mercredi 29 mars 2017

Méditation pour le Mercredi de la quatrième semaine de Carême : Jour de lumière








LE MERCREDI DE LA QUATRIÈME SEMAINE DE CARÊME

Jour de lumière


PRATIQUE

Invoquez à votre réveil les trois personnes de l'auguste Trinité, et demandez-leur qu'elles éclairent votre âme et qu'elles vous pardonnent vos ignorances. Ne faites rien dans la journée et dans toute votre vie que vous n'ayez demandé des lumières à Dieu ; vous avez besoin qu'il vous éclaire, parce que vous-même vous n'êtes que ténèbres, qu'ignorance et qu'aveuglement. Avouez-le, sentez-le, et demandez humblement d'en être délivré.


MÉDITATION

Jésus, en passant, rencontra un aveugle-né. (Joan, 9)


1er point. Heureuse rencontre pour le pauvre affligé qui n'avait jamais vu le jour de se trouver sur le passage d'un Dieu sauveur, auteur de la nature et de la grâce, et qui pouvait par conséquent éclairer son corps et son âme ! Admirons avec un profond respect ce grand miracle ; mais passons ici du corps à l'âme, et cherchons auprès de Jésus-Christ la guérison de notre aveuglement spirituel. Il y a un aveuglement grossier pour les grands pécheurs, dont l'écriture nous fournit de tristes exemples dans Pharaon, Antiochus, et dans beau coup d'autres, qui se sont aveuglés eux-mêmes par une infinité de crimes et de révoltes, et que Dieu a confirmés dans l'aveuglement par un secret redoutable de sa justice, pour les punir de leurs désordres. Il y a un autre aveuglement moins grossier, où les âmes lâches se précipitent, aveuglement dont les suites sont très dangereuses, quand on néglige de chercher la lumière dans la divine parole, dans l'oraison et dans les avis des personnes sages ; et cet aveuglement est d'autant plus dangereux, qu'il est plus délicat et moins sensible, et qu'on y demeure malgré la fréquentation des sacrements. Examinons en quoi il consiste. L'un se dispense par délicatesse de certaines pratiques, qu'il ne croit pas essentielles ; l'autre nourrit dans son cœur une antipathie secrète contre son prochain ; celui-ci, une attache trop sensible et trop forte ; un autre se permet une infinité de choses qui flattent sa passion dominante et qui portent nécessairement au péché et au relâchement : voilà son aveuglement. N'est-ce point le vôtre ?


Jésus cracha à terre ; il fit de la boue avec sa salive, il en oignit les yeux de l'aveugle, et lui dit : Allez vous laver dans la piscine de Silôe, qui signifie Envoyé. II y alla, s'y lava, et revint voyant clair.


2e point. L'aveugle de notre évangile reçoit les yeux corporels, et son âme est aussitôt éclairée des lumières de la grâce, et il soutient la foi de Jésus-Christ au milieu de plus ses cruels ennemis. Ce sauveur prend soin de l'instruire lui-même de sa filiation divine ; et cet aveugle fait dans le moment les deux actes les plus sublimes de foi et d'adoration.
Mettez-vous à la place de cet aveugle éclairé : peut-être avez-vous quelque aveuglement secret auquel vous ne faites pas assez d'attention. Allez à Jésus-Christ, qui est la lumière du monde, et entrez dans des dispositions d'humilité, de foi et d'obéissance. Purifiez-vous dans la piscine de la pénitence. Sans la pureté de cœur, vous ne vous connaîtrez jamais vous-même. C'est la foi soutenue de la docilité et d'une prompte obéissance qui nous éclaire des lumières divines. Croyez que Jésus-Christ peut vous éclairer, et lavez soigneusement toutes les souillures de votre âme, c'est le moyen d'être bientôt guéri de votre aveuglement.


SENTIMENTS

Je l'avoue, ô mon Dieu, je ne suis que ténèbres, et je puis dire avec le prophète : La lumière de mes yeux n'est plus arec moi. Éclairez mon aveuglement, ô mon Sauveur ! Ô lumière toute-puissante, lumière suprême et céleste, source et principe de toutes les autres lumières, et qui ne pouvez être obscurcie par les ténèbres, par l'aveuglement ! absorbez-moi dans l'abîme de vos clartés, afin que je vous voie en moi, et que je me voie en vous (Soliloq. c. 13). Lumière céleste et divine, éclairez-moi, purifiez-moi, pour me rendre plus digne de vos célestes lumières.


