lundi 15 octobre 2018

Méditation pour la Fête de Sainte Thérèse d'Avila




MÉDITATION


Pour la Fête de Sainte Thérèse d'Avila


(15 octobre)






Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de tout votre esprit, de toute votre âme, et de toutes vos forces.


I. Prélude. — Représentons-nous sainte Thérèse assise dans le ciel sur un trône élevé, ou priant dans son oratoire.

II. Prélude. — Obtenez-moi, grande Sainte, la grâce de vous imiter dans votre amour pour Dieu, votre fidélité à la grâce, et votre zèle pour sa gloire.


I. Point. — Esprit intérieur de sainte Thérèse.

Considérons combien l'exemple de sainte Thérèse est propre à nous inspirer l’estime et l'amour de cette vie intérieure, et de cet esprit d'oraison qui doivent être l'âme de toute la conduite d’une âme chrétienne. Sainte Thérèse était toujours unie à Dieu ; toutes ses actions, tous les mouvements de son cœur n'avaient pour but que sa plus grande gloire et l'accomplissement de sa divine volonté. Quelle pureté n'avaient pas ses motifs ! Dans les plaintes mêmes par lesquelles elle déplore ce qu’elle appelle les infidélités et les égarements de sa vie, elle ne peut s'empêcher d'avouer qu'en tout ce qu'elle faisait son intention était bonne, et qu'elle ne péchait que faute d'être suffisamment éclairée. Quel esprit de prière, quel amour des choses de Dieu, dans ce même temps dont elle déplore l'imperfection dans ses récits avec tant d'amertume ! Elle ne prenait de plaisir qu’à parler de Dieu et à en entendre parler ; déjà l’oraison faisait toutes ses délices, et elle engageait ceux qui lui étaient chers à en expérimenter la douceur. Quelle autre sainte porta jamais plus loin l'esprit d'abnégation et l’oubli d'elle-même ? L'amour divin régnait dans son cœur sans obstacles ; aussi l’adorable objet de ses affections l’honorait-il des communications les plus intimes ; elle le trouvait partout, et même pendant son sommeil elle était actuellement occupée à lui témoigner son amour. Nul cœur, après celui de la Reine des saints, ne fut plus étroitement uni que celui de sainte Thérèse au Cœur adorable de Jésus. Quel plus parfait modèle les âmes jalouses de plaire à ce divin Cœur peuvent elles donc se proposer, que cette vierge séraphique, dont l'amour fut si pur et si parfait, et dont toutes les actions, toutes les pensées et tous les sentiments étaient dirigés que par cet amour devenu l’âme de son âme !


Il. Point.
— Zèle de sainte Thérèse.

Sainte Thérèse excella dans toutes les vertus, et notre âme pourrait trouver une nourriture abondante dans ses exemples de détachement, de douceur, de charité, d’amour de la mortification. Mais elle excelle surtout dans ce zèle pur et ardent dont un cœur qui aime Jésus doit être pénétré. Ce fut ce zèle qui lui inspira la pensée de réformer l'ordre entier du Carmel, de fonder une multitude de monastères, et de leur inspirer la ferveur dont elle était elle-même embrasée, afin que Dieu fût glorifié par tant d'âmes saintes dont les prières et les sacrifices devaient attirer sur les pécheurs des grâces de conversion et de salut. De combien de succès ses travaux furent couronnés ! que les peines et les combats qu’elle eut à soutenir furent amplement récompensés par la joie qu'elle éprouva de voir le règne de Jésus-Christ s’étendre par ses soins, et une multitude de cœurs qui jusqu’alors ne l'avaient connu et servi qu'imparfaitement, s'attacher à lui et le suivre par amour dans les voies les plus étroites et les plus difficiles de la perfection religieuse ! Comme elle, je dois m'efforcer de répandre dans les cœurs le feu sacré que ce divin Sauveur a apporté sur la terre. Je ne suis pas destinée sans doute à de si grandes œuvres ; cependant je puis, selon les circonstances, édifier, instruire, exhorter, conseiller ; je puis surtout employer la prière et la mortification, moyens dont l’efficacité est toujours certaine. Je dois donc, à l'exemple de sainte Thérèse, dilater et agrandir sans cesse mon cœur par la générosité et le zèle, n'épargner aucun effort, ne reculer devant aucun sacrifice dès qu'il s'agit de la gloire du Seigneur et du salut des âmes.


COLLOQUE avec sainte Thérèse.
— La féliciter du bonheur dont elle jouit, et des succès prodigieux qui ont couronné son dévouement et sa fidélité. — La supplier de m'obtenir de Jésus la grâce d’imiter son esprit de prière, de mépris d’elle-même, de générosité, de zèle et de dévouement à faire connaître et aimer son divin Cœur.


RÉSOLUTIONS.
— Pratiquer le recueillement et la fidélité à la grâce. — Faire toutes ses actions par un motif de zèle.


BOUQUET SPIRITUEL.
Sainte Thérèse, apôtre du divin amour, priez pour nous.


PRIÈRE.
— Recevez, Seigneur, toute ma liberté sans restriction ; daignez accepter toute ma mémoire, tout mon entendement, toute ma volonté. Je n'ai rien, je ne possède rien qui ne soit un don de votre libéralité ; je vous remets le tout, j'abandonne le tout sans réserve à votre volonté, afin que vous en disposiez comme il vous plaira. L'unique chose que je vous supplie de m'accorder avec votre grâce, c'est un véritable amour pour vous. Si je l'ai, je suis assez riche, et je ne demande rien de plus.




Extrait de "Méditations sur les principaux mystères de la Très Sainte Vierge, et pour les fêtes des Saints..." (Imprimatur, 1840).