VADE-MECUM
VIVE JÉSUS
PREMIÈRE PARTIE : MAXIMES ET PENSÉES
Une âme pure est comme un lys d’amour. Elle est une fleur riche de nectar qui, avec son parfum, attire Jésus ; et Lui, comme une Abeille mystique, se pose sur la fleur pour faire sa récolte d’amour…
Plus une âme aime la pureté du cœur, plus elle est apte au commerce avec Dieu… Dieu traite avec les purs de cœur comme une mère avec son petit enfant…
Il n’y a pas seulement la virginité du corps, mais aussi celle de l’esprit. Si une épouse de la terre passait son temps dans les maisons de autres, pour des visites qui, sans être répréhensibles, lui feraient négliger ses devoirs, elle serait estimée infidèle. Eh bien ! si l’une de mes épouses s’arrêtait à des pensées inutiles, elle ferait un larcin à l’amour ; ce serait une fissure à sa virginité. Il n’est pas nécessaire qu’une étoffe soit bien déchirée pour qu’elle soit gâtée. Il suffit qu’elle ait des petits accrocs ou qu’elle soit piquée ; elle n’est plus précieuse si elle est remplie de petits trous…
Qu’est-ce qu’un fouet ? Un instrument formé de nombreuses lanières… Un seul coup de fouet n’occasionne pas la mort, mais il en faut beaucoup… Eh bien ! les pensées inutiles sont autant de coups de fouet pour Jésus. Il ne peut plus souffrir corporellement, mais pourtant, c’est comme si l’âme le flagellait…
Une âme qui néglige de faire le bien ou qui le fait machinalement, gâte une ébauche divine, un composé de mes mérites et de mon Sang…
La pierre de touche de la sainteté, c’est la mortification ; l’amour du bien-être en est la ruine…
Une âme mortifiée donne des fruits de la vie éternelle…
Mon épouse, tu dois tant aimer la mortification, que tu estimes perdu le moment où tu ne souffres pas d’une manière ou d’une autre…
Si l’on avait plus de foi, on vivrait de mortifications comme on vit de pain, tandis qu’on la fuit comme la peste…
Le sacrifice est le chemin le plus court pour rejoindre Jésus. C’est le raccourci que Jésus fait prendre aux âmes qui s’abandonnent à l’amour pour les faire arriver plus vite à la perfection.
Pourquoi peu d'âmes marchent-elles d'un pas rapide dans la voie de l'amour ? Parce qu'il y en a bien peu qui entrent généreusement dans la voie du sacrifice… Si on chancelle dans le sacrifice, on chancelle dans l'amour ; si on s'arrête dans le sacrifice, on s'arrête dans l'amour. Ma Bénigne, quand il s'agit du sacrifice, ne dis jamais : c'est assez… ce serait dire : je n'ai pas le désir d'accroître en moi l'amour…. Au contraire, l’âme généreuse qui, entrevoyant un renoncement, commence à se réjouir pour la gloire qu’elle donnera à Dieu, n’attendra pas, pour avancer, d’avoir fait la chose qui lui coûte, mais dès qu’elle se réjouit, elle commence à avancer… Rien n'augmente l'amour comme la croix… Je te demande seulement la mortification et surtout la mortification de l'esprit, parce que, si la mortification extérieure est une des conditions que je requiers pour accorder mes grâces, celle de l'esprit est nécessaire pour faire de plus grands progrès dans la vertu. Ma Bénigne, avec la mortification, tu me donneras des vases vides que je remplirai d'huile ; plus tu m'en donneras, plus j'en remplirai.
Écoute-moi, mon épouse c’est parce que je t’aime que je te traite ainsi. Le don le plus précieux que je puisse faire à mes amis, c’est celui de la croix. J’envoie à l’âme ce qui lui coûte davantage, ce qu’elle appréhende le plus ; c’est le meilleur moyen de la faire avancer. C’est pour te consoler que je te parle ainsi, et t’assurer que tu es loin de me déplaire quand tu te trouves dans ce pénible état, puisque c’est moi qui le permets. Je sais ce qui te convient, laisse-moi faire. Je commence à te nourrir dans ta jeunesse du pain substantiel de la douleur, et durant toute ta vie, je te rassasierai abondamment de cette manne céleste.
Tu ne peux t’armer de disciplines, ni de cilices, c’est-à-dire faire des choses extraordinaires, mais tu peux me donner les monnaies que, moi-même, je te mets en mains. Si tu me les rends fidèlement à mesure que je te les donne, tu me paies suffisamment. Ces monnaies, ce sont les actes de vertus que je te fournis l’occasion de faire…
(...)
— Ma Bénigne donne-moi des âmes !
— Comment ferais-je, mon Jésus, pour vous donner des âmes ?
