samedi 18 janvier 2020

L'obéissance est la fille et l'inséparable compagne de l'humilité


Intérieur de Nazareth


Extrait de "Le Livre des élus ou Jésus Crucifié" :


L'obéissance est la fille et l'inséparable compagne de l'humilité. Ces deux vertus se forment dans l'âme, se perfectionnent et parviennent à leur consommation, par les mêmes degrés et par les mêmes accroissements. Jésus-Christ est le modèle parfait de l'une et de l'autre, et si nous sommes entrés dans l'esprit de Jésus humble, nous sommes déjà entrés par avance dans l'esprit de Jésus obéissant.
Le premier fondement de l'obéissance chrétienne est cette maxime de S. Paul ; toute puissance, toute autorité sur la terre, est une émanation, un écoulement du pouvoir nécessaire, absolu, universel et inaliénable qu'à Dieu sur sa Créature. Cette vérité approfondie et méditée, imprime un respect profond et religieux, soit pour la personne revêtue de l'autorité, soit pour son autorité même. Pour la personne ; car dès-lors, que Dieu se l'est associée pour vous gouverner, vous ne devez plus la regarder que comme le Lieutenant et le Ministre de Dieu, l'organe par lequel il parle, l'instrument dont il se sert pour exécuter ses volontés sur vous : pour l'autorité, en effet dans sa nature et dans son essence, elle n'est point inférieure à celle de Dieu lui-même ; c'est celle de Dieu prêtée par communication et par participation à ses Ministres.
Le second fondement de l'obéissance est renfermé dans cette autre vérité de la foi que S. Paul nous enseigne encore, lorsqu'il nous dit : que tout homme soit soumis aux Puissances, qu'il leur obéisse comme à Dieu, comme à notre Seigneur J. C. lui même. En faisant la volonté de son Dieu visible, il accomplit celle du Dieu invisible, dont il recevra la récompense.
Après cet éclaircissement, que j'ai jugé nécessaire, du moins à plusieurs personnes, pour leur donner une plus claire intelligence de la matière que je traite, considérez, âme Chrétienne, les importantes leçons d'obéissance que vous donne Jésus-Christ, surtout dans sa Passion. Apprenez de lui que votre vie doit être une obéissance continuelle, c'est le seul chemin assuré et qui n'égare jamais. Apprenez de lui à voir le Créateur dans la créature qui tient sa place, à ne voir que Dieu dans ses Ministres, malgré les voiles épais qui le cachent souvent aux yeux de la chair, à respecter l'autorité qui est toujours Divine, quelque injuste, quelque criant que soit l'abus qu'on en fait. Apprenez enfin de lui, qu'il n'est pas nécessaire que vous viviez, mais qu'il est nécessaire que vous obéissiez.
Jésus, en entrant dans le monde, dit à Dieu son Père. À la tête du livre qui contient le détail des actions qui doivent composer le tissu de ma vie, il est écrit que ma nourriture sera de faire votre volonté. Non, je ne suis pas venu sur la terre pour faire la mienne, mais pour exécuter fidèlement toute l'étendue de la vôtre. Vos desseins sur moi me sont connus. Les sacrifices qu'on vous a offerts, les animaux qu'on vous a immolés dans le Temple à Jérusalem, n'ont rien par eux-mêmes qui puisse vous plaire ; ces éléments du monde ne peuvent apaiser votre colère, et satisfaire votre justice irritée par le péché ; ces ombres et ces figures représentent le sacrifice de ma Croix, seul digne de vous, seul capable de réparer le péché. C'est pour vous l'offrir, ce sacrifice, que vous m'avez couvert et revêtu d'une chair mortelle. Dans le moment de mon incarnation, je vous ai dit, ô mon Dieu, et dans tous les instants de ma vie je vous répéterai, que vous ne trouveriez dans moi aucune résistance, et que je suis prêt à me soumettre en tout à vos adorables desseins. Par la main du respect et de l'amour, j'ai écrit dans le plus intime de mon cœur, la loi primordiale qui me consacre tout entier à l'exécution de vos volontés. Deus meus volui, et legem tuam in medio cordis mei.
