Saint Martin guérissant un possédé |
MÉDITATION POUR LE JEUDI D'APRÈS LA PENTECÔTE
Jésus ayant assemblé ses douze Apôtres, leur donna une puissance et un empire sur tous les démons. (S. Luc, ch. 9)
I. Considérez que Jésus-Christ a non-seulement donné à ses Apôtres, et à leurs successeurs la puissance et l'autorité de commander aux démons et de les chasser des corps, mais qu'il donne aussi aux âmes justes le pouvoir et la vertu de vaincre et de surmonter toutes les tentations et les attaques de ces ennemis de leur salut : c'est ce qu'il opère surtout particulièrement par le don de force, qu'il leur confère par son Saint-Esprit. Parmi toutes les infirmités de leur nature, ce don leur inspire le courage et la résolution, non-seulement de résister aux démons et de les combattre, mais aussi d'entreprendre et d'exécuter tout ce qu'ils connaissent être agréable à Dieu, malgré toutes les difficultés et toutes les faiblesses qu'ils peuvent ressentir eux-mêmes, et malgré toutes les contradictions et persécutions qui peuvent leur être suscitées au dehors.
Ne vous découragez donc point quand vous ressentez quelque défaillance et quelque lassitude dans le chemin de la vertu, ou quand vous essuyez quelque attaque ou quelque empêchement de la part du monde et du démon ; mais invoquez le Saint-Esprit, et suppliez-le de vous revêtir de sa vertu, et de vous donner la force qu'il sait vous être nécessaire pour opérer toujours le bien.
II. Considérez les effets admirables que le don de force produit dans une âme vertueuse ; car il la rend invincible à toutes les attaques du démon, et inébranlable parmi toutes les variétés des événements de cette vie ; il fait qu'elle n'est point abattue par les adversités, ni élevée par les prospérités ; il fait qu'elle regarde tous les maux qui lui arrivent avec un œil ferme et un maintien assuré, et qu'elle les reçoit de la main de Dieu, non-seulement avec patience, mais même avec joie et allégresse : ce précieux don de force fait encore que, dans les plus sensibles chagrins et dans les plus violentes douleurs, cette âme demeure paisible et qu'elle se possède toujours elle-même.
Voyez si vous êtes dans ces dispositions, et recourez à la bonté infinie de celui qui peut vous les donner et les augmenter en vous.
III. Considérez par quels moyens vous pourrez obtenir de Dieu ce don de force.
Le premier, c'est de vous humilier devant Dieu, confessant votre faiblesse et votre insuffisance pour aucun bien, et de lui demander qu'il vous aide et qu'il vous fortifie, l'en suppliant très humblement par ces paroles que la sainte Église répète souvent dans ses offices : Mon Dieu, venez me délivrer ; hâtez-vous, Seigneur, de me secourir.
Le second, c'est de recevoir dignement et fréquemment le très saint sacrement de l'Eucharistie ; car c'est le pain des forts, par la vertu duquel vous pourrez marcher et arriver sur la sainte montagne.
Le troisième, c'est de faire un bon usage des grâces que vous recevez, et d'employer fidèlement la force que Dieu vous donne dans les petites et plus fréquentes occasions où il faut soutenir quelque combat, afin que vous soyez digne que Dieu vous fortifie et vous assiste dans les plus grandes.
PRATIQUES
1° Dominez vos passions, ce sera quelque chose de plus grand que de chasser les démons.
2° Demandez la grâce de Dieu, qui seule peut vous donner la force de vaincre ces passions.
(Méditation tirée de La Couronne de l'Année Chrétienne)
En l'absence de sacrements, reportez-vous à La communion spirituelle et Consolations pour les fidèles en temps de persécutions, de schismes et d’hérésie.