samedi 1 mai 2021

Le malheur du Monde dans ses richesses


Le mauvais riche dans l'Enfer (Tissot)

Le monde est malheureux dans ses richesses ; car un Dieu a dit que les riches sont malheureux. C'est donc une vérité de la dernière certitude. Mais qui la croit, parmi ceux mêmes qui font profession de croire ce que Jésus-Christ a dit ? Il a dit que les riches étaient malheureux, parce qu'ils avaient leur consolation. C'est que les délices de cette vie qui passent bien tôt, sont les biens des réprouvés, et leurs maux sont les peines d'Enfer qui durent toujours. Au contraire les maux des Justes sont temporels, et leurs biens ne finissent point. Ainsi dans le saint Évangile, Abraham dit au riche enseveli dans l'Enfer, et qui voyait le Lazare pauvre dans le lieu de repos : Mon fils, souvenez-vous que vous avez reçu vos biens durant votre vie, comme Lazare ses maux ; maintenant il est consolé, et vous êtes tourmenté. Dans cette vue saint Basile s'écrie : Je suis saisi de frayeur, car je ne lis point dans l’Écriture d'autres causes de la damnation de ce riche, sinon qu'il était vêtu de pourpre et de foie, et qu'il se traitait tous les jours splendidement. Dieu qui se met en colère contre cet autre riche dont il est parlé encore en saint Luc, et jusqu'à le faire mourir, et qui l'appelle insensé, ce n'est pas à raison d'aucune injustice, mais pour la joie qu'il avait de ses biens ; et n'est-ce pas l'ordinaire des riches ? Mon âme, disait-il, tu as de grands biens amassés pour plusieurs années : repose-toi, mange, bois, fais bonne chère. Mais Dieu lui dit : Insensé, cette nuit on te redemandera ton âme ; et pour qui sera-ce que tu as amassé ? Il en est de même, dit notre Seigneur Jésus-Christ, de celui qui s'amasse un trésor. Voilà le malheur de tous ceux qui amassent des biens temporels. Un jour un Ecclésiastique de condition, qui avait carrosse, étant venu voir son Évêque, chez qui j'étais, me fit un discours de ses richesses et de ses honneurs. Alors la pensée me vint du riche dont nous venons de parler : et cet ecclésiastique, qui était en très-bonne santé, et qui n'était éloigné de sa belle maison qu'environ de 7 à 8 lieues, étant monté dans son carrosse, demeura malade en chemin et mourut.
Le Fils de Dieu a dit que les riches sont malheureux, à raison des dangers où ils sont de leur perte éternelle. Car son Apôtre conduit par son Esprit, nous enseigne que ceux qui veulent seulement devenir riches, tombent dans la tentation et dans les pièges de satan, et en beaucoup de désirs vains et nuisibles, qui plongent les hommes dans la mort et dans la damnation. Et adressant sa parole à son disciple Timothée qui était Évêque, il lui dit : Mais vous, ô homme de Dieu, éloignez-vous de ces choses. C'est le propre de l'homme de Dieu d'être détaché de toutes les choses de la terre, pour avoir le cœur recueilli en une seule chose, qui est Dieu seul, comme c'est le propre de l'homme du monde d'être distrait par une multitude de pensées, et de désirs du propre intérêt.
Le Fils de Dieu a dit que les riches sont malheureux ; car ils sont sujets à l'avarice, dont son Apôtre a écrit, qu'elle était la racine de tous les maux, qui a fait que quelques-uns de ceux qui l'ont aimée se sont éloignés de la foi, et elle les a engagés en beaucoup de peines. C'est que l'avare, dit un pieux et savant Interprète sur ces paroles, ne s'abstient d'aucun péché pour satisfaire à sa passion, témoin le traître Judas ; et il cite l'Ecclésiaste, qui déclare qu'il n'y a rien de plus mauvais que d'aimer l'argent : car celui qui l'aime, vendra même son âme. On n'épargne rien, ni amis, ni frères, ni sœurs, ni pères, ni mères. On quitte, on met bas toute sorte de considérations, quand il s'agit de l'intérêt. Les personnes les plus unies se divisent ; c'est une source d'une infinité de querelles et de procès ; en comment toutes sortes de crimes. Combien d'homicides arrivent par l'amour de l'argent ? Enfin le Saint-Esprit dans l'Ecclésiaste déclare qu'il n'y a rien de plus méchant que l'avare.