Tous les jours nous disons à Dieu, que votre volonté soit faite, que votre règne nous advienne. Oserions-nous cependant lui tenir à peu près le langage de Jésus-Christ, et lui dire. Les desseins de votre Providence sur moi me sont inconnus ; mais quels qu'ils soient, je les adore, je les accepte, je m'y soumets, et je ne veux conserver de volonté, que pour en régler tous les mouvements sur les ordres de la vôtre. C'est à votre adorable et aimable volonté, ô mon Dieu, que je dois tout ce que j'ai reçu, tout ce que j'espère dans le temps et dans l'éternité ; c'est à elle que je suis redevable de ma création, de ma rédemption, de ma sanctification et des Sacrements, qui sont la source de toute justice ; c'est à elle que je devrai, comme je l'espère, ma glorification éternelle dans votre Royaume.
Quoi qu'il en soit de nos sentiments, Jésus-Christ, selon le témoignage du Prophète et de l'Apôtre, a été dans toutes les circonstances de sa vie un modèle d'obéissance ; mais de l'obéissance la plus parfaite ; soit qu'on considère cette vertu dans son principe ; soit qu'on l'envisage dans ses effets. Pour mieux profiter de ce modèle, pour savoir en quoi et comment nous devons l'exprimer dans nous, considérons-en avec attention les principaux attraits. À qui Jésus-Christ a-t-il obéi ? Jusqu'où a-t-il poussé l'obéissance ? Quels ont été les principes et les motifs intérieurs de cette obéissance ?
À qui Jésus-Christ, le premier né de toute créature, le Roi de gloire, le seul Très Haut, le seul Maître, ne s'est-il pas soumis volontairement ? Le premier pas qu'il fait en entrant dans le monde, est un acte de soumission à l’Édit d'Auguste, et en naissant à Bethléem, il apprend par son exemple à rendre à César ce qui est dû à César, quoiqu'infidèle et païen. Presque tout ce que nous savons des trente années qu'il a passées dans l'obscurité d'une vie cachée, se réduit à cette courte parole ; Jésus était soumis à Joseph et à Marie. Quand il commença à se manifester au monde, l'obéissance à sa mère opéra le premier de ses miracles aux Noces de Cana. Dans sa Passion, il se soumit comme un tendre agneau, à tout ce que voulurent et exigèrent de lui ses Juges, ses bourreaux et ses persécuteurs. Dans ces courtes paroles, je renferme une nation presqu'entière, assemblée à Jérusalem pour la fête de Pâques.
Si c'est un orgueil extrême et intolérable que de refuser à ses supérieurs même l'obéissance qui est prescrite par toutes les Lois ; assurément, reprend S. Bernard, se soumettre à ses inférieurs, c'est le comble de l'obéissance, c'est la perfection de la justice. Selon cette règle si sage et si juste, quel miracle ! quel prodige que l'obéissance de Jésus-Christ ! c'est-à-dire, l'obéissance qu'a rendue le Juge souverain à ceux qu'il doit juger, le Roi à ses sujets, le Créateur à ses créatures, le Dieu Tout-Puissant à des néants révoltés. Pour en mesurer la profondeur, il faudrait mesurer la sublimité d'un Dieu au-dessus de l'homme.
