mardi 1 décembre 2020

Lumière sur Noël



Tout le monde sait que la fête de Noël a pour objet de rappeler à tous les fidèles le souvenir et l'anniversaire du premier moment de la vie mortelle du Sauveur Jésus.

L’Église veut que ses enfants se disposent longtemps à l'avance à célébrer la fête de Noël. À cet effet, elle a établi pour cette solennité, comme pour celle de Pâques, une période de préparation qu'elle a désignée sous le beau nom d'Avent, c'est-à-dire d'avènement, parce que l'avènement du Sauveur Jésus doit la couronner (Autrefois, le temps de l'Avent durait quarante jours et l'on y pratiquait l'abstinence et le jeûne comme pendant le Carême ; c'est que dans ces siècles de foi l'on comprenait la nécessité que la préparation au mystère de la Nativité de Jésus-Christ fût entièrement conforme à celle qui précède le mystère de sa Résurrection. L'obligation de faire abstinence et de jeûner pendant l'Avent subsiste encore dans quelques ordres religieux ; mais les simples fidèles n'y sont plus soumis. — Toutefois, il ne faut pas oublier que si cette pratique extérieure de l'Église a été modifiée, son esprit n'a point changé, et que son intention est toujours que les fidèles se préparent à célébrer la naissance de Jésus-Christ par la prière, la mortification et l'éloignement des vains plaisirs du siècle).
 
Voici comment, dans la page du Martyrologe qui se lit le 24 décembre, la fête de Noël est annoncée :
« L'an de la création du monde cinq mille cinq cent quatre-vingt-dix-neuf ; depuis le déluge universel, deux mille neuf cent cinquante-sept ; depuis la naissance d'Abraham, deux mille quinze ; depuis Moïse et la sortie des Israélites de l'Égypte, quinze cent dix ; depuis l'onction royale de David, mille trente-deux ; la soixante-cinquième semaine de la prophétie de Daniel ; la soixante-quatorzième olympiade ; l'an de Rome sept cent cinquante-deux ; la quarante-deuxième année de l'empire d'Auguste ; tout l'univers jouissant d'une profonde paix ; au sixième âge du monde ; JÉSUS-CHRIST DIEU ÉTERNEL, et FILS DU PÈRE ÉTERNEL, voulant sanctifier le monde par son avènement, naquit à Bethléem, ville de Juda, de la glorieuse Vierge Marie. »

« DEMAIN ANNIVERSAIRE de cette naissance selon la chair de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »
Est-ce possible d'imaginer un langage et des expressions, qui, dans leur simplicité apparente, donnent une plus haute et plus noble idée de la fête de Noël ? En effet, dans les lignes qui précèdent l'annonce de cette fête, l'Église prenant à tâche de nous rappeler que la naissance du Sauveur fut le terme et l'accomplissement de tous les événements qui s'étaient succédé jusque-là sur la terre, comme il allait être le point de départ d'une ère nouvelle pour le monde régénéré, ne peut avoir d'autre but que de nous faire apprécier l'excellence de la solennité destinée à perpétuer le souvenir d'un si grand mystère et à en renouveler l'anniversaire.

Le nom de Noël, que l'Église a inventé pour désigner la fête de la naissance du Sauveur, n'en fait pas moins ressortir l'excellence. Ce nom délicieux est un diminutif du plus touchant peut-être de tous les titres que les Saintes Écritures aient donnés au Messie, celui d'Emmanuel, qui veut dire : Dieu avec nous. Noël signifie donc : Fête de Dieu qui est à nous. Ce mot ne dit-il pas tout ? N'est-ce pas un laconique, mais éloquent discours ?

La fête de Noël est une des plus anciennes du christianisme. Est- il nécessaire de le prouver ? Comment pourrait-on supposer que, dès l'origine, les fidèles n'aient pas eu la pensée de célébrer l'anniversaire du jour bienheureux, où le Verbe de Dieu apparut dans le monde et commença l'œuvre de notre rédemption ?

Quant à l'usage de célébrer la fête de Noël le 25 décembre, on le trouve également établi dès l'origine dans les Églises d'Occident et en particulier dans l'Église de Rome (Ce ne fut qu'au IVe siècle que cet usage fut adopté dans les Églises d'Orient ; jusque-là elles avaient confondu la fête de Noël avec celle de l'Épiphanie, et l'avaient célébrée le 6 janvier. — Quelques critiques, profitant de ce désaccord, ont osé élever un doute sur la véritable date de la naissance de Notre-Seigneur. — C'est bien à tort ; car, comme l'a remarqué saint Jean Chrysostôme, la confusion des deux fêtes dans les Églises d'Orient n'a qu'une valeur bien négative en face de l'autorité de l'Église romaine qui avait eu tous les moyens de connaître le véritable jour de la naissance du Sauveur, puisque les actes du dénombrement exécuté par ordre d'Auguste dans la Judée se conservaient dans les archives de Rome).

