jeudi 26 décembre 2019

Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 3e Méditation : Marie mit au monde son fils premier-né, et l'enveloppa de langes


Extrait de "Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ou Nouveau Mois de Jésus" par C.-L. Faucher, prêtre du Diocèse de Clermont :




3e JOUR

Marie mit au monde son fils premier-né, et l'enveloppa de langes. (Luc, 2, 7)


1er Point. Le dernier des enfants des hommes a-t-il jamais éprouvé un tel dénuement ? Quelle étonnante pauvreté ! à peine quelques langes pour couvrir le divin Enfant ; le froid a déjà transi ses membres délicats, sa tendre mère s'empresse de lui prodiguer les soins les plus amoureux et les plus assidus. Qui pourrait exprimer avec quels sentiments de respect et de vénération elle prend entre ses bras ce divin Enfant ? Son cœur ne peut suffire à toute l'ardeur de son amour ; elle le contemple avec attendrissement ; son âme se pâme de reconnaissance.
Ô Vierge sainte, que vous êtes riche dans voire pauvreté ! Jésus est tout votre trésor ; que pourriez-vous désirer de plus ? Oh ! que l'esprit de Dieu est opposé à l'esprit du monde ! Le monde recherche l'opulence et les commodités de la vie, Jésus recherche là pauvreté et chérit les privations. Ah ! je le comprends à présent, quand on a Jésus, on a tout ; sans lui, on est dans la plus affreuse misère. Oh ! combien il vaut mieux être pauvre avec Jésus que d'être riche sans Jésus. Ô Jésus ! dès ce moment, je renonce à toutes mes aises et à toutes mes satisfactions d'ici-bas ; je veux vivre et mourir pauvre avec vous et par amour pour vous.

2e Point. Considérez l'état qu'a choisi Jésus-Christ en venant dans ce monde, et la différence qu'il y a entre ce qu'il est au ciel et ce qu'il nous paraît sur la terre ; entre l'étable, qui est le lieu de sa naissance temporelle, et le sein de Dieu son Père, qui est le lieu de sa naissance éternelle ; en un mot, entre ce qu'il est comme Dieu et ce qu'il est comme enfant. Comme Dieu ; il est engendré de toute éternité dans la splendeur des saints : In splendoribus sanctorum genui te (Ps. 109). Comme enfant, il naît dans les ténèbres qui couvrent cette terre de malédiction ; comme Dieu, il est environné d'une gloire éternelle ; comme enfant, il est emmailloté dans de pauvres langes ; comme Dieu, il porte tout, il soutient tout ; les colonnes des cieux reposent sur la force de son bras, et sa main toute-puissante soutient les fondements de la terre ; comme enfant, il est la faiblesse même ; et il ne peut se soutenir lui-même, s'il n'est porté sur les bras de sa sainte mère.

Ô saint Enfant ! non moins aimable dans votre pauvreté et votre faiblesse que dans le séjour de la gloire de votre Père céleste, non moins adorable dans votre crèche sur la terre, que sur votre trône éternel dans le ciel, soyez toujours mon unique et seul trésor, mon bien, mon héritage, dans le temps et l'éternité.


ORAISON JACULATOIRE

Infans Jesu, pater pauperum, miserere nobis.
Enfant Jésus, père des pauvres, ayez pitié de nous.


PRIÈRE

Ô Jésus ! donnez-moi l'esprit de pauvreté ; vous êtes le père des pauvres, je veux être votre enfant : vous avez dit que le royaume des cieux appartenait aux pauvres d’esprit : détachez donc mon cœur des biens de la terre ; que je les possède comme ne les possédant pas, ou bien que je ne m'en serve que pour vous honorer et vous secourir dans la personne des pauvres, vos membres souffrants.


EXEMPLE

On raconte que la mère de saint Ignace de Loyola éprouvait pendant tout le temps de sa grossesse de tendres sentiments de dévotion envers le mystère de l'incarnation et de la naissance du Fils de Dieu. Aussi lorsqu'elle sentit que le terme de sa délivrance approchait, elle se fit porter dans une étable, disant qu'elle ne voulait pas être mieux traitée que la mère de Dieu. Et c'est dans une étable que naquit le grand saint Ignace. Comme si cette pieuse mère avait eu un secret pressentiment que l'enfant qu'elle portait dans son sein devait marcher sur les traces du saint enfant Jésus et donner naissance à cette célèbre société de Jésus, qui a tant souffert et tant travaillé pour porter partout la connaissance et l'amour de notre Seigneur Jésus-Christ.


PRATIQUE

Supporter avec résignation les privations, et souffrir avec amour pour Dieu, c'est le moyen d'adoucir tous nos maux.



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