— Par le sacrifice. Oui ma Bénigne, je veux que tu sois dans un état continuel de sacrifice… Quand tu n’es pas dans cette disposition, tu dois te trouver mal à l’aise… Il faut toujours raviver ce feu dans ton cœur… Les âmes ne se sauvent pas si on ne fait rien pour elles ; moi, je suis mort en croix pour les sauver… Je ne te demande pas de grandes choses, non ma Bénigne, mais seulement une parole retenue, un regard réprimé, une pensée agréable retranchée, en un mot, tout ce qui gène et mortifie ; ces petites choses, unies à mes mérites infinis, acquièrent une grande valeur… Si tu savais comme elles me plaisent, les âmes qui s’immolent ainsi dans le silence !...
Pour plaire à Jésus, l’âme doit tout faire en esprit de repos, de paix et de confiance, c’est-à-dire ne jamais s’empresser. Quand elle s‘aperçoit qu’elle est empressée, il faut qu’elle s’arrête un moment, ne fût-ce que le temps de faire une aspiration, comme on se comporterait pour un vase qui bout et que l’on découvrirait un instant, afin que l’eau n’en déborde pas…
Mon union avec les âmes ne se fait jamais aussi parfaitement que dans la souffrance, soit de l’âme, soit du corps, parce que dans la souffrance, il y a plus d’amour, et quand il y a plus d’amour, il y a plus d’union. L’âme qui me cherche hors de la croix peut me trouver — et souvent je me laisse trouver —, mais où je suis infailliblement, c’est dans la croix, dans les humiliations, dans l’obéissance et dans le sacrifice. D’ailleurs, tout est compris dans la charité.
Chaque peine, chaque douleur bien acceptée, donne à Dieu une très grande augmentation de gloire accidentelle…
Crois-tu que l’on se trouve mieux de s’accorder un soulagement matériel plutôt que d’en faire le sacrifice pour mon amour ? Pourquoi y a-t-il si peu de contemplatives, si peu d’âmes, même parmi les religieuses, à qui je puisse faire des grâces extraordinaires ? C’est qu’il n’y a pas assez de mortification… J’ai beau chercher, j’en trouve bien peu… cela ne vous fait pas honneur. Je vous aime tant… j’ai compassion de vous ; ce que je vous dis, je le dis par amour, parce que mon désir est de vous faire de grandes grâces, mais si vous n’êtes pas mortifiées, je ne le puis…
Ma Bénigne, plus tu avances dans le chemin de la mortification, plus tu te rapproches de Dieu… ce n’est que le premier pas qui coûte. Jette un regard sur Jésus en croix et tu verras ton programme de mortification. Les consolations spirituelles seront ta récompense… plus tu mortifieras ta chair, plus tu seras capable de comprendre les choses de Dieu. Jésus prendra place en toi selon la capacité qu’il y trouvera…
Traite ton corps comme un ennemi, ne lui donne que ce que tu ne peux lui refuser.
L’austère austérité consiste à mettre un frein à la nature par les liens d’une mortification rigoureuse, à l’enchaîner comme une criminelle ; contrarie-la en tout : si tu veux manger, bois ; si tu veux boire, mange ; si tu veux parler, tais-toi ; si tu veux te taire, parle… Quand tu te trouves en doute entre deux choses à faire, ne sachant à quoi te résoudre, regarde de quel côté il y a plus de mortification ; parce que là où il y a plus de mortification, il y a plus de perfection.
La mortification est comme le canal par où passent mes grâces de choix ; si ce canal est petit, il en passe peu, mais s’il est grand, il en passe beaucoup.
Si parfois, sainte Benigna cherchait une meilleure position dans son lit : « Bénigne, ton Époux sur la croix ne pouvait se tourner pour se soulager un peu !... »
Ne donne pas tant de bien-être à ton corps ; il faut t’habituer à la vie de sacrifice et lui refuser énergiquement ce qu’il réclame… Il faut vaincre ou mourir ! Si tu pratiques fidèlement la mortification, tu arriveras à ne plus sentir tes nécessités corporelles, ce qui sera une excellente chose puisque tu pourras ainsi t’occuper uniquement de ton Dieu, souverain Bien de ton âme.