Il n'est pas rare de rencontrer des personnes qui s'étonnent que la fête de Noël ait conservé la prérogative de se célébrer le 25 décembre, sans acception de jours, tandis que la fête de Pâques varie tous les ans et est toujours fixée au dimanche. Voici la raison de cette différence, elle est de saint Augustin. C’est, dit ce grand docteur, que « nous ne célébrons le jour de la naissance du Sauveur que pour nous remettre en mémoire cette naissance opérée pour notre salut, sans que le jour même, auquel elle a eu lieu, renferme en soi quelque signification mystérieuse ; tandis que le propre jour de la semaine, auquel s'est accomplie la résurrection, a été choisi dans les décrets éternels pour exprimer un mystère dont il doit être fait une commémoration expresse jusqu'à la fin des siècles. »
« Gardons-nous de croire cependant que pour n'être attachée à aucun des jours de la semaine en particulier, la célébration de la fête de Noël au 25 décembre ait été complètement déshéritée de l'honneur d'une signification mystérieuse. D'abord nous pourrions déjà dire que la fête de Noël parcourt successivement les divers jours de la semaine, pour les purifier tous et les dégager de la malédiction que le péché d'Adam avait déversée sur chacun d'eux. Mais nous avons un bien plus sublime mystère à déclarer dans le choix du jour de cette solennité ; mystère qui vient se lier de la manière la plus expressive au cours du grand astre par le moyen duquel la lumière et la chaleur, c'est-à-dire la vie, renaissent et s'entretiennent sur la terre. Jésus-Christ notre Sauveur, que l'Esprit-Saint a appelé la lumière du monde, est né au moment où la nuit de l'idolâtrie et du crime s'épaississait le plus profondément sur la terre, et voilà que le jour de cette nativité, 25 décembre ; se trouve être précisément celui où le soleil matériel, dans sa lutte avec les ombres, prêt à s'éteindre, se ranime tout à coup et prépare son triomphe » (Extrait du R. P. Dom Guéranger, dans son Année Liturgique, Temps de Noël, page 10).

Lorsque la fête de Noël vient à tomber un jour où l'abstinence est de précepte, les fidèles peuvent user d'aliments gras.
C'est à cause de l'excellence de cette fête, dit le pape Honorius III, et parce que l'abstinence implique une idée de tristesse ; l'Église, comme une bonne mère, semble prendre à tâche de bannir loin de nous tout ce qui pourrait troubler, en ce jour, la joie et l'allégresse.

De tout temps, la couleur blanche a été choisie pour les vêtements sacrés que portent les prêtres à l'autel et pour les tentures dont sont ornées nos églises le jour de Noël. C’est que la blancheur exprime à merveille « l'allégresse à laquelle les anges ont convié les hommes, l'éclat du divin Soleil naissant, la pureté de la Vierge mère, la candeur enfin des âmes fidèles qui se pressent autour de la crèche mystique » (Année liturgique, p. 17).

Le jour de Noël, les prêtres célèbrent trois messes ; c'est un privilège (Par cela seul que la possibilité qu'ont les prêtres de dire trois messes est un privilège, ce n'est point une obligation. Les fidèles ne sont pas obligés non plus d'assister à trois messes le jour de Noël. Cependant c 'est un pieux usage répandu parmi eux, et les chrétiens fervents ne s'en dispensent pas sans nécessité) qui remonte aux temps les plus anciens, et que les souverains Pontifes ont toujours encouragé.
La pensée de l'Église en autorisant, en invitant même ses ministres à offrir trois fois le saint sacrifice en ce jour, est, avant tout, de leur procurer l'occasion de louer en son nom chacune des personnes de la sainte Trinité, et d'acquitter dignement envers chacune de ces personnes divines la dette de reconnaissance que le genre humain a contractée par la réalisation du mystère de l'Incarnation : envers le Père, qui a envoyé son Fils, qui a accepté les abaissements et les humiliations de la nature humaine ; envers l'Esprit-Saint, qui a opéré ce mystère d'amour et de miséricorde.
L'Église a une autre pensée : elle veut exalter et glorifier trois naissances différentes du Fils de Dieu. La première est sa naissance temporelle à Bethléem ; la seconde est sa naissance spirituelle et mystique dans le cœur des justes ; la troisième est sa naissance éternelle, ou plutôt, pour parler plus théologiquement, sa génération éternelle dans le sein de son Père.
La première des messes, qui se dit à l'heure même où la tradition nous apprend que le Fils de Dieu a voulu naître, est particulièrement destinée à célébrer la première des trois naissances du Sauveur.
La seconde messe, qui doit se dire un peu avant le lever du soleil, et que l'on appelle pour ce motif messe de l'Aurore, honore la naissance spirituelle de Notre-Seigneur dans les âmes. D'une part, sa manifestation aux bergers, qui y est racontée, et, de l'autre, l'adoration que les bergers rendirent en retour au Sauveur, sont une touchante figure de ce qui se passe dans l'union mystérieuse de Dieu avec les âmes.
Enfin la troisième messe, qui est appelée messe du Jour parce qu'elle doit se célébrer vers midi (Quoique les prêtres puissent célébrer les trois messes de suite depuis minuit jusqu'à midi, la pensée de l'Église serait qu'ils célébrassent la première à minuit, la seconde avant le lever du soleil, la troisième vers midi), avec toute la pompe des cérémonies et toute l'harmonie du chant, est destinée à glorifier l'éternelle génération du Verbe divin. Et voilà pourquoi, à cette messe, l'Église fait lire à ses prêtres et chanter devant le peuple fidèle, pour épître et pour évangile, deux passages de l'Écriture où la divinité de Jésus-Christ est clairement énoncée, et dans lesquels les écrivains sacrés semblent révéler à la terre les secrets les plus impénétrables de la vie de Dieu.

