mercredi 8 avril 2020

Explication du cinquième commandement de Dieu




INSTRUCTION


Explication du cinquième commandement de Dieu


Homicide point ne seras, de fait ni volontairement



Le cinquième commandement défend l'homicide de fait ou de volonté ; il défend même de haïr qui que ce soit, de lui parler avec mépris, de le charger de malédictions, etc.
Quelque mal que nous ayons reçu de notre prochain, il ne nous est pas permis de lui en faire, pas même de lui en désirer. « Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. » Le Seigneur commande, oserez-vous lui résister ? « Vous serez mesurés de la même mesure que vous aurez mesuré les autres. » Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera les vôtres.

Le scandale consiste en tout ce qui serait cause de péché pour nos frères.
Oh ! de combien de manières ne se donne-t-il pas ! Cependant il faut le réparer. Comment arrêter ce torrent désastreux ? Comment éteindrele feu qui brûlera toujours les personnes séduites, mortes dans l'impénitence ? Évitons de donner ou de recevoir le scandale ; fuyons ces pourvoyeurs de l'enfer qui crucifient de nouveau le Seigneur, tuent les âmes et se perdent eux-mêmes : opposons-leur nos prières, nos bons exemples, tous nos efforts.

La médisance est une passion de l'âme qui la porte à penser mal de tout le monde, et se manifeste par des paroles plus redoutables que le poignard des assassins.
S. Bernard, qui compare le médisant à une vipère, dit que d'un coup de langue il met trois personnes à mort. Il donne la mort à celui dont il médit, soit parce qu'il lui enlève la vie civile, soit par l'aigreur qu'il lui cause, et qui lui fait perdre la vie spirituelle de son âme ; il tue ceux qui l'écoutent : si le démon est sur sa langue, il est aussi dans l'oreille de ceux qui accueillent la médisance. Le médisant se donne la mort à lui-même par son péché.

Si la personne n'est pas coupable du mal dont on l'accuse, on appelle cette médisance calomnie. Exagérer le mal qu'a fait quelqu'un, c'est une espèce de calomnie. Si vous avez calomnié, vous devez rétracter ce que vous avez dit, et réparer le tort que vous avez causé.
Que de victimes ont été immolées par la calomnie ! Dieu lui-même ne lui a pas échappé. Tous les jours encore on le persécute dans ses disciples, dans sa religion, qu'on attaque par les calomnies les plus grossières, et qui trouvent accès dans les esprits mal disposés. À ce torrent, opposons une digne toute-puissante: la persévérance dans le bien. Bénissons nos calomniateurs ; faisons leur tant de bien que nous les forcions à nous aimer.


(Instruction tirée de Vie des Bienheureux et des Saints de Bretagne)



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