Il sacrifie à son argent comme à une idole : c'est pourquoi l'Apôtre en plusieurs lieux appelle l'avarice une idolâtrie ; parce que l'avare met toute sa confiance dans son argent. Il lui défère, dit S. Thomas, l'honneur qui est dû à Dieu, y occupant toutes ses pensées et toute sa vie. Nous avons rapporté de l'Apôtre, que les avares s'égarent de la foi ; parce que, comme enseigne encore l'Angélique Docteur, ils se forment une autre doctrine que celle du Fils de Dieu, par laquelle ils s'imaginent pouvoir se sauver, et particulièrement les usuriers. Et c'est pourquoi le même Apôtre avertit de ne se laisser séduire à personne par de vains discours ; car les riches avares ne manquent pas de prétextes pour couvrir leur dérèglement, et il n'y a que trop de personnes qui entrent dans leurs sentiments. Mais, continue l'homme Apostolique, gardez-vous d'avoir part avec eux. Il ne veut pas même que l'on nomme ce péché, que l'on en entende parler parmi les Chrétiens, pour en faire voir l'horreur. Le désordre en est si extrême, que l'on y donne tout son cœur et toutes ses affections. Ce que Dieu a quelquefois fait connaître miraculeusement, comme nous le lisons dans les Actes de la vie de saint Antoine de Padoue, qui prêchant aux funérailles d'un homme riche, assura à son auditoire qu'il était damné, parce que son cœur avait été tout à l'argent, et que pour témoignage de la vérité qu'il prêchait, on allât voir dans le coffre où était son trésor, et qu'on y trouverait son cœur : et en effet, il y fut trouvé. Notre Sauveur l'a enseigné dans l'Évangile, que là où est notre trésor, là est aussi notre cœur.
Cet adorable Sauveur nous avertit de nous garder de toute avarice. Il dit de toute avarice, pour nous marquer qu'il y en a de bien des espèces, que l'on se laisse aller à ce crime en bien des manières. Et il ajoute que quelques biens qu'un homme possède, ce n'est pas en leur abondance que sa vie consiste. Aussi dans la prière qu'il nous a enseignée, il veut que l'on demande à son Père le pain, c'est-à-dire, ce qui est nécessaire, et non pas des choses délicieuses et superflues.
Les riches sont malheureux, parce qu'il leur est difficile de satisfaire à leurs obligations, et il est rare qu'ils s'en acquittent. La plupart regardent le précepte de l'aumône, comme une chose d'une pure dévotion. Ainsi la part qu'ils font aux pauvres de leurs biens et revenus, est bien éloignée de ce qu'ils leur doivent donner. Cependant peut-on rien voir de plus fort que ce que le saint Évangile nous apprend sur ce sujet ? Peut-on jamais assez considérer que l'adorable Jésus, dans son redoutable jugement, y parle seulement du défaut de miséricorde, quand il y condamne les réprouvés aux flammes éternelles ; car il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel qui est préparé au diable et à ses anges ; car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas logé ; nu, et vous ne m'avez pas vêtu ; malade et prisonnier, et vous ne m'avez pas visité. Alors ils lui répondront : Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim ou soif, ou étranger, ou nu, malade, ou prisonnier, et nous ne vous avons pas rendu tous ces offices ? Mais il leur répondra : En vérité, je vous dis, autant de fois que vous avez manqué de le faire à l'un de ces petits, vous avez manqué de le faire à moi-même ; et ils s'en iront au supplice éternel.
