jeudi 24 janvier 2019

En quoi consiste la perfection chrétienne : pour l'acquérir il faut combattre, et pour sortir victorieux de ce combat, quatre choses sont nécessaires



Extrait de "Le combat spirituel", par le R.P. Laurent Scupoli :


Tentation au désert
Nul ne sera couronné, s'il n'a bien combattu. (II. Tim. 5)

Si vous désirez, ô âme chrétienne, parvenir au comble de la perfection évangélique, et vous unir tellement à Dieu que vous deveniez un même esprit avec lui, il faut, pour réussir dans un tel dessein qui est le plus grand et le plus noble qu'on puisse entreprendre et même imaginer, que vous sachiez d'abord ce que c'est que la véritable et parfaite spiritualité.
Plusieurs n'estiment la vie spirituelle que par certaines apparences, la faisant consister dans les pénitences extérieures, dans les haires, les disciplines, les jeûnes, les veilles, et dans d'autres semblables mortifications de la chair.
D'autres personnes, et surtout les femmes, s'imaginent être consommées en vertu, lorsqu'elles se sont fait une habitude de réciter de longues prières vocales, d'entendre beaucoup de Messes, d'assister à tout l'Office divin, de demeurer longtemps dans l'Église, et de communier souvent.
Quelques-uns, même parmi ceux qui servent Dieu dans la vie religieuse, croient que, pour être parfait, il suffit d'être assidu au chœur, d'aimer la retraite et le silence, de bien observer la discipline monastique. Ainsi chacun fait consister la perfection dans les exercices de dévotion qu'il affectionne davantage ; mais il est certain que tous sont également dans l'erreur ; car, comme les œuvres extérieures ne sont, ou que des dispositions pour devenir parfaitement saint, ou des fruits de la parfaite sainteté, on ne peut dire que ces sortes d'œuvres suffisent pour élever une âme à la perfection chrétienne et à la véritable spiritualité.
Ce sont toutefois de puissants moyens pour devenir vraiment spirituel et vraiment parfait ; et quand ou sait en user avec discrétion, ils servent merveilleusement à fortifier la nature toujours lâche pour le bien, et toujours ardente pour le mal ; à repousser les attaques, à éviter les pièges de l'ennemi commun, et à obtenir enfin du Père des miséricordes les secours qui sont nécessaires à tous les Justes, principalement à ceux qui commencent à entrer dans la voie du salut.
On peut aussi les considérer comme des fruits excellents d'une vertu consommée dans les personnes tout-à-fait saintes et spirituelles ; car ces personnes maltraitent leur corps, ou pour le punir de ses révoltes passées, ou pour l'humilier et le soumettre à son Créateur. Elles se tiennent loin du commerce du monde, dans la solitude et dans le silence, afin de se garantir des moindres fautes ; et n'ayant plus de conversation que dans le Ciel avec les Anges, uniquement occupées de la prière, de bonnes œuvres, du service divin, toutes leurs pensées ne sont qu'une continuelle méditation de la vie et de la Passion du Sauveur ; ce qu'elles font, non par un esprit de vaine curiosité, ni parce qu'elles y trouvent quelque goût sensible, mais parle pieux désir de mieux connaître à la fois les miséricordes divines, et leurs ingratitudes ; de s'exciter de plus en plus à aimer Dieu, à se haïr elles-mêmes, à suivre Notre Seigneur en portant sa croix, en renonçant à leur propre volonté ; et cherchant ainsi à rendre plus d'honneur à ce grand Dieu, à s'unir plus étroitement à lui, à se fortifier davantage contre les puissances de l'enfer.
Il arrive tout le contraire à ces esprits grossiers et imparfaits, qui mettent toute leur dévotion dans les œuvres extérieures : car souvent elles sont cause de leur perte, et plus nuisibles pour eux que de véritables péchés ; non que le principe en lui-même n'en soit bon ; mais parce qu'ils en font un mauvais usage, s'y attachant de telle sorte, qu'ils négligent de veiller sur les mouvements de leur cœur, et qu'ils l'abandonnent ainsi à tous les désordres de ses penchants et aux séductions perfides du démon. Cet esprit trompeur voyant alors qu'ils s'écartent de la véritable voie, se plaît à les égarer de plus en plus, leur remplissant l'imagination de chimériques idées des délices du paradis, où ils se croient en quelque sorte transportés, et jouissant avec les Anges de la vue de Dieu. Sa malice va même jusqu'à leur inspirer des pensées curieuses, agréables, sublimes, et un tel oubli des choses d'ici-bas, que les régions les plus élevées des Cieux leur semblent déjà leur demeure habituelle.
Mais pour peu que l'on veuille réfléchir sur leur conduite, on voit leur égarement, et combien ils sont éloignés de cette haute perfection qui est l'objet de leurs recherches ; car en toutes choses, grandes ou petites, ces prétendus modèles de spiritualité souhaitent d'être préférés aux autres ; ils ne suivent que leur propre jugement ; ils ne font que leur propre volonté ; et, aveugles en tout ce qui les regarde, ils ont toujours les yeux ouverts pour observer et pour censurer les actions de leur prochain. Que si l'on semble donner la moindre atteinte à cette vaine réputation dont ils croient jouir dans le monde, et dont ils sont très jaloux ; si on leur commande de quitter certaines pratiques de dévotion, qui sont devenues pour eux des habitudes, le trouble et l'inquiétude s'emparent d'eux aussitôt. Si Dieu même, dans sa miséricorde, voulant leur apprendre à se connaître, et leur montrer le vrai chemin de la perfection, leur envoie des adversités, des maladies, des persécutions, qui sont les épreuves les plus certaines de la fidélité de ses serviteurs, et qui n'arrivent jamais sans son ordre ou sans sa permission, on voit alors leur intérieur gâté par cet orgueil dont il est rempli.
En tous les évènements, soit heureux, soit malheureux, de cette vie, ils ne savent ce que c'est que de conformer leur volonté à celle de Dieu ; de s'humilier sous sa main toute-puissante ; de se soumettre à ses jugements, non moins justes que secrets et impénétrables ; de s'abaisser au-dessous de toutes les créatures, à l'imitation de Jésus souffrant et humilié ; d'aimer leurs persécuteurs, comme des instruments dont la divine bonté se sert pour les former à la patience, à l'humilité, et pour coopérer avec elle, non seulement à leur salut, mais encore à leur plus grande perfection. De là vient leur danger continuel de périr. Aveugles qu'ils sont par cet orgueil que leur inspirent ces actions extérieures, bonnes en elles-mêmes, mais dont ils font un si coupable abus, ils se repaissent de mille illusions, se croient fort avancés dans la voie de Dieu, condamnent le prochain sans ménagement ; et souvent cet aveuglement superbe va si loin, qu'il faut une grâce tout extraordinaire du Ciel pour les convertir.
Aussi l'expérience nous fait-elle voir qu'il est beaucoup moins difficile de ramener un pécheur déclaré qu'un pécheur qui se déguise ainsi ses fautes, et semble se cacher volontairement à lui-même sous le voile de la vertu. Vous comprenez bien maintenant que la vie spirituelle est autre chose : elle consiste proprement à connaître la bonté et la grandeur infinie de Dieu ; à sentir en même temps notre bassesse et le malheureux penchant qui nous entraîne au mal ; à aimer un Dieu si bon et à nous haïr nous-mêmes ; à nous soumettre non seulement à lui, mais à toute créature pour l'amour de lui ; à renoncer entièrement à notre propre volonté, afin de suivre la sienne, et surtout à faire toutes ces choses pour la seule gloire de son nom, sans autre dessein que de lui plaire, par la raison seule qu'il veut et qu'il mérite l'amour de ses créatures et leur entière soumission.
Ainsi l'ordonne cette loi de l'amour que l'Esprit-Saint a gravée dans le cœur des Justes ; ainsi l'on arrive à cette entière abnégation de soi-même, si recommandée par le Sauveur dans son Évangile. C'est là ce qui rend son joug si doux et son fardeau si léger ; c'est en ces sentiments que consiste la parfaite obéissance que ce divin maître nous a lui-même enseignée et par ses paroles et par ses exemples. Aspirez-vous en effet au plus haut degré de la perfection ? Faites-vous une guerre continuelle ; employez toutes vos forces à détruire ce qu'il y a en vous d'affections vicieuses, quelque légères qu'elles puissent être ; préparez-vous enfin au combat avec toute la résolution et toute l'ardeur dont vous êtes capable, parce que nul ne remportera la couronne qu'après avoir généreusement combattu.
Mais songez que, comme il n'est point de plus rude guerre que celle-ci, puisqu'en combattant contre soi-même on est en même temps combattu par soi-même, il n'est point aussi de victoire, ni plus agréable à Dieu, ni plus glorieuse au vainqueur ; car quiconque a le courage de mortifier ses passions, de vaincre ses appétits, de réprimer jusqu'aux moindres mouvements de sa propre volonté, fait une œuvre d'un plus grand mérite devant Dieu, que si, livré à l'orgueil de ses pensées, il pratiquait des austérités plus grandes que celles des plus saints anachorètes, et que même il opérât, par ses paroles, la conversion d'un très grand nombre de pécheurs.
Et en effet, quoique à considérer les choses en elles-mêmes, la conversion d'une âme soit plus agréable à Dieu, que la mortification de quelque désir déréglé, chacun néanmoins doit mettre son soin principal à faire ce que Dieu demande particulièrement de lui. Or ce que Dieu nous demande, avant toutes choses, est le sacrifice de nos passions ; et ce sacrifice lui plaît davantage, que si, avec un cœur rebelle, nous lui montrions en apparence un plus grand dévouement.
Maintenant donc que vous savez ce que c'est que la perfection chrétienne, et qu'une guerre continuelle contre vous-même est le seul moyen d'y parvenir, commencez par vous munir des armes sans lesquelles vous ne pourriez sortir victorieux de ce combat. Elles consistent en quatre choses qui sont : la défiance de vous-même, la confiance en Dieu, le bon usage des puissances de votre corps et de votre âme, et l'exercice de la prière. Nous en parlerons, avec la grâce de Dieu, d'une manière claire et succincte dans les chapitres suivants.




