dimanche 11 août 2019

Sur le magnétisme




Il faut aussi écouter les saintes âmes. – Je citerai à ce propos la sœur Catherine Emmerich, grande stigmatisée de notre siècle. Ses dires sur le magnétisme sont tout un enseignement. Son confesseur et son médecin avaient voulu la magnétiser pour calmer ses douleurs. Elle les en détourna. Ce qu’elle dit d’une somnambule célèbre de Francfort est applicable doctrinalement à toutes les somnambules. « La pratique du magnétisme, disait la voyante de Dulmen, confine à la magie ; seulement on n'y invoque pas le diable, mais il vient de lui-même. »

Catherine eut une foule de visions au sujet du magnétisme : « Je voyais toujours là Satan, disait-elle, dirigeant tous les mouvements du magnétiseur et les faisant avec lui. » Et ailleurs : « Je n'ai presque jamais vu personne sous l'influence du magnétisme sans qu'il s'y mêlât au moins une impureté charnelle très subtile... Je vis des gens tomber de la région lumineuse dans la région ténébreuse par suite de ces participations à ces procédés magiques qu'ils appliquaient au traitement des malades, prenant pour prétexte l'intérêt de la science. Je les vis alors magnétiser, et égarés par des succès trompeurs, attirer beaucoup de personnes hors de la région lumineuse. Je vis qu'ils voulaient confondre ces guérisons d'origine infernale et ces reflets du miroir des ténèbres, avec les guérisons opérées par la lumière et avec la clairvoyance des personnes favorisées du ciel. Je vis, à cet étage inférieur, des hommes très distingués travailler à leur insu dans la sphère de l'église infernale ».

Et en disant tout cela, la voyante allemande n'avait-elle pas jugé de son regard prophétique tout notre hypnotisme contemporain, tous les médecins et tous les abbés qui s'en mêlent ?

Maintenant je laisse la parole au R. P. Lescœur. – Qu'il soit permis à celui qui écrit ces lignes, de raconter un fait, à lui personnellement connu, qui met en relief et en contraste, d'une manière saisissante, les deux surnaturels « le divin et le diabolique ». C'est à moi-même et par le héros de l'histoire que la chose a été rapportée. « Le Vénérable Curé d'Ars, que j'ai eu le bonheur d'approcher dans ma jeunesse, avait pour voisin et pour ami M. de M…, excellent chrétien ; M. de M. était, en même temps, un curieux de métaphysique et de philosophie, il a toute sa vie travaillé à un grand ouvrage qui ne verra jamais le jour. Souvent il venait à Paris pour ses études ; mais jamais il ne quittait son saint ami sans venir lui demander sa bénédiction. Il en faisait autant au retour. Or, un jour, M. de M... se décida à venir à Paris étudier le magnétisme en suivant les séances, alors célèbres, du baron Du Potet. Il n'avait en aucune façon mis le Curé d'Ars dans la confidence ; au retour il vint, selon son habitude, lui demander sa bénédiction. Il le trouva debout sur le seuil de son église. Mais du plus loin que le saint vieillard l'aperçut, il fit un geste comme pour le repousser, et lui cria d'un ton sévère : « Vade retro satanas, retirez-vous de moi, Satan, vous venez d'avoir commerce avec le diable ! » Tout interloqué, M. de M... fut obligé d'avouer ce qu'il venait de faire, et n'obtint son pardon que sur sa promesse de ne pas recommencer ».


(L'Hypnotisme et la stigmatisation par le Dr. Antoine Imbert-Gourbeyre)