Quand tu souffres, soit intérieurement, soit extérieurement, ne perds pas le prix de la douleur, souffre uniquement pour moi. C’est ici que le plus grand nombre d’âmes, souvent même très pieuses, perdent beaucoup de mérites, racontant ce qu’elles endurent à qui veut bien les entendre et, bien qu’elles ne se plaignent pas, elles ne désirent pas moins pour cela la compassion de la créature. Lorsque mon divin Cœur envoie la souffrance, il veut qu’elle soit acceptée avec patience et résignation. Ces personnes-là croient peut-être soulager leurs maux en les confiant à la créature ; la nature est satisfaite, mais la grâce s’affaiblit et le courage manque ensuite pour supporter les peines avec amour. Je vais te dicter les sentiments qui devront t’animer dans les plus grandes épreuves. Tu diras à ton Époux : « Jésus, unique amour de mon cœur, je veux souffrir ce que je souffre et veux ce que vous voulez que je souffre pour votre pur amour, non pas à cause des mérites que je puis acquérir, ni des récompenses que vous me promettez, mais uniquement pour vous plaire, vous louer, vous bénir, aussi bien dans la douleur que dans la joie ».
Une fois que, se sentant fatiguée, Sainte Benigna s’était assise, Notre-Seigneur lui dit : « Ceux qui m’ont accompagné au Calvaire, avaient-ils apporté des sièges ? »
Tiens l’œil fixé en Dieu. Plus une âme est appelée à me suivre de près, plus elle doit se mortifier. Le parfait dépouillement est la condition la plus nécessaire pour s’unir à Dieu. Se dépouiller d’un objet, c’est le laisser pour ne plus le reprendre… Il faut laisser ses habitudes défectueuses comme on laisse un vêtement usé qui ne se reprend plus… Revêts-toi des vêtements nouveaux que l’Amour t’a préparés.
Toute âme religieuse est mon sanctuaire parce que la profession religieuse est une consécration ; mais cela ne suffit pas : il faut que l’amour renouvelle cette consécration à chaque jour, à chaque moment, à chaque seconde…
Mon épouse, observe bien ta Règle, et tu seras comme une Hostie consacrée : une hostie, parce que la Règle t’immole, consacrée parce que l’amour te consacre…
Une âme vraiment obéissante est très chère à mon Cœur : elle est dans les bras de Dieu ; le Dieu d’amour la comble de baisers et de caresses. Elle fait beaucoup de chemin sans se fatiguer, parce qu’elle est emportée comme par son poids. Elle n’a pas besoin de descendre des bras de Dieu pour manger, pour boire, pour dormir, elle trouve tout en lui ; il est comme la maison ambulante de l’âme obéissante. Mais si Dieu est la demeure de l’âme obéissante, celle-ci est, à son tour, le nid dans lequel il repose et où il attend les preuves de sa fidélité…
Une âme fidèlement fidèle est comme toute puissante sur mon Cœur…
Une âme qui abandonne sa volonté à celle de Dieu goûte une grande paix et participe, autant qu’il est possible à une créature, à l’immutabilité de Dieu ; cette âme faisant toujours la volonté de Dieu, fait, par là-même, toujours la sienne, parce que la volonté de Dieu s’accomplit toujours…
Il n’y a pas de voie qui conduise plus directement, plus assurément, plus promptement et plus suavement à Dieu que l’humilité. L’humilité, étudie-la dans l’Évangile ; l’humilité, apprends-la dans ma vie ; l’humilité, approfondis-la dans l’Eucharistie. Si tu puises l’humilité à ces trois sources, tu la trouveras toujours…
Les âmes fuient tant les humiliations ! Si elles en connaissaient le grand bien ! Je trouve mes délices dans une âme vraiment humble, c’est-à-dire qui est toujours dans une atmosphère d’humilité. Une âme qui s’humilie de temps en temps me fait sourire à ce moment, mais elle n’est pas le sujet de mes complaisances comme une âme habituellement humble…
Quand on veut faire croître une plante, on enlève les herbes tout autour : de même si tu veux que l’humilité croisse en toi, il faut que tu retranches l’amour de toi-même…
L’âme fidèle doit descendre de la haute cime de son orgueil dans l’abîme de son rien, et, de celui-ci, s’élever sur la montagne de la perfection. Plus l’âme se précipite dans l’abîme de son néant, plus elle est apte à s’élever, comme une balle de caoutchouc qui rebondit d’autant plus qu’on la jette à terre avec plus de force…