Reportez-vous à Que les âmes lâches fassent tous leurs efforts pour acquérir la bonne volonté qui leur manque, De la violence qu'il faut se faire à soi-même, Sainte Hildegarde et le combat spirituel, victoire de l'esprit sur la chair, Passer de l'attrait du laid à l'attrait du beau, Les sept fausses dévotions à la Sainte Vierge Marie, Méditation sur l’aveuglement de la Conscience, Méditation sur la piété extérieure, De la sècheresse dans l'oraison, Ce qu'est l'oraison mentale, par le R.P. D. Laurent Scupoli, Clerc Régulier Théatin, De la Mortification, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de l'entendement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Méditation sur la nécessité des progrès dans la vertu, Degrés des vertus qu'on se propose d'acquérir, Combien sont mal fondées les plaintes de ceux qui se disent incapables de méditer, Pour bien faire l'oraison et pour en tirer le fruit qu'on a lieu d'en attendre, Pour la direction et la progression spirituelles : Quel chrétien êtes-vous ?, Le souvenir de nos péchés est un moyen propre pour nous aider à supporter avec résignation, toutes les afflictions que Dieu nous envoie, Avis pour la lecture spirituelle, Confiance en la divine Providence, Secret de paix et de bonheur, par le Père Jean-Baptiste Saint-Jure, De l'Oraison et de la contemplation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), La réalité des apparitions démoniaques, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Les saints et le combat spirituel : Saint Dominique, Bienheureux Alain de la Roche et la dévotion au Très Saint Rosaire, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Les répliques du démon, Les murs ont des oreilles ou les démons espions, La terre se couvrit de ronces et d'épines, Litanies des Saints exorcistes, Les Tentations sont inévitables en cette vie mortelle, Inimitiés entre les enfants de Marie et les esclaves du Diable, Par quelles armes battre le Tentateur ?, Le roi de la cité du Mal, Les princes de la Cité du Mal, Histoire religieuse des deux cités, Méditation pour le premier dimanche de Carême, Les embûches du Démon, Les pièges du diable, Méditation pour la Fête des saints Anges Gardiens, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Neuvaine à Saint Michel, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Discernement des esprits, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Chapelet à Saint Michel Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Litanie de Saint Gabriel Archange et Litanie de Saint Raphaël Archange.
















mercredi 23 janvier 2019

Du jugement et des peines des pécheurs



Extrait de l'Imitation de Jésus-Christ :




