vendredi 3 novembre 2017

Défendre le Cimetière



AVANT-PROPOS, Extrait de "Le Cimetière au XIXe siècle" de Mgr Gaume :


Avant tout, il faut expliquer le titre et le sous-titre de cet opuscule : Le cimetière au XIXe siècle ou le dernier mot des solidaires. Ces deux mots, dont le rapport logique ne s’aperçoit peut-être pas au premier coup d’œil, résument la nouvelle correspondance, arrachée à ma vieillesse, par l’impitoyable Frédéric : voici à quelle occasion.

Il y a quelques mois à peine, je terminais par les paroles suivantes, l'Angelus au XIXe siècle : « Ceux qui m’embellissent, dit la sainte Vierge, auront la vie éternelle : qui elucidant me, vitam aeternam habebunt. Je te laisse, mon cher ami, sur cette pensée, la dernière de notre dernière correspondance ; car, pour moi, il se fait tard et le jour est déjà sur son déclin : ad vesperascit et inclinata est jam dies. »

C’était mon testament littéraire ; mais Frédéric, dont l’importunité m’a forcé d’écrire l'Angelus, l'Eau Bénite et le Signe de la Croix, ne veut pas que je me repose.

Revenu, ces jours passés, d’un voyage en Allemagne et en Belgique, il m’écrit : « Le testament n’est irrévocable que par la mort du testateur. Grâce à Dieu, vous n’êtes pas mort. Si vous êtes âgé, vous n’êtes pas vieux. Ce n’est pas au fort du combat, qu’il est permis au soldat de déposer les armes. Vous le savez mieux que moi, la lutte est aujourd’hui plus vive que jamais. Comme au désert, Jésus-Christ et Bêlial sont en présence : c’est corps à corps que l’on combat.

« La lutte est générale ; la Belgique et l’Allemagne, que je viens de parcourir, ne sont que des brigades dans la grande armée du mal. Cette armée, qui s’appelle la Révolution couvre de ses soldats l’ancien et le nouveau monde.

« La lutte est à outrance ; comme dans certains combats de gladiateurs, il faut qu’un des deux champions reste sur le champ de bataille. Le but, mille fois avoué, de la Révolution est de tuer le Christianisme : c’est-à-dire de détruire, sans qu’il en reste vestige, tout ce qu’il enseigne, tout ce qu'il prescrit, tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a touché.

« Partout où se porte l’attaque, doit se porter la défense.

« Permettez-moi, mon cher maître, de vous signaler un point, que jusqu’ici la Révolution se contentait d’attaquer sournoisement par sa légalité ; mais dont elle veut aujourd’hui s’emparer ouvertement par la violence. À le défendre, tous les catholiques du monde sont vivement intéressés. Ce point de la dernière importance, et sur lequel j’appelle toute votre attention, c’est le CIMETIÈRE. »

Défendre le cimetière ! mais à quoi pense Frédéric ? quelle est la raison et surtout l’à-propos d’un pareil travail ? quel rapport peut-il avoir avec les grandes questions du moment ? telles ont été, en lisant sa lettre, mes exclamations.

Cependant la réflexion est venue. Des faits nouveaux et en grand nombre se sont produits ; mon étonnement a cessé et je crois avoir compris l’importance du point stratégique, qu’il s’agit de défendre. Je vais donc monter la garde à l’entrée du cimetière, appelant à mon aide tous les catholiques, évêques, prêtres et fidèles. La raison du travail qui m’est demandé et l’explication du titre de cette correspondance, se trouvent dans la formule suivante :

LE CIMETIÈRE, AU XIXe SIÈCLE, EST LE DERNIER THÉÂTRE DE LA LUTTE ACHARNÉE DU SATANISME CONTRE LE CHRISTIANISME.

En voici la preuve : Après avoir chassé Dieu de la naissance de l'homme, en excluant le baptême ; après l’avoir chassé de son entrée dans la vie sociale, en excluant le mariage, le solidarisme le chasse aujourd'hui de la mort de l’homme, en éloignant de sa sépulture et de sa tombe le ministre d'une religion quelconque. Au lieu d’être ce qu’il fut, ce qu’il est encore pour tous les peuples, civilisés ou barbares, un lieu respectable et sacré, le cimetière, aux yeux du solidarisme n’est plus qu’un pourrissoir ; et l’homme un tas de boue.

Par ses usurpations et ses profanations habituelles, par ses enterrements civils, imposés aux familles, achetés à prix d’argent et promenés en grande pompe : voilà ce qu’il s'efforce de persuader aux populations des villes et même des campagnes.

Cette scandaleuse ignominie, inconnue dans l’histoire, est, d’ailleurs, la conséquence logique des doctrines, mises en circulation à notre époque, et dont le solidarisme-enterreur est la dernière application. Ces doctrines, ou mieux, ces erreurs monstrueuses sont l’Athéisme, le Matérialisme, le Positivisme, le Socialisme, le Communisme et d’autres encore. Si vous mêlez ensemble tous ces rejets de la Libre Pensée, et, après les avoir pilés dans un mortier, vous les passez à l’alambic, de la cornue sortira infailliblement le produit que, dans son énergique langage, le peuple appelle un enterre-chien.

Au nom de la dignité humaine, au nom de la société et de la religion, protester de toute l’énergie de notre âme contre le solidarisme-enterreur qui, à l’instar du suicide, tend à devenir épidémique dans les jours mauvais que nous traversons : tel est le but général des lettres suivantes.

On verra, de plus, comment l’attaque opiniâtre du cimetière entre dans le plan de destruction universelle, conçu par la Révolution. En apprenant à connaître ce qu’est le cimetière, et réveillant notre foi sur les grandes vérités dont il est le prédicateur incorruptible, nous comprendrons que la haine acharnée de la Révolution doit être la mesure du courage, avec lequel nous défendrons ce lieu bénit, où nous devons tous reposer.





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