Comme une pierre, lorsqu’elle se détache du haut de la montagne, tombe dans la vallée si rien ne l’arrête, ainsi, quand l’amour l’a détachée d’elle-même et lui a donné l’impulsion, l’âme humble ne s’arrête plus si elle n’y met volontairement quelque empêchement. Il lui vient une telle faim d’humiliations qu’elle n’en est jamais rassasiée ; et mon amour le veut ainsi pour se l’unir toujours davantage. Bienheureuse est cette âme ! Elle a trouvé le repos, elle a trouvé la paix, elle a trouvé la vie, elle a trouvé son Dieu. Dieu cache sa présence d’amour aux superbes, comme le soleil voile ses rayons quand un épais nuage se met au travers ; mais les âmes humbles sont comme des miroirs qui réfléchissent la présence de Dieu. Elles ont un tel pouvoir sur mon Cœur qu’une seule d’entre elles, vraiment humble, est plus puissante pour désarmer ma justice que mille pécheurs pour l’armer…
Si on regarde une goutte d’eau à l’œil nu, on ne vit qu’une goutte d’eau ; mais avec le microscope, on découvre une foule de choses qu’on n’apercevait pas auparavant. Eh bien ! l’humilité est un microscope spirituel ; plus l’âme s’humilie, plus les lentilles sont fines et permettent de voir. Il est certain que cela coûte, mais le paradis est beau, et il faut le gagner. Une âme fidèle à s’humilier, et qui ne me refuse aucun acte d’humilité, ni intérieur, ni extérieur, est une âme qui me ravit le Cœur…
Si le grain pouvait parler, il demanderait en grâce d’être jeté dans la terre et recouvert par celle-ci afin de pouvoir germer ; si une âme arrivait à comprendre ce qu’est l’esprit de mortification, ce qu’est l’humiliation, ce que sont les mépris de soi et les pertes en Dieu, elle ne soupirerait qu’après ces choses. Elle plaît la perte en Dieu, mais il faut prendre les moyens pour y arriver, et une âme qui tient encore un peu à soi, n’y arrivera jamais parfaitement…
Par l’humilité, je vais aux pieds de Jésus, par l’amour je vais vers son Cœur.
Quand une âme est appelée dès ici-bas à converser avec Dieu, elle doit se revêtir d’humilité comme Dieu est revêtu de gloire. Tu dois te revêtir d’humilité, c’est-à-dire qu’il faut que tout en toi respire l’humilité. L’humilité te portera à ne jamais juger personne, à te regarder comme la servante de tous, à t’accuser toujours. Quand une âme a été introduite par l’Amour dans ce souterrain de l’humilité, elle marche en sûreté et fait beaucoup de chemin, parce que rien ne l’arrête.
Tout le secret de la perfection est dans ces deux mots : se défier et se confier. Se défier de soi toujours, et puis, ne pas s’arrêter là, mais s’élever aussitôt à la confiance en Dieu ; car si je suis bon pour tous, je suis très bon pour ceux qui se confient en moi… Sais-tu quelles âmes profitent le plus de ma bonté ?... Celles qui se confient davantage… Les âmes confiantes sont les voleuses de mes grâces… Le plaisir que je goûte dans l’âme confiante est indicible…
La seule petite prière : « Je me confie en vous » me ravit le Cœur, parce qu’en cette toute petite prière sont compris la confiance, la foi, l’amour et l’humilité…
Mon épouse, la paix, la confiance, l’amour, l’abandon, doivent être les quatre roues du char de ta perfection. S’il manque une roue, le char se traîne. Avec la paix tu entres dans mon Cœur, avec la confiance tu y demeures, avec l’amour tu y règnes, avec l’abandon, tu t’y reposes…
Si tu veux sortir de ces imperfections que tu déplores et dont tu ne peux te délivrer, il convient que tu fasses deux choses : Que tu te défies de toi, et que tu te confies en moi ; l‘une sans l’autre ne suffit pas. Ce serait comme un char auquel il manquerait une roue et qui ne peut aller avec une seule…
Si tu veux me plaire, confie-toi en moi. Si tu veux me plaire davantage, confie-toi davantage ; si tu veux me plaire immensément, confie-toi immensément ; tu ne pourras jamais te confier assez selon le désir de mon Cœur. Si un acte de confiance me plaît à ce point, c’est parce qu’il honore mes plus chers attributs : la bonté et la miséricorde…