1. En toutes choses regardez la fin, et reportez-vous au jour où vous serez là, debout devant le Juge sévère à qui rien n’est caché, qu’on n’apaise point par des présents, qui ne reçoit point d’excuses, mais qui jugera selon la justice. — Pécheur misérable et insensé ! que répondrez-vous à Dieu, qui sait tous vos crimes, vous qui tremblez quelquefois à l’aspect d’un homme irrité ? — Par quel étrange oubli de vous-même vous en allez-vous, sans rien prévoir, vers ce jour où nul ne pourra être excusé ni défendu par un autre, mais où chacun sera pour soi un fardeau assez pesant ? — Maintenant votre travail produit son fruit : vos larmes sont agréées, vos gémissements écoutés, votre douleur satisfait à Dieu et purifie votre âme.
2. Il a ici-bas un grand et salutaire purgatoire, l’homme patient qui, en butte aux outrages, s’afflige plus de la malice d’autrui que de sa propre injure ; qui prie sincèrement pour ceux qui le contristent, et leur pardonne du fonds du cœur ; qui, s’il a peiné les autres, est toujours prêt à demander pardon ; qui incline à la compassion plus qu’à la colère ; qui se fait violence à lui-même, et s’efforce d’assujettir entièrement la chair à l’esprit. — Il vaut mieux se purifier maintenant de ses péchés et retrancher ses vices, que d’attendre de les expier en l’autre vie. — Oh ! combien nous nous trompons nous-mêmes par l’amour désordonné que nous avons pour notre chair.
3. Que dévorera ce feu, sinon vos péchés ? — Plus vous vous épargnez vous-même à présent, et plus vous flattez votre chair, plus ensuite votre châtiment sera terrible et plus vous amassez pour le feu éternel. — L’homme sera puni plus rigoureusement dans les choses où il a le plus péché. — Là les paresseux seront percés par des aiguillons ardents, et les intempérants tourmentés par une faim et une soif extrêmes. — Là les voluptueux et les impudiques seront plongés dans une poix brûlante et dans un soufre fétide ; comme des chiens furieux, les envieux hurleront dans leur douleur.
4. Chaque vice aura son tourment propre. — Là les superbes seront remplis de confusion, et les avares réduits à la plus misérable indigence. — Là une heure sera plus terrible dans le supplice, que cent années ici dans la plus dure pénitence. — Ici quelquefois le travail cesse, on se console avec ses amis : là nul repos, nulle consolation pour les damnés. — Soyez donc maintenant plein d’appréhension et de douleur pour vos péchés, afin de partager, au jour du jugement, la sécurité des bienheureux. — Car les justes alors s’élèveront avec une grande assurance contre ceux qui les auront opprimés et méprisés. — Alors se lèvera pour juger celui qui se soumet aujourd’hui humblement aux jugements des hommes. — Alors l’humble et le pauvre auront une grande confiance ; et de tous côtés l’épouvante environnera le superbe.
5. Alors on verra qu’il fut sage en ce monde, celui qui apprit à être insensé et méprisable pour Jésus-Christ. — Alors on s’applaudira des tribulations souffertes avec patience, et toute iniquité sera muette. — Alors tous les justes seront transportés d’allégresse, et tous les impies consternés de douleur. — Alors la chair affligée se réjouira plus que si elle avait toujours été nourrie dans les délices. — Alors les vêtements pauvres resplendiront, et les habits somptueux perdront tout leur éclat. — Alors la plus pauvre petite demeure sera jugée au-dessus du palais tout brillant d’or. — Alors une patience constamment soutenue sera de plus de secours que toute la puissance du monde ; et une obéissance simple, élevée plus haut que toute la prudence du siècle.
6. Alors on trouvera plus de joie dans la pureté d’une bonne conscience que dans une docte philosophie. — Alors le mépris des richesses aura plus de poids dans la balance que tous les trésors de la terre. — Alors le souvenir d’une pieuse prière vous sera de plus de consolation que celui d’un repas splendide. — Alors vous vous réjouirez plus du silence gardé que de longs entretiens. — Alors les œuvres saintes l’emporteront sur les beaux discours. — Alors vous préférerez une vie de peine et de travail à tous les plaisirs de la terre. — Apprenez donc maintenant à supporter quelques légères souffrances afin d’être alors délivré de souffrances plus grandes. — Éprouvez ici d’abord ce que vous pourrez dans la suite. — Si vous ne pouvez maintenant souffrir ce peu de chose, comment supporterez-vous les tourments éternels ? — Si maintenant la moindre douleur vous cause tant d’impatience, que sera-ce donc alors des tortures de l’enfer ? — Il y a, n’en doutez point, deux joies qu’on ne peut réunir : vous ne pouvez goûter ici-bas les délices du monde, et régner ensuite avec Jésus-Christ.
7. Si vous aviez vécu jusqu’à ce jour dans les honneurs et les voluptés, de quoi cela vous servirait-il, s’il vous fallait mourir à l’instant ? — Donc tout est vanité, hors aimer Dieu et le servir lui seul. — Car celui qui aime Dieu de tout son cœur ne craint ni la mort, ni le supplice, ni le jugement, ni l’enfer, parce que l’amour parfait nous donne un sûr accès près de Dieu. — Mais celui qui aime encore le péché, il n’est pas surprenant qu’il redoute la mort et le jugement. — Cependant, si l’amour ne vous éloigne pas encore du mal, il est bon qu’au moins la crainte du feu vous retienne. — Celui qui est peu touché de la crainte de Dieu ne saurait longtemps persévérer dans le bien, mais il tombera bientôt dans les pièges du démon.



Reportez-vous à Première Méditation sur le petit nombre des Élus : Le nombre de ceux qui seront sauvés est très-petit, selon ce que la Foi nous enseigne, La précieuse mort de Saint Philippe Benizi, Les Attributs de Dieu qui font la Béatitude des Saints dans le Ciel, Prière à saint Joseph pour obtenir une bonne mort, Sermon sur l'Enfer, par M. J.-M.-B. Vianney, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le péché, Extrait du Sermon sur la Mort de Saint Robert Bellarmin, Méditation sur le Jugement de Dieu, Méditation sur la pensée de la mort, Défendre le Cimetière, De la méditation de la mort, Tu es poussière et tu retourneras en poussière, Méditation sur la Préparation à la mort, Méditation sur la disposition habituelle où les Chrétiens doivent être à l'égard de leur mort, Litanies de la bonne mort, Méditation sur le désir de la mort, Méditation sur la crainte de la mort, Méditation sur l'éternité des peines de l'Enfer, Méditation sur la justice de Dieu, Méditation sur la voie étroite, Méditation sur la Pénitence différée à l'heure de la mort, Méditation sur la fausse idée que les Pécheurs se forment de la miséricorde de Dieu, Méditation sur le délai de la conversion, Méditation sur l'incertitude de l'avenir, Méditation sur le bon usage du temps présent, Méditation sur l'inquiétude de l'avenir, Méditation sur l'emploi du temps, Méditation sur l'expiation du péché, et Méditation sur la réparation du péché.














samedi 19 janvier 2019

De l'Oraison et de la Contemplation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin



Extrait du Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, Tome I, par le R.P. Jean-Joseph Surin :





CHAPITRE II



De l'Oraison




Qu'est-ce que l'Oraison ?


C'est une élévation de notre esprit, par laquelle nous lions commerce avec Dieu ; nous lui représentons nos besoins ; nous le remercions de ses bienfaits, et nous nous entretenons avec lui par des actes intérieurs de Foi, d'Espérance, de Charité, etc.


Combien y a-t-il de sortes d'Oraisons ?

Il y en a deux ; l'Oraison mentale, et l'Oraison vocale.


En combien d'espèces divise-t-on l'Oraison mentale ?

En trois. L'Oraison de méditation ou de discours, qui convient particulièrement à ceux qui commencent à pratiquer la vertu ; l'Oraison d'affection, qui suppose qu'on a déjà fait quelque progrès ; la contemplation, qui selon le cours ordinaire de la Providence est pour les parfaits, quoique Dieu par sa miséricorde y élève quelquefois ceux qui commencent.


Qu'est-ce que l'Oraison de méditation ?

C'est celle où par des considérations et des raisonnements, on s'instruit des vérités de la Foi, et on en tire des conséquences pratiques pour l'amendement de la vie.


Quels sont les sujets qui peuvent servir de matière à cette Oraison ?

On les trouve dans la vie de Jésus-Christ, et dans les vérités évangéliques.


Comment se fait l'Oraison de méditation ?

Par l'application des facultés de l'âme, qui concourent pour nous faire connaitre nos devoirs, pour nous les faire aimer, et pour nous engager à les pratiquer.