Après cela il ne faut pas s'étonner si le Saint-Esprit crie par l'Apôtre saint Jacques : Et vous, riches, pleurez, et jetez des cris de désespoir pour les afflictions qui vous doivent arriver. C'est, comme traduit un savant Interprète, le mot d'hurlement, et il dit que ces cris sont comme ceux que jettent les chiens, ou les loups, qui hurlent, lorsque la faim les réduit à la rage et à l'extrême douleur. Ainsi l'Apôtre veut que les riches jettent des cris semblables à ces hurlements des bêtes désolées, parce qu'ils seront sans espérance de secours et de consolation. La pourriture a perdu les richesses que vous aviez entassées ; c'est-à-dire, le bled que vous gardiez dans vos greniers, les viandes et les autres provisions, au lieu de les donner aux pauvres. Le ver a mangé vos habits, les gardant en trop grande quantité, et dont vous auriez dû revêtir les nus. La rouille a consumé votre or et votre argent ; ce qui ne serait pas arrivé, si on l'avait distribué à ceux qui sont dans le besoin. Et il ajoute : Vous vous êtes amassé un trésor de colère pour les derniers jours. Certainement il faut que les riches aient perdu tout sentiment, s'ils ne tremblent pas à ces vérités.
Cependant, après tout ce qu'un Dieu a dit, quelques terribles que soient ses divins jugements contre les riches qui ne donnent pas assez l'aumône, on vit, et l'on meurt dans une espèce de léthargie à cet égard. La seule loi naturelle nous apprend l'étroite obligation que l'on a d'assister le prochain dans l'extrême besoin ; alors il faut retrancher tout ce qui est superflu ; et l'on est coupable d'autant de morts, qu'on laisse mourir de personnes par défaut de secours, si on est dans le pouvoir de les assister. Nous écrivons ceci dans un temps des plus pressantes nécessités, grand nombre de personnes mourant de faim, et plusieurs dans les rues sans trouver où loger. Et néanmoins nous voyons le luxe régner dans les habits, la bonne chère sur les tables, de grandes dépenses dans les divertissements. Qui pourrait croire, si l'expérience n'ôtait pas tout lieu d'en douter. On emploie de l'argent au jeu, on le perd, et quelquefois des sommes considérables ; et Jésus-Christ souffre la faim, la nudité, les derniers besoins dans ses membres, et on le laisse, on l'abandonne. Si les Saints Pères ont vendu les vaisseaux sacrés de l'Église en de pareilles occasions pour assister les pauvres, comment les riches garderont-ils tant de meubles superflus ? comment peuvent-ils garder de l'argent dans leurs coffres ? ô aveuglement inconcevable ! Nous en avons su qui sont morts laissant à leurs héritiers d'autre part riches, des revenus considérables, et encore de grandes sommes d'argent amassées, en donnant une petite partie aux pauvres ; et dans les temps dont nous parlons. Mais comment les Confesseurs leur ont-ils pu administrer les Sacrements dans cet état ? Ô mort épouvantable, si l'on reçoit l'Évangile de Jésus-Christ !
Mais que les riches ne se trompent pas malheureusement dans les aumônes qu'ils distribuent. Dans les derniers besoins, ce n'est pas assez de donner, mais il faut au moins donner, mais il faut au moins donner tout le superflu, et quelquefois se retrancher de quelque partie du nécessaire ; néanmoins l'illusion les tient comme enchantés. Ils tâchent d'apaiser leurs consciences en faisant à la vérité des aumônes, mais en ne distribuant pas ce qu'ils doivent donner. On ne laisse pas de leur donner de grandes louanges, et les pauvres même publient partout leurs libéralités, pendant qu'ils sont criminels aux yeux de Dieu. Car quand on nourrirait cent pauvres qui sont dans la dernière misère, si on est en état de donner du secours à plusieurs autres qui sont dans l'extrême besoin on se rend criminel devant Dieu, si on ne le fait pas. Ce n'est pas simplement un Casuiste, ni un Docteur, mais Jésus-Christ Dieu qui a dit : En vérité je vous dis, autant de fois que vous avez manqué d'assister l'un de ces petits, vous avez manqué de le faire à moi-même. Et ces gens, selon la doctrine du Fils de Dieu, qui n'est pas seulement probable, mais infaillible, s'en iront au supplice éternel. Faisant réflexion sur le même Évangile, où notre Maître condamne ceux qui ne l'ont pas logé, je ne comprends gère comment les Magistrats ne donnent pas ordre que l'on ait au moins quelques étables, ou quelques autres lieux pour retirer les pauvres qui meurent sur le pavé.
