Dieu, selon le témoignage de l'Apôtre, est un feu consumant, et le Disciple bien-aimé nous assure qu'il est l'amour même. Si donc Dieu est un feu et l'amour même, et que Dieu étant partout soit en nous, partout nous sommes donc dans le feu et dans l'amour. Quel moyen donc de ne pas brûler, et de ne pas aimer ? Être au milieu des feux et des flammes sans brûler, être tout plongé dans l'amour sans aimer, c'est ce qui ne se peut comprendre. Sera-t-il dit que le fer ne pourra pas être longtemps dans une fournaise ardente sans prendre les qualités du feu, et que nous aurons un feu infini dans nos poitrines, et que cependant nos cœurs seront toujours glacés ? Il me prendrait ici envie d'aller crier partout au feu, au feu, non pas pour l'éteindre, mais pour l'allumer où il ne brûlerait pas, et pour appeler au secours tous ceux qui aiment véritablement, afin que tous ensemble, nous le fissions brûler toujours davantage. Si nous considérions bien dans un profond recueillement ces paroles de notre grand Maître : Je suis venu apporter le feu en terre, et que veux-je, sinon qu'il y brûle ; entrant dans les desseins de ce Dieu d'amour, nous ne penserions plus à autre chose, nous ne voudrions plus autre chose, nous ne travaillerions plus à autre chose. C'est tout ce que nous demanderions.
J'ai connu une personne, qui, dès son bas-âge, prévenue des bénédictions de la douceur de la divine Providence, était pressée de demander fortement et instamment le divin amour. Ô mon Dieu, disait-elle, votre saint amour ! C'est votre amour que je cherche, c'est votre amour que je vous demande. Je ne désire que cet amour. Je n'aspire qu'après cet amour. Et Dieu qui est riche en miséricorde sur tous ceux qui l'invoquent, lui en a fait porter des effets très-singuliers dans la suite de ses années, et l'a conduite toujours par les voies du pur amour de Dieu seul.
J'ai joie de pouvoir par ce petit écrit crier à l'amour, au pur amour de Dieu seul en trois Personnes, à tous ceux qui le liront, et de leur dire : Aimons Dieu généralement dans toutes nos actions, dans toutes nos souffrances, dans tout ce que nous sommes. Aimons Dieu incessamment dans tous les moments de notre vie, dans l'instant de notre mort, pour ne cesser jamais de l'aimer après la mort. Aimons Dieu uniquement, toujours Dieu seul, quoiqu'il arrive, quoiqu'il nous en coûte ; ne soyons pas assez malheureux pour partager nos cœurs et nos affections. Que tout l'être crie, en sorte que Dieu seul les remplisse sans aucune exception, et il nous doit grandement suffire.
Mais si nous l'aimons, nous le possèderons, et si nous en jouissons, nous possédons un bien souverain, infini. Nous serons donc bien riches, bien en honneur, bien dans la joie, quand d'autre part nous serions les plus pauvres du monde, et que notre vie se passerait dans la douleur. Nous serons bienheureux dès ce monde, et d'un bonheur que personne ne nous peut ôter, ni les hommes, ni les démons. Il n'y aura que notre seule malice. Après cela faut-il s'étonner si le grand Apôtre nous exhorte, et il le réitère plusieurs fois, à une joie continuelle. Il nous apprend donc que la joie du Chrétien doit être sans intermission ; ce qu'il faut entendre de la partie supérieure de l'âme. Joie qui compatit bien avec tout ce qui se passe de plus affligeant, et en même temps dans la partie inférieure. Ce qui ne laisse aucun lieu de douter en notre bon Sauveur Jésus-Christ, qui en même temps que sa partie inférieure était abîmée dans une mer de peines, sa très sainte âme dans sa suprême partie, jouissait de la vision béatifique.
Dieu seul est l'élément de notre âme ; c'est en lui seul que nous pouvons trouver notre véritable repos. L'homme a beau faire hors de lui, quand il aurait tout le monde entier, il n'aura jamais une pleine satisfaction. Si vous tirez un poisson hors de l'eau qui est son élément, il souffrira quand vous le mettriez dans un bassin d'or chargé de perles. Dieu est donc le lieu divin de la demeure de notre âme. C'est ce que nous avons bien à considérer.
Que le Seigneur soit béni de l'intelligence qu'il nous donne de ces divines vérités. Je l'avais toujours présent devant moi, dit le Prophète Roi : c'est pour cela que mon cœur se réjouit, et que ma langue chante de joie, et que de plus ma chair reposera en espérance. Il appelle ensuite cette voie le chemin de la vie. Il dit, que la vue de Dieu le remplira de joie, et que les délices qu'il donne n'auront jamais de fin. Ô qu'il est doux et glorieux de servir un tel Maître !
(Dieu présent partout, par M. H-M Boudon)
Reportez-vous à Exercice de la présence de Dieu, Dieu qui est partout demande le respect extérieur, Dieu qui est partout, demande le respect intérieur, Dieu qui est partout demande que l'on se souvienne de sa divine présence, Dieu est partout avec toutes ses grandeurs, Dieu qui est partout, y est tout ce qu'il est, Dieu est présent partout, Fête de la Très-Sainte Trinité, Du Mystère de la très Sainte Trinité, Prière à la Très Sainte Trinité, Méditation sur la Très-Sainte Trinité : Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, Instruction sur la Fête de la Très-Sainte Trinité, Méditation pour le Dimanche de la Sainte-Trinité, Le Dogme de l'unité de Dieu et de la Sainte Trinité, Aveuglement de l'homme, Preuves directes de la Trinité et de la divinité du Saint-Esprit. Méditation sur la présence de Dieu, Méditation sur l'oubli de la présence de Dieu, Méditation sur l'attention continuelle à la présence de Dieu, De la présence de Dieu, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, et Acte de la présence de Dieu en l'honneur de Saint Joseph.