BETHLÉEM

Bethléem, dont le nom dans la langue hébraïque Beth-Lechem, signifie la Maison du pain, fut ainsi appelée par Abraham. Son souvenir se rattache donc aux premières pages de l'histoire du monde.
Elle est située sur la pente d'une colline, à huit kilomètres environ de Jérusalem : pour s'y rendre de la ville sainte, il faut traverser les ravins du mont de Sion, et cheminer pendant une couple d'heures sur un plateau qui se prolonge au sud de la Judée.
D'abord simple bourgade, pour ainsi dire perdue dans la tribu de Juda, Bethléem acquit quelque considération entre les bourgades voisines par la fécondité de son territoire et la bonté de ses moissons. En ce temps-là ses habitants, renchérissant sur l'expression dont s'était servi Abraham pour la désigner, se plaisaient à lui donner le surnom d'Ephrath ou d'Ephratha, qui veut dire fertile.
Plus tard elle devint la demeure des aïeux de David, Elimélech, Booz, Obed et Jessé, et elle eut l'honneur insigne de voir naître dans son sein l'illustre roi-prophète. Cette auguste naissance fixa sur elle l'attention, et la fit classer sous les premiers successeurs de David parmi les villes. On dit même que Roboam l'entoura d'un mur d'enceinte et qu'il employa des sommes considérables à son embellissement.
Tout cela cependant n'avait donné qu'une bien médiocre importance à Bethléem, puisque même après la captivité son nom n'est point cité dans la liste des villes importantes, et que dans sa prophétie à jamais célèbre où il annonce que c'est à Bethléem que naîtra le Messie, le prophète Michée (Mich., c. v, v. 2) ne craint pas d'avouer que c'est une des moindres villes de Juda.
Dieu, sans doute, dans ses secrets adorables, en permettant qu'il en fût ainsi, avait ses desseins ; et, s'il nous est permis de les scruter, ne pouvons-nous pas dire que c'est parce qu'il voulait que toute la renommée, que la gloire et l'immense célébrité qui devaient s'attacher au nom de Bethléem, lui fussent apportées par la naissance de son Fils ?
Ô Dieu ! si telle a été votre pensée, j'admire comme vous l'avez su réaliser.
Bethléem-Ephrata ! non, tu n'es plus une bourgade inconnue comme aux jours de tes premiers habitants ! Michée ne pourrait plus dire de toi que tu es une des moindres villes de Juda ! Ta gloire est grande entre toutes les cités du monde, ta célébrité s'élève au-dessus de celle qu'eurent les plus vastes et les plus puissants empires, et jamais ton nom ne s'effacera de la mémoire des hommes ;  et ce n'est pas parce que tu savais, fertile Maison du pain ! faire germer dans tes campagnes de riches moissons ; ce n'est pas même parce que tu allaitas les premiers jours du grand roi David... ; c'est pour une œuvre bien plus importante et bien plus glorieuse : c'est parce que de toute éternité le puissant Dieu du ciel avait décrété que son Fils bien-aimé prendrait naissance dans le temps sur ton sol fortuné ; c'est parce qu'il t'a été réservé de recevoir le premier regard, d'entendre la première parole, de recueillir les premières larmes, d'abriter les premières douleurs de celui dont la génération, comme avait dit le prophète (Mich., c. V), est avant tout commencement, et qui, étant le véritable chef d'Israël, devait cependant souffrir pour sauver son peuple.

Faut-il s'étonner après cela que, depuis le commencement de l'ère chrétienne, de toutes les contrées du monde, des foules nombreuses de pèlerins se soient succédé dans tous les siècles pour visiter cette ville devenue si célèbre (Au IVe siècle, l'affluence des pèlerins était si continuelle et si nombreuse, que saint Jérôme écrivait dans une de ses lettres : « On accourt ici du monde entier ; la ville est remplie d'étrangers de toute nation et de toute langue... On dirait que tous ceux que leur patrie et leur demeure ne possèdent pas sont ici réunis... Il ne se passe pas de jour, pas d'heure, que nous ne voyions arriver des troupes de frères qui nous obligent à faire de notre silencieux monastère une immense hôtellerie... ») ? Et si l'histoire n'a pu relater tous les noms des personnages renommés par leur naissance ou leurs vertus, qui, dans ces pieux pèlerinages, se mêlaient aux plus humbles fidèles : qui ne sait du moins que quelques-uns ont échappé à l'oubli ; et qu’entre tous ces noms illustres, les plus illustres sont, sans contredit, ceux de sainte Hélène, la pieuse mère de Constantin, de saint Jérôme, de sainte Paule et de sa fille Eustochie, ces nobles descendantes des Gracques et des Scipions, qui renoncèrent à leurs palais pour vivre ignorées sur cette terre consacrée par la naissance du Sauveur ; ceux encore du vénérable Bède, des saints évêques Arculfe,Wilphage et Willibald ; de saint Louis enfin, ce roi si cher à la France et dont le règne est une de ses plus belles gloires ?
Notre siècle, malgré la froide indifférence qui le caractérise, a fourni aussi son contingent de pèlerins (Bethléem est aujourd'hui soumise au gouverneur de Jaffa) ; et est-il nécessaire de mentionner que M. de Châteaubriand et le célèbre abbé de la Trappe, le baron de Géramb, furent des premiers, et frayèrent la route à toute cette jeunesse de France qui devait se faire gloire de les suivre.
Peut-on lire sans attendrissement les pieux sentiments dont le dernier de ces deux grands hommes était rempli sur le point d'arriver à Bethléem ?
« Dans quelques instants, écrivait-il dans ses notes de voyage, mes yeux la verront cette Bethléem, dont le nom m'est si doux ! Ils la verront ! ils verront cette étable où naquit le plus beau des enfants des hommes, le maître de l'univers, l'Admirable, le Verbe de vie, mon Sauveur ; cette étable où il naquit de la plus belle, de la plus sainte des Vierges ! Ils verront cette Crèche où il fut couché, enveloppé de langes ; cette Crèche, seul berceau qu'une telle mère eût à donner à un tel fils !... »
Heureux le chrétien à qui la Providence accorde la grâce de voir Bethléem de ses yeux ; plus heureux celui qui sait la contempler avec de tels sentiments dans le cœur !

