient après lui ? De la même manière, s'il nous arrivait de découvrir, en quelque lieu que ce soit, deux simples pierres juxtaposées avec, entre elles, un peu de cendres, il ne nous viendrait pas à l'esprit de penser au hasard, ou à quelque animal qui les aurait posées là. Devant ce foyer éteint, qui manifeste le passage d'un être intelligent, le bon sens nous assure, tout naturellement, qu'un homme est passé là avant nous, ce foyer étant indubitablement la trace qu'il a laissée de son passage.
Après ces quelques explications, rappelons-nous une vérité qui, pour être évidente, n'en demeure pas moins oubliée de nos jours. Je veux parler de la notion d'ordre.
Il y a ordre, quand tout est bien à sa place, c'est-à-dire quand tout concourt à atteindre le but que l'on se propose d'atteindre. L'ordre exige donc, de toute nécessité :
— et une intelligence
— et une volonté.
Une intelligence, pour penser le but à atteindre et les moyens à prendre pour atteindre ce but.
Une volonté, pour disposer toutes choses comme l'a prévu l'intelligence en vue du but à atteindre.
Le hasard, qui ne produit de fait que du désordre, ne nécessite aucune intelligence.
Voici un exemple facile à comprendre :
Il permettra de mieux saisir cette double évidence. Imaginons une table recouverte d'une importante collection de timbres-poste de tous pays, parfaitement triés et classés en petites piles distinctes, suivant leur origine et la série auxquelles ils appartiennent. Le collectionneur, qui a passé des heures à faire ce tri, est sorti pour se détendre. Afin que personne ne brouille son classement, il a interdit l'entrée de la pièce où il a laissé sa collection.
Au retour de sa promenade, il trouve toutes les piles renversées et une grande partie des timbres en désordre sur le parquet.
— « Qui a fait cela ? »
— « Personne ! »
Le hasard pourrait-il expliquer ce désordre ? Parfaitement ! Et notre collectionneur doit se rendre à l'évidence. Avant de sortir, il avait bien poussé la fenêtre de la pièce, mais sans la fermer. Une tempête s'est levée, un grand vent a soufflé, ouvrant la fenêtre, renversant les piles et emportant les timbres qui sont retombés pêle-mêle sur le parquet de la pièce. Le désordre, qui ne requiert aucune intelligence, peut très bien s'expliquer par une cause aveugle, le hasard d'un coup de vent.
Découragé, notre collectionneur laisse ses timbres à terre et, après avoir fermé la fenêtre, s'en va faire une nouvelle promenade. La collection, il la reclassera plus tard ; à présent il a besoin de se changer les idées.
À son retour, après une absence de plusieurs heures, il retrouve toute sa collection sur la table et dans un ordre parfait. Tous les timbres sont à nouveau empilés, bien ordonnés, suivant leur pays d'origine et la série à laquelle ils appartiennent.
— « Qui donc m'a fait cette bonne surprise », demande-t-il, avec un large sourire ?
— « Le vent », répond un plaisantin. « Ce matin, vous aviez oublié de fermer la fenêtre de gauche et, cet après-midi, c'est celle de droite qui est restée ouverte. Et c'est encore le vent qui les a emportés, mais cette fois en sens inverse. Et voilà comment ils ont été remis en ordre ! »
Cette explication est-elle acceptable ?
Bien sûr que non, et aucun homme sensé ne pourra jamais l'admettre. Ah ! si les timbres, qui avaient été laissés en désordre sur la partie droite de la pièce, avaient été retrouvés en désordre sur le côté gauche, on aurait pu attribuer au hasard d'un coup de vent ce nouveau déplacement. Le vent, qui les avait emportés en désordre de gauche à droite, aurait très bien pu les emporter à nouveau et les déposer, toujours en désordre, de droite à gauche.
Mais lorsque des timbres qui étaient en désordre sont retrouvés en ordre, c'est que quelqu'un d'intelligent les a de nouveau classés. En effet, il faut nécessairement une intelligence pour reconnaître les séries et les pays auxquels chaque timbre appartient, et il faut aussi une volonté pour les regrouper sans les mélanger, c'est-à-dire pour les remettre en ordre.
Et toujours, en quelque domaine que ce soit, l'ordre qu'on y constate, c'est-à-dire l'arrangement des choses en vue d'obtenir une fin, prouve l'existence, et d'une intelligence qui a prévu la fin recherchée et le moyen pour l'atteindre, et d'une volonté pour exécuter le tout.
Une simple brouette, une modeste marmite, un foyer rudimentaire, tout ce qui représente un ordre quelconque, témoigne, répétons-le une fois encore, et de l'existence d'une intelligence qui a pensé la fin et les moyens pour atteindre cette fin, et d'une volonté qui a mis en place les moyens choisis.
Seuls les « imbéciles », au sens étymologique du terme, pourraient admettre que l'ordre puisse être le résultat du hasard. Un être intelligent ne l'admettra jamais ; il sait que, de fait, le hasard ne produit que du désordre.
Dieu s'est plu à laisser dans ses œuvres les traces de son action créatrice. Il les a laissées à notre intention, pour que nous les découvrions et que, par elles, nous arrivions à Le connaître Lui-même. Entreprenons cette découverte.
« Des preuves, excessivement fortes, d'un principe intelligent et bienfaisant nous entourent de toutes parts ; elles nous font voir, à travers la nature, l'influence d'un Être, d'un créateur et d'un Maître éternel. » (Lord Kelvin, physicien. Cité par les Drs Murat dans « Les grands témoignages de Dieu dans la nature »)
Extrait de Oui, c'est évident, Dieu existe vraiment, Père Noël Barbara, Ed. Fort dans la Foi.
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