dimanche 27 novembre 2016

Méditation : La pensée du purgatoire nous prouve la folie de ceux qui ne travaillent pas à l'éviter



Pour répondre à ceux qui disent : "De toute façon, c'est Dieu qui fait les Saints ! C'est Lui qui décide qui le sera !".









Méditation pour le 27 novembre


La pensée du purgatoire nous prouve

la folie de ceux qui ne travaillent pas à l'éviter,


en expiant leurs péchés en ce monde




    Quel est celui qui pourrait sans frémir se voir exposé à la torture, aux chevalets, aux ongles de fers, aux grils ardents, aux huiles bouillantes et aux autres supplices inventés par des tyrans persécuteurs, par le génie féroce des peuples barbares, ou par les suggestions infernales des ennemis de la vérité, et de la vertu ? L'horreur de ces tourments fait trembler les hommes et les porte à supplier Dieu de les en préserver : c'est la pensée de saint Augustin. Mais parce que l'apôtre Saint-Paul annonce que celui dont l'ouvrage sera brûlé ne laissera pas d'être sauvé, quoiqu'en passant par le feu, l'on s'inquiète peu d'y passer, d'y rester même un temps proportionné au peu de cas qu'on en fait : quià dicitur, salvus erit ; contemnitur ille ignis : ô stupide insouciance ! ô aveuglement dont les suites sont si déplorables ! Car enfin ce feu sera incomparablement plus insupportable que tout ce qu'on peut souffrir en ce monde.
« Eh quoi ! s'écrie saint Bonaventure, vous ne sauriez maintenant endurer patiemment les moindres atteintes de la douleur ; que ferez-vous donc, quels seront vos regrets, vos lamentations, quand vous vous verrez livrés à cet effroyable incendie, totalement absorbés dans cet abîme de douleurs. »
    Ces réflexions toutes simples de saint Augustin et de saint Bonaventure conviennent encore aujourd'hui à un nombre presque innombrable de Fidèles, vivant, il est vrai, dans la crainte de Dieu, mais dans une crainte trop bornée à quelques égards. Ils ont peur de l'enfer, on le voit ; quant au purgatoire, il ne paraît pas qu'ils en aient la moindre appréhension. Pourvu que je sois sauvé, dit-on, je ne m'inquiète pas du traitement fait à mon âme au moment de la séparation de son corps. Pesons bien tous ces termes ; ils méritent attention.
Quoi ! vous ne vous inquiétez pas si Dieu, par un jugement rigoureux, vous exclut de sa vue béatifique pour de longues années, pour des siècles peut-être ! Ah ! c'est que vous ne comprenez pas encore ce qu'est un Dieu, vous n'avez pas la plus petite idée de l'empressement avec lequel l'âme, dégagée de ses liens terrestres, se portera vers son Créateur, son centre unique, sa dernière fin, son vrai tout ; vous ne songez pas qu'un seul instant de la pure jouissance du Souverain-Être, au séjour de sa gloire, vaut mieux que mille ans dans un paradis terrestre. Avez-vous jamais éprouvé une seule étincelle de la divine charité dont la flamme dévore l'âme du juste en l'autre vie où elle est consommée ? Qu’auraient pensé les Saints du langage de ces chrétiens si insouciants sur le délai de la vision intuitive d'un Dieu en trois personnes ? Ignorez-vous donc que, comme dans l'enfer la peine du dam est incomparablement plus intolérable que celle du sens, ainsi dans le purgatoire, la privation de Dieu, quoique passagère, est sans contredit plus cruelle, plus douloureuse que toutes les autres expiations de ce lieu de souffrance. La peine d'une âme faite pour posséder Dieu, et qui s'en voit repoussée, éloignée jusqu'à un terme qu'elle ignore, et qu'il n'est plus en son pouvoir de rapprocher, ne souffre aucun parallèle, parce que rien dans la nature ne ressemble au bonheur infini qu'elle voit, qu'elle touche et qui lui échappe.
