Relique de la Crèche |
LETTRE AUX ENFANTS DES CATÉCHISMES DE PERSÉVÉRANCE
Rome, 25 décembre, 8 heures du matin.
Vive Noël, chers enfants ! Oh ! que ce nom a de douceur, de parfum ! qu'il est mélodieux ! Noël ! c'est la fête de tous, la fête des grands et des petits, la fête des vieillards et des enfants, la fête des pauvres et des riches ! Noël, aimable nom d'une fête plus aimable encore ! Je ne sache pas qu'il y ait un seul pays au monde où on ne le prononce pas avec amour, où l'on ne se réjouisse pas en voyant arriver l'époque qui en ramène l'anniversaire.
Mais, s'il est un endroit sous le ciel où il soit meilleur de célébrer la fête de Noël, où il soit meilleur aussi de répéter le nom délicieux de Noël, et de le répéter, surtout durant la nuit de la divine naissance de l'enfant Jésus, c'est à Bethléem d'abord, dans la grotte privilégiée où naquit le Sauveur ; mais ensuite c'est à Rome, dans le pieux sanctuaire qui possède la crèche bénie sur laquelle l'enfant Jésus fut déposé après sa naissance. C’est là, dans ce sanctuaire, que j'ai passé une partie de ma nuit de Noël, là que j'ai assisté à la messe de minuit célébrée par le Souverain Pontife : vous allez me dire si j'ai été mal partagé.
Ce fut sur les neuf heures du soir que la cérémonie commença. Depuis de longues heures, des troupes de peuple se pressaient dans les rues pour se rendre à la basilique de Sainte-Marie-Majeure, où l'on conserve la sainte crèche. Les étrangers se mêlaient aux Italiens : ce n'étaient que carrosses. Je suivis la foule. La nuit était épaisse : des torches et des lampions, placés de distance en distance, indiquaient la route que devait suivre le Souverain Pontife. Déjà il était arrivé : les chants se faisaient entendre, les abords de la basilique étaient encombrés, on ne pouvait y pénétrer.
Enfin je parvins à me faire jour au milieu de la foule... Quel spectacle s'offrit alors à mes regards ! Vous vous rappelez, mes enfants, ce que je vous ai dit dans une de mes précédentes lettres (Cette lettre à laquelle l'auteur fait allusion appartient à une autre série de la Rome chrétienne. (Note de l'éditeur)) de la splendeur et de l'élégance de la basilique de Sainte-Marie-Majeure, avec ses mosaïques, ses porphyres, ses bronzes, ses tabernacles d'or étincelants de pierres précieuses, et surtout sa longue et majestueuse nef, soutenue par trente-huit colonnes de marbre blanc. Eh bien ! représentez-vous cette immense basilique aussi éclairée qu'en plein jour : c'étaient partout des lumières, il en jaillissait des faisceaux de chaque colonne. Le sanctuaire surtout était tout en feu. Et toutes ces flammes de feu se détachaient sur des draperies de velours cramoisi à franges d'or, dont l'église tout entière, aussi bien que la colonnade, était ornée. Ce spectacle, passez-moi l'expression, avait quelque chose de saintement féerique.
La première partie de la cérémonie fut l'introduction de la sainte châsse, où sont renfermés les fragments de la pauvre crèche (Voir la lettre suivante où l'on trouvera des détails sur la sainte relique et sur le reliquaire qui la renferme) qui servit de berceau à l'enfant-Jésus. Les chanoines de la basilique allèrent la chercher en grande pompe. Dès que la sainte relique eut été exposée à la vénération des fidèles, dans une chapelle voisine de l'autel, le Souverain Pontife commença la messe.
Je ne m’étendrai pas à vous dire tout ce qu'il y a de doux et de consolant dans cette messe de minuit célébrée par le Souverain Pontife, près du berceau du Sauveur, à l'heure où l'Église rappelle le souvenir de sa naissance. Il faudrait être bien peu sensible pour ne pas ressentir en pareille circonstance quelques-unes de ces émotions qui ne s’effacent pas du cœur...
