RÉFLEXIONS PRATIQUES, Extraites de "LES SAINTS ÉVANGILES DES DIMANCHES ET DES PRINCIPALES FÊTES DE L'ANNÉE", par M. l'Abbé A. Guillois :
Ce fut à l'écart et sur une haute montagne que Jésus donna à trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean, un échantillon de sa gloire et de sa majesté. Ainsi se découvre-t-il encore tous les jours aux âmes fidèles, qu'il attire dans la retraite, et qui, par le moyen de l'oraison, s'élèvent au-dessus des objets créés. — Pendant que ce divin Sauveur était en prières, il fut transfiguré en leur présence ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements pénétrés de la lumière qui rejaillissait de tout son corps, et semblables à ces nuages que le soleil perce de ses rayons, devinrent blancs comme la neige. Par cette glorieuse transfiguration, il nous a donné un gage de celle qu'il destine à nos corps, lorsque, réunis à nos âmes, ils en partageront la félicité dans le ciel. Pensons-nous souvent à cette vérité consolante ? Pouvons-nous la croire, et n'en pas faire le sujet continuel de nos méditations ? Pouvons-nous y penser, et ne pas nous sentir pénétrés et ravis de joie ? Oui, cette chair corruptible, ces corps aujourd'hui sujets à tant de besoins et de misères, ressusciteront glorieux et impassibles, et brilleront comme des soleils dans les siècles des siècles. — Pendant la Transfiguration, les trois Apôtres virent Moïse et Élie qui s'entretenaient avec le Sauveur de la mort qu'il allait bientôt souffrir à Jérusalem. Nous voyons ici, selon la remarque des Saints Pères, la réunion des deux testaments, c'est-à-dire de l'ancienne loi et de la nouvelle, qui semblent se donner la main. Moïse, législateur des Hébreux, vient, pour ainsi dire, publier sur le Thabor, en présence du législateur de tous les peuples, que les figures ont cessé, et que la vérité va prendre leur place. Élie, père des Prophètes, vient y annoncer que les prophéties sont accomplies. Tous deux rendent témoignage à Jésus-Christ, qu'ils reconnaissent pour le Sauveur promis, lequel, par sa mort et l'effusion de son sang, va réconcilier le ciel avec la terre, et appeler tous les peuples à la loi de grâce et de salut. — Cependant les Apôtres étaient ravis et transportés de joie, à la vue de l'admirable spectacle dont ils étaient les heureux témoins, et Pierre, tout hors de lui-même, s'écria : « Seigneur, nous sommes bien ici, voulez-vous que nous y dressions trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie ? » Si un seul rayon de la gloire de Jésus-Christ ravit tellement saint Pierre, qu'il était au comble de ses désirs, quel ne sera donc pas notre ravissement lorsque nous verrons ce soleil de justice dans toute sa splendeur ! Oh ! avec combien plus de raison ne nous écrierons-nous pas avec l'Apôtre : Nous sommes bien ici, Seigneur, tous nos vœux sont comblés, puisque, en vous possédant, nous possédons tous les biens ? — Pierre parlait encore, lorsque tout à coup les disciples furent enveloppés d'une nuée lumineuse, et de cette nuée il sortit une voix qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j'ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le. » Cette voix était celle du Père céleste, et, par ce témoignage, il déclarait que Jésus était son Fils unique, éternel comme lui ; il autorisait et sanctionnait sa doctrine, et imposait à tous les hommes l'obligation de l'écouter et de lui obéir. Soyons dans cette disposition, et disons à notre divin Sauveur : « Parlez, Seigneur, votre serviteur écoute ; parlez, afin que je m'applique avez zèle à la correction de tous mes défauts ; parlez, afin que tous les moments de mon existence soient consacrés à vous rendre l'honneur, la louange et la gloire qui vous sont dus. J'écouterai ce que le Seigneur mon Dieu dira au dedans de moi, parce qu'il m'adressera des paroles de paix (Psal. LXXXIV). » — Les trois disciples ayant entendu la voix du ciel « tombèrent la face contre terre, et furent saisis d'une grande frayeur ; » mais Jésus, s'approchant d'eux, les rassura et leur dit de se lever. Ils le firent, et n'aperçurent plus que le Sauveur, dans son état ordinaire : Moïse et Élie avaient disparu. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur défendit de parler de ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce qu'il fut ressuscité. Les Juifs ne méritaient pas de connaître un mystère que la plupart d'entre eux auraient blasphémé. Ils avaient d'ailleurs, dans les miracles de Jésus-Christ, des preuves évidentes de sa divinité. Le Sauveur voulait aussi nous donner une leçon d'humilité, et nous apprendre que le secret, par rapport aux grâces extraordinaires, est l'unique moyen de conserver ses dons.
PRIÈRE À JÉSUS-CHRIST
Prosterné au pied de votre autel, je vous dis, ô Jésus ! avec toute la ferveur dont je suis capable, ce que saint Pierre vous disait sur le Thabor : « Seigneur, il est bon d'être ici. Un seul jour passé dans vos tabernacles vaut mieux que mille autres jours passés dans les délices du monde (Ps. LXXXIII. 10). » Qu'il est bon à un disciple d'être avec son bon maître ! Qu'il est bon à un enfant d'être avec le meilleur des pères ! Qu'il est bon à une épouse d'être avec son époux ! Qu'il est bon d'être où l'on peut dire : « Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui » (Cant. VI. 2). Ainsi soit- il.
Reportez-vous à Troisième création du Saint-Esprit : l’Église, Méditation pour le Vingt-troisième jour de Décembre : Jour de retraite et XIe Dimanche après la Pentecôte : Réflexions pratiques.
PRIÈRE À JÉSUS-CHRIST
Prosterné au pied de votre autel, je vous dis, ô Jésus ! avec toute la ferveur dont je suis capable, ce que saint Pierre vous disait sur le Thabor : « Seigneur, il est bon d'être ici. Un seul jour passé dans vos tabernacles vaut mieux que mille autres jours passés dans les délices du monde (Ps. LXXXIII. 10). » Qu'il est bon à un disciple d'être avec son bon maître ! Qu'il est bon à un enfant d'être avec le meilleur des pères ! Qu'il est bon à une épouse d'être avec son époux ! Qu'il est bon d'être où l'on peut dire : « Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui » (Cant. VI. 2). Ainsi soit- il.
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