vendredi 17 mars 2017

Méditation pour le Vendredi de la deuxième semaine de Carême






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LE VENDREDI DE LA DEUXIÈME SEMAINE DE CARÊME

Jour de bonnes œuvres


PRATIQUE

Remplissez si bien tous les moments de la journée, que vous n'en laissiez aucun vide de bonnes œuvres. Soyez vigilant et attentif sur tout ce que vous faites, et à chaque action demandez-vous à vous-même si vous travaillez pour l'Éternité. Faites toutes vos bonnes œuvres avec tant de pureté d'intention, qu'elles se trouvent pleines devant Dieu ; et dirigez tellement vos actions les plus indifférentes, que vous les fassiez passer dans un ordre supérieur, et qu'elles soient dignes par conséquent d'être récompensées dans le ciel. Il ne faut qu'un heureux moment pour mériter le ciel, et qu'un malheureux moment pour mériter l'enfer.


MÉDITATION

II y avait un père de famille, lequel ayant planté une vigne, l'enferma d'une haie, y mit un pressoir, y bâtit une tour ; et l'ayant louée à des vignerons, s'en alla dans un pays éloigné.


1er Point. Le père de famille qui plante cette vigne mystérieuse, c'est Jésus-Christ. La terre où il plante, c'est l'Église. Cette ville qui lui est si chère et qu'il cultive avec tant de soin, c'est votre âme. La haie dont il l'environne, c'est la crainte de Dieu, ce sont les sacrements, c'est sa loi, c'est sa divine parole. Le pressoir qu'il met dans cette vigne, c'est sa passion, c'est son sang adorable, qui purifie nos bonnes actions, et qui leur donne tout leur mérite. La tour qu'il y fait bâtir, c'est sa protection, sa grâce qui nous donne la force de nous défendre des ennemis qui pourraient nous attaquer. Les fruits qu'il prétend recueillir de cette vigne mystérieuse, ce sont nos bonnes œuvres, et il a un droit incontestable de les exiger, parce que le fonds lui appartient.
De quelle manière et avec quel soin cultivez-vous cette vigne que Jésus-Christ vous a confiée ; quels sont les fruits qu'elle rapporte ? N'est-elle point semblable à ces vignes qui ne rapportent que des feuilles, ou celles dont l'Écriture parle avec indignation, parce qu'elles ne produisent que des raisins amers et de mauvais goût, indignes d'être présentés au céleste époux ? Comptez ce que vous faites pour Dieu, et ce que vous faites pour le monde.
Songez en tremblant qu'il n'y a pas un seul moment où vous ne deviez travailler pour Dieu, parce qu'il n'y en a pas un seul auquel Dieu ne puisse avoir attaché votre salut et vous appeler de cette vie.


Le père de famille fera périr misérablement les méchants, et il louera sa vigne à d'autres vignerons. Le royaume de Dieu vous sera ôté, et il sera donné à un peuple qui en rendra les fruits.


2e Point. Tremblons à la terrible menace de ce père de famille, de peur que, n'ayant pas fait assez de bonnes œuvres, ou que, ne les ayant pas bien faites, il ne nous ôte le temps d'en faire, comme il l'a juré ; et qu'il ne transporte ailleurs les grâces qu'il nous aurait données si nous lui avions été fidèles, et qu'il ne nous punisse enfin comme ces lâches vignerons. Si nous employons fidèlement notre temps à cultiver la vigne mystique qu'il nous a confiée, si nous en arrachons les mauvaises herbes aussitôt qu'elles naissent, c'est-à-dire tous les vices, les désirs et toutes les attaches profanes, elle portera des fruits abondants : le père de famille nous donnera une récompense bien au-dessus de nos travaux, puisqu'elle sera éternelle, au lieu que nos travaux ne sont que passagers. Si nous la négligeons, elle ne portera point de fruits, et nous devons nous attendre à être privés du royaume de Dieu, à périr misérablement, comme nous en sommes menacés dans les vignerons de l'Évangile par la bouche de Jésus-Christ même.


SENTIMENTS

Je puis dire, ô mon Dieu, avec beaucoup plus de sujet que l'épouse des cantiques, que je n'ai pas bien gardé, ni cultivé ma vigne. Vous l'aviez arrosée de tout votre sang, vous l'aviez fait croître par votre grâce et vos sacrements. Hélas ! ou sont les bonnes œuvres que j'ai pratiquées ! Combien peu ai-je travaillé jusqu'à présent pour votre gloire et pour mon salut, et que n'ai-je pas fait pour le monde ! Ah ! Seigneur, sans votre divine miséricorde que j'implore, j'aurai lieu de tout craindre de votre justice. Mais, ô mon Dieu, laissez encore cette vigne en terre ; je vais mettre tous mes soins à la mieux cultiver, et à retrancher tout ce qui pourrait l'empêcher de produire de dignes fruits de pénitence. Donnez-m'en la force ; augmentez en moi ce désir, et accordez-moi la grâce de persévérer dans la pratique des bonnes œuvres jusqu'à la mort.


SENTENCES

Efforcez-vous d'affermir de plus en plus votre vocation et votre élection par les bonnes œuvres, car, agissant ainsi, vous ne pécherez jamais (1 Petr. 2).

C'est l'intention pure qui fait les bonnes œuvres et c'est aussi la foi qui dirige et perfectionne les bonnes œuvres (Div. Aug. in Psalm. 31).


RÉFLEXIONS

Jésus reçoit un soufflet


Jésus étant au tribunal d'Anne, reçut le plus grand des outrages d'un infâme valet qui le frappa insolemment, et lui donna un si rude soufflet, que Jésus-Christ en tomba par terre, dit saint Vincent Ferrier, et l'arrosa de quantité de sang, que la violence du coup fit sortir de sa bouche adorable. Quelle douleur excessive et quelle affreuse meurtrissure au visage de Jésus-Christ ! mais cet outrage sanglant était encore bien plus sensible à son cœur. Le Sauveur, si indignement traité, veut encore sauver son persécuteur et son bourreau : il essaie de le ramener à son devoir, en lui montrant doucement sa faute, et d'une manière à lui gagner le cœur, quoiqu'il méritât d'être abîmé tout vivant dans l'enfer. C'est ainsi, ô mon Sauveur, que vous en avez usé tant de fois a mon égard. Vous pouviez me perdre au premier outrage que je vous ai fait ; vous pouviez me rejeter de votre divine face pour une éternité tout entière, et vous m'avez pardonné. À ce premier outrage ; j'en ai ajouté une infinité d'autres. Au lieu de me punir, vous vous êtes contenté de parler au fond de mon cœur, et de me dire tendrement : pourquoi me frappez-vous ? Je serais bien malheureux si je vous outrageais davantage !


PRIÈRE

Seigneur tout-puissant, accordez-nous votre grâce et purifiez vous-même nos cœurs par le feu de votre divin amour, afin que, remplissant tous nos devoirs, et multipliant nos bonnes œuvres, nous puissions vous suivre de cœur et d'esprit dans toutes les démarches douloureuses et sanglantes de votre passion ; faites que nous souffrions avec vous, que nous mourions à nous-mêmes, et que nous nous ensevelissions tout vivants avec vous dans votre tombeau, pour participer plus dignement à votre résurrection glorieuse. Nous vous en prions par Jésus-Christ, Notre Seigneur. Ainsi soit-il.





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