jeudi 23 janvier 2020

De la doctrine de la vérité




Extrait de L'Imitation de Jésus-Christ :

1. Heureux celui que la vérité instruit elle-même, non par des figures et des paroles qui passent, mais en se montrant telle qu’elle est. — Notre raison et nos sens voient peu, et nous trompent souvent. — À quoi servent ces disputes subtiles sur des choses cachées et obscures, qu’au jugement de Dieu on ne vous reprochera point d’avoir ignorées ? — C’est une grande folie de négliger ce qui est utile et nécessaire pour s’appliquer au contraire curieusement à ce qui nuit. Nous avons des yeux, et nous ne voyons point.
2. Que nous importe ce qu’on dit sur les genres et sur les espèces ? — Celui à qui parle le Verbe éternel est délivré de bien des opinions. — Tout vient de ce Verbe unique, de lui procède toute parole, il en est le principe, et c’est lui qui parle en dedans de nous. — Sans lui nulle intelligence, sans lui nul jugement n’est droit. — Celui pour qui une seule chose est tout, qui rappelle tout à cette unique chose, et voit tout en elle, ne sera point ébranlé, et son cœur demeurera dans la paix de Dieu.
— Ô Vérité, qui êtes Dieu, faites que je sois un avec vous dans un amour éternel ! — Souvent j’éprouve un grand ennui à force de lire et d’entendre ; en vous est tout ce que je désire, tout ce que je veux. — Que tous les docteurs se taisent, que toutes les créatures soient dans le silence devant vous : parlez-moi vous seul.
3. Plus un homme est recueilli en lui-même, et dégagé des choses extérieures, plus son esprit s’étend et s’élève sans aucun travail, parce qu’il reçoit d’en haut la lumière de l’intelligence. — Une âme pure, simple, formée dans le bien, n’est jamais dissipée au milieu même des plus nombreuses occupations, parce qu’elle fait tout pour honorer Dieu, et que, tranquille en elle-même, elle tâche de ne se rechercher en rien. — Qu’est-ce qui vous fatigue et vous trouble, si ce n’est les affections immortifiées de votre cœur ?
4. L’homme bon et vraiment pieux dispose d’abord au-dedans de lui tout ce qu’il doit faire au-dehors ; il ne se laisse point entraîner, dans ses actions, au désir d’une inclination vicieuse, mais il les soumet à la règle d’une droite raison. — Qui a un plus rude combat à soutenir que celui qui travaille à se vaincre ? — C’est là ce qui devrait nous occuper uniquement : combattre contre nous-mêmes, devenir chaque jour plus forts contre nous, chaque jour faire quelques progrès dans le bien. — Toute perfection, dans cette vie, est mêlée de quelque imperfection : et nous ne voyons rien qu’à travers je ne sais quelle fumée. — L’humble connaissance de vous-même est une voie plus sûre pour aller à Dieu que les recherches profondes de la science. — Ce n’est pas qu’il faille blâmer la science, ni la simple connaissance d’aucune chose ; car elle est bonne en soi, et dans l’ordre de Dieu ; seulement on doit préférer toujours une conscience pure et une vie sainte. — Mais, parce que plusieurs s’occupent davantage de savoir que de bien vivre, ils s’égarent souvent, et ne retirent que peu ou point de fruit de leur travail.
5. Oh ! s’ils avaient autant d’ardeur pour extirper leurs vices et pour cultiver la vertu que pour remuer de vaines questions, on ne verrait pas tant de maux et de scandales dans le peuple, ni tant de relâchement dans les monastères. — Certes, au jour du jugement on ne nous demandera point ce que nous avons lu, mais ce que nous avons fait ; ni si nous avons bien parlé, mais si nous avons bien vécu. — Dites-moi où sont maintenant ces maîtres et ces docteurs que vous avez connus lorsqu’ils vivaient encore, et lorsqu’ils florissaient dans leur science ? — D’autres occupent à présent leur place, et je ne sais s’ils pensent seulement à eux. Ils semblaient, pendant leur vie, être quelque chose, et maintenant on n’en parle plus.
6. Oh ! que la gloire du monde passe vite ! Plût à Dieu que leur vie eût répondu à leur science ! Ils auraient lu alors et étudié avec fruit. — Qu’il y en a qui se perdent dans le siècle par une vaine science, et par l’oubli du service de Dieu. — Et, parce qu’ils aiment mieux être grands que d’être humbles, ils s’évanouissent dans leurs pensées. — Celui-là est vraiment grand, qui a une grande charité. — Celui-là est vraiment grand, qui est petit à ses propres yeux, et pour qui la plus grande gloire n’est qu’un pur néant. — Celui-là est vraiment sage, qui, pour gagner Jésus-Christ, regarde comme de l’ordure, du fumier toutes les choses de la terre. — Celui-là possède la vraie science, qui fait la volonté de Dieu et renonce à la sienne.


Prudence : Si vous ne restez pas ferme dans la vérité, le démon s'emparera de votre intelligence. Il vous fera perdre la paix et tous les bons fruits acquis dans votre vie spirituelle, en amenant la confusion dans votre esprit. Tous les progrès spirituels faits vous seront enlevés pour avoir méprisé la vérité. Les grâces spirituelles reçues seront perdues. Il sera plus difficile ensuite de revenir dans la voie droite. Conservez ce que vous avez, et prenez garde qu'un autre n'emporte votre couronne. (Apoc. 3)


Reportez-vous à Sur la vérité, par le R.-P. Jean-Joseph SurinDe la Réduction des Hérétiques, par le R.-P. Jean-Joseph SurinDe l'étude des Lettres, par le R.-P. Jean-Joseph SurinFaites un bon usage de tous les moyens extérieurs ou intérieurs que Dieu voudra vous donner pour votre avancement à la vertu, Que c'est une chose dangereuse que de résister au Saint-Esprit, La vérité parle au dedans de nous sans aucun bruit de paroles, Conservez ce que vous avez, et prenez garde qu'un autre n'emporte votre couronne, Méditation sur les divers sentiments des hommes à l'égard de la vérité, Personne ne peut servir à deux Maître, Cherchez donc premièrement le Royaume de Dieu et sa justice, Réagir prudemment devant « L'Agitateur », Neuvaine à Saint Pie X pour obtenir la vérité en toutes situations, L'enfant que voilà est au monde pour la perte et le salut de plusieurs, Méditation sur la résistance aux vérités de la Foi, Méditation sur la soumission de l'esprit aux vérités de la Foi, et Méditation sur les effets de l'orgueil.