(Extrait de Rome chrétienne racontée à la jeunesse, Les Fêtes de Noël à Rome)


Reportez-vous à Noël, Jour de sainte allégresseLa crèche, Méditation pour la Fête de Noël : Vous trouverez un Enfant enveloppé de langes, et couché dans une Crèche, Instruction sur la Fête de Noël, Pratique de la Dévotion à l'enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 21e Méditation : Cependant Marie ne perdait rien de toutes ces choses et les méditait dans son cœur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 22e Méditation : Ils portèrent Jésus à Jérusalem, afin de l'offrir au SeigneurDévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 20e Méditation : Ayant été averti en songe de ne point aller trouver Hérode, ils retournèrent en leur pays par un autre chemin, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 19e Méditation : Se prosternant, ils l'adorèrent ; puis ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe, Discours aux jeunes époux, du Pape Pie XII, durant l'Octave de l’Épiphanie, le 10 janvier 1940, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 18e Méditation : Voici que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient parut, allant devant eux, jusqu'à ce qu'elle vint s'arrêter sur le lieu où était l'enfant, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 17e Méditation : À la nouvelle de la naissance du saint Enfant, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 16e Méditation : Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 15e Méditation : Voici que les Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, Méditation pour le Jour des Rois : Que votre Règne arrive, Instruction sur la Fête des Rois, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages confessent Jésus-Christ devant les hommes, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages à Jérusalem, Méditation pour l’Épiphanie : La vocation des mages prédite et figurée, notre vocation à la foi de Jésus-Christ, Méditation sur l’Épiphanie : Les Rois-Mages, Méditation sur l’Épiphanie : Du ministère de Marie dans la vocation des Gentils à la Foi, Remerciement, offrande et prière au Verbe de Dieu incarné, pour l'Octave de l'Épiphanie, Méditation sur l’Épiphanie, Méditation sur la Nativité, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 14e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, Litanies du Saint Nom de Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 13e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, nom qui lui avait été donné par l'ange, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 12e Méditation : Après huit jours, le saint Enfant fut circoncis, Instruction sur la Circoncision, Méditation sur la Circoncision, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 11e Méditation : Les bergers revinrent en glorifiant et en louant Dieu de tout ce qu'ils avaient vu et entendu, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 10e Méditation : Les bergers se disaient les uns aux autres : Allons jusqu'à Bethléem, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 9e Méditation : Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 7e Méditation : Tout à coup l'Ange du Seigneur parut auprès d'eux, Salutation à Marie et à Jésus naissant, Litanies du Saint Enfant-Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1re Méditation : Marie s'étant rendue avec Joseph à Bethléem, le temps de son divin enfantement arriva, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 2e Méditation : Je vous annonce un grand sujet de Joie, il vous est né aujourd'hui un Sauveur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 3e Méditation : Marie mit au monde son fils premier-né, et l'enveloppa de langes, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 4e Méditation : Marie, après avoir enveloppé de langes le saint Enfant, le coucha dans la crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 5e Méditation : Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 6e Méditation : Il y avait là aux environs des bergers qui veillaient et se relevaient les uns les autres pendant la nuit, pour la garde de leurs troupeaux, Litanies du Saint Enfant-Jésus, et Dévotion au Saint Enfant-Jésus : Prière d'amour et Consécration.