Extrait de "La Couronne de l'année chrétienne et méditations sur les principales et plus importantes vérités de l’Évangile de Jésus-Christ" :
Les Pharisiens étant venus trouver Jésus-Christ, l'un d'entre eux, qui était Docteur de la Loi, lui demanda pour le tenter : Maître, quel est le plus grand Commandement de la Loi ? (En S. Matthieu, chap. 22)
1. Considérez l'étrange perversité des Pharisiens quoiqu'il entendissent les Prédications de Jésus-Christ, quoiqu'ils vissent ses miracles, ils n'en devenaient pourtant pas meilleurs ; mais ils mettaient toujours toute leur étude, et employaient tout leur esprit, pour tâcher de surprendre ce divin Sauveur en ses actions, ou en ses paroles.
Ô que l'état d'une âme est déplorable, laquelle ayant perdu la charité par quelque péché mortel, se laisse aller aux mouvements de ses passions déréglées ! car au lieu de bien recevoir les corrections qu'on lui fait ; et les grâces que Dieu lui communique pour l'exciter à la pénitence, elle convertit tout en venin et cherche plutôt quelque sujet de censurer et de calomnier les personnes vertueuses, que de profiter de leurs bons avertissements.
Demandez à Dieu qu'il vous préserve par son infinie miséricorde et charité, de tomber dans un tel malheur ; et proposez-vous de faire un bon usage de tous les moyens extérieurs ou intérieurs que Dieu voudra vous donner pour votre avancement à la vertu.
2. Considérez que plusieurs personnes faisaient des demandes et des interrogations à Jésus-Christ comme il est rapporté dans les Évangiles ; quelques-uns par malice, pour le surprendre en ses réponses, d'autres pour contenter leur curiosité ; d'autres aussi pour un sincère désir de connaître la vérité ; et ce divin Sauveur ne dédaignait personne, mais il répondait à tous, avec une douceur et une sagesse admirable.
Apprenez de son exemple comment vous devez vous comporter envers votre prochain supportant sa malice, condescendant à sa faiblesse ; et l'aidant avec une charité sincère et cordiale dans tous ses besoins spirituels.
Voyez si vous agissez de la sorte, et demandez à Notre-Seigneur qu'il lui plaise vous donner la grâce d'entrer dans son esprit, et de pratiquer parfaitement la vertu de douceur, et de patience envers votre prochain.
3. Considérez que ce Docteur appelle Jésus-Christ son Maître, et cependant il ne voulait point être son Disciple ; il lui demande quel est le plus grand de tous les Commandements de la Loi, et peut-être qu'il n'avait pas encore commencé d'observer le moindre Commandement de cette Loi, comme il y était obligé.
Voilà comme font beaucoup de personnes qui pensent que c'est assez de dire de belles paroles, ou de recevoir d'excellentes pensées ; mais Dieu, notre divin Maître, ne se contente pas de cela, et nous avertit que ce n'est pas assez de parler, mais qu'il faut joindre les œuvres aux paroles, et que pour avoir entrée au Royaume des Cieux, ce n'est pas assez de dire, Seigneur, Seigneur, mais qu'il faut accomplir fidèlement la volonté de Dieu.
Prenez bien garde à ces vérités, et tâchez d'en tirer le fruit qui vous est le plus nécessaire.
Reportez-vous à Idée de la vraie Vertu, Méditation sur les divers sentiments des hommes à l'égard de la vérité, Méditation sur les vérités de la Foi, Méditation sur les obstacles que l'on oppose à la grâce de la Foi, Méditation sur la résistance aux vérités de la Foi, Méditation sur la Foi, Méditation sur la soumission de l'esprit aux vérités de la Foi, Méditation pour le seizième Dimanche d'après la Pentecôte : Que c'est une chose dangereuse que de résister au Saint-Esprit, Méditation pour le Samedi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Voyez de quel esprit vous êtes incité et poussé, quand vous entendez quelque chose d'extraordinaire et de grand que Dieu opère en ses véritables serviteurs, Méditation pour le Vendredi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Prenez garde que votre cœur ne se laisse aller à un certain état d'endurcissement, Méditation pour le Jeudi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Jésus s'approcha du cercueil, et le toucha, et aussitôt ceux qui le portaient s'arrêtèrent, Méditation pour le Mercredi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : La parfaite charité n'attend pas qu'on la recherche, Méditation pour le Mardi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Il n'y a que la vertu qui n'est point mise en oubli, Méditation pour le Lundi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Souvenez-vous qu’il faut mourir, Méditation pour le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Voici que l'on portait à la sépulture le corps d'un défunt, et Méditation pour le quatorzième Dimanche d'après la Pentecôte : Choisissez aujourd'hui quel Maître vous voulez servir.