mercredi 10 juin 2020

MÉTHODE POUR SE BIEN CONFESSER




Lorsque vous avez fait avec soin votre examen de conscience, et que vous avez excité en vous la contrition de vos fautes, occupez-vous intérieurement de bonnes pensées, et surtout du ferme propos de ne plus retomber dans le péché, ou récitez les sept psaumes de la pénitence, en attendant votre rang pour vous confesser ; ne disputez la place à personne, et ne vous arrêtez point au temps plus ou moins long que les autres restent à se confesser. Ne pensez qu'à vous et à vos péchés, et ayez soin de vous maintenir dans les sentiments de componction qui conviennent à un pécheur humilié devant le Dieu tout-puissant qu'il a offensé.
Ne vous placez pas trop près du tribunal de la pénitence, de peur d'entendre, par votre faute, la confession des autres ; et si vous entendez quelque péché d'autrui, n'oubliez pas que vous êtes obligé au secret le plus inviolable.
Lorsque votre tour pour vous confesser sera arrivé, approchez du confessionnal avec le silence, la modestie et le recueillement que vous auriez, si Jésus-Christ visiblement et en personne était à la place du prêtre. Humiliez-vous profondément devant Dieu. Peut-on trop s'humilier, quand on a mérité l'enfer, et qu'on cherche à obtenir sa grâce ?


PRIÈRE


lorsqu'on est sur le point de se confesser



Soyez, ô mon Dieu, dans mon cœur et sur mes lèvres, afin que je fasse une confession sincère et entière de tous mes péchés. Soyez aussi dans le cœur de votre ministre, à qui je vais m'adresser, afin que, rempli de votre esprit, qui est un esprit de lumière, de sagesse et de charité, il puisse découvrir la profondeur de mes plaies, m'appliquer le sang de Jésus-Christ votre Fils pour les guérir ; enfin m'enseigner le terme où vous voulez me conduire, et la voie où il faut que je marche pour y arriver.

Étant arrivé au confessionnal, mettez-vous à genoux, les deux genoux sur le marche-pied du confessionnal, sans vous servir de carreau ou autre chose semblable ; joignez ensuite humblement les mains, après avoir fait le signe de la croix, en disant :

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Ou en latin :

In nomine Patris, et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.

Inclinez-vous un peu, et demandez la bénédiction du prêtre, en lui disant :

Bénissez-moi, mon Père, parce que j'ai péché.

Ou en latin :

Benedic mihi , Pater, quia peccavi.

Et ayant répondu Ainsi soit-il, ou Amen, à la prière qu'il fait sur vous pour vous bénir, inclinez-vous profondément, en récitant le Confiteor en latin ou en français, jusqu'à ces paroles : Mea culpa, ou par ma faute ; ensuite, sans attendre que le confesseur vous interroge, vous lui marquerez combien il y a de temps que vous ne vous êtes confessé, si vous avez reçu l'absolution, si vous vous êtes acquitté de la pénitence qu'il vous avait enjointe, et si vous avez fait les communions qu'il vous avait permises. Ainsi, par exemple, voici comment vous devez vous exprimer :

Mon Père, il y a tel temps (on désigne ici le nombre de jours, de semaines, de mois, etc.) que je ne me suis confessé ; j'ai reçu l'absolution ; je me suis acquitté de la pénitence qui m'a été imposée, et j'ai fait les communions que vous m'aviez permises ; ou j'en ai omis une ou plusieurs pour telle et telle raison. (On la désigne.)

Ou bien :

Mon Père, il y a environ tel temps que je ne me suis confessé ; je n'ai pas reçu l'absolution ; je ne me suis pas acquitté de la pénitence qui m'a été imposée, par oubli ou par négligence ; ou je m'en suis mal acquitté.

Vous direz ensuite à chaque péché que vous accuserez :

Je m'accuse...

Comme par exemple :

Je m'accuse d'avoir manqué de respect à mes parents...
Je m'accuse de m'être mis en colère...


Commencez l'aveu de vos péchés par celui qui vous cause le plus de honte et vous fait le plus de peine, en un mot, qui vous coûte le plus à déclarer : soyez en garde contre une mauvaise honte.
N'excusez pas vos péchés, mais accusez-les au prêtre avec une sorte de haine contre vous-même. Déclarez le nombre de vos fautes, sans obliger le prêtre à vous demander à chaque faute combien de fois ? et si vous ne vous en souvenez pas, dites-le à peu près ; expliquez-vous de même sur le temps qu'a duré votre péché. Marquez les circonstances qui peuvent le rendre plus considérable. Si vous doutez qu'une action soit un péché, ou que tel péché soit mortel, expliquez tout au confesseur, afin qu'il en juge. Si vous ne vous rappelez pas d'avoir donné occasion ou consentement à telle faute, après l'avoir déclarée, ajoutez ces paroles :

Je ne me rappelle pas d'y avoir donné occasion ou consentement.

