Méditation
Pour la Fête de Saint Marc, Évangéliste
(25 avril)
Vous pleurerez, vous gémirez, et le monde se réjouira ; mais votre tristesse se changera en joie.
I. PRÉLUDE. — Me représenter saint Marc écrivant le saint Évangile.
II. PRÉLUDE. — Grand Saint, qui fûtes choisi du Seigneur pour écrire et pour annoncer son Évangile, obtenez-moi la grâce de retracer dans toute ma conduite les maximes sacrées de ce livre divin.
I. POINT. — Quels motifs m'engagent à lire et à méditer le saint Évangile.
La fête de saint Marc ramène naturellement mes pensées sur le saint Évangile qu'il eut l'honneur d'écrire et de prêcher. L'Évangile est le testament de Jésus-Christ ; c'est lui qui m'apprend à quelles richesses spirituelles ce divin Maître m'a donné droit de prétendre, et à quelles conditions je puis les acquérir. Rien n'est plus propre que la lecture de ce livre sacré à réveiller mes espérances, à élever mon cœur vers ma bienheureuse patrie, à me consoler dans mes peines, à m'animer sans cesse à la pratique des vertus. L'Évangile est comme une lettre écrite de la propre main de mon divin Sauveur, pour me révéler son amour, m'instruire de ses volontés, me conserver l'histoire de ses travaux, de ses souffrances, et me remettre sans cesse sous les yeux ses exemples divins. Quel soin ne dois-je pas avoir de le lire et de le méditer souvent ! avec quelle ferveur ne dois-je pas surtout m'appliquer à en retracer les maximes dans ma conduite !
II. POINT. — Quels fruits doivent produire en moi la lecture et la méditation du saint Évangile.
La lecture du saint Évangile produit dans les âmes bien disposées les plus heureux effets : elle les détrompe peu à peu des illusions du monde, leur inspire le goût des choses spirituelles, et les pénètre de l'esprit de Jésus-Christ. Tels sont les fruits que je dois m'efforcer de recueillir de cette précieuse lecture, moi que le Cœur de Jésus a prévenue de tant de grâces, moi qu'il a choisie de préférence à un grand nombre d'autres, pour connaître et pour imiter son divin Cœur d'une manière toute spéciale. Quel est-il donc cet esprit de l'Évangile, dont toutes nos actions doivent être animées ? c'est un esprit d'abnégation et de sacrifice : Si quelqu'un veut venir après moi, dit Jésus-Christ, qu'il se renonce soi-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. C'est un esprit d'humilité : Quand vous aurez fait tout ce qui vous a été ordonné, dit encore notre divin Maître, persuadez-vous que vous êtes des serviteurs inutiles. C'est un esprit de sainte confiance et de noble intrépidité : Ne craignez point, petit troupeau, dit-il encore ; et ailleurs il ajoute : Ayez confiance, j'ai vaincu le monde. Enfin c'est un esprit d'amour : Jésus, dans une seule circonstance, revient jusqu'à cinq fois sur le précepte de la charité envers le prochain ; il la recommande comme son précepte particulier, et la désigne comme la marque distinctive qui doit faire reconnaître ses disciples. Mortification universelle, humilité profonde, tendre et sincère charité, telles sont donc les solides vertus que je dois puiser dans la lecture du saint Évangile, si je veux avoir part aux magnifiques promesses qu'il contient.
COLLOQUE avec saint Marc. — Lui rendre mes hommages de vénération. — Le prier de m'obtenir du Cœur de Jésus le véritable esprit de l'Évangile, et toutes les vertus dont l'âme de ses fervents disciples doit être ornée.
RÉSOLUTIONS. — Me rappeler plusieurs fois dans la journée que c'est sur les maximes de l'Évangile que Dieu me jugera.
BOUQUET SPIRITUEL. — Mes disciples ne sont pas du monde ; comme je ne suis point moi-même du monde.
PRIÈRE. — Âme de mon Jésus...
Tirée de Méditations sur les principaux mystères de la Très Sainte Vierge, et pour les fêtes des Saints... (Imprimatur, 1840).
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