Le second prodige de l'obéissance, dont l'homme-Dieu nous a donné l'exemple, ce sont les rigoureuses épreuves et les sacrifices qu'elle a exigés de lui. C'est elle qui l'a mis en fuite, comme un enfant faible, impuissant, et qui pour se soustraire aux recherches d'Hérode, n'avait de ressource que dans la retraite, qui l'expatriait ; c'est elle qui, après l'avoir rappelé de l'Égypte, l'a enfermé pendant trente ans dans le réduit d'une boutique, et l'y a occupé des pénibles travaux d'un vil métier. C’est elle qui a dépouillé le dominateur et le dispensateur des biens de la terre, et l'a réduit à une telle indigence qu'il vivait d'aumônes avec ses Disciples, et qu'il n'avait pas une chaumine où reposer sa tête. Qui a préparé à Jésus-Christ le Calice amer de sa Passion ? L'obéissance. Qui l'a livré entre les mains des Soldats ? qui l'a lié et garrotté, conduit par les rues de Jérusalem, au milieu des huées de tout un Peuple ? L'obéissance. Qui l'a rassasié d'opprobres et abreuvé de fiel et de vinaigre ? L'obéissance. Qui a déchiré de coups son corps, défiguré son visage adorable, et percé de clous ses pieds et ses mains ? L'obéissance. Qui l'a attaché au bois infâme de sa Croix, et lui a arraché une vie sur laquelle nulle force humaine n'avait aucun empire, ni aucun pouvoir ? L'obéissance. Il aima mieux, dit S. Grégoire, perdre la vie que de manquer à l'obéissance. Ne perderet obedientiam, perdidit vitam. Ou plutôt, comme parle S. Paul, il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort, et à la mort même de la Croix. Christus factus est obediens usque ad mortem, mortem autem Crucis.
Il est temps d'entrer maintenant dans l'intérieur de Jésus-Christ, et d'y considérer le principe et le motif de cette obéissance qu'il a rendue à tout le monde, et qu'il a poussée jusqu'au sacrifice de sa vie. Cette considération sera par rapport à nous, hommes de peu de foi, et aveuglés par nos passions, le troisième miracle que nous présente l'obéissance de Jésus-Christ.
Qu'il n'ait vu que l'autorité de Dieu son père, dans celle de Marie, qui était véritablement sa mère, dans celle de S. Joseph qui était son père par tant de titres ; qu'en conséquence il les ait envisagés comme les Ministres et les Lieutenants de Dieu, qu'il les ait respectés, qu'il les ait écoutés, comme Dieu, et qu'il leur ait obéi comme à Dieu même ; c'est ce que nous n'avons aucune difficulté à comprendre. La sainteté éminente de Joseph et de Marie laisse à notre foi toute sa force sur notre esprit et sur notre cœur. Nous croyons aisément que ceux qui nous représentent Dieu par l'assemblage de leurs vertus sont les dépositaires de son autorité ; mais aussitôt que la passion infecte visiblement de son poison l'autorité, et la couvre de ces noires vapeurs, notre foi chancèle, nous abandonne, et nous refusons de reconnaître la sagesse, l'équité, la sainteté et l'autorité de Dieu, dans des personnes qui n'agissent point par son esprit, et qui se livrent d'une manière visible et sensible à leurs préjugés et à leurs passions. Désabusons-nous. Dans la sanglante Tragédie, dont J. C. fut le patient, et les Juifs les acteurs, on ne voit, on n'aperçoit que l'aveuglement, les excès et les fureurs de toutes les passions. Dans les Pharisiens, les Lévites et les Prêtres, faux zèle, jalousie, envie et haine : dans Judas, trahison, perfidie et insolence : dans Pilate, qui confesse l'innocence de l'Accusé, et le condamne à une cruelle flagellation et à une mort honteuse, la crainte, l'injustice et la plus détestable politique, dans les témoins qu'on produit, la calomnie la plus noire et si insensée, que leurs témoignages se détruisent les uns les autres : dans les soldats Romains, l'inhumanité, la barbarie, la fureur des lions et des tigres, etc. Cependant au travers de toutes ces passions si visibles, si injustes et si cruelles, Jésus-Christ ne voit que l'autorité et les ordres de son père. Il répond à Pilate que le pouvoir qu'il a ou de l'absoudre, ou de le condamner, lui a été communiqué d'en haut, et qu'il