Ou bien, si vous ne vous rappelez pas d'y avoir donné un consentement parfait, dites :

Je m'en accuse comme Dieu m'en connaît coupable.

Faites connaître un péché qui serait d'habitude, et distinguez-le de ceux que vous commettez rarement : en un mot, que votre confession ait les qualités requises.
Après avoir déclaré tous vos péchés, et avoir répondu simplement aux interrogations que le confesseur aura jugé à propos de vous faire, vous terminerez votre confession en disant, avec un esprit d'humilité et un cœur contrit :

Je m'accuse de tous ces péchés, de ceux dont je ne me souviens pas, ainsi que de tous les péchés de ma vie passée, surtout de ceux dont j'ai le plus d'horreur et de contrition, et que j'ai commis contre la vérité, la charité, la pureté, etc.

Ou contre telle autre vertu que chacun se sentira plus porté à désigner, pour assurer le succès de l'absolution.

J'en demande pardon à Dieu, et à vous, mon père, la pénitence et l'absolution (ou la bénédiction, si on n'est pas préparé pour l'absolution).

Vous vous inclinerez ensuite, et vous frapperez trois fois votre poitrine, en disant mea culpa, etc., ou en français par ma faute, etc., et vous achèverez le Confiteor, sans rien ajouter après, tandis que le prêtre dira le Misereatur, etc.

Vous écouterez ensuite avec beaucoup d'attention et de docilité les avis du confesseur, et vous recevrez avec respect la pénitence qu'il vous imposera. Si vous jugez qu'il y ait de l'impossibilité ou une trop grande difficulté à l'accomplir, vous lui en ferez une humble observation, et, après qu'il aura pesé et examiné vos raisons, vous vous en tiendrez à sa décision, soit qu'il persiste à vous y obliger, soit qu'il trouve à propos de la changer.
Pendant que le confesseur vous exhorte, ou qu'il vous impose la pénitence, évitez avec soin de vous occuper de toute autre pensée, même de rappeler en votre mémoire les péchés que vous craindriez d'avoir oubliés.
Vous vous soumettrez avec une déférence entière à la conduite que le confesseur jugera à propos de garder touchant l'absolution. S'il la diffère, gémissez intérieurement en reconnaissant que vous n'êtes pas digne de la recevoir, et, sans murmurer, sans vous plaindre, sans importuner le prêtre, retirez-vous dans le dessein de faire de nouveaux efforts pour la mériter par le changement de vie et par une véritable pénitence. Si le prêtre juge à propos de vous la donner, regardez-la comme une grâce qui ne vous était pas due, recevez-la avec humilité, la tête baissée, le corps courbé profondément ; prononcez en même temps l'Acte de contrition, assez haut pour être entendu du prêtre, et avec toute la ferveur possible, vous rappelant tous les sentiments de la plus vive douleur ; et, si vos yeux refusent des larmes à des péchés qui ont fait verser le sang d'un Dieu, que votre cœur du moins soit pénétré d'amertume et d'horreur pour le péché.

Vous ferez ensuite le signe de la croix.

Après être sorti du confessionnal, vous rendrez à Dieu les plus vives actions de grâce, plein de reconnaissance pour le bienfait ineffable qu'il vient de vous accorder, en vous réconciliant avec lui.
Vous demeurerez ensuite recueilli pendant quelque temps, environ un demi-quart d'heure, afin d'exciter de nouveau la haine et la détestation des péchés que vous avez confessés ; vous renouvellerez le ferme propos de n'y plus retomber, et vous prendrez toutes les mesures et les précautions nécessaires pour les éviter. Il sera aussi d'une grande importance de réfléchir sur les avertissements que le confesseur vient de vous donner, de tâcher de les graver en votre mémoire, et de songer aux moyens de les mettre au plus tôt en pratique.
Ne différez pas à faire la pénitence qui vous a été enjointe ; faites-la dans le temps marqué ; ou du moins le plus tôt possible, si le confesseur n'en a point prescrit le temps ; et, comme elle est d'une obligation étroite, faites-la avec piété, et dans la vue de satisfaire à la justice de Dieu. Mais, pour lui témoigner que votre retour est sincère, recherchez les causes de vos péchés, et voyez comment vous pourrez les retrancher. Prévoyez les occasions que vous pourrez avoir de retomber dans vos fautes ordinaires. Prenez à ce moment une forte résolution de les éviter, de tout sacrifier pour le salut de votre âme, et afin de suppléer, comme vous le devez, à la pénitence légère que le confesseur vous a imposée, condamnez-vous à quelque pénitence volontaire, dont vous rendrez compte au confesseur dans la prochaine confession ; et offrez surtout en esprit de satisfaction à la justice divine toutes vos peines et vos travaux.


