samedi 16 mars 2019

Méditation pour le Samedi de la Première semaine de Carême : Jour de désirs



Extrait de "Esprit du R.P. AVRILLON pour passer saintement l'Avent et le Carême" :




LE SAMEDI DE LA PREMIÈRE SEMAINE DE CARÊME

Jour de désirs


PRATIQUE

Élevez votre cœur jusqu'au trône de Dieu. Contemplez-le dans sa gloire, environné de tous les anges et de tous les bienheureux qui chantent incessamment ses louanges et qui goûtent des plaisirs que la langue ne peut exprimer. Soupirez pour la place qui vous est marquée dans ce céleste séjour, si vous vous en rendez digne par vos bonnes œuvres. Gémissez sur le retardement de ce bonheur incomparable et sur les misères de cette vie mortelle, et dans tout ce que vous ferez, dites : Je travaille pour le ciel.


MÉDITATION

Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les mena sur une haute montagne, à l'écart, où il se transfigura en leur présence, et sa face devint brillante comme le soleil. (Matth., 17).


1er point. Peut-on penser que ce Sauveur si beau et si brillant de clarté, est le modèle de la gloire qui nous est préparée dans le ciel, sans la désirer avec ardeur, et sans soupirer après ce bienheureux séjour ? Et peut-on désirer ce bonheur sans se résoudre à tout souffrir dans cette vie, pour la mériter ?
La gloire éternelle est le terme que nous désirons ; mais les souffrances en sont le chemin. Dites-vous donc à vous-même : Renoncer à souffrir et renoncer au ciel, c'est la même chose : par conséquent désirer le ciel sans vouloir souffrir, c'est une vraie illusion. À la moindre atteinte de douleur, pensez à la gloire qui la couronne, et si vous avez un peu de foi vous la soutiendrez généreusement. Détachez-vous de la terre et des sentiments terrestres ; élevez votre espérance, formez des désirs célestes, en voyant dans le corps glorieux du Sauveur le modèle et le gage de la gloire qu'il vous a promise. Montez en esprit sur cette montagne de vision et de gloire, pour vous préparer à monter généreusement sur celle du calvaire. Dites-vous à vous-même : Je vois un corps tout brillant de lumière ; mais il sera bientôt couvert de sang et de plaies. Je vois une tête couronnée de gloire ; mais elle sera bientôt percée et couronnée d'épines. Je vois des yeux dont les rayons m'éblouissent ; mais ils seront bientôt languissant, baignés de larmes, couverts de sang et éteints par la mort. Ce divin objet me ravit par sa beauté et son éclat. Il m'appelle à la gloire ; mais le chemin, pour y arriver, est semé d'épines et de sang. Marchons cependant ; la couronne vaut bien le combat et la récompense surpasse infiniment les travaux qu'elle exige. Ne cessons de désirer, de combattre et de souffrir ; les douleurs passent, et la récompense est éternelle.


Alors Pierre dit à Jésus : « Seigneur, il fait bon ici, faisons-y trois tentes : une pour tous, une pour Moïse et une pour Élie. »


2e point. C'est au céleste séjour que nous devons mettre toute notre espérance, tous nos désirs, toute notre joie et toute notre gloire, et passer pour cette vie mortelle à désirer ardemment cette vie immortelle. Mon âme est spirituelle : je ne veux plus rien désirer, rien aimer de matériel et de sensible. Elle est immortelle ; je ne veux plus rien désirer de périssable et de passager. Elle doit être éternellement avec Dieu, le voir, l'aimer et le posséder ; je ne veux plus m'attacher à des créatures qui périssent et qui passent ; elles pourraient m'arrêter en chemin, et me dérober la possession de l'unique bien que je dois désirer, et qui seul doit remplir tous mes désirs. La foi me persuade qu'il ne fait bon pour moi que dans le ciel ; je serais donc bien aveugle de dire qu'il fait bon sur la terre. Cette vie mortelle est un exil rempli de misères, de douleurs, et surtout de péchés ; voilà ce qui doit m'en donner une véritable horreur, et cependant je l'aime et j'y suis attaché. Quel bien ai-je possédé depuis que je suis au monde ? Quelle fausseté dans les plaisirs ! Quelle inconstance dans les amitiés ! Quelle vanité dans les honneurs ! Quelles misères et quelles faiblesses n'ai-je point vues dans autrui et dans moi-même ! Rompez généreusement tous les liens qui vous y attachent ; prenez votre essor vers le ciel, et défendez à votre cœur de désirer rien qui soit moins que Dieu.