est une portion de l'autorité suprême que son père a sur toutes les créatures. Pareillement quand Pierre, ou se révolte contre la mort honteuse de son cher maître, ou s'arme et combat pour le défendre, Jésus-Christ lui reproche qu'il parle en homme aveugle et charnel ; il lui déclare que le Calice, que lui présentent les Juifs, lui a été préparé par son Père lui-même, qu'ils sont sans le savoir, les instruments et les exécuteurs des décrets arrêtés dans le conseil de la sagesse divine, et que s'opposer aux effets de leur mauvaise volonté que Dieu n'avait pas formée dans eux, mais dont il se servait pour remplir ses desseins, c'était s'opposer à la volonté de Dieu, c'était être un sujet de scandale et un Satan. Leçon importante, qui nous apprend à ne pas confondre l'autorité avec l'abus qu'en peut faire la passion. Cet abus même a deux rapports, l'un à l'homme qui s'en sert pour satisfaire sa passion, l'autre à la Providence divine qui permet cet abus, et le fait entrer dans l'exécution de ses desseins sur nous. Que fait donc le véritable Chrétien ? Il perce le voile, il pénètre à la source et à l'origine de l'autorité, il s'élève jusqu'au secret conseil de la Providence, il se tait, il obéit, il adore, il aime, et si ses yeux fixés sur ces objets véritablement divins, voient la passion qui l'accable du poids de l'autorité, cette vue ne sert qu'à augmenter le prix et le mérite de son sacrifice.
Cette obéissance de J. C. d'autant plus éclairée, qu'elle est plus saintement aveugle, et qui ne voit que Dieu seul dans tous les événements de la vie, les Prophètes nous l'avaient prédite sous la figure de Joseph, vendu par ses propres frères ; mais surtout d'Isaac obéissant jusqu'à la mort. Arrêtons-nous à cette dernière figure qui est une des plus expressives et des plus parlantes. Abraham représente le Père éternel ; Isaac est le type de Jésus-Christ. Dans l'ombre et dans la réalité, le même autel est préparé aux deux victimes. Car Moria et le Calvaire, sont deux noms de la même montagne ; ou tout au plus deux cimes de la même base. Dans l'ombre et dans la réalité les Pères mettent sur les épaules de leurs fils, le bois du sacrifice, ils portent dans une main le glaive destiné à immoler la victime, dans l'autre le feu qui doit la consumer en holocauste. Dans l'ombre et dans la réalité, les fils ne deviennent, qu'après leur immolation, les Pères d'une postérité nombreuse et éternelle, l'effet des bénédictions qui doivent couler et s'étendre sur toutes les nations de la terre. Enfin dans l'ombre et dans la réalité, les deux fils se soumettent, avec les sentiments d'une égale obéissance, autant qu'il est permis à un pur homme d'imiter un homme-Dieu. Que de raisons plausibles et capables d'émouvoir une âme moins obéissante, Isaac ne pouvait-il pas opposer à l'intention de son père, et à la révélation dont il lui parlait ? mais ce digne fils d'Abraham soutenu par l'exemple de son père, animé du même esprit, ne sait qu'obéir ; tout se tait dans lui ; il fléchit les genoux sur le bûcher qu'il a préparé lui-même ; il courbe la tête en silence ; il attend avec intrépidité ; il meurt en mystère et dans la préparation de son cœur. Pour opérer ce miracle d'obéissance, il suffit à Isaac de voir le glaive et le feu entre les mains de son père. De même, dit l'Abbé Rupert, Jésus-Christ fut obéissant, parce qu'il voyait le glaive de sa passion, non dans la main des Juifs, mais dans celle de son père ; et le feu que porte Abraham, est le symbole de l'ardente charité allumée dans le cœur de Dieu, et de J. C. Charité du Père qui nous a donné son fils unique. Charité de Jésus-Christ qui l'a rendu obéissant jusqu'à la mort de la Croix. Oh ! si nous avions une étincelle de cette ardente charité, nous abandonnerions entre les mains de l'amour divin, notre fortune, notre honneur, notre vie. Alors ni la malice des hommes qui sont les instruments de la providence, ni la difficulté des événements auxquels elle préside, ni la mort la plus cruelle n'altéreraient pas notre obéissance.
