mardi 8 janvier 2019

Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages confessent Jésus-Christ devant les hommes



Extrait de "L’Épiphanie" par le R.P. D. Joachim Ventura :

L'Adoration des Mages (Albrecht Altdorfer)
Les preuves que les Mages donnèrent de leur foi, dans l'étable de Bethléem, ne furent pas les seules que la foi opéra en eux. Ce qu'ils firent alors ne fut rien en comparaison de ce qu'ils firent dans la suite pour Jésus-Christ. Le cœur brûlant de l'amour qu'avait allumé en eux la vue du Messie, l'esprit éclairé par les lumières dont sa grâce les avait enrichis, ils retournèrent chez eux en publiant partout, selon la prophétie d'Isaïe, la naissance du Sauveur (lx, 6), et ils furent ainsi les premiers Apôtres et les premiers Évangélistes de Jésus-Christ. Ce qu'ils firent alors, ils continuèrent de le faire pendant toute leur vie, surtout après qu'ils furent instruits, comme quelques-uns le croient, par l'apôtre saint Thomas, de l'accomplissement du mystère de la Rédemption par la mort et la résurrection du Sauveur. Alors leur foi, leur zèle, leur ferveur ne connaissent plus aucunes bornes ; quittant leur sceptre pour prendre la croix, ils se mirent à prêcher Jésus-Christ à leurs peuples, et convertirent une grande partie de l'Orient. Bientôt persécutés par les idolâtres, ils furent mis à mort en haine de la foi qu'ils prêchaient, et couronnèrent leur apostolat par le martyre. Ainsi, ils furent les premiers des Gentils à reconnaître Jésus-Christ, les premiers à donner leur vie pour lui, en scellant de leur sang la vérité de sa doctrine. Leurs corps, reliques doublement précieuses, et à cause de ce que les Mages avaient fait pour Jésus-Christ, et à cause de ce que Jésus-Christ avait daigné opérer en eux et par eux, furent transportés d'Arabie à Constantinople, de là à Milan, et, après la destruction de cette ville par l'empereur Frédéric Barberousse, ils furent transférés à Cologne, où on les vénère encore aujourd'hui.
Nous ne devons pas nous contenter d'avoir la foi de Jésus-Christ et de la pratiquer, il faut encore que par tous les moyens qui sont en notre pouvoir nous nous efforcions de la propager. Tous, il est vrai, ne peuvent pas prêcher Jésus-Christ, mais tous peuvent et doivent avoir le courage de le confesser, de le défendre, lorsque sa personne sacrée, ses mystères, sa loi ou ses ministres sont l'objet des sarcasmes des impies et des blasphèmes des libertins ; et ce courage, dans la bouche d'un homme du monde, dans celle d'une personne vertueuse, est souvent plus utile et plus glorieux à la religion que les plus belles prédications d'un ministre de l'autel. Tous, selon le précepte de Jésus-Christ, peuvent concourir à l'œuvre de la propagation de l'Évangile par la prière et la ferveur, en demandant à Dieu d'envoyer des ouvriers zélés dans sa vigne, et qu'il bénisse et fasse prospérer leurs travaux (Matth., ix, 38) ; tous, enfin, peuvent et doivent, par l'innocence de leur vie, par la puissance des bons exemples, travailler à l'édification du prochain, à sa conversion, à son salut. Heureux, dit Jésus-Christ, celui qui aura le courage de me confesser devant les hommes, car je le confesserai et le reconnaîtrai aussi devant mon Père céleste (Matth., x, 32).
Et nous aussi, Seigneur, nous voulons être du nombre de ces âmes heureuses auxquelles vous promettez une si belle récompense. Non, jamais nous ne rougirons de vous. Loin d'en avoir honte, nous nous glorifierons toujours du titre de chrétien. Nous fuirons cette lâche hypocrisie qui affecte quelquefois le vice et l'indifférence pour la religion, hypocrisie plus détestable encore que celle qui prend le masque de la piété et de la vertu. Nous ferons en sorte que tous ceux qui nous entourent apprennent à vous connaître, à vous aimer et à vous servir toujours davantage, non-seulement par le zèle de nos paroles, mais bien plus encore par la sainteté de nos exemples (Psalm., I, 15).


CONSTANCE ET COURAGE À CONFESSER JÉSUS-CHRIST

Des Mages vinrent à Jérusalem, et demandèrent : Où est le roi qui est né aux Juifs ? car nous avons vu sou étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer. À cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. (Matth. II, 1, 2, 3)


PRIÈRE

Ô saints rois Mages, qui, entrant dans Jérusalem, n'avez craint ni la cruauté d'Hérode troublé, ni la fureur d'une ville en désordre ; mais qui, en face de tous, avez prêché la naissance du vrai Messie et votre ferme résolution de le connaître et de l'adorer, nous vous remercions de ce bel exemple, que vous nous donnez, de courage et de constance à confesser Jésus-Christ en présence de ses plus cruels ennemis. Ah ! obtenez -nous aussi cet esprit de courage pour manifester à l'extérieur, par nos paroles, la sainte foi que nous possédons dans notre cœur, quoique au risque d'encourir la haine et les risées des impies ; afin qu'évitant la vile hypocrisie de ceux qui rougissent de se montrer chrétiens, nous recevions au contraire, comme vous, la récompense promise à ceux qui auront confessé Jésus-Christ devant les hommes ; c'est-à-dire d'être reconnu par lui pour ses disciples et ses fils devant son Père qui est dans les cieux. Ainsi soit-il.

Pater
, Ave, Gloria.



ORAISON

Ô Dieu, qui avez fait connaître aujourd'hui votre Fils unique aux Gentils, par une étoile dont la lumière les a conduits à lui, accordez-nous, par votre bonté, que, vous connaissant déjà par la foi, nous soyons élevés jusqu'à la contemplation de votre gloire ineffable : par le même Jésus-Christ, etc.




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