mercredi 7 septembre 2016

Cinq points dans l'examen général de la conscience


Marie Madeleine repentante (Caravaggio)




Abrégé de la pratique de la perfection chrétienne du R.P. Alphonse Rodriguez, Extrait :




De l'examen général de conscience.



Il y a cinq points dans l'examen général de la conscience ; le premier est de rendre grâces à Dieu des bienfaits qu'on en a reçus. On met ce point à la tête des autres, afin qu'opposant ensuite à ces bienfaits les fautes et les péchés qu'on a commis, on prenne de là occasion d'en avoir plus de confusion et de douleur : c'est ainsi que Nathan, voulant inspirer à David plus d'horreur et plus de regret de son crime, lui représenta d'abord les divers bienfaits dont Dieu l'avait comblé. Le second point est de demander à Dieu la grâce de bien connaître tous les péchés que l'on a commis : le troisième, de s'en rendre compte à soi-même, en commençant par les pensées, et continuant par les paroles et par les actions : le quatrième, de demander pardon à Dieu de tous les péchés où l'on remarquera que l'on est tombé, et d'en concevoir un sincère repentir : le cinquième enfin est de prendre une ferme résolution de s'en corriger ; ensuite on finit par l'oraison dominicale.
Mais le plus important avertissement que nous avons à donner, touchant la manière de faire l'examen général, est celui dont nous avons déjà parlé au sujet de l'examen particulier ; c'est que toute la vertu et toute l'efficace de l'un et de l'autre consistent dans les deux derniers points ; c'est-à-dire, dans une vive douleur des fautes qu'on a commises, et dans une généreuse détermination de ne les plus commettre.
Ce qui peut nous porter à nous affectionner à cette salutaire pratique, c'est que l'examen général est une disposition très-propre et très-utile pour la confession. La raison en est claire et évidente, puisque deux choses sont particulièrement nécessaires pour la confession ; l'examen de ses péchés, et la douleur de les avoir commis : or, ces deux conditions se rencontrent dans l'examen de la Conscience ; en sorte que si nous faisons bien cet examen, nous sommes assurés de bien faire aussi notre confession. Quelques-uns pensent que leurs confessions ne sont nulles, que par le défaut de sincérité, c'est-à-dire, lorsque par une mauvaise honte, ils ont retenu l'aveu de quelque péché ; mais pour moi, je prétends qu'il y en a encore beaucoup plus de nulles et de sacrilèges, par le défaut de douleur et de bon propos. Par là on peut voir combien la préparation, dont nous parlons, est nécessaire, et qu'il n'est rien de plus important que de s'accoutumer dans l'examen, à s'exercer, et à s'arrêter particulièrement sur l'un et sur l'autre de ces deux points.
« Vous ne resterez pas longtemps dans vos mauvaises habitudes, dit le père Avila (M. Avila ; audi filia, c. 62.), si vous faites toujours votre examen de cette sorte : 1° si vous vous demandez à vous-même un compte exact de l'état de votre âme ; 2° si vous vous reprenez sévèrement de vos  défauts. Que si vous remarquez toujours en vous les mêmes défauts, et si au bout de plusieurs jours, ou peut-être de plusieurs années, vous avez encore l'esprit aussi peu mortifié, et les passions aussi vives qu'au commencement, c'est que vous ne savez pas vous servir des remèdes que vous avez entre les mains. Car, si vous aviez pris à cœur de vous corriger de quelque mauvaise habitude, et d'acquérir quelque vertu, et que, pour y réussir, vous vous fussiez appliqué à renouveler trois fois le jour, le matin, à midi et le soir, la résolution de vous réformer ; à comparer les fautes du soir avec celles du matin, celles de chaque jour avec celles du jour précédent, et celles de chaque semaine avec celles de la semaine qui l'a précédée ; à exciter dans votre cœur autant d'actes de confusion et de douleur que vous auriez commis de fautes ; à implorer enfin l'assistance de Dieu et l'intercession des saints, pour en obtenir la victoire ; il serait moralement impossible qu'après tant de temps, on ne remarquât pas quelque changement dans votre conduite. Mais, si on fait cet examen par routine et d'une manière superficielle, sans avoir un véritable désir d'en profiter, ce ne sera alors qu'une pratique illusoire, qu'une affaire de pure cérémonie, et un frivole amusement d'esprit. »
Que tous ceux donc qui commencent à servir Dieu, que ceux pareillement qui aspirent à la perfection (car nous parlons ici à tout le monde) fassent réflexion sur eux-mêmes, et qu'ils recommencent à s'y appliquer tout de nouveau, en s'efforçant désormais de faire si parfaitement l'examen de leur conscience, que l'on s'aperçoive du fruit qu'ils en retireront. Nous sommes hommes, nous sommes remplis de défauts et d'imperfections, et ils subsisteront tant que nous vivrons ; mais il faut faire ses efforts pour parvenir, par le moyen de l'examen, à gagner trois choses importantes : la première, que, si auparavant nous avions beaucoup de défauts, nous fassions en sorte d'en diminuer le nombre ; la seconde, que, si nos défauts étaient grands, nous tâchions de les affaiblir ; et la troisième, que nous ne retombions pas toujours dans les mêmes fautes ; parce que les fréquentes rechutes sont une marque d'un grand relâchement et d'une grande négligence de son salut.







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