Ô qu'il est rare de trouver des riches qui s'acquittent de leurs devoirs, et des Confesseurs qui y veillent exactement ! Les Théologiens ont assez écrit sur cette matière, on n'ignore pas ce que l'on doit faire ; mais hélas ! on ne fait pas ce que l'on sait. Répétons-le : Qui donne le superflu dans les besoins extrêmes ? Mais quelquefois ceux qui doivent servir d'exemple, qui y doivent tenir la main, sont très-éloignés de s'acquitter de leurs obligations.
Toutes ces vérités font assez connaître la raison pour laquelle il est difficile qu'un homme riche soit sauvé. Mais écoutons avec crainte et tremblement les propres paroles de notre Maître céleste. Je vous dis, assure-t-il, il est plus facile qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, qu'un riche entre dans le Royaume des Cieux. Néanmoins, dit S. Jean Chrysostome, il y a peu de personnes qui ne soient prises par l'intérêt. C'est une chose bien étonnante, ce que le Saint-Esprit nous apprend sur ce sujet par le Prophète Jérémie, qui le répète en deux différents chapitres : dans lesquels il déclare hautement, que tous sont attachés à l'avarice, depuis le plus petit jusqu'au plus grand ; il n'en excepte ni les Prophètes, ni les Prêtres, contre lesquels il invective fortement. Le grand Apôtre ne crie-t-il pas, que tout le monde cherche ses propres intérêts, et non pas ceux de Jésus-Christ. Ceux même qui dès leur entrée dans la Religion du Clergé, lorsqu'ils ont reçu la tonsure et l'habit de la sainte Religion, c'est comme parle l'Église, non seulement par le Supérieur d'une Maison régulière, mais par les mains de l'Évêque, qui ont protesté en sa présence, et aux pieds des Autels, qu'ils prenaient le Seigneur pour la part de leur héritage, tombent honteusement dans ce crime. C'est une chose lamentable de voir en plusieurs l'inquiétude qu'ils se donnent pour les biens temporels, les vues et l'application qu'ils ont à l'argent dans leurs fonctions, qui souvent sert de motif pour les faire agir ; les emportements où ils sont dans les poursuites empressées de ce qu'ils prétendent leur être dû, et où il y a quelquefois de l'excès. Leur avarice les aveugle tellement, qu'ils n'ouvrent pas les yeux à la mort, après les avoir eu fermés à la lumière de l'Évangile, quoiqu'ils l'aient prêchée durant leur vie. Ils meurent avec de l'argent amassé : et pour qui sera cet amas d'argent qui appartient aux pauvres ? Pour des héritiers qui le dissiperont, et qui se moqueront d'eux ; ô mort épouvantable !
Les Pères de l'Église n'ont parlé qu'avec horreur de ces Ecclésiastiques avares ; leur malheur est inexplicable, et celui de tous les Chrétiens qui sont attachés aux richesses, et qui ne pensent qu'à acquérir et à s'agrandir toujours. Car comment Dieu souffrira-t-il dans ceux qui font profession d'être à sa suite, à qui il a découvert le bonheur de la pauvreté, et du dégagement de toutes choses, après leur en avoir donné des exemples si pressants par sa vie pauvre, s'étant incarné, ce qu'il a condamné avec tant de force dans son ancien peuple, à qui les biens temporels étaient promis pour récompense ? C'est à ce peuple, à qui il dit par le Prophète Isaïe : Malheur à vous, qui joignez maison à maison, et qui ajoutez les terres aux terres, jusqu'à ce qu'enfin le lieu vous manque. J'ai appris ce que vous faites, dit le Seigneur des armées, et je vous déclare que cette multitude de maisons, ces maisons si vastes et si embellies seront toutes désertes ; elles le seront à la mort pour tous ceux qui ont pris tant de soins de les acquérir, ou de les bâtir.

(Extrait de Le malheur du Monde, par M. Henri-Marie Boudon)


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