SENTIMENTS

Bienheureux séjour, céleste héritage, possession de Dieu, vie éternelle, toute mon âme vous désire et ne veut plus travailler que pour vous ! Souffrances, travaux, humiliations, maladies, privations, mépris, pauvreté, je ne vous crains point : vous me rendrez digne du bonheur auquel j'aspire. Ah ! Seigneur, je ne puis penser au bonheur que vous m'avez promis et que vous m'avez acquis au prix de votre sang, sans le désirer avec ardeur, et sans prendre la résolution de vivre en chrétien qui n'a que le ciel en vue. Heureux Thabor, heureux séjour, où l'on voit Dieu sans image et sans énigme ; où l'on aime Dieu sans interruption et sans faiblesse ; où l'on jouit de Dieu sans réserve ; où l'on est intimement uni à Dieu, sans crainte d'en être jamais séparé, et où l'on est transformé en Dieu pour une éternité tout entière.


SENTENCES.

Ah ! Seigneur des armées, que vos tabernacles sont aimables ! Mon âme désire ardemment d'être dans la maison du Seigneur, et elle est presque en défaillance par la violence de ses désirs (Psalm. 83).

Les désirs des élus croissent quand ils sont dans l'oppression ; semblables au feu, qui est abaissé d'abord, et qui devient plus ardent et plus lumineux par le souffle (O. Gr. Mor. 26, 10).


RÉFLEXIONS

Prière de Jésus-Christ


Jésus était encore en prière dans le jardin des oliviers, lorsqu'il entendit la marche et le bruit des soldats, conduits par le traître Judas. Il fut au-devant d'eux, et leur demanda qui ils cherchaient. Ils dirent que c'était Jésus de Nazareth. Jésus leur répondit avec sa douceur ordinaire : C'est moi ; et, comme si c'eût été un coup de foudre sorti de sa bouche adorable, ils tombèrent à la renverse. Jésus aurait pu alors se soustraire par la fuite ; mais comme il ne donnait son âme que parce qu'il voulait bien la donner, il se laissa prendre sans résistance, comme un agneau, dit le prophète Isaïe, qu'on porte au sacrifice pour être immolé. Les soldats se relèvent ; ils se jettent avec fureur sur lui, et serrent de cordes, avec une cruauté inouïe, ces mains toutes-puissantes qui pouvaient les rompre avec tant de facilité. Vous pouviez briser ces liens, ô mon Dieu ! mais votre amour pour les hommes est la véritable chaîne, et vous fait consentir à la captivité, aux opprobres, aux supplices et à la mort. Son amour est plus fort que la mort ; mais nos péchés sont les plus durs liens qui le tiennent en captivité, et il s'en plaint par le prophète quand il dit : Les liens et les cordes des pécheurs m'ont entouré et enveloppé (Psalm. 118). Voilà l'état pitoyable où nos péchés ont mis notre adorable Sauveur. Brisons nous-mêmes ces chaînes de péchés, brisons celles qui nous attachent au monde ; mais conservons précieusement celles qui nous attachent à cet adorable Sauveur : elles nous donnent la vraie liberté des enfants de Dieu.


PRIÈRE

Regardez, Seigneur, d'un œil de compassion et de miséricorde votre peuple pénitent et humilié ; détournez les fléaux de votre colère qu'il s'est justement attirés par ses péchés et par ses ingratitudes sans nombre. Il va travailler à les expier pour se rendre digne de votre grâce et du bonheur éternel que vous lui avez promis. Donnez-lui-en la force. Nous vous en prions par les mérites de Jésus-Christ votre fils.




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