samedi 1 janvier 2022

Pour le Jour de la Circoncision



La Circoncision était la marque et le sceau de l'alliance que le Seigneur avait faite avec Abraham. Il l'ordonna à tous les enfants mâles, et à leurs descendants, le huitième jour après leur naissance. Jésus-Christ, qui descendait des saints Patriarches selon la chair, a voulu se soumettre à cette loi huit jours après être venu au monde, pour nous affranchir de ce joug rigoureux, et nous apprendre à être fidèles à toutes les ordonnances que la Religion nous impose. En nous délivrant de la circoncision judaïque, il en exige une autre de notre part, qui s'étend à toutes nos pensées, nos désirs, nos affections, nos paroles, nos actions, et généralement à toutes nos démarches. Elle nous oblige à combattre et à vaincre tout ce qui favorise la cupidité et la mollesse. Elle nous prescrit de faire le retranchement de tout ce qui flatte la sensualité. Elle exige du riche qu'il renonce au superflu de ses biens, à la pompe et à la magnificence de ses bâtiments et de son cortège, si peu convenables à un disciple de Jésus-Christ. Elle exige qu'une mondaine retranche toute parure non-seulement indécente, mais encore celles qui ne servent qu'à flatter la vanité et le désir de briller et de plaire.
La vie d'un Chrétien doit être marquée tous les jours par des privations et des sacrifices. C'est la voie qui conduit au Ciel, il n'en est point d'autre. Malheur à celui qui s'en éloigne, en ne recherchant que les plaisirs du monde, en se conformant à ses maximes, en faisant son unique occupation de flatter ses sens.
Que de retranchements n'avons-nous pas à faire d'après les règles de l'Évangile ! Si jusqu'ici nous n'avions vécu que pour contenter nos goûts et flatter notre sensualité, demandons à Dieu qu'il nous inspire, au renouvellement de cette année, la résolution la plus sincère de ne passer aucun jour qui ne soit consacré à lui plaire et à le servir ; en faisant de l'observation de ses lois, la règle de notre conduite.
Notre Seigneur, au jour de sa Circoncision, reçut le nom de Jesus, qui signifie Sauveur. L'Ange avait dit à Joseph, qu'il devait sauver son peuple, en le délivrant de ses péchés ; et saint Pierre nous dit, qu'il n'y a point de salut par aucun autre que par lui ; car nul autre nom sous le Ciel n'a été donné aux hommes, par lequel nous puissions être sauvés.
Par combien de titres Jésus-Christ ne mérite-t-il pas ce nom adorable ! De combien de maux ne nous a-t-il pas délivrés ! Nous périssions pour toujours, et des supplices éternels auraient été notre triste partage, si, par l'excès de sa miséricorde, il ne nous en eût préservés. Combien de fois, par sa grâce, ne nous a-t-il pas retirés de l'abîme du vice !
Ne prononçons jamais le nom de Jesus sans être pénétrés des sentiments de la reconnaissance la plus vive, en pensant qu'il est la source de tous les dons que nous recevons avec tant d'abondance. Il doit ranimer notre confiance au milieu des périls qui nous environnent, et des ennemis qui ont conjuré notre perte. Faisons-en un bouclier impénétrable à tous les traits que l'enfer lance contre nous. Pendant notre vie, et à l'heure de notre mort, il sera notre force et notre consolation, si c'est l'Esprit-Saint qui le met sur notre langue, après l'avoir gravé dans nos cœurs.


PRIÈRE

Sauveur adorable, que deviendrais-je, hélas ! si vous n'étiez ma ressource et mon appui ? Livré à moi-même, ma perte serait inévitable. Vous avez daigné vous laisser attendrir à la vue de mon triste sort, vous êtes devenu mon libérateur et mon asile. Le souvenir de vos bienfaits devait, en excitant ma reconnaissance, me rendre un serviteur fidèle, et jusqu'ici je n'ai répondu à vos bontés que par des outrages. Loin d'être l'observateur de votre loi, tous les jours j'en ai violé les préceptes. Oubliez, je vous en conjure, mon ingratitude et ma perfidie ; pénétrez-moi de la douleur la plus amère, et de la componction la plus vive, afin que, par une vie pénitente, j'expie mes offenses. C'est alors qu'arrivé aux derniers moments de ma vie, lorsque je prononcerai le doux nom de Jésus, je pourrai encore ranimer ma confiance, et vous regarder comme un Sauveur rempli de bonté, qui ne sera mon juge que pour me faire entendre un arrêt favorable.

(Manuel du Catholique)


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