Je ne m'étendrai pas à vous dire tout ce qu'il y a de doux et de consolant dans cette messe de minuit célébrée par le Souverain Pontife, près du berceau du Sauveur, à l'heure où l'Église rappelle le souvenir de sa naissance. Il faudrait être bien peu sensible pour ne pas ressentir en pareille circonstance quelques-unes de ces émotions qui ne s'effacent pas du cœur...
Pendant les deux heures délicieuses que je passai à Sainte-Marie-Majeure, près de la crèche de Jésus, à quelques pas du Souverain Pontife, dont la voix vibrante venait de moment en moment se faire entendre à mon oreille, au milieu de ce sanctuaire tout en feu, je me serais cru volontiers au ciel, où l'on répète éternellement le Gloria in excelsis que les anges apportèrent à la terre, et qui fut ici exécuté de la plus céleste manière qui se puisse faire.
Il était onze heures passées quand je sortis de l'église. Je suivis avec la foule la route par laquelle le Saint-Père devait retourner à son palais du Vatican. Après quelques instants de marche, je compris, à l'agitation de ceux qui m'entouraient, qu'il fallait m'arrêter. En ce moment, je vis tout le monde tourner les regards vers la basilique ; je regardai aussi de ce côté, et ce fut pour apercevoir un grand et beau spectacle. Du sommet de la colline de l'Esquilin sur laquelle est construite Sainte-Marie-Majeure, on voyait descendre à grande vitesse des cavaliers et des carrosses : c'était le cortège du Pape. Il passa devant moi : quatre dragons des troupes pontificales à cheval, et portant à la main de larges torches embrasées, ouvraient la marche ; après eux venaient quelques voitures de prélats, puis un peloton de dragons, que suivait une immense quantité de carrosses. Les deux premiers étaient traînés par six chevaux noirs ; c'étaient ceux du Souverain Pontife et des prélats de sa maison ; dans les autres se trouvaient les cardinaux. Des domestiques portant aussi des torches se tenaient aux portières des carrosses du Pape, et à la clarté de ces lumières on pouvait distinguer la main du Souverain Pontife, se levant de moment en moment pour bénir le peuple, qui se pressait sur son passage. Qu'elle me fut précieuse, chers enfants, cette bénédiction paternelle, recueillie au milieu des rues de Rome, sous le prestige de la pompe de ce cortège, au milieu de la nuit de Noël ! Elle me fut aussi précieuse que celle que les Anges donnèrent aux bergers en leur annonçant la bonne nouvelle, ou plutôt elle me fut précieuse comme celle que l'enfant-Jésus lui-même accorda aux bergers, au moment où ils durent le quitter pour retourner à leurs troupeaux et à leur chaumière. Adieu.
Post-scriptum. — J'oublie de vous faire une observation importante, ou plutôt de répondre à une difficulté que vous vous êtes faite sans doute en lisant cette lettre. Vous n'aurez pas compris comment la messe de minuit que je viens de vous décrire, a été célébrée sur les dix heures du soir. Je dois donc vous dire qu'à Rome, la messe de minuit, au moins celle que célèbre le Pape, ou qui est célébrée devant lui par l'un des cardinaux, n'a pas lieu à minuit, mais deux ou trois heures plus tôt. Mais pourquoi, me direz-vous, dans un lieu si auguste, y a-t-il exception à la loi générale ? C’est parce que les cardinaux, les archevêques et les évêques qui doivent assister à cette messe, doivent aussi se trouver tous, dès le matin du jour suivant, à la grande basilique de Saint- Pierre pour la messe pontificale ; et il va sans dire que chacun doit avoir auparavant célébré les trois messes que l'Église autorise de dire en ce jour. Ces vénérables cardinaux et tous les autres prélats seraient donc obligés de passer toute la nuit de Noël sur pied : or, la plupart ne le pourraient sans un grave inconvénient, à cause de leur grand âge. Pendant plusieurs siècles, la rigueur du cérémonial de la fête les y obligeait ; mais plusieurs accidents, qui en furent la suite, firent introduire ce changement. Je sais qu'il résulte de cet ordre de choses que la messe de minuit est anticipée sur l'heure fortunée de la naissance du Sauveur, et que le Pape ou celui qui célèbre ne se trouve pas à jeun ; mais n'est- il pas vrai qu'il vaut mieux voir une anticipation sur l'heure de cette messe que de ne point la voir célébrer, ou de la voir dépourvue de ses principaux ornements ? Et quant à la loi du jeûne qui est enfreinte, il me suffit de vous dire que, quelque rigoureuse que soit cette loi avant la communion, le Souverain Pontife, qui a toute-puissance dans l'Église, peut la modifier, et il y met une exception en cette circonstance, soit pour lui, soit pour celui des cardinaux qui célèbre en sa place.