De quelle manière, et dans quel ordre doit se faire cette application des facultés de l'âme ?

Supposons un homme qui veut méditer sur la naissance de Notre-Seigneur. Il faut qu'il se serve de sa mémoire, peur rappeler l'Histoire du mystère ; de son imagination, pour se représenter l'Étable, la Crèche, et les autres circonstances ; de son entendement, pour considérer la pauvreté, la mortification, et l'humilité de Jésus-Christ, et enfin de sa volonté, pour s'exciter à l'amour de ce divin Sauveur, et pour s'encourager à l'imiter.


Combien de temps faut-il employer à l'Oraison ?

Les personnes zélées pour leur propre perfection, ont coutume d'y employer environ une heure le matin, et une demi-heure le soir ; parce qu'elles sont persuadées que l'âme, aussi bien que le corps, a besoin de recourir deux fois le jour à la nourriture, si elle veut réparer ses forces.


Quelle préparation faut-il apporter à l'Oraison ?

On en distingue deux ; la préparation prochaine, et la préparation éloignée.


À quoi oblige la préparation prochaine ?

À prévoir dès le soir le sujet sur lequel on doit méditer le lendemain ; à le rappeler dans son esprit le matin à son réveil, et à se tenir dans le recueillement jusqu'à ce que l'Oraison commence.


En quoi consiste la préparation éloignée ?

Dans ce soin qu'on prend de remplir son esprit des vérités divines, par le moyen de la lecture spirituelle.


(...)


Quelles sont les tentations ordinaires qui détournent de l'Oraison ?

Il y en a trois ; l'ennui qui prend aux personnes qui ne savent pas encore s'entretenir avec Dieu ; le dégoût qui vient de l'aridité où l'on se trouve, et le découragement où l'on tombe à la vue des difficultés qu'il faut vaincre, pour persévérer dans ce saint exercice.


Quel est le remède à l'ennui ?

C'est de se tenir tranquille en la présence de Dieu, envisageant le sujet de la méditation, et cela sans contention, et sans se faire une peine de son peu de facilité.


Que faut-il faire quand on est dans l'aridité ?

Souffrir patiemment cet état ; s'humilier devant Dieu, chercher dans quelque bon Livre de quoi exciter sa ferveur, et surtout ne point se laisser abattre, en se persuadant qu'on perd le temps, parce qu'il ne paraît pas qu'on profite.


Comment se comporter, quand les distractions nous importunent ?

Il faut ramener doucement son esprit au sujet de la méditation. Si ces distractions s'arrêtent dans l'imagination, sans passer plus avant, le plus sûr est de les combattre en les méprisant. Si elles vont jusqu'à détourner l'esprit et le cœur, il est à propos, comme nous avons déjà dit, de recourir à quelque bon Livre, pour fixer son attention, afin de ne pas s'occuper inutilement.


N’y a-t-il point de moyen pour prévenir le découragement qui s’oppose à la persévérance ?

Une ferme résolution d'être tout à Dieu, et le soin de travailler sans relâche à mettre cette résolution en pratique, feront dévorer les plus grandes difficultés, plutôt que d'abandonner l'exercice de l'Oraison.


L'ennui et la tristesse augmentent quelquefois dans la prière, jusqu'à ôter la liberté de penser ; que faut-il faire dans ces rencontres ?


On peut s'animer en chantant quelque Psaume, ou quelque Cantique spirituel, si le lieu où l'on prie le permet. Il serait encore mieux de tenir toujours prêtes certaines considérations touchantes, pour y avoir recours au besoin. Il y a des personnes ferventes, qui dans ces occasions s'arment de quelque instrument de pénitence pour châtier leur corps. C'est un remède efficace contre ces sortes de tentations, et un excellent moyen pour donner de la vigueur à l'esprit.


Quelles sont nos obligations par rapport à l'Oraison vocale ?

Elles se réduisent à ces trois : Fidélité, Respect, Attention. Fidélité à ne manquer à aucune des prières qui sont prescrites. Respect, pour les faire avec esprit de recueillement et de dévotion. Attention, pour suivre le sens des paroles qu'on prononce, quand ce sont des paroles d'une langue qu'on entend.



CHAPITRE III



De l'Oraison d'affection, et de la contemplation




Qu'est-ce que l'Oraison d'affection ?


C'est celle où l'âme déjà instruite, se porte à aimer les vérités divines, sans avoir besoin d'employer le raisonnement pour s'y exciter.


Quels sont les sujets dont on doit s'occuper dans cette sorte d'Oraison ?

Ce sont les mêmes qui servent de matière à l'Oraison de discours. Ces deux sortes de prières ne diffèrent que dans la manière dont on s'occupe de son sujet. L'une donne beaucoup à l'entendement, et dans l'autre, c'est la volonté qui fait presque tout.


Quand est-ce qu'on doit se servir de cette manière d'Oraison ?

Dès qu'on sent de la facilité à s'entretenir intérieurement avec Dieu, les actes discursifs ne sont plus nécessaires, et l'on n'y doit revenir que fort rarement dans l'Oraison.


Quels sont les Livres dont la lecture peut aider ceux qui usent de cette manière d'Oraison ?

En général tous les livres pleins de sentiments et de vérités touchantes, comme celui de l'imitation de Jésus-Christ, les Psaumes, les Soliloques de saint Augustin, etc.


Combien de temps faut-il persévérer dans cette manière d'Oraison ?

Jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu de nous élever plus haut, en nous attirant à la contemplation.


Qu'est-ce que la Contemplation ?

C'est un regard amoureux de l'âme, par lequel elle se porte à Dieu sans peine, et pénètre les vérités divines, sans se donner aucun soin.


Y a-t-il plus d'une sorte de Contemplation ?

On en distingue particulièrement deux ; l'ordinaire et l'extraordinaire.


Qu'est-ce que la Contemplation ordinaire ?

C'est un doux repos de l'âme, sans effort et sans application pour se tenir en la présence de Dieu, pour connaître et pour goûter les objets divins qu'elle considère.


Qu'y a-t-il de plus dans la Contemplation extraordinaire ?

Les dons sublimes et les faveurs singulières, comme les visions, les ravissements, les extases.


Dans le repos de la Contemplation, l'âme est-elle toujours occupée de la même manière ?

Non ; elle n'a quelquefois qu'une simple vue qui se termine à Dieu d'une manière générale et confuse, sans rien faire connaître de distinct. Quelquefois aussi elle envisage divers objets qu'elle connaît clairement, et qu'elle distingue.


À quelles marques peut-on connaître que ce repos n'est point une oisiveté ?

Particulièrement à ces trois. 1. l'âme pendant ce repos ne cesse point de tendre à Dieu, quoique d'une manière insensible ; elle jouit d’une grande paix, et ne sent aucun ennui. 2. Elle en sort avec une nouvelle ardeur pour travailler à sa perfection. Elle éprouve en effet, lorsqu'il faut agir, qu'elle a plus de lumière pour connaître le bien, et plus de courage pour le pratiquer. C'est à quoi les Directeurs doivent apporter une attention singulière. Obliger les âmes à quitter ce repos, pour reprendre l'Oraison ordinaire, c'est leur faire le même tort qu'à des voyageurs qui vogueraient en haute mer avec un vent favorable, et qu'on mettrait à terre pour les faire aller à pied.