Ne sois pas si avide des paroles des créatures ; tu as le Créateur qui te parle. Ne te suffis-je pas, moi ?... Où peux-tu trouver un cœur qui t’aime davantage ?... Mon Cœur est un abîme de miséricorde, et tu ne le connais pas encore ? N’en as-tu pas fait souvent déjà l’heureuse expérience ? Oui, Benigna, accorde-moi cette consolation de me donner tes misères. Je veux être avec toi le Chiffonnier, c’est-à-dire celui qui achète les chiffons, et qui paie encore ceux qui les présentent. Si tu me donnes tes misères, je te les paie, je te retire d’un embarras et tu me fais plaisir. Mais il faut me les vendre par un acte d’humilité profonde, non dépiteuse, mais sentie. Ma Benigna ! Donne-moi ces haillons dont tu ne sais que faire, et il en sortira quelque chose d’utile aux âmes. Laisse faire mon amour. Appelle-moi comme il te plaira, ou le Chiffonnier d’amour, ou celui de la miséricorde ; les deux titres me plaisent : Amour et miséricorde sont comme la respiration de mon très doux Cœur. J’aspire, c’est-à-dire, je tire en moi les misères de mes pauvres et faibles créatures ; je ne me lasse jamais de purifier les âmes, parce que je les purifie dans mon Précieux Sang. Tu ne peux croire le plaisir que j’éprouve à faire mon office de Sauveur. C’est tout mon contentement, et je fais mes plus beaux chefs-d’œuvre précisément avec les âmes que j’ai retirées de plus bas, de plus de fange, parce qu’il y a plus de matière à travailler…
L’esprit intérieur est essentiellement un esprit de foi. C’est la foi qui donne l’orientation à toute une vie. Il faut faire beaucoup d’actes de foi pour la fortifier toujours plus. La foi fait connaître la valeur des petites choses : elle te dit qu’un petit acte d’obéissance vaut mieux que si tu gouvernais le monde entier. La foi te fait voir ton Jésus dans le prochain, et si tu me vois en lui, tu me parleras avec douceur. La foi te fera voir le prix de la pureté d’intention : c’est comme si tu unissais toutes mes actions à mes mérites infinis ; c’est comme si tu les abîmais toutes dans mon précieux Sang…
Tu regardes ton Dieu avec les yeux de la foi ? Ainsi dois-tu faire avec ta supérieure, me voir en elle. Les âmes religieuses recevraient plus de grâces s’il y avait plus d’union entre elles et leur Mère, parce que je donne mes grâces à la Mère comme à un dépôt d’amour. La supérieure est une source, les religieuses sont les canaux. Si les canaux ne sont pas bien unis à la source, ils laissent perdre l’eau. Benigna, sais-tu pourquoi je te fais tant de grâces ? Parce que tu es bien unie à ta supérieure. Plus il y a d’union, plus il y a de communion de ma part…
Une religieuse doit accompagner toutes ses actions extérieures d’un sentiment intérieur. Par exemple, en faisant usage de sa main pour tracer le signe de croix, elle doit aussi penser qu’il lui faut employer la main de l’âme, c’est-à-dire la volonté, pour crucifier son corps. Une religieuse doit pouvoir se nommer une crucifiée…
Ma Benigna, quand tu fais le signe de la croix, fais-le toujours avec un esprit intérieur. Toutes tes actions devraient être marquées de ce signe parce qu’il honore la très Sainte Trinité.
Si une âme veut devenir promptement intérieure, puis conserver et accroître en elle ce trésor, elle doit :
1— Aimer le silence
2— S’adonner à une entière mortification ;
3— S’abandonner pleinement à l’autorité de l’amour, comme une paille sur l’eau ;
4— Se tenir le plus qu’elle peut dans le sanctuaire de son cœur pour écouter Dieu, pour lui parler, pour jouir de lui, pour se donner à lui…
L’âme intérieure est une âme qui tend à Dieu comme à son centre, et Dieu la porte comme l’aimant porte le petit morceau de fer qui s’attache à lui…
Elle est comme une abeille mystique qui distille dans la ruche de son cœur, le miel du divin amour. L’abeille ne s’arrête jamais sur ce qui est souillé, mais sur les fleurs, et les mouches font le contraire. Ainsi les âmes qui ne sont guère spirituelles s’arrêtent aux choses de la terre, mais les âmes spirituelles ne s’arrêtent qu’aux choses spirituelles…
L’âme intérieure vit dans une atmosphère céleste. Comme la fleur qui, bien qu’étant née de la terre, fleurit au-dessus et ne la touche plus, à moins qu’elle ne se brise et ne tombe, l’âme intérieure ne touche plus terre, à moins qu’elle manque de fidélité à la grâce…
Elle est comme un lys parfumé. Sans sortir de sa place, le lys parfume l’atmosphère ; ainsi l’âme intérieure parfume tout autour d’elle…
Elle est le paradis de délices de Jésus. En elle la Sainte Trinité fait sa demeure, elle y prend ses délices et les fait goûter à l’âme.
