Gardez-vous d'oublier jamais l'alliance que vous avez contractée avec le Seigneur votre Dieu.
I. PRÉLUDE. — Me représenter Marie, âgée de trois ans, montant les degrés du temple pour aller s'offrir au Seigneur.
II. PRÉLUDE. — Ô Marie ! qui vous offrîtes au Seigneur avec tant d'amour et de générosité, obtenez-moi la grâce de me consacrer moi-même à son service, avec la ferme résolution de ne plus rien refuser à sa grâce.
I. POINT. — Avec quelle plénitude de cœur Marie s'offre à Dieu !
Considérons Marie, le chef-d'œuvre de la nature et de la grâce, se présentant à l'autel du Seigneur, et se dévouant à lui pour toujours. Possédant, selon la croyance des saints Pères, l'usage parfait de sa raison ; éclairée des plus pures lumières de la grâce, et parfaitement docile à ses divines impressions, elle vient s'offrir entièrement et sans réserve à la divine Majesté ; elle renonce aux douceurs de la maison paternelle ; elle choisit le temple saint pour sa demeure, et ne veut point d'autre héritage que la grâce et l'amour de son Dieu. Que de réflexions doit faire naître en moi ce sacrifice de Marie, sacrifice si prompt, si entier, si généreux ! Dieu ne m'a faite que pour lui ; dès les premières lueurs de ma raison, il a daigné me demander mon cœur par les touches secrètes de sa grâce ; dès lors aussi j'aurais dû, comme Marie, répondre à son amour par l'offrande de tout moi-même : si je ne l'ai pas fait, si de nombreuses infidélités ont retardé cet acte si légitime de reconnaissance et de soumission, n'est-il pas temps enfin que je rende tout à celui qui m'a tout donné, en consacrant toutes les facultés de mon âme et de mon corps à son service et à sa gloire ?
II. POINT. — Marie s'offre à Dieu irrévocablement et pour toujours.
C'est beaucoup de s'offrir à Dieu en ne mettant aucune réserve dans son sacrifice ; c'est beaucoup d'immoler à l'accomplissement de la divine volonté ses affections les plus chères, ses droits les plus légitimes, et jusqu’aux espérances de son avenir : cependant, après un tel acte, tout n'est pas fait encore ; l'inconstance, si naturelle au cœur de l'homme, peut nous le faire rétracter, et après nous être donnés à Dieu, nous pouvons nous soustraire à sa volonté sainte, pour nous livrer à nos passions et rentrer sous la domination cruelle de nos ennemis invisibles. Que de fois n'en ai-je pas fait la triste expérience ! que de fois après les résolutions, ce semble, les plus fermes d'une vie réglée et fervente, n'ai-je pas regardé en arrière, et abandonné mes saintes entreprises ! Ah ! qu'en ce jour l'exemple de ma divine Mère ranime mon courage et repousse ma langueur ! elle fait en ce moment le premier pas dans la route des sacrifices, elle entre dans le chemin de la croix ; mais c'est pour y marcher d'un pas ferme et assuré jusqu'au dernier soupir. Généreuse et fidèle, parce que c'est l'amour divin qui l'inspire ; ferme et inébranlable dans le bien qu'elle a entrepris, parce qu’elle a placé toute sa confiance dans le Seigneur, elle s’avancera de vertus en vertus jusqu'au comble de la perfection : toutes les grâces qu'elle recevra porteront leur fruit dans son âme, toutes ses actions seront méritoires, tous ses jours seront pleins. Oh ! quelle gloire va procurer à Dieu une si belle vie, et quelle magnifique récompense elle recevra dans le Ciel !... Ô Marie ! si jusqu’à ce jour ma conduite a été si différente de la vôtre, faites du moins que dès cet instant, constante à marcher sur vos pas, je m'affermisse de plus en plus dans la fidélité que je dois au Seigneur.
COLLOQUE avec le très-saint Cœur de Marie. — Le vénérer comme le plus parfait holocauste de l'amour divin, le supplier d'unir mon offrande à la sienne, et de rectifier par l'application de ses mérites ce qu'elle peut avoir de défectueux et d'imparfait.
RÉSOLUTIONS. — Renouveler souvent l'offrande de moi-même à Dieu, et faire toutes mes actions en esprit de consécration et de sacrifice.
BOUQUET SPIRITUEL. — Gardez-vous d'oublier jamais l'alliance que vous avez contractée avec le Seigneur votre Dieu.
PRIÈRE. — Recevez, Seigneur, toute ma liberté sans restriction ; daignez accepter toute ma mémoire, tout mon entendement, toute ma volonté. Je n'ai rien, je ne possède rien qui ne soit un don de votre libéralité ; je vous remets le tout, j'abandonne le tout sans réserve à votre volonté, afin que vous en disposiez comme il vous plaira. L'unique chose que je vous supplie de m'accorder avec votre grâce, c'est un véritable amour pour vous. Si je l'ai, je suis assez riche, et je ne demande rien de plus.
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