Faites-nous comprendre par quelque comparaison la différence qui est entre ces manières de prier.


On peut comparer ceux qui font la méditation, à des gens qui vont à pied, qui n'avancent que lentement, et avec beaucoup de fatigue : ceux qui en sont à l'Oraison d'affection, à des gens qui vont à cheval, qui avancent beaucoup plus, sans se donner tant de peine : et ceux qui sont élevés à la contemplation, à des gens qui vont par une voiture douce, qui font bien du chemin en peu de temps, et sans se donner aucun soin.


Que doit-on penser de ce repos dont vous parlez, lorsqu'il est accompagné d'une grande sécheresse, et que l'âme s’y trouve sans goût et sans connaissance distincte ?


On ne doit pas pour cela le condamner, puisqu'il ne laisse pas d'être une véritable contemplation, qui produit d'excellents effets. Et il est aisé de connaître que ce n'est point oisiveté, parce que l'âme y est attentive, tranquille, et sans ennui, parce qu'elle en sort plus recueillie, plus forte et plus généreuse.


L'âme en cet état, n'a-t-elle rien à souffrir de la part des distractions ?

Il peut se faire, et il arrive quelquefois que l'imagination s'égare en courant après divers objets ; mais la tranquillité de l'âme n'en est point troublée, et la douceur de son repos l'emporte sur toutes les distractions.


Y a-t-il quelque méthode pour arriver à la contemplation ?

Il n'y en a point ; tout ce qui dépend de nous, est de n'y mettre aucun obstacle, et de nous y disposer par notre fidélité à pratiquer l'Oraison ordinaire, à embrasser la pénitence, et à nous mortifier sans relâche. Nous  pouvons encore moins nous élever par notre industrie, à cette autre espèce de contemplation, qui est accompagnée de visions et de ravissements : c'est une faveur extraordinaire, et il n'y a que le Saint-Esprit qui ait la méthode pour y conduire les âmes.


Quels avis faut-il donner aux personnes qui sont dans cette voie de contemplation extraordinaire ?

Voici les deux plus importants. 1. Elles ont besoin de beaucoup d'humilité, pour servir de contrepoids à l'élévation de leur état, et afin qu'elles soient portées d'elles-mêmes à préférer la voie commune aux faveurs insignes qu'elles reçoivent. 2. Il faut qu'elles se soumettent à la conduite d'un sage Directeur, ne faisant rien que par son ordre, et ne lui laissant rien ignorer de tout ce qui se passe dans leur âme. Sans cette précaution, elles seraient en danger de tomber dans l'illusion, et de se laisser surprendre aux artifices du malin esprit.


L'âme qui est dans le repos de la contemplation, ne doit-elle jamais rien faire par son industrie ?

Elle peut, lorsque l'impression divine la laisse à elle-même, employer les opérations ordinaires de l'entendement et de la volonté ; mais avec douceur, sans se tirer de son repos, et en se conformant au mouvement de la grâce dès qu'elle se présente. II est rare cependant que les aines parvenues à l'état dont nous parlons, tombent dans cette espèce de besoin ; parce que l'habitude qu'elles ont contractée de ne jamais s'éloigner de la présence de Dieu, suffit pour les occuper, et pour peu de goût qu'elles y trouvent, elles doivent s'en tenir là, plutôt que de recourir à leur première méthode.


D'où vient que la contemplation et l'union divine sont le partage de si peu de gens ?

On peut en apporter plusieurs raisons ; mais surtout celle-ci : c'est qu'il y a très-peu de personnes qui se sèvrent des consolations de la terre, pour s'adonner à la pratique de la mortification, et à l'exercice des vertus chrétiennes.


Quel est le plus grand avantage qu'on tire de l'Oraison ?

C'est une disposition habituelle au recueillement, sans lequel on ne saurait conserver l'esprit de dévotion, qui est une des plus essentielles parties de la sainteté, et de la perfection chrétienne.


Quels bons effets produit ce recueillement habituel ?

Ces trois principalement. Il fixe l'attention de l'âme, et lui donne le goût de la présence de Dieu. Il empêche les égarements de nos pensées et les distractions presque continuelles auxquelles sont sujets ceux qui ne font pas Oraison. Il affranchit notre cœur de l'attache aux choses sensibles, et le conserve dans une grande pureté.


Quel autre moyen avez-vous pour entretenir cet esprit de recueillement, et pour profiter dans l'exercice de l'Oraison ?

Il y en a un très-efficace ; c'est la Mortification.




Reportez-vous à De l'union étroite qui doit être entre la Mortification et l'Oraison, Réponse à quelques doutes touchant l'Oraison, par le R.P. Jean-Joseph Surin, De l'activité naturelle, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, On satisfait à la plainte de ceux qui éprouvent des sécheresses dans l'oraison, Instruction pour les personnes qui entrent dans la voie d'Oraison, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la contemplation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du Recueillement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Neuvaine en l'honneur de Sainte Thérèse d'Avila, Simple et courte méthode d'oraison mentale, De la Mortification, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie Purgative, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la sècheresse dans l'oraison, De l'imagination de l'homme, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de la mémoire, par Le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de l'entendement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie intérieure, et de la familiarité avec Jésus-Christ, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Ce qu'est l'oraison mentale, par le R.P. D. Laurent Scupoli, Clerc Régulier Théatin, Méditation sur la nécessité des progrès dans la vertu, De quelques moyens de bien faire l'oraison mentale, Degrés des vertus qu'on se propose d'acquérir, Combien sont mal fondées les plaintes de ceux qui se disent incapables de méditer, Pour bien faire l'oraison et pour en tirer le fruit qu'on a lieu d'en attendre, Du devoir des Veuves, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de l'Amour, de la Haine, du Désir et de l'Aversion, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la Réduction des Hérétiques, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Pour la direction et la progression spirituelles : Quel chrétien êtes-vous ?, Le souvenir de nos péchés est un moyen propre pour nous aider à supporter avec résignation, toutes les afflictions que Dieu nous envoie, Avis pour la lecture spirituelle, Confiance en la divine Providence, Secret de paix et de bonheur, par le Père Jean-Baptiste Saint-Jure, Les saints et le combat spirituel : Sainte-Thérèse d'Avila, Méditation pour la Fête de Sainte Thérèse d'Avila, Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin (2), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (2/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (3/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (4/4), Science expérimentale des choses de l'autre vie, par le Père Surin, et Sœur Benigna, petite secrétaire de l'amour de Dieu : Décalogue de la plus haute perfection (5/9).
















jeudi 17 janvier 2019

CHAPELET DU SAINT ANGE GARDIEN


Thérèse de Lisieux enfant et son ange gardien


CHAPELET DU SAINT ANGE GARDIEN


On peut se servir, pour le réciter, du chapelet de la Très-Sainte Vierge ; mais on dira :

Sur la croix : Notre Père.
Sur les gros grains : Je vous salue, Marie.
Sur les petits grains : Mon bon Ange, je vous aime, et vous veux aimer toujours.