(Extrait de Les Fêtes de Noël à Rome, par M. l'Abbé V. Dumax)
Reportez-vous à Les Boutiques de Noël et le Præsepio, Les Pifferari, Regard sur le triple sacrifice du Jour de Noël, Noël, Jour de sainte allégresse, Lumière sur Noël, La crèche, Méditation pour la Fête de Noël : Vous trouverez un Enfant enveloppé de langes, et couché dans une Crèche, Instruction sur la Fête de Noël, Pratique de la Dévotion à l'enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 21e Méditation :
Cependant Marie ne perdait rien de toutes ces choses et les méditait
dans son cœur, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 22e Méditation :
Ils portèrent Jésus à Jérusalem, afin de l'offrir au Seigneur, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 20e Méditation :
Ayant été averti en songe de ne point aller trouver Hérode, ils
retournèrent en leur pays par un autre chemin, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 19e Méditation : Se
prosternant, ils l'adorèrent ; puis ayant ouvert leurs trésors, ils lui
offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe, Discours aux jeunes époux, du Pape Pie XII, durant l'Octave de l’Épiphanie, le 10 janvier 1940, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 18e Méditation :
Voici que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient parut, allant devant
eux, jusqu'à ce qu'elle vint s'arrêter sur le lieu où était l'enfant, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 17e Méditation : À
la nouvelle de la naissance du saint Enfant, le roi Hérode fut troublé,
et tout Jérusalem avec lui, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 16e Méditation :
Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 15e Méditation :
Voici que les Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, Méditation pour le Jour des Rois : Que votre Règne arrive, Instruction sur la Fête des Rois, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages confessent Jésus-Christ devant les hommes, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages à Jérusalem, Méditation pour l’Épiphanie : La vocation des mages prédite et figurée, notre vocation à la foi de Jésus-Christ, Méditation sur l’Épiphanie : Les Rois-Mages, Méditation sur l’Épiphanie : Du ministère de Marie dans la vocation des Gentils à la Foi, Remerciement, offrande et prière au Verbe de Dieu incarné, pour l'Octave de l'Épiphanie, Méditation sur l’Épiphanie, Méditation sur la Nativité, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 14e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, Litanies du Saint Nom de Jésus, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 13e Méditation : On
lui donna le nom de Jésus, nom qui lui avait été donné par l'ange, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 12e Méditation : Après huit jours, le saint Enfant fut circoncis, Instruction sur la Circoncision, Méditation sur la Circoncision, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 11e Méditation :
Les bergers revinrent en glorifiant et en louant Dieu de tout ce qu'ils
avaient vu et entendu, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 10e Méditation :
Les bergers se disaient les uns aux autres : Allons jusqu'à Bethléem, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 9e Méditation :
Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes de
bonne volonté, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 7e Méditation : Tout à coup l'Ange du Seigneur parut auprès d'eux, Salutation à Marie et à Jésus naissant, Litanies du Saint Enfant-Jésus, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1re Méditation :
Marie s'étant rendue avec Joseph à Bethléem, le temps de son divin
enfantement arriva, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 2e Méditation : Je
vous annonce un grand sujet de Joie, il vous est né aujourd'hui un
Sauveur, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 3e Méditation :
Marie mit au monde son fils premier-né, et l'enveloppa de langes, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 4e Méditation :
Marie, après avoir enveloppé de langes le saint Enfant, le coucha dans
la crèche, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 5e Méditation :
Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un enfant enveloppé
de langes et couché dans une crèche, Dévotion
à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 6e Méditation : Il y
avait là aux environs des bergers qui veillaient et se relevaient les
uns les autres pendant la nuit, pour la garde de leurs troupeaux, Litanies du Saint Enfant-Jésus, et Dévotion au Saint Enfant-Jésus : Prière d'amour et Consécration.