(Extrait de Manuel du Pénitent ou conduite pour la Contrition)



Reportez-vous à Méthode pour s'exciter à la contritionPrière après la Confession, pour s'appliquer les mérites de Jésus-Christ et des SaintsPratique de l'examen de conscienceLa satisfactionLa confession : Qualités qu'elle doit avoirLe ferme proposDe l'Union avec Jésus-Christ, par le R.-P. Jean-Joseph Surin,urin, Méditation sur le véritable jeûne, Méditation sur la Loi du jeûne, Prière pour demander la victoire sur ses passions, Méditation sur la promptitude et la vivacité de la vraie pénitence, Méditation sur les caractères de la vraie et de la fausse pénitence, Méditation sur la sincérité de la pénitence, Méditation sur la vraie pénitence, Méditation sur la réparation du péché, Méditation sur l'expiation du péché, Méditation sur la pénitence du cœur, Méditation sur l'obligation de mener une vie pénitente et mortifiée, Moyens d'acquérir l'amour de Dieu, Quels moyens prendrez-vous pour acquérir, conserver et augmenter en vous l'amour de Dieu ?, Première Condition que doit avoir la Contrition, soit parfaite, soit imparfaite : Intérieure, Deuxième Condition que doit avoir la Contrition, soit parfaite, soit imparfaite : Surnaturelle, Troisième Condition que doit avoir la Contrition, soit parfaite, soit imparfaite : Souveraine, Quatrième Condition que doit avoir la Contrition, soit parfaite, soit imparfaite : Universelle, Méditation sur la pénitence du cœur, Première Disposition pour recevoir la grâce de la Justification : Acte de Foi, Deuxième Disposition pour recevoir la grâce de la Justification : Sentiments de Crainte de Dieu, Troisième Disposition pour recevoir la grâce de la Justification : Sentiments de Confiance en Dieu, Quatrième Disposition pour recevoir la grâce de la Justification : Acte d'Amour de Dieu, Cinquième Disposition pour recevoir la grâce de la Justification : Détestation du péché, Sixième Disposition pour recevoir la grâce de la Justification : Résolution de devenir meilleur, Troisième Motif de Contrition : La Bonté de Dieu (1/6), Troisième Motif de Contrition : La Bonté de Dieu (2/6), Troisième Motif de Contrition : La Bonté de Dieu (3/6), Troisième Motif de Contrition : La Bonté de Dieu (4/6), Troisième Motif de Contrition : La Bonté de Dieu (5/6), Troisième Motif de Contrition : La Bonté de Dieu (6/6), Conduite pour la Contrition, Premier Motif de Contrition : La Majesté de Dieu, Deuxième Motif de Contrition : La Justice de Dieu, Instruction sur la Contrition, Prière pour obtenir de Dieu miséricorde, Instruction sur la Grâce, De l'examen de conscience, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Cinq points dans l'examen général de la conscience, Trois temps pour l'examen particulier, Prière à Saint Louis de Gonzague pour demander la contrition, Bien choisir le sujet sur lequel on doit faire l’examen particulier, Combien l'examen de notre conscience est important, Méditation pour la Fête de Sainte Marie-Madeleine, Prière pour obtenir la persévérance dans le jeûne et la pénitence, Méditation sur la promptitude et la vivacité de la vraie pénitence, Méditation sur le souvenir des jours que l'on a passé dans l'oubli de Dieu et de ses devoirs, Méditation sur la miséricorde de Dieu, Méditation sur la pénitence du cœur, Psaumes de la Pénitence, Méditation sur la mort dans le péché, Méditation sur la confiance qu'un Chrétien doit avoir en la miséricorde de Dieu, Hymne du Carême, Méditation sur la réparation du péché, Méditation sur l'expiation du péché, Méditation sur la miséricorde de Dieu, Exercice pour la confession, Litanies de Sainte Marie-Madeleine, Méditation sur la promptitude et la vivacité de la vraie pénitence, Méditation sur la vraie pénitence, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la confession, Réponse à quelques doutes touchant la Pénitence, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Qu'il est très-utile d'ajouter quelques pénitences à l'examen particulier, Les peines du Purgatoire conformes aux fautes commises La conversion renvoyée au soir de la vie conduit l'âme à la cruelle faim du Purgatoire, Troisième méditation de préparation à la mort : Que me présenteront le passé, le présent et l'avenir ?, Instruction sur la Prière, Explication du premier commandement de Dieu, Explication du deuxième commandement de Dieu, Explication du quatrième commandement de Dieu, et Explication du cinquième commandement de Dieu.