On peut terminer par la prière suivante :



PRIÈRE AU SAINT ANGE GARDIEN


Ange de Dieu, qui êtes mon fidèle Gardien, et aux soins duquel j'ai été confié par la bonté suprême, daignez durant ce jour (ou cette nuit) m'éclairer, me garder, me conduire et me gouverner. Ainsi soit-il.


Indulgences accordées à la récitation de cette prière

Indulgence de cent jours à chaque fois.
Indulgence plénière le 2 octobre. — Une fois chaque mois et à l'article de la mort.



PRIÈRE AUX SAINTS ANGES GARDIENS DES LIEUX QU'ON VISITE


Saints Anges Gardiens de ce lieu, saluez pour moi Jésus et Marie, et protégez toujours leur dévot serviteur.




Reportez-vous à Chapelet en l'honneur du Saint Ange GardienAvertissements de l'Ange Gardien à son PupileLes saints Anges montrent le chemin du salutSaint Raphaël, Modèle de l'Ange gardien préposé à la garde de chaque homme, Sermon du Saint Curé d'Ars pour la Fête des Saints Anges Gardiens : Les anges de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Oraison aux neuf Chœurs des saints Anges, Prière à tous les Saints Anges, Pratiquer quelque vertu, ou s'abstenir de quelque vice en l'honneur des Saints Anges, Avoir une grande confiance en la protection des saints Anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels et spirituels, Autres pratiques pour honorer plus spécialement les saints Anges, et célébrer les fêtes avec tous les respects possibles, Faire des neuvaines en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, Converser intérieurement avec les saints Anges, Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Méditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La réalité des apparitions angéliques, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Neuvaine à Saint Michel, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Tous les hommes sont assistés des Saints Anges, Les Saints Anges nous assistent dans les choses temporelles, Les perfections admirables de ces sublimes intelligences, Les Saints Anges font tout ce qui peut se faire pour le bien des hommes, Litanie aux Saints Anges Gardiens, Discernement des esprits, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Chapelet à Saint Michel Archange, Les Anges, princes et gouverneurs de la grande cité du bien, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Litanie de Saint Gabriel Archange et Litanie de Saint Raphaël Archange.














mardi 15 janvier 2019

LE DIABLE, SES PAROLES, SON ACTION DANS LES POSSÉDÉS D'ILLFURT (Alsace), d'après des documents historiques : Les victimes



Extrait de "LE DIABLE, SES PAROLES, SON ACTION DANS LES POSSÉDÉS D'ILLFURT (Alsace), d'après des documents historiques" :
Délivrance de Joseph
Dans le sud de l'Alsace, à deux heures de marche de la ville de Mulhouse, se trouve le village d'Illfurt, qui comptait avant 1870 environ 1.200 habitants. C'est là que vivait la pauvre, mais honorable famille Burner. Le père Joseph Burner était un de ces marchands ambulants, qui vendaient par tout le pays allumettes et amadou. La mère, Marie-Anne Foltzer, s'occupait de ses cinq enfants encore en bas âge. Leur fils aîné, Thiébaut, était né le 21 août 1855 et le second Joseph, le 29 avril 1857. À l'âge de 8 ans, ils fréquentaient l'école primaire. C'étaient des enfants calmes, de talents moyens, un peu faibles. En automne 1864, Thiébaut et son plus jeune frère furent atteints d'une maladie mystérieuse. Le médecin qu'on appela en premier lieu le docteur Lévy d'Altkirch, ainsi que ceux que l'on consulta dans la suite, ne purent se prononcer sur le genre de maladie. On fit prendre aux enfants du vin de quinquina ; durant les convulsions on leur faisait respirer du chloroforme ; on essaya encore d'autres remèdes. Mais tous les médicaments qu'on employa, même les plus énergiques restèrent sans résultat. Thiébaut devint si maigre qu'il ne ressembla plus qu'à une ombre mouvante.
À partir du 25 septembre 1865, on put constater chez les malades des phénomènes tout à fait anormaux. Couchés sur le dos, ils se tournaient et se retournaient comme une toupie, avec une rapidité vertigineuse. Puis ils se mettaient à frapper sans se lasser les montants de lit et les autres meubles avec une force surprenante, — ils appelaient cela « dreschen » — battre (le blé). Jamais la moindre fatigue, si long que fût ce battage. Puis ils tombaient dans des convulsions et de longs spasmes, suivis d'un tel abattement, qu'ils restaient des heures entières comme morts, sans faire le moindre mouvement, rigides comme des cadavres.
Ils furent pris assez souvent d'une faim de loup impossible à apaiser. Le bas-ventre s'enflait démesurément et il semblait aux enfants qu'une boule roulait dans leur estomac ou qu'un animal vivant s'y remuait de haut en bas. Leurs jambes étaient comme liées ensemble, telles des baguettes entrelacées ; personne ne pouvait les séparer. Thiébaut vit en ce temps-là lui apparaître une trentaine de fois un fantôme extraordinaire, qu'il appelait son maître. Celui-ci avait une tête de canard, des griffes de chat, des pieds de cheval, et tout le corps recouvert de plumes malpropres. À chaque apparition, le fantôme planait au-dessus du lit de l'enfant, qu'il menaçait d'étrangler. Tout ceci se passait en plein jour, en présence d'une centaine de témoins, parmi lesquels se trouvaient des hommes sérieux, nullement crédules, doués d'une grande perspicacité et appartenant à toutes les classes de la société. Tous ont pu se convaincre de l'impossibilité d'une supercherie quelconque.
Parfois quand les enfants étaient assis sur leurs chaises de bois, celles-ci furent soulevées avec eux par une main invisible ; puis les enfants étaient projetés dans un coin, tandis que les chaises volaient dans un autre. Une autre fois, ils ressentirent dans tout le corps, des démangeaisons et des piqûres douloureuses, firent sortir de leurs vêtements une telle quantité de plumes et de varechs, que le plancher en était tout couvert. On avait beau leur changer chemises et habits, plumes et varechs réapparaissaient toujours.
Ces terribles convulsions et les mauvais traitements de toute sorte, réduisaient les enfants à un état tel qu'ils durent s'aliter. Leurs corps s'enflaient d'une manière démesurée. Ils entraient dans de violentes colères, dans une vraie fureur, quand on s'approchait avec un objet bénit, un crucifix, une médaille ou un chapelet. Ils ne priaient plus ; les noms de Jésus, Marie, Esprit-Saint, etc., prononcés par les personnes présentes, les faisaient tressaillir et trembler. Des fantômes, visibles pour eux seuls, les remplissaient de crainte et de frayeur.
La crainte et la frayeur s'emparaient également des parents, témoins attristés de ces scènes terribles, impuissants à y remédier. Les voisins et les visiteurs arrivèrent de plus en plus nombreux, de près et de loin, car la nouvelle s'était vite ébruitée et chacun voulait voir les pauvres enfants. Tous étaient stupéfiés. Qu'était-il donc arrivé ?
Il y avait alors à Illfurt une pauvre vieille mal famée, qu'on avait chassée de son village natal, à cause de sa mauvaise vie. Les enfants avaient, dît-on, reçu d'elle une pomme qu'ils avaient mangée. Voilà le commencement de leur maladie mystérieuse. C'était là du moins l'explication donnée par les esprits qu'on disait résider dans les enfants. Quoi qu'il en soit, on devait bientôt apprendre la nature de ces esprits, car l'arbre se reconnaît à ses fruits.



