mercredi 25 décembre 2019

Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 2e Méditation : Je vous annonce un grand sujet de Joie, il vous est né aujourd'hui un Sauveur



Extrait de "Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ou Nouveau Mois de Jésus" par C.-L. Faucher, prêtre du Diocèse de Clermont :





2e JOUR

Je vous annonce un grand sujet de Joie. Il vous est né aujourd'hui un Sauveur, c'est le Christ, le Seigneur. (S. luc 2, 10)


1er Point. Tous les hommes sont appelés à prendre part à la joie que doit causer au monde la naissance du Sauveur ; les justes doivent se réjouir, car il est le Saint des Saints, qui doit rétablir l'amour de l'innocence et de la vertu sur la terre ; les pécheurs doivent aussi se réjouir, parce que c'est lui qui doit effacer les iniquités du monde.
Oui, qui que vous soyez, justes ou pécheurs, vous tous qui gémissez au milieu des misères et des afflictions de cette vie, essuyez vos pleurs, faites cesser vos soupirs ; il vous est né un Sauveur qui va mettre fin à tous vos maux.
Allons tous nous présenter à ce divin Enfant, célébrons ses louanges, faisons retentir nos hymnes et nos cantiques auprès de son berceau ; c'est notre Sauveur, c'est celui qui doit payer nos dettes. Filles de Sion, quittez vos habits de deuil, reprenez vos chants d'allégresse, car le Seigneur vient d'enlever l'opprobre qui pesait sur son peuple. Béni soit celui qui nous est venu du ciel, pour vivre avec nous sur la terre ; louange et gloire lui soient à jamais rendues ; béni soit celui qui nous a visités dans son infinie miséricorde, et qui, touché de la grandeur de nos maux, est devenu semblable à nous pour pouvoir les adoucir en les partageant avec nous.

2e Point. Approchez avec confiance de ce trône d'amour, approchez sans crainte, unissez-vous cœur à cœur à ce tendre Enfant ; il ne vous repoussera pas, il vous recevra avec bonté ; ne voyez-vous pas qu'il vous tend déjà ses petites mains ? Tout en lui annonce la bonté, la douceur, la miséricorde ; et que craindriez-vous d'un enfant qui gémit et qui pleure dans une pauvre crèche ? Il est venu dans ce monde, non pour vous perdre, mais pour vous sauver ; non pour vous juger, mais pour vous apporter votre pardon ; il veut vous décharger du pesant fardeau de vos péchés, et porter lui-même tout le poids de vos iniquités.
Oh ! qu'il est aimable dans son abaissement, ce divin Enfant ! oh ! qu'il est fort dans sa faiblesse ! oh ! qu'il me parait grand dans sa petitesse ! Ô mon Sauveur ! qui ne vous aimerait ? Que puis-je désirer de plus ? Je vous possède, je vous contemple, je puis vous prendre entre mes bras, ô saint Enfant ! vous serrer contre mon cœur. Oh ! si ce cœur pouvait vous servir de berceau, si je pouvais devenir humble comme vous, mortifié et pénitent comme vous !


ORAISON JACULATOIRE

Infans Jésus, ante luciferum genite, miserere nobis.
Enfant Jésus, né avant l'aurore, ayez pitié de nous.


PRIÈRE

Ô très-doux et très-aimable Enfant ! qui êtes descendu du trône de votre gloire pour habiter parmi nous ; ô vous qui faites vos délices de vous trouver au milieu des enfants des hommes, faites que je trouve aussi toute ma consolation à demeurer auprès de vous, et que mon plus grand plaisir soit de m'entretenir avec vous au pied de votre crèche.


EXEMPLE

Sainte Paule comptait parmi ses aïeux ce que la Grèce et Rome avaient de plus illustre ; à la noblesse de l'origine, elle réunissait encore des biens immenses et les plus brillantes qualités de l'esprit et du cœur ; elle possédait donc tout ce que le monde estime et ambitionne, les grandeurs, l'opulence, les qualités personnelles. Mais, loin de s'en prévaloir, elle méprisa tous ces vains avantages du siècle, pour embrasser une vie humble et pauvre, à l'exemple de Jésus-Christ. Elle renonça à toutes ses possessions, se dépouilla de tous ses biens en faveur des pauvres, et désireuse d'atteindre à la plus haute perfection, elle forma le dessein de quitter Rome, où les communications que son rang l'obligeait d'avoir avec le monde, lui faisaient perdre la douceur de la solitude et du recueillement. Elle résolut donc de se retirer dans la Palestine, afin d'y vivre inconnue et ignorée. À peine y fut-elle arrivée, qu'elle se rendit à Bethléem. La vue de l'étable et de la crèche du Sauveur ranima sa ferveur et sa piété.
Il lui semblait voir le divin enfant enveloppé de langes et mouillant de ses larmes la paille sur laquelle il était couché ; sa foi vive et ardente lui représentait toutes les circonstances de la naissance du Sauveur ; elle croyait entendre encore le concert des anges, assister à l'adoration des mages, et voir la sainte Vierge et saint Joseph donnant tous leurs soins au divin Enfant. Alors, ne pouvant plus retenir ses larmes, ni comprimer les sentiments qui l'animaient, elle s'écriait dans de saints transports d'amour : Je vous salue, Ephrata, terre abondante et fertile dont Dieu même est le fruit ; c'est de vous que le prophète a dit : Et vous, Bethléem, vous n'êtes pus la plus petite d'entre les villes de Juda ; car c'est de vous que sortira celui qui doit régner sur Israël, c'est dans votre sein qu'a pris naissance celui qui est de l'éternité, celui qui est appelé le prince de la paix ; et après avoir ainsi rappelé divers autres passages des saintes Écritures, elle ajoutait : Oh ! quel bonheur pour moi, misérable pécheresse, de pouvoir vénérer la crèche où mon Sauveur est né, et de pouvoir prier dans l'étable où la bienheureuse Vierge l'a mis au monde ! Ce sera ici le lieu de mon repos ; j'établirai ici ma demeure pour toujours. Elle prononça ces dernières paroles comme par un esprit prophétique ; car elle a mérité, par ses vertus et la sainteté de sa vie, d'être enterrée dans l'église bâtie sur la grotte même de Bethléem, comme s'il n'y eût pas eu de lieu plus digne de recevoir le corps de cette humble servante de Jésus-Christ, que l'endroit même où le Fils de Dieu commença à souffrir les profondes humiliations par lesquelles il a sauvé le monde.


PRATIQUE

Prosternez-vous souvent en esprit, pendant ce jour, au pied de la crèche, et adorez Jésus enfant.



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