À des leçons si sublimes, il faut encore en ajouter une autre. Le véritable et le parfait obéissant n'attend pas un ordre pour se soumettre ; il tâche, dit S. Jérôme, de deviner l'intention et l'inclination de son supérieur. Tout ce qui est marqué au coin de l'autorité lui devient précieux, et il renonce à la liberté qu'on lui laisse de le faire ou de ne le pas faire. C'est ce que nous apprend Jésus-Christ, dont la vie et la mort ont été une continuelle obéissance.
Assurément Jésus-Christ n'était point soumis à la loi de Moïse, et aux observances légales. Outre qu'étant Dieu il est le souverain Législateur qui donne la loi à toutes les créatures, et qui n'en connaît point d'autre que celle de sa volonté ; il était, selon son humanité même, le maître absolu de toutes choses. D'ailleurs, il était venu substituer la réalité aux ombres, la vérité aux figures, leur donner leur plénitude et leur perfection, détruire la loi ancienne, qui n'avait été établie que pour un temps, et lui en subroger une nouvelle plus parfaite. Par cette raison, il semblait convenable qu'il se dispensât de l'observation de la loi Mosaïque. Cependant, par une raison supérieure, il s'y est soumis avec une exactitude parfaite, jusqu'à un iota, jusqu'à un point. Pourquoi ? C'est qu'il a voulu nous apprendre, que tout ce qui porte le sceau et l'empreinte de la Divinité, participe à sa grandeur, à sa Majesté infinie, et mérite, par conséquent, le respect le plus profond de notre esprit, et la soumission la plus prompte et la plus religieuse de notre volonté ; il a voulu nous enseigner par avance cette maxime de S. Paul : vivez d'une manière digne de Dieu, c'est-à-dire, cherchez à lui plaire en toutes choses, petites ou grandes, de conseil ou de précepte. Ne perdez le fruit d'aucune bonne œuvre, dont l'occasion se présente. Cette obéissance pleine et entière, qui embrasse tout, et n'excepte rien, qui consacre l'homme et tout l'homme aux volontés et au bon plaisir de Dieu, est seule digne de sa grandeur, de son Royaume et de sa gloire, comme parle ailleurs le même Apôtre ; et Dieu seul est digne d'un semblable dévouement.
Maintenant je vous appelle et je vous cite aux pieds de Jésus en Croix, âmes fières et orgueilleuses qui voulez être servies comme des Dieux, et qui ne voulez pas obéir comme des hommes. La Croix, les clous, les plaies de J. C. ses derniers soupirs, tout ne vous dit-il pas de la manière la plus éloquente, et la plus touchante ? Je suis votre Dieu et votre Créateur ; cependant pour l'amour de vous je me suis soumis, à qui ? à des hommes injustes, cruels et barbares. Jusqu'où ? jusqu'à la mort. Eh quoi! vous cendre et néant, vous ne vous soumettez pas pour l'amour de moi à vos supérieurs, et dans des épreuves infiniment plus faciles! Cendre orgueilleuse, limon superbe, ne rougirez-vous pas de l'enflure de votre cœur ! votre Dieu s'humilie, et la vanité vous bouffit ! votre Dieu est soumis et obéissant, et vous ne pouvez souffrir le joug de sa dépendance. Ce qu'il y a encore de plus intolérable, c'est qu'en refusant de vous soumettre à vos supérieurs légitimes, vous vous élevez contre votre Dieu lui-même. Un Chrétien perdu par la désobéissance d'Adam, sauvé par l'obéissance de J. C. que peut-il répondre à son exemple, et aux reproches, dont l'accable la Croix de son Dieu ?