    Vous ne vous inquiétez pas du traitement fait à votre âme au moment de la séparation de son corps ! Y pensez-vous ? Si vous n'avez pas assez de foi pour pressentir l'effet du délai plus ou moins long de la félicité suprême, peut-être serez-vous plus affecté des peines sensibles qu'il faut subir dans ces prisons de la justice divine. Eu conséquence, je vous le demande : voudriez-vous, pour l'empire de l'univers, souffrir seulement pendant un jour, le feu qui dévore les réprouvés, ce feu allumé par la colère du Dieu des vengeances contre ses ennemis : ce feu dans lequel sont rassemblés, réunis, concentrés tous les maux, toutes les espèces de tortures ? Or le feu du purgatoire est le même ou de même nature que celui de l'enfer : comment ne pas trembler à la seule pensée d'un si horrible tourment ?
    Mais admirez la bonté de Dieu ; il connaît votre insouciance, votre peu d'inquiétude sur le traitement qui sera fait à votre âme ; il daigne en quelque sorte s'en inquiéter lui-même pour vous. Il sait combien il vous importe de prévenir les jugements de sa justice. Ce n'est qu'à regret que sa miséricorde infinie consent à porter au juste des coups si terribles. Aussi réfléchissez un instant : sans cesse ici-bas sa tendresse vous sollicite, vous presse d'épargner à son cœur plus que paternel la douleur de vous punir ; et vous l'y forcez par votre indifférence pour son amour, par votre insensibilité sur vos propres intérêts. En vain est-il plus jaloux que vous-même de hâter votre bonheur ; en vain sa miséricorde vous fournit-elle cent moyens d'acquitter promptement vos dettes sous son règne si doux, si favorable ; en vain sa grâce toujours prévenante offre-t-elle à votre discrétion l'immense trésor des mérites du Rédempteur ; en vain Sa Sainteté incompatible avec les moindres taches de l'âme vous engage-t-elle par les avertissements de l'Esprit sanctificateur à vous purifier de tout ce qui peut ternir l'éclat de votre innocence baptismale, à faire pénitence de vos péchés ; en vain son incompréhensible bonté attache-t-elle sa gloire à vous couronner au plus tôt dans les cieux : cruel envers vous-même, vous vous refusez aux empressements d'un Dieu, et vous l'obligez, pour ainsi dire, de comprimer ou de retarder les effusions de son amour.
Ah ! la mort vous apprendra combien dans l'autre vie, il en coûte d'avoir si mal répondu aux avances, aux promesses de l'amour le plus généreux, d'avoir négligé de satisfaire en ce monde à la justice divine ; satisfaction qui vous est si aisée, si courte ; puisqu'une larme, qu'une sincère pénitence nous fait verser, peut effacer tous nos péchés, tandis que la pénitence de l'autre vie est longue et pénible ; en un mot, elle est celle des damnés. Laquelle des deux préférez-vous embrasser ? Se décider pour la seconde, pour l'horrible pénitence que la justice divine exige dans le purgatoire, n'est-ce pas une véritable folie ?