(Extrait de Les Fêtes de Noël à Rome, correspondance d'un pèlerin suivie de récits, de descriptions et d'anecdotes sur les fêtes de Noël à Bethléem et dans plusieurs autres villes du monde catholique, par M. l'Abbé V. Dumax)


Reportez-vous à La Sainte Grotte, Le Santo Bambino, Les petits Prédicateurs de six et de huit ans, L'Étable de Bethléem dans l’Église de l'Ara-Coeli, L'épée et le chapeau ducal portés à la procession le jour de Noël, Description de la sainte Crèche, Son histoire, Cérémonie de l'Adoration, La Messe de Minuit à Sainte-Marie-Majeure, Les Boutiques de Noël et le Præsepio, Les Pifferari, Regard sur le triple sacrifice du Jour de Noël, Noël, Jour de sainte allégresse, Lumière sur Noël, La crèche, Méditation pour la Fête de Noël : Vous trouverez un Enfant enveloppé de langes, et couché dans une Crèche, Instruction sur la Fête de Noël, Pratique de la Dévotion à l'enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 21e Méditation : Cependant Marie ne perdait rien de toutes ces choses et les méditait dans son cœur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 22e Méditation : Ils portèrent Jésus à Jérusalem, afin de l'offrir au Seigneur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 20e Méditation : Ayant été averti en songe de ne point aller trouver Hérode, ils retournèrent en leur pays par un autre chemin, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 19e Méditation : Se prosternant, ils l'adorèrent ; puis ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe, Discours aux jeunes époux, du Pape Pie XII, durant l'Octave de l’Épiphanie, le 10 janvier 1940, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 18e Méditation : Voici que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient parut, allant devant eux, jusqu'à ce qu'elle vint s'arrêter sur le lieu où était l'enfant, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 17e Méditation : À la nouvelle de la naissance du saint Enfant, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 16e Méditation : Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 15e Méditation : Voici que les Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, Méditation pour le Jour des Rois : Que votre Règne arrive, Instruction sur la Fête des Rois, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages confessent Jésus-Christ devant les hommes, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages à Jérusalem, Méditation pour l’Épiphanie : La vocation des mages prédite et figurée, notre vocation à la foi de Jésus-Christ, Méditation sur l’Épiphanie : Les Rois-Mages, Méditation sur l’Épiphanie : Du ministère de Marie dans la vocation des Gentils à la Foi, Remerciement, offrande et prière au Verbe de Dieu incarné, pour l'Octave de l'Épiphanie, Méditation sur l’Épiphanie, Méditation sur la Nativité, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 14e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, Litanies du Saint Nom de Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 13e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, nom qui lui avait été donné par l'ange, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 12e Méditation : Après huit jours, le saint Enfant fut circoncis, Instruction sur la Circoncision, Méditation sur la Circoncision, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 11e Méditation : Les bergers revinrent en glorifiant et en louant Dieu de tout ce qu'ils avaient vu et entendu, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 10e Méditation : Les bergers se disaient les uns aux autres : Allons jusqu'à Bethléem, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 9e Méditation : Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 7e Méditation : Tout à coup l'Ange du Seigneur parut auprès d'eux, Salutation à Marie et à Jésus naissant, Litanies du Saint Enfant-Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1re Méditation : Marie s'étant rendue avec Joseph à Bethléem, le temps de son divin enfantement arriva, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 2e Méditation : Je vous annonce un grand sujet de Joie, il vous est né aujourd'hui un Sauveur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 3e Méditation : Marie mit au monde son fils premier-né, et l'enveloppa de langes, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 4e Méditation : Marie, après avoir enveloppé de langes le saint Enfant, le coucha dans la crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 5e Méditation : Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 6e Méditation : Il y avait là aux environs des bergers qui veillaient et se relevaient les uns les autres pendant la nuit, pour la garde de leurs troupeaux, Litanies du Saint Enfant-Jésus, et Dévotion au Saint Enfant-Jésus : Prière d'amour et Consécration.