Reportez-vous à Les possédés d'Illfurt : Perte du Ciel et peines de l'Enfer, Les Possédés d'Illfurt : Satan et les fêtes, bals et dansesDes opérations malignes, par le R.-P. Jean-Joseph SurinDe la conduite qu'il faut tenir à l'égard des Énergumènes, par le R.-P. Jean-Joseph SurinSaint Mathurin, invoqué contre les possessions du démon et la folie, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (2/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (3/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (4/4), Les possessions démoniaques sont rares uniquement pour ceux qui ne combattent pas le démon, Science expérimentale des choses de l'autre vie, par le Père SurinTransmission de la sorcellerieSymptômes de possession ou infestation démoniaques, et Phénomènes possibles en cas de possession démoniaque et signes de délivrance.













lundi 14 janvier 2019

Dévotion aux Saints Anges : Faire des neuvaines en l'honneur des neuf Chœurs des Anges



Extrait de "La Dévotion aux neuf Chœurs des Saints Anges" de M. Boudon :


Les Catholiques enseignent qu'il ne faut pas s'arrêter superstitieusement aux nombres, et c'est la doctrine de la sainte Église ; mais l'on peut dire, sans superstition, qu'il y a de certains nombres mystérieux et consacrés par la piété des fidèles, comme celui de quarante, que les saints Pères remarquent avoir été sanctifié en la personne de Notre-Seigneur, et en celle des anciens Prophètes : celui de trois, qui étant multiplié par trois, compose le nombre neuvième, qui nous représente la très-sainte Trinité : c'est pourquoi dans le ciel il y a trois hiérarchies d'Anges, et chaque hiérarchie est composée de trois Chœurs ; et c'est parmi ces neuf Chœurs que les élus seront placés. L'usage des fidèles a rendu en suite de ces vues, la dévotion des neuvaines célèbres ; et la séraphique sainte Thérèse nous apprend qu'elle pratiquait cette dévotion, qu'elle faisait quantité de neuvaines en ses besoins.
C'est donc une louable pratique de faire des neuvaines, et spécialement en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, y ayant des motifs tout particuliers qui nous y doivent exciter. Je suis témoin de grâces extraordinaires qui ont été accordées par cette dévotion : j'ai vu des choses merveilleuses arriver pendant que l'on honorait tous les saints Anges par cet exercice, et la puissance des démons ruinée en des choses d'importance ; et c'est un moyen très-efficace pour obtenir les secours du ciel dans les calamités publiques et dans les besoins particuliers.
Nous avons assez dit que les saints Anges nous assistent dans tous nos besoins, soit corporels, soit spirituels, et nous en dirons encore quelque chose dans la suite de ce traité : et parmi ces troupes célestes, les Archanges et les Principautés doivent être particulièrement invoqués pour le bien des royaumes et des provinces, et pour ceux qui les gouvernent : les Anges qui prennent le soin plus immédiat des cieux, des éléments et des saisons, dans le temps des guerres, des pestes, des famines et autres malheurs publics : les Puissances, contre les sorciers, magiciens et leurs maléfices ; contre les diables, leur rage et leur malice : les Vertus, pour obtenir de Dieu, tout bon, les secours extraordinaires en nus nécessités, puisque c'est de ces Esprits bienheureux que Dieu se sert souvent pour les et ses miracles, selon le témoignage de saint Grégoire, comme il a été remarqué ci-dessus. On peut voir ce que nous avons dit touchant les neuf Chœurs des Anges, aux trois premiers chapitres de ce second traité, et lire, la veille de chaque jour de la neuvaine, ce qui est rapporté du Chœur que l'on doit honorer le lendemain.
Pour en dire ici en peu de mots quelque chose, le premier jour de la neuvaine, on honorera les Anges du dernier Chœur : on peut leur demander la foi, qui est le commencement et le fondement de la vie spirituelle. Le second, les Archanges : l'on demandera le zèle de l'intérêt de celui que la foi nous fait connaître, et on souhaitera la même connaissance par la foi à tous les infidèles et hérétiques. Le troisième, les Principautés : on priera pour la conservation et augmentation de la foi dans les pays catholiques ; et comme la foi doit être accompagnée de la bonne vie, on offrira ses vœux pour l'anéantissement du péché, et pour la réformation de l'intérieur. Le quatrième, les puissances : on invoquera leurs secours contre la force des démons qui nous combattent dans les voies de la foi, et dans les desseins que nous prenons de la mortification chrétienne. Le cinquième, les Vertus : on en implorera l'assistance, pour surmonter les difficultés que la chair et le monde nous livrent dans le chemin de la vie spirituelle, et pour obtenir une sainte générosité dans la pratique des vertus chrétiennes. Le sixième, les Dominations, afin que nous connaissions les ordres de Dieu, ce qu'il demande de nous, et afin que sa divine volonté nous soit manifestée. Le septième, les Trônes, afin qu'ils nous obtiennent un parfait assujettissement, et un entier abandon à la divine volonté, en quoi consiste cette paix qui surpasse tout sentiment. Le huitième, les Chérubins, pour l'établissement de la lumière de Jésus-Christ en nous, et l'éloignement de toutes les maximes du monde qui lui sont opposées. Le neuvième, les Séraphins, pour le règne et le triomphe du pur amour dans nos cœurs.
L'un peut pratiquer la même dévotion dans les calamités publiques, qui nous arrivent et continuent, parce que nous n'en regardons pas assez la cause. L'on s'en prend aux uns et aux autres ; et il faut s'en prendre à soi-même et à ses péchés. Dieu ne nous frappe que pour être regardé ; et l'on n'arrête les yeux que sur les créatures. On demande sa paix, et on lui fait toujours la guerre ; nos vies ne changent pas, et nos péchés s'augmentent. Ô que le secours des saints Anges nous est nécessaire ! et qu'il est bon de leur faire des neuvaines, les priant d'apaiser la juste colère de Dieu, et de travailler à la destruction du péché, son cruel ennemi, et à ruiner les desseins des puissances de l'enfer.
Cette dévotion des neuvaines est encore très-avantageuse pour se bien préparer à la célébration des fêtes de Notre-Seigneur et de sa très-sacrée Mère, s'entretenant tous les jours avec les Anges du Chœur que l'on honorera, leur témoignant le désir que l'on a de bien aimer notre bon Maître et notre bonne Maîtresse, les priant de suppléer à notre peu d'amour, et de les remercier pour nous, de les louer, de les bénir ; de nous en obtenir la solide dévotion, et l'augmentation de plus en plus.
Or, pour bien faire ces neuvaines, chacun peut suivre l'attrait de la grâce, et le conseil de quelque bon serviteur de Dieu. Cependant pour en donner quelques moyens, ceux qui en auront la commodité, pourront faire célébrer neuf Messes en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, faire brûler neuf cierges, donner neuf aumônes ; au moins l'on entendra neuf messes, l'on fera neuf actes de mortification, soit extérieure, soit intérieure ; neuf génuflexions tous les jours ; l'on récitera neuf fois la Salutation angélique, si l'on n'a pas le loisir de dire neuf Pater ; exercice de piété que le ciel a révélé même à sainte Mechtilde : l'on visitera neuf fois quelque chapelle ou autel dédié à Dieu en l'honneur des saints Anges, ou l'autel où repose le très-saint Sacrement, qui y est accompagné de ces princes de sa cour. Outre cela, on communiera, selon l'avis de son directeur ; l'on se mettra à genoux trois fois le jour, le matin, vers le midi et le soir, où l'on se prosternera devant les Anges du Chœur que l'on honore particulièrement ce jour : ou s'adressera à eux le long de la journée, par quantité d'oraisons jaculatoires ; l'on tâchera de s'entretenir quelque temps avec ces Esprits d'amour. Si l'on s'unit plusieurs ensemble, il y aura encore plus de bénédiction ; pour lors l'on pourra chacun choisir son jour pour visiter quelque église, quelques pauvres, et si on le peut, pour jeûner, afin que pendant la neuvaine il y ait un jeûne continuel.