SENTENCES

Éclairez, Seigneur, les yeux de mon âme, afin que je ne m'endorme jamais au temps de la mort, et que mon ennemi ne puisse dire : J'ai prévalu contre lui (psaum. 12).

On perd peu à peu les yeux de l'âme, à mesure qu'on perd la délicatesse de la conscience et la crainte chaste de déplaire à Dieu (Div. chr. serm. 13. sup. Ezva.).


RÉFLEXIONS

Jésus montré au peuple


C'est ici un flux et reflux perpétuel de douleurs et d'humiliations, de supplices et d'ignominies les plus honteuses ; elles se succèdent les unes aux autres sans intervalle, et se réunissent dans le cœur de Jésus comme dans leur centre. Après la cruelle flagellation, suit immédiatement sa honteuse exposition aux yeux d'an peuple insolent, et on ne pouvait imaginer rien de plus humiliant.
Paraissez, ô mon Jésus ! paraissez à nos yeux ; montrez-vous à nos âmes ; faites-vous sentir à nos cœurs, et brisez-les de douleur et de compassion. Que vos meurtrissures, que vos plaies, que votre sang, amollissent nos cœurs ; imprimez chez nous, en caractères ineffaçables, les sentiments que vous endurez pour notre amour. Vivez, vivez en nous ; nous voulons vivre, souffrir et mourir pour vous, et répandre tout notre sang pour épargner la moindre de vos douleurs.
Voilà l'homme ! dit Pilate. Ah ! il fallait dire que c'était un homme ; car, sans cela, on ne pourrait pas le reconnaître, puisqu'il en a perdu la figure. Les outrages de la flagellation le sang qui coule de sa tête depuis son couronnement d'épines, le rendent méconnaissable. Fureur des hommes que vous êtes implacable ! patience de mon Jésus que vous êtes incompréhensible ! Oui, Seigneur, votre bonté et votre patience vont encore plus loin que l'envie et la fureur de vos ennemis, puisque vous allez en souffrir encore davantage pour notre amour.


PRIÈRE

Seigneur, dont la bonté est infinie, prosternés aux pieds de votre adorable majesté, nous nous avouons coupables, et nous confessons nos péchés avec un cœur contrit et humilié ; ayez égard à la douleur dont nous sommes pénétrés, et accordez-nous votre grâce et votre miséricorde dans cette vie, et la gloire dans l'autre. Nous vous en prions par les mérites de Jésus-Christ, votre fils et notre seigneur.



On rappela alors l'ancien aveugle : « Rends gloire à Dieu, lui dirent-ils. Nous avons découvert que cet individu est un pêcheur. » — « Si c'est un pêcheur, je n'en sais rien. Mais je sais bien une chose : j'étais aveugle, et à présent je vois ! » Ils insistent : « Qu'est-ce qu'il t'a fait ? Comment t'a-t-il ouvert les yeux ? » — « Mais je vous l'ai déjà dit et vous ne m'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous l'entendre encore une fois ? Auriez-vous envie, par hasard, de devenir ses disciples vous aussi ? » Ils l'accablèrent d'injure : « Sois son disciple si tu veux. Nous, nous sommes les disciples de Moïse. Nous sommes sûrs que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons pas d'où il vient. » L'homme osa répondre : « C'est cela qui est étonnant : vous ne savez pas d'où il est, et il m'a ouvert les yeux ! On sait pourtant bien que Dieu n'écoute pas les pêcheurs ; mais il exauce celui qui l'aime et qui fait sa volonté. Jamais on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire de semblable ! » Ils lui coupèrent la parole : « Tu as le péché dans le sang, et tu nous fais la leçon ! » Et on le jeta à la porte...
Jésus apprit qu'on l'avait expulsé de la synagogue. L'ayant rencontré, il lui demanda : « Toi, est-ce que tu crois au Fils de Dieu ? » L'homme répondit : « Mais qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Et Jésus lui dit : « Tu le vois, celui qui te parle, c'est lui ! » — « Je crois, Seigneur ! »

(On se met à genoux)
Et il se prosterna à ses pieds pour l'adorer.






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