Quiconque a véritablement appris de Jésus en Croix, à être humble et obéissant, a également appris de lui, à être doux et patient dans les adversités et dans les souffrances de cette vie. L'esprit d'obéissance ne laisse voir que la majesté et l'autorité de Dieu, dans tous ceux que la providence a placé au-dessus de nous. Ce même esprit voit la main invisible de Dieu, qui distribue avec poids et avec sagesse, la pauvreté et les richesses, les humiliations et la gloire, les maux et les biens de cette vie. D'un autre côté, l'humilité mettant dans la balance ce qu'elle mérite et ce qu'elle souffre, prononce hautement et sincèrement, qu'elle est traitée avec trop de douceur et d'indulgence. Ces deux sentiments produisent naturellement dans l'âme la patience chrétienne, cette vertu si nécessaire à l'homme dans cette vallée de larmes, cette vertu qui étouffe tout murmure et toute plainte, et qui baise avec respect et souvent avec amour la main de son Dieu et de son Père, lors même qu'elle frappe plus rudement.


À noter : Le devoir d'obéissance du Chrétien s'arrête quand l'ordre donné porte atteinte à la foi. Mais, chrétiens qui fraudez et refusez de donner l'impôt, parce que vos gouvernants sont païens, méditez bien l'exemple donné par Jésus-Christ, Celui que vous dites servir et aimer. Rappelez-vous par ailleurs, qu'un hérétique s'est mis de lui-même hors de l'Église quel que soit son rang. Beaucoup de nos jours, brandissant l'étendard de la vérité, se considèrent supérieurs aux Pères et Docteurs de l'Église... osant même les contredire... inventer un nouveau catholicisme... s'auto-canoniser peut-être... jusqu'où iront-ils ? Obéissez au Magistère de l'Église (Magistère jusqu'à Pie XII inclus). Notre-Seigneur ne vous reprochera pas d'avoir obéi à la voix de son Vicaire, mais de l'avoir méprisée. Enfin, recevez avec soumission dans ceux qui vous gouvernent le paiement dû à votre refus de pénitence et à votre désobéissance. Que Dieu nous pardonne !

« Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème ! Nous vous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure, si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème ! » (S. Paul aux Galates, 1, 8)



Reportez-vous à Épitre du 3e Dimanche après Pâques : Par amour pour Dieu, soyez soumis aux autorités humaines, Ce qu'il faut faire pour éviter les pièges et les tentations du démon, Diuturnum Illud, Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape Léon XIII, sur l'origine du pouvoir civil, Méditation sur l'Autorité, Ad apostolorum principis, Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape Pie XII, au sujet des épreuves de l’Église de Chine, Comment un saint Frère, après avoir lu, dans la légende de saint François, le chapitre des sacrés et saints Stigmates, pria Dieu avec tant de ferveur de lui faire connaître les paroles secrètes du Séraphin, que le Saint vint enfin les lui révéler lui-mêmeDe la réformation de la volonté et du fond de l'âme, par le R.-P. Jean-Joseph SurinCatéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin (2)Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 12e Méditation : Après huit jours, le saint Enfant fut circoncis, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur l'abnégation et la souffrance, Méditation pour le Lundi suivant le dix-septième Dimanche d'après la Pentecôte : Aimez Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, et de tout votre esprit, VIE CHRÉTIENNE : Travail et Négoce, Des Vertus, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Du vrai Religieux, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Prière pour demander la grâce de connaître et d'accomplir la volonté de Dieu, Règlement pour les écoliers pendant les vacances, Prière pour obtenir l'humilité, l'exemple de Saint Robert Bellarmin et de Saint Ignace, et comment acquérir cette vertu, Figure biblique de la parfaite dévotion à la Sainte Vierge Marie : Rébecca et Jacob, Comment sainte Claire, sur un ordre exprès du Pape, bénit les pains qui se trouvaient sur les tables ; et comment, après cette bénédiction, le signe de la croix parut sur chacun de ces pains, Des divertissements, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la parole de Dieu, Doctrine et paroles remarquables du bienheureux Frère Égide, compagnon de Saint François d'Assise : Sur les Vices et les Vertus, la Crainte de Dieu, la Patience, l'Oisiveté, et le dégoût des choses temporelles, Des tentations et des illusions, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Délices de Nazareth, et Méditation pour le 22 Septembre, en l'honneur des Saints Anges.