mardi 13 décembre 2016

Méditation pour le troisième Mardi de l'Avent : l'esprit de prière



Extrait de "Esprit du R.P. AVRILLON pour passer saintement l'Avent et le Carême" :



Saint Antoine de Padoue en prière et l'Enfant-Jésus



LE TROISIÈME MARDI DE L'AVENT

Jour de prière


PRATIQUE

Priez toujours selon le conseil de Jésus-Christ (Luc. 18). Commencez à votre réveil la prière de la bouche, et qu'elle soit accompagnée de celle de l'esprit et du cœur ; faites en sorte que dans le cours de la journée tout prie chez vous. On prie de la mémoire, quand on se ressouvient de Dieu ; de l'esprit, quand on y pense ; on prie de cœur, quand on l'aime ; on prie de la bouche, quand on lui parle ; on prie des mains, quand on dirige toutes ses actions vers lui, et qu'on les fait en sa divine présence.


MÉDITATION

En quelque état que vous soyez, présentez à Dieu vos demandes par des supplications et des prières accompagnées d'actions de grâces. (Ad. Philipp., 4)


1er point. On doit prier dans tous les lieux, en vaquant aux différents emplois de la vie, en santé, en maladie, en voyageant, dans toute situation, sinon de la bouche, du moins de l'esprit et du cœur ; et c'est ce qui s'appelle avoir l'esprit de la prière, qu'on ne peut acquérir qu'à force de prier, et de bien prier ; et cet esprit de prière porte avec soi un désir, une facilité, une tendance, une disposition de cœur à toujours prier, et à le faire avec plaisir et avec ardeur. Demandez à Dieu cet esprit de prière, travaillez à l'acquérir par l'assiduité à la prière : si vous l'avez, cultivez-le, perfectionnez-le tous les jours, si vous voulez être parfait.
C'est notre Dieu que nous prions, c'est-à-dire un Dieu créateur, un Dieu sauveur et un Dieu juge. Prions avec un profond respect, parce que nous ne sommes rien et qu'il est tout ; prions avec amour et avec reconnaissance, parce que nous lui devons tout, et que nous espérons tout de lui ; prions avec crainte et tremblement, pour trouver grâce devant lui au jour terrible du jugement. Prions sans nous rebuter, et nous obtiendrons tout de Dieu.

2e point. Réfléchissez sur votre extrême pauvreté, elle vous produira une excellente leçon sur la prière, et vous en montrera la nécessité, si vous voulez sortir de votre misère. Je ne possède rien, je ne puis rien ; parce que je ne suis rien, je ne puis me secourir dans mon indigence : ce sentiment me conduit naturellement à avoir recours à quelqu'un qui soit assez puissant pour me secourir, et assez bon pour compatir à ma disgrâce. La foi et la religion m'apprennent que c'est Dieu seul, et je ne puis m'y adresser que par la prière ; je ne puis donc me passer de prier, parce que je ne puis me passer de Dieu.
Je suis dans les ténèbres, je prie, je suis éclairé dans la connaissance de Dieu et de moi-même. Ah ! Seigneur, dit le prophète, en quelque temps que je vous ai prié, j'ai connu que vous étiez mon Dieu (Ps. 35). Ma conscience embarrassée et chargée de péchés, se récrie contre moi, et je n'ai que trop sujet de craindre un avenir redoutable.
Priez, priez toujours, priez avec ardeur et persévérance ; la prière est une infaillible ressource à toutes ces disgrâces.
Daniel a prié dans la fosse aux lions ; Suzanne, dans un Jardin ; le bon larron, sur la croix, et ils ont tous été exaucés, quoiqu'ils fussent dans la dernière extrémité : pourquoi ne le serais-je pas, si je prie comme eux ?


SENTIMENTS

Apprenez-moi, ô Dieu de lumière et de bonté, à vous prier comme vous voulez que je vous prie. Inspirez à mon âme, formez vous-même dans mon cœur les prières que vous écoutez avec le plus de plaisir ; favorisez-moi des mêmes ardeurs dont Augustin pénitent était embrasé, afin que je puisse vous dire comme lui et avec lui : Jésus, fils de David , source de miséricorde, ayez pitié de moi ; vous êtes mon médecin, guérissez-moi ; vous êtes ma lumière, éclairez-moi ; vous êtes ma vie, ressuscitez-moi (D. Aug. Soliloq.).


SENTENCES

Seigneur, en quelque jour que je vous aie invoqué, j'ai connu que vous étiez mon Dieu (Ps. 35).

Le Seigneur veut toujours donner, parce qu'il est bon, et il veut toujours donner, parce qu'il est tout-puissant (D. Aug. in Joan.).


RÉFLEXIONS

Dieu est le créateur de ce vaste univers et de toutes les créatures visibles et invisibles, qui l'habitent ; il a créé tout par une seule parole et en se jouant, selon le langage de l'Écriture (Eccl. 30). Ô Bonté infinie de mon Dieu, vous qui vous suffisez à vous seul, vous qui faites vos délices d'habiter dans vos propres grandeurs, vous avez tiré du néant les hommes pour en faire vos images, pour converser avec eux, pour les associer à votre gloire éternelle, et, par un nouveau prodige, miracle de votre amour, tout créateur que vous êtes, vous venez encore vous faire créature avec nous, pour devenir notre sauveur en vous faisant notre égal et même notre serviteur. Voilà ce prodigieux mystère par lequel ce Dieu fait homme est devenu sujet, adorateur, créature et victime de Dieu son père, quoiqu'il lui soit égal en tout par sa divinité.


ORAISON JACULATOIRE

Seigneur, soyez attentif sur mon âme, et venez la sauver, parce que mes ennemis me pressent !







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