RÉSOLUTION

Satisfaites dès à présent à la justice divine plutôt que d'attendre à le faire dans ce douloureux séjour d'expiation. Dites avec saint Augustin : Mon Dieu, brûlez, coupez, tranchez, purifiez-moi en cette vie, afin que vous me pardonniez en l'autre, hic ure, hic seca, modo in aeternùm parcas.
Payez ici-bas par le moyen si facile des bonnes œuvres les dettes qui vous coûteront tant à acquitter dans le purgatoire.


PRIÈRE

Les cieux mêmes ne sont pas purs en votre présence, ô Dieu de toute sainteté ! rien de souillé ne peut y entrer. Accordez-moi donc la grâce, Seigneur, de travailler à purifier mon âme par la pénitence, la soumission, la résignation dans les peines de la vie, par la pratique des bonnes œuvres : que j'évite avec le plus grand soin les moindres fautes qui pourraient me retenir dans le séjour des souffrances, afin que le moment de jouir éternellement de la vue de mon Dieu ne soit pas retardé. Ainsi soit-il.



Indulgence applicable aux morts

1° Indulgence de dix ans et dix quarantaines chaque fois que l'on visite le saint Sacrement exposé dans une église, pendant les prières de quarante heures, avec le cœur contrit et la ferme résolution de se confesser, pourvu que l'on y prie pendant quelque temps selon les intentions de l'Église.
2° Indulgence plénière pour ceux qui visiteront de même le saint Sacrement, exposé pendant les quarante heures, après s'être confessés et avoir communié, et y prieront selon les intentions de l'Église.
Les mêmes indulgences sont accordées pour la visite du saint Sacrement renfermé dans le tombeau les Jeudi et Vendredi-Saints. (Brefs du 25 novembre 1592 et du 10 mai 1606. — Rescrits du 7 mars 1815 et du 12 mai 1817)



***



Pratique : Prions la Sainte Vierge Marie d'intercéder pour nous afin que nous évitions, en expiant nos péchés dès ici-bas, l'Enfer et le Purgatoire, et, qu'à l'heure de notre mort, nous puissions recevoir la récompense éternelle.





Reportez-vous à Chapelet des actes de Foi, d'Espérance et de Charité, en faveur des Âmes du PurgatoireUne âme du Purgatoire rappelée à l'expiation sur la Terre, Le Purgatoire des paroles inconvenantes, La conversion renvoyée au soir de la vie conduit l'âme à la cruelle faim du Purgatoire, Dieu exauce les prières des communautés ferventes en faveur des défunts, Ne pas soulager les défunts par les aumônes, c'est se priver soi-même de grands avantages spirituels, Excellence des suffrages en faveur des morts, La Charité bien comprise nous fait un devoir très-pressant de subvenir aux nécessités des âmes du Purgatoire, Exercice sur les quatorze stations du chemin de la Croix pour les âmes du Purgatoire, Méditation sur la peine qu'on endure dans le purgatoire, Méditation pour le Jour de la Commémoration des morts, Défendre le Cimetière, Tu es poussière et tu retourneras en poussière, Méditation sur la crainte de la mort, Méditation sur la crainte de Dieu, De la méditation de la mort, Enseignement de l’Église sur le Purgatoire, Premier moyen propre à soulager les âmes du Purgatoire : Le Saint Sacrifice de la Messe, Quelles sont les âmes qui vont en Purgatoire, Pour éviter le purgatoire endurons nos afflictions en esprit de pénitence, Le Purgatoire, motif de patience dans les maladies, Cession de nos bonnes œuvres en faveur des âmes du Purgatoire, Méditation sur les motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire (1/4), Méditation sur les motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire (2/4), Méditation sur les motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire (3/4), Méditation sur les motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire (4/4), La pensée du Purgatoire doit nous inspirer plus de consolation que d'appréhension, Méditation sur la durée des souffrances du purgatoire et l'oubli des vivants à l'égard des morts, Nous devons secourir tous les morts, Méditation pour le Jour des Morts, La voie qui conduit au Ciel est étroite, Les différents moyens de soulager les morts, Litanies de la bonne mort, Être en état de grâce afin que nos prières soient utiles aux âmes du Purgatoire, Les indulgences, troisième moyen propre à secourir les âmes du Purgatoire, La pensée du purgatoire porte notre cœur à la pratique des vertus chrétiennes, Dévotion en faveur des âmes du Purgatoire, La pensée du Purgatoire nous instruit sur la gravité du péché véniel, Les âmes du Purgatoire ont besoin de nos prières, Les indulgences pour les fidèles défunts, Languentibus in Purgatorio, prose à la Sainte Vierge Marie pour les défunts, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Offrir sa journée pour les âmes du Purgatoire, Vision de l'Enfer de Sainte Thérèse d'Avila, Les œuvres de miséricorde et Litanie pour les âmes du Purgatoire.