Comme une âme intérieure fait les délices les plus suaves de mon Cœur, mon Cœur devient les délices de l’âme intérieure…
L’âme intérieure sort de l’oraison toute embaumée des parfums du ciel ; il lui arrive comme à une personne qui passe quelque temps dans une atmosphère chargée de parfums : elle en demeure toute imprégnée et, sans le vouloir, les répand partout. Cependant, pour que le parfum demeure il faut qu’elle fasse provision d’essence, autrement tout s’évapore promptement. De même, si, dans l’oraison, une âme se contente d’en savourer les douceurs et d’avoir de bons sentiments, son parfum se dissipe bientôt. Mais si elle forme de solides résolutions, le parfum se maintient, et elle le répand en charité, suavité, condescendance. Et quelle est la monnaie avec laquelle on achète l’essence ? C’est la mortification, ce sont les pratiques de renoncement faites durant la journée…
Une âme qui fait toute la volonté de Dieu, et qui, non contente d’accomplir sa volonté, étudie encore ses moindres désirs pour les remplir, qui est pour ainsi dire toujours aux écoutes, c’est une âme toujours en oraison…
Comme une Hostie peut se diviser, ainsi un seul verset du saint évangile peut suffire pour plusieurs méditations, parce qu’il faut le rompre et ne point passer plus avant, jusqu’à ce qu’il soit épuisé. Cela, c’est une pauvreté spirituelle, parce que les pauvres ne peuvent manger beaucoup de choses ; ils n’en mangent que d’une espèce. Au dernier jugement, je ne demanderai pas si l’on a beaucoup lu, mais si l’on a retiré du fruit de ses lectures.
La vie religieuse est une vie cachée, où celui qui disparaît le plus donne le plus de fruits. Rien ne cache aussi bien une âme que la vie commune. Elle la dérobe non seulement aux yeux des autres, mais encore à ses propres yeux. L’âme ne voit rien, elle croit ne rien faire, et au contraire, elle fait beaucoup plus que si elle accomplissait quelque chose d’extraordinaire…
La vie d’union avec Dieu est un paradis anticipé ; c’est le ciel sur la terre, le ciel de l’âme intérieure…
L’âme intérieure, par son union avec Dieu, exerce un apostolat plus grand que si elle se livrait à une mission extérieure…
Tu es Marthe parce que tu as hospitalisé Jésus dans ta maison maintenant, ne le laisse pas seul. Marthe l’a reçu, puis l‘a abandonné. Il est vrai que c’était pour lui préparer un repas, mais enfin, elle l’a laissé ; Marie, au contraire, en a joui. À quoi bon tant s’empresser pour lui préparer des mets, un seul lui est nécessaire : Faire la volonté de Jésus, voilà sa nourriture.
Sois attentive, même dans la multiplicité des choses, à ne pas laisser l‘unique simplicité à laquelle tu es appelée. Sais-tu bien quand on la laisse ? Quand on cesse d’écouter Jésus. Certaines ont beaucoup de prières vocales à dire, et elles ne veulent pas m’entendre avant de les avoir terminées. Je ne désapprouve pas les prières vocales, mais le mieux, c’est de m’écouter.
Écoute… je veux ressusciter tes Lazare, tes frères les pécheurs. Tu as tant de ceux-ci ! Conduis-moi à leurs sépulcres.
— Et où est-il, leur sépulcre ?
— Vois, l’un est enseveli sous le vice de la gourmandise, c’est là son sépulcre ; tu m’y conduiras en pratiquant la mortification du goût. Le second est enseveli dans d’autres vices, il est mort ; toi, vivant d’une vie angélique, tu me conduiras à son sépulcre ; et puis, sois attentive : en donnant l’ordre au mort de sortir du tombeau, je l’ai ressuscité, et comme il restait encore lié, j’ai dit aux siens de le dénouer de ses liens ; ainsi, tu dois persévérer dans tes pratiques de mortification pour achever l’œuvre de la résurrection des pécheurs et obtenir qu’ils se libèrent de leurs mauvaises habitudes.
Si l’on clouait les mains à un voleur, quand bien même il voudrait encore dérober, le pourrait-il ? Si l’on clouait les mains d’un assassin, pourrait-il encore tuer ? Eh bien ! ma Benigna, je me suis laissée clouer les mains afin de ne plus pouvoir en quelque sorte, punir les pauvres pécheurs ! Écris-le, tu me feras plaisir, je veux qu’on voie combien je les aime.
Je souffrais tellement par la couronne d’épines et par le sang qui entrait dans mes yeux que je ne pouvais presque plus les ouvrir ; néanmoins, de temps en temps je les ouvrais pour regarder avec beaucoup de tendresse ceux qui me crucifiaient.
Mon épouse, je t’aime. Oh ! lis cette parole : « Je t’aime », sur le pain que tu manges, sur l’eau que tu bois, sur le lit dans lequel tu dors. C’est parce que je t’aime que je te donne de l’eau à boire ; c’est parce que je t’aime que je t’ai préparé le lit pour dormir ; en tout ce que je t’ai mis en main, lis partout : « Mon épouse, je t’aime ! »
L’amour se fortifie dans la douleur.
