Extrait de "Les trois roses des élus" de Mgr de Ségur (Tome 11 des Œuvres complètes) :
Il nous faut entourer la sainte Eucharistie de toutes sortes de respects et d'honneurs. C'est encore là une conséquence nécessaire de notre foi à la sainte présence de Notre-Seigneur.
Ainsi, il ne faut jamais omettre les génuflexions en entrant dans l'église et en en sortant ; j'entends la belle génuflexion liturgique où le genou droit touche la terre et qui se fait, non par manière d'acquit, non par routine, mais posément, religieusement, en union de l'âme qui s'abaisse devant DIEU et qui l'adore. Il y a bien peu de gens qui fassent saintement la génuflexion.
On doit la faire toutes les fois que l'on se présente devant JÉSUS au Saint-Sacrement ou que l'on passe devant lui ; et cette règle ne souffre aucune exception. Elle concerne les laïques comme les prêtres, les enfants comme les grandes personnes. Rien n'est petit, dès qu'il s'agit du Saint-Sacrement. Aussi voit-on, clans la vie des Saints, les plus grands serviteurs de DIEU attacher une importance considérable aux moindres prescriptions destinées à entourer de respect le Très-Saint Sacrement : Saint Charles Borromée, saint Ignace, saint François de Sales, saint Vincent de Paul, ne toléraient aucune infraction à ces règles de la liturgie, pas plus chez les autres que pour eux-mêmes.
À plus forte raison ne doit-on pas se permettre de parler inutilement dans les églises où repose le Saint-Sacrement, de s'y dissiper et d'y prendre des libertés, insignifiantes par elles-mêmes, tant qu'on voudra, mais toujours incompatibles avec le religieux respect qui doit remplir l'âme d'un chrétien en présence de Notre-Seigneur. Ici, le sans-gêne est encore bien plus interdit que dans le salon de la personne la plus respectable, dans le palais du plus grand prince.
Mais c'est surtout quand le Très-Saint Sacrement est exposé que nous devons redoubler de fidélité dans l'accomplissement de toutes ces règles. À moins d'en être empêché matériellement, il faut alors ne pas se contenter de la simple génuflexion ; il faut mettre les deux genoux à terre et s'incliner profondément. Cette prescription n'est pas un simple conseil de piété, comme quelques-uns pourraient le croire, c'est une loi liturgique, à laquelle tous doivent se conformer autant qu'ils le peuvent, et qui est d'ailleurs aussi belle que salutaire.
On ne saurait croire, en effet, quelle importance ont toutes ces observances extérieures, au point de vue de la religion intérieure, de la conservation et du développement de l'esprit de foi, et par conséquent de la vraie piété envers la sainte Eucharistie. C'est la coquille qui enveloppe le fruit, et sans laquelle le fruit se gâterait promptement, infailliblement.
Aussi est-ce une grande imprudence et une infidélité manifeste que de ne pas veiller de près à toutes ces choses qui semblent du luxe aux esprits frivoles et vulgaires. C'est le cas d'appliquer la grande règle évangélique : « Celui qui sera fidèle dans les petites choses, sera fidèle dans les grandes : et celui qui ne sera pas fidèle dans les petites occasions, ne le sera pas non plus dans les grandes, »
Pour les prêtres surtout, et pour les élèves du Sanctuaire, cette délicatesse de respect envers le Saint-Sacrement est d'une importance de premier ordre. Outre que, pour eux, c'est un devoir d'état, cette fidélité parfaite ravive sans cesse leur foi, leur esprit de religion, leur amour envers Notre-Seigneur, et devient pour les fidèles, un principe très-fécond d'édification et de bon exemple. Plus un prêtre est saint, et plus on le voit appliqué à entourer le Saint-Sacrement des témoignages de sa vénération. C'est une pierre de touche qui ne saurait tromper : là où vous voyez une église bien tenue, un sanctuaire bien soigné, soyez sûr qu'il y a là un véritable prêtre, un homme de foi, un bon et digne serviteur de DIEU.
Le bon exemple que doivent nous donner ici tous nos prêtres, nous devons, proportion gardée, nous le donner les uns aux autres ; et, à ce point de vue encore, l'accomplissement des règles extérieures qui concernent l'honneur du Très-Saint Sacrement doit nous tenir fort à cœur. Nous nous devons, en effet, l'édification mutuelle. La simple vue d'un compagnon qui prie de tout son cœur, agenouillé au pied des autels, fait parfois plus d'impression qu'un sermon et elle porte grandement au bon DIEU. L'exemple est tout-puissant, dans le bien comme dans le mal.
Pratique : Mesdames, pensez à mettre une mantille, en signe de respect, avant d'entrer dans la chapelle où repose le Saint-Sacrement. Et vétissez-vous avec féminité, pour l'amour de Dieu et afin d'être un exemple de modestie pour vos enfants. Cela semble ne pas être évident pour tout le monde, moins encore pour les nouveaux venus, chaudement convertis, qui ont besoin d'être éclairés sur le comportement à avoir.
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