Reportez-vous à Oraison aux neuf Chœurs des saints Anges, Prière à tous les Saints Anges, Pratiquer quelque vertu, ou s'abstenir de quelque vice en l'honneur des Saints Anges, Avoir une grande confiance en la protection des saints Anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels et spirituels, Autres pratiques pour honorer plus spécialement les saints Anges, et célébrer les fêtes avec tous les respects possibles, Chapelet du Saint Ange gardien, Converser intérieurement avec les saints Anges, Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Méditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La réalité des apparitions angéliques, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Neuvaine à Saint Michel, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Tous les hommes sont assistés des Saints Anges, Les Saints Anges nous assistent dans les choses temporelles, Les perfections admirables de ces sublimes intelligences, Les Saints Anges font tout ce qui peut se faire pour le bien des hommes, Litanie aux Saints Anges Gardiens, Discernement des esprits, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Chapelet à Saint Michel Archange, Les Anges, princes et gouverneurs de la grande cité du bien, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Litanie de Saint Gabriel Archange et Litanie de Saint Raphaël Archange.















dimanche 13 janvier 2019

Ce qu'est l'oraison mentale, par le R.P. D. Laurent Scupoli, Clerc Régulier Théatin


Extrait de "Le combat spirituel", par le R.P. Laurent Scupoli :


L'oraison mentale est une élévation de l'esprit à Dieu, dans laquelle on lui demande ou expressément, ou tacitement, les choses dont on croit avoir besoin.
On les lui demande expressément, lorsque du fond du cœur on lui dit : O mon Dieu ! accordez-moi cette grâce pour l'honneur dé votre saint Nom ; ou bien : Seigneur, je crois fermement que vous voulez, et qu'il est de votre gloire, que je vous demande cette faveur ; accomplissez donc maintenant en moi votre divine volonté. Quand nos ennemis nous attaquent et nous pressent le plus vivement, nous pouvons lui faire cette prière : Hâtez-vous, Seigneur, de me secourir, de peur que je ne devienne la proie de mes ennemis ; ou cette autre : Mon Dieu, mon refuge et toute ma force, secourez-moi promptement, de crainte que je ne succombe. Si la tentation continue, nous ne cesserons point de lui adresser de semblables prières, résistant toujours courageusement au malin esprit. Quand le plus fort du combat sera passé, nous élèverons encore nos regards vers Notre Seigneur, et le priant de considérer, d'un côté, les forces de notre ennemi, de l'autre, notre faiblesse, nous lui dirons : Voici, ô mon Dieu ! votre créature ; voici l'ouvrage de vos mains ; voici cet homme que vous avez racheté de votre sang: voyez le démon qui s'efforce de vous l'enlever et de le perdre. C'est à vous que j'ai recours ; c'est en vous que je mets toute ma confiance, parce que je sais que vous êtes infiniment bon et infiniment puissant. Ayez pitié d'un aveugle, hélas ! aveugle volontaire, qui, sans le secours de votre grâce, ne peut éviter de tomber entre les mains de son ennemi. Assistez-moi donc, ô mon unique espérance ! ô toute la force de mon âme !
On demande tacitement des grâces à Dieu, lorsqu'on se contente de lui représenter ses besoins, sans rien ajouter davantage. Étant donc en sa présence, et reconnaissant que, de nous-mêmes, nous ne sommes point capables d'éviter le mal, ni de faire le bien ; brulant d'ailleurs du désir de le servir, nous arrêterons la vue sur lui, et nous attendrons ainsi son secours avec confiance et avec humilité. Cet aveu de notre faiblesse, ce désir de servir Dieu, cet acte de foi fait ainsi que je l'ai indiqué, tout cela est une prière tacite qui obtient infailliblement du Ciel ce que nous voulons, et qui a d'autant plus de force que l'aveu est plus sincère, le désir plus ardent, la foi plus vive. Il y a une autre prière semblable, mais plus courte, laquelle se fait par un regard simple de l'âme qui semble exposer ainsi aux yeux du Seigneur toute son indigence ; et ce regard n'est autre chose que le souvenir d'une grâce qu'on avait déjà demandée et qu'on demande encore, sans rien dire et sans exprimer son désir.
Tâchons de mettre en usage cette sorte d'oraison, et apprenons à nous en servir en toute rencontre, parce que l'expérience nous fera voir que, comme il n'y a rien de plus aisé, il n'y a rien aussi de plus excellent ni de plus utile que cette manière de prier.




Reportez-vous à Instruction pour les personnes qui entrent dans la voie d'Oraison, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Simple et courte méthode d'oraison mentale, En quoi consiste la perfection chrétienne : pour l'acquérir il faut combattre, et pour sortir victorieux de ce combat, quatre choses sont nécessaires, De l'Oraison et de la contemplation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), La réalité des apparitions démoniaques, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Les saints et le combat spirituel : Saint Dominique, Bienheureux Alain de la Roche et la dévotion au Très Saint Rosaire, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Les répliques du démon, Les murs ont des oreilles ou les démons espions, La terre se couvrit de ronces et d'épines, Litanies des Saints exorcistes, Les Tentations sont inévitables en cette vie mortelle, Inimitiés entre les enfants de Marie et les esclaves du Diable, Par quelles armes battre le Tentateur ?, Le roi de la cité du Mal, Les princes de la Cité du Mal, Histoire religieuse des deux cités, Méditation pour le premier dimanche de Carême, Les embûches du Démon, Les pièges du diable, Méditation pour la Fête des saints Anges Gardiens, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Neuvaine à Saint Michel, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Discernement des esprits, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Chapelet à Saint Michel Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Litanie de Saint Gabriel Archange et Litanie de Saint Raphaël Archange.