La solitude du cœur est une grâce, parce qu’elle dispose l’âme à l’intime commerce avec Dieu. Dieu se communique à l’âme à mesure qu’il la trouve seule, et qu’il la voit séparée de tout ; alors, il l‘environne de lui-même. Heureuse celle qui se prête avec amour au travail qu’opère en elle un Dieu d’amour. Dieu la pénètre et la féconde comme la pluie féconde les racines d’une plante. Les racines ne sortent pas de la terre pour aller chercher l’eau ! Si elles sortaient, elles sécheraient encore plus vite…, mais elles attendent la pluie.
Tu dois te tenir habituellement dans le bel abîme dont je te parle au traité de la perfection. Si tu te tiens dans l’humilité, tu demeures avec Dieu, parce que Dieu reste avec l’âme humble, comme l’ombre avec le corps. L’intimité avec Dieu est un trésor si grand que l’âme qui l’a trouvé doit faire comme il est dit, dans l’évangile, de l’homme ayant découvert un trésor dans un champ : il est allé avec joie, tout vendre, pour acquérir ce champ. Ainsi dois-tu faire : tout vendre, c’est-à-dire toutes les satisfactions des sens, par la mortification, pour acheter le champ du recueillement où est cachée la vie d’union avec Dieu. Cette union peut être plus ou moins étroite. Regarde : dans le palais du roi, il y a des serviteurs qui ne le voient que rarement ; mais l’épouse, à quelles intimes relations n’est-elle pas admise ? Or, il en est ainsi des âmes. Il y en a qui, dans l’intimité avec Dieu, tiennent la place de l’épouse, et d’autres, celles de servantes cela dépend du plus ou moins d’amour et de fidélité. Une âme très fidèle est une âme qui aime beaucoup, et une âme qui aime beaucoup est une âme très fidèle. La mesure de l’amour est la mesure de la fidélité, et la fidélité est comme le thermomètre de l’amour. Quand l’amour grandit, la fidélité, l’obéissance, l’humilité grandissent aussi…
Mon épouse, si tu me regardes, tu m‘aimes. Regarde-moi, non d’un regard superficiel, général, passager, mais regarde-moi de près. Tu verras sur toutes mes plaies le signe de l’amour. Comme les objets d’or et d’argent ont un cachet pour être distingués, ainsi toutes mes plaies portent l’empreinte de l’amour. Si tu les regardes superficiellement, il te semblera qu’elles n’ont été faites que par les bourreaux ; mais si l’amour ne leur eût pas permis, les bourreaux eussent été impuissants.
Tu ne peux, comme moi, te mettre aux mains des bourreaux, cependant, si tu observes bien ta Règle, c’est comme si tu te trouvais entre leurs mains, parce que la Règle te flagelle, la Règle te couronne d’épines, la Règle te cloue à la croix…
En une seconde, on peut produire une pensée d’amour qui durera toute l’éternité…
Un seul acte d’amour répare pour mille blasphèmes…
L’amour fait des morts à la nature, pour faire des ressuscités à la grâce…
Les oiseaux, en volant, avoisinent la terre, mais ne la touchent pas ; ainsi, une âme qui vit d’amour passe sur la terre comme en l’effleurant…
Une âme joyeuse en Dieu est comme une harpe harmonieuse touchée non pas par la main d’un ange, mais par l’amour d’un Dieu…
Une âme fidèle à l’amour est toujours en fête…
Quand l’Amour trouve une âme fidèle, humble, obéissante et mortifiée, il en prend une possession toute particulière et la porte à une grande perfection si elle est docile à suivre ses impulsions…
Combien de fois n’as-tu pas vu le souffle du vent faire onduler les herbes ? Il les mouvait légèrement et elles, aussitôt, se pliaient ; quand il cessait, elles revenaient à leur première position. Voilà ce que fait l’Esprit-Saint avec les âmes fidèles : Il les meut avec beaucoup de suavité et elles suivent l’impulsion. Ainsi, l’Esprit-Saint donnera une inspiration très brève : que l’âme s’y prête, puis revienne à ce qu’elle faisait ; c’est là cette souplesse qu’il veut trouver en elle pour accomplir son œuvre d’amour. Il fait, pour la sanctification des âmes, les quatre-vingt-dix-neuf trois quarts, mais le reste, c’est elle qui doit le faire.
Ce ne sont pas les fautes de fragilité qui arrêtent l’œuvre de l’Amour dans une âme, ce sont les détours de l’amour-propre, la recherche de soi-même…
Tout contribue à travailler dans une âme, tout ; ses imperfections mêmes sont entre mes mains divines, comme autant de pierres précieuses, parce que je les change en actes d’humilité que je porte à faire. Quand elle se prête mes desseins d’amour, en un instant, ses imperfections sont transformées. Si ceux qui édifient les maisons pouvaient changer les débris en autant de matériaux de construction, combien ils ne s’estimeraient heureux ! Eh bien ! L’âme fidèle peut le faire avec ma grâce, et ses fautes, même les plus graves et les plus honteuses étant pleurées, deviennent les pierres fondamentales de l’édifice de sa perfection…
La sainteté se constitue d’une multitude de petits actes, comme un tableau d’une multitude de coups de pinceau. Souvent, l’un recouvre l’autre ; il y en a même qui ne servent qu’à recouvrir la toile, mais tous sont nécessaires. Dieu, de son côté, donne une multitude de grâces, et l’âme doit donner une multitude d’actes de correspondance…
Une religieuse est obligée de devenir sainte, moins pour elle que pour accroître la gloire de Dieu… C’est une obligation, et non pas une chose facultative… Tu dois parvenir à la sainteté, toi et les autres religieuses. Or, en quoi consiste la sainteté ? À devenir, autant que possible, la vivante image de ton Époux… Me copier, me copier toujours, et pour cela, avoir constamment le regard de ton âme fixé sur ton Jésus.
— Tu as pris la résolution de devenir sainte, c’est bien… il n’y faut pas manquer ; mais ce n’est pas à une sainteté ordinaire que tu es appelée, tu dois viser à la plus sublime perfection.
— Mon Jésus, n’est-ce pas de ma part orgueil et présomption de vouloir aspirer à un but si élevé, moi qui suis la faiblesse même ?
— Il en serait ainsi si tu te confiais dans tes propres forces, mais si tu sais tout attendre de Dieu, il te soutiendra dans tes luttes et sera ton appui pour te faire surmonter tous les obstacles qui pourraient empêcher le règne du pur amour sur ton âme.
Ma Benigna, lorsque je crée une âme, j’ai déjà, de toute éternité, formé le dessein de perfection à laquelle je l’appelle ; et l’homme, quand il commence à avoir l’usage de la raison, dit coopérer à la grâce, car s’il ne le fait pas, il en arrête les opérations. Figure-toi l’Esprit-Saint comme une personne qui doit faire une mosaïque, et qui a déjà les petits morceaux de marbre préparés à côté d’elle. Lorsqu’elle a le dessein sous les yeux, elle demande à celui qui l’aide les morceaux qui lui conviennent. Quelquefois, elle en demandera deux de la même nuance, d’autres fois, ce sera le contraire ; mais celui qui est chargé de procurer les morceaux de marbre doit le faire selon qu’ils lui sont demandés. Du reste, l’auteur de la mosaïque reste ferme. Ainsi, une âme est le chef-d’œuvre de l’Esprit-Saint, et l’Esprit-Saint la travaille. Mais il réclame de l’âme tantôt un acte d’obéissance, tantôt un acte de charité, puis deux actes de suite d’humilité ; et, si elle est fidèle, l’âme les lui donne, sans le faire attendre. Mais si elle ne s’y prête pas, elle lie en quelque sorte les mains de l’Esprit-Saint.
Ma bien-aimée Benigna, dans les occasions, parle-toi ainsi : « Parce que je veux me faire sainte, j’accomplirai tel acte d’humilité. » Ou bien : « Pourquoi retiendrais-je cette parole ? _ Parce que je veux me faire sainte. — Pourquoi ne pas me justifier ? — Parce que je veux me faire sainte. — Pourquoi ce beau sourire alors que quelque chose me chagrine ? — Parce que je veux me faire sainte. » Que cette parole : « Je veux me faire sainte » soit ton mot d’ordre, ma Benigna. Et pourquoi te faire sainte sinon pour plaire toujours plus à ton Jésus ?
Ma petite Benigna, ce que je te dis est pour le bien des âmes. Écris que la fournaise de l’amour est la divine fournaise dans laquelle je purifie, je perfectionne, je forme mes Saints.
Comme le fer s’assouplit dans le feu, et se plie ensuite à toutes les formes, ainsi, dans le feu de mon amour, les âmes se prêtent à tous les genres de sainteté. Il y a la sainteté austère et les âmes qui l’embrassent m’honorent par cette austérité. Il y a la sainteté plus douce, plus accessible, et les âmes qui la pratiquent m’honorent par cette suavité.
— Mon Jésus, et lesquelles vous plaisent le plus ?
— Ô ma Benigna ! ce qui me plaît toujours le plus, c’est là où il y a le plus d’amour. J’aime mieux moins d’austérité et plus de charité, que plus d’austérité et moins de charité. J’aime mieux un cœur qui palpite uniquement pour moi qu’un corps macéré par les jeûnes, mais dans lequel réside encore un peu d’amour-propre. L’amour-propre gâte tout : il est comme le fiel dont une goutte suffit pour donner l’amertume…
Texte repris à partir de ce site.
Ouvrage en anglais ici.
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